Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Tarente

40° 28′ 00″ nord, 17° 14′ 00″ est
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirTarente (homonymie).

Tarente
Taranto
De haut en bas, de gauche à droite : vue aérienne, ponte di San Francesco di Paola, la chapelle Saint-Catalde de la cathédrale, mosaïque des griffons,castello Aragonese vu de la rive opposée, hôtel de ville, palazzo del Governo.
Blason de Tarente
Armoiries
Drapeau de Tarente
Drapeau
Administration
PaysDrapeau de l'ItalieItalie
RégionDrapeau de la région des PouillesPouilles 
ProvinceTarente  
Maire
Mandat
Rinaldo Melucci (PD)
2017-2022 puis réélu
Code postal74100
Code ISTAT073027
Code cadastralL049
Préfixetél.099
Démographie
Gentilétarantini(fr) tarentins
Population185 865 hab.(31-01-2025)
Densité744 hab./km2
Géographie
Coordonnées40° 28′ 00″ nord, 17° 14′ 00″ est
AltitudeMin. 3 m
Max. 431 
m
Superficie24 986 ha = 249,86 km2
Divers
Saint patronCatalde de Tarente
Fête patronale10 mai
Localisation
Localisation de Tarente
Localisation dans laprovince de Tarente.
Géolocalisation sur la carte :Italie
Voir sur la carte topographique d'Italie
Tarente
Géolocalisation sur la carte :Italie
Voir sur la carte administrative d'Italie
Tarente
Géolocalisation sur la carte :Pouilles
Voir sur la carte administrative des Pouilles
Tarente
Liens
Site webwww.comune.taranto.it
modifier 

Tarente (enitalien :Taranto[ˈtaːranto] ; endialecte tarantino :Tarde[ˈtardə]) est une ville côtière d'environ 185 850 habitants (2025)[1] située dans lesPouilles, ausud de l'Italie, sur legolfe homonyme dans lamer Ionienne[2]. Chef-lieu de laprovince de Tarente, elle joue un rôle essentiel en tant queport de commerce méditerranéen et abrite le plus grand arsenal militaire d'Italie[3],[4],[5],[6].

Deuxième ville de la région des Pouilles et troisième d'Italie du Sud continentale (son aire urbaine totalise 325 000 habitants), Tarente est surnommée laCittà dei due mari (« ville des deux mers ») en raison de sa position entre la baie du Mar Grande et la lagune du Mar Piccolo[7]. La ville est physiquement divisée en trois parties : la vieille ville, qui correspond au centre historique[8], est sise sur une île reliée au nord aux quartiers industriels tandis qu'unpont amovible donne accès au Borgo Umbertino au sud.

L'antique cité deTaras,colonie grecque fondée par des exilésspartiates auVIIIe siècle av. J.-C.[9], est devenue l'une despoleis les plus riches et puissantes de laGrande-Grèce grâce à sa position à cheval entre des plaines fertiles et une baie propice au commerce. Elle a vu naître des figures aussi illustres qu'Archytas,Aristoxène,Livius Andronicus etLéonidas de Tarente[10] et compte auVe siècle av. J.-C. parmi les villes les plus peuplées du monde méditerranéen avec une population estimée à près de 300 000 habitants[11]. C'est au cours des sept années de pouvoir du stratègeArchytas que la cité atteint l'apogée de son développement et affirme sonhégémonie sur les autrescolonies grecques d'Italie, parmi lesquelles elle sera la dernière à tomber sous le joug deRome, non sans y avoir opposé une farouche résistance ayant notamment engendré laguerre de Pyrrhus[12].

Malgré sa défaite[13], qui sonne définitivement le glas de sa puissance politico-économique, elle laisse une forte impression sur le peuple romain, où elle entre dans l'imaginaire collectif pour son opulence et ses beautés naturelles louées parHorace etVirgile[14]. Elle sombre quelque peu dans l'oubli par la suite et ne regagne en importance que sous lesNormands, qui en font la capitale de laprincipauté de Tarente, recouvrant pendant plus de 300 ans presque toute la région correspondant au « talon » desPouilles, leSalento[15].

De nos jours, Tarente dispose d'un fort secteur industriel avec plusieurs complexes sidérurgiques (Ilva, l'une des plus grandes aciéries d'Europe), des raffineries de pétrole (Eni)[16], des usines pétrochimiques, des chantiers navals et une industrie agroalimentaire d'envergure nationale. Si le secteur touristique reste à développer, elle dispose dans ce domaine d'un atout majeur grâce à la présence dumusée archéologique national de Tarente (MArTA)[17], où est exposée l'une des plus vastes collections d'objets de l'époque de laGrande-Grèce[18].

Elle accueillera la prochaine édition desjeux méditerranéens en 2026.

Géographie

[modifier |modifier le code]

Localisation

[modifier |modifier le code]

Tarente est construite entre la punta Rondinella et le capo San Dante, sur legolfe homonyme, au sommet de l'arc ionien tarentin dans lamer Ionienne, à une altitude moyenne de14,5 m. La vieille ville, laCittà Vecchia, à l'emplacement de l'ancienne coloniespartiate[19], est établie sur une île artificielle de forme rectangulaire qui commande le chenal d'accès à la rade, appeléeMar Piccolo. La ville moderne s'étend sur une plaine limitée à l'ouest par la mer, leMar Grande, et sur tous les autres côtés par le haut plateau desMurge. Si le territoire communal de Tarente couvre une superficie totale de249,86 km², c'est parce qu'il inclut la surface aquatique de la rade (environ40 km²).

La ville est structurée autour de troispéninsules naturelles et de l'île artificielle de laCittà Vecchia, créée par le creusement du chenal lors de la construction ducastello Aragonese. Unpont tournant métallique à deux volées, appelé en italienponte Girevole[20], inauguré en 1887, livre passage à la navigation sur le chenal entre le golfe de Tarente (Mar Grande) et la rade (Mar Piccolo). Pour cette raison, Tarente est surnommée « la ville des deux mers »[21]. La municipalité compte six exclaves, dont le hameau de San Donato.

Les îlots de San Pietro et San Paolo (Saint-Pierre et Saint-Paul), collectivement désignés sous le nom d'îles Cheradi, sont positionnés à l'entrée de la baie.

Climat

[modifier |modifier le code]

La ville de Tarente bénéficie d'unclimat méditerranéen à été chaud, avec quelques caractéristiques continentales[22],[23].

Ces influences se traduisent par des arrivées soudaines de masses d'air froid provenant du nord ou de l'est pouvant apporter la neige sur le littoral jusqu'au cœur du printemps. Il s'agit toutefois d'un phénomène de plus en plus rare ces dernières années et la saison tend à devenir plus douce et pluvieuse. Les précipitations suivent un régime méditerranéen semblable à celui que l'on rencontre ailleurs dans le sud de l'Italie, et lastation météorologique la plus proche (30 km à l'ouest sur la côte) mesure549 mm de précipitations annuellement.

Les étés sont chauds et humides avec une moyenne de 32 °C en journée.

Le, une violentetornade de niveau F3 a frappé le port industriel de Tarente au niveau de l'Ilva, faisant20 blessés et un disparu parmi les ouvriers en présence[24].

Tableau climatologique de MARINA DI GINOSA (période 1991-2020).
Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
Température minimale moyenne (°C)5,86810,614,618,821,521,618,314,411,27,413,2
Température moyenne (°C)9,510,112,21519,42426,826,92318,814,91117,6
Température maximale moyenne (°C)13,214,316,519,424,229,232,232,227,723,218,714,622,1
Ensoleillement (h)178,4159,1219,2233,8295,4319,6337,8335,9248,3232147142,42 848,9
Précipitations (mm)48,34147,139,734,929,732,620,452,368,177,357,6549
Source :[25]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
13,2
5,8
48,3
 
 
 
14,3
6
41
 
 
 
16,5
8
47,1
 
 
 
19,4
10,6
39,7
 
 
 
24,2
14,6
34,9
 
 
 
29,2
18,8
29,7
 
 
 
32,2
21,5
32,6
 
 
 
32,2
21,6
20,4
 
 
 
27,7
18,3
52,3
 
 
 
23,2
14,4
68,1
 
 
 
18,7
11,2
77,3
 
 
 
14,6
7,4
57,6
Moyennes :• Temp.maxi etmini°C• Précipitationmm

Hydrographie

[modifier |modifier le code]
Golfe de Tarente vu depuis l'ISS.
Flamants roses dans le Mar Piccolo.

Le Mar Grande est séparé du Mar Piccolo par un cap qui ceinture le golfe et conduit à l'île artificielle. Cette île, noyau urbain de la cité antique, est reliée au continent par le ponte di Porta Napoli et leponte Girevole. Le Mar Grande est également isolé de la mer Ionienne par le capo San Vito, les îles Cheradi (San Pietro et San Paolo), ainsi que l'archipel de San Nicolicchio, désormais pleinement intégré au complexe sidérurgique de l'Ilva. Ces îles complètent l'arche naturelle dessinée par le Mar Grande au sein du golfe de Tarente. Deux accès le lient à la rade : le chenal naturel de Porta Napoli et le chenal artificiel séparant la vieille ville du centre moderne.

Le Mar Piccolo, quant à lui, est considéré comme une lagune de nature presque marécageuse et souffre parfois de problèmes dus à la stagnation des eaux. Il est pratiquement divisé en deux parties par leponte Punta Penna-Pizzone, qui relie la punta Penna à la punta Pizzone. La première partie forme un triangle irrégulier, dont les sommets sont l'ouverture à l'est et le chenal de Porta Napoli, qui le connecte au Mar Grande à l'ouest. La seconde moitié de la lagune a une formeelliptique, avec un axe majeur mesurant près de5 km du sud-ouest au nord-est. Les deux principaux fleuves déversant leurs eaux dans les Mar Grande et Piccolo sont respectivement le Tara et leGaleso.

Les deux masses d'eau présentent des vents, des marées et des sources sous-marines aux taux de salinités légèrement variables. Ces caractéristiques influencent leurs courants en surface comme en profondeur. Dans le Mar Grande et le nord du Mar Piccolo, on trouve des sources sous-marines appeléescitri, qui sont un mélange d'eau douce impropre à la consommation et d'eau salée. Ces conditions hydrologiques créent un environnement idéal pour la culture desmoules méditerranéennes, appelées localementcozze. En outre, le golfe est renommé pour sa faune abondante abritant desdauphins entre autres espèces decétacés.

Morphologie urbaine

[modifier |modifier le code]

Une reconstruction topographique fiable de l'ancienne Tarente s'avère particulièrement difficile à réaliser, car l'actuelle configuration urbaine du Borgo Antico est le résultat de plusieurs millénaires de superpositions d'interventions urbanistiques. Les démolitions et reconstructions successives, souvent réalisées en réemployant des matériaux et éléments architecturaux d'origines diverses, ont largement contribué à effacer les traces du passé. À cela s'ajoutent le pillage des vestiges archéologiques ainsi que les fouilles destructrices, des pratiques qui ont contribué à rendre le travail des chercheurs engagés dans la compréhension de la cité gréco-romaine et dans l'attribution correcte des artefacts à leur identité et emplacement d'origine plus ardu.

Jusqu'à l'unification italienne, la ville s'est concentrée exclusivement sur l'île centrale. Ce n'est qu’entre 1865 et 1883 que furent démolies les fortifications de la vieille ville, ce qui permit le développement du nouveau centre urbain en dehors des remparts, avec la planification de deux quartiers distincts : leBorgo Antico et leBorgo Umbertino. Du point de vue urbanistique, le Borgo Antico présente un enchevêtrement de ruelles, résultat de la construction d'habitations très rapprochées, afin d'optimiser le faible espace disponible et faciliter la défense en cas d'invasion. En revanche, dans le Borgo Umbertino prévaut une organisation plus rationnelle, initialement inspirée duplan hippodamien, puis modifiée pour adopter une disposition en éventail.

En raison de sa configuration géographique particulière, le tissu urbain s'est développé sur la langue de terre séparant le Mar Piccolo du Mar Grande, ce qui donne à la ville une forme caractéristique d'entonnoir. Au nord-ouest du centre historique, on trouve le quartier Tamburi-Croce, avec la punta Rondinella, qui abrite la zone industrielle ainsi que le port commercial, relié à l'île centrale par le pont de Porta Napoli. L'île, cœur historique de la ville, est appeléCittà Vecchia (vieille ville) puisqu'elle constitue le noyau originel de Tarente. Devenue une véritable île en 1887, à la suite du creusement des douves ducastello Aragonese, transformées en uncanal navigable reliant les deux mers. La même année voit la construction du pont tournant (ponte girevole), qui relie l'île historique au Borgo Umbertino, centre névralgique de la ville moderne. En se dirigeant vers le sud-est, on atteint les quartiers Tre Carrare-Battisti, Italia-Montegranaro, Solito-Corvisea et Salinella. Plus au sud encore, les hameaux Talsano-Palumbo-San Donato et San Vito-Lama-Carelli, avec le cap San Vito, referment la courbe du Mar Grande.

