Pour les articles homonymes, voirSACD.
| Super Audio CD | ||
| Type de média | Disque optique | |
|---|---|---|
| Capacité | 4,7Go (simple couche), 8,5 Go (double couche) | |
| Mécanisme de lecture | Diode laser delongueur d'ondeλ 650 nm | |
| Développé par | Sony,Philips | |
| Dimensions physiques | 12 cm de diamètre | |
| Utilisé pour | Stockage audio | |
| modifier | ||
LeSuper Audio CD (SA-CD, anciennementSACD) est un support sonore numérique de typedisque optique en lecture seule, faisant partie de l'audio haut de gamme et lancé en1999. Sa résolution sonore est64 fois supérieure à celle de son prédécesseur encore commercialisé, ledisque compact. Il est disponible en formatstéréo et/oumulticanal (jusqu'à six canaux5.1).
Bien que ce format reprenne la galette CD, il a une capacité de stockage égale à celle duDVD, ainsi qu'une possibilité de combiner à sa technologie haute définition celle du CD standard. Le Super Audio CD (norme DSD 64) a 64 fois plus d'informations binaires inscrites qu'un disque compact standard. Sa qualité de fabrication est supérieure comparée à un simple CD.
Le Super Audio CD est conçu parSony Corporation en association avecPhilips, de la même façon que l'est ledisque compact : experts en optique, les ingénieurs de Philips conçurent le support et ladiode laser nécessaire à sa lecture en reprenant le standardDVD, tandis que lecodage des données ainsi que l'électronique nécessaire à leurdécodage furent à la charge des ingénieurs de Sony.
Sony est choisi comme détenteur de l'ensemble de la marque, et Philips propriétaire des brevets concernant le format et la marque[1]. Sony cessa par ailleurs d'utiliser lesigle « SACD » au profit de « SA-CD » et « Super Audio CD » pour éviter la confusion avec laSociété des auteurs et compositeurs dramatiques[2],[3].
Le projet voit le jour en1994 avec pour objectif principal de surpasser le formatRed Book (LPCM,Linear Pulse Code Modulation, également appeléPCM,Pulse Code Modulation) dudisque compact en termes de définition sonore, aussi bien qu'actualiser le disque compact en termes de possibilités d'écoute (ajout de laspatialisation multicanale du son et possibilité de choisir entre celle-ci et l'écoutestéréophonique standard). Cette spatialisation multicanale était un enjeu à part entière, l'époque y étant propice comme les systèmesHi-fi5.1 étaient alors en plein essor commercial : le « sonsurround » séduisait grandement le public depuis sa généralisation dans les salles de cinéma deux ans auparavant, et devenait accessible au grand public tant financièrement que par sa disponibilité. Le sonDolby Digital, bien qu'étant un format de compression à pertes, connut un succès probant dès ses premières mises à l'essai sur les filmsBatman : Le Défi (été1992) etJurassic Park (été-automne1993). Le format DVD apparut en concomitance et fut un écrasant succès commercial en matière de solution sonore multicanale domestique (« le son surround chez vous » en fut un des premiers slogans). Ces innovations furent le moteur de pensée pour la création d'un équivalent musical succédant au disque compact.
Toutefois, transcender le PCM exige unenumérisation repensée, et donc un nouveau code. En circonvenant de multiples étapes du traitement numérique que l'on trouvait dans les lecteurs de disque compact telles l'interpolation et laconversion D/A ou numérique/analogique, leDSD est inventé. Ce dernier consiste en un flux quantifié sur unbit unique, faisant l'objet d'un simple transit parfiltre passe-bas avantmodulation Sigma-Delta directe, ce qui simplifie dans son entier le processus de conversion pour une altération du signal quasiment inexistante.
Afin de faciliter l'intégration commerciale du format, il est décidé qu'en plus de cette technique, le Super Audio CD serait hybridé avec le CD en adaptant la caractéristique multicouches du DVD sous la forme de « deux formats en un » : Super Audio CD et CD sur la même galette. Ainsi, un Super Audio CD hybride est lisible à la fois dans sa qualité haute sur une platine dédiée, mais aussi en tant que disque compact standard sur n'importe quelleplatine CD du marché. Ces spécifications conduisent à la création du cahier des charges Scarlet Book, ajouté à la norme desRainbow Books.
