T. S. Eliot est né dans une famille aisée deSaint-Louis dans leMissouri. Son père, Henry Ware Eliot, était un homme d'affaires influent et sa mère, Charlotte Champe Stearns, fut enseignante avant d'écrire de la poésie. Thomas était leur dernier enfant ; ses parents avaient 44 ans quand il est venu au monde, ses sœurs avaient de 11 à 18 ans de plus que lui, son frère 8 de plus.
De1898 à1905, Eliot est externe à la Smith Academy de St Louis, une classe préparatoire à l'Université Washington, il y étudie les lettres, le latin, le grec, le français et l'allemand. Il fait un an à laMilton Academy(en) dans leMassachusetts, près deBoston, où il fait la connaissance deScofield Thayer qui publie plus tard son poèmeLa Terre vaine (The Waste Land). Il étudie àHarvard de1906 à1909, où il publie ses premiers poèmes dans la revueThe Harvard Advocate et où il se lie d'amitié avecConrad Aiken. En1910, il obtient sonMaster, puis continue ses études à laSorbonne àParis (1910-1911), où il suit notamment les cours deHenri Bergson et d'Alain-Fournier[source insuffisante]. Il se lie alors d'amitié avec un jeune Français étudiant en médecine, féru comme lui de littérature et de poésie,Jean-Jules Verdenal (né en 1890 à Pau, mort en 1915 dans les Dardanelles) avec lequel il correspond lors de son retour aux États-Unis. Il part en effet pour Harvard et il y poursuit des études dephilosophie. Il achève brillamment une thèse sur le philosophe hégélienBradley. Il se passionne pour laphilologie indo-aryenne et lebouddhisme.
En1914, il obtient une bourse pour étudier auMerton College d'Oxford. Il visite l'Allemagne et prévoit de faire un trimestre de philosophie à l'université deMarbourg pendant l'été, mais laPremière Guerre mondiale éclate et il se rend auRoyaume-Uni. Il n'est pas heureux au Merton College et décline une bourse de seconde année.
Il travaille sur sa thèse qu'il envoie à Harvard et qui est acceptée. En revanche n'étant pas présent pour sa soutenance, il n'obtient pas sonPhD.
Dans une lettre à Conrad Aiken écrite en décembre 1914, Eliot se plaint d'être toujours vierge, ajoutant :« Je suis dépendant des femmes. Je veux dire de la compagnie des femmes. » Quatre mois plus tard, il est présenté à Vivienne Haigh-Wood et ils se marient le. En 1960, Eliot écrivit :« Je me suis convaincu d'être amoureux de Vivienne simplement parce que je voulais rester en Angleterre et me forcer à rester en Angleterre. Et elle s'est convaincue (sous l'influence dePound) qu'elle pourrait sauver un poète en le forçant à rester en Angleterre. Le mariage ne lui a apporté aucun bonheur… À moi, il m'a mis dans un état d'esprit qui aboutira àThe Waste Land. »
Admirateur deCharles Maurras[9], il fut déçu par sa condamnation par Pie XI en 1926 ; elle le détourna du catholicisme comme nombre de partisans de laHigh Church[10]. En 1927, T.S. Eliot devient citoyenbritannique et se convertit à lareligion anglicane.
Eliot se sépare de sa femme en 1933. Elle le poursuit, adhère même auBritish Union of Fascists (union britannique des fascistes) dans l'espoir de regagner les faveurs de son époux qui avait exprimé son admiration pourMussolini et assiste à ses conférences pour lui demander de revenir à la maison. Elle fut internée dans unasile psychiatrique pendant les neuf dernières années de sa vie sans qu'Eliot vienne lui rendre visite.
Son second mariage, bien que presque aussi court, fut heureux. Il épouse Esme Valerie Fletcher, sa secrétaire depuis août1949 et qui est de trente-huit ans sa cadette, le. Valerie passa ses années de veuvage à préserver l'œuvre de son mari ; elle édite et annoteles Lettres de T.S. Eliot ainsi que le fac-simile deThe Waste Land.
Eliot meurt d'unemphysème à sa maison àKensington àLondres, le. Ses cendres sont déposées en l'église de Saint Michael dans le village deEast Coker d'où les ancêtres d'Eliot étaient originaires avant d'émigrer aux États-Unis. Au deuxième anniversaire de sa disparition, une plaque commémorative est apposée auCoin des poètes dans l'abbaye de Westminster.
T.S. Eliot a passé sa vie au Royaume-Uni à partir de 1914. Auparavant, en 1910, il a séjourné à Paris dans lequartier du Montparnasse, où il a rencontré d'autres artistes éminents de son temps.Man Ray fera son portrait. Il s'absorbe dans l'étude dusanskrit et des religions orientales. Il est alors étudiant deGeorges Gurdjieff.
