| Club soutenu | RC Strasbourg Alsace |
|---|---|
| Stade principal | Stade de la Meinau (32 000 places) |
| Principaux groupes | Ultra Boys 90 Kop ciel et blanc Fédération de supporters du RCS Racing Girls |
| Meilleure affluence moyenne | 25 213 spectateurs par match en2018-2019 |
|---|---|
| Meilleure affluence en un match | 39 033 spectateurs contre l'Olympique de Marseille en 1985 |
| National 1 | 27 820 spectateurs contre l'US Colomiers en2015 |
|---|---|
| National 2 | 20 044 spectateurs contre leFC Mulhouse en2013 |
| National 3 | 10 883 spectateurs contre leSC Schiltigheim en2012 |
| National 1 (moyenne) | 15 916 spectateurs / match en2015-2016 |
| National 2 (moyenne) | 8 421 spectateurs / match en2012-2013 |
| National 3 (moyenne) | 6 410 spectateurs / match en2011-2012 |
Dernière mise à jour : 22 janvier 2021.
Lessupporters du Racing Club de Strasbourg Alsace encouragent et soutiennent le club defootballfrançais duRC Strasbourg. Le Racing Club de Strasbourg est le seul club de football professionnel d'Alsace et compte plusieurs associations desupporters. Son titre dechampion de France, ses victoires encoupe de France et encoupe de la Ligue ainsi que ses parcours européens lui confèrent une notoriété internationale. En Alsace, leRCS est pour beaucoup de supporters considéré comme une institution.
Du fait de la proximité avec l'Allemagne, et leur culture du supporteurisme, les supporters duRacing sont connus en France et en Europe pour leur ferveur, fidélité et leur attachement aux valeurs alsaciennes. Ils sont présents en particulier quand le club est relégué au niveau amateur, à la suite d'uneliquidation judiciaire, de 2011 à 2016, et établissent durant cette période plusieurs records d'affluence dans les divisions nationales.
Une cultureultra émerge dans lesannées 1990, ce qui apporte une animation particulière dans le stade qui se traduit par des chants,tifos, animations et mentalités propres. La population dans lestade de la Meinau se diversifie à compter de2011 pour laisser place, en plus desultras, à une population plus familiale. Des conflits ont eu lieu dans lesannées 2000 avec la direction du club, jusque dans lesannées 2010. Depuis2012, il y a un lien étroit entre les supporters et le club et la fidélité du public est devenue une caractéristique.
Les supporters du club entretiennent plusieurs rivalités, en particulier avec leFC Metz, pour lederby de l'Est et avec leFC Mulhouse pour lederby alsacien. Ils entretiennent des amitiés avec les clubs allemands duKarlsruher SC etBerlin BSC.
Le club est fondé en1906, au moment où le football venu d'Angleterre prend son essor àStrasbourg, à l'époque capitale de l'Alsace-Lorraine au sein de l'Empire allemand. Il s'agit d'une équipe scolaire qui se transforme en club libre en1909 et participe à son premier championnat cette année-là[A 1],[1]. Dans ces premières années, les sportifs se montrent souvent réticents à jouer en public, par crainte que la foule massée sur les bords du terrain ne comprenne toutes les règles, enjeux et valeurs de leur sport[B 1]. En1914, le club s'installe sur le terrain du jardin Haemmerlé, lieu du futurstade de la Meinau[2].
Le premier grand événement sportif lié au Racing remonte à la réception duRed Star AC en match amical le[B 2]. Dans l'euphorie durattachement de l'Alsace à la France, la visite de la meilleure équipe du moment attire 2 500 spectateurs, pour la plupart descurieux et des promeneurs du jardin Haemmerlé[B 2]. Malgré la défaite 4-1 duRC Strasbourg, le club bénéficie grâce à ce match d'une notoriété nouvelle auprès des Strasbourgeois[B 3].
La première tribune, construite en bois, commence à se remplir lors des matchs à partir de 1921, et devient lestade de la Meinau[E 1],[3]. Ces premiers travaux sont accompagnés d'un fort engouement. Le, 4 000 personnes assistent au derby opposant le RCS à l'AS Strasbourg, club qui sera son principal rival pendant toute la période d'entre-guerre[A 2]. En1924, après que le club remporte son deuxième titre de champion d'Alsace en battant leFC Mulhouse 7-1, une foule considérable attend les joueurs à lagare de Strasbourg pour un« retour triomphal », le premier de l'histoire du club[A 2].
En1930, le stade se dote d'une deuxième tribune en bois proposant des places debout[3]. Latribune Nord et laStehtribune, construites respectivement en 1921 et 1930, permettent au stade de la Meinau de pouvoir accueillir jusqu'à 18 000 spectateurs. Le 10 juin1933, le Racing devient club professionnel. Quelques mois plus tard, la première montée enDivision 1 après des matchs de barrage contre Mulhouse etSaint-Étienne crée un engouement réel pour les saisons à venir[E 2].

Après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne enjuillet 1940 et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lesderbys contre le rival duRed Star Strasbourg, passé sous le contrôle de laSchutzstaffel (SS) et renomméSportgemeinschaft der SS, prennent des allures de« combat patriotique »[4]. Ces rencontres réunissent quelque 15 000 spectateurs enthousiastes et symbolisent l'affrontement contre l'occupant allemand et les collaborateurs.
Le Racing, alors renomméRasensportclub Straßburg du fait de la politique degermanisation, incarne la« résistance passive »[5] et les spectateurs sont acquis à sa cause[4]. Les Nazis n'hésitent pas à envoyer aucamp de Schirmeck les spectateurs surexcités et à mobiliser de force les joueurs chantant des chants français[5]. Les quelques joueurs qui endossent alors le maillotSS sont haïs par la population. Parmi ceux-ci,Fritz Keller est par exemple sifflé pendant 90 minutes par le public strasbourgeois lors de son premier match pour son nouveau club contre le RCS[6].
Le conseil municipal deStrasbourg décide à la fin desannées 1940 de rénover le stade[7]. Une nouvelle tribune d'honneur couverte enbéton armé de 2 500 places et des nouveaux gradins sont construits, la capacité totale atteint le nombre de 30 000 spectateurs. La toiture de la nouvelle tribune repose sur quatre poteaux. Les gradins d'une forme semi-circulaire se trouvent derrière les buts et permettent de relier la tribune d'honneur à la tribune opposée. Une tribune est également destinée aux journalistes. L'agrandissement du stade est devenu nécessaire car certains supporters regardaient le match depuis les immeubles proches[8]. Le béton des gradins et de la nouvelle tribune ancre durablement l’enceinte dans le quartier.
Certains supporters se rappellent que« 30 000 personnes pouvaient assister aux rencontres. Les gens se déplaçaient en masse. On se pressait, c’était extraordinaire »[8].
Quand le RCS remporte sa premièreCoupe de France, en1951, les joueurs sont fêtés par une foule en liesse pour leur retour enAlsace[E 3] de 50 000 à 100 000 personnes selon les sources[9].
La première grande affluence dans ce nouveau stade est la rencontre deDivision 2 1952-1953 contre leToulouse Football Club. La rencontre, suivie par 26 740 spectateurs[10], est importante pour la promotion en Division Nationale[11] et oppose les deux premiers au classement[12],[13].
En 1959, 27 807 spectateurs[14] se déplacent à laMeinau, où les installations de l’éclairage artificiel sont inaugurées, pour la réception duStade de Reims. Dans lesannées 1960, l'affluence maximum atteint 28 914 personnes pour le match deCoupe des villes de foires 1964-1965 contreManchester United. LaCoupe de France revient àStrasbourg en1966, quinze ans après. Certains supporters se rappellent ce match particulier[8].
L'après-guerre est une période où le RC Strasbourg évolue principalement en première division, et permet au club de se stabiliser dans l'élite. Malgré cela, l'affluence moyenne ne dépasse jamais les 15 000 spectateurs, en raison des prix élevés[15]. Cependant, selon certains supporters, la pression mise par le public sur les joueurs les forcent à donner le maximum pour le club[15].
En 1978, la municipalité de Strasbourg décide de reconstruire le stade dans le cadre duChampionnat d'Europe de football 1984 organisé enFrance[16]. Les tribunes sont démolies et reconstruites une à une pendant cinq ans jusqu'en 1984. Le virage Ouest est fermé pour cause de travaux, la capacité du stade est limitée à 29 500 places pour la fin desaison 1978-1979.
Le Racing, alors premier de Division 1, reçoit leParis Saint-Germain lors de l'avant-dernière journée de championnat. Sous la pression de spectateurs sans billets, les grilles du stade sont ouvertes et 5 000 d'entre eux s'engouffrent dans le stade. Dans les gradins c'est la cohue et certains spectateurs suivent la rencontre depuis les échafaudages du chantier, accrochés aux pylônes d'éclairage ou sur la toiture du stade. Strasbourg s'impose 3-0 dans une« incroyable ambiance »[17].
C'est cette même saison que les Alsaciens deviennent pour la première fois de leur histoirechampions de France. Invaincu austade de la Meinau, leRacing Club de Strasbourg atteint l'acmé de ses résultats sportifs, ce qui se traduit par desrecords d'affluence à domicile. Cettesaison 1978-1979 du Racing reste dans les mémoires collectives[8], car elle correspond à une référence en termes de palmarès en France. Des affluences de plus de 30 000 spectateurs sont ainsi enregistrées au cours desannées 1970[10]. Environ 100 000 supporters selon Gilbert Gress accueillent les joueurs à la suite du titre, dans les rues de Strasbourg[18].
L'affluence moyenne du club à domicile est de 21 086 spectateurs[19]. Il s'agit de la plus grande affluence du championnat, devant l'Association sportive de Saint-Étienne et leParis Saint-Germain qui sont suivis à domicile par une moyenne de 20 798 et 18 590 spectateurs respectivement[20]. À l'extérieur, le Racing est le deuxième club le plus suivi du championnat avec 18 148 spectateurs[21] derrière Saint-Étienne, qui rassemble 22 243 spectateurs en moyenne loin de ses bases[22].
Le record d'affluence de la saison à domicile du RCS est réalisé avec la réception de l'AS Saint-Étienne, puisque près de 36 000 spectateurs[19] assistent à la rencontre alors que 20 000 personnes n'ont pas pu obtenir de billets[23].
EnCoupe de France, le Racing joue ses trois derniers matchs à domicile contre leSEC Bastia, leFC Gueugnon et l'AJ Auxerre devant respectivement 17 000, 11 993 et 19 043 spectateurs. Les rencontres deCoupe UEFA attirent plus de monde à laMeinau puisque respectivement 26 500, 30 000 et 25 000 spectateurs assistent aux rencontres internationales contre l'IF Elfsborg, l'Hibernian FC et leMSV Duisbourg[19].
Le club prend part à laCoupe des clubs champions 1979-1980 et atteint les quarts de finale. Opposé à l'Ajax Amsterdam, le Racing obtient le nul à la Meinau (0-0)[24] avant de s'incliner lourdement au retour (4-0)[25] et de quitter la compétition.
Au milieu desannées 1980, l'apparition d'un« hooliganisme à la française » touche les grandes villes de France, dont Strasbourg[C 1]. Contrairement aux clubs du sud du pays comme l'OGC Nice ou l'Olympique de Marseille, cette évolution n'engendre pas directement à Strasbourg le développement de groupesultras[C 1].
De profonds désaccords opposent en1980 l'entraîneurGilbert Gress au présidentAndré Bord. La décision de limoger l'entraîneur s'ébruite avant la réception du champion en titre, leFC Nantes, le 23 septembre. Les spectateurs lancent alors des slogans hostiles au président pendant tout le match. À la fin de la rencontre, l'ambiance se détériore très vite. Le stade est mis à sac, un incendie se déclare dans les tribunes et lesCRS chargent les supporters, occasionnant de nombreux blessés[26].Gilbert Gress, lui, est porté par la foule[27],[28],[29],[30].
Le Racing est relégué en Division 2 en 1986, et réalise l'affluence la plus faible de son histoire. Il s'agit de la seule et unique année où l'affluence est inférieure aux 5 000 spectateurs présents austade de la Meinau.
La présence durant trois saisons consécutives en seconde division marque de faibles affluences jusqu'en 1992.
Le Racing retrouve la première division en 1992 après un match de barrage contre leStade rennais remporté 4 buts à 1[31] devant près de 40 000 spectateurs[32]. Ce match reste pour beaucoup de supporters du Racing un événement majeur[33], qui a laissé de profonds souvenirs aux supporters[34],[35],[36] ou même comme une« référence ultime »[D 1],[18] avec un envahissement de pelouse qui débute dès le coup de sifflet final.Pierre Ménès se demande en 2016« comment oublier ce match de la montée contre Rennes avecGilbert Gress ? »[37].
C'est durant les années 1990 que les supporters strasbourgeois sont les plus nombreux austade de la Meinau, et que plusieurs associations, toujours en activité, voient le jour, telles que lesUltra Boys 90 et leKop ciel et blanc.
Une culture des grands déplacements à l'extérieur est également née à partir de 1991-1992. Lors du derby àMulhouse ils étaient plus de 5 000 strasbourgeois austade de l'Ill, qu'ils ont abîmé[38],[39]. Lors de cette saison, ils sont 250 à se rendre à Bordeaux. Ils ont été accueillis au stade par une banderole qui indiquaitWilkommen in Frankreich (Bienvenue en France), ce qui crée de la tension. À la fin de la rencontre, les Bordelais lancent des pavés sur les bus, brisant quelques vitres. Ces événements créent une rivalité contre les Bordelais[40].
En 1995, une place en finale de laCoupe de France permet au club de prendre part à laCoupe UEFA. LeMilan AC barre la route du Racing en seizièmes de finale de laC3 1995-1996[41]. Un tel niveau à Strasbourg rend l'attraction pour ce match très particulière. Marc Keller, joueur du club s'attend à de fortes sensations[42]. Deux ans plus tard, Strasbourg élimine lesGlasgow Rangers puisLiverpool avant de tomber face à l'Inter Milan, malgré un succès 2-0 à domicile[43].
En 1997, la municipalité se retire du capital du club et cède ses parts au groupe américainInternational Management Group (IMG)[44].
En1998, alors que la victoire de l'équipe de France au mondial crée une tendance dans le pays et dynamise les abonnements de tous les stades, le Racing voit son nombre d'abonnés chuter en raison du mécontentement des supporters de la cession de leur club[45], malgré de bonnes affluences toute la saison, en particulier lors de la réception duPSG lors de la troisième journée dechampionnat[45].
En 1999, le public ne retient que les résultats sportifs désastreux, l'image d'un président plus souvent à Paris qu'en Alsace ainsi que les mauvaises relations de l'ancien entraîneurClaude Le Roy avec les médias locaux. Les revendications régionalistes et identitaires, très fortes en Alsace ont alors resurgi[46]. Le public devient connu en France pour son attachement aux joueurs locaux. Le joueurTeddy Bertin dit alors que« dans d'autres clubs, quand tu mouilles le maillot, il n'y a pas de problème, même quand tu viens de l'extérieur. Ici, c'est différent. Les gens souhaiteraient avoir une majorité d'Alsaciens dans l'équipe »[46]. Le club est alors relégable enDivision 2, et les supporters alsaciens sont convaincus que cela est lié aux américains qui possèdent le club, car« ils ne comprennent rien à l'Alsace »[47] et font un profond rejet de cette vente à des non-alsaciens[48].

