Strasbourg a été marquée par les différentes administrations germaniques puis allemandes et françaises. Sonhistoire riche et tourmentée a laissé un patrimoine architectural remarquable et aux influences culturelles uniques. Soncentre-ville, situé sur laGrande Île, est entièrement inscrit aupatrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1988 et comprend notamment lacathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de laPetite France. En 2017, le périmètre classé est étendu à une partie de laNeustadt, quartier construit par les autorités allemandes à partir de 1880[1].
Strasbourg est aussi une grande ville étudiante, qui accueille plus de 85 000 étudiants[5]. Sonuniversité, sesgrandes écoles et sonhôpital universitaire forment un pôle universitaire majeur tourné vers l’international avec plus de 20 % d'étudiants étrangers et plus de cent nationalités représentées[6]. L'université, qui a accueilli 18prix Nobel dans ses murs, a été lauréate de nombreux appels d'offres dans le cadre desinvestissements d'avenir, visant à en faire un pôle d'excellence dans l'enseignement supérieur et la recherche au niveau mondial[7],[8].
Le premier nom de la ville fut enceltiqueArgantorati <Argentorate[9], romanisé enArgentoratum (ArgentoratonIIe siècle), même nom qu'Argentré (Mayenne,ArgentratoIXe siècle). L’étymologie de ce terme est discutée, certains y voyant un lien avec laGrande déesse celte, dontArgantia est une des épithètes et qui est identifiée avec la lune. L’acception la plus courante[10] voudrait que la racine celtiquearganto- (argent, luisant) renvoie à la couleur et la brillance argentée d'un cours d'eau (cf. l’Argens, l'Arc, etc.), en l'occurrence de l'Ill (Ainos engaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom deHorbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill, dont l'élémentver /var désigne précisément un cours d'eau en indo-européen.
-rate derāti désigne une levée de terre ou une fortification (cf. vieil irlandaisráith /ráth, fortin, fortification). Cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta,in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, fleuve large de plusieurs kilomètres dont les bras d'eau s'entremêlaient avec ceux de l'Ill.
Avec la chute de l'Empire romain, lesAlamans la renommentStratiburg ce qui signifie « la place forte des routes ». La ville était en effet située à la croisée de routes importantes et au niveau de l’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin. Par ailleurs, les longues voies romaines pavées de plusieurs kilomètres reliant les faubourgs aucastrum, cœur de l'ancienne cité romaine, semblent bien octroyer cette nouvelle appellation. Son nom évolua ensuite enStraßburg, le château/la place forte (die Burg, bâtiment fortifié[Note 3],[Note 4]) sur les routes (die Straße), issu deStratiburg nom antérieur à lamutation consonantique du haut allemand mentionné pour la première fois auVIe siècle parsaint Grégoire[11]. En allemand,Straß(e) = rue etBurg = château fort.
La commune est appeléeStrassburg ouStraßburg enallemand,Strossburi ouStroßbùrri[12] enalsacien (Alémanique)Strossburch enfrancique rhénan (Nord de l'Alsace, Plateau lorrain, Palatinat), et Chtrasbourg en welche (dialecte francophone des vallées vosgiennes, notamment haute vallée de la Bruche).
Stras est une appellation familière, dans l'agglomération strasbourgeoise et en Alsace, pour désigner Strasbourg.
Excentrée par rapport au reste de la France, dont laplaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est, Strasbourg occupe en revanche une position centrale enEurope occidentale, sur une importante voie de passage nord-sud. Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie de la vallée duRhin supérieur qui, deBâle àMayence, forme un couloir naturel.
À la limite de l'Europe atlantique et de l'Europe continentale, elle communique au sud par les vallées de laSaône et duRhône avec l'Europe méditerranéenne et s'ouvre au nord, au-delà des massifshercyniens allemands, sur les grandes plaines de l'Europe du Nord jusqu'à la vallée de laRuhr.
