Le taekwondo, dont le nom a été proposé en 1955 par le généralChoi Hong-hi, est le fruit de la fédération progressive, à partir des années 1950, après l'occupation japonaise de la Corée, de différentes écoles d'arts martiaux coréennes qui enseignaient lekaraté. Sa création et son développement sont intimement liés à la promotion dunationalisme étatique coréen. L'unification n'est cependant pas complète car deux grandes fédérations cohabitent encore, l'International Taekwon-Do Federation (ITF), qui revendique actuellement 50 millions d'adhérents, et laFédération mondiale de taekwondo (WT, anciennement WTF), qui a popularisé auprès de plus de 80 millions de personnes une pratique du taekwondo moins axée sur laself-défense et plus sur lesport de combat (en tant qu'exercice physique régulé, limitant la dangerosité de la pratique par l'interdiction de certaines actions, notamment les coups de poing au visage par rapport à l'ITF).
Le taekwondo se distingue des autres arts martiaux, surtout dans sa forme, par le haut degré de spécialisation de ses pratiquants en techniques de coups de pied bien plus que dans d'autres techniques, par les nombreuses protections utilisées lors des compétitions de combat et par son inclusion au programme desJeux olympiques d'été depuis 2000.
Le taekwondo est unart martial d'originesud-coréenne, qui se pratique, en général, sans armes[1]. Son nom, taekwondo, qui s'écrit à l'origine enhangeul :태권도 et跆拳道 enhanja, et dont la prononciation est/tʰɛk͈wʌndo/, est formé à partir des mots태,tae, « frapper du pied » et권,kwon, « frapper du poing », et enfin도,do, « méthode, art de vivre, voie spirituelle »[2]. Il peut se traduire par« la voie du coup de pied et du coup de poing »[2], ou de manière plus abrégée par« La voie des pieds et des poings »[3]. De cette définition découle l'idée que le taekwondo est non seulement un art martial mais aussi une manière d'entraîner son esprit et d'atteindre la maîtrise de soi par des mouvements de combat[2].
Le pratiquant de taekwondo est appelé un taekwondoïste (et ce, même si le terme d'origine est« taekwondoin »). La salle d'entraînement est appelée un« dojang ». L'uniforme, lui, se nomme« dobok ». Il est possible de pratiquer le taekwondo quel que soit son âge[2]. En tant que sport, il fait travailler l'endurance et la souplesse et augmente la force physique[4].
Cet art martial est basé sur des techniques d'attaque où le pratiquant concentre son énergie sur« des surfaces d'impact réduites » telles que le bol du pied ou la tête des phalanges avec lesquelles il vise les points faibles de son adversaire et des techniques deblocage des attaques adverses[1]. Les taekwondoïstes utilisent des techniques de coups de pied spectaculaires, notamment retournés et sautés, dont la fréquence d'usage est caractéristique de la discipline[1].
Il existe en2010 plus de 20 millions de pratiquants du taekwondo dans 180 pays[1], et même selon certaines sources au moins 80 millions selon la WT[5], voire un total de 200 millions selon la WTO[6]. Selon Rémi Mollet, les pratiquants sont attirés par le souhait de maintenir leur forme physique permettant notamment de lutter contre lestress, par les techniques d'autodéfense enseignées par ce sport, l'attrait pour la compétition ainsi que par l'enrichissement spirituel qui peut être amené dans l'enseignement des valeurs du taekwondo telles que la modestie, le respect ou le goût de l'effort[4].
Les origines du taekwondo sont à la fois culturelles et politiques. D'un point de vue culturel, le taekwondo est une unification des pratiques de plusieurs écoles sud-coréennes des années 1950 inspirées par lekaraté shotokan (développé au Japon) et, selon certaines sources contestées, de quelques éléments caractéristiques desarts martiaux coréens (en particulier letaekkyon)[7]. D'un point de vue politique, le taekwondo a été un outil de propagande nationaliste dont le but a été d'exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne à la suite de l'occupation japonaise et duconflit avec la Corée du Nord[7].
Le taekwondo a été nommé et codifié en Corée du Sud entre la fin des années 1950 et le début des années 1960[7].
À la suite de la diffusion de cet art martial en Corée du Nord par les responsables de la première organisation internationale, l'ITF, en 1972, une nouvelle organisation concurrente, la WTF, a tourné le dos aux membres de l'ITF[7].
Cette scission de nature politique, qui perdure depuis, ainsi que les motivations idéologiques à l'origine de la création du taekwondo, ont induit une forte propagande et une déformation volontaire des faits historiques dans chacune de ces organisations, notamment au sujet des origines et de la création du taekwondo[7].
