Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Tanit

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirTanit (homonymie).

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecTaanit (traité).

Tanit
Visage de Tanit sur une piece de monnaie cathagénoise (350 avant.J.C)
Visage de Tanit sur une piece de monnaie cathagénoise (350 avant.J.C)
Caractéristiques
Autre(s) nom(s)Tannit, Tinnit, Thinnith
Fonction principaleFace de Baal
RésidenceNumidie,Carthage
Lieu d'origineTyr
Associé(s)Africa (divinité)
Équivalent(s)Athéna,Neith,Minerva
Culte
Région de culteNord de l'Afrique,Sicile,Ibérie
Temple(s)Thinissut,Cirta (Qirtan),Lambaesis,Theveste
Famille
ConjointBaal Hammon
Symboles
Attribut(s)Égide,

Lance,Blindage,Char

AnimalCheval,Lion,Pigeon
VégétalOlivier,Dattier
modifier 
Buste qui a été identifié anciennement à la déesse Tanit, mais plus récemment identifié comme une représentation de la déesse grecqueDéméter[1]trouvé dans lanécropole dePuig des Molins,Ibiza,Espagne,IVe siècle av. J.-C.

Tanit ouTinnit[2] est unedéesse principale deCarthage chargée d'agir entant qu'intermédiaire entre Baal et les hommes. Elle était la déesse de la sagesse, de la civilisation et de l'artisanat ; elle est la protectrice des villes et des maisons où elle est vénérée. Les phéniciens avaient l'habitude de mettre son signe sur les pierres tombales et les maisons pour demander la protection de Baal par son intermédiaire[3],[4].

Ses temples principaux se trouvaient àThinissut (Bir Bouregba,Tunisie),Cirta (Constantine,Algérie),Lambaesis (Batna,Algérie) etTheveste (Tebessa,Algérie)[5],[3],[4].

De nos jours, enarabe tunisien, il est courant d'invoquerOmek Tannou ouOumouk Tangou (Mère Tannou ou Mère Tangou, selon les régions) dans les périodes de sécheresse pour apporter la pluie[6]. Les arabes algérien et tunisien parlent également de cultureBaali pour désigner l'agriculture non irriguée[7].

Nom et appellations

[modifier |modifier le code]

Le culte de Tanit prit de l'ampleur dans laCarthage romaine (ancienne citépunique) où elle était surnomméeDea Caelestis. Elle était laparèdre du dieuBa'al Hammon.

Le nom exact retrouvé de Tanit estTinnit[8]. Le nom de la déesse est suivi depéné Baal (littéralement « face de Baal ») à partir de400av. J.-C. environ, ainsi queTinit[9] ouTinêt.

Tanit est l'équivalent carthaginois de la déesse lunaireAstarté (Ishtar) ; ainsi, des spécialistes parlent de « Tanit-Astarté »[10]. La déesse Tanit a été aussi interprétée par lesRomains comme une forme particulière deJunon,Iuno Caelestis vite devenuCaelestis.

Les Égyptiens l'identifient àNeith et lesGrecs àAthéna[11],[note 1],[note 2],[12].

Culte

[modifier |modifier le code]
Poids carré en plomb portant le signe de Tanit à gauche,musée du Louvre

Outre son sanctuaire àSarepta, l'un des endroits où le culte de Tanit a été découvert étaitKerkouane dans la péninsule decap Bon en Tunisie.

Tanit était adorée dans le monde punique, enMéditerranée occidentale, deMalte àGades (futureCadix, au sud de lapéninsule Ibérique) à l'époque hellénistique. À partir duVe siècle av. J.-C., le culte de Tanit est donc associé à celui deBa'al Hammon, le dieu principal de Carthage, lui-même assimilé aux dieuxCronos ouSaturne, selonDiodore de Sicile ouPlutarque. Il est donné ainsi à Tanit l'épithèteFane Baal («face de Baal ») et le titre deRabbat («dâme»), la forme féminine derabb («seigneur»). EnAfrique du Nord où les inscriptions et les supports liés au dieuBaal Hammon sont abondants, elle figurait une déesse céleste de la guerre, une déesse mère virginale (non mariée) et infirmière et, moins précisément, un symbole de fertilité, dans ses formes les plus féminines[10].

Des fouilles dans l'ancien cimetière deTyr ont montré que des inscriptions funéraires remontant aux derniers siècles avant J.-C., qui laissent apparaître les noms de Tanit et de Hammon, les premières divinités de Carthage, au milieu de ceux deMelkart,Baal, Astarté, El ouEshmoun[10], autres divinités d'un espace plus vaste.

