Drapeau des Ayyoubides | |
| Statut | Sultanat (confédération de principautés) |
|---|---|
| Capitale | Le Caire (1171 – 1174) Damas (1174 – 1218) Le Caire (1218 – 1250) Damas (1250 – 1260) Hama (1260 – 1341) |
| Langue(s) | Kurde,Arabe |
| 1171 | Établissement |
|---|---|
| 1341 | Démantèlement |
| (1e)1174 –1193 | Saladin |
|---|---|
| (De)1331 –1341 | Al-Afdal Muhammad |
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Entités suivantes :
LeSultanat ayyoubide fut unsultanat dirigé par ladynastieayyoubide qui détrône lecalifat fatimide, sous l'impulsion de son premier sultan,Saladin, dans le contexte descroisades, et règne de1171 à1341. Son territoire s’étendait autour de l'Égypte actuelle et eut d'ailleursLe Caire pour première capitale.
Shadhi ibn Marwan[1], un chefkurde, père d'Ayyub et deShirkuh, est à l'origine de la famille qui appartenait au clan kurde deRawadiya, lui-même branche de la tribuHadhabani (en). Ils étaient parents de la dynastie kurde desShaddadides et, quand le dernier d'entre eux fut déposé àDvin en1130, Shadhi emmena sa famille d'abord àBagdad puis àTikrit, où il est nommé gouverneur par Bihruz, commissaire du sultan seldjoukide auprès du calife. Shadhi meurt peu après et Ayyub lui succède comme gouverneur de Tikrit[2].
En1132, lecalifeAl-Mustarchid profite de la mort du sultanMahmoud II et de la lutte pour sa succession pour tenter de s'émanciper de la tutelle seldjoukide.Zengi, émir de Mossoul marche sur Bagdad pour soutenir les Seldjoukides, mais est battu près de Tikrit par l'armée du calife. Encerclé avec son armée au bord du fleuve, il ne doit son salut qu'à Ayyub qui lui fait traverser le fleuve et l'aide à s'enfuir[3],[4].
Vers1137, les deux frères quittent Tikrit[5] pour rejoindre Zengi, qui nomme Ayyub gouverneur deBaalbek et Shirkuh officier dans son armée[6].
En1146, Ayyub défend Baalbek contreMu'in ad-Din Unur, l'atabeg de Mudjir ad-Din Abak, émirbouride de Damas et l'oblige à se retirer à Damas. Après la mort de Mu'in ad-Din Unur, en1149, les deux frères sont envoyés à Damas avec la mission d'intriguer pour isoler l'émir et de favoriser la conquête de Damas parNur ad-Din, le fils de Zengi, qui est effective en1154[7]. Ayyub est alors nommé gouverneur de Damas par Nur ad-Din.
De1164 à1169, Nur ad-Din envoie Shirkuh et son neveu Saladin pour intervenir en Égypte dans les querelles de pouvoir autour du vizirat et pour contrer les interventions franques d'AmauryIer. Il en sort vainqueur et devient vizir le18 janvier 1169, mais meurt le23 mars suivant. Le califefatimide Al-Adid nomme alors Saladin au vizirat espérant profiter de la jeunesse et de l'inexpérience du jeune homme pour le contrôler[8].
Mais, contrairement aux espérances et aux prévisions de l'entourage du calife,Saladin, jusque-là plutôt timide et réservé, prend les choses en main avec énergie. En quelques semaines, il élimine les fonctionnaires fatimides qui lui semblent indignes de confiance et les remplace par ses hommes, écrase une révolte de l'armée égyptienne et repousse en une invasion franque. Mais il cherche également à s'affranchir de la tutelle de Nur ad-Din, tout en affichant des propos de soumission[9].
En 1171, Nur ad-Din, sunnite convaincu, exige l'abolition du califat fatimide chiite. Saladin hésite, car il tient son pouvoir du calife, et cette abolition le prive de sa légitimité, mais finit par le faire le10 septembre1171. Mais Nur ad-Din s'inquiète de plus en plus et Saladin fait venir en Égypte les membres de sa famille, confie les conquêtes de laNubie duYémen à un de ses frères afin de disposer d'une terre de refuge et, conseillé par son père, feint de se soumettre. Ayyoub meurt le31 juillet1173, Nur ad-Din s'avise qu'il n'a plus homme de confiance en Égypte et prépare une expédition pour soumettre Saladin, quand il meurt, le15 mai1174 suivi de peu par le roiAmauryIer, qui laisse le trône à un fils encore mineur, le roiBaudouin IV le Lépreux[10].