Le taekwondo est généralement présenté comme l'héritier desarts martiaux coréens antiques, comme letaekkyon et lesubak(en) ; on peut en effet retrouver certains points communs entre les techniques utilisées dans ces arts martiaux et celles du taekwondo, surtout du point de vue des techniques de jambes, prépondérantes[8],[9]. Toutefois, ces points communs sont considérés par certains historiens de la discipline comme insuffisants et surtout postérieurs à la volonté politique de création d'un art martial spécifiquement national, après l'occupation japonaise de la Corée, d'autant plus que la pratique du taekkyon avait quasiment disparu au début duXXe siècle[10], à tel point que ces historiens qualifient la filiation entre le taekwondo et ces arts anciens de mensonger, d'argument de propagande[11],[12],[13].
Les origines établies et incontestées du taekwondo remontent à la fédération progressive, entre la fin des années 1950 et le début des années 1960[14],[15], des principales écoles d'arts martiaux coréennes (kwans), qui enseignaient alors le« karaté coréen », appeléTang Soo Do (« Voie de la main de Chine ») ouKong Soo Do (« Voie de la main vide »), une pratique martiale issue dukaraté Shotokan développé au Japon[7], notamment parce que la pratique des arts martiaux coréens avait été interdite par l'occupant, tout comme beaucoup d'autres éléments de la culture coréenne[15]. À partir de 1955, sous l'impulsion du gouvernement coréen, et en particulier du présidentSyngman Rhee, dans le but politique d'exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne, le développement d'un art martial national et sa diffusion à l'ensemble des écoles d'arts martiaux coréennes ont été confiés principalement au généralChoi Hong Hi, qui dirigeait le plus ancien des kwans, l’école Chung Do Kwan, et la principale école militaire d'arts martiaux, nomméeOh Do Kwan[7]. Choi Hong Hi proposa, avec son instructeurNam Tae Hi(en), le nom de Tae Kwon Do, le[16], et utilisa son influence pour imposer progressivement ce terme, qui commença à être popularisé en Corée principalement à partir de 1959, lorsque plusieurs écoles et organisations se réunirent sous l’égide de laKorea Taekwon-Do Association(en) (KTA)[17].
Une des premières importantes étapes du processus d'unification est la promotion internationale du Taekwon-Do par des équipes de démonstration, composées de ses représentants les plus techniques et spectaculaires. En, une première tournée de démonstration fait découvrir àTaïwan et auSud-Viêt Nam ce nouvel art martial.
Nommé ambassadeur enMalaisie, le général Choi abandonne la présidence de la KTA pour se consacrer à la diffusion du Taekwondo dans ce pays, après avoir effectué une démonstration dans un stade à la demande du premier ministre Malais. Ce travail de promotion aboutira à la création de l’Association malaise de Taekwondo en 1963.
Dès le départ en Malaisie du général Choi (1961), le présidentPark Chung Hee (박정희) décida d'ordonner une réunification des différentes écoles. En effet, hormis les élèves des écoles Chundokwan et Ohdokwan, seule une faible minorité pratiquaient le taekwondo tel que défini par le général Choi, et de nombreux maîtres, insatisfaits du nom « taekwondo » continuèrent à enseigner sous les noms « Gongsoodo », « Dangsoodo » et « Soobahkdo ».Hwang Kee (황기), le principal rival de la KTA, avait créé sa propre fédération : Korea Dangsoodo association, qui changera plus tard en Korea Soobahkdo Association. Le, une nouvelle réunion a lieu, et les différents représentants tombent d'accord sur le terme « taesoodo » qui combine les termes de taekkyon, gongsoodo, soobahkdo et dangsoodo. La KTA est donc renommée Korea Taesoodo Association[18].
En 1961-62, le taekwondo est pratiqué par les militaires coréens autant que par la population civile de ce pays, mais aussi par les forces arméesaméricaines stationnées en Corée. Ces mêmes années, le taekwondo est introduit à l’académie militaire de West Point aux États-Unis.
En, une démonstration a lieu dans le bâtiment desNations unies, àNew York, et le Tae Kwon Do est choisi pour l’entraînement des militaires du Sud Viêt Nam.Toujours en 1963, les associations nationales deSingapour et deBrunei sont créées.
En 1964, Lee Jong soo (un élève de Lee Jong woo) introduit le Tae Kwon Do au Canada en y établissant le premier dojang, à Montréal.
La même année, à son retour en Corée, le général Choi redevient président de la KTA. Le, il organise un vote pour évincer du nom de l'organisation le terme de taesoodo et restaurer celui de taekwondo. Les conditions de ce vote sont restées douteuses, car le nom taekwondo, qui ne contentait que l'Ohdokwan et le Chungdokwan, ne fut choisi qu'avec une voix d'écart. La KTA fut donc renommée Korea Taekwondo Association et l'usage du terme taekwondo s'imposa alors définitivement[19].