En 2000,« la greffe du foot-business n'a pas pris »[46]. En effet, bon nombre de supporters et de personnalités locales déplorent le rachat du club par une société non alsacienne.Roland Weller, ancien président du club, déplore que« notre Racing n'est plus à nous. Il ne nous appartient plus », ce qui reflète l'opinion globale en Alsace[46],[48].
Les mauvais résultats du club n'aidant pas, plusieurs faits divers de banderoles, graffitis et cris racistes de la part de strasbourgeois sont relatés envers des joueurs d'origine africaine[49]. Le club porteplainte contre X en vue d'identifier et interdire l'accès au stade à ces supporters[50].
Les supporters du club sont présents le 25 mai2001 en nombre lors de la victoire en finale de laCoupe de France face à Amiens austade de France[51]. 20 000 alsaciens font le déplacement[D 2] mais l'ambiance n'est pas exceptionnelle lors de cet événement, la principale raison étant la relégation en Division 2, qui ne pousse pas les supporters à animer le stade[D 3] et le match d'un très faible niveau sportif[52]. La saison suivante marque le sommet de la défiance, et se traduit par des affluences catastrophiques. Les Ultra Boys adressent un message dès la reprise aux joueurs disant que« la coupe n'excuse rien, l'essentiel était le maintien »[53].
La saison 2003-2004 doit permettre au Racing de se stabiliser parmi l’élite nationale et de regagner les faveurs du public alsacien comme en témoignent les affluences. La saison suivante est marquée par la deuxième victoire du club enCoupe de la Ligue où environ 26 000 supporters se sont déplacés austade de France[54],[D 4]. Plus de 16 500 feuilles sont installées par les bénévoles des associations en vue de réaliser un tifo géant[D 4].
Cependant, dès2007, les résultats sportifs se détériorent.Jean-Marc Furlan, entraîneur lors de la descente enLigue 2 en 2007-2008, estime que les joueurs ont « l'habitude de lutter à la Meinau dans une ambiance très hostile »[55]. Les affluences ont été en chute libre entre 2008 et 2011. L'instabilité au sein de la présidence du club ont provoqué de la défiance de la part des supporters, qui ne partageaient pas les avis des dirigeants[56]. En 2010, le présidentJafar Hilali décide de la fermeture de la tribune dukop (quart de virage Nord-Ouest) pour trois matchs en raison des conflits permanents[57] et des insultes qui ont pu être proférées à son égard[58].
Le désintérêt pour le club a été grandissant au fur et à mesure de ses relégations. Lors de la saison 2007-2008 de Ligue 1, les résultats du club sont encourageants avec une place en milieu de classement aux deux tiers du championnat. Mais une succession de onze défaites le condamnent à un retour en Ligue 2. EnLigue 2, le club manque la remontée immédiate d'un point. À partir de cette saison, le désamour a été marqué encore plus profondément[58]. Puis, lors de lasaison 2009-2010, les performances sportives sont médiocres et l'équipe descend en championnat National, soit en troisième division, ce qui va mener le club à sa dissolution etliquidation judiciaire en 2011, avec une rétrogradation administrative du club au cinquième échelon français du football, pour la première fois de son histoire, leCFA 2.
Depuis le début du siècle, le caractère exigeant des supporters, en conflit permanent avec la direction du club aura provoqué au RC Strasbourg une instabilité unique à sa gouvernance, et une désertion progressive des tribunes.
Les supporters, ayant été de moins en moins nombreux jusqu'en 2009, s'unissent lors de laliquidation judiciaire du club en 2011. Ils reviennent austade de la Meinau au fur et à mesure des promotions successives de laCFA 2 en 2012 à laLigue 1 en 2017. Ils battent durant ces années plusieurs records d'affluence dans la division où le club évolue. PourMarc Keller, président du club, cette liquidation a« sans doute renforcé le lien entre l’équipe et le public »[59], et pour son frère,François Keller,« la plus grande richesse du Racing, ce sont ses supporters »[60]. Depuis larenaissance du club[note 1], les supporters entourent le Racing« de chaleur et de ferveur »[60], à tel point que le club doit en grande partie à ses fidèles son retour en 2016 dans le monde professionnel[60],[61],[62].
En 2011, alors que le club est en situation decessation de paiements, les supporters vont bénévolement nettoyer le stade de la Meinau, devenu par endroits insalubre. Ils y vont eux-mêmes, car il est nécessaire qu'il soit capable d’accueillir du public si des matchs veulent y être joués, la société d'exploitation du club étant en train d'être dissoute[63]. Le club doit repartirex nihilo sur le plan administratif. Lors du premier match de la saison, joué sur le terrain de l'US Forbach pour le compte de laCFA 2, joueurs et dirigeants locaux sont marqués de l'engouement autour du match[64]. Plusieurs dizaines de supporters viennent chanter[65] pour soutenir le RCS qui est à la plus faible division de son histoire. Certains expliquent que« la liquidation a permis de faire table rase de ce passé désastreux. Les rapports club-supporters sont devenus bien plus authentiques et humains »[64],[66].

Tout au long de cette période amateur, de 2011 à 2016, les supporters sont souvent félicités et reconnus[67] pour leur soutien qui a regagné les tribunes[68],[69]. Ils dépassent à plusieurs reprises une affluence de 25 000 spectateurs[70].
En raison de la demande de billets supérieure à la capacité du stade, le club fait une demande officielle à laFédération française de football lors de la rencontre contre l'US Colomiers le 14 mai 2014, en vue de pouvoir commercialiser les places du secteur visiteur[71]. L'attente autour de ce match est très forte, le Racing pourrait retourner dans le milieu professionnel à l'issue de la rencontre[72]. Malgré la victoire, le RCS reste une saison supplémentaire enNational 1.
En 2016, ils sont un millier à acclamer leur équipe sur le parvis de l'hôtel de ville deStrasbourg, au retour de leur équipe en provenance deBelfort, où ils sont officiellement promus endeuxième division[73]. Le kop strasbourgeois qui a historiquement été localisé dans le quart de virage Nord-Ouest est déplacé en tribune Ouest à l'occasion de cette promotion, en raison notamment de la capacité d'accueil devenue insuffisante[74].
La périodeamateur du club a permis au club de regagner la confiance et la motivation de ses supporters[65],[66]. Le journalLe Monde conclut que« pour les supporteurs strasbourgeois, la traversée du désert a été un retour aux sources du football »[75].
Depuis juin 2016, le Racing est redevenu un club professionnel puisqu'il est promu en Ligue 2. Dès les premiers matchs, les supporters sont nombreux à se rendre austade de la Meinau. Certains regrettent parfois l'amateurisme[76],[66],[77], en raison de la sécurité beaucoup plus accrue et la tension qui règne entre les instances et les supporters[64] avec le risque d'interdictions de déplacement qui peut frapper les divisions professionnelles[78]. Les Strasbourgeois n'écopent que d'une seule interdiction totale de déplacement dans tout leur parcours au niveau amateur, en raison desattentats du 13 novembre 2015, les interdictions de déplacement frappant tous les clubs français lors de l'attentat[79]. Lors du match Strasbourg-Tours, reporté en raison de gel, les supporters sont restés en tribune pour chanter et simuler un but, alors que personne n'était sur la pelouse[80],[81]. L'entraîneur de Strasbourg,Thierry Laurey, précise qu'« en voyant ça, les joueurs de Tours sont revenus faire des selfies devant la tribune, c'était beau de voir tous ces supporters s'éclater une demi-heure alors que le match était annulé. À part àLens, on ne voit ça nulle part »[60],[82].