Cette situation de régence ne permet pas aux Francs d’exploiter les querelles qui secouent l’Empire zengide après la mort de Nur ad-Din, et une tentative d’invasion de l’Égypte par le roiGuillaume II de Sicile échoue parce queMiles de Plancy, régent de Jérusalem, n’ordonne pas de diversion par le Sinaï. Durant les années qui suivent la priorité de Saladin, reprenant à son compte la politique de Zengi et de son fils, est d’unifier les musulmans pour ensuite attaquer lesÉtats croisés.
Aussi se rend-il avec son armée en Syrie en se présentant comme le protecteur des fils de Nur ad-Din. Damas, qui se souvient du gouvernorat d’Ayyoub, se soumet à Saladin, tandis qu’Alep et Mossoul se retranchent et refusent l’entrée de la ville à Saladin, qui assiège Alep. La diversion deRaymond III de Tripoli, qui assiège Homs, oblige Saladin à lever le siège. Peu après,Saif ad-Dîn Ghâzî II, atabeg zengide de Mossoul, tente de reprendre Damas à Saladin, mais échoue[11].
Deux ans plus tard, Sayf ad-Dîn Ghâzî II tente encore d’éliminer Saladin, mais il est battu àTell al-Sultan (en) et Saladin impose son protectorat aux deux princes zengides d’Alep et de Mossoul[12].
Ayant écarté la menace zengide, à défaut d’avoir soumis la Syrie musulmane, Saladin commence à s’intéresser aux États croisés. En 1177, les Francs profitent de la venue de l’armée dePhilippe d’Alsace,comte de Flandre, pour gagner du terrain sur l’islam. La plus grande partie de l’armée franque est ainsi en train d’assiéger Hama avec les Flamands. Saladin en profite alors pour envahir le royaume de Jérusalem. Baudouin IV accourt immédiatement avec la garnison de Jérusalem pour défendre Ascalon, que Saladin assiège immédiatement après. Il taille en pièces l’armée de secours convoquée par Baudouin et composée des bourgeois de Jérusalem. Estimant qu’il ne risque plus de rencontrer une résistance, il lève le siège pour reprendre sa progression, mais une partie de son armée mal disciplinée commence le pillage de la campagne. Baudouin, avec l’aide de la garnisontemplière de Gaza opère un mouvement tournant et surprend àMontgisard l’armée de Saladin et la met en déroute. Mais ce dernier rehausse rapidement son prestige en battant les Francs àPanéas, àMarj Ayoun et auGué de Jacob (1179)[13].
Sayf ad-Dîn Ghâzî II meurt en1180 et Saladin s'attaque àIzz ad-Din Mas'udIer, le nouvel atabeg de Mossoul. Le10 novembre1182, il met le siège devant Mossoul, mais la pression des autres princes musulmans, inquiets de ses ambitions hégémoniques, l’oblige à lever rapidement le siège[14]. Il assiège ensuite Alep en mai1183 et l’émirImad ad-Din Zengi, moins pugnace que son cousin, livre la ville en échange de Sindjar[15].
La Syrie et l’Égypte maintenant unifiés sous son autorité, Saladin peut envisager de concentrer ses efforts sur lesÉtats francs. L’époque devint favorable, car la maladie deBaudouin le Lépreux s’aggrave. Le17 septembre1183, il quitte Damas, traverse le Jourdain le29 septembre, pénètre dans le royaume de Jérusalem et se dirige versBethsan, dont les défenseurs s’étaient repliés sur Tibériade. Saladin pille la ville, puis installe son camp autour des fontaines d’Ain Jalud et de Tubanie. L’armée franque, commandée parGuy de Lusignan, comte de Jaffa et beau-frère du roi, se porte à la rencontre de l’armée de Saladin. Mais les barons, voyant la position défavorable dans laquelle se trouve l’armée, refusent d’engager le combat et Saladin, qui n’est pas en position suffisamment forte pour attaquer, doit battre retraite et retourner à Damas[16].