Les tensions se faisaient de plus en plus fortes entre les membres de la KTA et le général Choi, car celui-ci ne reconnaissait militairement que les ceintures noires de son école et de l'école Chungdokwan, ce qui était pris comme un affront par les autres maîtres. De plus, il continuait à évoluer dans son programme, sans tenir compte des autres maîtres.[réf. nécessaire]
Peu après, en1966, Choi quitte la KTA, sous la pression des leaders d'autres écoles d'arts martiaux comme Lee Jong-woo et Uhm Woon-kyu qui le considéraient comme un "fauteur de troubles permanent"[20], en ayant négocié la possibilité de fonder sa propre fédération, d'envergure internationale, l'International Taekwon-Do Federation (ITF), qu'il crée effectivement le[21], à l'hôtel Chosun deSéoul[20].
Les pays fondateurs de l’ITF sont donc la Corée, le Viêt Nam, la Malaisie, Singapour, l’Allemagne de l’Ouest, les États-Unis, la Turquie, l’Italie et les Émirats arabes unis. Choi commence à cette époque à clamer que le taekwondo est le « sport national » de la Corée[22] .
Afin que l’ITF bénéficie d'une influence politique suffisante pour rivaliser avec la KTA, Choi offre le titre de directeur honoraire de l’ITF àKim Jong-pil, créateur des services de renseignement de laKCIA[23].
En 1968, Choi visite laFrance à l’occasion du symposium sur le sport militaire et y organisa une démonstration devant les représentants de 32 pays. La même année, leRoyaume-Uni forme une association nationale de Taekwondo, et le général se rend enEspagne, auCanada, auxPays-Bas, enBelgique et enInde. En 1969, Choi effectue une tournée dans 29 pays afin d'y rencontrer des instructeurs de ces différents pays et d'effectuer les prises de vues qui illustrent la première édition deTaekwon-Do: A Textbook For Basic & Advanced Students parue en 1972[24] et plus connue sous les surnoms d'« Encyclopédie » ou de« Bible du Taekwon-Do »[25].
De son côté, la KTA commença à fonder un programme technique commun et nomma un comité de création de formes, composé de Kwak Kun Sik (Chung Do Kwan), Lee Yong Sup (Song Moo Kwan), Park Hae Man (Chung Do Kwan), Hyun Jong Myung (Oh Do Kwan) et Kim Soon Bae (Chang Moo Kwan). Ils créèrent lespoumsés (품새) Palgwae et Yudanja (Koryeo (고려) à Ilyeo (일여)), mais ces poumsés furent créés sans la participation de deux Kwan originaux, Ji Do Kwan et Moo Duk Kwan, fusionnés au sein de la Korea Soo Bahk Do association. Quelques années plus tard, sous l'impulsion de Chong Hong Soo, Im Young Taek (Moo Duk Kwan) et Lee Chong Woo (Ji Do Kwan), une partie de ces Kwan rejoignit la KTA (les Jidokwan Lee Jong woo et Bae Young Ki, et le Moo Duk Kwan Han Yong Tae), qui décida de refaire les poumsés, en créant de nouveaux : lestaegeuk (태극).
En 1971, le gouvernement décida de construire leKukkiwon (국기원), siège mondial de la KTA, qui fut fondé en 1972 àSéoul[15],[26].
Concurrence internationale entre l’ITF et la WTF (à partir de 1973)
Afin de ne pas perdre la direction de l'ITF, et avec l’accord des pays membres de l’organisation, Choi déplace le siège de l’ITF àToronto, au Canada, d’où il espère pouvoir diffuser plus aisément le Taekwondo dans les pays de l’Est.
Ancien logo de la WTF, créée en 1973.
Considérant que seulement OhDoKwan demeure affilié à ITF et que tous les autres Kwans demeurent solidaires à la Korea Taekwondo Association, laWTF (World Taekwondo Federation ou Fédération Mondiale de Taekwondo) est fondée en 1973. Les premierschampionnats du monde de taekwondo WTF sont organisés en1973 et seront par la suite organisés tous les deux ans[15].
En 1975, ITF et WTF sont en lice pour obtenir la reconnaissance officielle de fédération internationale (FI). En effet l'Association générale des fédérations sportives internationales (AGFSI) tient son assemblée générale annuelle à Montréal. (Un an avant les Jeux Olympiques de Montréal). Les deux fédérations de tae kwon do déposent leur mémoire. Finalement, c'est la WTF qui est reconnue à titre de FI officielle de régie du taekwondo.
Bénéficiant de l’appui du gouvernement et d'instances internationales de sports la WTF se développe très rapidement, surtout dans les pays de l’Ouest.