La ville est construite sur l'Ill ainsi que le long de la rive gauche duRhin. L'Ill est la colonne vertébrale de la ville, reliée au Rhin par des anciens bras désormais canalisés (le canal de jonction et différents bassins portuaires). Plusieurs affluents traversent les différents quartiers de la ville : laBruche et lecanal de la Bruche à laMontagne Verte et àKoenigshoffen, l'Aar auContades et auWacken, leKrimmeri et le Ziegelwasser (anciens bras du Rhin) à laMeinau, auNeuhof et auNeudorf, lecanal de la Marne au Rhin au nord. Ainsi Strasbourg est constituée de plusieurs îles dont l'ellipse insulaire du centre historique, l'île Sainte-Hélène dans le quartier du Contades, l'île aux Épis et l'île duRohrschollen dans le quartier duPort du Rhin.
La ville est par ailleurs située sur l'une des plus grandes réserves d'eau potable d'Europe (près de 35 km3)[15]. La densité importante de l'hydrographie cumulée à l'affleurement de lanappe phréatique rhénane contribue à rendre le secteur très sensible auxinondations. C'est pourquoi la plupart des extensions urbaines de la ville puis de l'agglomération se sont faites au moyen de remblais importants (notamment pour la construction duquartier allemand), accompagnées du comblement ou de la canalisation des multiples bras d'eau, réduisant d'autant les surfaces d'épandage et augmentant la rapidité et le débit des eaux en cas de crue.
Strasbourg est aujourd'hui confrontée à un risque d'inondation important dans certains quartiers (Montagne Verte au sud-ouest etLa Robertsau au nord) qui pèse sur les projets d'extension urbaine et de densification de l'habitat.
Située à une altitude moyenne de140 mètres[16], Strasbourg est caractérisée par un relief relativement plat. Ainsi au centre-ville, on ne perçoit que de très légères ondulations du terrain, culminant notamment à proximité de lacathédrale et à la croisée de laGrand'Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, correspondant aux zones d'habitation les plus anciennes, établies à l'origine sur une butte émergeant des marais environnants. Pour des raisons historiques, leniveau normal d'Amsterdam, ouNormalnull, a pu servir deréférent altimétrique, comme en témoignent de vieilles plaques encore visibles. Mais à l'instar du reste de la France métropolitaine, lenivellement général de la France s'applique, et les altitudes sont données par rapport au niveau dumarégraphe de Marseille.
Le territoire de la commune se situe au sein de laplaine d'Alsace. Cefossé rhénan d'effondrement, séparant lemassif des Vosges à l'ouest de celui de laForêt-Noire à l'est, est né il y a65 Ma à l'occasion de l'érection desAlpes. Des fissures orientées Nord-Sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers-35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers-30 Ma)[17]. D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le soclehercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles[18], il y a un million d'années seulement[17]. Lebassin houiller de la vallée de Villé s'étend à quelques kilomètres de la banlieue strasbourgeoise, au sud-ouest et au centre du département, quelques lambeaux de ce gisement sont dispersés vers le nord[19].
Statistiques 1991-2020 et records STRASBOURG-ENTZHEIM (67) - alt : 150m, lat : 48°32'58"N, lon : 7°38'25"E Records établis sur la période du 01-01-1924 au 04-01-2024
Au, Strasbourg est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27].Elle appartient à l'unité urbaine de Strasbourg (partie française)[Note 7], une agglomération internationale regroupant23 communes, dont elle estville-centre[Note 8],[28],[29]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est la commune-centre[Note 9],[29]. Cette aire, qui regroupe268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[30],[31].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (66,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (65,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :zones urbanisées (37,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (22,3 %), forêts (16,6 %), eaux continentales[Note 10] (8,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,5 %),terres arables (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), prairies (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Dès l'origine, Strasbourg doit son nom à sa position « à la croisée des chemins ». Encore aujourd'hui, la ville bénéficie d'une situation géographique privilégiée qui en fait un important carrefour européen, à l'intersection de quelques-uns des principaux axes de communication du continent.
Strasbourg se dote d'unpremier réseau de tramway en 1878. À son apogée, en 1937, celui-ci comptait près de83 kilomètres de lignes urbaines tandis que leréseau suburbain était composé d'environ200 kilomètres de lignes des deux côtés duRhin. Au lendemain de laSeconde Guerre mondiale, le tramway entre dans une période de déclin et les dernières lignes sont définitivement fermées en 1960.