Problèmes environnementaux

[modifier |modifier le code]

Tarente est la ville la plus polluée d'Europe[26] en raison des substances toxiques émises par les industries qui se répandent sur son territoire[27], avec un taux de cancers bien supérieur à la moyenne nationale. La pollution de Tarente provient seulement à 7 % des citoyens, le reste, soit 93 %, est d'origine industrielle. Les installations de l'Ilva émettaient en 2002 30,6 % du total national de dioxine, mais selon les associations écologistes, ce pourcentage serait grimpé à 90,3 % en 2005, à la suite du transfert sur place des opérations à chaud depuis l'usine de Gênes[28]. À Tarente chacun des 200 000 habitants respire chaque année 2,7 tonnes demonoxyde de carbone et 57,7 tonnes dedioxyde de carbone.

La présence dedioxine est particulièrement problématique à Tarente. On y produit 92 % de ladioxine italienne et 8,8 % des émissions totales européennes. En dix ans,leucémies,lymphomes etmyélomes ont augmenté de 30-40 %. Ladioxine va s'accumuler dans le temps et à Tarente on estime la quantité répandue à 9 kg, soit trois fois la quantité présente lors de lacatastrophe de Seveso (ville contaminée par une fuite dedioxine en 1976).

L'industrie sidérurgique de Tarente a vu le jour vers 1965 et est aujourd'hui l'une des plus importantes d'Europe grâce au complexe sidérurgiqueIlva et à la raffinerie de la société Shell. Toutefois, cette industrie est très polluante et très peu de mesures ont été prises par le gouvernement tant national que local pour combattre la pollution. Celle-ci a des conséquences très néfastes sur la population. Dès 1997, des cas denéoplasie ont été mis en évidence. En 1999, un parlementaire italien a demandé par une question écrite[29] à la Commission européenne si elle était au courant de cette situation et si elle avait l'attention de prendre des mesures en la matière. Celle-ci a répondu qu'elle n'était pas au courant et que la directive 84/360/CEE du Conseil du relative à la lutte contre la pollution atmosphérique en provenance des installations industrielles ne fixant aucune valeur limite d'émission pour les substances polluantes, il n'était pas possible de conclure qu'il y a eu infraction à la législation communautaire.

Le comité citoyenTaranto Futura voit le jour en 2007 avec pour objectif de pousser la classe politique à prendre une position ferme face aux industries lourdes, notamment l'Ilva, déjà soupçonnée d'être responsable du nombre croissant de décès par cancer. Le comité, par la voix de son président, le juge honoraire Nicola Russo, a proposé l'année suivante un référendum populaire sur la fermeture totale ou partielle de l'Ilva, à l'image de ce qui s'était déjà produit sur le site de Gênes[30]. En mars 2008, l'associationPeacelink commande des analyses et détecte une forte contamination en dioxine dans un fromage de brebis produit localement.

En, les données publiées par l'INES, l'Inventaire national des émissions et de leur augmentation (Inventario nazionale delle emissioni e loro sorgentioni), estiment que Tarente est comparable aux villes chinoiseLinfen, appelé « Toxic Linfen » et roumaineCopșa Mică, les villes les plus polluées au monde par les émissions industrielles. Le, un article[31] paru dans le journal italienCorriere della Sera a dénoncé publiquement la situation catastrophique à Tarente et le manque de mesures prises pour combattre cette pollution. L'association italienne contre la leucémie a mis en ligne une pétition[32] pour protester contre l'inaction gouvernementale.

Deux mois plus tard, la région des Pouilles adopte à la majorité une loi régionale contre la dioxine. La nouvelle norme impose des limites aux émissions industrielles à partir de février 2009 : l'Ilva, comme les autres entreprises, devra descendre à 0,4 nanogramme par mètre cube d'ici 2010. Au mois d'avril, une modification de la loi régionale repousse le seuil initial à 2,5 nanogrammes/m³. Le 28 novembre 2009, le comitéAlta Marea organise une grande manifestation, réplique de celle tenue un an plus tôt jour pour jour, rassemblant environ 20 000 citoyens.

Le 7 août 2012, le tribunal de Tarente confirme la mise sous séquestre des installations à chaud de l'Ilva ordonnée par la juge Patrizia Todisco, ce séquestre étant conditionné à la mise aux normes de l'usine. Le tribunal confirme également l'assignation à résidence d'Emilio Riva, de son fils Nicola et de l'ancien directeur de l'usine Luigi Capogrosso : « Ceux qui ont géré et qui gèrent l'Ilva ont poursuivi cette activité polluante en leur âme et conscience, dans une logique de profit, piétinant les règles élémentaires de sécurité », écrivait la juge Mme. Todisco.

En 2013, l'usine Ilva a été placée sous administration spéciale lorsque ses propriétaires, la famille Riva, ont été accusés de ne pas avoir empêché les émissions toxiques, qui ont causé au moins400 décès prématurés dans la ville[33]. Les émissions de monoxyde de carbone, de dioxyde de carbone et de dioxine ont depuis lors diminué.

Le 31 mai 2021, la cour d'assises de Tarente rend le verdict du procès « Ambiente svenduto » (environnement bradé) avec des condamnations en cascade[34] pour Fabio Riva (22 ans de prison), Nicola Riva (20 ans de prison), Girolamo Archinà (21 ans et six mois de prison), Nichi Vendola (3 ans et six mois de prison), Gianni Florido (ancien président de la province de Tarente, 3 ans de prison) et Luigi Capogrosso (21 ans de prison).

Voies de communication et transports

[modifier |modifier le code]
Xylographie duXIXe siècle représentant le ponte Girevole ouvert pour laisser passer un navire.
Grands axes routiers de la province de Tarente.

Leponte Girevole (pont tournant), construit en 1887, enjambe le chenal navigable reliant le Mar Piccolo au Mar Grande sur88,9 mètres de long. Lorsqu'il est ouvert pour laisser traverser les embarcations, la ville se retrouve temporairement coupée en deux.

Infrastructures routières

[modifier |modifier le code]

Les grands axes routiers passant par Tarente sont :

Transports urbains

[modifier |modifier le code]
Un ferry passe devant leCastello Aragonese.

La société qui gère le service detransport public sur l'ensemble du territoire communal estKYMA Mobilità. Les transports provinciaux et régionaux sont assurés par laCTP et par lesFerrovie del Sud Est, aussi bien par voie ferrée que routière.

Depuis 2003, unservice de navigation intérieure a été mis en place grâce à l'utilisation des deuxbateaux à moteurClodia etAdria, acquis auprès duConsorzio Trasporti Veneziano. Ces derniers relient le piazzale Democrate au cap San Vito, en franchissant les deux mers et lechenal. Pendant la période estivale, ils rejoignent également les îles Cheradi, accostant au quai de l'île San Pietro[35].

Un réseau de tramway urbain a été en service de 1922 à 1950.

Desserte ferroviaire

[modifier |modifier le code]
La gare ferroviaire de Tarente.

La gare ferroviaire de Tarente relie directement la ville à :

Desserte aérienne

[modifier |modifier le code]

L'aéroport de Tarente-Grottaglie (« Marcello-Arlotta »), à16 km du centre-ville, est réservé au fret et n'offre aucun vols commerciaux. Les deux aéroports les plus proches de la ville pour le transport de passagers sont ceux deBrindisi-Salento et deBari-Palese, situés respectivement à 70 et90 km de Tarente.

Transports maritimes

[modifier |modifier le code]

Tarente abrite l'un des ports industriels et commerciaux les plus importants de laMéditerranée, ainsi qu'unarsenal de laMarine militaire italienne et la principalebase navale du pays.

Le port marchand de Tarente est cinquième enItalie pour le trafic de marchandises.

Toponymie

[modifier |modifier le code]

Tarente est nomméeTaranto enitalien,Tarde endialecte tarantino,Τάρας,Táras engrec ancien (Τάραντος,Tárantos augénitif) etTarentum enlatin.

Le toponyme de la ville est indirectement à l'origine du mot « tarentule »[36], lui-même issu des noms de latarentelle[37] et dutarentisme[38], bien qu'aucune espèce de la famille desTheraphosidae n'habite la région. Dans les temps anciens, lorsque les habitants de Tarente étaient mordus par uneLycosa tarantula, la grande espèce d'araignée loup locale, ils étaient exhortés de danser promptement une sorte dejig afin de faire transpirer le venin de leurs pores — le venin de l'araignée loup n'étant certes pas mortel mais extrêmement douloureux. Cette danse frénétique qu'ils exécutaient est devenue connue sous le nom detarantella (tarentelle).

Engéologie, la ville a donné son nom auTarentien, qui constitue la troisième et dernière subdivision informelle duPléistocène.

Taras sur lacarte de Soleto.

Quant à l'étymologie même du toponyme, son origine est beaucoup moins limpide. Il apparaît d'abord engrec ancien sous la formeΤάρας à l'arrivée des Grecs à partir duVIIIe siècle av. J.-C. Outre la multitude de pièces de monnaie locales attestant l'usage de ce nom, le toponyme figure également sur lacarte de Soleto, la plus ancienne carte géographique de Méditerranée occidentale, gravée sur un petit fragment de vase attique à glaçure noire.Taras est en outre le nom d'un personnage de lamythologie grecque, fils dePoséidon et de lanymphe Satyrion, dont l'étymologie peut être attribuée à une racineproto-indo-européenne signifiant « arbre ». Cependant, il demeure impossible d'exclure totalement l'hypothèse d'une dérivation du nom du fleuve Tara.

Histoire

[modifier |modifier le code]

« Si les Destins m'en tiennent éloigné,

Du Galèse cher au mouton pellite,

Gagnant les bords, j'atteins le sol d'élite

Où Phalanthe a régné.

Il me sourit, ce petit coin de terre,

Par-dessus tous : son miel vaut en tout point

Celui d'Hymette ; à Vénafre il n'est point

D'huile plus salutaire.

Le ciel propice y donne un printemps long,

Un tiède hiver ; puis Bacchus, l'œil paterne,

Y met des ceps, dignes du mont Falerne,

Sur les coteaux d'Aulon. »

Horace -À Septimius -Odes, II, 6, 10, traduction de M. le Comte de Séguier.

Antiquité

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Taras (cité antique).

Fondation légendaire

[modifier |modifier le code]
Colonnes doriques du temple de Poséidon, héritage des racines spartiates de Tarente.
Pièce de monnaie ancienne (nomos) figurantTaras chevauchant un dauphin, conformément au mythe fondateur de la ville.

La ville de Tarente est fondée en par des colons grecsdoriens venus deSparte[39]. Toutefois, son origine, qui nous est transmise par l'historienEusèbe de Césarée, est moins conventionnelle que celle des autres colonies grecques de la même époque : ses fondateurs, lesParthénies (« fils de vierges »[40]) sont nés des unions de femmes spartiates célibataires et dePérièques (hommes libres, mais non citoyens de Sparte) ; ces unions hors mariage, extraordinaires dans le contexte de l'époque, avaient été permises par les Spartiates au cours des sanglantesguerres de Messénie afin d'accroître le nombre de soldats, puisque seuls les citoyens spartiates pouvaient intégrer l'armée. Or, ces unions ne seront bientôt plus tolérées et les enfants qui en étaient issus furent contraints à l'exil[41].

Livrés à eux-mêmes, les Parthénies se rendent àDelphes afin de consulter l'oracle, qui leur somme de fonder une cité en Apulie dontPhalanthos, lointain descendant d'Héraclès, est désignéoikiste. Les exilés prennent la mer et débarquent dans un port naturel où ils fondent une cité du nom deTaras, en l'honneur du fils du dieu de la merPoséidon et d'unenymphe, Satyrion, qui aurait occupé ces lieux[42]. Selon d'autres versions du récit, la cité aurait été fondée par Taras lui-même : la légende raconte que Taras, ayant subi un naufrage, fut sauvé de la noyade sur ordre de Poséidon qui envoya un dauphin pour le ramener sur la rive de l'actuelle baie de Tarente. La représentation de ce dauphin chevauché par Taras a donné lieu à une riche iconographie depuis l'Antiquité et demeure à ce jour l'emblème de la ville.

