Lessufrites (enarabe :الصفريةaṣ-Ṣufriyya) sont les pratiquants d'une tendance de l'islam liée aukharidjisme (les historiens arabes le classent dans ce mouvement, mais d'autres le classent comme un mouvement de révolte). Au cours de l'histoire, plusieurs peuples ont été sufrites, mais les pratiques variaient. AuMaghreb, lesBerbèreszénètes pratiquaient le sufrisme, intimement lié à leur mouvement de révolte contre les pouvoirsarabes de l'époque (Abbassides,Omeyyades, etc.).
Les sufrites choisissent leurs propres chefs[1], et autorisent le mariage et l'héritage avec les autres communautés musulmanes ou non (chrétiens, juifs, etc.). Ils professent aussi l'union avec des mères polythéistes non juives ou non chrétiennes ce qui est interdit en islam. Selon Tibgurin, les autres tendances de l'islam ne toléraient pas le sufrisme[2].
L'islam se partage en trois branches principales : lesunnisme, lechiisme et lekharidjisme. Le kharidjisme est une pratique puritaine de l’islam, à la morale rigoriste, condamnant tout luxe. Dans cette doctrine, la foi n’a de valeur que si elle est justifiée par les œuvres.
La visionkharidjiste de la pratique de l'islam considère que lescalifes doivent mener une vie exemplaire et être choisis par voie élective parmi les meilleurs musulmans sans distinction de race et de tribu. Pour le kharidjisme, tous les hommes sont égaux, et les privilèges de l'aristocratiequraychite, accentués sous le règne de la dynastie desOmeyyades, sont condamnés. Certains kharidjites font dudjihad un sixième pilier de l'islam.
Cette branche de l'islam se divise sur le problème de la foi et de l’attitude à adopter à l’égard des autres musulmans :
Le sufrisme est une tendance moins brutale du kharidjisme, les sufrites, vivant en milieu hostile aukharidjisme. Ce courant fut développé par Ziyâd ben al-Asfar (زياد بن الأصفر [ziyād ben al-aṣfar]). Cette tendance condamne le meurtre politique, admet la dissimulation de la foi (taqîya) par prudence et rejette le massacre des enfants polythéistes et leurs mères (contrairement aux azraqites)[3]. L'idéologie des sufrites est révolutionnaire[4]. Ils considèrent que la sourate XII (Joseph)[réf. nécessaire] ne fait pas réellement partie duCoran[réf. nécessaire].
Dans certains ouvrages, les sufrites sont désignés comme les « kharidjites jaunes ». Cette appellation provient probablement du rapprochement entre le nom du fondateur des Sufrites, Ziyâd ben al-Asfar et l'adjectif jaune (أصفر [aṣfar]).
Les relations entre le sufrisme et les autres courants du kharidjisme, ont parfois été violentes. Une tribu sufrite du Sud tunisien occupaKairouan au prix de massacres sauvages en755. Ce fut unIbadite, dudjebel Nefoussa (à frontièreLibyeTunisie actuelle), qui, outré des excès commis par la secte rivale, repritKairouan aux Sufrites qu'il extermina.
LesBerbères sufrites de la tribu desMeknassa fondent la ville deSijilmassa sur le versant est de l'Atlas marocain. Le premierroyaume sufrite se constitue dans la région deTlemcen enAlgérie actuelle.
En771,Abou Qurra de la tribu sufrite desBanou Ifren deTlemcen parvient à reprendre aux Arabes toute l'Ifriqiya et tout le Maghreb, à la tête d'une armée formée de 350 000cavaliers, sans compter lesfantassins[1]. Après une division des chefs berbères, Abou Qurra revient àTlemcen et invite lesIdrissides à signer un traité de paix[1],[5].
En778, Ibn Rustem fonde la dynastie rostomide kharidjite et sollicite un traité de paix avec le gouverneurabbasside deKairouan. La situation reste stable jusqu'à l'arrivée des chiites fatimides en909. Mais vers 940,Abu Yezid, appartenant auxBanou Ifren et adepte dukharidjisme, renverse le pouvoir desFatimides enTunisie et enAlgérie[1]. Les Fatimides transfèrent leur capitale vers l'Égypte et ils sollicitent l'aide des BerbèresZirides pour réprimer l'insurrection kharidjite auMaghreb.
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