En 2023, leréseau moderne du tramway, exploité par laCompagnie des transports strasbourgeois (CTS), est le troisième plus étendu de France (derrière ceuxde Lyon etd'Île-de-France), avec87 stations et77 kilomètres de lignes. Outre Strasbourg, le tramway dessert six communes de l'Eurométropole ainsi que la ville deKehl enAllemagne. Le maillage du réseau permet d'utiliser un tronçon pour plusieurs lignes. La capacité de transport (tram et bus) est de 442 000 voyages par jour[33].
Lapremière ligne du tramway moderne fut inaugurée le. Depuis cette date, le réseau n'a cessé de se développer et compte actuellement six lignes en service :A,B,C,D,E etF. La dernière extension est mise en service le : laligne F est prolongée jusqu'au quartier deKoenigshoffen[34].
Unréseau de bus, également exploité par la CTS, dessert l'ensemble de l'agglomération strasbourgeoise. Il comporte 39 lignes urbaines à la suite de la dernière restructuration intervenue en. Les lignes de bus portent un numéro pour les distinguer des lignes de tram et de BHNS, ces dernières étant désignées par une lettre.
Les principaux axes routiers (avant la mise en service du contournement ouest et de la rocade sud).
Strasbourg se situe sur un axe est-ouest qui la relie d'une part àParis viaReims etNancy/Metz (autoroute A4/RN4) et d'autre part àMunich viaStuttgart (E52). La ville est également placée sur un axe nord-sud qui la relie d'une part au Sud de la France viaLyon (autoroute A6,autoroute A7) et d'autre part àFrancfort-sur-le-Main viaKarlsruhe (E35). Strasbourg est par ailleurs reliée à l'Allemagne par deux ponts : le pont de l'Europe, situé à l'est de la ville et lepont Pierre-Pflimlin, situé dans l'agglomération sud et qui permet une meilleure desserte des villes d'Offenbourg et deFribourg.
Du fait de la conception des autoroutes — comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations — qui prévalait dans les années 1970 et 1980, Strasbourg voit son agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à deux fois trois voies (deux fois quatre voies sur un court tronçon prolongeant un tronçon surélevé condamné à rester en deux fois deux voies), et ce à moins d'un kilomètre du centre-ville. Il en résulte de fortes nuisances dans certains quartiers (Gare,Cronenbourg). L'autoroute A35, avec environ 170 000 véhicules (dont 19 000 camions)[38] par jour à hauteur de Cronenbourg[39], est en effet la plus saturée de France après lepériphérique parisien. Entre 1990 et 2000, le trafic a en outre augmenté de 40 %[39].
La construction d'une nouvelle autoroute de deux fois deux voies (autoroute A355), dite grand contournement ouest de Strasbourg (GCO ou COS) est évoquée depuis les années 1970. Il a pour objectif de capter le trafic de transit nord-sud et de délester la rocade ouest. Il doit permettre une réduction de la pollution et des nuisances sonores à proximité de la ville grâce à la requalification de l'A35 en boulevard urbain. Cependant, ses opposants craignent un effet d’aspirateur du trafic nord-sud européen et un accroissement des nuisances[40]. Le tracé, de 24 km, relie la jonction A4/A35 au nord, à la bifurcation A35/A352 au sud. Les travaux débutent en pour une mise en service le[41].
Le trafic de lagare de Strasbourg-Ville était d'environ 35 000 passagers par jour en 2006[44], mais l'arrivée des TGV Est puis Rhin-Rhône et le développement des TER portent ce nombre à 60 000 passagers en 2012[45] et 70 000 par jour en 2015[46]. La gare accueille un total de 550 trains dont environ 50 TGV par jour.
L'aéroport de Strasbourg-Entzheim est situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville, àEntzheim. Son trafic s'était stabilisé depuis 1996, oscillant autour de2 millions de passagers annuels (avec un pic à 2,2 millions en 1999)[48]. Cependant, la mise en service de la première phase de laLGV Est européenne en et la suppression des vols versParis-Charles-de-Gaulle etParis-Orly ont provoqué une chute du trafic qui oscille aux alentours de 1,1 million de passagers par an au milieu desannées 2010.
