Il est considéré comme « le père de la Chine moderne ». Il a eu une influence significative dans le renversement de ladynastie Qing (dont le dernier représentant a étéPuyi) et l'émergence de larépublique de Chine. Sun Yat-sen, l'un des fondateurs duKuomintang, a été le premier président de la république de Chine en 1912 et, entre 1917 et 1925, dirigea plusieurs gouvernements basés dans le Sud de la Chine, qui visaient à réunifier le pays alors en proie à la domination desseigneurs de la guerre.
Formé à l'étranger, Sun est considéré comme l'un des dirigeants les plus grands et les plus importants de la Chine moderne, mais sa vie politique a été marquée par une lutte constante et un exil fréquent. Après le succès de la révolution de 1911, il démissionna rapidement de son poste de président de la république de Chine nouvellement fondée et céda son poste àYuan Shikai. Il s'exila bientôt au Japon pour des raisons de sécurité, mais revint fonder un gouvernement révolutionnaire dans le sud de la Chine, pour défier les seigneurs de guerre qui contrôlaient une grande partie du pays. En 1923, il invite des représentants de l'Internationale communiste àCanton (Guangzhou) pour réorganiser son parti et forme une alliance fragile avec leParti communiste chinois. Il n'a pas vécu assez longtemps pour voir son parti unifier le pays sous son successeur,Tchang Kai-shek, lors de l'Expédition du Nord. Il mourut àPékin d'uncancer de la vésicule biliaire en 1925.
L'héritage principal de Sun est sa philosophie politique connue sous le nom deTrois principes du peuple : Mínzú (民族主義; Mínzúzhǔyì) ounationalisme (indépendance vis-à-vis de la domination étrangère), Mínquán (民權主義; Mínquánzhǔyì) ou « droits du peuple » (parfois traduit par « démocratie »), et Mínshēng (民生主義; Mínshēngzhǔyì) ou moyens de subsistance du peuple (parfois traduit par « communautarisme »)[1].
Photo de Sun Yat-sen et de ses amis, surnommésSi Da Kou (四大寇), au Hong Kong College of Medicine for Chinese (de gauche à droite : Yang Heling, Sun Yat-sen, Chen Shaobai et You Lie ; debout, Guan Jingliang).
Sun Yat-sen est né dans une famille de paysans du village de Cuiheng (翠亨村), situé dans le district de Xiangshan, devenu depuis la ville deZhongshan (enchinois 中山市 ), dans la province duGuangdong (Simplifiés : 广东, Traditionnels : 廣東), dans le sud de la Chine. Son père ètait Sun Dacheng et sa mère Madame Yang. Son père possédait très peu de terres et travaillait comme tailleur àMacao et comme compagnon et porteur. Après avoir terminé ses études primaires, il a déménagé à Honolulu dans le royaume d'Hawaï, où il a vécu une vie confortable avec une richesse modeste soutenue par son frère aîné Sun Mei.
Selon Hans-Heinrich Wetzel, sa famille serait originaire de la communauté juive deKaifeng mentionnée auXVIIe siècle par des Jésuites qui indiquent qu'ils étaient quelques centaines, que leur apparence physique comme leurs habitudes étaient semblables à celle desHan, et qu'elles étaient appelées les « Ye-Se-Lo-Ni » qui veut dire Israëlites, plus tard les « yóu tài rén » ou « yo se lie rén », littéralement lestribus d'Israël, originaires plus anciennement de la province deXinjiang, ancienTurkestan oriental[2]. L'hypothèse n'a toutefois jamais été confirmée.
Après avoir été à l'école de son village, Sun Yat-sen, à l'âge de treize ans, va vivre avec un frère aîné, qui avait émigré àHonolulu (Hawaii) et qui y est devenu un marchand prospère. Il y étudie aulycée de Iolani(en) (1879-1882), et au lycéeDiocesan Boys (1883). D'après certains, il y obtient la nationalité américaine. Il y a étudié l'anglais, l'histoire britannique, lesmathématiques, lessciences et lechristianisme. Bien qu'il fût initialement incapable de parler anglais, Sun Yat-sen apprit rapidement la langue, reçut un prix pour ses résultats académiques du roi hawaïenDavid Kalakaua et obtint son diplôme en 1882. Il fréquenta ensuite l'Oahu College (maintenant connu sous le nom de Punahou School ) pendant un semestre. En 1883, il fut renvoyé chez lui en Chine, car son frère commençait à s'inquiéter du fait que Sun commençait à embrasser lechristianisme[3].