Par rapport à l'ITF, en interdisant les coups de poing au visage[28] puis en imposant l'usage de nombreuses protections, elle popularise une pratique du taekwondo moins centrée sur la dimension martiale et davantage sur lesport de combat en tant que pratique sportive[29], c'est-à-dire comme exercice physique régulé et codifié, visant à protéger l'intégrité physique des pratiquants, plutôt que sur le combat en tant qu'approximation d'un affrontement libre[30].
Elle revendique désormais plus de 80 millions d'adhérents dans plus de 200 pays[31],[32].
Dès lors, l'ITF et la WTF rivaliseront de manière plus ou moins conflictuelle, proportionnellement à l'intensité de laguerre froide et des conflits entre la Corée du Sud et du Nord.
En 1978, une nouvelle équipe de démonstration est constituée. Elle comprend Maître Choi Chank Keun, Park Jung Tae, Rhee Ki Ha et Leong Wei Meng. Ces deux derniers, ainsi que Park Jong Soo, ont aujourd’hui le grade de Grand Maître.
En 1979, l’AETF (All Europe Taekwon-Do Federation) est fondée àOslo (Norvège).
Les équipes de démonstrations se succèdent, voyageant dans le monde entier pour introduire le Taekwon-Do.
L’année 1980 est une année historique pour le Taekwon-Do et pour le général Choi, puisqu’une équipe de 15 membres (comprenant son fils maître Choi Jung Hwa) effectue une tournée en Corée du Nord, pays natal du Général Choi.
C’est la première fois que le Taekwon-Do est introduit dans ce pays.
En 1981, une équipe de démonstration composée de nord-coréens et de sud-coréens est présentée par le Général Choi.
En 1985, le siège de l’ITF s'installe à Vienne.
Le décès du président de l'ITF, le général Choi Hong Hi, survient le. Sa succession est disputée et occasionne la scission de l'ITF en 3 organisations concurrentes : une ITF dont le siège se situe àLondres[33] et présidée parChoi Jung Hwa(en), fils unique du général Choi Hong Hi[34], une autre ITF dont le siège se situe à Pyongyang et dirigée parJang Ung[35] à partir du congrès de Pyongyang du[36] et enfin une dernière ITF dont le siège se situe àBenidorm[37] et dirigée parTran Trieu Quan(en) à partir du Congrès deVarsovie du puis par Pablo Trajtenberg depuis 2011[38].
Le taekwondo ITF revendique aujourd'hui 50 millions d'adhérents dans 127 pays[39].
En préparation dusecond sommet intercoréen de 2007, des rencontres ont été organisées entre les dirigeants de l'ITF (à laquelle sont affiliés les athlètesnord-coréens), alors présidée parJang Ung, et de la WTF (proche des instances officiellessud-coréennes), dirigée alors parChoe Chung-won, afin d'unifier les deux fédérations mondiales de taekwondo[40].
Pendant lesJeux olympiques de la jeunesse d'été de 2014, un accord (Memorandum of Understanding) est signé entre la WTF et l'ITF pour que les membres de chacune de ces deux organisations puissent participer aux compétitions organisées par l'autre ; en particulier, cet accord permet aux membres de l'ITF de participer aux compétitions olympiques suivantes, selon les règles définies par la WTF[41].
En 2017, à l'occasion du championnat du monde organisé par la WTF àMuju, l'ITF a déclaré qu'elle enverrait une délégation de 36 membres, dontJang Ung et une équipe de démonstration[42].
Le, la World Taekwondo Federation annonce son renommage en World Taekwondo (WT) pour éviter les « connotations négatives » de l'acronymeWTF[43]. À noter que World Taekwondo est officiellement l'unique fédération internationale de régie du taekwondo, étant reconnue à ce titre par l'AGFSI. En effet, une fédération internationale (FI) pour obtenir officiellement un statut de FI doit préalablement être reconnue par ses pairs de l'Association générale des fédérations sportives internationales (AGFSI).
Le 30 mars 2018, le taekwondo est inscrit dans la loi sud-coréenne comme« art martial national sud-coréen »[44]. Le 25 mars 2023, pour fêter les cinq ans de cette législation[45], 12 263 taekwondoïstes ont effectué ensemble la plus grande démonstration de taekwondo de l'histoire (record validé parGuinness World Records)[46].
La tenue de base du taekwondo est undobok, généralement blanc[47]. L'ampleur du pantalon permet de ne pas gêner les coups de pied[47], même avec un écartement maximal des jambes. Il est fermé par une ceinture nouée par un nœud plat[47]. Lors des entraînements au combat encontact partiel ouplein, des protections sont rajoutées à ce dobok[47].
Contrairement à de nombreuses idées reçues, en particulier à cause des règles de compétition, qui n'autorisent les coups qu'au-dessus de la ceinture, les différents coups de pied peuvent être exécutés à tous les niveaux : bas (jambes ou éventuellement organes génitaux), moyen (plexus solaire ou côtes flottantes), ou haut (visage ou gorge).