L'aéroport de Strasbourg souffre également de la proximité des aéroports deBâle-Mulhouse-Fribourg (137 kilomètres), deStuttgart (149 kilomètres) et deFrancfort (175 kilomètres). Une cinquantaine de destinations sont desservies, essentiellement en Europe.
Le trafic repart à la hausse depuis 2012 grâce à la diminution des taxes et au repositionnement vers les vols vacances (low cost). En 2018, le trafic s'élève à près de 1,3 million de passagers[49].
Lagare d'Entzheim-Aéroport permet de relier ce dernier à lagare centrale de la capitale alsacienne et européenne en9 minutes, à la fréquence d'un train tous les quarts d'heure en période de pointe.
Pour les vols long-courriers, un service de bus réguliers effectue la liaison entre la gare centrale et l'aéroport de Francfort, qui est l'un des principauxhubs européens avec plus de 300 destinations autour du monde.
L'aéroport de Karlsruhe-Baden-Baden, situé à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg et accessible en voiture en moins de trois quarts d'heure, fait office d'aéroport « low cost » avec des lignes régulières vers de nombreuses destinations dont plusieurs capitales européennes commeLondres,Berlin, ou encoreVilnius. Cet aéroport est desservi principalement par la compagnieRyanair.
L'aérodrome du Polygone, située dans le quartier duNeuhof, est utilisé exclusivement pour l'aviation de loisir.
Strasbourg a été fondée sur l'Ill et les activités batelières y ont toujours été très importantes vu la densité du réseau hydrographique. En 2019, on compte 786 000 passagers sur les bateaux-promenades deBatorama, le service touristique duPort autonome de Strasbourg (PAS). La ville accueille chaque année plus de 200 000 visiteurs grâce au tourisme fluvial.
La ville possède d'importantes installations portuaires sur leRhin, qui constitue la première voie navigable d'Europe et le premier fleuve commercial du monde. En 1920, le siège de laCommission centrale pour la navigation du Rhin fut transféré deMannheim à Strasbourg et logée dans l'ancien palais impérial, rebaptisépalais du Rhin. Le Port autonome de Strasbourg est le deuxième port fluvial de France et le quatrième d'Europe (aprèsDuisbourg,Paris etLiège) avec, en 2019, un trafic de 7,6 millions de tonnes de marchandises transbordées et 381 565conteneurs. Les principales marchandises qui transitent par le port sont les céréales, les graviers et les produits pétroliers[50].
Située à la jonction des deuxEuroVelo routesEV5 etEV15, Strasbourg possède le premier réseau cyclable de France et l'un des plus importants d'Europe avec560 kilomètres de pistes et bandes cyclables en 2017.
Dès 1869, la municipalité strasbourgeoise édite un arrêté sur l'usage du vélo, complété par une réglementation détaillée en 1892. La première piste cyclable de la ville, reliant le cimetière Sainte-Hélène à la place du Faubourg de Pierre, est réalisée en 1930. Un « schéma directeur vélo » est adopté en 1978. Dix ans plus tard, la ville compte100 kilomètres de pistes cyclables. D'autres plans d'action en faveur du vélo sont adoptés en 1994 puis en 2010[53].
Strasbourg est reliée à Rotterdam, au nord, et à Andermatt en Suisse, au sud, par la véloroute Rhin (EuroVelo 15). Une jonction directe au réseau allemand s'effectue par lapasserelle des deux rives empruntée par une piste européenne transfrontalière de près de60 kilomètres de long qui relieMolsheim, sur lavéloroute du vignoble d'Alsace, àOffenbourg, étape du « Drei Täler Radweg » sur la Route des Vins badoise, en longeant lecanal de la Bruche. Une autre piste revêtue de longueur similaire, partie intégrante de l'EV5 (Via Francigena de Londres à Rome/Brindisi), entre dans l'agglomération par lecanal de la Marne au Rhin depuis la sortie dutunnel d'Arzviller à proximité duplan incliné de Saint-Louis-Arzviller viaSaverne. À Strasbourg, l'EV5 croise l'EV15 (véloroute Rhin) et quitte la capitale européenne vers l'ouest par la voie verte du canal de la Bruche pour rejoindre lavéloroute du vignoble d'Alsace àSoultz-les-Bains. Quant à l'EuroVelo 15, elle quitte la ville par le sud sur le chemin de halage ducanal du Rhône au Rhin pour rejoindre la Suisse par Bâle.