En mai2017, la demande de billets est à nouveau telle que le club demande à laLFP l'autorisation de commercialiser les places du secteur visiteurs aux strasbourgeois. Certains d'entre eux attendent parfois plusieurs heures avant d'obtenir un billet pour ce dernier match de laLigue 2 2016-2017[83]. Lors de cette même saison, le Racing est premier du championnat trois journées avant la fin de la saison. Un match doit se jouer à Niort puis à domicile. Contre Niort, face à la forte demande du public, la ville deStrasbourg met en place un écran géant auRhénus. Un écran est installé auZénith pour le dernier match, car la Meinau est à guichets fermés trois semaines avant la rencontre[84] et les commerçants de la ville sont équipés de banderoles bleues et blanches[85].
Le club termine champion de France de Ligue 2 en 2017 et retrouve laLigue 1, quittée en2008, le 19 mai2017 dans une ambiance« digne de la Ligue des champions » et dans un stade« incandescent »[86],[87]. De nombreux médias[88] soulignent l'aspect primordial du public alsacien[89], fidèle[90],[91] et fervent[92],[93],[94],[95],[96],[97],[98],[99],[100],[101],[102],[103],[60], et qui a grandement aidé le Racing à retrouver la Ligue 1[104],[105]. La montée en première division, saluée nationalement et internationalement[106],[88], est célébréePlace Kléber àStrasbourg. Une foule d'environ 10 000 personnes[107],[92] vient acclamer l'équipe et le club, champions[108]. Selon le journalL'Équipe, c'est la quatrième fois qu'autant de monde est présent à Strasbourg pour fêter un événement, après1945, lors dela libération ;1979, lors de l'uniquetitre de champion de France du RCS ; et1998 lors de la victoire de l'équipe de France de football en finale de laCoupe du monde[86], preuve que ce moment était attendu[109]. La place Kléber est transformée pour l'occasion enfan zone, où les supporters chantent et utilisent des fumigènes[107] pour célébrer la direction, le staff technique et les joueurs, venus avec le trophée[73].
Le 13 juin2017, laLigue de football professionnel décerne le prix dechampion de France des tribunes deLigue 2 aux supporters du RCS. Ils terminent devantAmiens etLens, et ont été jugés sur quatre critères : la fidélité, les animations des clubs et des supporters, l’ambiance dans les stades et l’engagement sur les réseaux sociaux[110]. Les supporters remportent à nouveau ce championnat des tribunes, de Ligue 1, lors de lasaison 2018-2019, devant Lyon et Rennes, une saison après avoir été déjà sur le podium[111].

Le 2 décembre 2017, le RCSA est le premier club de lasaison 2017-2018, et le premier depuis sept mois à battre leParis Saint-Germain. Ce match au stade de la Meinau se déroule dans une ambiance« bouillante » malgré les températures négatives à Strasbourg[112]. L'ambiance ce soir-là[113],[18] est saluée par la presse internationale[114], qui découvre la Meinau[115], ainsi que par la Ligue de football professionnel, qui n'a pas pour habitude de féliciter les supporters[116],[117]. La presse a parlé de véritable exploit de Strasbourg, tant l'antagonisme entre les équipes est grand[118]. Un tifo est déployé à l'encontre du PSG, en forme de ticket à gratterMillionnaire[119],[120] afin d'ironiser sur l'écart de budget entre les clubs[121].
La genèse de leur saison en Ligue 1 s'est soldée par un maintien (victoire 3-2 face à l'OL) le 12 mai 2018, dans un stadeen fusion[122], où l'ambiance est saluée par l'ensemble des médias et suiveurs pour son rôle dans un match au scénario rare[123],[124],[125].Dimitri Liénard marque le but du maintien dans les arrêts de jeu (94e minute)[18], alors encore menés 1-2 à la88e minute de jeu. Il prend en fin de match le micro pour lancer des chants devant le mur bleu, grâce auquel il« aurait pu monter au-dessus du toit de la Meinau, aurait pu voler… Il n’y a pas de mots pour décrire ce qu’il s’est passé ce soir »[126], et est grandement adulé sur les réseaux sociaux[127]. Ce match dépasse toutes les attentes et égalise en termes d'émotions, d'aprèsFrank Lebœuf etMarc Keller qui ont vécu les deux rencontres, le match de barrages face à Rennes en 1992[128].Thierry Laurey, entraineur, rend également hommage aux supporters, pour l'ambiance particulière[129]. Les supporters du RCSA célèbrent le centenaire du nomRacing le 26 janvier 2019 en réalisant un cortège du local des supporters jusqu'au stade de la Meinau, en chantant et utilisant des fumigènes, en présence de Marc Keller[130]. La qualification du RCSA le 31 janvier 2019 enfinale de coupe de la Ligue se déroule dans une atmosphère particulière, saluée par les observateurs, joueurs et supporters[131],[132] et dont la célébration avec le public[133] après le match était inhabituelle[134],[135]. Cette qualification suscite une demande telle que tous les supporters ne peuvent pas obtenir un billet[136], la ville de Strasbourg étant une nouvelle fois obligée de diffuser la finale sur un écran géant[137], et les commerçants alsaciens fortement mobilisés pour cette rencontre[138],[139],[140]. Les supporters strasbourgeois sont félicités[141],[142],[143] par la presse[144] internationale[145],[146] et l'ensemble des acteurs de la rencontre[147],[148] pour l'ambiance[149] qu'ils ont apportée austade Pierre Mauroy[150], à Lille où se déroulait la finale face à l'EA Guingamp, et qui était largement acquis à la cause alsacienne[151]. Un cortège de dix à quinze mille supporters strasbourgeois[152] ont défilé dans les rues lilloises pour aller au stade[150]. Ce cortège devient le record français de marche de supporters vers un stade en France[153],[154]. Le stade a battu son record d'affluence[155], et était composé aux trois-quarts de supporters alsaciens, qui ont afflué en masse dans leNord[156], depuis diverses origines[157]. La tradition de fêter un titre majeur est respectée, puisque le lendemain de la victoire, l'ensemble des joueurs et du staff est reçu par le maire de Strasbourg dans l'hôtel de ville afin d'être félicités officiellement, puis une célébration a lieu dans une liesse rare[158],[159],[160], avec environ dix mille supporters rassemblés sur laPlace Kléber[161], à nouveau en configuration defan zone[162], où les joueurs sont acclaméscomme des rock stars[163] et remerciés[164].
En 2023, le club est racheté par le groupe d'investissement BlueCo, également propriétaire duChelsea Football Club. À la suite de la politique sportive menée par la direction, les groupes de supporters organisent des actions diverses pour contester le nouveau propriétaire[165].
Depuis la saison 1945-1946, les meilleures affluences moyennes à domicile sont obtenues en2018 avec 24 083 spectateurs en moyenne qui se rendent à la Meinau, avec sept guichets fermés, et un taux de remplissage de 91 %[166]. Puis en 1993, année de remontée enDivision 1 avec 21 773 spectateurs, et en 1979,année du titre de champion de France avec 21 086 spectateurs. Les moyennes s'améliorent en général à l'occasion des promotions en première division, la plus forte progression d'une saison sur l'autre faisant suite à la montée en D1 de 1977 avec une progression de 15 219 spectateurs. L'année du retour deGilbert Gress au poste d'entraîneur en 1991 est aussi celle de la deuxième plus forte augmentation de l'affluence moyenne (plus 8 904 spectateurs, de 7 353 à 16 257) même si le club joue cette année-là enDivision 2[167],[168]. La meilleure affluence en deuxième division date de lasaison 2016-2017, où le club termine champion, avec une affluence moyenne de 17 013 spectateurs par match .
Pour la saison2015-2016, lestade de la Meinau compte 4 700 abonnés. Enfin, pour son retour dans le monde professionnel à lasaison 2016-2017, le club a enregistré 7 700 abonnements vendus, signe de l'intérêt suscité[169], malgré une augmentation générale du prix des billets[169], en raison du passage à la division supérieure. À lasaison 2017-2018, qui marque le retour du Racing en première division, le record d'abonnements de l'histoire du club a été battu, puisque 15 650 abonnements ont été vendus au public[170]. Durant cette saison, une étude recense les affluences moyennes en Europe, le RCS est la81e équipe à mi-saison, fait inédit pour un promu[171]. Le record tombe dès lasaison suivante, avec 19 187 abonnements vendus, ce lui assure un taux de remplissage annuel d'un minimum de 74 %[172]. Le stade est à guichets fermés pour 18 rencontres sur 19 lors de cettesaison, qui rassemble 25 213 spectateurs en moyenne sur 26 109 places, soit 97% de remplissage moyen, ce qui en fait la saison avec le plus de spectateurs de l'histoire du club[173]. La saison 2019-2020 voit en moyenne 24 906 spectateurs par match, mais cette saison est interrompue en mars 2020 alors qu'il restait encore six matchs à la Meinau à jouer.


Le club compte différentes associations officielles et reconnues desupporters[175],[169] connues en enFrance et à l'étranger[176],[177]. Chaque association est située historiquement à un endroit précis dustade. Elles sont toutes situées dans une tribune debout sécurisée depuis 2018[178],[179].
L'association desUltra Boys 90, appelés aussiUB90, regroupe des supportersultras. Ils soutiennent activement le club par leurstifos, leurschants et leurs déplacements aux matchs disputés à l'extérieur. Le nom de l'association fait référence aux Ultra boys deGijon, en Espagne[39]. L'association comporte différents sous-groupes : laVieille garde regroupe des membres moins actifs et plus anciens, alors que les membres de laJeunesse ultra, au contraire, participent aux constructions des animations et tifos.
À la fin desannées 1980, le mouvement supporter à la Meinau est uniquement représenté par lesMeinau Boys, un groupe assez violent regroupant des hooligans deKarlsruhe[39]. À la suite d'incidents causés par ce groupe lors d'une rencontre contre leFC Gueugnon en 1990, une dizaine de personnes se réunit afin de fonder un nouveau groupe de supporters : l'association des Ultra Boys 90 est créée cette même année[39]. Lors des rencontres à domicile, les Ultra Boys 90 se retrouvent dans le quart de virage Nord-Ouest (appeléeQVNO) du stade de la Meinau[180]. Ceci pour se démarquer desMeinau Boys, qui se retrouvent en tribunepopulaire.
Lors de la saison 2007-2008, leurs membres sont au nombre de 450[181]. Pour leur25e anniversaire en 2015, lesUltra Boys 90 déploient de multiples tifos, en reprenant les saisons marquantes de 1990 à 2006. Lors de cet anniversaire, les joueurs portent un maillot spécial comportant le logo des UB90. Les membres duKop Ciel et Blanc déploient eux une banderole dans la tribune Est, vide, afin de souhaiter un bon anniversaire à l'association. À la fin du match, ce sont les joueurs du club qui en déploient une sur le terrain, afin de remercier leurs supporters[182],[183].
Le groupe, membre de l'association nationale des supporters, est situé au centre de la tribune Ouest depuis 2016, le quart de virage où se retrouvait précédemment devenant trop petit et ne garantissant plus la sécurité des supporters[65]. À l'issue de lasaison 2015-2016, le club, en accord avec les associations, choisit de les reloger en tribune Ouest, alors rebaptiséeOuest Kop[184]. Le record de membres est battu en 2017, avec 560 membres[65].
Le 16 mars 2019, les supporters des UB90 se sont vu renvoyés à Strasbourg car ils n'avaient pas respecté un arrêté préfectoral d'encadrement de déplacement à Nimes, se rendant à la rencontre en train alors que le secteur de la gare était interdit[185]. L'association de supporters dénonce la disproportion des mesures prises à leur encontre alors qu'ils souhaitaient simplement se rendre austade des Costières[186].
Pour les articles homonymes, voirKCB.