Le, le lancement du format est annoncé à la presse[4]. Le premier lecteur de SA-CD commercialisé fut le Sony SCD-1 (lancé en mai 1999[5] pour un prix unitaire de 5 000 $[6],[7],[8],[9]). C'est après les premières remasterisations que le[10] le Super Audio CD fut lancé à hauteur de plusieurs centaines de titres fabriqués par les deux premières usines dédiées, implantées enAutriche et auJapon. Bien qu'il fût prévu que le Super Audio CD comporterait un aspect multicanal, ses premiers disques sortis entre 1999 et fin 2000 ne furent que stéréophoniques. Le tout premier Super Audio CD à la fois hybride, comprenant un programme stéréo et multicanal,Sacred Feast, une interprétation deGaudeamus[11] conduite par Paul Halley, fut commercialisé à ce moment-là. Le premier lecteur de SA-CD capable de lecture multicanal fut le Philips SACD-1000[6], lancé en pour 1999 dollars[12].
Royal Philips Electronics et Crest Digital se mettent en partenariat en mai2002 afin de monter la première ligne de production de disques hybrides SA-CD auxÉtats-Unis, dotée d'une capacité de production annuelle de trois millions de disques, rapidement suivie par la construction d'une autre usine par Sony/RCA. Mais ces deux sites ne parvinrent pas à concurrencer leurs rivaux autrichien et japonais, et durent fermer sous le coup de l'échec commercial du format[13].
Le Scarlet Book (enfrançais :« livre écarlate »), cahier des charges du SA-CD faisant partie de l'ensemble de normesRainbow Books, spécifie l'ensemble des particularités propres au SA-CD. Nombre d'entre elles sont techniquement détaillées dans les parties de cet article concernées. Pour leur listage officiel, voir l'article dédié.

Tout comme leCD et leDVD, le Super Audio CD comporte desdonnées matérialisées sous forme d'encoches numériques gravées dans une galetteplastique depolycarbonate. La face gravée est ensuite couverte d'une fine pellicule d'aluminium pulvérisée par spray, puis laquée. Les encoches, lues par un dispositifoptiquelaser, forment une spirale partant du centre du disque et allant s'élargissant vers son bord, occasionnant un ralentissement de la rotation du disque au fil de la lecture. Un CD démarre à 500tr/min (tours par minute) et termine à 200 tr/min, soit une vitesse linéaire de 1,21 mètre par seconde, tandis que le SA-CD démarre à 600 tr/min et termine à 300 tr/min, soit une vitesse linéaire de 3,49 mètres par seconde[14].
La densité degravure des données du Super Audio CD est identique à celle du DVD – si leformat de données est différent, le disque est de conception identique : la galette présente une épaisseur de 1,5 mm (1,2 mm pour le CD, qui n'a qu'une seule couche de données) et 120 mm de diamètre (toutefois il n'existe pas de Super Audio CD de 80 mm de diamètre, contrairement au mini-CD)[14]. Sa capacité de stockage est également identique à celle du DVD (4,7 gigaoctets), et il nécessite le mêmerayon laser pour sa lecture (longueur d'onde 650 nm, voire 635 nm pour certains modèles delentilles laser, etouverture numérique 0,6, diamètre du spot laser 650 nm), soit un rayon à la fois plus fin et légèrement plus orangé que le rayon laser classique utilisé pour la lecture desdisques compacts, situé à la limite entre lerouge et l'infrarouge (longueur d'onde 780 nm, ouverture numérique 0,45, diamètre du spot laser 1,02 µm)[14].
D'autres caractéristiques diffèrent totalement de celles du CD, comme la largeur des encoches numériques gravées, qui est de 400 nm (500 nm pour le CD), leur longueur minimale de 400 nm (833 nm pour le CD), aussi bien que l'écart de piste de 0,74 µm (1,6 µm pour le CD)[14]. Entre autres, le débit de lecture de données en lecture normale (1x) est de 16,934 4 mégabits par seconde pour un Super Audio CD, contre 1,411 2 mégabits par seconde pour un CD.
Le débit du SA-CD est donc un dénominateur entier du débit CD, ce qui facilite les conversions d'échantillonnage vers le bas pour les DSD-CD ou pour la couche CD d'undisque hybride : en effet, le nombre de bits par seconde sur un canal du Super Audio CD (2 822 400) est le double du nombre total de bits par seconde des deux canaux réunis d'un CD (44 100 échantillons × 16 bits par échantillon × 2 canaux = 1 411 200 bits)[14].
