Pour les articles homonymes, voirTanit (homonymie).
Ne doit pas être confondu avecTaanit (traité).
| Tanit | |
Visage de Tanit sur une piece de monnaie cathagénoise (350 avant.J.C) | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Autre(s) nom(s) | Tannit, Tinnit, Thinnith |
| Fonction principale | Face de Baal |
| Résidence | Numidie,Carthage |
| Lieu d'origine | Tyr |
| Associé(s) | Africa (divinité) |
| Équivalent(s) | Athéna,Neith,Minerva |
| Culte | |
| Région de culte | Nord de l'Afrique,Sicile,Ibérie |
| Temple(s) | Thinissut,Cirta (Qirtan),Lambaesis,Theveste |
| Famille | |
| Conjoint | Baal Hammon |
| Symboles | |
| Attribut(s) | Égide, |
| Animal | Cheval,Lion,Pigeon |
| Végétal | Olivier,Dattier |
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Tanit ouTinnit[2] est unedéesse principale deCarthage chargée d'agir entant qu'intermédiaire entre Baal et les hommes. Elle était la déesse de la sagesse, de la civilisation et de l'artisanat ; elle est la protectrice des villes et des maisons où elle est vénérée. Les phéniciens avaient l'habitude de mettre son signe sur les pierres tombales et les maisons pour demander la protection de Baal par son intermédiaire[3],[4].
Ses temples principaux se trouvaient àThinissut (Bir Bouregba,Tunisie),Cirta (Constantine,Algérie),Lambaesis (Batna,Algérie) etTheveste (Tebessa,Algérie)[5],[3],[4].
De nos jours, enarabe tunisien, il est courant d'invoquerOmek Tannou ouOumouk Tangou (Mère Tannou ou Mère Tangou, selon les régions) dans les périodes de sécheresse pour apporter la pluie[6]. Les arabes algérien et tunisien parlent également de cultureBaali pour désigner l'agriculture non irriguée[7].
Le culte de Tanit prit de l'ampleur dans laCarthage romaine (ancienne citépunique) où elle était surnomméeDea Caelestis. Elle était laparèdre du dieuBa'al Hammon.
Le nom exact retrouvé de Tanit estTinnit[8]. Le nom de la déesse est suivi depéné Baal (littéralement « face de Baal ») à partir de400av. J.-C. environ, ainsi queTinit[9] ouTinêt.
Tanit est l'équivalent carthaginois de la déesse lunaireAstarté (Ishtar) ; ainsi, des spécialistes parlent de « Tanit-Astarté »[10]. La déesse Tanit a été aussi interprétée par lesRomains comme une forme particulière deJunon,Iuno Caelestis vite devenuCaelestis.
Les Égyptiens l'identifient àNeith et lesGrecs àAthéna[11],[note 1],[note 2],[12].

Outre son sanctuaire àSarepta, l'un des endroits où le culte de Tanit a été découvert étaitKerkouane dans la péninsule decap Bon en Tunisie.
Tanit était adorée dans le monde punique, enMéditerranée occidentale, deMalte àGades (futureCadix, au sud de lapéninsule Ibérique) à l'époque hellénistique. À partir duVe siècle av. J.-C., le culte de Tanit est donc associé à celui deBa'al Hammon, le dieu principal de Carthage, lui-même assimilé aux dieuxCronos ouSaturne, selonDiodore de Sicile ouPlutarque. Il est donné ainsi à Tanit l'épithèteFane Baal («face de Baal ») et le titre deRabbat («dâme»), la forme féminine derabb («seigneur»). EnAfrique du Nord où les inscriptions et les supports liés au dieuBaal Hammon sont abondants, elle figurait une déesse céleste de la guerre, une déesse mère virginale (non mariée) et infirmière et, moins précisément, un symbole de fertilité, dans ses formes les plus féminines[10].
Des fouilles dans l'ancien cimetière deTyr ont montré que des inscriptions funéraires remontant aux derniers siècles avant J.-C., qui laissent apparaître les noms de Tanit et de Hammon, les premières divinités de Carthage, au milieu de ceux deMelkart,Baal, Astarté, El ouEshmoun[10], autres divinités d'un espace plus vaste.
Longtemps après la chute de Carthage, Tanit était encore vénérée en Afrique du Nord sousJuno Caelestis pour son identification avec la déesse romaineJunon[13][Information douteuse]. Les anciensBerbères d'Afrique du Nord ont également adopté le culte punique de Tanit[14].
Dans la Tunisie actuelle, le souvenir du culte de Tanit et Baal reste présent dans quelques régions : on parle de cultures "Baali" (ba'li) pour dire « cultures non irriguées », sans doute pour montrer qu'elles dépendent uniquement du dieuBa'al Hammon, et l'on chante à l'adresse d'Oummouk Tangou (tn. أمك يا نساء طلبت ربي عالشتاء), muni d'une poupée ou d'un bâton entouré de chiffons, pour que la pluie (chta) vienne[15].