La paix est signée entre Baudouin et Saladin, mais elle est régulièrement mise à mal par les actions deRenaud de Châtillon,seigneur d’Outre-Jourdain, qui pille à l’occasion les caravanes qui relient Damas à l’Égypte et qui organise même une expédition de pillage deLa Mecque, et Baudouin doit régulièrement mettre au pas son vassal indocile. Baudouin le Lépreux meurt peu après en1185 et son neveuBaudouinet lui succède sous la régence deRaymond III de Tripoli, mais meurt à son tour en1186.Sibylle, sœur de Baudouin IV, et Guy de Lusignan montent alors sur le trône. Dépourvu de bon sens politique et d’autorité sur ses barons, il est incapable de contenir les exactions de Renaud de Châtillon et Saladin envahit le royaume, rencontre l’armée franque àHattin, l’anéantit le4 juillet1187 et prend une par une toutes les places fortes duroyaume de Jérusalem, à l’exception deTyr, défendue parConrad de Montferrat[17].
À la nouvelle de la chute de Jérusalem, l'Europe envoie unetroisième croisade commandée parPhilippe Auguste etRichard Cœur de Lion. Cette croisade réussit à reprendre des villes du littoral, commeSaint-Jean-d'Acre,Arsouf etJaffa, mais ne parvient pas à reprendre Jérusalem[18]. Saladin meurt peu après, dans la nuit du 3 au4 mars1193[19].
Les fils de Saladin se partagent ses possessions :Al-Afdhal Nûr ad-Dîn Alî reçoitDamas, la Syrie méridionale et la Palestine,El-Malik ed-Zahir Ghazi prend Alep et la Syrie du Nord etAl-`Aziz `Imad ad-Dîn `Uthmân a l'Égypte. Al-Adel, le frère de Saladin, reçoit la Transjordanie et la Djézirat. Des membres de la famille de moindre importance héritent de fiefs mineurs. Les princes zengides de Sinjar et de Mossoul, ainsi que l'émir ortoquide de Mardin profitent de la mort de Saladin pour secouer la tutelle ayyoubide, mais leur tentative tourne court à cause de la mort d'Izz ad-Din Mas'ud[20].
À peine intronisés, les fils de Saladin se font la guerre. Al-Afdhal, sultan de Damas, se trouve rapidement menacé par son frère Al-Aziz, sultan d'Égypte, et appelle son oncle Al-Adel à son secours. Al-Aziz est repoussé en 1195, mais Al-Afdhal se brouille avec son oncle qui s'établit en Égypte et aide son autre neveu Al-Aziz à faire la conquête de Damas et à en chasser Al-Afdhal. Al-Aziz meurt d'une chute de cheval en, et son filsMalik al-Mansour, âgé de dix ans, lui succède sous la régence d'Al-Afdhal. En 1199, Al-Adel réussit à lui reprendre Damas, puis à envahir l'Égypte qu'il contrôle le5 février1200. Ses neveux font une dernière tentative en 1201, mais sans succès[21].
Une fois maître de l’Empire ayyoubide, Al-Adel considère que lejihad n’a plus de raison d’être, après la prise de Jérusalem et pratique une politique de paix avec les Francs. Il noue même vers 1208 des relations commerciales avec larépublique de Venise[22]. Voyant qu’il ne peut pas compter sur l’arrivée d’une armée croisée après le détournement de laquatrième croisade surByzance,Amaury II de Lusignan,roi de Jérusalem, signe en avec Al-Adel une trêve pour une durée de six ans[23]. En novembre1211, une nouvelle trêve est signée avec le roiJean de Brienne[24]. Mais en1218, c’est unecinquième croisade qui débarque en Égypte etassiège Damiette. Accablé par la nouvelle, Al-Adel meurt le31 août1218 à Damas[25].

Al-Adel avait organisé sa succession de son vivant en nommant ses filsAl-Mu’azzam,Al-Kamil etAl-Ashraf respectivement gouverneurs de Damas, d’Égypte et de la Jazirah, de sorte que sa succession se passa sans trop de problème, malgré une tentative de coup d’État auCaire en faveur d’Al-Fa’iz, un autre frère, et dans un contexte militaire difficile en raison du débarquement de lacinquième croisade devant Damiette en Égypte. Les trois frères font front commun et finissent par repousser les croisés et reprendre Damiette[26].