Comme visible ci-contre, la première couche d'un Super Audio CD rencontrée par un rayon laser est la couche haute densité, conçue à base desilicone de sorte à être transparente pour les faisceaux laser de lecteurs CD (de longueur d’onde 780 nm). En effet, celle-ci se situe à seulement 600 µm de la lentille, et le rayon laser de longueur d’onde 780 nm, réglé pour êtrefocalisé sur une distance de 1,2 mm (soit le double), la traverse et ne peut la lire.
Contrairement au DVD, le Super Audio CD n'est pas soumis aux restrictions juridiques parcodage de zone (régions géographiques). Un Super Audio CD est donc lisible par tout lecteur (compatible) Super Audio CD, quelle que soit l'origine.
Seules deuxusines sont actuellement[Quand ?] agréées à la fabrication des galettes Super Audio CD : la première se trouve àShizuoka (Japon), et la seconde àSalzbourg (Autriche). Deux usines supplémentaires existaient auxÉtats-Unis, principalement dédiées à la création de disques Super Audio CD dont les masters provenaient du même pays et destinés au marché américain. Il s'agissait de la Sony/RCA àTerre Haute (État de l'Indiana) et de Crest National (Californie). Toutes deux ont fermé pour centraliser la fabrication des disques sur les deux sites précédemment mentionnés, dont l'espacement géographique permet de desservir les deuxhémisphères duglobe. Malgré la fermeture du site californien, Crest National assure toujours la fabrication de SA-CD, à petite échelle et sur commande.
La première étape, le prématriçage, correspond à la transcription des informations sur une bande multipistes, en passant par une phase decorrection d'erreurs, et d'exploitation des fichiers depuis les formats DFF ou DSF dont ils proviennent à la suite de leur formatage par lesstudios d'enregistrement. On y ajoute ensuite desmétadonnées et, facultativement si le programme est stéréophonique mais obligatoirement s'il est multicanal, les fichiers DFF ou DSF sont transformés en fichiers DST pour appliquer unecompression sans pertes. Le but essentiel du prématriçage est le calcul du Code Détecteur et duCode Correcteur. Ces codes sont contenus sur 16 octets accolés aux données (voir plus bas) d’informations plus des informations de synchronisation et d’en-tête. Ce procédé permet de prévenir les erreurs de transmission. Une fois cette étape passée, il n’y a plus aucune modification des données à inscrire.
La création du disque matrice, appelé aussi matrice deverre, est ensuite effectuée. Elle consiste à l'impression des données sur un disque de verre. Le point de départ du disque matrice est une vitre fortement polie, dont les caractéristiques de surface ressemblent de près à unmiroir astronomique. Cette plaque de verre est couverte d’un substrat DVD de 0,6 mm d'épaisseur sensible à la lumière, appelérésine photosensible. La couverture de la plaque par un procédé de rotation (dépôt parcentrifugation) assure une couche absolument plane et uniforme de 120 nm d’épaisseur. C’est l’épaisseur de cette couche qui détermine la profondeur moyenne des creux, celle-ci étant sujette à variation(voir PSP ci-après). L’inscription des données est effectuée selon le même principe qu'ungraveur d'ordinateur : grâce à un appareil émettant un rayon laser qui est activé et désactivé suivant le flux desbits, la couche photosensible de la plaque de verre est marquée. L'horloge ducontrôleur de ce laser est généralement cadencée par unoscillateurpiézoélectrique àquartz comme pour la création du CD ou du DVD, mais elle peut également fonctionner aurubidium pour une précision bien plus grande. Le disque de verre est ensuite placé dans un bain de développement où il est traité avec la solution SnCl2. Les emplacements altérés par le rayon sont lavés faisant ainsi apparaître les premiers creux. Après séchage du disque matrice suit l'argenture : c'estla vaporisation sous vide d’unefine couche d'argent de 100 nm. À cet effet on utilise une solution denitrate d'argent, desoude, d'ammoniaque et desucre (ou deformaldéhyde) soumise à laréaction de Tollens. Passé ce stade, le disque matrice est lisible par un lecteur spécial qui permet de contrôler la qualité de l’enregistrement.