Réfugié àHong Kong en 1884 après un bref retour en Chine pendant lequel il participe à un bris de statue religieuse, il y est baptisé et y étudie à laQueen's University (1884-1892). Il obtient finalement un diplôme de médecine à l'université de Hong Kong, dont il a été l'un des deux premiers diplômés. Il pratique alors brièvement la médecine à Hong Kong en 1893.
Il épouse à vingt ansLu Muzhen (Simplifiés : 卢慕贞, Traditionnels : 盧慕貞), qui provient du même village que lui. Elle lui donne un fils,Sun Ke et deux filles,Sun Yan etSun Wan. Ils mènent vite des vies séparées, Lu Muzhen n'étant pas en mesure de le suivre dans ses tribulations, en raison entre autres de sespieds bandés.Sun Yat-sen a par la suite une autre compagne qui va l'assister dans ses activités politiques, Chen Cuifang (陳粹芬, 1873-1954).Considérée avec son accord comme une concubine par la famille Sun, elle est enterrée dans le cimetière familial.En 1914 il demande la main de Soong Ai-ling à son pèreCharles Soong qui refuse.L'année suivante, il épouseSong Qingling, sœur de Ai-ling, contre l'avis de Charles Soong, après avoir cette fois divorcé de Lu Muzhen, car les Song sontméthodistes.C'est elle qui sera connue internationalement comme « Madame Sun Yat-sen ».
Ses années passées à Hawaii l'ont poussé à développer un fort intérêt pour le système économiqueaméricain, dont il devient l'un des plus ardents défenseurs.Il attache un intérêt tout particulier aux idées d’Alexander Hamilton etAbraham Lincoln.La phrase de ce dernier « Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » lui inspire d'ailleurs ses « trois principes du peuple ».
Sun marque aussi sa forte opposition au gouvernement impérialQing de la Chine, et commence sa carrière politique en essayant d'organiser des groupes de réforme des Chinois exilés àHong Kong. En il fonde leXingzhonghui (littéralement « société pour le redressement de la Chine ») pour exposer ses idées pour la prospérité de la Chine et comme plateforme de ses futures activités révolutionnaires.
En 1895, un coup d'État qu'il fomente échoue et il doit s'exiler pour seize ans enEurope, auxÉtats-Unis, auCanada puis auJapon, réunissant de l'argent pour son parti révolutionnaire. Au Japon, il rejoint d'autres groupes révolutionnaires chinois et fonde avec eux leTongmenghui, ligue d'union dont il est élu président, et dont il exprime ainsi le programme : « Chasser les étrangers, restaurer la Chine, fonder une république et redistribuer équitablement les terres ».
Pendant laRévolution philippine et laGuerre philippino-américaine, Sun a aidé Ponce à se procurer des armes récupérées de l'Armée impériale japonaise et à les expédier aux Philippines. En aidant la République des Philippines, Sun espérait que les Philippins conserveraient leur indépendance afin qu'il puisse être abrité dans le pays pour organiser une autre révolution chinoise. Cependant, à la fin de la guerre en juillet 1902, les États-Unis sortirent victorieux d'une guerre de trois ans contre la République. Par conséquent, Sun n'eut pas l'occasion de s'allier aux Philippines dans sa révolution en Chine[7].
En 1897, par l'intermédiaire deMiyazaki Toten, Sun Yat-sen rencontraTōyama Mitsuru de l'organisation politiqueGenyosha. Grâce à Tōyama, il reçut un soutien financier pour ses activités et ses frais de subsistance à Tokyo de la part deHiraoka Kotarō. De plus, sa résidence, un manoir de 2 000 mètres carrés à Waseda-Tsurumaki-cho, fut arrangée parInukai Tsuyoshi.
En 1899, laRévolte des Boxers eut lieu[8]. L'année suivante, Sun Yat-sen tenta un autre soulèvement à Huizhou, mais celui-ci se termina par un échec. En 1902, bien qu'il ait déjà une femme en Chine, il épousa la femmejaponaiseKaoru Otsuki[9]. De plus, il entretintAsada Haru comme maîtresse et la fit fréquemment accompagner.