Néanmoins, il est probable que les Mycéniens aient déjà investi les lieux dès la fin duXVe siècleav. J.-C.[43] Le site est avantageux, et ce pour deux raisons : sa position stratégique sur la mer avec un port naturel déjà réputé depuis une Antiquité plus lointaine et sa position dominante sur les plaines de l'arrière-pays. En revanche, celui-ci est peuplé par des communautés denses et hostiles réduisant les possibilités d'extension du domaine agricole[44].

Taras et Tarentum

[modifier |modifier le code]

Au fil des siècles, Taras s'est imposée comme une puissance commerciale et politique majeure au sein de laGrande-Grèce[45] et l'est restée jusqu'à l'expansion romaine dans le sud de l'Italie. Elle donne naissance à une panoplie de philosophes, écrivains, athlètes et stratèges brillants.

Des luttes incessantes l'opposent aux populations aborigènes d'Apulie, nécessitant la mise en place d'une série dephrouria (comme àPezza Petrosa), modestes fermes fortifiées implantées en des points stratégiques. Taras connaît un âge d'or auIVe siècle av. J.-C. lors duquel elle exerce une véritable hégémonie sur le reste de laGrande-Grèce, aussi bien sur le plan politique, qu'économique et culturel. Sa situation maritime favorable contribue à la prospérité marchande de la cité. Plusieurs auteurs anciens comme Polybe ou Dion Cassius vantèrent l'exceptionnelle disposition de son port. À la même époque, sonécole pythagoricienne, la seconde en importance après celle deCrotone, accueillePhilolaos (vers 400 av. J.-C.), Lysis, Eurytos etArchytas. Ce dernier est aux rênes de la cité de 367 à 361 av. J.-C., apogée de l'âge d'or de Taras, dont l'hégémonie prend la forme d'une alliance politique, la ligue italiote.

Lacolonie élève des destriers réputés. En effet, lacavalerie légère tarentine devient célèbre à l'époque classique. Sa vitesse et son adresse se combinent avec laphalangehoplitique en permettant de défendre ses flancs. Les besoins croissants en mercenaires dans les armées dumonde hellénistique rendent les Tarentins très recherchés. Ils font par exemple partie de l'armée d'Antigone le Borgne durant lesguerres des Diadoques. AuIIIe siècle av. J.-C., « Tarentin » devient un terme générique désignant des cavaliers légers à la cour desSéleucides.

Guerre pyrrhique.

Taras parvient à repousser la tentative d'invasionromaine de l'Italie méridionale grâce au soutien de son alliéPyrrhus, roi d'Épire[45], qui surprend et terrifie les légions romaines en introduisant l'usage deséléphants de guerre en 281 av. J.-C. Cependant, Rome finit par l'emporter lors d'une seconde offensive et impose sa protection à Tarentum ainsi qu'aux autres cités grecques de la région en En 212 av. J.-C., en pleinedeuxième guerre punique, Tarentum prête brièvement allégeance àHannibal, ce qui lui vaut, une fois reprise trois ans plus tard, d'être mise à sac par les troupes deFabius Maximus qui ordonne le massacre de ses citoyens. Désormais solidement ancrée à la République, son importance décroît, les Romains lui préférant le port deBrundisium (Brindisi) pour le commerce. Et si l'itinéraire de laVia Appia passe par les marges de la cité deTarentum, ce n'est que pour mieux relier le port favorisé à lacapitale.

En 125 av. J.-C., la colonie romaine deNeptunia y est fondée. Érigée au rang demunicipe en vertu de lalex municipii Tarentini en 90 av. J.-C., elle sera repeuplée sousNéron par lesvétérans de laLegio V Macedonica[46].

Du Moyen Âge auXIXe siècle

[modifier |modifier le code]
Bourg fortifié de Tarente auXVIe siècle.

AuMoyen Âge, Tarente est conquise par lesGoths deTotila en 549 avant d'être reprise parNarsès pour le compte de l'Empire byzantin en 552. Envahie par lesLombards en 661, l'empereurConstant II la récupère deux ans plus tard, avant qu'elle ne repasse entre les mains des Lombards duduché de Bénévent pour être restituée une énième fois auxByzantins en 803. Dévastée par lesSarrasins en 846, 868 et 927, l'empereurNicéphore Phocas la redresse en 967.Robert Guiscard l'arrache définitivement aux impériaux en 1063 et en fait le chef-lieu d'un puissant fief normand dont le premier régent, son filsBohémond, est fait seigneur de Tarente et des châteaux de laTerre d'Otrante à la suite d'un conflit dynastique l'opposant à son demi-frèreRoger Borsa, duc d'Apulie. Elle accueille à cette époque une importante communauté juive, quantifiée en 1167 à 200 familles selon la chronique deBenjamin de Tudèle. Jusqu'en 1463, elle est la capitale d'uneprincipauté florissante sous la suzeraineté des royaumes deSicile puis deNaples et si elle conserve dans un premier temps son statut de port stratégique sous les Espagnols, elle amorce un long déclin à partir duXVIIe siècle que lesBourbons vont accentuer sous leur régence.

Tarente, dont les travaux de refortifications sont confiées au maréchalSoult, est transformée enbase navale française cruciale dans leur guerre contre les Anglais et les Russes de 1806 à 1815. À ce titre,Napoléon attribue la charge honorifique de duc de Tarente au maréchalMacdonald (1765-1840). La ville est par la suite rattachée auroyaume d'Italie en 1860. Le 21 août 1889, après six années de travaux, l'arsenal militaire maritime de la ville est inauguré en présence d'HumbertIer de Savoie, marquant symboliquement la revitalisation économique et démographique de Tarente.

Guerres mondiales

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Bataille de Tarente (1940).

Tarente et la nuit du 11 au 12 novembre 1940 doivent rester à jamais dans les mémoires, car elles ont démontré une fois pour toutes que la Marine possède dans sa flotte aérienne son arme la plus dévastatrice.AmiralAndrew Cunningham

Base navale de Tarente pour la Première Escadre de la Regia Marina italienne, en 1921.
Le navireConte di Cavour.

La configuration topographique de Tarente en fait un port d'attache évident pour laflotte navale italienne dès avant laPremière Guerre mondiale, lors de laquelle des navires alliés appartenant aux marines française et anglaise sont autorisés à mouiller dans la rade.

En 1940, pendant laSeconde Guerre mondiale, la flotte de laRegia Marinaitalienne, stationnée dans le port de Tarente, subit de lourdes pertes à la suite d'un bombardement massif de la part de la flotte aérienne de laRoyal Navybritannique au cours de labataille de Tarente[47]. Celle-ci oppose, dans la nuit du 11 au 12 novembre, les forces navales britanniques commandées par l'amiralAndrew Cunningham[48] aux forces italiennes de l'amiralInigo Campioni[49]. C'est lors de cette bataille que laRoyal Navy a lancé la première attaque navale de navire à navire entièrement aérienne de l'histoire, en exploitant 21bombardiers-torpilleurs biplansFairey Swordfish, duporte-avionsHMS Illustrious affecté enmer Méditerranée[50]. Grâce à une mission de repérage antérieure, non contrée par la défense italienne, les pilotes britanniques savaient parfaitement quelles cibles viser, la défense des navires italiens présentant des carences, équipés de seulement quelques filets anti-torpilles et de batteries anti-aériennes en quantités insuffisantes. L'attaque causa d'immenses dégâts à laflotte italienne : le cuirasséConte di Cavour est partiellement coulé ; les cuirassésDuilio etLittorio, ainsi que le croiseurTrento, sont gravement endommagés, tout comme lesdestroyersLibeccio etPessagno.

Le bilan final fait état de 85 morts, dont 55 civils, et 581 blessés.

Après-guerre

[modifier |modifier le code]
Le Monumento al Marinaio.

Le Premio Taranto, mieux connu sous le nom de « Biennale du Sud », était un événement culturel biennal qui s'est tenu trois fois de 1947 à 1951. Cette initiative émanait de jeunes vétérans trentenaires ayant survécu à laSeconde Guerre mondiale, qui se sont regroupés au sein du « Cercle culturel (Circolo della Cultura) » et du journalVoce del Popolo. Le coordinateur, Antonio Rizzo, physicien diplômé sous la direction d'Enrico Fermi, avait pour ambition de promouvoir une impulsion culturelle pacifiste dans la ville. L'événement était divisé en deux catégories : littérature et peinture. Il attira des artistes de renommée internationale tels quePier Paolo Pasolini,Carlo Emilio Gadda etGiorgio De Chirico. Le thème central de la compétition était la mer, soulignant l'importance culturelle et historique de laGrande Bleue pour Tarente.

En 1965, le présidentGiuseppe Saragat inaugure l'ouverture à Tarente de l'aciérie Italsider (Ilva), le plus grand complexe sidérurgique enEurope, dont la première production a consisté en des gazoducs permettant d'acheminer directement le gaz sibérien jusqu'en Italie. Grâce à cette nouvelle réalité industrielle, ainsi qu'à la présence d'un port habilité aux exportations, la ville connaît un essor économique phénoménal qui entraîne une forte hausse de la population et du revenu moyen par habitant. L'investissement de capitaux permet l'implantation de cimenteries, de raffineries, d'industries mécaniques et métallurgiques.

Toutefois, à partir de 2005, la municipalité de Tarente est officiellement déclarée en faillite, avec une dette cumulée de357 millions d'euros[51]. Cette crise financière est la plus grave qu'ait jamais connue une collectivité locale italienne[52]. La déclaration de l'état de faillite est prononcée publiquement le par le liquidateur Tommaso Blonda, nommé commissaire extraordinaire jusqu'au 28 mai 2007 à la suite de la démission de lamaire Rossana Di Bello. Cette dernière avait été condamnée à une peine de seize mois de prison avec sursis pour abus de pouvoir et falsification de documents, en lien avec des irrégularités dans l'attribution du contrat de gestion de l'incinérateur municipal à la sociétéTermomeccanica[53]. En mars 2007, le président de la commission de liquidation du conseil municipal,Francesco Boccia, annonce un chiffre révisé à environ 637 millions d'euros de dettes. En 2013, le tribunal de Tarente prononce des peines de 3 à 6 ans de prison ainsi qu'un dédommagement provisoire de 5 millions d'euros au profit de la commune de Tarente à l'encontre de 34 employés municipaux poursuivis pour avoir perçu illégalement pendant quatre ans des fiches de paie mensuelles de plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Politique et administration

[modifier |modifier le code]

Subdivisions

[modifier |modifier le code]
Carte descircoscrizioni de Tarente.

La commune de Tarente est subdivisée en sixcircoscrizioni[54] :

  • La premièrecircoscrizione (Paolo VI) est constituée du quartier homonyme, situé au nord de la ville. De loin le plus vaste quartier de Tarente mais situé en position excentrée, l'habitat y est moins dense que dans le reste de la ville et il n'abrite qu'environ 18 000 habitants. Il s'agit également du quartier le plus récent, né dans les années 1960 afin de loger les ouvriers de l'usine sidérurgique voisine. En raison de l'abandon de certaines demeures délabrées du centre historique, des logements sociaux ont également été construits dans ce quartier afin de répondre aux besoins de la population ;
  • La deuxièmecircoscrizione (Tamburi - Lido Azzurro) couvre un vaste périmètre de 38 km² au nord-ouest de la ville. Il se compose de quatre quartiers : Tamburi, Lido Azzurro, Croce et Porta Napoli. Le quartier de Tamburi, adjacent à l'usine sidérurgique, est considéré comme l'un des plus pollués d'Europe. En outre, la majorité des quelques 17 000 habitants de lacircoscrizione y résident. Le secteur de Porta Napoli, qui assure la liaison entre Tamburi et l'île historique, abrite la principale gare ferroviaire de Tarente. Le quartier de Croce, situé à proximité immédiate de la zone industrielle, est faiblement peuplé, tandis que Lido Azzurro rassemble tout le front de mer de lacircoscrizione ;
  • La troisièmecircoscrizione (Borgo - Città Vecchia) inclut les deux quartiers pittoresques de Tarente : l'île de la Città Vecchia, avec ses anciensrioni appeléspittaggi (Baglio, San Pietro, Turripenne et Ponte), ainsi que la péninsule de la ville moderne, le Borgo, séparés par le pont tournant (ponte girevole). C'est dans le Borgo que se sont développées les premières habitations du nouveau centre-ville en dehors des anciennes murailles historiques. Cettecircoscrizione, qui inclut également les îles Cheradi, est l'une des peuplées du haut de ses 43 000 habitants. Les monuments historiques et les institutions de la ville s'y concentrent ;
  • La quatrièmecircoscrizione (Tre Carrare - Solito) regroupe les quartiers de Tre Carrare-Battisti et Solito-Corvisea ;
  • La cinquièmecircoscrizione (Montegranaro - Salinella) regroupe les quartiers de Italia-Montegranaro, Salinella et Taranto-2 ;
  • La sixièmecircoscrizione (Talsano - Lama - San Vito), également appelée les Tre Terre (les « Trois Terres »), rassemble les hameaux de Talsano-Palumbo-San Donato, San Vito-Lama-Carelli, Tramontone ainsi que sur l'exclave administrative de la Marina di Taranto, enclavé entre les communes de Pulsano et Lizzano.