Lagalvanisation intervient ensuite : c'est une opération qui crée la matrice de production à partir de la matrice de verre. La matrice de verre est plongée dans un bain de galvanisation comportant uneanode denickel. La couche argentée de la matrice de verre est transformée encathode. Lecourant ainsi créé entraîne un déplacement desions de nickel sur l’anode, couvrant peu à peu la plaque de verre d’une couche de nickel. La séparation de la couche de nickel de son support de verre amène la destruction de ce dernier. Si à ce stade de l’opération lesnormes de qualité ne sont pas respectées, tout le processus précédent est à refaire. La couche de nickel, copie tirée directement de la matrice de verre, est nommée original ou « copie père » : c’est une reproduction en négatif de l’original. Pour éviter une perte de cet original, on en fait une copie appelée « copie mère », qui sert ensuite à tirer les sous-matrices. Les sous-matrices sont, comme l’original, des négatifs et servent à imprimer les données sur les disques en plastique pendant leur fabrication. Elles sont perforées au centre et polies à l’endos. La qualité du dos de la matrice a une grande influence sur le bruit qui sera perçu par les photorécepteurs des lecteurs de SA-CD. La rugosité moyenne maximale est de 600 nm. Comme l’air, la propreté de l’eau est importante pour la qualité finale du produit.
La fabrication en série des SA-CD peut se faire par moulage, ou par injection pressurisée. Le premier principe consiste en l’injection duplastique liquide dans la matrice ; le second a pour principe l’impression des cuvettes dans le disque encore chaud par pressage. Lepolycarbonate a été retenu dans la conception des SA-CD pour avoir déjà fait ses preuves avec le CD et le DVD :pureté optique,transparence etindice de réfraction constant. Il existe même un polycarbonate SHM(voir plus bas) à la pureté accrue. Les disques ainsi obtenus voient leur face marquée par les données, puis métallisée par une couche d’aluminium de 40 à 50 nm. Pour ce faire, l’aluminium est atomisé dans un espace sous vide, et se dépose lentement sur le disque. L’atomisation est obtenue par réchauffement, ou à froid, par un procédé de pulvérisation cathodique. La couche d’aluminium ainsi déposée est enfin protégée par l’application d’unvernis protecteur, à l’aide du procédé de dépôt parcentrifugation. Le vernis devient ainsi une couche uniforme de 10 µm d’épaisseur.
Pour ce qui est desdisques hybrides, la structure des deux couches obéit à la même spécification que pour les deux couches d'un DVD type DVD 9, tandis que leur procédé de jonction obéit à la spécification du DVD 5 (l'espacement de 50 µm entre les couches du DVD 9 étant trop étroit). La couche haute densité qui contient les données DSD, décriteplus haut comme la première rencontrée par un rayon laser, est ainsi trop proche pour que le rayon laser 780 nm de lecture CD puisse la lire, et sa composition à base desilicone en fait un filtre chromatique qui empêche cette longueur d'onde d'être réfléchie de toute façon. Ainsi, tout en étant transparente au laser CD, la couche HD peut être lue à la longueur d'onde 650 nm du laser SA-CD.
Avant conditionnement, une étiquette est imprimée sur le vernis par le principe de lasérigraphie.
Parmi les mesures de sécurité du Super Audio CD, on trouve notamment le PSP ouPit Signal Processing (pit signifiant « fosse » ou « fossé » en français, dans le contexte d'un disque numérique il se traduit par « encoche »), une empreinte physique qui consiste en une modulation de profondeur des encoches du disque (les données, elles, sont stockées dans la« longueur » des encoches comme sur undisque compact). Le capteur optique doit être doté un circuit spécial afin de la détecter et l'interpréter, puis est comparé avec les informations sur le disque afin de s'assurer de sa validité (il s'agit donc d'unchiffrement à double clé). Bien que la majorité des lecteursDVD,DVD-Audio etDVD-ROM puissent théoriquement lire les données d'un Super Audio CD (même galette, même densité de gravure et laser de lecture), ils ne peuvent les interpréter puisqu'ils ne sont pas équipés du circuit d'analyse du PSP, et ne les reconnaissent donc pas[15].
