Ne doit pas être confondu avecSymboles Adinkra (physique).
LesAdinkra sont dessymboles originaires duGhana qui représentent des concepts ou desaphorismes. Ils ont été créés à l'origine par les peuplesAkan.
Les Adinkra sont largement utilisés sur lestissus, enpoterie, ensculpture sur bois et dans leslogos. Ils sont souvent incorporés dans les murs ou d'autres pièces architecturales. Lesadinkra sont généralement produits via lagravure sur bois ou lasérigraphie. Ils peuvent être utilisés pour communiquer des messages liés à la vie privée d'une personne ou de ceux qui l'entourent. Les symboles adinkra apparaissent sur certainspoids-or Akan traditionnels, ainsi que gravés sur destabourets à usage domestique ourituel. Le tourisme a entraîné de nouveaux usages des Adinkra, sur des objets comme les t-shirts ou les bijoux. Ils sont également une inspiration fréquente pour lestatouages[1].
Ces symboles ont une fonction décorative, mais représentent également des images porteuses de messages liés à la sagesse traditionnelle, à des aspects de la vie ou de l'environnement. Il existe de nombreux symboles différents, chacun lié à une signification spécifique voire à unproverbe. Selon les mots du philosophe ghanéenKwame Anthony Appiah, ils étaient un moyen de « soutenir la transmission d'un ensemble complexe et nuancé de pratiques et de croyances »[2].
Les symboles Adinkra sont parfois considérés comme une forme d'écriture, réfutant l'idée que les peuples africains ne possédaient pas de système d'écriture avant leurs contacts avec les Européens[3].
Les symboles Adinkra ont été originellement créés par lesAbrons de la région deGyaman (en actuelleCôte d'Ivoire), un peupleAkan de la Côte d’Ivoire et duGhana. Selon des sources divergentes, ces symboles dateraient du début duXVIIIe siècle ou du début duXIXe siècle[3]. Le roi du Gyaman Nana Kwadwo Agyemang Adinkra, régnant vers 1818, aurait créé ces symboles et leur aurait donné son nom[3],[4],[5]. D'autres sources citent la date de 1701[3].
Il est cependant certain que les symboles Adinkra sont alors d'un usage largement répandu chez lesAbrons, aussi bien sur la poterie, les tabourets, que sur les vêtements royaux. Leur usage se propage ensuite aux populationsAshantis et à d'autres royaumesAkan au gré des conquêtes militaires. La légende veut en effet que les artisans abrons qui concevaient ces vêtements pour les rois aient été forcés, à la défaite de leur royaume, d'enseigner leur art aux Ashantis[3]. Cela aurait notamment été le cas du fils aîné du roi, Apau, qui était réputé très doué dans l'art des Adinkra. Les sources orales soutiennent l'hypothèse selon laquelle Adinkra Apau aurait enseigné le procédé de fabrication à un homme nommé Kwaku Dwaku dans une ville proche deKumasi[1],[6],[7]. Avec le temps, tous les peuples Akan, notamment lesFanti, lesAkuapem et lesAkyems, se sont approprié les symboles Adinkra pour en faire une part intégrante de leur culture.
Traditionnellement, les motifs sont créés à l'aide detampons creusés dans descalebasses et d'une teinture végétale[3]. Les tampons en calebasse mesurent 5 à 8cm2, comportent une poignée au dos, et le tampon lui-même est légèrement incurvé de sorte que la teinture puisse être appliquée en un mouvement de bascule. L'impression se fait à la main sur du tissu en coton brut naturel tissé à la main. Les motifs sont appliqués en rouge, brun ou noir selon l'occasion et le statut de la personne portant le vêtement.
Le pigment sombreaduro, utilisé pour l'impression au tampon et fabriqué à Ntonso, est obtenu à partir de l'écorce interne et des racines de l'arbrebridelia qui sont trempées dans l'eau, broyées et bouillies au feu de bois[8]. Une fois la couleur sombre libérée, le mélange est filtré, puis bouilli encore pendant plusieurs heures jusqu'à épaissir.
De nos jours, les tissus et vêtements Adinkra sont fréquemment produits en masse et sur des tissus de couleurs plus vives[1]. Cependant le village de Ntɔnso, au Ghana, à 20km au nord de la ville deKumasi, reste un centre de production traditionnel de tissu adinkra[9]. La Côte d'Ivoire est également un producteur important.
Les vêtements Adinkra étaient traditionnellement portés par les membres des familles royales et les guides spirituels à l'occasion des funérailles et d'autres occasions rares. Encore aujourd'hui, il s'utilise principalement pour les occasions spéciales[9].
Le plus ancien tissu adinkra connu comportait quinze symboles différents, notamment desnsroma (étoiles),dono ntoasuo (doubles tambours Dono) et des diamants. Il est aujourd'hui conservé auBritish Museum.
Le deuxième vêtement adinkra le plus ancien fut envoyé depuis le fort deSaint-Georges-de-la-Mine aucabinet de curiosités royal deLa Haye à la suite d'une demande du majorF. Last, nommé gouverneur temporaire de laCôte-de-l'Or néerlandaise. Il avait requis l'envoi de la part du plus grand chefFanti de la région à l'attention du roiGuillaume 1er des Pays-Bas, ce qui explique la présence desarmoiries des Pays-Bas en son centre. Le reste des motifs est typique d'Adinkra anciens. Cette pièce est exposée auMusée d'ethnologie de Leyde[10].
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