LeKop ciel et blanc (KCB) est fondé en2000 par un groupe d'amis[187]. Il anime le quart de virage Nord-Ouest à partir de 2003[188] et est historiquement situé juste au-dessus desUB90. Cette association de supporters est aussi relogée en tribune Ouest au début de lasaison 2016-2017. Le nombre de membres du groupe atteint 200 lors de la saison 2004-2005 et 300 en 2008[189]. Dans le stade, leKCB se situe, depuis la pelouse de la Meinau, à la droite desUltra Boys 90. Pour les quinze ans du groupe enfévrier 2015, untifo est déployé lors d'un match face auCS Sedan-Ardennes. L'association comporte plus de 200 membres en 2017[66].
LeClub central des supporters, appelé aussiCCS Allez Racing est le plus ancien des groupes de supporters. Il est fondé pendant l'hiver 1953 parGermain Muller[190], comédien et adjoint au maire de Strasbourg[191]. Le nombre d'adhérents duClub central des supporters varie de 600 à 1 000 entre la création et 2008, pour arriver à 800 en 2008[192]. À la suite des déboires du club, le nombre de membres chute, pour atteindre plus de 200 membres fin 2016, ce qui en fait la quatrième association de supporters du Racing.

Née au printemps2010, durant une période où le club connaissait des difficultés, laFSRCS rassemble des supporters issus de différentes mouvances (associations officielles et communautés virtuelles) qui ont décidé de s'associer autour d'une passion commune qui est leur club de football[193],[187]. N'importe quel membre desUltra Boys 90 ou duKop ciel et blanc est membre de droit de cette association, sans cotisation complémentaire[66]. Cette association se situe, en se plaçant sur la pelouse de la Meinau, à la gauche desUltra Boys 90, et est membre de l'Association nationale des supporters.
La Fédération vend divers objets (écharpes, sweat-shirts, etc.) dans le but de récolter des fonds pour à chaque fois les réutiliser dans d'autres actions. Elle est aussi l'association privilégiée dans les relations avec la direction du club, et se réunit une fois par mois avecMarc Keller[194], le président du club, depuis 2012. Elle émet notamment son avis sur diverses nouveautés qui toucheraient les supporters (hymne, etc.)[195]. La devise de cette fédération est inscrite sur les murs de leur local, et qui est« Un club meurt lorsqu'il n'a plus de supporters, le Racing est immortel ! »[196].
L'association se distingue notamment des autres dans ses actions : elle convoque chaque nouvelle recrue du club, afin de lui remettre un livret qui récapitule l'histoire du club, et qui leur explique les valeurs, selon eux, du club[175],[197],[198]. LaFSRCS lance en 2016 une cagnotte pour aider l'ancien joueurRené Deutschmann qui a subi un grave accident vasculaire cérébral en Thaïlande où il séjournait[199].
L'associationHansi Elsass est fondée officiellement en 1994[200]. Ses membres, au nombre de 150 pour la saison 2007-2008, sont présents dans le quart de virage sud-ouest du stade de la Meinau[201].
LesBlueje Kempfer existent depuis 1993[202]. Le nom de l'association fait référence à l'esprit de battant (enalsacien :Kempfer) et à la couleur bleue du club (en alsacien :Blueje).Les actes violents recensés sont pour la plupart le fait de mouvements marginaux comme lesMeinau Boys etElsass Korps, deux groupes issus de l'extrême droite. LesMeinau Boys, qui ne sont plus actifs aujourd'hui, sont évacués par la police lors du match Strasbourg-Bastia en2006 après avoir crié des insultes racistes[203],[204], des peines de prison avec sursis et d'interdiction de stade étant alors prononcées contre des membres du groupe[205]. Quant au groupeElsass Korps créé en1993, il a été l'auteur de divers faits de hooliganisme, de saluts hitlériens et d'insultes à l'encontre de joueurs de couleur[206] et est« impliqué dans les 19 accidents recensés à l'occasion des matchs du Racing » de 2000 à 2005[207], avant d'être dissous[note 2] le 19 mai 2005[208],[209]. Après la dissolution, d'anciens membres du groupe sont condamnés en 2008 à des peines de prison et des interdictions de stade pour agression à caractère raciste aux abords du stade[210].
Une autre association de supporters voit le jour en janvier 2019, laRCS Section Paname, qui regroupent des supporters du Racing vivant àParis. L'association est fondée par des supporters strasbourgeois désirant se rencontrer et permettre l'intégration de nouveaux arrivants à Paris, ayant pour passion commune le RCSA.
Plusieurs personnalités, dont des originaires d'Alsace ou d'anciens membres du club, soutiennent le Racing.

Le journaliste sportifPierre Ménès considère le Racing comme« une place forte du football en France »[37] et soutient le club[37],[211],[212]. Il commence sa carrière de journaliste enAlsace et se lie d'amitié avecMarc Keller, alors joueur duFootball Club de Mulhouse puis joueur et président du RCSA. Pierre Ménès soutient le club même lorsque ce dernier joue au niveau amateur dans les années 2010[213]. Le soutien est réciproque puisque Pierre Ménès est ovationné par le public dustade de la Meinau au cours de sa grave maladie en mai 2016[214],[215] puis en avril 2017 après sa guérison[216],[213].
Parmi les personnalités du football originaires de la région, l'entraîneurArsène Wenger, ancien joueur du club et originaire deDuppigheim à quelques kilomètres de Strasbourg, suit les résultats du club et le soutient[217]. L'arbitreRobert Wurtz[218] suit le club depuis son enfance et se rend régulièrement au stade. PourGuy Roux, entraîneur de l'AJ Auxerre né àColmar, le Racing est le club le plus cher« à son cœur » après Auxerre[219].Gilbert Brisbois, journaliste sportif et alsacien, est attaché au club et assiste régulièrement à des rencontres au stade de la Meinau[220].
Raymond Domenech est un autre ancien membre du club exprimant publiquement son soutien au Racing[221]. Ancien coéquipier de Marc Keller, Raymond Domenech apprécie que ce dernier ait repris le club et estime qu'il« se passe quelque chose entre Strasbourg et son public »[222]. Autre ancien coéquipier de Marc Keller au Racing,Frank Lebœuf déclare publiquement son amour du club[223] et de la région[224],[225]. Il estime que« Strasbourg est une vraie terre de football » et que son public« n'a rien à envier à Paris, Marseille, Lyon ou Saint-Étienne »[226]. Après avoir donné le coup d'envoi le 12 mai 2018 du match Strasbourg-Lyon permettant au Racing de se maintenir en L1[227], Frank Lebœuf compare ce match à la rencontre Strasbourg-Rennes de 1992, qu'il a vécu en tant que joueur, comme lui ayant procuré les mêmes sensations exceptionnelles[128].

Le pilote automobileSébastien Loeb,« grand fan du Racing »[228], fait partie des actionnaires du club après le dépôt de bilan du club en 2011[229]. Le handballeur professionnel alsacienThierry Omeyer soutient publiquement le club[230],[231].Léo Westermann, joueur debasket-ball né àHaguenau, suit le club et considère que pour« tout alsacien qui se respecte, le RCSA est très important »[232] ou encoreDelphine Wespiser, Miss France 2012[233].
Le Racing est le« club de cœur »[234] du chanteurMatt Pokora[221],[235],[236]. En 2013 il est prêt à aider le club à retrouver l’élite par exemple en apportant des sponsors et considère la descente sportive du club comme« un énorme gâchis »[237],[238].Cookie Dingler, chanteur d'origine strasbourgeoise, est supporter du Racing et a fréquenté deux joueurs champions de France en 1979,Dominique Dropsy etRaymond Domenech[8],. Son fils Tom Dingler, scénariste pour le duo de comiquesCatherine et Liliane, etAlex Lutz, l'interprète de Catherine, soutiennent également le club[239],[240]. Lauréat duprix Renaudot, l'alsacienOlivier Guez suit assidument le club[241] et donne le coup d'envoi de la rencontre Strasbourg-Paris SG le 2 décembre 2017[242].
Des personnalités politiques locales soutiennent le club et le président Marc Keller. Le maire de StrasbourgRoland Ries explique que si Marc Keller n'avait pas été au club pendant la période amateur dans les années 2010, la ville n'aurait pas accordé tant de subventions au club[104],[243]. Après la perte du statut professionnel par le club,Philippe Richert, alors président de larégion Alsace en 2012, œuvre pour une subvention importante du club par la région et pour l'ajout du nomAlsace à la dénomination du club[244].
Les supporters du RC Strasbourg ont une cultureultra, qui commence en 1990. Au fil des années, diverses habitudes ont pu émerger, malgré le retour au niveau amateur entre 2011 et 2016, qui ont bousculé ces dernières en raison d'une réorganisation des rencontres austade de la Meinau. L'ancrage sur le territoire alsacien est très fort.
Les supporters du RCS ne sont pas tous originaires deStrasbourgintra-muros. Au contraire, le club compte des supporters dans toute la régionAlsace[66],[246]. Des personnes originaires d'Allemagne (Karlsruhe) se revendiquent également supporters du RCS[101]. Le club, unique référence professionnelle en Alsace (depuis que leFC Mulhouse est relégué en divisions amateures en 1998) est qualifié de véritableinstitution[177],[247],[66],[248], qui fédère unerégion entière[100],[249],[250],[18] pour certains caractérisée comme unevéritable terre de football[251],[252]. L'identité alsacienne est forte et importante dans l'esprit des supporters[66]. Pour chaque Alsacien,« le Racing est dans [ses] gênes »[217] estimeArsène Wenger. Le club dispose de supporters qui« mangent Racing, qui dorment Racing, qui vivent Racing », au point de l'assimiler à unereligion[253] ou à un monument historique, au même titre que lacathédrale de Strasbourg[254],[18],[138], et utilisent l'expressionavoir Racing commeavoir cours ouavoir sport[255].