Le PSP présente un problème déjà identifié à l'époque du CD : du fait de la modulation de huit à quatorze (Eight-to-Fourteen Modulation ou EFM) utilisée pour encoder les informations sur le CD lors de sa création (procédé repris pour la création du SA-CD), les encoches et les espaces entre elles ne peuvent varier en longueur que sur un facteur de trois à onze. Bien que ces variations ne se soldent presque jamais par une valeur intègre autre (et n'ont donc aucun impact sur les données audio), ces variations sont connues pour causer de lagigue oujitter (anglicisme), c'est-à-dire une variation temporelle pouvant être perçue comme une incohérence. De telles erreurs peuvent également apparaître du simple fait du moulage des matrices de verre et des injections de plastiques lors de la fabrication, qui ne sont pas des procédés parfaits[15].
Cette gigue peut logiquement être aussi causée par la variation de la profondeur des encoches : le laser n'est pas réfléchi avec la même immédiateté suivant la profondeur de l'encoche lue. Ces décalages sont tout à fait infimes mais très nombreux du fait que des millions d'encoches sont lues chaque seconde : leur cumul peut donc causer des fluctuations temporelles perceptibles à l'oreille humaine et affecter tangiblement lestransitoires (rapidité de passage d'un signal d'un état à un autre). La gigue floue alors la représentation sonore et augmente lebruit dans les hautes fréquences. Pour pallier cela, un contrôle très précis de la profondeur et de la longueur des encoches au moulage de la matrice est imposé dans le système PSP. Ce contrôle permet de réduire la gigue par deux, et potentiellement davantage. SelonSony etPhilips, cette réduction fait retomber le taux de gigue plus bas que la normale et augmente donc la qualité sonore[15].
Le PSP est également utilisé pour « imprimer » en relief unfiligrane dans le moulage de la face de données de certains disques[15].
Comme pour le CD, le Super Audio CD comprend des secteurs de données décodés par paquets de 2 ko (soit précisément 2 048 octets) agrémentés decodes correcteurs[16]. Comme pour le CD également, ces secteurs sont soumis par paquets de seize aucode de correction Reed-Solomon (également appelé code C.I.R.C.)[17] et sont tripartites : ils comprennent une zone d'entrée, une zone de données et une zone de sortie[16].
Un secteur de données d'un SA-CD occupe au total 2 064 octets. Là où le CD utilise 288 octets de code correcteur, le SA-CD en utilise donc seulement 16 :
Il existe une grande variété de lecteurs de Super Audio CD (cf. la section « Aspects commerciaux » pour les statistiques). Certains décodent exclusivement le programme stéréophonique, dont les tout premiers lecteurs, étant donné que le format lui-même n'intégra de programme multicanal qu'à partir de 2001.
Un grand nombre d'entre eux sont aujourd'hui capables de décodage multicanal, mais seul un petit nombre de ceux-ci sont conçus comme « lecteurs universels », c'est-à-dire capables de lire également desDVD,DVD-Audio, voire disquesBluray et autres formats numériques (DivX,MP3,WAV, etc.). Les enjeux commerciaux fixent généralement la décision des constructeurs de rendre un lecteur de Super Audio CD universel ou non, tandis que des enjeuxaudiophiles sont le moteur de constructeurs tels queDenon ouMarantz, réputés pour leurs platines stéréo uniquement, mais d'un standing tant qualitatif que luxueux, équipées detransformateurs toriques, dechâssis anti-vibrations et de moteurs de lecture ultra-précis, de circuits haut-de-gamme aux composants supérieurs et deconnecteurs RCA (parfois mêmeXLR) plaquésor.
Lecahier des charges du Super Audio CD spécifie qu'en tous les cas, un lecteur de SA-CD doit être équipé d'unelentille faite deverre optique et doit êtrerétrocompatible avec le formatRedbook PCM du disque compact.
Hormis la nécessité d'un circuit de décodage dédié au SA-CD, dénué de décimateur, ainsi qu'une vitesse de lecture démarrant à 600tr/min (au lieu de 500 tr/min pour le CD), le principe du lecteur est relativement identique à celui d'un lecteur de CD classique. Le décodage du code DSD est détaillé dans la section ci-après.