L'entraînement aux techniques de coups de pied se réalise souvent à l'aide deraquettes de frappe, pour améliorer la précision des coups et la réactivité. Les paos sont utilisés pour s'entraîner à taper plus en puissance et à enchaîner des séries de coups identiques rapides. Plusieurs types de coups de pied peuvent aussi être enchaînés l'un après l'autre. Des suites de mouvements peuvent être créées afin de travailler la mémoire active.
Les techniques de main servent à se défendre et à riposter. Elles ne sont quasiment pas utilisées en compétition mais plutôt en entraînement, notamment pour les pomsaes et la self-défense.
d'un nom de position de main : Jumeok (주먹) le poing de face, Deungjumeok (등주먹) (le revers du poing), Mejumeok (메주먹) (le marteau du poing), Sonnal (손날) (le tranchant de la main), Batangson (바탕손) (la paume), Pyeonsonkkeut (편손끝) (la pointe des doigts tendus et serrés), Kawisonkkeut (가위손끝) (le bout de 2 doigts tendus et écartés), Palkup (팔굽) (le coude), Palmok (팔목) (l'avant-bras)…
d'un nom de mouvement : Yop (옆옆) (coup latéral), Naeryeo (내려) (de haut en bas, coup du marteau), Bandae (반대) (avec la main du côté opposé à celui de la jambe arrière), Baro (바로) (avec la main du même côté que la jambe arrière)…
d'un nom de hauteur : Arae (아래) (niveau bas), Momtong (몸통) (niveau moyen), Olgul (얼굴) (niveau haut)…
d'un nom de technique : Chigi (치기)(frappe), Jireugi (지르기)(coup de poing), Tzireugi (찌르기)(frappe piquée), ou Makki (막기)(blocage).
En plus des techniques traditionnelles, il y a aussi :
Lesformes de taekwondo, qui sont, comme dans d'autres arts martiaux, des enchaînements de techniques exécutées sans adversaire, s'appellent despoumsés (terme officiel WTF),teuls(en) (terme officiel ITF) ou hyeong (terme originel).
En taekwondo WTF, le pomsae débute et se termine par la position « Tchaliot Seugui » suivi du salut « Kyongnye ». Il s’annonce à haute voix. Il se déroule suivant un diagramme différent, selon sa complexité. Le point de départ doit être également celui du retour après la prestation. Un pomsae doit être réalisé avec intensité, de manière à faire sentir une réelle impression de combat dans l’exécution des différents mouvements avec la plus grande efficacité contrôlée. Chaque forme possède son propre rythme. Le poumsé s’exécute dignement, avec undobok propre et une ceinture correctement nouée.
La réalisation des formes a une importance capitale pour monter en grade. En taekwondo ITF comme en WTF, il existe 8 formes normales et 9 supérieures.
Les différents styles de taekwondo reposent sur différentes approches philosophiques. Cependant, la plupart se réfèrent aux cinq principes du taekwondo définis parChoi Hong-hi en s'inspirant descinq préceptes de la vie séculaire duHwa Rang Do(en), et auxquels les élèves du taekwondo ITF doivent prêter serment : courtoisie, intégrité, persévérance, contrôle de soi et « esprit indomptable »[49],[50].
Les capacités individuelles de développement personnel, d'engagement et de technique des pratiquants de taekwondo sont évaluées et signalées par des grades qui varient et ne sont pas normalisés d'une fédération à l'autre. Ainsi, la correspondance entre grades et couleurs de ceinture peut varier : par exemple, la fédération française FFTDA utilise sept couleurs différentes pour les enfants et quatre pour les adultes, tandis que la fédération belge ABFT en compte cinq pour les adultes.
Toutefois, ces grades sont toujours répartis sur deux échelles de promotion : d'abord les grades (keup, 급), puis, à partir du niveau de maîtrise exprimé par le port d'une ceinture noire, les degrés (dan, 단).
Les grades inférieurs sont indiqués par un nombre (du plus grand pour les débutants au plus petit pour les plus avancés) et le termekeup, et symbolisés par une couleur de ceinture (blanc pour les débutants, à rouge pour les plus avancés), qui peut comporter une ou plusieurs bandes de la couleur du rang supérieur selon les fédérations et l'âge des pratiquants. Chaque couleur de ceinture a une signification particulière : le blanc représente la pureté, l’innocence de l’initié et son ignorance vis-à-vis de la pratique ; le jaune, couleur du soleil levant, représente l'éveil ; le bleu, couleur de l'eau, représente la clarté ; le rouge, couleur du feu, représente la puissance, le noir, couleur de la plénitude, représente le savoir et la sagesse[51].