La mentalité[256] des supporters n'est pas uniquement de voir un match de football, mais également de passer un agréable moment[257]. Les travées dustade de la Meinau ouvrent leurs portes deux heures ou plus avant le coup d'envoi du match[258]. Les supporters ont pour habitude d'être présents tôt au stade[259],[260],[261], afin de consommer notamment une spécialité locale, lestartes flambées[261],[246]. La consommation sur place devient pour certains supporters unrituel à compter de la liquidation judiciaire du club. Les avant-matchs sont voulus conviviaux et festifs par la direction[261],[262] et inspirent plusieurs clubs professionnels[263]. Plus de 70 % du public a déjà composté son billet une heure trente avant le coup d’envoi[255] en moyenne. Une tradition dans la relation club-supporters à compter de 2002-2003 est lasoupe d'Egon, soupe préparée par un actionnaire du club,Egon Gindorf, exclusivement réservée aux membres des associations de supporters du club[264].
Une évolution du mode de vie au stade s'opère à compter de 2012[65],[66],[265]. La volonté du club de faire changer le type de fréquentation fonctionne, puisqu'en 2016, beaucoup plus d'enfants, de femmes et de familles se rendent austade de la Meinau[66],[246],[196]. Cette évolution passe par la création d'unefamily zone[266] pour développer l'attrait des enfants et des familles[267],[113]. Le kop est lui-même composé de plus d'adolescents en 2017 qu'il ne l'a jamais été par le passé[268]. L'évolution de la population passe également par l'instauration depuis 2014 d'une journée spéciale pour les femmes, avec l'opérationFemmes de foot où diverses animations et des tarifs attractifs sont réservés aux femmes[269],[267]. L'association Femmes de foot est créée à la suite de la réussite des opérations en 2014[270].
Historiquement, le kop des supporters est localisé dans la tribune quart de virage Nord-Ouest, appeléQVNO.Les affluences dans le stade de la Meinau ont beaucoup varié, notamment lors des différentes relégations. Ces évolutions, ainsi que les changements récurrents de direction ont parfois valu au club le surnom deMarseille de l'Est[271],[272],[256],[273],[274] puisque l'OM est également réputé pour leurs supporters très fervents mais versatiles[65],[66],[275].
Les supporters du RCS ont pour réputation d'êtreexigeants[65] et unpublic difficile[65],[15], car ils peuvent être hostiles envers leurs adversaires[276], les arbitres[277], leurs propres joueurs[15],[169],[278],[279] ou dirigeants s'ils en estiment le besoin[46],[48].
Ils ont un fort attachement aux racines alsaciennes[65],[66],[256] et marquent leur volonté d'avoir une équipe, tant dirigeante que sportive, locale[46] avec un état d'esprit en adéquation avec ce qu'ils estiment être lesvaleurs alsaciennes[47]. Afin que les joueurs aient conscience de l'histoire du club, de l'attente sur leurs épaules, chaque nouvel arrivant doit obligatoirement passer par lelocal des associations, afin de répondre aux diverses questions et pour s'imprégner des valeurs du club[260]. Alors enNational (saison 2014-2015), lederby alsacien face auxSR Colmar a fait l'objet d'un reportage dans l'émissionTéléfoot deTF1 afin de montrer la ferveuralsacienne autour du club[280], fait rare pour cette émission, qui ne traite pas de clubs évoluant au troisième niveau hiérarchique du football français. Lestade de la Meinau est qualifié de« sanctuaire, l'un des rares en France à connaître une telle ardeur, une telle dévotion »[60].
La notoriété du public est un véritable argument pour recruter des joueurs professionnels[281],[282],[283],[284], en particulier lors des périodes d'amateurisme du club, puisque si ce n'est pas Strasbourg, certains joueurs n'auraient pas signé[285].
À compter de leur installation dans la tribune Ouest dustade de la Meinau en 2016, un parallèle avec leMur Jaune duBorussia Dortmund est fait par divers acteurs du football - toutes proportions gardées - et le nom deMur bleu[246],[286] est adopté[287],[288] en raison de l'aspect bleu donné par les maillots des supporters du RCSA, de leur ferveur, et de la forme du stade qui ressemble à celui duSignal Iduna Park[289]. La tribune Ouest est devenue unetribune debout sécurisée à la suite des travaux de l'ANS et du dialogue club-supporters pour réaliser leur souhait[290]. Les supporters du Racing s'attirent de temps à autre les louanges de journalistes[291],[292],[245],[99],[293],[294], puisque« le stade entre en ébullition. Tel le couvercle d’une cocotte-minute, il menace d’exploser au coup de sifflet libérateur »[295].

La notoriété devient internationale[296],[90],[114],[297] depuis 2016 et le retour du club dans le milieu professionnel. En Allemagne[121],[88],[298],[299],[300],[301], la Meinau est assimilée à unchaudron[302]. Certains adversaires soulignent l'importance primordiale dukop[169],[303],[304] et de la pression qu'il peut mettre[305],[306],[307]. Des personnalités telles queClaudio Ranieiri (alors entraîneur duFC Nantes)[18],[308],Pascal Dupraz (alors entraîneur duToulouse FC), qui qualifie les supporters demagiques et espère y revenir car il a trouvé que le match s'est joué dans une« superbe, superbe, superbe ambiance »[309],Alain Casanova (alors entraîneur de Toulouse) qui s'interroge pour savoir s'il ne s'agit pas dumeilleur public français[310],[311],Jean-Louis Gasset (alors entraîneur de l'AS St-Étienne) qui déclare que« c'est une ambiance mythique comme la nôtre et un vrai stade de football »[312] ou encoreThierry Henry, qui dispute son premier match en tant qu'entraîneur de l'AS Monaco à la Meinau et qui remercie les supporters de l'accueil[313] mettent en avant cette importance du public.
Plusieurs spécialistes sportifs[37],[314] s'accordent à dire, au vu des affluences dans les divisions les plus basses, que ce public est parmi les meilleurs de France[315],[316],[317],[318],[319],[320], qu'il pourrait être enligue des champions[321],[314] et que« de nombreux stades en France devraient s'inspirer d'eux »,[322],[323]. Les supporters strasbourgeois sont plébiscités en 2018 par les journalistes del'Équipe[324], qui classent la Meinau en tête du championnat de France[325], et les joueurs et entraineurs de Ligue 1 qui la classent en troisième, derrière le stadeVélodrome etGeoffroy Guichard[113].Didier Quillot (alors directeur général exécutif de laLFP) souhaite« bon courage aux équipes qui vont aller y jouer cette saison parce que l’ambiance y est franchement extraordinaire, c’est très spectaculaire » à la suite de son premier match au stade de la Meinau en 2017[326]. Une étude sismique a démontré que lorsque le kop strasbourgeois saute de manière synchronisée, laTerre tremble légèrement à quelques kilomètres du stade[327].
Strasbourg est connu pour ses supporters fervents[328],[329],[330],[331],[332],[333],[334], parmi les« meilleurs publics de France »[305],[335],[336],[294],[337],[318],[338],[62],[257]. Dans le stade, avant, pendant toute la durée des matchs, et après[257],[288],[289], ils chantent et applaudissent pour soutenir leur équipe, même lorsqu'elle éprouve des difficultés sur le terrain[339],[66],[340]. Ils animent les tribunes en déployant destifos et en organisant diverses animations, à domicile et à l'extérieur[169]. La relation des supporters strasbourgeois est très forte avec lespeaker du stade.
Les supporters du RCS n'aiment pas copier ce qui peut se faire dans d'autres stades pour suivre des effets de mode (tel que leclapping) mais préfèrent leurs propres chants et animations classiques, qui constituent leuridentité[249],[341].
Les supporters ont de nombreuxchants, qui sont plus ou moins longs, avec ou sansparoles, accompagnés de tambours ou non, de claps dans les mains ou non[342].De nombreux airs sont empruntés à des artistes français ou d'origine étrangère connus[343] :
| Extraits de chants des supporters | |
| Lève-toi si t'es Strasbourgeois | |
| Les lacs du Connemara - Peuple, uni, fidèle | |
| Vive le vent / Jingle bells | |
| modifier |
Les chants des supporters du RCS font référence au passage du club durant quatre années dans lemonde amateur. Les supporters ne veulent pas oublier ce passage dans les divisions inférieures[65], où ils ont été en nombre à les suivre. Il est possible d'entendre des paroles telles quetoujours présents pour toi, même enCFA ou encoreDe l'Europe en CFA, jamais on ne lâchera / à travers les divisions, rien n’arrête notre passion[350],[351],[352],[257]. Lekop n'hésite pas à appelerlaMeinau pour participer aux chants et animations[215]. Depuis lasaison 2015-2016, les supporters proposent une animation sur l'air deNo limit des2 Unlimited, consistant à scinder le kop en deux sections. Un côté s’assoit, l'autre partie chante[347],[353]. À l'occasion des matchs avantNoël, le kop entonne l'air deVive le vent, accompagné des autres tribunes[348],[354],[215]. Depuis lasaison 2016-2017, les supporters s'inspirent d'une mode allemande pourcarnaval, consistant sur l'air deJohnny Däpp, musique de ballermann autrichien, à s'accroupir quelques secondes, puis se lever[215],[347].

Plusieurs hymnes ont existé[355]. L'hymne officiel du club est d'abord celui de Virginie Schaeffer, artiste alsacienne, intituléLe virage du Krimmeri qui fait explicitement référence au quart de virage Nord-Ouest où le kop a longtemps été situé[195]. En août 2015, la direction choisit un nouvel hymne officiel qui est le titre de Pascal Vecca,Nous ne sommes pas 11 mais des milliers. Cet hymne est directement inspiré d'untifo desUltra Boys 90 titrant« Vous n'êtes pas onze, mais des milliers »[D 5],[356] déployé lors de la rencontre face auPSG II, afin d'encourager le club[357],[358]. Malgré une diffusion en début de rencontre durant deux ans, il est abandonnésaison 2017-2018. Cette devise est inscrite sur la communication du club et affichée dans le tunnel d'entrée des joueurs sur la pelouse du stade de la Meinau[109],[258],[359].
Un des chants les plus célèbres dessupporters, basé sur un air existant dans de nombreux stades, estUn seul amour et pour toujours, Racing Club de Strasbourg, et qui est pour bon nombre d'entre eux la devise du club[100],[260],[63],[101],[360],[361]. Cette devise est créée par les supporters alors enCFA2, afin de montrer aux joueurs leur présence au stade, malgré la division la plus basse jamais atteinte par le club[255],[362].
Une deuxième devise des supporters strasbourgeois est la formulealsacienne d'encouragementsJetzt geht's los (« En avant maintenant » ou « Allez ») reprise par le club sur ses produits dérivés, ainsi que sur les maillots des joueurs. Elle a un fort ancrage local[363]. Les supporters crient cette phrase aux joueurs durant les matchs, afin de les encourager[105],[364].
Les supporters strasbourgeois expriment leur créativité pour le club en déployant destifos. Un des plus célèbres est celui déployé auStade de France lors de la finale de laCoupe de la Ligue en2005, sur lequel était représenté le motVaincre[D 4].
Lors duderby alsacien face àColmar, enNational 2014-2015, la chaîne de télévisionTF1 souligne dans son sujet la présence d'un tifo sur lequel était inscrit« en alsacien, football se dit Racing »[365].

Un autre tifo notable est celui qui marque le retour des supporters dans le milieu professionnel, qui a eu lieu lors de la rencontre Strasbourg-Dunkerque le 3 juin 2016. Sa particularité est de couvrir les trois côtés du stade en face de la tribune présidentielle[366]. Le 19 mai2017, alors que le club joue un match capital pour la montée enLigue 1, le kop a déployé une banderole qui rappelle directement le tifo dustade de FranceVaincre, puisqu'il déploie un voile sur toute la tribune Ouest, accompagné defumigènes, qui précisaitUnis pour vaincre, une de leurs devises[367].
Lors du match face auMaccabi Haïfa, dans le cadre du second tour qualificatif enLigue Europa, le kop du Racing adresse un message de soutien à ses joueurs, qui précise« De la CFA à l'Europa, les strasbourgeois sont toujours là ». Ce message est une référence directe au premier match en CFA2 en 2011, où ils précisaient que« De l'UEFA à la CFA, les strasbourgeois sont toujours là », et où une banderole de ce type a été déployée lors du premier match en Ligue 2 post-liquidation judiciaire, en 2016. Ce message trace l'historique du club, puisqu'en cinquième division en 2011 où ils étaient nombreux, ils le sont toujours, et encore plus, en 2019. Lors de ce match, le tifo d'entrée des joueurs précisait« L’Europe sur le terrain, l’Argentine dans les gradins »avec une ambiance deBombonera où des petits confettis ont été jetés[368].