Longtemps après la chute de Carthage, Tanit était encore vénérée en Afrique du Nord sousJuno Caelestis pour son identification avec la déesse romaineJunon[13][Information douteuse]. Les anciensBerbères d'Afrique du Nord ont également adopté le culte punique de Tanit[14].

Dans la Tunisie actuelle, le souvenir du culte de Tanit et Baal reste présent dans quelques régions : on parle de cultures "Baali" (ba'li) pour dire « cultures non irriguées », sans doute pour montrer qu'elles dépendent uniquement du dieuBa'al Hammon, et l'on chante à l'adresse d'Oummouk Tangou (tn. أمك يا نساء طلبت ربي عالشتاء), muni d'une poupée ou d'un bâton entouré de chiffons, pour que la pluie (chta) vienne[15].

Signe et correspondances

[modifier |modifier le code]
Signe de Tanit

Signe de Tanit

[modifier |modifier le code]

Lesigne de Tanit trouvé sur différents supports, des bijoux aux mosaïques, apparaît comme un trapèze fermé en haut par une ligne horizontale et surmonté au milieu d'un cercle ; les bras horizontaux sont souvent interrompus soit par deux petites lignes verticales à angle droit par rapport à eux ou par des crochets. Plus tard, le trapèze a quelquefois été remplacé par un triangle isocèle. Le symbole est interprété par le professeur danois de philologie sémitique philologie, F.O. Hvidberg-Hansen, comme une femme levant les mains. Ce signe pourrait être un symbole représentant une personne priant, les bras levés vers le ciel.

Il peut avoir une significationapotropaïque. On le retrouve très fréquemment sur lesstèles carthaginoises.Denis Lépée propose une théorie étonnante[Quoi ?] sur l'influence du signe de Tanit dans l'architecture des grands lieux de pouvoir[16].

Hvidberg-Hansen note que Tanit est parfois représentée avec la tête d'un lion, montrant sa qualité de guerrière[17]..

Identification à d'autres divinités

[modifier |modifier le code]

Le sanctuaire de Tanit creusé dansZarephath (ou Sarepta) dans laPhénicie du sud (actuelLiban), a révélé une inscription qui l'a identifiée pour la première fois à la déesse phénicienneAstarté (Ishtar). Aussi, plusieurs déesses grecques importantes (comme Didon) ont été assimilées à Tanit par le syncrétiquegraeca interpretatio qui reconnaît comme des divinités grecques des dieux de la plupart des cultures non-hellènes environnantes.

Muséeethnographique Tanit,Lanzarote,îles Canaries.

Ainsi, nombre de peuples et de cultures ont assimilé et partagé le culte punique de la déesse Tanit sous différentes formes ou appellations, probablement aussi grâce aux voyages, aux colonies et aux comptoirs phéniciens de Méditerranée[10] : Grecs, Romains, Berbères, Egyptiens, Espagnols, Siciliens, Chypriotes, etc.

Représentations dans les arts

[modifier |modifier le code]

Dans le roman historiqueSalammbô publié en 1862 parGustave Flaubert, le personnage imaginaireéponyme est uneprêtresse de Tanit.Mathô, le personnage principal masculin, unmercenaire libyen rebelle en guerre avec Carthage, entre dans le temple de la déesse et vole son voile.Le Voile de Tanit est le titre de dialogues rédigés par l'aristocrate et écrivain mondain Henri de Saussine (comte Henri de Saussine de Pont de Gault), publiés chez Paul Ollendorf en 1902. La correspondance de Proust et celle de R. Martin du Gard font référence à cette œuvre.

La « petite Tanit-Zerga » dansL’Atlantide de Pierre Benoit (1920) est une princesse « Sonrhaï » de Gao enlevée par les Touareg, esclave d’Antinéa dans le Hoggar.

3/8sicle, tête couronnée de Tanit portant bijoux,Zeugitane,Carthage, v. 218-202 av. J.C.

Dans la nouvelle descience-fiction d'Isaac Asimov parue en1956, « The Dead Past », Arnold Potterley, professeur d'histoire ancienne, est obsédé par l'exonération desCarthaginois du sacrifice des enfants, et tente d'accéder auchronoscope, un dispositif qui permet l'observation directe les événements du passé. Finalement, l'obsession de Potterley avec le passé carthaginois a des effets considérables sur la société de nos jours.

Tanit est l'une des1 038 femmes dont le nom figure sur le socle de l'œuvre contemporaineThe Dinner Party deJudy Chicago. Elle y est associée à ladéesse Ishtar, troisième convive de l'aile I de la table[18].

À la télévision, lasérie télévisée américaineStargate SG-1 lui rend hommage en donnant son nom à un seigneurGoa'uld dont la première apparition se fait dans l'épisode 4Destins croisés de lasaison 4.