En France, des grades avec des noms d'animaux existent également pour les plus jeunes (moins de 5 ans), dans le cadre du programmeBaby Taekwondo : grue, aigle, phœnix, chat, lynx, tigre, tortue, serpent et dragon[55].
Les grades peuvent également être assortis de titres.
Par exemple, en ITF, les instructeurs des 1er au 3e dan sont appelés boosabum (부사범 ; 副師範 ; "assistant instructeur"), ceux des 4e au 6e dan sont appelés sabum (사범 ; 師範 ; "instructeur"), ceux qui détiennent les 7e à 8e dan sont appelés sahyun (사현 ; 師賢 ; "maître"), et ceux qui détiennent le 9e dan sont appelés saseong (사성 ; 師聖 ; "grand maître")[56].
En WT, les instructeurs titulaires d'un 1er à un 3e dan sont considérés comme des instructeurs adjoints (kyosa-nim), ne sont pas encore autorisés à délivrer des grades et sont généralement considérés comme ayant encore beaucoup à apprendre. Les instructeurs titulaires d'un 4e à 6e dan sont considérés comme des maîtres instructeurs (sabum-nim) et sont autorisés à classer les élèves à des rangs inférieurs au leur. Les titulaires d'un 7e à 9e dan sont considérés comme des grands maîtres. Les grades délivrés par le Kukkiwon sont également assortis d'une condition d'âge, les grands maîtres devant avoir plus de quarante ans[57].
Exemple d'équipement de combat, en 2005 : dobok, ceinture,plastron, casque et protège-tibias. Ne sont pas visibles mais présents les protège-avant-bras et la coquille génitale. Les gants et le protège-dents n'étaient pas encore admis en compétition par laWT.
Lors des combats, le combattant doit obligatoirement porter l'ensemble de l'équipement de protection, vérifié par les inspecteurs du bureau de contrôle[58],[59].[Note 1].
Lors des compétitions inscrites au calendrier des événements de laFédération mondiale de taekwondo (WT), le dobok ou l'uniforme de compétition et tout l'équipement de compétition (tel que les tapis, les systèmes de protection et de notation (PSS), le système de relecture vidéo instantanée (IVR) et l'équipement de protection) doivent être ceux approuvés par la WT.
Les compétiteurs doivent porter un dobok ou une tenue de compétition approuvée par la DT, unplastron PSS pour le tronc, un casque PSS pour la tête, des protections tibiales (protège-tibias, sous la tenue), cubitales (protège-avant-bras, sous la tenue), génitales (coquille, sous la tenue), des protections des pieds (pitaines), des gants (mitaines), des chaussettes PSS et être équipés d'un protège-dents avant d'entrer dans l'aire de combat. Le casque doit être fermement rangé sous le bras gauche en entrant dans l'aire de compétition. Le casque doit être mis sur la tête après l'entrée dans l'aire de combat, lorsque l'arbitre en donne l'instruction. Le casque des cadets peut être équipé d'un écran facial[60],[61].
Tous les coups doivent être portés debout et au-dessus de la ceinture.
Les coups de pied sont autorisés au niveau du plastron ou du casque. Le coup le plus couramment utilisé en compétition est le bandal-tchagi (coup de pied semi-circulaire).
Les coups de poing utilisant « les parties avant de l’index et du médius du poing étroitement serré » sont autorisés uniquement au niveau du plastron[62]. Comme leur utilisation était très rare,depuis le début de la saison 2007-2008, un assouplissement des règles d'arbitrage demandent presque unstanding down à chaque coup de poing placé correctement et avec suffisamment d'impact[réf. nécessaire].
Un coup de pied porté à la tête rapporte 3 points, ou 5 points si le coup de pied utilisé est retourné. Est entendu comme coup valide tout coup de pied touchant le casque/tête s'il n'est pas précédé d'une faute.
Un coup de pied porté dans le plastron rapporte 2 point, ou 4 points si le coup de pied utilisé est retourné. Le coup de poing quant à lui rapporte 1 point.
En cas destanding down, c'est-à-dire qu'un combattant recevant un coup est incapable de poursuivre le combat immédiatement, il est compté par l'arbitre jusqu'à 8 secondes. Si à la fin du décompte le combattant pousse unkiap, il reprend le combat (on n'attribue plus de points supplémentaires). L'arbitre pourra compter jusqu'à dix, s'il estime que le combattant n'est pas en mesure de reprendre le combat, même si ce dernier pousse lekiap, dans ce cas, il est déclaréKO.
Ceci n'est qu'un résumé de l'arbitrage, il regroupe juste les règles de base à savoir pour comprendre et apprécier un combat lors d'une compétition combat.