En raison de la proximité de l'Allemagne, la culture germanique est fortement imprégnée dans la mentalité des supporters[256],[359],[257].
Le style d'ambiance en tribunes qui s'inspire du modèle allemand[369] est consacré parMarc Keller, président du club depuis 2011. Il s'agit d'un ensemble d'animations, avant, pendant et en cas de victoire après le match[370]. Pour Keller,« un club, ce n'est pas une équipe performante. C'est un stade où l'on se rend comme pour marcher vers une fête ». Le club met en œuvre diverses animations en vue d'augmenter encore l'engouement. Keller ne veut pas se baser sur le modèle français. Au contraire, habitué des matchs enAngleterre ouAllemagne, il veut un modèle similaire au pays voisin. Il souhaite que le club et ses supporters soient« à nouveau l'exception française », que le public soit plus familial, et les avant et après-match festifs[246],[267],[371].
De nombreux supporters d'origine allemande se rendent régulièrement à la Meinau afin de soutenir le Racing, en provenance deHeidelberg ouTübingen, à plus d’une heure de route de Strasbourg, alors qu'ils ont d'autres clubs locaux tels que Karlsruhe, Fribourg, Stuttgart ou Cologne. En 2018-2019, environ 1 % des abonnés du club sont allemands. Le RCSA utilise les réseaux sociaux pour communiquer en allemand aux supporters d'outre-Rhin[372]. Les allemands se rendent à Strasbourg pour diverses raisons, et notamment l'atmosphère qui y règne, et qui ressemble fortement aux avant et après matchs d'Allemagne.
Marc Keller réitère en 2018 sa prise de position en faveur de l'ambiance allemande et de la relation club-supporters. Il explique que« l’ambiance est un élément de la réussite du club. L’ambiance sonore bien sûr, mais aussi de sécurité, convivialité et de festivité. En passant le kop du virage à l’arrière du but, ce qui était une demande à l’occasion du passage en Ligue 2, le nombre de membres et l’ambiance ont explosé. Il y a beaucoup de concertation. Les supporters seront associés à la réflexion sur le nouveau stade notamment sur la « tribune active debout ». Nous devons la rendre aussi sûre que les petits sièges actuels, grâce à de grandes coursives en quinconce pour éviter les mouvements de foule. » Aussi, il rappelle de ce qu'il a pu connaître en tant que joueur dans les clubs de Bundesliga, notamment dans le développement des stades en termes d’ambiance[373].
Un autre élément de la culture germanique des supporters est que, lorsqu'un joueur de l'équipe adverse écope d'uncarton rouge, les supporters strasbourgeois chantentAuf wiedersehen (« Au revoir ») envers le joueur qui quitte le terrain[374],[288],[359],[261].
La culture germanique des tribunes passe également par la volonté d'un lien club-supporter étroit. Les supporters sont placés au cœur du projet du club depuis 2012.
Une relation particulière est présente entre le public de la Meinau et lespeaker du club, Jean-Luc Filser, depuis le début 2000.
| Célébration de but à Strasbourg | |
| But de Stéphane Bahoken contre Paris (score réel de 2-1) | |
| modifier |
Dans le stade, la manière de célébrer les buts et le changement de joueurs est calquée sur certains clubs allemands, en particulier sur leBayern Munich[359]. Lorsqu'un joueur du Racing marque un but, lespeaker, après avoir fait crier au public le nom du buteur, demande au public le score, d'abord pour Strasbourg, puis la ville des adversaires, qui ont, quel que soit le score réel, zéro[375]. La célébration se termine par unMerci crié au public, afin qu'il répondeDe rien[265],[288],[267],[261],[376].
Avant chaque coup d'envoi, le speaker du club invite tous les supporters, de toutes les tribunes, y compris la tribune présidentielle, à se lever et chanter[376]. Le lancement de cette animation est suivie par le kop qui reprend le chant.
Les supporters strasbourgeois se font remarquer lors du soutien de leur club dans des stades extérieurs, avec parfois des déplacements importants en terme humain.
Grégory Walter, supporter de longue date du RCS, publie un livre intituléNeuf fois le tour de la Terre pour mon club qui retrace les déplacements des supporters strasbourgeois à travers la France et l'Europe, depuis les années 2000. Il n'a plus manqué de match à l'extérieur depuis 2003. Ce fait, assez rare en France, est repris par divers médias. Le livre est préfacé parMarc Keller, président du club[377],[378],[379].
Lors de lasaison 1992-1993, 250 strasbourgeois prennent le train pour Bordeaux. Le changement de gare en métro à Paris est compliquée, et arrivés au stade, la banderole en allemand leur sert d’accueil. À la fin du match, des supporters bordelais lancent des pavés sur les bus, brisant quelques vitres[380].

Un des déplacements célèbre des strasbourgeois[D 4] est celui auStade de France, où letifo avec l'inscriptionVaincre, lors de la finale victorieuse en Coupe de la Ligue 2005 est déployé[381].
Lors de la saison 2011-2012 du Racing, alors enCFA 2, il arrive à plusieurs reprises que les clubs adverses doivent réserver une tribune entière de leur stade aux supporters strasbourgeois, compte tenu de la proximité des déplacements et du nombre de supporters[376].
Lors de lasaison 2012-2013, enCFA, environ 500 supporters se déplacent à Grenoble pour un match à enjeu[65]. Mais lors de cette saison, ce sont environ 3 200 strasbourgeois qui font le déplacement[382]. Le match initialement prévu àRaon-l'Étape doit être délocalisé àÉpinal, la sécurité des supporters ne pouvant être assurée compte tenu de l'affluence exceptionnelle. Ce match suscite un fort engouement[D 5],[383], en cas de victoire, le club peut monter en troisième division française, ce qui crée une grande tension en tribunes[382],[384].
Alors enNational, un déplacement officiel est organisé, le plus important de la saison, de plus de 2 000 supporters en vue d'un match à enjeu pour la promotion enLigue 2 du club, contre l'ASM Belfort[385]. Ce match provoque la fermeture exceptionnelle d'unlycée, tant l'affluence attendue est grande[386].
Lors de lasaison 2016-2017 enLigue 2, les médias régionaux et nationaux saluent à plusieurs reprises le déplacement des supporters strasbourgeois : àSochaux[387], àAmiens[388], àReims[389] puis àLens[390],[391],[65].
Le fait de réaliser le plus de déplacements possibles entre dans la culture des supporters à compter de 2016 en particulier[187],[392].
Plusieurs records de fréquentation sont détenus par les supporters du Racing[177].
Sur les 15 matchs disputés à la Meinau lors de la saison 2011-2012 de CFA 2, les supporters réalisent à 14 reprises des affluences supérieures au record de 1999[note 3]. Les supporters battent le précédent record dès le premier match à domicile, face à l'AS Illzach Modenheim. Ils battent leur propre record lors du derby face auSC Schiltigheim[393] avec 10 880 spectateurs présents au stade. Sur les dix matchs qui présentent la plus forte affluence à ce niveau, neuf sont pour le Racing. Le record d'affluence moyenne de 6 410 spectateurs est battu[394].
En2012-2013, le Racing bat le record d'affluence pour un match de quatrième niveau avec 13 260 spectateurs contre l'AS Lyon-Duchère puis bat à nouveau son record, avec 20 022 spectateurs qui assistent au derby face auFC Mulhouse. Pour la première fois dans l'histoire duchampionnat de France amateur, la barre des 20 000 spectateurs en un match est dépassée[395] et meilleure affluence de la journée du6 avril2013[396]. Cette affluence constitue un record historique d'affluence pour la quatrième division française de football[397].
À lasaison 2013-2014, lors de la réception desSR Colmar en avril2014, le Racing établit une nouvelle affluence record du championnatNational avec 20 403 spectateurs[398],[note 4].

Lors de la saison2014-2015, face auxSports réunis Colmar en février2015, le Racing dépasse le record de 2014 qui était de 20 044 spectateurs avec 25 096 spectateurs[399].
L'équipe manque l'accession enLigue 2 à un point près, malgré sa victoire lors du dernier match contre l'US Colomiers[400],[401], ce qui permet de constituer lerecord d'affluence deNational, puisque 27 820 spectateurs se rendent au stade le 22 mai2015[402], match qui se joue à guichets fermés, le quart de virage visiteurs ayant pu être intégralement utilisé par les Strasbourgeois. Lors de lasaison 2015-2016, la dernière saison en division amateure, les supporters établissent un nouveau record en National, avec une moyenne de 15 916 spectateurs par match, dont 4 700 abonnés[286],[10].
Les supporters strasbourgeois sont13e toutes divisions confondues. Ils représentent à eux seuls 40 % des entrées totales lors de la saison. Plusieurs matchs au cours de cette saison sont dans les 10 meilleures affluences toutes divisions confondues en France[403]. Durant ces trois saisons passées au plus haut niveau amateur français, ils détiennent les huit plus grandes affluences de cette division.
Le 30 mars 2019, les supporters du Racing établissent le record de la plus grande marche vers un stade en France. Un cortège d'environ huit mille supporters a rallié le centre-ville deLille austade Pierre Mauroy lors de la finale de la coupe de la Ligue, gagnée ce jour-là[153].
Les supporters sont la base du club, ainsi un mécontentement trop importants de ceux-ci peut faire plier la direction lors de divergences. Les tensions sont souvent présentes à Strasbourg jusqu'à la liquidation du club en2011, où depuis les relations sont saines[350].
En1999, alors que le club enchaîne des résultats très irréguliers, les supporters invitent là direction à démissionner à l'aide de banderoles qui disaient« Proisy, Le Roy, quoi que vous fassiez : la solution, démission »[404].Teddy Bertin, le capitaine de l'équipe, traite des supporters de« sales Boches », et le manager général,Claude Le Roy, de« fachos »[405].