Le principal itinéraire cyclable de l'agglomération est laPiste des Forts. Celle-ci propose un parcours de85 kilomètres, de part et d'autre duRhin, permettant de découvrir l'ancienne ceinture de forts construite durant l'annexion de l'Alsace-Lorraine[54].
La ville s'est dotée d'infrastructures adaptées et compte aujourd'hui plus de 7 700 arceaux[55]. Strasbourg compte également plusieurs parkings à vélos répartis en son centre. Le plus grand d'entre eux, couvert et sécurisé, est situé près de lagare et compte760 places[56].
Inauguré le, l'Eurométropole propose un service de location de vélos, leVélhop. Basé sur la technologieSmoove et géré par laCompagnie des transports strasbourgeois (CTS), il permet de louer une bicyclette pour une courte (heure, journée) ou longue durée (semaine, mois, trimestre, année)[57]. Ne permettant pas de trajets occasionnels d'une station à une autre, le Vélhop n'est pas un service devélos en libre-service.
Enfin, laFédération française des usagers de la bicyclette (FUB), qui fédère plus de170 associations locales de promotion du vélo en tant que mode de transport au quotidien, s'est implantée à Strasbourg à sa création en 1980.
Le centre historique de Strasbourg, qui occupe laGrande Île, se caractérise par des rues étroites typiquement médiévales, notamment autour de lacathédrale Notre-Dame et dans le quartier de laPetite France. Le secteur allant de la cathédrale à laplace Broglie et jusqu'à laplace Gutenberg est néanmoins encore marqué par le plan en damier datant de l'époque romaine dont lecardo decumanus se croise rue des Hallebardes et rue du Dôme. Au nord, le vaste quartier de laNeustadt construit entre 1880 et 1914 s'étend de lagare centrale jusqu’aux bassins du port. Il est irrigué par de larges avenues rectilignes qui débouchent sur des zones moins denses, notamment sur lequartier du Conseil des XV dont les premières constructions remontent au début duXXe siècle. Le sud-est est occupé par le quartier de laKrutenau, l'un des plus anciens de la ville. Un peu plus à l'est se trouve lequartier de l'Esplanade. Construit à partir des années 1960 pour faire face à la poussée démographique, il est essentiellement composé de grands immeubles (plus de dix étages) ce qui en fait le plus dense de la ville. Ce quartier accueille lecampus central de l'université.
Les quartiers centraux sont entourés par la « ceinture verte ». Il s'agit de l'ancienne zonenon ædificandi qui faisait partie des défenses de la ville. Les constructions y sont limitées à 20 % de surface bâtis au sol (les routes, autoroutes et voies ferrées ne sont cependant pas considérées comme des constructions)[58].
Au sud, les habitations de densité moyenne prédominent, comme dans le quartier deNeudorf. Les habitations les plus récentes sont réparties dans l'agglomération, mais aussi au sein de la commune, notamment dans les quartiers sud et sud-est de la villeDanube,Rives de l'Étoile etPorte de France. Dans les quartiers ouest et sud-ouest, on retrouve la plupart deslogements sociaux de la ville construits dans les années 1960 et 1970 sous la forme degrands ensembles : cité Nucléaire à Cronenbourg,Hautepierre, Koenigshoffen,Montagne Verte,Elsau etNeuhof.
Afin d'améliorer la desserte du Port du Rhin et dupont de l'Europe, la route du Rhin (RN4) a été réaménagée en avenue. Elle doit permettre à terme de désengorger le trafic des poids lourds sur cet axe majeur et ainsi contribuer à créer une nouvelle centralité transfrontalière en désenclavant le quartier du Port du Rhin. L'objectif principal étant de paysager l'entrée en France depuis l'Allemagne. De l'habitat plus dense devrait donc apparaître, et connecter la ville aux franges du Rhin.
