Cet article est uneébauche concernant lareligion.

Le termesuffragant (du latinsuffragans « participant au suffrage ») est principalement employé dans l'Église catholique pour désigner un évêque à la tête d’un diocèse situé au sein d’uneprovince ecclésiastique mais ne relevant pas de l’archidiocèse métropolitain. Le diocèse qu’il dirige est alors appelé « diocèse suffragant ».
L’origine de ce terme remonte à l’Antiquité et au début du Moyen Âge, époque à laquelle les évêques d’une même province ecclésiastique élisaient leur archevêque lors d’unconcile, lui accordant ainsi leur suffrage, c’est-à-dire leur vote.
Le terme suffragant est également utilisé dans lesÉglises anglicanes, où il désigne certains évêques auxiliaires.
Dans lesÉglises réformées etÉglises luthériennes, le terme peut avoir un tout autre sens, s’appliquant à des pasteurs investis d’une charge pastorale par délégation.
Dans l'Église catholique, un suffragant est unévêque,diocésain ou non[pas clair], qui dirige l'administration d'undiocèse sous la supervision de sonarchevêque. Le terme s'applique par extension audiocèse d'un évêque suffragant. Un diocèse suffragant est sous la responsabilité indirecte de l'archevêque métropolitain au sein de laprovince ecclésiastique.
Par exemple, le responsable dudiocèse de Bordeaux porte le titre d'archevêque de Bordeaux, car il est à la tête de la province ecclésiastique ouarchidiocèse de Bordeaux, avec pour évêques et diocèses suffragants ceux deBayonne,Dax,Périgueux etAgen.
La distinction entre évêques archevêques (ou métropolitains) et suffragants est aujourd'hui d'importance limitée. Les deux sont le plus souvent des évêques diocésains ayant la juridiction ordinaire sur leur diocèse. Le métropolitain a peu de pouvoir sur les suffragants de sa province et n'a aucune autorité sur les fidèles des diocèses suffragants[1],[2].
Il n'en a pas toujours été ainsi.Par le passé, les luttes de pouvoir entre sièges épiscopaux ont donné selon les circonstances plus ou moins d'autorité auxconciles métropolitains sur des suffragants à la tête d’évêchés plus ou moins convoités.[pas clair]
La hiérarchie entre diocèses et archidiocèse est à l'origine liée à l'administration de l'Empire romain à partir duIVe siècle, durant lequel lechristianisme, exposé aux persécutions jusqu'en 313, devient religion officielle et obligatoire de l'Empire.
Les diocèses sont établis dans le cadre des cités, par exemple, en Gaule, la cité desNamnètes (chef-lieu :Condevicnum/Nantes) ou la cité desVasates (chef-lieu :Bazas). Ces cités font partie deprovinces administratives : la province deLyonnaise troisième pour les Namnètes (chef-lieu :Tours) ; la province d'Aquitaine troisième pour les Vasates (chef-lieu :Elusa/Eauze, puisAuch). Les évêques de Tours et d'Eauze deviennent très tôt métropolitains des évêques de la province.
Par la suite, l'évolution historique amène des perturbations par rapport au cadre issu de l'Antiquité, qui perdure cependant dans l'ensemble jusqu'à l'époque de la Révolution française.
L'évêque de Léon, quoique devenu formellement suffragant de l'archidiocèse de Tours en, cultivait l'indépendance reconnue en, après plus de deux siècles d'unschisme provoqué par le roi de BretagneSalomon. Comme tous les diocèses deBretagne, il échappait au contrôle ducoadjuteur métropolitain par la loi dite de l'alternative[3], les nominations échéant alternativement tous les six mois au pape puis à l'évêque. En outre lechapitre épiscopal, tenu par de riches chanoinesprébendés, a en même temps que celui duTrégor, mis en place à la fin duXIIIe siècle une organisation en accord avec laCurie donnant à celle-ci seule le pouvoir de révoquer lesrecteurs[4]. En pratique, cela revenait, entre nominations et révocations, à donner les pleins pouvoirs à l'évêque, par ailleurscomte souverain dont le principal vassal,Rohanà partir de, ne rend après[pas clair] plushommage qu'à lui et à l'Empereur. LaCurie ne perdait en effet pas son temps dans des détails et ne désavouait jamais son allié direct. Les manœuvres deRichelieu rompent en cette habitude en faisant révoquer par laCurie, sans passer par l'archevêque,René de Rieux, trop proche de la reine mèreMarie de Médicis et du parti dévot, mais c'est un tel scandale que le remplaçant,Robert Cupif, doit remettre leLéon huit ans plus tard àde Rieux, obtenant en compensation une quasi sinécure àDol.
L'évêque de Paris dépend à l'origine de l'archevêque de Sens, dans le cadre de la province de Lyonnaise quatrième (Sénonaise). Mais, au cours du Moyen Âge, Paris, résidence principale des rois de France, devient une grande ville, dotée d'une des plus grandesuniversités d'Europe, alors que Sens reste modeste.
C'est pourtant lechapitre épiscopal deSens qui contrôle et valide ou censure l'administration tant duclergé que dutemporel du diocèse deParis. Il se réunit pour cela dans un des plus grands palais de la capitale, l'hôtel de Sens. Cette situation apparait dès le début duXIVe siècle insupportable auchapitre de Paris[5]. Chaque inspection déléguée par l'archevêque de Sens donne en effet lieu au paiement d'une taxe, le droit de visite, qui se double,même en l'absence de délégation[pas clair], du défraiement de toute la cour qui se déplace en cette occasion, le droit de procuration[6].
Le, après plusieurs arbitragesqui ne font pas cesser les refus inopinés d'ouvrir certaines portes[pas clair], leparlement de Paris donne raison à l'évêque de Paris[5]. Cette décision est contestée par l'archevêque de Sens, qui fait appel devant lepape. En,ClémentVII confirme unebulle de exemptant l'évêché de Paris de la visite métropolitaine, moyennant un dédommagement correspondant au droit de procuration[7].
Mais ce n'est qu'en que le siège épiscopal de Paris est érigé en archevêché par le papeGrégoireXV,un mois et demi avant qu'il accorde àRichelieu,évêque de Luçon, le titre decardinal[pas clair].
Certains évêchés sont desévêchés non suffragants par circonstances[pas clair], par exemple celui deTrieste de à.
D'autres, qualifiés d'exempts, ne le sont pas non plus par résolutions, tel celui deCatane jusqu'à son élévation au rang d'archidiocèse, en, ou celui dePlaisance, qui dépendit directement duSaint-Siège de à.
Certains archevêchés, tel celui d'Aix, sont suffragants d'un autre.
Certains prélats, par exemple levicaire général deTrèves de àJohann Mathias von Eys, sont suffragants sans être diocésains.
Dans les Églises de lacommunion anglicane, le terme s'applique à un évêque subordonné à un évêque diocésain. Par exemple, l'évêque de Jarrow est suffragant de l'évêque diocésain de Durham.
Le rôle des évêques suffragants anglicans est proche de celui des évêques auxiliaires de l'Église catholique.
Est dite « suffragante » la personne qui exerce un ministère pastoral par délégation. En pratique, les suffragants sont les pasteurs en fin d'étude, en stage dans uneéglise locale et qui n'ont pas encore reçu de mandat.