Hameaux

[modifier |modifier le code]

Lesfrazioni ou « hameaux » de Tarente sont Lama, Lido Azzurro, San Vito et Talsano.

Liste des maires

[modifier |modifier le code]
Le palazzo di Città, hôtel de ville de Tarente.
Les maires successifs
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
19931996Giancarlo CitoLAMEntrepreneur
19961999Gaetano De CosmoLAM 
20002006Rossana Di BelloFILaborantine,entrepreneuse
20062007Tommaso Blonda Commissaire extraordinaire
20072017Ippazio StefanoPRC puisSELMédecin,pédiatre
20172021Rinaldo MelucciPDEntrepreneur
20212022Vincenzo Cardellicchio commissaire préfectoral
2022en coursRinaldo MelucciPDEntrepreneur
Les données manquantes sont à compléter.

Jumelages

[modifier |modifier le code]

Tarente est jumelée avec :

Communes limitrophes

[modifier |modifier le code]

Carosino,Faggiano,Fragagnano,Grottaglie,Leporano,Lizzano,Massafra,Monteiasi,Montemesola,Monteparano,Pulsano,Roccaforzata,San Giorgio Ionico,San Marzano di San Giuseppe,Statte,Villa Castelli (BR).

Population et société

[modifier |modifier le code]

Évolution démographique

[modifier |modifier le code]
Évolution de la population
AnnéePop.±%
186126 163—    
187125 012−4.4%
188131 630+26.5%
190156 190+77.6%
191165 238+16.1%
1921104 379+60.0%
1931111 616+6.9%
1936117 722+5.5%
1951163 415+38.8%
1961189 163+15.8%
1971221 111+16.9%
1981233 496+5.6%
1991217 809−6.7%
2001202 033−7.2%
2011200 154−0.9%
2021189 461−5.3%
Source:ISTAT

Ci-contre (à droite), l'évolution démographique de la commune de Tarente depuis 1861.

Le 7 septembre 1941, le journalLa Voce del Popolo publia un article sur les taux de natalité dans lequel la ville de Tarente était citée parmi les plus prolifiques d'Italie. On y mentionnait notamment le cas d'Addolorata Sangermano qui venait tout juste de donner naissance à son dix-septième enfant. Quelques années plus tôt, en 1937, Tarente avait déjà fait la une des journaux à la suite de l'accouchement multiple de Maria Nardelli qui mit au monde quatre jumeaux[58].

En 1919, le hameau deCrispiano devient une commune autonome, suivi en 1993 par le hameau deStatte, dont l'érection en municipalité distincte fait perdre environ 14 000 habitants à la commune de Tarente.

Immigration

[modifier |modifier le code]

Au 31 décembre 2023, la population étrangère de Tarente s'élevait à 5 421 personnes, soit 3,17 % de la population totale.

Sports

[modifier |modifier le code]

Volley-ball

[modifier |modifier le code]

LePrisma Volley évolue dans le championnat de Serie A2 devolley-ball masculin. Les matchs à domicile sont disputés au PalaMazzola, situé dans le quartier de Corviseo.

Football

[modifier |modifier le code]

Le principal club defootball de la ville est leTaranto FC 1927, qui évolue enSerie C.

Basket-ball

[modifier |modifier le code]

Le club de basket-ball féminin le plus représentatif est leTaranto Cras Basket, fondé en 1961, qui a évolué enSerie A1 jusqu'en 2013 et compte quatrescudetti, deuxcoupes d'Italie et trois supercoupes italiennes à son actif.

Le club dehandibasket masculin en fauteuil roulant de la Dream Team Taranto, fondé en 2002, est dissous définitivement au cours de la saison 2010/2011, après avoir déjà remporté unscudetto, une coupe d'Italie, une supercoupe italienne, ainsi que la coupe Vergauwen au niveau européen en 2007.

Équipements sportifs

[modifier |modifier le code]
Stade Erasmo-Iacovone
[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Stade Erasmo-Iacovone.

Lestade Erasmo-Iacovone, anciennement appelé stade de la Salinella, du nom du quartier dans lequel il est situé, est le principal stade defootball de la ville. Propriété de la municipalité, il est dédié à l'ancien footballeur Erasmo Iacovone, décédé dans un accident de voiture alors qu'il jouait pour l'équipe desrossoblù (rouge et bleu). Inauguré en 1965 et rénové vingt ans plus tard, c'est l'un des plus grands complexes sportifs du Mezzogiorno et c'est là que leTaranto Football Club joue ses matchs à domicile. Une importante rénovation est prévue dans le cadre desXXe jeux méditerranéens, dont il sera l'une des principales structures d'accueil[59]. En 2023, lacurva sud a été gravement endommagée à la suite d'un incendie survenu après le matchTarente-Foggia lors duchampionnat de Serie C 2022-2023.

Stade Valentino-Mazzola
[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Stade Valentino-Mazzola.

Lestade Valentino-Mazzola, inauguré en 1923, fermé dans les années 1970 puis démoli au début du nouveau millénaire, a accueilli les matchs du Taranto, de la Pro Italia, de l'Audace et de l'US Arsenale, représentant de fait le principal complexe sportif de la ville pendant un demi-siècle. Le 5 décembre 1965, le Taranto y a disputé son dernier match, remporté 1-0 face à Trapani devant 9 000 spectateurs. Après cette rencontre, le stade a été fermé, et le Taranto a commencé à jouer ses matchs à domicile dans le nouveau stade de la Salinella (renommé stade Erasmo-Iacovone).

Événements sportifs

[modifier |modifier le code]

En 1997, Tarente a déjà accueilli certaines disciplines sportives de laXIIIe édition des jeux méditerranéens. En 2026, elle en accueillera laXXe édition.

Tarente a également été une étape du parcours de la flamme olympique à l'occasion desjeux olympiques deRome en 1960 et desjeux olympiques d'hiver deTurin en 2006.

Cyclisme
[modifier |modifier le code]

Tarente a accueilli trois départs et quatre arrivée d'étapes lors duTour d'Italie :

Voile
[modifier |modifier le code]

Tarente a accueilli deux arrivées d'étapes lors du Tour d'Italie en voile :

Elle est la seule étape italienne sur le championnat international de voile duSailGP[60],[61] :

Natation
[modifier |modifier le code]

Depuis 2022, la ville accueille chaque année le DTW,Dominate the Water, un circuit de compétitions de natation en eau libre créé par le champion olympiqueGregorio Paltrinieri.

Enseignement

[modifier |modifier le code]

Entre autres opportunités d'enseignement supérieur, Tarente accueille l'ITC (Istituto Tecnico Commerciale) Pitagora ainsi que les annexes décentralisées de l'université de Bari, de l'École polytecnique de Bari et de laLibera Università Maria Santissima Assunta (LUMSA) deRome.

Économie

[modifier |modifier le code]

La ville se distingue depuis des siècles par unsecteur primaire florissant, favorisé par un climat particulier ainsi que par la position et les caractéristiques du territoire : l'agriculture, lapêche et, en particulier, lamytiliculture représentent aujourd'hui encore une source de revenus primordiale pour la population locale.

Tarente doit son existence même à ses mers. LaMar Piccolo, en particulier, a depuis l'Antiquité représenté la principale source de subsistance pour les habitants de la cité. La pêche tarentine possède en effet une tradition millénaire, tout comme l'élevage des fruits de mer. La Taras grecque était un centre commercial important, exportant ses productions jusqu'enGrèce et enAsie Mineure. LeMar Piccolo rendait possible la production locale depourpre.

Ce n'est qu'après 1860 que se développèrent les activités lourdes liées au port, comme la transformation des produits de la mer et la commercialisation des huiles, des vins et des huîtres. Mais c'est dans la seconde moitié duXXe siècle que la ville s'est définitivement consolidée comme un centre industriel et de négoce.

Des établissementssidérurgiques (dont le plus grand d'Europe[62]), ainsi que des industries pétrochimiques et deschantiers navals sont implantés à Tarente.

Culture et patrimoine

[modifier |modifier le code]

Architecture et monuments remarquables

[modifier |modifier le code]
La via Duomo, dans le centre ancien.

L'histoire plurimillénaire de Tarente a laissé sur la un ville un vaste témoignage, souvent méconnu, de son passé. On y distingue plusieurs lieux d'intérêt qui attestent de son importance historique et culturelle : des anciens lieux de culte, parmi lesquels les vestiges d'untemple dorique, les vestiges archéologiques des nécropoles gréco-romaines et des tombes à chambre, lacrypte du Rédempteur, aux palais ayant appartenu aux familles nobles et aux personnalités illustres de la ville, tels que lespalazzi Pantaleo et d'Ayala Valva. La ville offre l'un des panoramas architecturaux les plus riches et variés d'Italie : y sont concentrés leroman-gothique de l'église San Domenico Maggiore, de grands palais destyle Renaissance, lebaroque de lacathédrale San Cataldo, des églises et des palais seigneuriaux de la vieille ville, les vestiges de fortsmédiévaux (comme la torre del Gallo dans le centre historique), ainsi que les formes nettement plus élégantes des palais et édifices en stylesLiberty,humbertien etnéoclassique du Borgo Umbertino (fin duXIXe siècle).

Architecture civile

[modifier |modifier le code]
Vue aérienne du palazzo del Governo, beau palais d'allure médiévale, en réalité une création de l'époque fasciste inaugurée en 1934[63].
La torre dell'Orologio (tour de l'Horloge).

La vieille ville (ouCittà Vecchia), située sur une île artificielle entre les deux « mers », conserve le tracé urbain dessiné en 967 lors de sa reconstruction sous l'Empire byzantin. Elle est reliée à la ville moderne par deux ponts : le ponte Girevole (pont tournant) au sud et le ponte di Porta Napoli au nord. Divisée en quatre quartiers historiques appeléspittaggi, elle concentrait autrefois toute la population de Tarente[19] et compte aujourd'hui environ 1 000 habitants. Les palais aristocratiques et ecclésiastiques les plus notables de la vieille ville sont lespalazzi Calò, Galeota et Pantaleo, entre autres. D'autres, comme le palazzo Bellacicco, abritent des musées consacrés à l'histoire souterraine de Tarente (on y accède au vaste hypogée)[64].

De 1934 au début de la Seconde Guerre mondiale,Benito Mussolini entreprit un projet de rénovation urbaine qui entraîna la démolition de pans entiers de la vieille ville, notamment le quartier juif et trois églises d'époque médiévale, remplacés par des édifices modernes. En 2013-2014, deux artistes napolitains, Cyop et Kaf, ont décoré les bâtiments à l'abandon de la vieille ville avec 120 œuvres d'art de rue[65].

Dans les quartiers modernes, particulièrement le Borgo Umbertino du centre-ville, se trouvent la fontaine de la Rosa dei Venti, le Monumento al Marinaio, le Mémorial de guerre, ainsi que le cimetière marin, héritage de son passé maritime. Plusieurs sites archéologiques, comme la Crypte du Rédempteur, des églises et des palais (palazzi Magnini, delle Poste, del Governo, etc.) finissent d'enrichir le patrimoine architectural.

Lapromenade du bord de mer (lungomare), nommée en hommage à l'ancien monarque italienVictor-Emmanuel III, offre de fabuleux points de vue sur la baie naturelle duMar Grande.

Édifices civiques et palais nobiliaires
[modifier |modifier le code]
  • Palazzo Amati
  • Palazzo Arcivescovile
  • Palazzo di Città
  • Palazzo Ciura
  • Palazzo Galeota
  • Palazzo del Governo
  • Palazzo Latagliata
  • Palazzo Pantaleo
  • Palazzo delle Poste
  • Palazzo Savino-Amelio
  • Palazzo Visconti
  • Torre dell'Orologio
Ponts
[modifier |modifier le code]
Pont de Porta Napoli
[modifier |modifier le code]
Le pont de pierre, Porta Napoli.