Lesigne de Tanit trouvé sur différents supports, des bijoux aux mosaïques, apparaît comme un trapèze fermé en haut par une ligne horizontale et surmonté au milieu d'un cercle ; les bras horizontaux sont souvent interrompus soit par deux petites lignes verticales à angle droit par rapport à eux ou par des crochets. Plus tard, le trapèze a quelquefois été remplacé par un triangle isocèle. Le symbole est interprété par le professeur danois de philologie sémitique philologie, F.O. Hvidberg-Hansen, comme une femme levant les mains. Ce signe pourrait être un symbole représentant une personne priant, les bras levés vers le ciel.
Il peut avoir une significationapotropaïque. On le retrouve très fréquemment sur lesstèles carthaginoises.Denis Lépée propose une théorie étonnante[Quoi ?] sur l'influence du signe de Tanit dans l'architecture des grands lieux de pouvoir[16].
Hvidberg-Hansen note que Tanit est parfois représentée avec la tête d'un lion, montrant sa qualité de guerrière[17]..
Le sanctuaire de Tanit creusé dansZarephath (ou Sarepta) dans laPhénicie du sud (actuelLiban), a révélé une inscription qui l'a identifiée pour la première fois à la déesse phénicienneAstarté (Ishtar). Aussi, plusieurs déesses grecques importantes (comme Didon) ont été assimilées à Tanit par le syncrétiquegraeca interpretatio qui reconnaît comme des divinités grecques des dieux de la plupart des cultures non-hellènes environnantes.

Ainsi, nombre de peuples et de cultures ont assimilé et partagé le culte punique de la déesse Tanit sous différentes formes ou appellations, probablement aussi grâce aux voyages, aux colonies et aux comptoirs phéniciens de Méditerranée[10] : Grecs, Romains, Berbères, Egyptiens, Espagnols, Siciliens, Chypriotes, etc.
Dans le roman historiqueSalammbô publié en 1862 parGustave Flaubert, le personnage imaginaireéponyme est uneprêtresse de Tanit.Mathô, le personnage principal masculin, unmercenaire libyen rebelle en guerre avec Carthage, entre dans le temple de la déesse et vole son voile.Le Voile de Tanit est le titre de dialogues rédigés par l'aristocrate et écrivain mondain Henri de Saussine (comte Henri de Saussine de Pont de Gault), publiés chez Paul Ollendorf en 1902. La correspondance de Proust et celle de R. Martin du Gard font référence à cette œuvre.
La « petite Tanit-Zerga » dansL’Atlantide de Pierre Benoit (1920) est une princesse « Sonrhaï » de Gao enlevée par les Touareg, esclave d’Antinéa dans le Hoggar.

Dans la nouvelle descience-fiction d'Isaac Asimov parue en1956, « The Dead Past », Arnold Potterley, professeur d'histoire ancienne, est obsédé par l'exonération desCarthaginois du sacrifice des enfants, et tente d'accéder auchronoscope, un dispositif qui permet l'observation directe les événements du passé. Finalement, l'obsession de Potterley avec le passé carthaginois a des effets considérables sur la société de nos jours.
Tanit est l'une des1 038 femmes dont le nom figure sur le socle de l'œuvre contemporaineThe Dinner Party deJudy Chicago. Elle y est associée à ladéesse Ishtar, troisième convive de l'aile I de la table[18].
À la télévision, lasérie télévisée américaineStargate SG-1 lui rend hommage en donnant son nom à un seigneurGoa'uld dont la première apparition se fait dans l'épisode 4Destins croisés de lasaison 4.
En Tunisie, plusieurs rues portent son nom, notamment àCarthage[19] et àTunis[20]..
« "Durant la période d’indépendance de la monarchie numide, Cirta a abrité un sanctuaire très important consacré au culte de Ba‘al Hammon et de sa parèdre Tanit" »
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