Le Super Audio CD utilise une technique de numérisationSigma-Delta appeléeDSD (Direct Stream Digital)[18] à très hautefréquence d’échantillonnage de 64 fs (« fs » signifiantFrequency Sampling, soit la fréquence de base utilisée à but comparatif. Ici, 1 fs = échantillonnageCD = 44100Hz). Cet échantillonnage est fixé à 2 822 400 bits par seconde, etquantifié sur 1 bit unique, ce qui autorise unebande passante allant jusqu’à 80 kHz voire 100 kHz et uneplage dynamique de120dB ; elle est donc bien supérieure à celle recommandée par le théorème d’échantillonnage deNyquist-Shannon[réf. nécessaire].
Pour accroître la capacité d’enregistrement du Super Audio CD, le flux audionumérique subit unecompression sans perte appeléDST (Direct Stream Transfer) autorisant jusqu’à80 minutes par programme haute définition si stéréo et multicanal sont combinés sur le même disque, et jusqu'à256 minutes d'enregistrement stéréophonique (contre seulement un peu plus de deux heures sans la compression)[19].
Le Super Audio CD utilise lamise en forme de bruit (noise shaping), ou mise en forme du bruit de quantification, qui permet de repousser les bruits de quantification dans les gammes de fréquences situées en dehors dessons audibles par l'oreille humaine[19],[20]. Les concepteurs du SA-CD, partant du principe que le filtrage susmentionné est une lacune du CD, ont fixé le DSD à un haut taux d'échantillonnage et son principe de modulation permet avec un simplefiltre du premier ordre (6 dB/octave) de ne pas « écraser » les harmoniques[19].

Il existe trois formats de Super Audio CD possibles[25] :
En,Universal Japan adapte le formatSHM CD (Super High Material Compact Disc, concurrent du DSD CD, du HDCD et duBlu-spec CD), créé conjointement avecJVC, en SHM SA-CD, entièrement compatible avec toute platine de lecture Super Audio CD. Le SHM SA-CD bénéficie de matrices mères (« patron » ou « négatif » en verre sur lequel sont moulés les disques) gravées selon unefréquence d'horloge cadencée aurubidium, d'une précision supérieure à celle desoscillateurspiézoélectriques classiques àquartz et égalant presque celle ducésium pour un moindre coût.
Selon desingénieurs du son[1], les possibilités de restitution du SA-CD, ainsi que sa définition sonore, s'en retrouvent augmentées, et de nombreuxmélomanes etaudiophiles[26] apprécient grandement la philosophie deremastérisation par transfert plat qui accompagne la collection (l'enregistrement studio source est converti directement, c'est-à-dire sanségalisation nicompression ou autre procédé de transformation du son).
La totalité des SHM SA-CD étant édités par Universal Japan à l'heure actuelle, ceux-ci sont fabriqués exclusivement dans l'usine deShizuoka. Étant donné qu'ils sont tous en stéréo uniquement, ils n'ont aucunement fait l'objet d'unecompression sans pertesDST, autorisant au disque une durée maximale légèrement supérieure à deux heures, mais une telle durée est rarement exploitée (l'albumSongs in the Key of Life deStevie Wonder est un des quelques exemples effectifs avec une durée de105 minutes ou1 heure 45, à l'origine séparé en deux parties sous la forme de deuxdisques vinyle puis deux disques compacts, réunis en un seul SHM SA-CD).
Un DSD-CD est undisque compact conventionnel (donc lisible par n'importe quel lecteur de CD du marché) issu par conversion d'unmaster réalisé enDSD (DSD →PCM), lui permettant d'avoir une meilleure définition qu'avec un master habituel d'origine PCM (PCM → PCM). Il est fréquent que l'on rafraichisse ce résultat au moyen d'un processeurSony SBM (Super Bit Mapping) spécialement adapté pour ces conversions DSD : il s'agit du Super Bit Mapping Direct[27]. Il convient de noter que cette technologie est toujours employée dans le cas d'un Super Audio CD hybride, car la couche disque compact est en soi un DSD-CD, étant systématiquement réalisée à partir du master DSD utilisé pour la couche haute définition du même disque[27].