Le pont de Porta Napoli (ouponte di pietro, le pont de pierre) est une structure en pierre qui surplombe le canal naturel situé au nord-ouest de la ville. Long de 115 mètres et large de 16 mètres, il ne compte que trois arches et est dédié à saintÉgide-Marie de Tarente, fervent disciple de la règle franciscaine. Le pont actuel fut construit en 1883 après une inondation dévastatrice qui détruisit l'ouvrage précédent à sept arches, érigé auXe siècle sur l'ordre de l'empereurNicéphore II Phocas, grâce au réemploi de matériaux issus de l'ancien pont. Lors de cette inondation, la mer s'éleva d'environ trois mètres, pénétrant jusque dans les demeures de la vieille ville. L'effondrement du pont nécessita la mise en place d'un pont provisoire en bois. L'ancien pont, afin de mieux protéger la ville face aux fréquentes incursions ennemies, avait été fortifié en 1404 par la construction, sur la piazza Grande (actuelle piazza Fontana), d'une citadelle, un grand donjon carré emmuré et flanqué de deux tours.

Pont San Francesco da Paola
[modifier |modifier le code]
L'ancien pont de Porta Lecce.
Vue latérale dupont San Francesco da Paola, qui relie les deux principaux quartiers de la ville.

À toutes les époques de son histoire, les Tarentins ont creusé desfossés à l'emplacement de l'actuel chenal navigable afin de renforcer la défense de ce qui s'est appelé jusqu'auXIXe siècle la « porta Lecce ». En 1481,Ferdinand Ier d'Aragon fit creuser l'actuel chenal, lefosso, à cette fin. Plus tard,Philippe II élargit ce canal et l'ouvre à la navigation. Le passage entre la vieille ville et la rive sud était alors assuré par une structure mobile en bois, un pont démontable en cas d'attaque. Cependant, le manque d'entretien entraîna rapidement son comblement par des matériaux sableux. Il fallut attendre 1755 pour queCharles II n'intervienne et ne procède à sa réouverture.Ferdinand Ier de Bourbon améliora encore l'état du canal rouvert, et fit construire, au nord, un pont en maçonnerie nomméponte di Porta Lecce. Après l'unification italienne, on étudia la rade duMar Piccolo en vue de la construction de l'arsenal de laMarine royale. On envisagea alors l'élargissement du canal, afin de permettre le passage des navires de guerre, profitant de l'abri naturel formé par legolfe de Tarente. Ainsi, l'ancienponte di Porta Lecce fut démoli en 1885. Le canal navigable fut définitivement aménagé, atteignant une longueur de 400 mètres, une largeur d'environ 70 mètres et une profondeur de 12 mètres. On lança alors la construction duponte girevole (pont tournant), une œuvre d'ingénierie mécanique destinée à permettre et contrôler le passage des grands navires de guerre, tout en unissant (ou, au besoin, séparant) la vieille ville aux quartiers modernes. Construit parAlfredo Cottrau, selon le projet de l'ingénieur Messina, le pont était à l'origine constitué d'une grande arche en bois et en métal à cintre surbaissé, divisée en deux bras tournant indépendamment autour d'un axe vertical posé sur une culée. Il fonctionnait grâce à desturbines hydrauliques, alimentées par un grand réservoir installé sur lechâteau aragonais. Lepont est inauguré le 22 mai 1887 par l'amiralFerdinando Acton.

Le pont et le canal ont fait l'objet de nombreux travaux derestauration. En 1957, l'ancien fonctionnement hydraulique fut remplacé par un système électrique, tout en conservant les principes d'ingénierie d'origine. Le nouveau pont fut inauguré le 10 mars 1958 par le présidentGiovanni Gronchi et fut dédié à saintFrançois de Paule, protecteur des marins.

Pont Punta Penna-Pizzone
[modifier |modifier le code]
Le pont Penna-Pizzone au large duMar Piccolo.

Lepont Punta Penna-Pizzone, également connu sous le nom de pontAldo-Moro, est l'ouvrage qui relie la punta Penna à la punta Pizzone au niveau du rétrécissement naturel divisant leMar Piccolo en deux bassins. Inauguré le 30 juillet 1977, il mesure 1 909 mètres de long et atteint une hauteur de 45 mètres au-dessus duniveau de la mer. Il fut réalisé en béton précontraint, d'après un projet de l'ingénieur Giorgio Belloni, pour un coût d'environ 26 milliards de lires de l'époque, auxquels s'ajoutèrent 15 milliards supplémentaires pour la réalisation des voies secondaires. La nécessité de cet imposant ouvrage d'ingénierie s'est imposée à la fin des années 1960 en réponse aux problèmes causés par l'augmentation du trafic routier et par l'expansion urbaine de Tarente. Le pont représente aujourd'hui une infrastructure cruciale pour la ville, car il permet de relier rapidement les quartiers nord et sud.

En 2008, le pont a été dédié àAldo Moro, homme d'État originaire des Pouilles tragiquement disparu. Il est l'un des plus longs ponts d'Europe et le plus long viaduc sur étendue d'eau d'Italie.

Architecture religieuse

[modifier |modifier le code]

Les plus belles églises de la vieille ville sont lacathédrale San Cataldo, fondée auXe siècle, ainsi que San Domenico Maggiore (1302), Sant'Andrea degli Armeni (XVIe siècle)[66], et la chiesa di Sant'Agostino, près de laquelle ont été découverts les vestiges enfouis d'un ancien temple grec.

Cathédrale San Cataldo
[modifier |modifier le code]
Façade de la cathédrale San Cataldo.

Lacathédrale San Cataldo (duomo di San Cataldo) est la plus ancienne cathédrale des Pouilles[67], et elle se situe au cœur ducentre historique de Tarente. Dédiée àsaint Catalde,évêque irlandais mort à Tarente auVIIe siècle, dont elle conserve letombeau, elle fut construite dans la seconde moitié duXe siècle, lors des travaux de reconstruction de la ville ordonnés par l'empereur byzantinNicéphore II Phocas, sur les vestiges d'un édifice paléochrétien antérieur. AuXIe siècle, leplan byzantin fut modifié et l'actuellecathédrale àplan basilical fut érigée à sa place. En 1713, la façadebaroque, œuvre de l'architecteleccese Mauro Manieri, est ajoutée. Lecampanilenormand est élevé auXIIe siècle, endommagé par le tremblement de terre de 1456, puis remplacé lors des travaux de restauration de 1952 par l'actuel clocher, qui reprend les formes de l'ancien. La cathédrale mesure 84 mètres de long et 24 de large, avec unenef centrale entourée de colonnes aux chapiteaux tous différents les uns des autres, deux nefs latérales et un transept à une seule nef. Dans la zone située devant la façaderomane, correspondant à l'actuelpronaos, se trouvent les tombes des personnalités les plus illustres de la ville. Dans la chapelle de San Cataldo (cappellone), sont conservées les reliques et la statue en argent dusaint. Il s'agit de l'une des plus hautes expressions du baroque, avec des œuvres du sculpteurGiuseppe Sanmartino, des fresques dePaolo De Matteis et des marbres polychromes. Dans lacryptebyzantine, de plan cruciforme, on peut admirer desfresques desXIIIe et XIVe siècles, desbas-reliefs et dessarcophages. Certaines tombes desarchevêques de Tarente sont également renfermées dans lacrypte.

  • Intérieur de la cathédrale
  • Nef.
    Nef.
  • Toit de la nef.
    Toit de la nef.
  • Cappellone di San Cataldo.
    Cappellone di San Cataldo.
  • Toit du cappellone.
    Toit du cappellone.
  • La crypte.
    La crypte.
Église San Domenico Maggiore
[modifier |modifier le code]
Façade de l'église San Domenico Maggiore.

Située à l'extrémité nord de la vieille ville, l'église San Domenico Maggiore repose sur les fondations d'untemple grec datant duVIe siècle av. J.-C. et fait partie de l'ancien complexe conventuel du même nom. Édifiée en 1302 à l'initiative du noble Giovanni Taurisano, elle subit de nombreuses restaurations au fil des siècles, notamment auxXVIIe et XVIIIe siècles. La façade conserve néanmoins son apparence caractéristique duXIVe siècle, avec unportail ogival surmonté d'unporche suspendu et d'une splendiderosace flanquée de petites colonnes en saillie. La façade se termine par desarcs trilobés suspendus, couronnant le fronton. L'escalier à double rampe qui mène à l'église date de la restauration duXVIIIe siècle. L'intérieur, ànef unique, présente sur le flanc gauche quatre chapelles de la fin duXVIe siècle décorées d'autelsbaroques, équilibrées sur le côté droit par desarcades aveugles ornées de remarquables peintures desXVIIe et XVIIIe siècles. On peut y admirer, entre autres, une peinture deLeonardo Antonio Olivieri représentantLe Triomphe de l'Ordre franciscain etLa Trinité avec la Vierge, œuvre du peintreGiuseppe Mastroleo (1740). L'église est particulièrement connue pour abriter, dans la cappella dell'Addolorata, une statue de la Vierge des Douleurs (XVIIe siècle), portée en procession lejeudi saint par la confrérie de Maria Santissima Addolorata e San Domenico, lors des célèbres rites de lasemaine sainte de Tarente. Ces rites, séculaires, attirent chaque année des fidèles du monde entier.

Cloître de San Domenico Maggiore.

L'ancien couvent de San Domenico Maggiore, édifié auXIVe siècle, s'étend sur trois niveaux, dont deux hors sol et un souterrain, qui s'articulent autour d'une cour centrale assez vaste. La construction, réalisée en maçonnerie avec des blocs detuf, permet d'observer tous les changements effectués au fil des siècles et de reconnaître la présence de diversstyles architecturaux. À l'intérieur ducloître du couvent, qui a été restauré pour la dernière fois entre lesXVIIe et XVIIIe siècles et qui est caractérisé par une série d'arcades supportées par descolonnes auxchapiteaux ornés de feuilles angulaires, se développe une vastezone archéologique. Cette zone est en lien avec les sites archéologiques deSaturo et du Scoglio del Tonno, et présente des traces d'occupation datant dunéolithique, à partir duVIe millénaire av. J.-C., ainsi que celles d'une fréquentationmycénienne. D'époque plus récente (IXe siècle av. J.-C.), on trouve les vestiges de l'implantation desIapyges, ensuite remplacés par la coloniespartiate deTaras (ancienne Tarente). Ce site, habité depuis lapréhistoire, permet d'étudier les structures de fondation d'untemple grec érigé sur l'acropole de l'ancienneTaras auVIe siècle av. J.-C. Par ailleurs, la présenceromaine est perceptible sur le site grâce aux vestiges de la cella dutemple, qui consistent en fragments d'architrave réutilisés dans lafaçadegothique du couvent. Depuis 1315, le complexe était dirigé par les pèresdominicains, d'où son nom de San Domenico in Soriano. Malheureusement, les décretsnapoléoniens le firent fermer en 1801, et il fut transformé en caserne de cavalerie puis abandonné par les religieux. Aujourd'hui, il abrite laSurintendance nationale pour la protection du patrimoine sous-marin, la Surintendance d'archéologie, Beaux-Arts et Paysages de la province de Tarente, ainsi que la bibliothèque de la Surintendance archéologique des Pouilles.

Cocathédrale Gran Madre di Dio
[modifier |modifier le code]

La cocathédrale Gran Madre di Dio se trouve dans la partie moderne de Tarente. En accord avec la volonté de l'archevêque de Tarente, Mgr. Guglielmo Motolese, elle est conçue par l'architecte milanaisGio Ponti[68] dont elle représente l'œuvre maîtresse aux côtés de latour Pirelli. Construite entre 1967 et 1970, elle est inaugurée le 6 décembre de cette année. Dédiée à lamère de Dieu, deuxième protectrice de la ville derrièresaint Catalde, elle symbolise — en hommage à la tradition maritime de Tarente — une voile se reflétant dans l'eau des trois bassins situés devant l'entrée, qui représentent le grand large[69]. La façade se compose de deux parties : la partie avant, longue de 87 mètres et large de 35 mètres, et la partie arrière, en retrait de 50 mètres, constituée d'un double mur ajouré haut de 40 mètres, qui remplace lacoupole traditionnelle. La cocathédrale a récemment été mise à l'honneur dans des expositions consacrées àGio Ponti dans plusieurs musées à travers le monde, dont lemusée des Arts décoratifs deParis, l'Institut culturel italien deStockholm et leMAXXI deRome.

