Susan Meiselas fait ses études secondaires à Woodmere,New York, puis obtient un Master of Arts à l'université Harvard[2].
Sa première série photographique est un reportage sur lesstrip-teaseuses dans les foires de laNouvelle Angleterre, alors qu'elle enseigne la photographie dans des écoles publiques deNew York. À l'époque, aucun titre de presse ne souhaite publier ses clichés. Susan Meiselas publie tout de même son travail sous la forme de l'ouvrageCarnival Strippers,Strip-tease forain en1976[3].
La même année, elle rencontre le photographe françaisGilles Peress et rejoint l'agenceMagnum Photos à New York, afin de se consacrer entièrement à la pratique duphotojournalisme. En parallèle de ses commandes professionnelles, la photographe développe ses projets personnels[4].
Après s'être attachée auxeffeuilleuses de la Nouvelle-Angleterre, la photographe s'éprend de Roe, Jojo, Carol, Lisa, Dee, Frankie et Julia. Pendant deux ans, elle suit le quotidien de cette bande de jeunes filles du quartier deLittle Italy à New York. Ce reportage donne vie à la sériePrince Street Girls[5].
Dès1978, Susan Meiselas s'intéresseaux Sandinistes qui commencent alors à s'organiser face à la dictature duNicaragua. Elle part seule sans parler un seul mot d'espagnol. Elle est particulièrement connue pour ses reportages sur la révolution et sur les questions relatives auxdroits de l'homme enAmérique Latine. En1979, elle réalise l'une de ses photographies les plus célèbres, l'image d'un révolutionnaire aux faux airs du Che Guevara, un cocktail Molotov à la main prêt à être lancé depuis une barricade. Le livreNicaragua édité en1981, devient l'un des premiers ouvrages de photographies de guerre en couleur[5],[6].
Au début desannées 1990, un ami réalisateur,Nick Broomfield, lui présente le Pandora's Box, club de strip-tease auquel il souhaite consacrer un documentaire pour la chaîneHBO. Fascinée par la théâtralité du lieu, la photographe renoue avec ses premiers amours, en utilisant désormais la couleur[7]. Un temps interrompu par son travail de photo-reporter, le projet est édité sous lePandora's Box de Susan Meiselas chez Trebruk Éditeur en2001[8].
En1997, Susan Meiselas réalise un travail de reconstitution par l'image de l'histoire et de l'identité du peupleKurde en associant ses propres photos à des photos anciennes, des coupures de presse et des témoignages glanés au cours de ses voyages dans la région. De ses voyages auMoyen-Orient naît le recueil collaboratifKurdistan : In the Shadow of History[5].
En2018, une grande rétrospectiveSusan Meiselas : Mediations, prend place au musée duJeu de Paume àParis[9],[10].