L'argument principal de ses détracteurs en faveur du PCM est qu'uncodage sur unbit uniqueéchantillonné à hauteur de 2,822 4 MHz aboutit à uneplage dynamique de120dB, tandis que la quantification en 24 bits du PCM (théoriquement de 144 dB) du DVD-A aboutit à une plage dynamique de 126 dB ; et ce, en dépit du fait que le débit de données du DVD-A (13,824 mégabits par seconde sur six canaux échantillonnés à 96 kHz et quantifiés sur24 bits) soit inférieur à celui du Super Audio CD (16,934 4 mégabits par seconde sur six canaux).
En outre, leshautes fréquences pouvant être restituées par le SA-CD sont jugées inutiles car inaudibles à l'oreille humaine, et non reproductibles par desenceintes conventionnelles (à l'exception, rare, de celles qui sont équipées desuper-tweeters).
Les premières générations de lecteurs SA-CD parSony etPhilips employaient des algorithmes de multiplication de 1 bit en 3-5 bits pour permettre lefiltrage passe-bas, détruisant l'intégrité sonore[28].
Des ingénieurs font remarquer que la grande majorité desconvertisseurs numérique-analogique modernes utilisent en leur cœur une architecture sigma-delta qui effectue une conversion PCM en DSD superflue[29]. Il est également défendu que les premières générations de convertisseurs sigma-delta ont rapidement été remplacées par d'autres qui ne créent pas de retour numérique-analogique-numérique dans la boucle de filtrage[30].
LaAudio Engineering Society procède en2007 à des comparaisons endouble aveugle et n'a pas noté de différence[31],[32]. Selon d'autres auteurs, les tests en aveugle montrent que les disques audio haute résolution seraient jugés de qualité supérieure car les ingénieurs auraient plus de liberté pour leur réalisation en ce sens ; il n'y aurait, selon eux, pas de relation entre l'augmentation de la résolution et de la bande passante et la qualité perçue[31]. Dans l'hypothèse où la différence de qualité serait due aux fréquences plus élevées reproduites par les formats DVD-A et SA-CD par rapport auCD,DAT et émissionradio numérique (limités en dessous de vingt kilohertz), les auteurs pensent qu'il serait nécessaire d'approfondir les essais dans différentes conditions et avec de nombreux sujets pour examiner véritablement et sérieusement ces questions, notamment des sujetsaudiophiles, dont l'ouïe est exercée à différencier un son exempt de distorsions et micro-défauts d'un son « impur »[33].
La campagne commerciale qui a accompagné le lancement du format a mis en avant, outre ses qualités sonores, la compatibilité avec le format CD Audio, moyennant un renouvellement d’équipement[34] limité à la source numérique dans une chaineHi-fistéréophonique. Par la possibilité qu’il donne d'un « son spatialisé » (multicanal), le Super Audio CD permet aux éditeurs de phonogrammes de rééditer totalement leur catalogue auprès des amateurs. Des artistes commeGenesis,Elton John,Bob Dylan,Dire Straits,Pink Floyd ou lesRolling Stones ont en effet toujours travaillé, en studio, sur des bandes allant de 8 à64 pistes, parfois96 pistes pour leurs œuvres les plus récentes, et il est donc très facile de les rééditer enmulticanal, transformant en marché d’équipement un marché qui n’était jusqu’alors que de renouvellement. Lamusique classique, surtout symphonique, peut également de cette façon toucher toute une nouvelle catégorie d’auditeurs, à la recherche d'une restitution sonore au plus proche du rendu spatial d'une salle de concert. Enfin, ce qui n’est pas négligeable, le marché du disque n’a plus de risque de souffrir de la diffusionradiophonique des œuvres, tant que la radio reste limitée à la seulestéréophonie. LeDSD est par ailleursprotégé par un système anti copie pour un rendu identique[18]. Récemment, l'arrivée sur le marché de matériel Hi-fi de qualité (amplificateur AV et systèmeacoustique 5.1) permet, à moindre coût, de profiter des enregistrements multicanaux.
Pourtant, le Super Audio CD a peu percé. Il est souvent considéré par les audiophiles à la fois comme une réussite technique et un échec commercial. Peu de références, bien qu'insignes, ont été éditées sous ce format en raison de la faible demande. Son catalogue ne comportait d'ailleurs que 4 651 titres au bilan de2006 au seulRoyaume-Uni (tandis que plus de 26 000 CD sont sortis la même année)[35], et en 2016 quelque 11 700[réf. nécessaire].