Autres églises
[modifier |modifier le code]
  • Église Sant'Agostino.
    Santuario della Madonna della Salute ;
  • Chiesa di Maria Santissima del Monte Carmelo ;
  • Chiesa di Sant'Agostino ;
  • Chiesa di San Michele ;
  • Chiesa di Sant'Andrea degli Armeni ;
  • Chiesa di San Pasquale ;
  • Chiesa di San Giuseppe ;
  • Chiesa di Sant'Anna ;
  • Chiesa di Santa Caterina ;
  • Chiesa di San Francesco di Paola ;
  • Chiesa della Santissima Croce ;
  • Chiesetta di San Francesco da Paola al Borgo ;
  • Casa di Sant'Egidio Maria da Taranto.

Architecture militaire

[modifier |modifier le code]
Château aragonais
[modifier |modifier le code]
Article détaillé : Château aragonais.
Castello Aragonese (château aragonais).
Jardins et tour de la Bandiera.

Lecastel Sant'Angelo, qui commande le chenal d'accès à la rade, est situé près d'une ancienne dépression naturelle du socle rocheux sur lequel s'élève le vieux bourg de Tarente. Il s'agit de la reconstructionaragonaise d'une ancienne forteressenormande, bâtie au même emplacement mais avec des caractéristiques très différentes, puisqu'il s'agissait alors d'un château typiquementmédiéval avec de nombreuses tours élancées, lui-même construit sur un fortbyzantin (Xe siècle) reposant sur des structures défensives de la périodegrecque antique (IVe et IIIe sièclesav. J.-C.). Conçu sous sa forme actuelle entre 1486 et 1492 par l'artiste et architecte siennoisFrancesco di Giorgio Martini, il a remplacé l'ancienne forteressemédiévale, jugée inadaptée aux besoins militaires duXVe siècle par le roiFerdinand Ier d'Aragon, qui décide de renforcer les défenses côtières de sonroyaume à la suite de la prise d'Otrante par lesTurcs (1480).

La forme de la nouvelle bâtisse évoque vaguement celle d'un scorpion, avec ses cinq tours rondes positionnées à chaque angle. Ces tours, plus basses mais bien plus épaisses que les précédentes, prirent les noms de San Cristoforo, San Lorenzo et Sant'Angelo pour les trois qui surplombent le canal ; les deux autres, face aux vieux bourg, sont les tours de l'Annunziata et de la Bandiera. Tours et murs culminent tous à la même hauteur, 21 mètres, pour environ 8 mètres d'épaisseur ; chaque tour a un diamètre de 18 mètres sauf San Cristoforo, plus large de 10 mètres. Un bastion triangulaire fut ajouté en 1491 (prototypique des bastions duXVIe siècle, appelé à tortrivellino) face à la mer ouverte, leMar Grande, afin de renforcer la façade méridionale et d'améliorer la capacité de défense latérale de l'accès au fossé, élargi par la même occasion. Ces nouvelles fortifications avaient une efficacité militaire limitée en dépit de leurs qualités esthétiques du fait des progrès rapides de l'artillerie à cette époque. LesEspagnols, qui succèdent auxAragonais dès 1502, élargissent les plateformes supérieures pour faciliter l'utilisation des canons et comblent de terre les galeries internes ainsi que les casemates des tours afin de les renforcer et de créer des plateformes de tir plus adaptées à leur sommet.

Malgré ces interventions, la forteresse tomba peu à peu en désuétude et, après avoir joué un rôle clé dans la sécurité de la ville, notamment en repoussant un assaut turc en 1594, elle fut transformée enprison en 1707 avant de retrouver un semblant de fonction militaire lors de sa reconversion encaserne sousNapoléon Bonaparte. Ces nouveaux usages entraînèrent la fragmentation des espaces intérieurs, avec la fermeture de nombreux corridors et passages. Par ailleurs, les exigences résidentielles croissantes et le faible coût du plâtre et du ciment favorisèrent leur emploi massif pour recouvrir murs et sols, afin d'en améliorer les conditions d'hygiène. Lechâteau est toutefois resté largement intact, à l'exception de la tour Sant'Angelo, démolie en 1883 pour faire place au pont tournant (ponte girevole).

En 2003, la Marine italienne, propriétaire du château depuis 1883, a entrepris une restauration méthodique des espaces intérieurs visant à retrouver sa configuration aragonaise d'origine ainsi qu'à identifier les fondations préexistantes (grecques,byzantines ounormandes). Ce travail de restauration, effectué par le personnel de la Marine sous la supervision de la Surintendance locale du patrimoine architectural, consiste principalement à ôter le plâtre et le ciment pour faire réapparaître les surfaces des murs et des sols originels, et à rouvrir les couloirs, pièces et passages, afin de rétablir la continuité spatiale et la fonctionnalité défensive de l'édifice. Lors de ces opérations, de grandes quantités de terre ont été excavées en collaboration avec l'université de Bari et sous la supervision de la Surintendance archéologique, permettant de révéler de nombreux vestiges recouvrant près de trois millénaires d'histoire, le tout rendu accessible au public[70].

Autres
[modifier |modifier le code]

Sites archéologiques

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Céramique apulienne à figures rouges.
Temple dorique
[modifier |modifier le code]
Colonnes, vestiges du « temple de Poséidon ».

Le « temple de Poséidon », outemple dorique de Tarente, est untemplepériptère d'ordre dorique, l'un des plus anciens de laGrande-Grèce[71]. Il est le seul lieu de culte grec encore visitable du quartier ancien (Città Vecchia). Les ruines du temple, à l'air libre sur la piazza Castello, étaient autrefois incluses dans l'église de la Sainte-Trinité, la cour de l'Oratorio dei Trinitari, la maison Mastronuzzi et le couvent des Célestins. Au début duXVIIIe siècle, on pouvait encore admirer les vestiges de dix colonnes, mais celles-ci furent en grande partie démolies lors de la reconstruction du couvent en 1729. Les deux colonnes subsistantes, accompagnées d'un socle à troistambours, ont été réalisées encarparo local, une pierre extraite directement de l'acropole de Taras. Ces vestiges représentent le côté long de la péristasis du temple, révélés dans le cloître et les caves du monastère San Michele.

À la fin duXIXe siècle, l'archéologueLuigi Viola (it) en étudia les restes et attribua le temple au culte dePoséidon, mais on considère aujourd'hui comme plus probable de l'attribuer à une divinité féminine :Artémis,Perséphone voireHéra. D'autres éléments du temple ont été dispersés avec les démolitions du couvent en 1926 puis de l'église en 1973. Les deux colonnesdoriques subsistantes font 8,47 m de hauteur, pour un diamètre de 2,05 m et un empattement de 3,72 m. D'après l'analyse de la surface de la péristasis et le rapport entre ses dimensions et l'intercolonnement, on suppose que le temple était orienté vers le canal, et qu'il comportait six colonnes sur les côtés courts et treize sur les côtés longs. Le profil deschapiteaux ainsi que des tambours, très bas et empilés sans pivot central, permettent de dater la construction du temple au début duVe siècle av. J.-C. Toutefois, la présence d'une petite fosse près des colonnes suggère l'existence d'un édifice antérieur, en briques crues et matériaux périssables, construit dès la fin duVIIIe siècle av. J.-C. par les tous premiers colonsspartiates.

Parc archéologique de Saturo
[modifier |modifier le code]
Vue aérienne duparc archéologique de Saturo.

Leparc archéologique de Saturo conserve une palette de vestiges allant dunéolithique avancé jusqu'aux civilisationsgrecque etromaine. Il est situé dans la localité homonyme de la province de Tarente, qui doit son nom à une légende selon laquelleTaras, fils dePoséidon, aurait fondé cet établissement vers 2 000 av. J.-C. pour le dédier à sa mère, la nymphe Satyrion. Le parc s'étend sur un promontoire au fort intérêt historique, naturel et paysager, celui même où débarquèrent en 706 av. J.-C. lesSpartiates menés parPhalanthos, qui allaient fonder leur colonie de Taras, destinée à devenir la plus grande cité (polis) de laGrande-Grèce. Dans le périmètre du parc, on peut visiter des villages des âges dubronze et dufer, une acropole avec les vestiges d'un sanctuaire grec dédié à la déesseAthéna, ainsi qu'une splendidevilla côtière romaine de l'époqueimpériale, dotée de chambres, de sols pavés en mosaïques d'origine et de complexes thermaux. D'un intérêt particulier sont aussi la citerne romaine, les anciennes carrières, les structures murales submergées, la tour de guet duXVIe siècle ainsi que les différents bunkers de laSeconde Guerre mondiale.

  • Plan des trouvailles archéologiques.
    Plan des trouvailles archéologiques.
  • Traces visibles d'un sanctuaire grec sur l'ancienne acropole.
    Traces visibles d'un sanctuaire grec sur l'ancienne acropole.
  • Vestiges de thermes romains.
    Vestiges de thermes romains.
Crypte du Rédempteur
[modifier |modifier le code]
Fresques de la Crypte du Rédempteur.

LaCrypte du Rédempteur (oudella Madonna della Grotta) est une église rupestre hypogée située sous la via Terni. Il s'agissait à l'origine d'une ancienne tombe romaine à chambre funéraire datant de l'époque impériale, reliée à un ancien puits d'eau de source. La cave, de forme circulaire et d'environ huit mètres de diamètre, renferme des parois décorées de fresques réalisées au début duXIIe siècle. La crypte faisait partie de l'église Santa Maria di Murivetere, fermée au culte en 1578 par Mgr. Lelio Brancaccio. Selon la tradition, c'est dans cette crypte qu'aurait été célébré le premier culte chrétien de la cité selon laliturgie byzantine. AuXIIe siècle, elle fut décorée de magnifiques fresques, parmi lesquelles on distingue dans l'abside un Christ Pantocrator entre saint Jean et la Vierge, tandis que les parois latérales représententsaint Basile, saint Euple etsaint Blaise.

Artisanat grec
[modifier |modifier le code]
Numismatique
[modifier |modifier le code]

Comme de nombreuses cités grecques,Taras (Tarente) frappait sa propre monnaie. Il s'agissait essentiellement denomoi, pièces d'argent moulées dont le poids, la taille et la pureté étaient rigoureusement contrôlés par les institutions de la cité. Ces pièces, d'une grande qualité artistique, représentaient le symbole de la ville : Taras sauvé par un dauphin. Le revers montrait souvent unhippocampe, créature mythologique mi-cheval mi-poisson qui, selon la légende, tirait le char de Poséidon.

Statuaire et céramique
[modifier |modifier le code]
Statue en marbre de laDéesse de Tarente (Héra ? Perséphone ?).

Taras était également un centre florissant de production decéramique décorée auIVe siècle av. J.-C. La majorité de la production de vases grecs d'Italie méridionale, connue sous le nom de céramique basilicale, provenait des divers ateliers de la cité.

Dans ce domaine, il semble que les liens dephilia entre cité-mère et colonie soient particulièrement saillants. Que ce soit dans la statuaire ou dans la céramique d'époque archaïque, le répertoire des productions locales s'inspire très fortement du style laconien, longtemps considéré comme un « art provincial ». Ladéesse de Tarente témoigne de ce lien privilégié, non seulement par l'export d'un culte très lié à la cité-mère grecque, mais également par l'arrivée d'artisans de la métropole au début de la période classique.

C'est à Taras qu'apparaît la plus ancienne productioncoroplastique de type dédalique. Elle se compose généralement de fragments issus du grand sanctuaire de Perséphone au Pizzone. Il s'agit la plupart du temps de statuettes de divinités féminines ou de femmes dédicantes. Elles sont représentées avec un corps tubulaire et un visage encadré de tresses qui rappellent lestyle dédalique développé dans le Péloponnèse[72]. Cette relation et cette proximité entre styles laconien et tarentin pose par ailleurs des soucis dans la caractérisation et l'attribution des productions de céramique ou de statuaire en bronze à l'époque archaïque. La provenance de certains bronzes très célèbres tels que levase de Vix sont encore parfois source de débats entre spécialistes[73].

Malheureusement, aucun nom d'artiste n'a pu être conservé. Les chercheurs modernes ont donc attribué des surnoms aux empreintes artistiques et aux ateliers identifiés, en se basant sur les thèmes de leurs œuvres, les musées où elles sont conservées ou les chercheurs ayant étudié ces pièces. Parmi les peintres de vases apuliens les plus célèbres à Taras figurent : le Peintre d'Ilioupersis, le Peintre de Lycurgue, le Peintre de Gioia del Colle, lePeintre de Darius, lePeintre des Enfers et le Peintre au Sakkos blanc, entre autres.