Mais cette entente se lézarde à la fin de l’année1223. Profitant de la mort de son cousin Al-Mansur Mohammed († 1222), émir de Hama, et des troubles de succession, Al-Mu’azzam tente de s’emparer de la ville, mais l’intervention de ses frères Al-Kamil etAl-Ashraf l’oblige à y renoncer. En 1226, son frère Al-Ashraf, dont les domaines sont menacés par lesKhoarismiens, se rend à Damas pour demander de l’aide à son frère, mais Al’Mu’azzam le garde dans une captivité dorée pour l’obliger à s’allier avec lui contre Al-Kamil. À peine libéré, Al-Ashraf se dépêche de revenir sur ses engagements et rejoint son frère Al-Kamil. Al’Mu’azzam s’allie aux Khoarismiens, tandis que ses deux frères dépêchent une ambassade auprès de l’empereurFrédéric II, lui promettant Jérusalem contre son alliance et son aide militaire. La guerre fratricide est sur le point d’éclater quand Al’M’uazzam meurt, le11 novembre1227[27].
Frédéric II vient en Orient à la tête de lasixième croisade et obtient la rétrocession de Jérusalem, tandis qu’Al-Kamil et Al-Ashraf assiègent leur neveuAn-Nasir Dâ'ûd à Damas. Quand la ville est prise, en juin1229, les deux frères se partagent le sultanat de Damas, Al-Kamil recevant la Palestine tandis qu’Al-Asraf devient sultan de Damas[28].
En1230, les Ayyoubides doivent faire face auxKhoarismiens qui envahissent la région deKhilât, à proximité dulac de Van et qui est possession d'Al-Ashraf. Le2 avril1230,Jelâl al-Din prendKhilat, s'empare de l'épouse d'Al-Ashraf, une princesse géorgienne, qui y était réfugiée, la viole et fait massacrer la population. Les princes voisins, dont les Ayyoubides et les Seldjoukides de Roum s'unissent en une coalition qui livre bataille près d'Erzinjan et lui inflige une défaite complète le10 août1230. Trois ans plus tard, en1233, les alliés de la veille se disputent les régions de Khilat, d'Édesse et de Harran, et Al-Kamil réunit tous les Ayyoubides sous son commandement pour lutter contreKay QubadhIer,sultan de Rum. La guerre indécise, car Kay Qubadh prend d'abord le dessus avant d'être vaincu, dure deux ans. Peu après, Al-Ashraf se brouille avec son frère Al-Kamil et prépare une révolte contre lui, quand il meurt le27 août1237.Al-Salih Ismaël succède à son frère Al-Ashraf et tente de renprendre à révolte à son compte, mais il est battu par Al-Kamel qui assiège Damas et la prend le29 décembre1237. Mais Al-Kamil ne profite pas longtemps de son triomphe et meurt peu après, le8 mars1238[29].
À Al-Kamil succède son filsAl-Adil II Sayf ad-Din, mais l’avènement de ce dernier marque le début d’une période d’anarchie au sein de l’Empire ayyoubide dont lacroisade de 1239 ne parviendra pas à tirer profit. Shirkuh, émir de Homs, attaque son voisin et rival Taq ad-Din, émir de Hama. À Damas, les luttes de pouvoir éclatent, et son demi-frèreMalik al-Salih Ayyoub y prend le pouvoir au début de l’année1239. Il en est chassé en septembre de la même année par un de ses oncles,Al-Salih Ismaël, et capturé par un de ses cousins,An-Nasir Dâ'ûd, ancien sultan de Damas et émir de Kerak[30].
Pendant ce temps, Al-Adel mécontente lesMamelouks en les écartant des postes clés et en y plaçant ses favoris. À Kerak, peu après, les deux cousins se réconcilient, An-Nasir libère Ayyoub et les deux s’allient contre Al-Adil et Ismaël. Ayyoub souhaite prendre le contrôle de l’Égypte, tandis qu’An-Nasir cherche à récupérer Damas. Ils commencent par marcher sur l’Égypte, et Al-Adel se rend à Bilbéis avec son armée pour leur barrer la route. Le31 mai1240, les mamelouks cernent la tente d’Al-Adel, se saisissent de sa personne, le déposent et appellent Ayyub pour le mettre sur le trône[31].
