Titre
–
(15 ans, 9 mois et 1 jour)
| Successeur | Faouzia Fouad |
|---|
| Dynastie | dynastie Pahlavi |
|---|---|
| Nom de naissance | Nimtaj Khanum Ayromlou |
| Naissance | Bakou (Empire russe) |
| Décès | (à 85 ans) Acapulco (Mexique) |
| Père | Teymour Tadfel Molouk Ayromlou |
| Conjoint | Reza Chah(1915-1944) Mirza Ghulam HusainKhan(1948-?) |
| Enfants | PrincesseChams Pahlavi Mohammad Reza Chah PrincesseAshraf Pahlavi PrinceAli-Reza Pahlavi |
| Résidence | Villa de la Reine-Mère |
| Religion | Islam chiite |
Tadj ol-Molouk Ayromlou ( -), néeNimtaj Khanoum, est la fille du généralMirpandj Teymour Tadfel Molouk Ayromlou et l'épouse deReza Khan, fondateur de ladynastie Pahlavi etchah d'Iran. En tant qu'épouse de monarque régnant, elle porta le titre de reine consort de1925 à1941, année de l'abdication deReza Chah. L'intronisation de son fils,Mohammad Reza Pahlavi, la même année, lui vaut le titre de reine mère. D'origineazérie, elle était issue du clan des Ayroum, une des familles dominantes duCaucase. En languepersane son nom signifie « couronne du roi ».
Nimtaj Khanoum Ayromlou naît le àBakou et est la fille du général d'armée Teymour Adfel Ayromlou. L'Iran de cette époque, et jusque dans les années 1920 est un pays extrêmement peu développé, qui sert d'état tampon entre les empiresrusse (qui a annexé une partie du territoire au cours duXIXe siècle) etbritannique des Indes (Londres possédant une sorte d'exclusivité d'extraction du pétrole iranien depuis1901).
En1915, Nimtaj a dix-neuf ans. Pour l'époque, c'est une « fille restée à la maison », autrement dit une vieille fille. Sa route - ou plutôt celle de son père - va croiser celle d'un officiercosaque de trente-sept ans,Reza Khan. Ce dernier, bien qu'issu d'un milieu très modeste, vient d'être nommé Colonel de la Division Cosaque, et en sera bientôt le commandant (1920). Son ascension au pouvoir est déjà pressentie, et Teymour, qui a trois filles et un garçon, va accorder à Reza la main d'une de ses filles : Nimtaj.

C'est le deuxième mariage de Reza Khan ; il s'est déjà marié en1894 à Maryam Ayromlou, morte peu de temps après la naissance de leur enfant, Fatmeh dite Hamdam os-Saltaneh, le. Mais ce deuxièmemariage avec Nimtaj constitue une élévation sociale pour l'officier, et portera ses fruits, lui permettant de grimper dans la hiérarchie cosaque. Ils auront quatre enfants : une fille aînée,Chams, qui naît le, puis des jumeaux,Mohammad Reza etAshraf, le, et enfin un fils,Ali-Reza, le1er mars1922.
Le, Reza Khan effectue un « coup d'État » en prenant contrôle de lacapitale. À cette époque, Nimtaj et leurs enfants vivent dans une modeste maison au centre de Téhéran (selon certaines sources, cette même maison a été rasée pour y édifier à la place lePalais de Marbre dans les années 1920). Peu après, le ShahQâdjar de l'époque,Ahmad Shah, la gratifie - en tant qu'épouse du commandant des armées puis Premier Ministre - du titre deTadj ol-Molouk, ce qui signifie « couronne du Roi ».

Le, quand son mari devient officiellement le nouveauShah-in-Shah (empereur) d'Iran, elle prend le titre demalekeh, c'est-à-dire de « reine ». En effet l'usage ne prévoit pas une égalisation du statut impérial pour les deux membres du couple impérial, et la femme porte le titre de reine. Il en sera de même jusqu'en 1967, date à laquelle sera créé le titre dechahbanou, c'est-à-dire « femme du roi » pour la reine d'alors,Farah Pahlavi. Cependant, dès 1925, le titre de reine est répandu et utilisé en public comme en privé, même parfois dans les actes officiels, alors qu'il ne l'est pas.