Les objets produits dans ces ateliers étaient souvent de grands vases sophistiqués destinés à un usage funéraire. Les formes incluaient descratères à volutes, desloutrophores, despaterai, desœnochoés, deslécythes, des assiettes à poissons, etc. La décoration de ces vases utilisait la technique de lafigure rouge (où les figures apparaissent en rouge sur fond noir brillant) enrichie de rehauts peints (sovradipinto) en blanc, rose, jaune et brun rougeâtre.

Le style des dessins était souvent orné et flamboyant, similaire à l'usage athénien duIVe siècle av. J.-C. Des caractéristiques distinctives propres aux productions italiotes firent tout de même leur apparition, comme des figures assises sur des rochers ou des motifs floraux extrêmement détaillés de vignes en spirale, feuilles d'acanthe,roses,lys, pavots et branches delaurier.

Le thème majeur de ces œuvres incluait souvent des scènes denaiskos (représentations d'une statue de défunt dans unnaos, temple ou sanctuaire miniature), généralement sur un côté du vase, tandis que l'autre côté était orné de scènes mythologiques. De nombreux mythes grecs ne sont attestés que par ces vases italiotes, les productions athéniennes disposant d'une palette iconographique plus restreinte.

Les athlètes de Taras à Olympie
[modifier |modifier le code]
La « tombe des Athlètes ».

Entre lesVIe et IVe sièclesav. J.-C., Taras noue des relations de nature sportive avec les cités deGrèce par le biais de sa participation auxfêtes panhelléniques, notamment lesjeux olympiques auxquels ont pris part un grand nombre d'athlètes tarentins. C'est précisément à cette époque que les citoyens de Taras illustrent leur talent dans plusieurs disciplines sportives. Parmi ceux-ci, le plus renommé de tous fut Icchos, médecin, gymnasiarque et pédagogue, considéré comme le fondateur de la gymnastique médicale et du régime des athlètes ; vainqueur de l'épreuve dupentathlon à la77e olympiade (472 av. J.-C.), un monument fut érigé en son honneur dans le temple d'Héra àOlympie afin de commémorer sa victoire.

Le témoignage fondamental des victoires tarentines aux jeux olympiques fut la découverte de la sépulture de « l'Athlète de Tarente », dont le sarcophage est exposé aumusée archéologique national. Les analyses effectuées sur les trois amphores panathénaïques retrouvées sur les flancs du sarcophage ont permis de conclure que cette athlète s'est imposé par deux fois aux épreuves du pentathlon (lancer de disque et saut avec haltères) ainsi qu'en boxe et à la course dequadrige (char tiré par quatre chevaux).

Taras figure ainsi à la troisième position des cités de laGrande-Grèce les plus victorieuses aux jeux panhelléniques, derrièreCrotone etSyracuse[74].

Équipements culturels

[modifier |modifier le code]

Musée archéologique national

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Musée archéologique national de Tarente.
Façade duMArTA sur le corso Umberto-I.

Lemusée archéologique national de Tarente, également connu sous l'acronyme « MArTA », est unmuséearchéologique de premier plan qui abrite, entre autres, l'une des collections les plus importantes d'objets de l'époque de laGrande-Grèce[75], dont les fameux ors de Tarente. Fondé en 1887, il est situé sur le cours Umberto-I et occupe l'ancien couvent de San Pasquale de Baylon, construit auXVIIIe siècle. L'archéologue Luigi Viola nourrissait l'ambition d'en faire le pôle muséal qui regrouperait toutes les découvertes de la Grande-Grèce, mais il est principalement consacré à la documentation archéologique de Tarente et de la région des Pouilles.

Le musée comprend dix salles au rez-de-chaussée et quinze à l'étage, permettant de créer un parcours chronologique qui commence à la période néolithique de la région de Tarente et s'étend jusqu'au Moyen Âge byzantin, en passant par la colonisation grecque, la civilisation romaine et l'Antiquité tardive. L'une des salles abrite également la célèbre tombe de l'Athlète de Tarente.

Autres

[modifier |modifier le code]
  • Musée ethnographique Alfredo-Majorano ;
  • Mostra Storica Arsenale (Mo.S.A.) ;
  • Musée spartiate ;
  • Musée diocésain ;
  • Musée des sciences naturelles Bios-Taras.

Cinéma

[modifier |modifier le code]

Au début duXXe siècle, théâtres et cinémas pullulent dans le Borgo Umbertino, au premier rang desquels figure lePoliteama, ce qui témoigne d'un intérêt croissant pour l'industrie cinématographique, alors encoremuette, dans une ville en plein développement. Ce n'est pas un hasard si l'un des plus grands acteurs du cinéma muet,Rudolph Valentino, y passa une partie de sa vie.

Le premier film produit à Tarente futLe Navire blanc[76], réalisé parRoberto Rossellini (sous la supervision deFrancesco De Robertis), dont les scènes extérieures furent tournées dans la zone portuaire. Ce film marque un jalon dans l'histoire du cinéma local, car il s'agit du premierfilm sonore tourné dans lesPouilles, et le seul produit dans la région en temps de guerre. Il marque les débuts prometteurs de Rossellini en tant que réalisateur et préfigure le courant dunéoréalisme.

Le déclin du cinéma italien à la fin duXXe siècle entraîne la fermeture de nombreuses salles à Tarente bien qu'aujourd'hui, l'intérêt pour le cinéma semble quelque peu renaître, comme en témoignent les nombreux films tournés avec l'appui de l'Apulia Film Commission, lacommission cinématographique des Pouilles, qui cherche à renforcer l'image de Tarente comme ville de cinéma, en valorisant sesdécors adaptés à tous types de représentations. Ces dernières années, on constate plusieurs signes de reprise : réouverture de cinémas[77], festivals consacrés au cinéma international[78], et fréquentation accrue des salles tarentines.

En raison des problèmes environnementaux et sociaux liés à l'ex-Ilva, Tarente devient également le thème majeur de certains films de dénonciation, avec pour but de sensibiliser le public, tels quePalazzina Laf[79] du TarentinMichele Riondino[80], qui met en scène le premier cas de harcèlement moral reconnu en Italie, au sein de l'usine sidérurgique[81].

Films, intégralement ou partiellement, tournés à Tarente :

Événements

[modifier |modifier le code]
Procession de la Croix des Mystères en 1995.
LesPerdoni.

Les rites de lasemaine sainte de Tarente représentent l'événement populaire le plus important du calendrier de la ville, et commencent dès ledimanche des Rameaux.

Ce jour où l'on commémore l'entrée deJésus àJérusalem, les deux principalesconfréries de Tarente — celle de Maria Santissima Addolorata (relevant de la paroisse de San Domenico Maggiore, située dans le centre historique) et celle duCarmel (relevant de la paroisse du Carmel, située dans la ville nouvelle) — organisent des enchères pour l'attribution des statues liés aux deuxprocessions : celle de l'Addolorata (pour la confrérie de l'Addolorata) et celle des Mystères (pour la confrérie duCarmel). Lors d'une assemblée spécifique, le secrétaire ou l'un des assistants du prieur ouvre lesenchères, qui se poursuivent jusqu'à ce que la statue soit attribué au confrère ayant proposé la somme la plus élevée.

Les fonds récoltés sont partiellement reversés pour des œuvres caritatives au cours de l'année.

Outre la semaine sainte, les principaux événements annuels ayant lieu en ville sont :

Langues

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Tarentin.
Affiche publicitaire pour de la bière entarantino.

La variété linguistique parlée dans la ville est ledialecte tarentin (dialètte tarandíne), apparenté à lalangue napolitaine.

Le dialecte tarentin plonge ses racines dans l'Antiquité, à l'époque de la colonisationgrecque qui donnera naissance àTaras tout en laissant unsubstrat linguistique non négligeable, tant sur le plan lexical que morphosyntaxique, ainsi qu'un accent très particulier qui, d'après certains chercheurs, correspondrait à l'ancienne intonationdorienne. Ces influences grecques sont toujours perceptibles au travers des nombreux mots d'originehellénique.

Au fil des siècles, la superposition dulatin à la langue locale grecque donna naissance, auMoyen Âge, au parler vernaculaireitalo-roman de la ville[83]. Celui-ci, comme toute autre langue, a incorporé des influences desuperstrat provenant non seulement des autres régions italo-romanes, mais aussi des plus larges airesnéo-latines (telles que les languesgallo-romanes etibéro-romanes) ainsi que dugrec byzantin[84].

La frontière linguistique entre les dialectes du nord des Pouilles et ceux du sud (Salento) traverse le secteur de Talsano, faubourg situé au sud-est de Tarente où l'on parle le dialectetalsanese, dont l'intonation et la prononciation diffèrent grandement du dialectetarantino parlé en ville. De nos jours, ces différences sont de moins en moins marquées en raison de l'influence grandissante du tarentin citadin. Cas endémique de la proximité de cette frontière linguistique, l'exclave administrative de Tarente, enserrée entre les communes deFaggiano,Pulsano,Fragagnano etLizzano, appartient au domaine dudialecte salentin, et le parler traditionnel y présente plus de similitudes avec ceux deBrindisi ou deLecce que de Tarente même.

Cuisine

[modifier |modifier le code]

La cuisine de Tarente se distingue par l'utilisation de produits locaux, en particulier les légumes et les produits de la mer tels que lesaubergines,tomates,olives,poulpe,crevettes et, surtout, lesmoules. L'huile d'olive et le pain, produits à même la ville et dans la campagne environnante, sont le pilier de l'alimentation locale. Dans la campagne tarentine et les villages alentour, plusieurs produits portent des labelsDOP,IGP ouPAT, parmi lesquels on trouve :

  • Huiles d'olive extra vierges :Terre Tarentine DOP etTerra d'Otranto DOP ;
  • Vins :Aleatico di Puglia DOC,Lizzano DOC,Martina Franca DOC,Primitivo di Manduria DOC ;
  • Fruits :Uva di Puglia IGP,Clementine del Golfo di Taranto IGP ;
  • Légumes :Barattiere PAT,Pomodorino di Manduria PAT ;
  • Fromages :Burrata di Andria IGP,Ricotta Forte PAT ;
  • Pain :Pane di Laterza PAT ;
  • Charcuterie :Capocollo di Martina Franca PAT.

Parmi les plats de rue les plus appréciés figurent lestaralli,panzerotti et les pucce. Sans oublier lesorecchiette (appeléeschiangarèdde à Tarente), servies avec des pousses de brocoli ou en ragù. Oranges, raisins et figues ne manquent jamais sur les tables festives, tout comme les pâtisseries au miel et aux amandes comme les carteddàte et lespettole.

Enfin, la bièreRaffo est par antonomase la « bière des Tarentins »[85].

Moules de Tarente

[modifier |modifier le code]
Casserole remplie de moules de Tarente.

Lesmoules sont l'ingrédient phare de la cuisine tarentine. Dès l'Antiquité gréco-romaine, de nombreux auteurs ont vanté la richesse et la saveur des moules de Tarente. Tommaso Niccolò d'Aquino poursuit cette tradition d'éloges en les citant dans sesDeliciae Tarantinae auXVIIIe siècle etRocco Papaleo les mentionne dans le célèbre filmUne bien belle journée. Elles sont cultivées dans le Mar Grande et, surtout, dans le Mar Piccolo, où les conditions uniques de salinité influent profondément sur leur goût. Ces conditions sont dues à la présence decitri, des sources d'eau douce sous-marines qui oxygènent l'eau et favorisent le développement duplancton, ainsi qu'à l'apport d'eau douce du fleuveGaleso. Elles ont été inscrites au registre desproduits alimentaires traditionnels des Pouilles par leministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, des Forêts et du Tourisme et depuis 2022, la moule noire de Tarente est certifiéeSlow Food[86].

Les recettes typiquement tarentines à base de moules sont :

  • Les moules alla puppitegna (agrémentées d'ail,persil et huile d'olive extra vierge) ;
  • L'impepata (littéralement « pleine de piment » en italien) ;
  • Lesspaghetti aux moules ;
  • Les tubettini aux moules.

Personnalités liées à Tarente

[modifier |modifier le code]
Voir la catégorie :Personnalité liée à Tarente.

Symboles

[modifier |modifier le code]
Blason officiel de la ville de Tarente.

