Le terme occidental de « tangram » est d'origine inconnue, il y a plusieurs hypothèses, dont la composée de « tang », en référence à ladynastie Tang, et de « gram » provenant du grec, rappelant le caractère dessiné des figures.
Il s'agit d'une variante du jeu燕几图 / 燕幾圖, yànjītú, « dessin de table d'hirondelle » utilisé sous ladynastie Song (960 – 1279)[1]. Il est devenu ledeichiji蝶翅几 / 蝶翅幾, diéchìjī, « table d'aile de papillon » sous ladynastie Ming (1368 – 1644) avant de devenir l'actuel « qi qiao ban », traduit par Tangram en occident. Il existe également un jeu du même type, appelé匡几 / 匡幾, kuāngjī, « table redressée », en volume[2].
Ledeichiji est décrit en 1617 dans le 《蝶几谱》il est fait d'un carre composé d'un losange de 6 pièces en son milieu et de 4 triangles pour compléter le carré[2].
Pour Nicolas Alberto de Carlo, l'âge du jeu de tangram, appelé en chinois « qī qiǎo bǎn » (prononcé approximativement tzi tchiao pan, « Les sept plaques de l’habileté », en raison des 7 plaques utilisées), n'est pas connu, mais il semble avoir été inventé au début duXIXe siècle en Chine. Il a ensuite été ramené en occident où il s'est popularisé.Sam Loyd lui donna une origine antique totalement fantaisiste dans son livre, le Huitième livre de tan, publié en 1903. Le grand succès de l'ouvrage a forgé dans l'opinion populaire l'idée d'un jeu ayant quatre millénaires d'existence et trompa même de nombreux érudits de l'époque[3].
un moyen de surface 2 (longueurs des côtés multipliées par √2 par rapport aux petits, son petit côté correspond à l'hypoténuse des petits triangles),
deux de surface 4 (longueurs des côtés multipliées par √2 par rapport au moyen ou par 2 par rapport aux petits) ;
1carré, de surface 2, dont le côté correspond aux petits côtés d'un petit triangle ;
1parallélogramme (ni rectangle ni losange), de surface 2, dont les côtés correspondent, par rapport au petit triangle, dans un sens au petit côté et dans l'autre sens à l'hypoténuse.
Chaque pièce peut se faire recouvrir par un nombre entier d'exemplaires du petit triangle, qui est donc l'unité de base du découpage. L'aire totale du tangram est 16 fois l'aire de ce petit triangle.
Le parallélogramme est la seule piècechirale : pour le faire correspondre à son image dans un miroir il faut le retourner par la troisième dimension. Pour certaines figures, le sens adopté pour cette pièce détermine le sens de la figure complète (exemple : l'homme qui court), alors que d'autres figures peuvent s'obtenir quelle que soit la position adoptée pour cette pièce (exemple : le carré de base). Dans le premier cas, reproduire le modèle suppose d'adopter exactement le même sens pour cette pièce, mais comme ce sens n'est pas connu la règle du jeu autorise un retournement.
Espace ludique de jeux traditionnels en bois à l'entrée du Parc de Chanteloup près d'Amboise
Dans cette fonction casse-tête, le but du jeu est de reproduire une forme donnée, généralement choisie dans un recueil de modèles. Les règles sont simples : on utilisetoujours la totalité des pièces qui doivent être posées à plat etne pas se superposer.
Les modèles sont très nombreux, on en répertorie presque 2 000 dont certains extrêmement difficiles. On peut les classer en deux catégories : les modèles géométriques et les modèles figuratifs.
Un grand nombre de figures géométriques peuvent être reproduites, mais certaines sont très représentatives des rapports mathématiques et géométriques liant les différents éléments. Une réflexion sur certaines figures permet d'en déduire des théorèmes géométriques d'une façon visuelle.
Le nombre de motifs propres estinfini non dénombrable ; ces motifs peuvent différer par des variations continues (translation ou rotation) d'une ou de plusieurs pièces.
Le nombre maximal de côtés d'un motif propre est 23, comme le nombre de côtés des pièces du jeu.
Cette catégorie de motifs est aussi dénommée par l'anglicismesnug-motif.
Pour la définir, il faut préalablement remarquer que les sept pièces du Tangram sont toutes constituées d'un assemblage d'un, deux ou quatre triangle(s) identique(s) aux deux plus petites pièces du tangram, appelés trianglet. Le mathématicienRonald C. Read) définit lesmotifs bien arrangés comme des motifs propres tels que si deux pièces ont unsegment en commun alors il existe dans leurs décompositions en trianglest au moins un côté commun pour deux trianglest issus respectivement de ces deux pièces.
Le nombre de motifs bien arrangés estfini.On peut aisément le majorer par 3012.[Quoi ?]Ronald C. Read démontra à l'aide d'unprogramme en2004 qu'il y avait exactement 4 842 205 motifs pleins bien arrangés.
Le nombre maximal de côtés d'un motif bien arrangé est 18.
Les 13 formes convexes réalisables avec le Tangram
Les motifsconvexes sont tels qu'unsegment tracé à partir de deuxpoints quelconques de leurspourtours passe toujours et complètement par leursintérieurs, en d'autres termes ce sont des configurations dont la forme ne présente pas de creux.
D'autres tangrams sont remarquables car ce sont des solutions du problème de latrisection du carré :
Les tangrams de Pythagore, démonstration visuelle par réarrangement de pièces que tout couple de carrés de côtés a et b peut-être transformé en un autre d'aire. Une version[7] initialement découverte parAbu'l-Wafa'[8],[9] et redécouverte parHenry Perigal[10], une autre[11] parLiu Hui auIIIe siècle.
Le tangram d'Henry Perigal[12], dissection d'un rectangle en un carré de même aire, probablement vers 1835[13] mais publié seulement en 1891[14] et parPhilip Kelland en 1855[15],[16] pour transformer ungnomon en un carré[17].