En octobre1922, Eliot publieThe Waste Land (La Terre vaine) dans la revue qu'il a fondée,The Criterion (1922-1939)[11]. Ce poème, écrit au moment où Eliot souffre au niveau personnel et familial (son mariage va à vau-l'eau) entre en résonance avec les peines de l'époque et de lagénération perdue qui revient de laPremière Guerre mondiale ; il devient l'un des modèles de la nouvelle poésie britannique. Avant même sa publication en livre (décembre1922), T.S. Eliot prend ses distances avec le ton du poème qu'il juge par trop sombre :« En ce qui concerneThe Waste Land, c'est une chose du passé et je me sens tourné vers l'avenir et vers une nouvelle forme et un nouveau style », écrit-il àRichard Aldington en novembre de la même année.
En dépit de la forme complexe du poème, des changements brusques de narrateur, de temps, de lieux, en dépit des références nombreuses et élégiaques à d'autres cultures et d'autres religions,The Waste Land est devenu un phare de la littérature moderne dont certaines phrases sont entrées dans l'anglais courant :April is the cruellest month — « Avril est le mois le plus cruel » ;I will show you fear in a handful of dust — « Je vais vous montrer la peur en une poignée de poussières » ; ouShantih shantih shantih.
La période qui suit sa conversion est, assez naturellement, religieuse, mais s'attache aussi à l'héritage britannique et à ses valeurs. En1928, T.S. Eliot résume son sentiment dans la préface de son livreFor Lancelot Andrewes :« Le point de vue général peut être décrit commeclassique dans sa forme,royaliste dans ses idées et anglo-catholique [sic] dans ses convictions. » Cette période voit la publication duMercredi des cendres – Ash Wednesday, duVoyage des mages – The Journey of the Magi et desQuatre Quatuors – Four Quartets, qu'Eliot considérait comme son chef-d'œuvre et qui est basé sur lesquatre éléments et sur quatre aspects du temps : théologique, historique, physique et humain. LesQuatre Quatuors, écrits de 1935 à 1944, le signalent à l'attention des jurés duprix Nobel de littérature, lequel lui sera décerné en1948[12].
Meurtre dans la cathédrale raconte la mort deThomas Becket, Eliot raconte qu'il a été influencé, entre autres, par les œuvres du prêcheur Lancelot Andrewes. Cette œuvre a été créée en France et mise en scène parJean Vilar en 1945 authéâtre du Vieux-Colombier à Paris, puis aufestival d'Avignon. On a aussi pu en voir une version télévisée en 1967 (en noir et blanc), avecAlain Cuny dans le rôle principal.
Eliot est choisi pour faire partie du comité pour une nouvelle traduction de laBible enanglais moderne.
En 1930, il publie la traduction anglaise du poème Anabase de Saint John Perse, agrémentée d'une préface (Londres, Faber & Faber Ltd).
En1939, il publie un livre de poésie pour enfants,Old Possum's Book of Practical Cats qui, après sa mort, fut utilisé dans lacomédie musicale à succès,Cats d'Andrew Lloyd Webber.
Eliot est cité dans un épisode (L'Expérience Lazarus) de la série SFDoctor Who : « C'est ainsi que prend fin le monde, pas dans une explosion mais dans un gémissement ».
Eliot est cité dans l'épisode 18 de la saison 5 de la sérieThe Big Bang Theory : « C'est ainsi que prend fin le monde, pas avec une explosion mais avec un neveu».
Eliot est cité au début de la série "Le Fléau" tiré du roman de Stephen King réalisée en 1994 avec Gary Sinise
Dans les filmsA love song for Bobby Long etIO, respectivementJohn Travolta etMargaret Qualley citent T.S. Eliot : « Jamais nous ne cesserons notre exploration et le terme de notre quête sera d'arriver à l'endroit que nous avons quitté et de le percevoir tel qu'il est. »
Le compositeur Igor Stravinsky a écrit en 1965 unIntroitus à la mémoire de T.S. Eliot.
Le groupe demetal progressif françaisHord rend très largement hommage au poète dans ses concepts albums,The Waste Land (2010) etThe Book of Eliot ().
La lettreencycliqueLumen fidei, du, cite un poème d'Eliot dans lequel lafoi est mise en relation avec l'existence d'une société éduquée :« Avez-vous peut-être besoin qu'on vous dise que même ces modestes succès / qui vous permettent d'être fiers d'une société éduquée / survivront difficilement à la foi à laquelle ils doivent leur signification[13]. »
Lors d'une scène deIt Follows deDavid Robert Mitchell (2014), une professeure de littérature lit à voix haute le poèmeThe Love Song of J. Alfred Prufrock. Le passage cité est une méditation sur la mort imminente, ce qui pourrait faire écho au danger se rapprochant de Jay, l'héroïne du film d'horreur.
à titre posthume, deuxTony Awards (1983) pour son recueil de poèmesOld Possum's Book of Practical Cats, utilisé comme base de scénario dans lacomédie musicaleCats
(en)Autobiographie sur le site de lafondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — leNobel Lecture — qui détaille ses apports)