Le blason civique de Tarente, tel qu'officiellement reconnu par décret du chef du Gouvernement en date du 20 décembre 1935 :

« D'azur, au dauphin nageant chevauché par un dieu marin nu tenant de son bras gauche un drapé flottant et lançant de la main droite un trident ; au chef cousu de gueules centré, chargé d'un coquillage d'or, placé entre la légende ΤΑΡΑΣ (Taras) »

La figure de la divinité chevauchant un dauphin représenté sur le blason s'inspire de celle qui apparaît sur les pièces de monnaie grecques, de l'époque de splendeur maximale de la cité.

Le gonfalon, étendard officiel, est un drapé parti d'azur et de gueules (bleu et rouge).

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. « Bilancio demografico mensile », surdemo.istat.it(consulté le)
  2. (it) « IONIO, MARE - Enciclopedia », surTreccani(consulté le)
  3. (it) « Comando Interregionale Marittimo Sud - Marina Militare », surwww.marina.difesa.it(consulté le)
  4. (it) « Comando Flottiglia Sommergibili - Marina Militare », surwww.marina.difesa.it(consulté le)
  5. (it) « Centro di Addestramento Aeronavale della Marina Militare - Marina Militare », surwww.marina.difesa.it(consulté le)
  6. (it) « Arsenale Militare Marittimo Taranto (Marinarsen Taranto) - Marina Militare », surwww.marina.difesa.it(consulté le)
  7. (it)redazioneonline, « Taranto, chi ti ha chiamata per primo “la città dei due mari?” », surCorriere di Taranto,(consulté le)
  8. (it) TarantoMagna, « Taranto Città Vecchia: Storia e Foto dell'isola », surTaranto Magna,(consulté le)
  9. (it) « Taranto - Enciclopedia », surTreccani(consulté le)
  10. (it) « Taranto - Enciclopedia », surTreccani(consulté le)
  11. (en) MichaelOppenheimer,The Monuments of Italy: A Regional Survey of Art, Architecture and Archaeology from Classical to Modern Times, Bloomsbury Academic,(ISBN 978-1-86064-570-9,lire en ligne)
  12. (it)Capitolivm, « La guerra contro Pirro e la conquista di Taranto | Capitolivm »,Capitolivm,‎(lire en ligne[archive du], consulté le)
  13. (it) « La vittoria di Pirro », surTreccani(consulté le)
  14. (it) « TARANTO NEL CANTO GEORGICO DI VIRGILIO »Accès libre[PDF]
  15. (it) « Taranto: da università feudale a università demaniale », surUniversità degli Studi di Bari Aldo Moro(consulté le)
  16. (it) « La nostra raffineria a Taranto, flessibilità e varietà dei prodotti », surwww.eni.com(consulté le)
  17. « MARTA :: Museo Nazionale Archeologico di Taranto »[archive du], surwww.museotaranto.org(consulté le)
  18. (it) « Storia Museo | Museo Archeologico Nazionale di Taranto », surMArTA(consulté le)
  19. a etb(it) TarantoMagna, « Taranto Città Vecchia: Storia e Foto dell'isola », surTaranto Magna,(consulté le)
  20. Ponte Girevole, Structurae.
  21. (it)redazioneonline, « Taranto, chi ti ha chiamata per primo “la città dei due mari?” », surCorriere di Taranto,(consulté le)
  22. « Taranto climate: Average Temperature by month, Taranto water temperature », suren.climate-data.org(consulté le)
  23. (en-US) WeatherAtlas, « Yearly & Monthly weather - Taranto, Italy », surWeather Atlas(consulté le)
  24. (en-US) VincenzoDamiani, « Storm adds to chaos at troubled Italy steel plant »,U.S.,‎(lire en ligne, consulté le)
  25. « Reggio Calabria ».
  26. « Comment on meurt dans la ville la plus polluée d'Europe », surBasta !(consulté le).
  27. « A 13 anni ha il tumore da fumo. «E' la diossina» - Corriere della Sera », surwww.corriere.it(consulté le)
  28. « La Puglia dei veleni »,l?Espresso,‎(lire en ligne[archive du], consulté le)
  29. Question écrite.
  30. (it) Pippo DeVitis, « Taranto Futura: ecco le ragioni alla base del refererendum »,Taranto Sociale,‎(lire en ligne[archive du], consulté le)
  31. Article.
  32. Pétition en ligne.
  33. (en) « Italy to nationalize troubled steel plant », surThe Local Italy,(consulté le)
  34. (it) DomenicoPalmiotti, « Sentenza ex Ilva: 22 e 20 anni per Fabio e Nicola Riva, 3 anni e mezzo a Vendola », surIl Sole 24 ORE,(consulté le)
  35. « Amat - Azienda per la Mobilità nell'Area di Taranto - Le idrovie »[archive du], surwww.amat.taranto.it(consulté le)
  36. (it) « Tarantola Sinonimi e Contrari », surTreccani(consulté le)
  37. (it) « Tarantella - Enciclopedia », surTreccani(consulté le)
  38. (it) M. DeMasi, E.Marchiori et G.Colombo, « Update article Il tarantismo: un fenomeno al confine tra rito e psicopatologia »,Official Journal of the Italian Society of Psychopathology,‎1er septembre 2004(ISSN 1592-1107,lire en ligne, consulté le)
  39. « Taranto History, Italy | Travelgrove.com », surwww.travelgrove.com(consulté le)
  40. Simon Pembroke, Christian Le Roy (traducteur),« Femmes et enfants dans les fondations de Locres et de Tarente »,Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, volume 25,no 5, 1970, pp. 1240-1270.
  41. Bernard Sergent,Les troupes de jeunes gens et l'expansion indo-européenne,Dialogues d'histoire ancienne, 29-2, 2003,p. 9-27.
  42. « Pausanias, Description of Greece, *fwkika/, *lokrw=n *)ozo/lwn, chapter 10, section 8 », surwww.perseus.tufts.edu(consulté le)
  43. Marcel Le Glay,Rome, I.Grandeur et déclin de la République, collection Tempus, éditions Perrin, 2005(ISBN 978-2-262-01897-9).
  44. Pierre-Yves Biollet, Claire Barat, Michela Costanzi,Les Diasporas grecques duVIIIe s. auIIIe s. avant J.-C., Paris, Dunod, 2012,p. 106.
  45. a etb« History of Taranto », surwww.italythisway.com(consulté le)
  46. (it) ElisabettaTodisco,I veterani in Italia in età imperiale, Edipuglia srl,(ISBN 978-88-7228-231-1,lire en ligne)
  47. (en-GB) « Taranto - The Impact and Long View of History », surNavy Wings(consulté le)
  48. « Taranto : Battles : History : Royal Navy », surweb.archive.org,(consulté le)
  49. AngeloCaravaggio, « The Attack at Taranto »,Naval War College Review,vol. 59,no 3,‎(ISSN 0028-1484,lire en ligne, consulté le)
  50. (en-GB) « Battle of Taranto », surNavy Wings(consulté le)
  51. (it) « Dissesto Taranto, s'insediano i liquidatori », surwww.lagazzettadelmezzogiorno.it,(consulté le)
  52. « La Gazzetta del Mezzogiorno on the web »[archive du], surwww.lagazzettadelmezzogiorno.it(consulté le)
  53. « La Gazzetta del Mezzogiorno.it »[archive du], surwww.lagazzettadelmezzogiorno.it(consulté le)
  54. « Wayback Machine »[archive du], surwww.comune.taranto.it(consulté le)
  55. « Sito Ufficiale del Comune di Taranto », surarchive.ph,(consulté le)
  56. « Города побратимы Донецка », surweb.archive.org,‎(consulté le)
  57. (en-US)Marcello, « Gemellaggio: missione compiuta, dopo 15 anni »(consulté le)
  58. (it)Sincon,« Comune di Taranto - Taranto Città da Amare - - »[archive du], surwww.comune.taranto.it(consulté le)
  59. (it)« Giochi del Mediterraneo, Perrini: “Verso la soluzione, lo stadio Iacovone di Taranto sarà oggetto di un’importante ristrutturazione” - Consiglio Regionale della Puglia »[archive du], surConsiglio Regionale della Puglia(consulté le)
  60. (it) « Il SailGp a Taranto, a settembre l’unica tappa italiana », surLa Stampa,(consulté le)
  61. (en) « SailGP Results | Italy Sail Grand Prix | Taranto Rankings, Leaderboards », surSailGP(consulté le)
  62. (it) « Salute-lavoro, baratto assurdol'amara lezione di Taranto », surla Repubblica,(consulté le)
  63. Source :it:Palazzo del Governo (Taranto).
  64. (it) « Siti archeologici di Taranto (notizie principali) », surAssociazione Turistica Pro Loco di Taranto APS,(consulté le)
  65. (it) « Corriere di Taranto - I fatti del giorno », surCorriere di Taranto(consulté le)
  66. (it) « S.Andrea degli Armeni », suril cortile dei melograni,(consulté le)
  67. « Sito ufficiale della Cattedrale di San Cataldo di Taranto » Storia », surweb.archive.org,(consulté le)
  68. « Wayback Machine »[archive du], surwww.comune.taranto.it(consulté le)
  69. (it)fondazioneterradotranto, « Libri/ Taranto. Correva l’anno 1710 », surIl Delfino e la Mezzaluna - Fondazione Terra D'Otranto,(consulté le)
  70. (en) « Storia del Castello Aragonese », surwww.castelloaragonesetaranto.com(consulté le)
  71. Source :it:Tempio di Poseidone (Taranto).
  72. Greco,La Grande-Grèce…, p. 93-94.
  73. Rolley,La sculpture de…, p. 369-370.
  74. (it)« Taranto olimpica. L'ideologia dell'agonismo in età greca : lasferza »[archive du1er mai 2009], surlasferza.myblog.it(consulté le)
  75. (it) « Così Taranto riscopre gli ori della Magna Grecia - la Repubblica.it », surArchivio - la Repubblica.it,(consulté le)
  76. (it)[vidéo] « La nave bianca »(consulté le)
  77. (it) EmilianoFraccica, « I Cinema a Taranto: storie e curiosità », surIAMTaranto,(consulté le)
  78. (it) EmilianoFraccica, « Taranto Eco Film Festival: buona la prima », surwww.lagazzettadelmezzogiorno.it,(consulté le)
  79. (it) « “Palazzina Laf” è un film coraggioso per capire il buco nero dell’Ilva, ma fa impressione che sia andato deserto proprio a Taranto… - MOW - Mowmag.com »,Men On Wheels,‎(lire en ligne[archive du], consulté le)
  80. (it) « Palazzina Laf, l'Overlook Hotel operaio di Riondino sul mobbing nel "reparto lager" dell'Ilva », surIl Fatto Quotidiano,(consulté le)
  81. (it) « «Palazzina Laf», le vite condannate al silenzio nel ricatto del lavoro e della fabbrica », suril manifesto,(consulté le)
  82. « Corto Cafè Festival 2017 - Il meglio delle passate edizioni in Vico Fumarola IV Massafra (Ta) », surCorto Cafè Festival 2017 - Il meglio delle passate edizioni in Vico Fumarola IV Massafra (Ta)(consulté le)
  83. Giovanni BattistaUniversity of Illinois Urbana-Champaign et AntonioCavagna Sangiuliani di Gualdana,Descrizione topografica di Taranto con quella dei suoi due mari delle sue pesche : del suo territorio, de suoi prodotti marittimi e terrestri, de' rottami delle sue Antichita ; e colla serie de'suoi uomini illustri, Napoli : Angelo Trani,(lire en ligne)
  84. (it) « meridionali, dialetti - Enciclopedia », surTreccani(consulté le)
  85. « Birra Raffo. »[archive du], surwww.birraraffo.it(consulté le)
  86. (it) « Cozza nera di Taranto presidio Slow Food: "Frutto della cura, del tempo e di oltre due secoli di esperienza" », surla Repubblica,(consulté le).
  87. « Bohemond I. of Antioch b. Abt. 1058 San Marco Argentano in Calabria d. 1111: Skeel and Kannegaard Genealogy », surweb.archive.org,(consulté le)
  88. François Alexandre de La Chenaye-Debois,Dictionnaire de la noblesse, t. VI, Paris, chez Antoine Boudet, 1773, p. 665.
  89. « Michele Riondino | Artiste, Réalisation, Scénariste », surIMDb(consulté le)

Annexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Plus d’un million d’habitants
Plus de 500 000 habitants
Plus de 200 000 habitants
Plus de 100 000 habitants
v ·m
v ·m
Archéologie de laGrande-Grèce
Vestiges de la Grèce classique en Sicile et Italie du Sud
Sicile
Calabre
Italie du Sud
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Tarente&oldid=230336181 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp