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Tamango (film)

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Tamango

Données clés
RéalisationJohn Berry
ScénarioJohn Berry
Lee Gold
Tamara Hovey
d'après la nouvelle de
Prosper Mérimée
Acteurs principaux
Sociétés de productionLes Films du Cyclope
Dama Cinematografica
Pays de productionDrapeau de la FranceFrance
Drapeau de l'ItalieItalie
GenreDrame
Durée98 minutes
Sortie1958

Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.

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Tamango est unfilm franco-italien réalisé parJohn Berry et sorti en1958, librement adapté de la nouvelleTamango deProsper Mérimée et parue en 1829. Comme dans la nouvelle, Tamango estesclave sur unnégrier, et il fomente une révolte.

Synopsis

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Le capitaine Reiker (Curd Jürgens), un capitaine de mer hollandais, commence ce qu'il croit être son dernier voyage de transport d'esclaves. Après avoir capturé les esclaves avec la complicité d'un chef africain (Habib Benglia), il commence son voyage pourCuba. Les passagers comprennent sa maîtresse, l'esclave Aiché (Dorothy Dandridge), et le médecin du navire, le docteur Corot (Jean Servais).

Tamango (Alex Cressan), l'un des hommes capturés, organise une révolte et tente de persuader Aiché de se joindre à lui et aux autres esclaves. Lorsque les esclaves capturés se rebellent, Tamango parvient à tenir Aiché en otage. Le capitaine Renker, épris d'Aiché, supplie d'abord Tamango de la libérer puis, pour ne pas perdre la face devant ses hommes, annonce qu'il tirera du canon dans la cale des navires et tuera tous les esclaves à moins qu'ils ne renoncent. Tamango laisse partir Aiché, mais après avoir relevé l'échelle qui sort de la cale (et vers la vie), choisit de rester avec les esclaves. Le capitaine met sa menace à exécution et tire au canon dans la cale, ce qui rend silencieux les chants des esclaves.

Différences avec la nouvelle de Proper Mérimée

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Dans la nouvelleTamango de Prosper Mérimée, Tamango est vendeur d'esclaves avant d'être capturé. C'est lui qui donne sa femme Ayché au capitaine blanc. Ce rôle est tenu par un autre personnage africain dans le film, faisant de Tamango un véritable héros, plutôt qu'un anti-héros.

Selon la critique Geneviève Sellier, alors que la nouvelle de Mérimée était très ambiguë, le film est un plaidoyer contre l’esclavage[1]. Pour laFondation pour la mémoire de l'esclavage,« Tamango n’est plus un chef guerrier égoïste mais un Africain fier qui insuffle l’esprit de résistance à ses camarades et qui est le premier à s’opposer au capitaine. Dans cette version, Ledoux s’appelle désormais Reinker et Ayché devient sa maîtresse métisse. Ce n’est qu’à la fin que Tamango parvient à la convaincre de rejoindre la cause des esclaves plutôt que de rester fidèle au capitaine[2]. »

Censure

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Anticipant une possiblecensure, John Berry change la nationalité du bateau et du capitaine, qui deviennent néerlandais[1],[3]. Avoir une production franco-italienne libère le réalisateur d'observer les contraintes duCode Hays en vigueur aux États-Unis : les relations interraciales explicites et la représentation de la violence directe contre les Blancs auraient été interdites aux États-Unis. Pour ces raisons, les producteurs proposent aux Américains un autre montage expurgé de certaines scènes, mais malgré ces concessions, aucun distributeur américain n’ose lui offrir une large diffusion[2].

La diffusion deTamango est autorisée en France, mais lacensure exige son interdiction dans les outre-mer (Afrique, Algérie etdépartements d'outre-mer)[4]. Cette censure déclenche une vive polémique, rapportée notamment par le journal duMRAP en février 1958[5].

Alorsdéputé français du Sénégal,Léopold Sédar Senghor publie un communiqué s'élevant contre cette censure :« Le gouvernement a interdit la projection en Afrique du filmTamango. Gouverner, c'est prévoir, dit-on. Il est naturel que le gouvernement combatte leracisme Le malheur est qu'il ne le combat que dans un sens. En effet, je lis tous les jours dans la presse des articles racistes dirigés contre les Arabes et lesNoirs de la République française. Je vois souvent dans les salles parisiennes des films raciales. Au demeurant la mesure est inefficace. En effet il y a près de trente mille Noirs en France qui iront voir le film Tamango. Et ces Noirs, dont la plupart appartiennent à l'élite, ne manqueront pas d'écrire dans les territoires d'outremer, où les journaux parisiens arrivent, d'ailleurs, sans aucune difficulté. En conclusion l'interdiction de Tamango prouvera tout simplement aux Noirs de la République française que pour le gouvernement, le racisme blanc est légitime, tandis que le racisme noir ne l'est pas. Pour nous, nous sommes contre tous les racismes[6]. »

Fiche technique

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Distribution

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Dorothy Dandridge en 1962.

Tamango est le seul film d'Alex Cressan, alors étudiant en médecine de 22 ans, choisi par la réalisateur bien qu'il n'avait pas d'expérience préalable d'acteur. Après avoir découvert le film par une projection de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, la comédienne Souria Adèle retrouve Alex Cressan, âgé de 88 ans en Martinique, commerçant retraité qui a exercé la profession de concessionnaire automobile[8].

Réception

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Le film sera un succès public avec plus de 2 millions d’entrées malgré un accueil critique très réservé, sans doute lié à la dimension politique du film[1].

Selon Antoine Guégan, pour laFondation pour la mémoire de l'esclavage,« AvantQueimada deGillo Pontecorvo (1969) ou encoreMandingo deRichard Fleischer (1975),Tamango est le premier film à proposer une nouvelle vision de l’esclavage, loin du Sud idéalisé[2]. »

Notes et références

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  1. ab etcGeneviève Sellier, « French Costume Drama of the 1950s: Fashioning Politics in Film »,Susan Hayward, French Costume Drama of the 1950s: Fashioning Politics in Film,‎(lire en ligne, consulté le).
  2. ab etc« Tamango La Révolte d'un navire négrier », surFondation pour la mémoire de l'esclavage(consulté le)
  3. ab etc« Tamango », surimdb.com(consulté le)
  4. Paulin Soumanou Vieyra,Tamango, in : Le Cinéma et l'Afrique, Paris,Présence africaine,, 220 p.,p. 60-63
  5. « Droit et Liberté », surMRAP(consulté le)
  6. « Une déclaration de M. Senghor au " Monde " », surlemonde.fr,(consulté le)
  7. Crédité Abacar Samba au générique, celui qui étudie à Paris et joue dans une troupe de théâtre noire,Les Griots, avant de devenir le célèbre cinéaste à son retour au Sénégal n'a alors que 24 ans. Il joue l'esclave reconnaissable à son collier decauris qui se dévoue pour se cacher sur le pont à la faveur d'une diversion. Sortant de sa cachette pour dérober un couteau susceptible de scier les fers, il est repéré et montré à tous le lendemain matin, pendu pour l'exemple.
  8. Fabienne Léonce, « Il y a 66 ans, le Martiniquais Alex Cressan crevait l’écran dans le film "Tamango" », surla1ere.francetvinfo.fr,(consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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