LeSystème universitaire de documentation, en abrégéSudoc est uncatalogue collectif alimenté par l'ensemble desbibliothèques universitaires françaises et de nombreux établissements documentaires de recherche. Il recense les documents en leur possession afin de permettre aux usagers d'effectuer des bibliographies, de localiser des ouvrages pour le cas échéant, effectuer des demandes de prêt entre bibliothèques (PEB).
Entre et[1], la sous-direction des bibliothèques (ministère de l'Enseignement Supérieur) produit un schéma directeur informatique du réseau des bibliothèques universitaires[2], dont la mise en œuvre opérationnelle débute en 1995. C'est l'Abes, créée en 1994 à cette fin, qui est chargée de la maîtrise d'ouvrage du projet[3], le CNUSC - qui devient leCINES en 1999 - étant chargé de l'exploitation matérielle[1].
Le marché initial s'étale sur la période 1997-2003[4].
Sibil-France[N 1] - utilisé à l'origine en Suisse, le réseau français est apparu en 1983-1984[6]. Au moment de l'intégration dans le Sudoc, 1,6 million de notices produites dans des formats divers (Intermarc, Unimarc et Usmarc) ont été intégrées ;
Auroc (OCLC) - catalogage au format USMarc.
Dès 1991, les notices disponibles dans ces trois entrepôts de données (hormis celles décrivant les périodiques) avaient été rassemblés dans un catalogue collectif : le Pancatalogue[1]. À la différence de ce qui deviendra le Sudoc, le Pancatalogue constituait une fusion de données produites mais pas un instrument de catalogage. À l'époque, aucun instrument de catalogage ne permettait de traiter un tel volume de données[7].
Le périmètre initial du projet Sudoc intégrait également :
le catalogue du CCN-PS : catalogue collectif national des publications en série ;
Téléthèses : base de signalement des thèses lancée en 1983 et intégrée au Sudoc dès 1999[8] ;
En 1995, un cahier des charges est rédigé afin de définir les fonctionnalités attendues, à savoir un catalogue unique contenant tous types de documents, associé à un réseau de catalogage et de fourniture de documents[1].
Sur la base de ce cahier des charges, un appel d'offres sur performances est lancé, marché que remportera la société néerlandaise PICA[N 2] (Project Integrated Catalog Automation), partageant la maîtrise d'œuvre avec la sociétéBull[1].
En, sept sites pilotes (Grenoble 2 et 3, Le Mans, Lille 3, Lyon 2, Nice, Perpignan et Rennes 2[10]) sont choisis parmi 27 candidats. À partir d', ces établissements travailleront avec les équipes de l'Abes et du prestataire[11]. Cette expérimentation s'achève en par une réunion des coordinateurs des sites pilotes, des représentants de l'Abes, de Pica-Bull, du CINES et des réseaux de catalogage de monographies[10]. À cette date, la base contient 5 085 405 références[10].
Le déploiement se fera en plusieurs phases, en fonction du réseau de catalogage des établissements[1] :
BN-Opale (janvier à) ;
SIBIL (mars à) ;
AUROC-OCLC ( à).
Ces opérations se termineront par le chargement d'établissements « hors sources » ( à).
À la suite de ce premier déploiement achevé en, le réseau Sudoc est constitué de 113 établissements, soit environ 700 bibliothèques et près de 2 000 postes professionnels déployés[12]. Au, un nouveau cercle d'une trentaine d'établissements rejoindra le réseau portant le nombre de participants à 140 établissements, soit 918 bibliothèques[13]. L'extension du réseau continuera d'année en année (23 nouveaux en 2005[14], 6 en 2007[15], 8 en 2012[16]…).
En 2020, le réseau Sudoc est composé de 163 établissements documentaires – en tant que « structures administratives signataires d’une convention de participation » – ce qui représente 1 536 bibliothèques[17].
Le 24 septembre 2025, l'Abes publie le marché pour le renouvellement du système de gestion des métadonnées (dont le SUDOC, mais aussi le référentiel autorités IdRef et la base de connaissances de ressources électroniques BACON)[18].
Le catalogue Sudoc a ouvert au public le avec 3,5 millions de notices[19].
Ce lancement officiel - acté par l'arrêté du portant création du site « sudoc.abes.fr »[20] :« La finalité principale de ce site est la mise à disposition gratuite du catalogue collectif de tous les types de documents détenus par les bibliothèques françaises de l'enseignement supérieur avec leur localisation ».
Quelques mois après cette ouverture, le Sudoc enregistrait 1 600 connexions par jour. En 2001, 1 113 065 connexions seront enregistrées[21]. En 2015, 1,9 million de connexions ont été enregistrées.
Évolution du nombre de notices bibliographiques (courbe bleue) et notices d'autorités (courbe orange).
En, le catalogue Sudoc public donne accès à :
plus de 15 millions denotices bibliographiques (monographies, thèses, périodiques et autres types de documents) ;
environ 41 millions d'exemplaires, localisés[22] dans les bibliothèques membres des réseaux Sudoc ou Sudoc-PS ;
plus de 3 millions de notices d'autorités ;
un répertoire des bibliothèques décrivant environ 3 500 bibliothèques (coordonnées, collections notables, services…).
Les statistiques relatives à l'utilisation des catalogues et à la production de données dans le Sudoc par les réseaux Sudoc, Sudoc-PS et Supeb[23] sont effectuées via l'outil de pilotage Webstats.
À l'origine, l'encodage des caractères était effectué dans un format propriétaire, posant problème aux bibliothèques pour la description des fonds en écriture non latines. Depuis 2005, le système permet l'encodage en caractères Unicode (UTF-8)[24].