Strasbourg compte 15 quartiers« fonctionnels »[59]. Ces 15 quartiers ont vu le jour en 2013 après que la ville décida d'affiner le découpage des quartiers, qui comportait au départ 10 quartiers calqués sur lescantons de la ville, formant des regroupements de plusieurs véritables quartiers.
Maisons à colombages dans le quartier de la Petite France.Immeuble de laNeustadt près de la station de tram GalliaLa « maison égyptienne »,art nouveau, dans laNeustadt.
L'architecture est une spécificité intéressante de la ville, car elle est profondément biculturelle. Le centre historique regroupe de nombreusesmaisons à colombages, notamment dans le quartier de laPetite France, aux abords de l'hôpital civil (quartier duFinkwiller) et de lacathédrale. Ces maisons ont été construites pour la plupart entre leXVIIe et le XVIIIe siècle ; les plus emblématiques sont lamaison Kammerzell et la maison des tanneurs. D'autres courants architecturaux sont représentés par certains bâtiments remarquables : la Renaissance avec leNeue Bau et le Classicisme avec lepalais Rohan et l'Aubette. À partir de l'arrivée deLouis XIV, Strasbourg reprend certains codes architecturaux français, notamment la construction d'hôtels particuliers : l'hôtel de Hanau (actuel hôtel de ville,place Broglie), l'hôtel de Deux-Ponts, le palais épiscopal, l'hôtel de Klinglin (actuelle résidence du préfet).
Le grès rose desVosges est l'une des pierres les plus utilisées, du fait de sa proximité géographique. On le retrouve donc sur de nombreux monuments, et notamment sur lacathédrale. La couleur de cette pierre est cependant très variable. Ainsi, l'église Saint-Paul utilise un grès pâle, tandis que l'Aubette présente une teinte très marquée. Le grès des Vosges est cependant une pierre très friable qui nécessite une attention régulière.
Entre 1880 et 1914, le quartier allemand, dit de laNeustadt (« nouvelle ville » en allemand) est construit. Il forme un ensemble particulièrement homogène à prédominance résidentielle et au style typiquement germanique (wilhelmien). Les architectes allemands reprennent de nombreux codes esthétiques : néo-renaissance pour lepalais du Rhin (ancien palais impérial), néo-gothique pour l'hôtel des Postes, néo-classique pour lecampus historique ; on note aussi la présence d'immeublesArt nouveau (notamment allée de la Robertsau, à l'intersection des ruesFoch etCastelnau ou encore le palais des Fêtes) qui font de Strasbourg l'un des centres de cette architecture (Jugendstil allemand). Strasbourg est aussi la seule ville avecMetz qui a gardé une trace de l'architecture monumentale allemande duXIXe siècle à travers laplace de la République (palais du Rhin, préfecture, trésorerie générale,bibliothèque nationale et universitaire etthéâtre national). Les immeubles résidentiels utilisent généralement la pierre de taille (pour le rez-de-chaussée et les ornements) associée à la brique (rouge ouocre, pour le reste de la façade). Le grès rose est lui aussi couramment utilisé pour certaines parties.
En 2014, Strasbourg compte 26 181 bâtiments. La ville possède 3 250 bâtiments soit 12,4 % du total tandis que l’État en détient 325 soit 1,2 %. Parmi ces 26 181 bâtiments, 44,6 % appartiennent à des copropriétés, 722 immeubles sont détenus par desSCI, 95 par des compagnies d'assurances et 78 par des banques[60]. L'ensemble de ces 26 181 bâtiments est estimé à28 milliards d'euros[61].
En 2005, la commune de Strasbourg comptait 135 340 logements. Par rapport à 1999, le nombre de logements a augmenté de 1,9 % alors que le nombre de ménages a grimpé de 6,8 % sur cette même période[62]. Néanmoins, Strasbourg compte plus de 9 % de logements vacants[63].