Bien que le consommateur commun soit peu intéressé par le Super Audio CD, le format poursuit un développement timide mais stable dans le monde audiophile, et constitue donc désormais unmarché de niche, entre autres enmusique classique.
Cet échec a plusieurs raisons. Comme il a été vu plus haut (cf. la section « Guerre de formats »), le Super Audio CD est apparu en concurrence avec le formatDVD-Audio dePanasonic, lequel n'a pas eu un grand succès non plus (ce dernier est aujourd'hui si peu édité qu'il est considéré comme format éteint par les audiophiles, bien que les constructeurs n'aient formulé aucune annonce officielle à ce sujet). Tandis que de grandes compagnies commeWarner n'ont soutenu que le DVD-A dans le domaine de la musique en haute définition, Sony et Philips n'ont soutenu que le SA-CD. Une guerre de formats s'est ensuivie, mais les deux ici concernés proposant à peu près les mêmes avantages à l'estime et aux oreilles du commun, aucun format ne s'est détaché et n'a percé chez le grand public.
Comme le DVD-A, il implique un renouvellement du matériel pour bénéficier duson multicanal, le rendant ainsi plus onéreux que pour la simple stéréophonie. De plus, pour bénéficier pleinement du son haute définition, une installation Hi-fi pointue est nécessaire, quand il ne faut pas radicalement modifier la salle d'écoute afin de satisfaire aux critères d'une acoustiqueaudiophile (contrôle de la réflexion des sons sur les parois, symétrie de la pièce vis-à-vis de l'équipement pour le respect desphases…) ;
Sa couverture promotionnelle et médiatique a été presque inexistante, si bien qu'en 2013 seuls56 constructeurs de lecteurs de disques optiques proposent des lecteurs de Super Audio CD[23], et il arrive même souvent que l'acheteur d'un Super Audio CD hybride l'acquiert en croyant acheter un simple CD, et encore plus souvent sans savoir même ce qu'est un Super Audio CD. De plus, il est à contre-courant d'une tendance récente ; loin d'exiger de la musique de plus haute qualité, de nombreux consommateurs (et notamment les jeunes consommateurs) ont, durant la décennie 2000, privilégié les lecteurs portables bien plus petits que les disques eux-mêmes, utilisant de lamusique compressée (le plus souvent enMP3[36]) avec une perte notable de qualité, même comparée auCD (qui se vend conséquemment de moins en moins), jugée rédhibitoire par certains[34] mais vraisemblablement plébiscitée par la majorité. En2006, plus de quatre millions de titres basse qualité en MP3 ont été téléchargés dans le monde[35].
Si le Super Audio CD n'a pas réussi à s’imposer commercialement pour le son multicanal — par exemple sur le marché grand public, son intégration dans laconsole grand publicPlayStation 3 a été abandonnée en 2007 car le coût de celle-ci était trop élevé et la grande majorité des lecteursBlu-ray ne lisent pas les Super Audio CD —, il reste cependant un choix de qualité pour les mélomanes et les audiophiles[37], en témoignent les éditions disponibles sur le marché phonographique[38],[39],[40].
Il a été établi en2007 que seulement deux millions de Super Audio CD avaient été vendus l'année précédente, tandis que le CD qu'il était censé remplacer s'était vendu à1,7 milliard de copies sur la même période[35]. De même, seuls treize millions de lecteurs de Super Audio CD avaient été produits par seulement56 marques depuis le lancement du format[41].
Sur les autres projets Wikimedia :
| Analogique |
|
|---|---|
| Numérique |
|
| Informatique |
|
| Gravure | |
|---|---|
| CD | |
| DVD | |
| Disque Blu-ray | |
| HD DVD (abandonné) | HD DVD-R |
| Autres formats | |
| Normes |
|
| Activités principales | |
|---|---|
| Marques et technologies | |
| Produits historiques | |
| Électronique | |
| Sony Interactive Entertainment | |
| Sony Pictures Entertainment |
|
| Sony Music Entertainment |
|
| Plateformes dedistribution en ligne | |
| Autres activités | |
| Autres actifs | |
| Personnages clés | |
| Divisions et filiales |
| |||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Coentreprises et participations |
| |||||
| Entreprises exploitant la marque Philips sous licence | ||||||
| Marques et produits |
| |||||
| Technologies | ||||||
| Personnalités | ||||||
| Lieux | ||||||
| Divers | ||||||