En Tunisie, plusieurs rues portent son nom, notamment àCarthage[19] et àTunis[20]..

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Hérodote. 4.189 : « Il semble que les Grecs aient copié la robe et l’égide des images d’Athéna sur les femmes libyennes ; car, à l’exception du fait que les femmes libyennes s’habillent de cuir et que les glands de leurs manteaux en peau de chèvre ne sont pas des serpents mais des lanières de cuir, pour le reste leur équipement est le même. Et en fait, le nom même trahit que le vêtement des statues de Pallas vient de Libye ; car les femmes libyennes portent sur leur robe l’« aegea » à glands sans poils, colorée de garance, et les Grecs ont changé le nom de ces aegeae en « aegides ». De plus, à mon avis, le chant cérémoniel2 est originaire de Libye : les femmes de ce pays chantent très bien. Et c’est des Libyens que les Grecs ont appris à conduire des chars à quatre chevaux. »
  2. Hérodote.IV.180 : « Ils célèbrent une fête annuelle en l'honneur d'Athéna, où leurs jeunes filles sont séparées en deux bandes et se battent entre elles avec des pierres et des bâtons, honorant ainsi (dit-on) à la manière de leurs ancêtres cette déesse indigène que nous appelons Athéna. Les jeunes filles qui meurent de leurs blessures sont appelées fausses vierges. Avant que les filles ne soient mises au combat, tout le peuple choisit la plus belle jeune fille et l'arme d'un casque corinthien et d'une panoplie grecque, pour être ensuite montée sur un char et tirée tout le long du rivage du lac. »

Références

[modifier |modifier le code]
  1. La imagen impostora de la Tanít de Ibiza, Diario de Ibiza, 13/05/2015
  2. Cahiers de Byrsa, Musée Lavigerie(lire en ligne)
  3. a etbG.Camps et M.Longerstay, « Haouanet »,Encyclopédie berbère,no 22,‎1er janvier 2000,p. 3361–3387(ISSN 1015-7344,DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1697,lire en ligne)
  4. a etbM.Le Glay, « Caelistis »,Encyclopédie berbère,no 11,‎1er septembre 1992,p. 1696–1698(ISSN 1015-7344,DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1896,lire en ligne)
  5. S.Bertrandy, « Cirta »,Encyclopédie berbère,no 13,‎1er février 1994,p. 1964–1977(ISSN 1015-7344,DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2289,lire en ligne) :

    « "Durant la période d’indépendance de la monarchie numide, Cirta a abrité un sanctuaire très important consacré au culte de Ba‘al Hammon et de sa parèdre Tanit" »

  6. SadokRezgui,Les chants tunisiens, Tunis, Maison tunisienne de l'édition,
  7. Ottavo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico Arnaldo Momigliano - 1987 p240.
  8. BernadetteCailler,Carthage ou la flamme du brasier : mémoire et échos chez Virgile, Senghor, Mellah, Ghachem, Augustin, Ammi, Broch et Glissant, Rodopi,, 238 p.(ISBN 978-90-420-2201-0 et90-420-2201-9,lire en ligne)
  9. En berbère « Tinit » signifie : la femme enceinte, qui couve.
  10. abc etdGlenn E. Markoe, (en)Phoenicians,University of California Press, 2000, chap. 5, pp. 115-140. Lireen ligne.
  11. Pausanias and His Description of Greece, Cambridge University Press,, 1–159 p.(ISBN 978-1-108-04751-7,DOI 10.1017/cbo9781139207669.002,lire en ligne)
  12. G.Camps, « Athéna »,Encyclopédie berbère,no 7,‎1er janvier 1989,p. 1011–1013(ISSN 1015-7344,DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1211,lire en ligne)
  13. Karen Tate,Lieux sacrés de la déesse, CCC Publishing, p. 137.
  14. Michael Brett, Elizabeth Fentress,Les Berbères, 1997,Blackwell, p. 269.
  15. Sadok Rezgui,Les chants tunisiens, éd. Maison tunisienne de l'édition,Tunis, 1989.
  16. Denis Lépée,L'Ordre du Monde, Timée-Editions, 2007
  17. Joseph Aziz,La Théologie phénicienne solaire, p. 177.
  18. « Brooklyn Museum: Tanith », surwww.brooklynmuseum.org(consulté le)
  19. Rue Tanit, Site archéologique de Carthage, Tunisie, surgoogle.com/maps
  20. Rue Tanit, Tunis, surgoogle.com/maps

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Tanit, surWikimedia Commons

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Tanit&oldid=230547892 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp