Exemple de suite : les points bleus représentent ses termes.
Enmathématiques, unesuite est unefamille d'éléments — appelés ses « termes » — indexée par lesentiers naturels. Unesuite finie est une famille indexée par les entiers strictement positifs inférieurs ou égaux à un certain entier, ce dernier étant appelé « longueur » de la suite.
Lorsque tous les éléments d'une suite (infinie) appartiennent à un mêmeensemble, cette suite peut être assimilée à uneapplication de dans. On note classiquement une suite, ou en abrégé :.
En particulier, on parle de suite « entière », suite « réelle » et suite « complexe », quand est un sous-ensemble de, et, respectivement.
Pour extraire la racine carrée de, choisir un nombre arbitraire strictement positif et prendre la moyenne entre et et recommencer aussi loin que l'on veut le processus précédent.
Série ou suite, en Algebre, se dit d'un ordre ou d'une progression de quantités qui croissent ou décroissent suivant quelques lois. Lorsque la suite va toujours en s'approchant de plus en plus de quelque quantité finie […] on l'appelle suite convergente et si on la continue à l'infini, elle devient égale à cette quantité. […] Ainsi 1/2, 1/4, 1/8, 1/16, 1/32, 1/64, etc. forment une suite qui s'approche toujours de la quantité 1, & qui lui devient enfin égale, quand cette suite est continuée à l’infini.[1],[note 2]
Parallèlement à ces études de suites pour leur convergence, se développe un certain goût pour l'étude de la suite non tant pour sa convergence mais pour son terme général. C'est le cas par exemple d'un grand nombre desuites d'entiers comme lasuite de Fibonacci,celle de Lucas ou, plus récemment,celle de Syracuse. Sont aussi particulièrement étudiées les suites de coefficients dans desséries entières ou les suites de nombres découvertes lors dedénombrements.
Il ne faut pas confondre la suite avec l'ensemble des valeurs de la suite qui est l'image directe de par. Par exemple, considérons la suite, l'ensemble des valeurs de la suite est.
Une suite étant une application deA (partie de) dansE, il est intéressant, voire primordial, de connaître l'image den pour toutn deA. Si est donné comme expression den et permet un calcul direct du nombre, on dit que l'on connait leterme général de.
Cependant, si, la nature de l'ensemble de départ permet de définir la suite par unerelation de récurrence : le terme d'indicen est donné comme fonction den et des termes d'indicesk,k ≤n. Le principe dedéfinition par récurrence permet d'affirmer qu'il suffit alors de donner pour en déduire tous les termes (la suite est bien définie). En pratique, la détermination de va nécessiter le calcul de tous les termes de à. Enprogrammation, cette récurrence a donné lieu à la création desfonctions récursives. Une partie de la recherche sur les suites va consister à déterminer le terme général d'une suite connaissant sa relation de récurrence.
Exemple
La suite définie par et, pour tout entiern, est la suite des factorielles :.
L'entierp est appelé l’ordre de la récurrence. Les suites à récurrence linéaire d’ordre 1 sont lessuites géométriques ; une suite récurrente linéaire d’ordre 2 célèbre est lasuite de Fibonacci. L’étude des suites récurrentes linéaires d’ordre p fait appel à la notion d’espace vectoriel et au calcul matriciel, et on dispose de méthodes permettant le calcul du terme général de n'importe quelle suite de ce type.
C'est dans l'univers dessuites d'entiers que l'on trouve les suites les plus célèbres :
lasuite de Fibonacci où chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent et dont on connaît le terme général et sa relation avec lenombre d'or ;
lasuite de Conway, où chaque terme est la description à voix haute du terme précédent ;
lasuite de Syracuse ou de Collatz définie par une relation de récurrence simple : le terme suivant est obtenu en prenant, ou bien la moitié du terme précédent si celui-ci est pair, ou bien le triple du terme précédent augmenté de 1 si celui-ci est impair. Les mathématiciens ne sont pas encore, en 2025, capables de la modéliser à l'aide d'une fonction ou encore de déterminer si le nombre 1 y apparaît au moins une fois, peu importe le terme initial.
La définition de limite d'une suite est classique entopologie. La convergence des suites dans ou dans est un cas particulier de cette définition : elle se formule à l'aide de la distance (sur laquelle la topologie de ces espaces est construite).
Intuitivement, une suite possède une (valeur) limite si ses points se rapprochent toujours plus de cette limite lorsque l'indice augmente indéfiniment.
Une suite réellemonotone est unefonction monotone (c'est-à-dire croissante ou décroissante) de ℕ dans ℝ. De même, une suite réelle est ditestrictement monotone lorsqu'elle est strictement croissante ou strictement décroissante[12].
Deux suites réelles et sont dites adjacentes lorsque[15] :
l'une est croissante ;
l'autre est décroissante ;
la suite converge vers.
L'intérêt dessuites adjacentes est qu'elles permettent d'une part de prouver l'existence d'une limite, d'autre part de fournir un encadrement de celle-ci aussi fin qu'on le souhaite. Ceci grâce aux deux propriétés suivantes[16] :
Si deux suites réelles et sont adjacentes, alors elles convergent et ont la même limite.
De plus, en supposant croissante et décroissante on a :
Si est une fonction strictement croissante (une telle fonction s'appelle uneextractrice), on dit que la suite est unesuite extraite (ousous-suite) de la suite[20].
Grosso modo, c'est la suite pour laquelle on n'a gardé que certains termes (une infinité quand même).
Ces suites extraites se révèlent intéressantes quand on cherche à déterminer desvaleurs d'adhérence.
↑Toutefois,Euler et ses successeurs montreront qu'il est possible d'utiliser également des suites et surtout des séries divergentes ; voir « Série divergente » pour plus de détails.
↑Suite est ici synonyme de série, il s'agit ici de convergence de lasérie associée à ce que nous appelons aujourd'hui suite.