L'aire de compétition, incluant l'aire de combat et la zone de sécurité, est un octogone d'environ 3,3 m de côté (pour une surface d'environ 52m²). Elle est entourée d'une zone de sécurité d'une largeur d'au moins 2m[63]. L'aire de combat et la zone de sécurité doivent être de couleurs différentes, comme il est inscrit dans le manuel technique de la compétition. La couleur des tapis ne doit pas être réfléchissante pour éviter toute fatigue visuelle aux combattants ou aux spectateurs.
Sur l'aire se trouvent uniquement les deux compétiteurs et l'arbitre central. À chaque angle de l'aire se trouve un juge (ce sont eux qui valident les points), et face au public se trouve la table d'arbitrage avec la « scoring machine » (appareil affichant le round, le temps restant, le score et les sanctions) et le ou les superviseur(s).
Un point est un coup porté dans une zone autorisée avec une partie du corps autorisé, avec force, précision et impact. Un point ne peut être validé que s'il n'est ni précédé ni suivi d'une faute.
Pour marquer un point il faut qu'au moins trois des quatre juges le valident dans un intervalle de deux secondes. Mais l'utilisation récente des plastrons électroniques et des casques électroniques qui comptabilisent les points eux-mêmes ont marqué un grand avancement et progrès dans l'histoire du taekwondo.
L'arbitre central est là pour gérer le combat, c'est-à-dire le temps des rounds, les fautes, les sanctions, et préserver la santé des combattants en prévenant le médecin lors d'unknockout ou d'une blessure.
Les fautes les plus courantes sont : attraper son adversaire, retenir son adversaire, tomber volontairement, fuir le combat, refuser le combat, taper sous la ceinture, parler, sortir de l'aire de combat ou encore lever la jambe sans intention de frapper. Toutes ces fautes entraînent un point à l'adversaire.
Les sanctions sont plus rares mais surviennent néanmoins. Elles comprennent notamment : le coup de poing au visage avec blessure ou intention de blesser, un coup sous la ceinture entraînant une blessure ou avec intention de blesser son adversaire, insulter. Toutes ces fautes entraînent comme conséquence l'ajout d'un point à l'adversaire (sanction/gam-jeon).
Le compétiteur déclaré vainqueur est celui qui a marqué le plus de points sur les trois rounds. Un compétiteur perd automatiquement le combat s'il arrive à un total de -10 points (10 sanctions).
S'il y a un écart de 20 points après le deuxième round, le combat est arrêté et le combattant est déclaré vainqueur. Par contre pour les demi finales et finales l’écart de point ne s’applique pas. Par exemple: 28 à 8, le combattant avec 28 points gagne.
Si aucun des combattants ne marque de point, le vainqueur est décidé par la supériorité selon les critères suivants : le compétiteur ayant le plus grand nombre d'impacts enregistrés par les PSS lors du 4ème round, si le nombre d’impacts enregistrés par le PSS est égal, le combattant qui a remporté le plus de round durant les trois premières manches, ou encore si les combattants sont à égalité au nombre de rounds gagnés, la machine va déterminer le combattant qui a reçu le moins de sanctionGam Jeom. Enfin, si les deux derniers critères mentionnés au-dessous sont les mêmes, c'est alors l'arbitre et les juges qui déterminent la supériorité fondée sur le contenu du4e round. Si la décision de supériorité est égale entre l'arbitre central et les juges, l'arbitre central décide du vainqueur.
les trois autres possibilités de victoires sont l'abandon de l'adversaire, l'arrêt du combat par décision de l'arbitre central (si, par exemple, il voit que le combattant n'est pas en état de reprendre mais qu'il ne veut pas déclarer forfait) et aussi leknockout qui survient lorsque l'un des combattants reçoit un coup fort autorisé entraînant son incapacité à reprendre le combat en 10 secondes, comme pour le standing down le combattant est compté par l'arbitre, si à 8 il n'a pas fait dekiap, c'est son adversaire qui est déclaré vainqueur sauf en cas deknock-out consécutif à un coup interdit (coup de genoux, coude, en dessous de la ceinture, etc.).
Les principales compétitions de taekwondo organisées par la WT sont celles desJeux olympiques d'été (grade 20) et deschampionnats du monde (grade 12)[64]. Depuis 2013, une à quatre compétitions par an sont classéesGP[65] ; la finale annuelle est de grade 8 et les autres compétitions GP (GP series) sont de grade 4[64].
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Parmi les compétiteurs qui ont le plus marqué l'histoire de la discipline par l'ampleur de leur palmarès, on peut notamment citer :
Chez les hommes :
Hadi Saei (2 fois champion olympique en 2004 et 2008, 2 fois champion du monde, 4 titres en coupes du monde, un titre en tournoi mondial de qualification olympique).
Steven López (2 fois champion olympique en 2000 et 2004, 5 fois champion du monde, un titre en coupe du monde).