Les supporters du RCS sont en particulier hostiles enversJafar Hilali de 2010 à 2011, ancien président du club, qui est grandement responsable de la liquidation du club selon les médias et les supporters[406]. Lors de sa présidence, les tribunes de la Meinau devenaient de plus en plus vides, en raison du non dialogue instauré, et de l'hostilité de la direction. Il subit des chants et banderoles en nombre afin qu'il démissionne[407], qui disent entre autres« ingérence, insolence, incompétence, plus de raison d'y croire. Hilali, casse-toi ». À la suite de cela, Hilali menace de jouer les matchs à huis clos en raison de l'utilisation du mot« casse-toi »[408]. Lors du match suivant, un message ironique est exprimé :« Monsieur Hilali, s'il vous plaît, partez »[409].
LesUltra Boys 90 continuent de communiquer, et bien que souhaitant le retour au calme, appellent publiquement joueurs et autorités compétentes« à prendre leurs responsabilités » afin de pousser le président à la démission[410] avec le soutien des médias locaux. Les messages les plus hostiles possibles s'enchaînent :« huis clos en hélico, t'as encore oublié de prendre tes cachets »[97]. La pression a partiellement fonctionné, puisque Hilali ne reste que huit mois en poste avant de démissionner[411].
En 2012, le club est juridiquement recréé et un nouveau président est alors en poste. Avec le soutien financier de larégion Alsace, le club change de logo pour arborer les initialesRCSA en son centre, et a remplacé le motfootball du logo parAlsace. Le changement provoque un mécontentement, les supporters continuent d'utiliser les trois lettresRCS en son centre lors des tifos[66]. Afin de satisfaire la région et les supporters, le club réussit à trouver un compromis en gardant la mentionAlsace en bas du logo mais en effectuant un retour aux trois lettres originelles du logo[412],[66]. Les supporters, pas totalement satisfaits, se calment car les lettres sont revenues dans le logo. Ils continent par contre d'appeler le clubRCS et nonRCSA comme cela est inscrit sur les documents officiels[66],[268].
Les associations de supporters entendent garder de bons contacts avec la direction, notamment avecMarc Keller[257] depuis la« renaissance » du club en 2012[413], qui est qualifié par certains desauveur[414]. Pour le club, les supporters restent« l'essence même » du club et sait à quel point le public est important et parfois déterminant pour les joueurs[415],[416],[257],[66]. Contrairement aux années 2000, les relations avec la direction sont qualifiées d'« excellentes » par les supporters eux-mêmes[65]. Avant même l'obligation instaurée par la LFP de désigner dans chaque club unréférent-supporter[417], le Racing fonctionnait déjà ainsi, pionnier en la matière des relations club-supporter[268], basé sur le système allemand. Les décisions se prennent de concert entre direction et supporters[257]. Le dialogue entre le club, les supporters et les autorités publiques permet en 2017 de laisser le Préfet autoriser un déplacement de supporters à Metz, alors qu'il souhaitait l'interdire initialement[418].
En avril 2018, le journalL'Équipe publie une grande étude sur les supporters français, et conclut qu'il y a« une relation quasi idéale entre les supporters strasbourgeois et leur club », que l’ambiance au stade estsurvoltée, et quela Ligue 1 peut s'en inspirer[255],[419],[420] depuis 2012[255].

Au travers des banderoles déployées durant les rencontres, les supporters strasbourgeois, à l'initiative desUltra Boys 90, adressent des messages à laLigue de football professionnel, à laFédération française de football, aux diffuseurs télévisuels[421] ou encore envers toute personne qui, à leurs yeux, tenterait de réduire leurs libertés et la liberté des groupesultras enFrance.
Lors de la saison 2012-2013, une banderole des supporters appelle les présidents de la LFP et la FFF à démissionner[422].
En2013, un supporter du Racing se voit infliger une amende de 90 000 euros à la suite d'une bagarre avec un stadier en2011 à Rouen, et subit uneinterdiction de stade durant deux années jusqu'à son jugement[423].
En décembre 2014, à l'occasion de la rencontreFCSM-RCS, les supporters déploient un message à l'attention de la chaîneEurosport, qui détient les droits de lacoupe de France, afin de protester contre les horaires jugés trop tôt dans la journée. Ils brandissent« Eurosport eculé »[422]. La problématique des horaires revient en septembre 2016 pour la réception de l'ESTAC, où diverses banderoles protestent contre les rencontres décalées le lundi soir[424],[421].
Lors de la rencontre Strasbourg-Béziers en janvier 2016, il est déployé le message suivant :« Libertés bafouées, supporters fichés, occupez-vous des terroristes : pas des supporters » est déployée[425],[426] pour protester contre la loi deGuillaume Larrivé visant à lutter contre le hooliganisme.
Fin 2016, lors de la rencontre Strasbourg-Lens, les supporters des deux clubs célèbrent le centenaire de leur club en allumant des fumigènes durant la rencontre, et chantent avec les lensois en fin de match. La sanction de la LFP est une amende de 25 000 euros. Contre leGFC Ajaccio, ils déploient alors la banderole« RCS-RCL belle après-midi de foot populaire. Facture 25000€, LFP : vous tuez le foot » en référence à la campagne internet de laLigue de football professionnel visant à promouvoir le football et lutter contre la violence intitulée#Netuezpaslefoot[427]. En novembre suivant, à l'occasion de la rencontre Strasbourg-Laval, les supporters déploient une banderole à l'encontre deWaldemar Kita, président duFC Nantes, qui a interditun groupe d'ultras dustade de la Beaujoire. Les supporters lui adressent un message disant« Kita, la passion ne s'interdit pas, soutien à la BL (Brigade Loire) »[428].
En avril 2017, les trois principales associations de supporters du club s'unissent, et indiquent via un communiqué à laLFP qu'ils souhaitaient le report de la rencontreLens-Strasbourg, qui a été fixée un lundi soir à20 h 45. Elles dénoncent une« indécence » de programmer un tel match à cet horaire[429]. Lors de cette rencontre (non reportée), les supporters strasbourgeois déploient une banderole commune avec celle dessupporters lensois, qui vise la Ligue ainsi que la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, qui dit« Toujours aussi incompétents / DNLH, LFP : changement de dirigeants »[430]. Ils appellent à des changements dans les instances dirigeantes du football français.
En fin d'année 2017, lesUltra Boys 90 s'associent à trente autres associations de supporters via l'Association nationale des supporters, et publient un communiqué de presse visant à dénoncer diverses répressions jugées abusives par les associations, qui estiment leurs droits bafoués, et invitent les instances du football à dialoguer, afin notamment de résoudre des questions liées aux déplacements de supporters et l'usage d'engins pyrotechniques[431].
Ce qu'ils réitèrent le 15 octobre 2018, pour soutenir un mouvement national de l'Association Nationale des supporters, afin d'afficher leur solidarité et de lutter contre lesdécisions collectives qui sont liberticides prises par lespréfets. Bien que soulignant lasituation privilégiée à Strasbourg et félicitant même la direction pour son implication, ils observent vingt minutes de silence durant la seconde mi-temps de la rencontre Strasbourg-Monaco[432],[433].
Le 3 février 2018, alors que lessupporters du FCG Bordeaux ont été sanctionnés d'une interdiction de déplacement à Strasbourg par la LFP, lesUltra Boys 90 ont décidé d'exprimer leur solidarité avec les supporters adverses, alors même qu'il existe une rivalité entre ces deux groupes de supporters, en restant silencieux les cinq premières minutes du match, afin de montrer aux instances à quoi ressemblerait un match sans groupes d'ultras. Ils ont par la même occasion déployé une banderole intituléeSupporters pas criminels[434]. Lors de cette même rencontre, il se trouve que plusieurs bordelais ont enfreint cette interdiction, avec l'aide de supporters strasbourgeois, et ont été évacués du stade de la Meinau par desCRS. Lesultras strasbourgeois ont alors entonné pour la deuxième fois un chant de soutien envers leurs adversaires,Liberté pour les ultras, en guise de protestation[435]. Cet événement est le déclencheur, après une semaine de tension entre laLigue et plusieurs associations de supporters en France, de débats et d'alertes nationales lancées par des joueurs tels queBenoît Costil[119], des entraineurs tels queFrédéric Hantz[119] et des journalistes tels quePierre Ménès[436] qui prennent position en faveur des supporters et réclament du dialogue et non de la répression[437].
Divers incidents se produisent durant des rencontres ou en marge de celles-ci. Ces incidents donnent lieu à des sanctions officielles, de la part des instances, mais également des sanctions de la part du club.
Lors de la rencontre Strasbourg-Metz de la22e journée deDivision 1, interrompue le 21 décembre 2000 après le jet d'un pétard qui avait blessé l'arbitre-assistanteNelly Viennot, la commission de discipline de laLigue nationale de football a établi que le match sera rejoué à huis clos austade de la Meinau[438].

Le 3 octobre 2001, letribunal correctionnel de Colmar a reconnu deux hommes de 24 ans coupables d'injures racistes enversHabib Beye,Pegguy Luyindula etMamadou Bagayoko, à l'occasion du match deChampionnat de France Strasbourg-Monaco le 12 août 2000[439] et les a condamné à une peine de deux mois de prison avecsursis.
Une amende de 2 000 euros a été infligée au club pendant la saison 2012-2013 puisque les supporters ont appelé à la démission du président de la FFF[422]. La saison suivante, la Commission de discipline de laFFF a infligé une autre amende de 2 000 euros ainsi qu'un huis clos partiel au club[440].
En septembre 2015, deux individus ont déployé une banderole sur laquelle était inscritMigrants Raus (« Migrants dehors ») à l'occasion du derby Strasbourg-Colmar. Le club a écopé d'une amende[422], malgré une plainte nominative déposée. Par ailleurs, les associations de supporters n'ont pas reconnu ces actes et les deux individus ayant été appréhendés en quelques minutes[441] ne faisaient partie d'aucun club de supporters.
En janvier 2016, la banderole« libertés bafouées, supporters fichés, occupez-vous des terroristes : pas des supporters » a été déployée[425], ce qui a valu au club une amende de 2 000 euros infligée par la Commission de discipline de laFFF[426]. Fin 2016, l'utilisation d'engins pyrotechniques pour l'anniversaire des 110 ans du club a valu une amende infligée par laLigue de football professionnel de 25 000 euros[442].
Lors du dernier match de la saison 2016-2017, qui a vu le club retrouver la Ligue 1, la commission de discipline de laLFP a rendu son verdict et infligé au Racing Club de Strasbourg une amende de 45 000 euros assortie d’une fermeture pour 2 matchs avec sursis de la tribune ouest du stade de la Meinau[443],[444].
Le préfet de laLoire a pris le 21 novembre 2017, deux jours avant la rencontre opposant l'AS Saint-Étienne à Strasbourg, un arrêté portant sur l'interdiction collective et individuelle de déplacement des supporters strasbourgeois, exception faite de bus strictement encadrés dans la limite de 700 places[445]. Lors de la même saison, le préfet de Moselle interdit le déplacement des supporters face au FC Metz à l'occasion du derby, exception faite de dix bus strictement encadrés, pour la rencontre programmée le 20 décembre 2017[446]. Le préfet deLoire-Atlantique prononce à l'encontre des supporters strasbourgeois, le 17 mai 2018, un encadrement de déplacement pour la dernière journée de championnat, àNantes, qui provoque des incompréhensions notamment de l'Association nationale des supporters, qui dépose le même jour unréféré-liberté autribunal administratif deNantes[447].
Le 28 novembre 2017, une supportrice est décédée d'unarrêt cardiaque pendant la rencontre Strasbourg-Caen[448]. Lessapeurs-pompiers sont intervenus dans la tribune pour essayer de réanimer la victime.
Le1er août 2019, alors que le Racing joue son premier match européen depuis treize années, àHaïfa, des supporters qui ont fait le déplacement se font agresser avec des barres de fer par des israéliens, et sont transportés à l'hôpital[449].