En outre, si elle est officiellement la reine, elle ne vit plus avec son mari depuis 1922. Ce dernier a contracté un autre mariage avec la petite-fille de l'oncle maternel de feu le chahNasseredin, Touran Amir Soleimani, qui donnera naissance au princeGholam Reza le. Mais leur mariage sera rompu peu de temps après, à la suite d'un « affront » de Touran qui avait essayé de vendre un collier que son mari lui avait offert. Reza se remarie avant la fin de l'année 1923 avec une princesse Qadjare,Esmat Dowlatshahi.
Tadj ol-Molouk participe néanmoins à toutes les cérémonies, ne se mêlant pas des affaires politique où évolue son mari.
Un événement mérite cependant d'être retenu : le, letchador est officiellement aboli par Reza Chah et le port de vêtements islamiques interdit dans tout le pays. Cette réforme voit sa théâtralisation le, lors de la cérémonie de remises des diplômes des filles de la Faculté préliminaire. Toutes les jeunes filles sont en habit occidental, et on sait que le souverain va se rendre à la cérémonie. Avant lui, arrive lePremier ministreMahmoud Jam, avec derrière lui, la reine, habillée dans un style très occidental, ainsi que ses filles, les princessesChams etAshraf, elles vêtues en uniformes. Tadj ol-Molouk, dans cet épisode, symbolise l'émancipation de la femme iranienne, qui fait partie des transformations de la société de son pays voulues par son mari.
En avril 1939, le prince héritier épouse, d'abord auCaire, puis à Téhéran, la ravissanteprincesse Faouzia, sœur du roiFarouk. Mais les épousailles ne se passent pas très bien : lareine Nazli, mère de la mariée, invitée à Téhéran, n'a de cesse de rabaisser la cour de Téhéran, très en dessous de l'opulente cour d'Égypte, et encore complètement misérable vingt ans avant. La reine, comme la cour, prend sur elle, mais elle n'aura ainsi jamais de très bonnes relations avec sa première belle-fille.
La cour deTéhéran dans son usage quotidien était jusque dans les années 1960 dominée par l'influence féminine de l'impératrice mère[1].
Après l'abdication de son mari le, elle ne suit pas ce dernier dans son exil en Afrique du Sud, contrairement à d'autres membres de la famille royale. Après la mort deReza Chah le, elle se remariera discrètement. Du reste, elle entend faire payer à Fawzia, la nouvelle reine, les vexations subies lors de son mariage deux ans plus tôt. Elle mène cette cour revancharde qui intrigue contre la reine, ce qui aura une responsabilité dans la fuite de Fawzia vers l'Egypte, en 1945, quoique les mauvaises relations entre Fawzia etAshraf, sœur jumelle du chah, pourtant excellentes à l'origine, ne soient pas à négliger.
Mais si elle a presque fait fuir Fawzia, elle s'occupe avec une attention et une gentillesse étonnante de sa fille, sa petite-fille laprincesse Shahnaz. Les deux femmes auront ainsi une relation privilégiée, plus importante que celle de Shahnaz avec son père, qui a admis dans ses mémoires l'avoir un peu négligée.
Ennovembre1949, le chah échappe de peu à un attentat à l'université de Téhéran. La reine-mère, soucieuse d'assurer la descendance des Pahlavi — bien qu'elle ait un autre fils, le princeAli-Reza —, décide de trouver une nouvelle épouse pour son fils, le divorce avecFawzia ayant été prononcé en1948. Elle demande à une de ses amies, Foorough Zafar Bakhtiari, de lui trouver une prétendante pour leroi. Cette dernière va, après quelques recherches, choisir la fille de l'un de ses cousins éloignés : ainsi entrera en scèneSoraya Esfandiari Bakhtiari.

En1952, peu après son rappel à la tête du gouvernement, ledocteur Mossadegh, dans un souci d'éloigner deTéhéran tous les intrigants de cour - il vise alors surtout la princesseAshraf, organise le départ d'Iran de nombreux membres de la famille impériale, dont Tadj ol-Molouk. Elle reviendra en Iran peu après la chute de Mossadegh, le.
Les années passent et la reine-mère sort peu, ne parrainant ou ne présidant - contrairement à ses filles - aucune association caritative. Elle assiste néanmoins au couronnement de son fils le, non pas à la cérémonie elle-même, mais à la célébration qui suivit le soir même, ce jour étant également le quarante-huitième anniversaire de Mohammad Reza Shah. Du reste, elle donne deux fêtes par an, à son palais deSa'ad Abad, l'une le31 octobre, pour célébrer la naissance de son petit-fils, le prince héritierReza, et l'autre le19 août, pour commémorer la chute deMossadegh. C'est d'ailleurs lors de la dernière fête, le, que le Shah et la Shahbanou, qui participent à la fête donnée par la reine-mère, apprennent l'incendie du cinéma Rex àAbadan.
Vieillissante, elle servait aussi d'alibi : le shah ayant commencé, dès1971, à ressentir les premiers symptômes de lamaladie de Waldenström, on prétendait, face aux questions des courtisans, que les médecins qui défilaient au palais venaient en fait s'assurer de la bonne santé de Tadj ol-Molouk.
Son fils l'envoie pendant les troubles d'avant larévolution islamique de 1979 chez la princesseChams Pahlavi àBeverly Hills. Elle arrive àLos Angeles à bord d'unBoeing 747 de la flotte aérienne impériale iranienne le. Quelques jours plus tard, le, des étudiants islamistes iraniens tentent de mettre le feu à la maison. L'impératrice mère et sa fille se réfugient alors dans la propriété dePalm Springs de l'ancien diplomateWalter Annenberg, qui fut ambassadeur des États-Unis àLondres.
Après les incidents de Beverly Hills,Chams déménage àAcapulco, auMexique. Sa mère la suit.
Elle fait partie des rares absents des funérailles du chah auCaire, le, organisées parAnouar el-Sadate, avec les princessesFatimah,Shahnaz etChams. En effet cette dernière vit avec sa mère, qui n'a pas été informée du décès de son fils, deux jours plus tôt. Le choc aurait pu lui être fatal, et Tadj ol-Molouk ne saurait jamais qu'elle a survécu à ses deux fils.
Elle meurt, une semaine avant son quatre-vingt-sixième anniversaire, le à Acapulco des suites d'uneleucémie.
| Reza Chah Chah d'Iran |
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