Le, unerévolte àWuchang, à laquelle Sun Yat-sen n'est pas lié, provoque la chute de ladynastie Qing desMandchous et en conséquence du système impérial de la Chine, vieux de deux millénaires. Le, un gouvernement républicain provisoire est proclamé et tous s'entendent sur l'appel à Sun Yat-sen pour en être président, prenant de vitesseYuan Shikai. Sun Yat-sen, alors aux États-Unis après son expulsion du Japon, est surpris par la révolution nationaliste dont il apprend la victoire par la presse, mais il ne se hâte pas de rentrer. Il ne débarque àShanghai que le. Sun Yat-sen déclare que laChine a été occupée par deux fois par des puissances étrangères : d'abord par lesMongols (dynastie desYuans) puis par lesMandchous (dynastie desQing)[10].
Sun Yat-sen se rendit avec son cabinet sur la tombe deYongle, empereur de ladynastie Ming et s'adressant à ces ancêtreshans, il déclara : « La politique des Mandchous a été une politique extrêmement tyrannique. Motivés par le désir de soumettre perpétuellement les Chinois, les Mandchous ont gouverné le pays au plus grand détriment du peuple. La race chinoise, aujourd'hui, a enfin restauré le gouvernement du peuple de Chine… Le peuple est venu ici pour informer Votre Majesté de la victoire finale[11]. » Plus tard, en 1912, Sun Yat-sen dans son discours inaugural comme premier président de larépublique de Chine, annonça « l'unification des peuples han, mandchou, mongol, hui et tibétain »[12]. Promouvoir un État multiethnique était le moyen choisi par Pékin pour affirmer son héritage de l'empire[11].
L'histoire officielle duKuomintang accentue fortement le rôle de Sun comme le premier président provisoire, mais un grand nombre d'historiens remettent en question le rôle de Sun dans la révolution de 1911 et indiquent qu'il n'a eu aucun rôle direct dans la révolte du Wuchang et qu'il était alors hors du pays. Dans cette interprétation, sa nomination en tant que premier président provisoire est due à sa position de personnalité respectée mais relativement peu importante, qui faisait de lui un candidat de compromis entre les camps révolutionnaire et conservateur.
Sun Yat-sen organise alors la république de Chine, en provoquant dans chaque province des élections destinées à établir l'Assemblée nationale de la république de Chine. Cette assemblée vote les objectifs et la loi provisoire de la République. Il lance une démarche de codification des lois.
Cependant, le gouvernement provisoire est rapidement en position de faiblesse. Les provinces du sud de la Chine ont déclaré leur indépendance de la dynastie Qing, mais ce n'est pas le cas de la plupart de celles du Nord. De plus, le gouvernement provisoire ne dispose d'aucune force militaire propre, son contrôle des mutins de la Nouvelle Armée est limité et une grande partie des forces militaires ne se sont pas prononcées contre les Qing.
L'hypothèse d'une intervention des puissances occidentales en Chine pour soutenir l'empire inquiète suffisamment le gouvernement de Nankin pour que soit trouvé un compromis avec la puissantearmée de Beiyang deYuan Shikai. Lors de la révolte desTaiping, l'arméebritannique avait été poussée à soutenir les Qing pour défendre ses concessions. Une pareille intervention en 1911 aurait pu être fatale au mouvement. Pour éviter que l'histoire ne se répète, un compromis est trouvé avec Yuan Shikai. Celui-ci, principal soutien à l'empire, négocie l'abdication du jeune empereur âgé de quatre ans,Pu Yi. En contrepartie, il demande sa nomination au poste de président de la République. À sa trahison envers l'empereur s'ajoute rapidement une autre, celle envers les révolutionnaires. Les élections législatives donnant gagnants les révolutionnaires, et le régime donnant le pouvoir à l'Assemblée à l'automne 1912, Yuan fait assassiner en le chef de file et représentant du Kuomintang àPékin,Song Jiaoren. Puis, il chasse les élus Kuomintang de l'Assemblée, interdit leur parti et dissout la Chambre. Lesnationalistes étant dès lors poursuivis, Sun s'enfuit au Japon. Commence la dictature de Yuan, au cours de laquelle celui-ci cherche en 1915 à se faire nommer empereur, avant de mourir dès 1916.
Le retour en Chine et la lutte pour l'unité du pays
Statue de Sun Yat-sen dans le parc qui porte son nom à Pékin.Statue de Sun Yat-sen dans sa maison à Shanghai.