Sachant qu'il tient son pouvoir des Mamelouks, Ayyub les favorise et vit le plus souvent au sein de la caserne bahride[32]. Il s'allie également auxKorasmiens qui reprennent Jérusalem aux Francs et la pille, puis l'alliance des Égyptiens et des Korasmiens défait une coalition franco-damascène àLa Forbie le17 octobre1244. Ayyub profite de ce succès pour reprendre Damas à son oncle Ismaël[33]. En 1248, il combat en Syrie contre son cousin d'Alep, quand l'annonce de laseptième croisade l'oblige à revenir en Égypte pour la défendre[34]. Il meurt peu après de maladie et son fils,Tûrân Châh, accumule les maladresses et se fait assassiner par les Mamelouks qui prennent le pouvoir. La sultaneChajar ad-Durr, veuve d'Ayyub, et le sultan mamelouk‘Izz al-Din Aybak montent alors sur le trône égyptien, même s'il doivent nommer pendant quatre ans unsultan ayyoubide, pour faire face aux prétentions légitimistes d'Al-Nasir Yusuf[35].
En effet, les dirigeants de Damas refusent le nouveau régime et se rallie à Al-Nasir Yusuf,émir d'Alep, qui fait son entrée à Damas le9 juillet1250 et unifie la Syrie sous son autorité. Il occupe également sans difficultéGaza, mais Aybak fait proclamer l'Égypte possession du calife de Bagdad et, fort de cette légitimité, envoie ses troupes réoccuper Gaza en. Le11 décembre1250, l'armée d'Al-Nasir quitte Damas en direction de l'Égypte. Elle rencontre l'armée mamelouk à 'Abbâsa le2 février1251 et la bataille commence à tourner en faveur des Syriens quand les Mamelouks de Damas désertent et se rallient à Aybak[36].
En1255, Aybak subit une révolte d'une partie des Mamelouks et certains d'entre eux, dontBaybars, se réfugient à Damas et veulent l'entraîner à la guerre contre l'Égypte, mais le calife intervient encore en faveur de la paix, et Aybak cède même toute la Palestine musulmane à Yusuf et les deux sultans concluent une trêve de dix ans[37]. Quatre ans plus tard, un autre danger survient : lesMongols, conduits parHulagu, envahissent le monde musulman, prennent Bagdad, mettent fin au califat abbasside, puis envahissent la Syrie et prennentAlep (30 janvier pour la ville et25 février1260 pour la citadelle) puis Damas (1er mars1260 pour la ville et4 avril1260 pour la citadelle). Al-Nasir Yusuf a préféré fuir les Mongols plutôt que défendre ses villes mais, au moment d'entrer en Égypte, préfère se rendre aux Mongols plutôt que de se livrer aux Mamelouks.Kitkuba, le lieutenant d'Hulagu, lui promet même de le réinstaller comme sultan de Damas quand la conquête de l'Égypte sera achevée[38]. Mais ce sont les Mamelouks qui battent les Mongols à`Aïn Jâlût le3 septembre1260, les repoussent et occupent la Syrie musulmane mettant définitivement fin à la dynastie ayyoubide[39].
| Sultans d'Égypte | Sultans de Damas | Sultans d'Alep |
|---|---|---|
| 1169 – 1193 :Saladin | (Zengides) | (Zengides) |
| 1174 – 1193 :Saladin | ||
| 1183 – 1193 :Saladin | ||
| 1193 – 1198 :Malik al-Aziz | 1186 – 1196 :Malik al-Afdhal | 1186 – 1216 :Malik al-Zahir |
| 1196 – 1218 :Al-Adil Sayf al-Din | ||
| 1198 – 1200 :Malik al-Mansour | ||
| 1200 – 1218 :Al-Adil Sayf al-Din | ||
| 1218 – 1238 :Al-Kamil | 1218 – 1227 :Malik al-Mu'azzam Musa | 1216 – 1236 :Al-Malik Al-Aziz Mohammed |
| 1227 – 1229 :An-Nasir Dâ'ûd | ||
| 1229 – 1237 :Al-Ashraf | ||
| 1237 – 1237 :Al-Salih Ismaël | 1236 – 1260 :Al-Nasir Yusuf | |
| 1237 – 1238 :Al-Kamil | ||
| 1238 – 1240 :Al-Adil II | 1238 – 1238 :Al-Adil II Sayf ad-Din | |
| 1238 – 1239 :Malik al-Salih Ayyoub | ||
| 1240 – 1249 :Al-Salih Ayyoub | 1239 – 1245 :Al-Salih Ismaël | |
| 1245 – 1249 :Malik al-Salih Ayyoub | ||
| 1249 – 1250 :Tûrân Châh | 1249 – 1250 :Tûrân Châh | |
| 1250 – 1254 :Muzaffar ad-Din Musa (nominalement) | 1250 – 1260 :Al-Nasir Yusuf | |
| (Mamelouks) |