Peu de joueurs dans l’histoire du club ont su se procurer les louages du public et ont su faire l’unanimité.
Gilbert Gress, joueur lors du titre de champion de France en 1979, se dote alors du surnom d’ange de la Meinau en raison de sa chevelure particulière et de ses prouesses sur le terrain. Il est alors un joueur favori des supporters[450],[451],[452]. Le 23 septembre1980, durant tout le match des slogans hostiles au président sont lancés[26] et la défaite 2-1 provoque des émeutes, Gilbert Gress est porté par la foule[453],[28].
Dans les années 2010, un joueur qui crée de l'engouement autour de lui estDavid Ledy, qui devient lechouchou de la Meinau lors de son passage au club jusqu'enCFA[454],[455].
Depuis 2015, un fan club en l'honneur deDimitri Liénard déploie des banderoles pour lui[383],[456]. Joueur présent de 2015 à 2018, il participe aux deux remontées successives du club, et marque le but du maintien en Ligue 1 le 12 mai 2018. Il reçoit de nombreux témoignages d'affection[127]. Il prend à plusieurs reprises le mégaphone des capos ou bien le micro du speaker du stade de la Meinau lors de son parcours au club, notamment à l'extérieur, austade Bollaert àLens, alors que le club évolue en Ligue 2 et vient d'obtenir un match nul incroyable (qui permettra par la suite de monter en Ligue 1). Le 12 mai 2018, il lance des chants aumur bleu de la Meinau, en raison d'un but d'anthologie qui permet au Racing de rester dans l'élite pour lasaison 2018-2019[457].
En 2016,Jacky Duguépéroux reçoit les honneurs des supporters du Racing. Alors entraîneur, il permet au club de monter en Ligue 2, et reçoit un hommage important du public, qui passe par des chants de remerciement et des banderoles[458]. D’autres joueurs sont acclamés, mais peu d’autres reçoivent des hommages individuels jusqu’en 2017, oùStéphane Bahoken reçoit un chant spécifique en son honneur sur l’air deJe t’aime à l’italienne deFrédéric François[421],[459].
Pour sa contribution au club de National à la Ligue 1,Jérémy Blayac, qui a accepté un effort financier, devient aussi unchouchou du public durant son passage au Racing[460] et revient le 3 novembre donner un coup d'envoi au stade, en raison de son attachement au club.
Les supporters du RCS ont plusieurs rivaux, notamment les clubs de l'Est de la France avec qui ils se disputent le titre honorifique de« plus grand club de l'Est [de la France] ». Mais ils ont également des amitiés avec certains clubs français et étrangers.

Larivalité entre FC Metz et RC Strasbourg, également connue sous le nom dederby de l'Est, se réfère à l'antagonisme entre les deux clubs defootball principaux des villes deMetz, leFootball Club de Metz et deStrasbourg. Les deux clubs sont respectivement basés dans les anciens chefs-lieux de larégion Lorraine et de larégion Alsace, deux villes voisines distantes de 130 km et qui partagent une histoire commune au sein de l'Alsace-Lorraine au cours desXIXe et XXe siècles. La rivalité entre les deux équipes est renforcée par leur parcours sportif.
La plus grosse affluence austade de la Meinau pour un derby contre Metz date de 1995. Près de 36 229 spectateurs s'étaient déplacés pour assister à un match de coupe de France. En 2008-2009, le derby constitue la meilleure affluence du RC Strasbourg[461].
En 1995, un supporter alsacien meurt accidentellement alors qu'il se rendait à la finale de la coupe de France jouée au Parc des Princes entre Strasbourg et le Paris SG. À la suite de cet incident, les Messins affichent une banderole particulièrement déplacée, qui transforme la rivalité en véritable haine entre les deux clubs[462].
Le, les deux clubs déposent plusieurs plaintes à la suite d'incidents. En2006, la LFP porte plainte[463]. En2007, des supporters messins mécontents lancent des projectiles et tentent d'envahir la tribune des visiteurs. Les CRS sont obligés d'intervenir et le match est arrêté à deux reprises[464] durant six minutes[465]. Quelques jours plus tard, le dossier est mis en instruction[464].
Lors du derby en 2018, plus de 1 500 supporters se rendent au dernier entraînement, afin d'encourager les joueurs. Une haie d'honneur, des chants, des fumigènes animent l'entraînement. La rencontre du lendemain se joue à guichets fermés le1er avril 2018. Un tifo représentant une scène du jeu vidéoMortal Kombat où un strasbourgeois se bat contre un messin est déployé[268],[260].
Le FC Mulhouse est le seul club alsacien qui ait évolué en Division 1 alors que le Racing Club de Strasbourg était en Division 2 : en 1932 et en 1989. Lors de la saison 2012-2013, Mulhouse retrouve en CFA le promu strasbourgeois. Le dernier match officiel entre le FCM et le RCS datait alors du 19 janvier 1992 (victoire 2-1 du FCM). Le match aller se déroule le 10 novembre 2012 au Stade de l'Ill et, bien que dominés dans le jeu, les strasbourgeois parviennent à arracher le match nul 1-1 dans les dernières minutes du match. Quelques échauffourées dans le stade, sans gravité, sont à mentionner. Lors du match retour le 6 avril 2013, le stade de la Meinau accueille 20 044 spectateurs pour assister à l'historique derby alsacien. Le match, plutôt insipide, se termine sur le score nul et vierge de 0-0, mais en tribunes, quelques banderoles taquines sont déployées par les supporteurs des deux camps et on assistera à quelques provocations sans conséquences en fin de match[396]. Par exemple, les supporters strasbourgeois ont déployé des banderoles envers les Mulhousiens, qui disaient« T'as pas de public, tu veux des subventions ? Non mais allô quoi ! », ou encore« 14 ans de CFA, 120 ans d'anonymat »[466].
Les supporters du RC Strasbourg Alsace ont des rivalités avec d'autres clubs de football, notamment dans l'Est de la France, tel que leFC Sochaux Montbéliard[467]. Lors de la Ligue 2 2016-2017, environ 2000 Strasbourgeois ont fait le déplacement[468].
Une rivalité est née avec les SR Colmar lors de la saison2010-2011, où les clubs se rencontrent en National. Il s'agit de la première fois depuis 1992 que le RCS croise un club également issu de la régionAlsace en championnat, ce qui explique l'engouement autour de la rencontre.
Lors de lasaison 2014-2015, de grosses tensions entre les deux clubs entourent l'organisation de la rencontre auStadium[469],[470] en raison du nombre de supporters strasbourgeois qui souhaitent s'y rendre. À la saison 2015-2016, en National, 1 300 supporters strasbourgeois[471] se déplacement à Colmar pour le derby, ce qui en fait un déplacement exceptionnel en terme humain, pour un match du troisième échelon, alors que l'affluence moyenne à Colmar est de 1 794 spectateurs par match[472].
Les matchs contre Colmar à la Meinau battent consécutivement les records d'affluence de National. Ce match fait l'objet d'un grand format dans l'émission Téléfoot, ce qui est un fait exceptionnel, le magazine ne s'intéressant pas habituellement à la troisième division. Frank Leboeuf compare l'atmosphère de ce match à un match de coupe d'Europe[314].
Le derby entre RC Strasbourg etSC Schiltigheim, bien que joué une seule saison en championnat, est particulièrement médiatisé. Les instituts de presse, ainsi que laLigue d'Alsace, qualifient ce match deCussico[473], néologisme créé par le siteRacingstub[474] formé declassico et deCUS, pourCommunauté Urbaine de Strasbourg. On parle aussi dederby de la CUS[475] ou dederby du Bas-Rhin[476].
Comme pour les matchs face à Colmar, ce derby est considéré comme une« fête du football alsacien »[475]. De plus, de nombreux joueurs duRC Strasbourg sont aussi passé par le SC Schiltigheim et inversement, ce qui multiplie la motivation des équipes[477].

Les supporters strasbourgeois ont une amitié avec ceux duKarlsruher SC ainsi que duHertha Berlin SC[478],[479]. Il arrive fréquemment que des supporters du KSC se rendent au stade de la Meinau.
LesUltra Boys 90 sont jumelés aux supporters desPhönix Sons[480],[481], groupe qui soutient l'équipe de Karlsruhe, et est aussi lié aux groupes allemand et italien desHarlekins de Berlin et desRangers de Pise[482]
À la fin des années 1970, certains supporters du Racing décident d'aller faire un tour enAllemagne et choisissent comme destinationKarlsruhe du fait de sa proximité. Conquis par l'atmosphère particulière du football allemand, ils reviennent de plus en plus souvent et de plus en plus nombreux. Les supporters strasbourgeois sont bien accueillis auWildparkstadion pendant les décennies qui suivent[483],[484]. L'amitié existe du fait de la proximité avec Karlsruhe, qui arborent également les mêmes couleurs (bleu et blanc) que celles du RC Strasbourg. Karlsruhe entretient une amitié avec leHertha Berlin, et de ce fait, ceux de Strasbourg ont suivi[481].
En 1993 se créent lesBlues Pirates, un fan club à la raison d'être inédite. Ils entendent supporter leurs favoris à travers la France et l'Allemagne. Ce groupe de supporters du RCS et duKSC matérialise les liens forts qui unissent les passionnés des deux clubs[481],[485]. LesBP93 n'apparaissent plus que rarement à la Meinau ou auWildparkstadion. Ils mettent fin à leurs activités après un ultime déplacement àSochaux en 2003[481].

À la fin de la saison 2016-2017, leKarlsruher SC est relégué entroisième division. Les supporters strasbourgeois leur adressent une banderole à l'occasion de la rencontre Strasbourg-Ajaccio, disantAufgeben ist keine option, kampfen Ultras (« Abandonner n'est pas une option, battez-vous Ultras »). C'est pendant cette même fin de saison que les supporters du Herta Berlin déploient une banderole rédigée en français pour fêter la promotion du Racing :« Retour au sommet, félicitations RCS »[486]. Lesultras de Berlin saluent également la victoire du RCSA en coupe de la Ligue en 2019[487].
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une amitié revendiquée officiellement entre les associations de supporters, les strasbourgeois ont un respect particulier pour lessupporters du Racing Club de Lens. De par la ferveur et mentalité commune qui entoure ces deux clubs, les supporters se respectent mutuellement[488]. Les supporters lensois ayant été nombreux à la Meinau au match aller, les strasbourgeois, pour le match retour, ont pu chanter avec les supporters lensois avant la rencontre, et ont surpris les médias par leur fraternité lors de lasaison 2016-2017[489],[490].
Plusieurs médias sont entièrement ou partiellement dédiés au club, pour discuter ou partager des informations en relation avec le club et leurs supporters.
Le site internetRacingstub.com comporte des articles d'actualité et des informations historiques au sujet du Racing Club de Strasbourg[491]. Il met aussi en relation des supporters du club via unstammtisch sous forme de messagerie instantanée publique, et propose des concours de pronostics[491]. Mi-2015, le site compte environ 8 000 utilisateurs[491].
Lancée le 10 janvier 2010, l'émission radioPlanète Racing est diffusée chaque mardi de21 h à22 h sur 91.9 FM àStrasbourg. L'équipe de Planète Racing reçoit chaque semaine un invité en lien avec le Racing Club de Strasbourg Alsace. Après la venue deJacky Duguépéroux le 7 juin 2016, ce sont 250 invités qui sont déplacés dans le studio de radio RBS. Le 7 juin 2016 marque la200e de l'émission.
En 2020, une émission entièrement en ligne et développée sur le réseau socialTwitter est créée par des supporters. La Cave de Papy propose des débats, analyses et des après-matchs du Racing. » D’abord diffusée surPériscope, elle est ensuite diffusée sur la plateformeYouTube depuis juillet 2020[492]
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