En complément de l'interface publique conçue pour écran d'ordinateur, une version mobile destinée aux téléphones et tablettes, développée dans le cadre d'une coopération entre l'Abes et l'université numérique Paris Île-de-France (UNPIdF), a été disponible entre et[25].
À l'exception des données provenant d'ISSN International, les données du catalogue Sudoc, placées sous licence Etalab, sont réutilisables. Elles sont accessibles librement :
: signature d'un accord de licence avec Google. Les données du Sudoc alimentant les résultats deGoogle Scholar, elles sont visibles via l'interface de Google Scholar en[27] ;
2009 : sous réserve d'une adhésion des établissements à OCLC, les données des établissements du réseau Sudoc visibles via le catalogue mondialWorldcat[28].
Bien que leformat Unimarc soit le format retenu pour le catalogage dans le Sudoc, les données sont accessibles dans plusieurs formats pour répondre aux besoins locaux.
Elles sont également accessibles en MarcXML, différents webservices permettant l'exploitation des données de la base miroir du Sudoc enXML.
Une exposition des données Sudoc enRDF[30] a été mise au point en 2011.
Depuis 2012, l'Abes copilote avec la BnF le programme « Transition Bibliographique »[31], visant à exploiter au mieux les données bibliographiques sur leweb des données.
Le réseau Sudoc fonctionne selon deux niveaux : la base centrale Sudoc et les systèmes locaux.
Au sein des bibliothèques membres du réseau, les catalogueurs produisent des données dans la base centrale à l'aide du logiciel de catalogage WinIBW. À intervalles réguliers, les données produites sont envoyées aux établissements pour intégration dans leurSIGB local.
Ces transferts fonctionnent avec une quinzaine de SIGB provenant de 11 prestataires différents. Lors de la mise en place du Sudoc, les fournisseurs de SIGB ont développé des routines génériques pour adapter les systèmes aux spécificités des différents sites pilotes.
Les membres du réseau peuvent recevoir leurs notices aux formats Unimarc ou Marc 21, encodées enUTF-8 ouISO 5426[32].
Chaque bibliothèque membre du réseau peut gérer ses exemplaires et localisations à l'aide du client WinIBW. Mais face à la complexité de l'outil et afin de faciliter l'édition des exemplaires, l'ABES a annoncé en 2012 une interface web permettant de créer, modifier et supprimer les exemplaires : « Colodus »[33]. Dans un premier temps destiné aux membres du réseau Sudoc-PS, l'outil est ouvert à l'ensemble des professionnels du réseau en septembre 2013[34].
L'Abes dispose de précieux relais dans le réseau d'établissements documentaires qu'il anime : les coordinateurs, secondés par des correspondants catalogage, des correspondants autorité et des formateurs relais[35]. Les opérations de catalogage effectuées dans le Sudoc se répartissent en 15-20 % de création et 80-85 % de localisations[36].
Les correspondants du réseau échangent via différentes listes de discussion[37], disposent d'une offre de formation importante (en présentiel et à distance), sont tenus informés des évolutions (des métadonnées bibliographiques et des applications) et sont régulièrement invités à participer aux groupes de travail, des enquêtes ou des dispositifs Qualité.
Chaque année, sont organisées les Journées Abes, journées d'étude et de rencontres professionnelles permettant de faire le point sur les actualités et les évolutions du métier.
Complémentaire du réseau Sudoc, le réseau Sudoc-PS (publications en série) possède un rayon d'action plus large. Créé en 2002, le réseau Sudoc-PS se situe dans la continuité du réseau de CCN-PS - catalogage collectif national des publications en série. De ce fait, près de 2 000 bibliothèques non universitaires[38] s'ajoutent aux établissements d'enseignement supérieur. Le réseau Sudoc-PS est structuré autour d'une trentaine de centres régionaux (CR)[39] :
22 localisés en province avec une couverture régionale ;
10 localisés en Île-de-France et ayant une couverture thématique ;
Depuis 2015, avec la mise en production du référentiel IdRef[40], les notices d'autorité Sudoc sont produites à partir d'autres applications de signalement documentaire (STAR et Calames) gérées par l'Abes. Ces données ouvertes sont partagées avec différentes infrastructures de valorisation de la recherche à l'échelle nationale (ORI-OAI, HAL…) ou internationale (ORCID,…).
Le Sudoc prend en charge les opérations deprêt entre bibliothèques (PEB). Ces opérations, informatisées depuis 1987[1], sont gérées par le module Supeb intégré à WinIBW. Supeb désignant à la fois l'outil et le réseau de bibliothèques utilisant cet outil[41].
Depuis 2007, une baisse continue des transactions de PEB est observée : d'environ 215 000 demandes émises en 2007, 135 000 en 2013 à moins de 75 000 en 2017[42],[43].
Le[44], l'Abes ouvrait le portail « Sudoc ». Développé par la société Archimed[45], le portail « Sudoc » permettait d'effectuer des recherches fédérées interrogeant simultanément les données des catalogues Sudoc et BnF ainsi que diversesbases de données bibliographiques et en texte intégral. Le portail « Sudoc » proposait également des contenus issus de moissonnagesOAI-PMH (Persée, TEL…) ainsi que des contenus « externes » accédés en temps réel via les protocoles de typeZ39.50,SRU/SRW ou viaWeb services (Bibliothèque du Congrès,ScienceDirect…)[46].
À la suite du constat d'un relatif insuccès auprès des établissements des réseaux, une décision du Conseil d'Administration du a acté la fermeture de la plateforme au[47].