Sun retourne en Chine en 1917 et est élu président du gouvernement national auto-proclamé àCanton en 1921. En 1923, il prononce un discours durant lequel il proclame les « trois principes du peuple » comme principes fondateurs du pays et la constitution des cinq pouvoirs (ouyuan : lepouvoir exécutif, lepouvoir législatif, lepouvoir judiciaire, le pouvoir d'examen et le pouvoir decensure) comme base du système politique et de l'administration.
Pour développer le pouvoir militaire nécessaire au renversement du gouvernement desseigneurs de la guerre de Pékin, il crée, d'après les préconisations des conseillers soviétiques envoyés pour chapeauter l'activité anti-impérialiste chinoise (Borodine et Vassili Blütcher), l'Académie militaire de Huangpu près de Canton, à la tête de laquelle il nommeTchang Kaï-chek.
Au début desannées 1920, il reçoit de l'aide duKomintern pour réorganiser le Kuomintang comme un parti nationalisteanti-impérialiste et anti-féodal. Le Kuomintang coopérera alors avec tous les partis, y compris avec lescommunistes chinois. Sun est alors convaincu que la réalisation d'une Chine unifiée passe par la conquête militaire partant de sa base dans le Sud, suivie d'une période de transition qui s'achèverait dans un passage à ladémocratie.
Le, Sun Yat-sen voyage dans le Nord et donne un nouveau discours pour suggérer l'idée d'une conférence pour le peuple chinois et l'abolition de l'ensemble destraités inégaux avec les pays occidentaux. Deux jours plus tard, il est à nouveau en voyage pour Pékin pour discuter de l'avenir du pays, malgré la détérioration de son état de santé et laguerre civile provoquée par lesseigneurs de la guerre. Son objectif est de tenir des pourparlers de paix avec les représentants régionaux à propos de l'unification de la Chine. Il meurt d'uncancer le à l'âge de cinquante-huit ans, sur la route de Pékin.
Message de Sun Yat-sen
La veille de sa mort, il fait rédiger, vraisemblablement parWang Jingwei, un message[13] adressé auComité exécutif central des soviets. Ce message[14] émet le vœu que les communistes et le Kuomintang continuent à collaborer étroitement. La suite des événements allait montrer que ce vœu ne se réaliserait pas et larupture entre les deux partis révolutionnaires devait survenir moins de deux ans plus tard.
Unmausolée est créé à Nankin pour accueillir sa dépouille. Un wagon sera affrété pour lui faire faire le trajet de Pékin àNankin. La sculpture de son mausolée est créée par le Français d'origine polonaise,Paul Landowski[15].
Cependant, Sun Yat-sen lui-même déclara ce qui suit en1919 :
Le Parti nationaliste chinois est, après tout, constitué des révolutionnaires du Japon d'il y a 50 ans. Le Japon, un pays faible en Orient, a eu la chance d'avoir des révolutionnaires de la Restauration Meiji, qui, pour la première fois, ont uni et transformé le Japon d'un pays faible en un pays fort. Nos révolutionnaires ont également suivi le chemin des révolutionnaires japonais, cherchant à transformer la Chine[17].
En 1923, il dit également :
La Restauration Meiji du Japon a été la cause de la révolution chinoise, et la révolution chinoise a été le résultat de la Restauration Meiji du Japon. Les deux sont à l'origine connectés et travaillent ensemble pour réaliser le renouveau de l'Asie de l'Est[18].
Basé sur son empathie pour la Restauration Meiji, Sun Yat-sen chercha à établir une collaboration entre le Japon et la Chine. Pour lui, les Vingt et une demandes du Japon à la Chine représentaient une trahison des « aspirations révolutionnaires » des patriotes de la Restauration Meiji et avançaient la politique d'agression du Japon contre la Chine[19].
Pendant sa vie, Sun Yat-sen a entretenu de nombreuses relations avec des Japonais[20]. Par l'intermédiaire deInukai Tsuyoshi, il a fait la connaissance deMiyazaki Toten[21],Tōyama Mitsuru, etUchida Ryōhei, avec qui il a également eu des échanges idéologiques et a reçu un soutien financier[22]. De plus, il a reçu une aide financière de la part de chefs d'entreprise tels queMatsukata Kōjirō,Yasukawa Keiichirō, le courtier en bourseSuzuki Kugorou, etUmeya Shōkichi[23],[24]. L'un de ses partisans pendant son séjour au Japon était également l'arrière-grand-père de l'artiste de mangaShibata Ami.
De plus,Sasaki Tōichi de l'Armée impériale japonaise a servi de conseiller militaire à Sun. Il est également devenu ami avecMinakata Kumagusu, et leur amitié s'est approfondie après leur rencontre alors que Sun était en exil à Londres[25].