Chaque technique doit être armée avec souplesse selon les « Kibon » et se terminer avec fermeté et précision selon la hauteur définie. La trajectoire doit être nette, ample et rapide. Les techniques doivent dégager une grande impression d’efficacité.
Les techniques doivent être enchaînées de sorte que chaque blocage soit instinctivement suivi de l’attaque. D’une manière générale les enchaînements doivent être rythmés et sans temps mort selon les différentes trajectoires du diagramme.
La maîtrise des déplacements et du corps lors des différents enchaînements est essentielle. Chaque position doit être bien marquée et verrouillée. Les appuis au sol doivent être solides et réalisés conformément au « Kibon ». La position et le mouvement du corps doivent être contrôlés.
Le poumsé doit être exécuté dans sa forme originale en respectant l’ordre des techniques, des positions et des directions, mais aussi le diagramme défini par l'exécution du poumsé.
La respiration doit être synchronisée avec les techniques et les déplacements, elle doit être inaudible. D’une manière générale, l’inspiration se fait en début de mouvement et l’expiration à la fin des différentes phases du poumsé.
La concentration est extrême dans l’exécution du poumsé afin de pouvoir « vivre son poumsé ». La concentration permet de dégager une unité entre le corps et l’esprit. Le regard doit être porteur de toute la détermination à l’exécution du poumsé, il doit suivre la direction des enchaînements techniques et des déplacements.
Épreuve de casse par coup de pied latéral (Yop Chagui).
En taekwondo ITF, il existe des compétitions de casse, une épreuve de puissance qui consiste à briser des planches de bois. Chaque compétiteur se présente pour effectuer cinq casses. L'une s'effectue avec un coup de poing, une avec le tranchant de la main, une avec un coup de pied de côté, une avec un coup de pied circulaire, et une avec un coup de pied retourné. Le compétiteur qui brise le plus de planches remporte la compétition
Comme dans le cassage, chaque compétiteur a cinq techniques à effectuer. Il ne s'agit cependant pas de briser des planches en puissance, mais d'atteindre avec chaque technique une cible placée le plus haut possible.
Lepara-taekwondo (ou handi-taekwondo) est unsport dérivé du taekwondo qui est pratiqué par des personnes en situation dehandicap physique oumental.
Le para-taekwondo s'est développé à partir de 2006 lorsque lafédération mondiale de taekwondo crée un comité dédié pour le développement de cette discipline. Elle développe la discipline de combat (kyorugi) en créant dès 2009 les premiers championnats du Monde para-taekwondo àBakou, suivi du championnat d’Europe en 2011, dans l’objectif d’intégrer le programme desJeux paralympiques.
Après un premier échec pour lesJeux paralympiques de 2016, la fédération élargit la pratique aux déficients visuels et mentaux avec la reconnaissance des épreuves depoumsé, enchaînement gestuel de techniques de combat (équivalent dukata aukaraté).
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↑Comme d’autres athlètes musulmanes du Moyen-Orient,Roia Zamani porte un foulard sous son casque lors des compétitions. Notamment lors desJeux asiatiques de 2002
↑La liste des différentes réunions a été énumérée par Dakin Burdick dans son article “People and Events of Taekwondo's Formative Years” publié dans leJournal of Asian Martial Arts en 1997 (cf.Gillis 2008, chapitre 5 : « Tae Kwon Do Is named In A Korean Geisha House »).
↑Gillis 2008, chapitre 11 :« A new sparring rule in the WTF surprised everyone however: punching an opponent in the face was no longer allowed during sparring ».
↑Gillis 2008, chapitre 14 :« Tae Kwon Do had officially become a “sport,” but he [Choi Hong-Hi] wanted it to remain a martial art. Without punches to the head, without jumping kicks, without the hundreds of techniques that distinguished Tae Kwon Do, the Olympic sport was worse than Karate, in his view, but his view did not matter to the WTF, which now had tens of millions of practitioners while he had fewer than a million. ».
↑Paul van Beersum et Willem Jansen,Taekwon-do,p. 27.
↑Z. Zhang et F. Yi,Chinese taekwondo environment analysis and development strategy, inComputer, Intelligent Computing and Education Technology, 2014,p.103.
↑Min Kil Kim et James J. Zhang, « Promoting an Asian Sport to the World » inEmerging Trends and Innovation in Sports Marketing and Management in Asia, p.193.
↑Voir la page 8 du livretProgression française des keups de Bastien Gleren publié en 2019 sur le site de la FFTDA. Cette échelle de grades et de ceintures peut être utilisée à partir de la catégorie des benjamins (voir page 6 et aussi sur ceréférentiel de notation de la FFTDA).
↑Voir page 12 de l'annexe 3 du Règlement d’Ordre Intérieur sur les passages de grades, sur le site de l'ABFT (2020).