La conférence sur le Grand Asiatisme fait référence au discours prononcé par Sun Yat-sen le 29 novembre 1924, le jour suivant sa rencontre avecTōyama Mitsuru à Kobe. Elle a eu lieu dans l'auditorium du lycée pour filles de la préfecture de Kobe, à l'emplacement actuel du bureau du gouvernement de la préfecture de Hyogo, devant cinq organisations, dont la Chambre de commerce de Kobe. Ce discours faisait la distinction entre la « voie royale » de l'Est et la « voie hégémonique » de l'Ouest, louant la voie royale de l'Est, tout en condamnant la tendance du Japon à adopter des voies hégémoniques en raison d'un excès, tout en louant également la modernisation du Japon en tant que leader dans ce domaine[26],[27].
Vous, Japonais, avez adopté les manières culturelles hégémoniques de l'Occident, tout en possédant l'essence de la voie royale de la culture asiatique. Cependant, en regardant vers l'avenir de la culture mondiale, la question demeure : deviendrez-vous finalement les outils des manières hégémoniques de l'Occident, ou serez-vous un rempart contre la voie royale de l'Est ? Cela dépend de votre réflexion attentive et de vos choix délibérés[28].
Ce discours critiquait lecolonialisme occidental tout en louant la modernisation et la civilisation du Japon. Il critiquait également le Japon pour être devenu un suiveur du colonialisme occidental et prônait la coopération entre les Asiatiques.
↑Thornber, Karen Laura. (2009).Empire of Texts in Motion: Chinese, Korean, and Taiwanese Transculturations of Japanese Literature. Harvard University Press. p. 404.
↑AmbethOcampo,Looking Back 2, Pasig, Anvil Publishing,, 8–11 p.
↑Cf. Jacques Guillermaz,Histoire du Parti communiste chinois. Des origines à la conquête du pouvoir (1921-1949), Petite bibliothèque Payot, 2004,(ISBN2-228-89843-0), pp. 153-155 qui cite Sun Yat-sen,Œuvres choisies, édition chinoise de Pékin (1957), p. 922.
Message de Sun Yat-sen au Comité exécutif central des soviets
Chers camarades,
Atteint d'un mal incurable, ma pensée se tourne vers vous, vers l'avenir de mon parti et de mon pays. Vous êtes les chefs d'une libre et grande union de républiques. Cette union est un legs de l'immortel Lénine aux peuples opprimés du monde. Grâce à lui, les malheureux peuples soumis à l'impérialisme obtiendront leur liberté et s'émanciperont d'un système international fondé sur l'esclavage ancien, sur la conquête et sur l'égoïsme.
Je laisse le Kuomintang. J'espère que le Kuomintang en accomplissant sa tâche historique, libérer la Chine de l'impérialisme et libérer aussi d'autres pays, pourra coopérer étroitement avec vous. Le sort m'oblige à laisser mon œuvre inachevée et à la confier à ceux qui tout en respectant les principes et les enseignements du Kuomintang sauront organiser nos véritables camarades. Aussi ai-je donné au Kuomintang l'ordre de poursuivre le mouvement de révolution nationale afin que la Chine puisse échapper aux contraintes de la situation de semi-colonie que lui impose l'impérialisme. Dans ce but, j'ai donné instruction au Kuomintang de continuer à marcher avec vous la main dans la main. Je suis persuadé que votre gouvernement continuera comme par le passé à apporter son aide à mon pays.
Chers camarades, au moment de vous quitter, je veux exprimer un ardent espoir, l'espoir que bientôt brillera l'aurore, alors l'Union soviétique, ses amis et ses alliés accueilleront une Chine forte, prospère et indépendante. Dans la grande lutte pour l'émancipation des peuples du monde, nos deux pays marcheront la main dans la main vers la victoire.
Fabien Gallinella, « Docteur Sun Yat-Sen : la prescription du sérum national pour sauver "l’homme malade de l’Asie" », in J. Broch (dir.),Médecins et politique (XVIe– XXesiècles). Études d’histoire des idées politiques et sociales, Bordeaux, LEH Édition, coll. « Les Cahiers du droit de la santé », 2019, p. 117-140.(ISBN978-2-84874-829-0)
Hans-Heinrich Wetzel,Liú Shàoqí: le moine rouge, Paris, éditions Denoël, 1961