Selon le recensement complet de 1999, la ville compte 87,9 % de résidences principales contre seulement 0,4 % de résidences secondaires[64]. Les logements individuels représentent 6,6 % du parc immobilier, ce qui est très faible comparé à des villes commeBordeaux (26,9 %) ouNantes (23,4 %) mais supérieur àLyon (3,3 %). La ville se caractérise aussi par l'importance des logements anciens puisque 35,5 % d'entre eux ont été construits avant 1949. En revanche, les logements construits après 1990 ne représentent que 8,9 % du parc. Enfin, les logements strasbourgeois sont essentiellement de grande taille avec 38,3 % de4 pièces et plus.
Entre 1999 et 2005, la part des propriétaires a légèrement augmenté en passant de 24 % à 26 %, mais reste relativement faible. La part des locataires s’établit à 71 %.
Les logements sociaux représentent environ 22 % des logements. Parmi les 30 507 logements sociaux que compte la ville, 3,4 % d’entre eux sont vacants. Ces logements sont essentiellement des3 pièces (37,6 %) et des4 pièces (31,0 %). On dénombre en revanche peu de petits appartements (studios et1 pièce)[62].
Depuis les années 1990, la ville envisage la requalification des anciennes zones portuaires situées aux abords de laplace de l’Étoile.
Lancé en 2011, le projet d'aménagement urbain « Deux-Rives » consiste à urbaniser l'axe Strasbourg -Kehl soit environ 7 km duHeyritz jusqu'auPort du Rhin. Selon la municipalité, cela devrait permettre d'ouvrir Strasbourg « à 360° »[65]. Il s'agit d'un projet urbain de grande ampleur concernant près de250 hectares et visant à la construction de 9 000 logements. L'opération est articulée autour de l’extension de laligne D du tramway de Strasbourg vers Kehl qui est inaugurée le. À cette occasion, un nouveau pont sur le Rhin est mis en service[66]. Dans ce projet, on trouve notamment l'aménagement du quartier du Heyritz, la construction de l'écoquartierDanube ou la requalification du quartier du Port du Rhin avec le lancement d'un concours d'urbanisme pour les anciennes emprises douanières de Kehl et Strasbourg[67]. La réalisation est échelonnée de 2012 à 2025.
La presqu'île André Malraux, ou se trouvait l'ancienArmement Seegmuller, constitue le cœur du projet « Deux-Rives ». Celui-ci comprend, entre autres, la construction de trois tours de55 mètres de haut, baptisées « Black Swans », dont la réalisation a été confiée à l'architecteAnne Demians fin 2012 (les travaux se déroulent de 2014 à 2018[68]), la construction d'unetour à énergie positive (latour Elithis Danube) et l'aménagement de l'espace urbain.
Le projet comprend la construction d'un nouveau parc des expositions (PEX), la rénovation et l'agrandissement du palais de la musique et des congrès (PMC), la construction d'un nouveau théâtre du Maillon mais principalement la réalisation d'un quartier d'affaires à la place de l'ancienne patinoire et d'anciens halls du parc des expositions.
Le nom initial du projet, « Wacken-Europe », est changé pour celui d'« Archipel » en[71].
Le projet d'aménagement de lagare basse de Strasbourg se tient à un horizon plus lointain ; 2025, car c'est le délai que laSNCF estime nécessaire pour déplacer toutes les installations ferroviaires de cette partie de la gare. À cette échéance, la ville souhaite aménager ce secteur pour permettre l'ouverture à 360° de la gare. Un quartier d'affaires prendra place sur ces emprises, en lien direct avec laLGV Rhin-Rhône et laLGV Est européenne[76]. Toutefois, en 2014, ce projet est au point mort[77]. En 2019, le maire Roland Ries laisse entendre que l'« ouverture de la gare à 360° » pourrait se faire après la mise en service ducontournement ouest de Strasbourg (A355) et la requalification de l'autoroute A35 en boulevard urbain[78].
En 2016, le domaine public de la ville compte 80 313 arbres. Près de 5 000 spécimens ont été plantés entre 2013 et 2015[80].
Par ailleurs, la ville compte324 hectares de parcs et de jardins[79] dont le plus réputé est leparc de l'Orangerie. Situé face aupalais de l'Europe, il comporte des attractions telles qu'une mini-ferme, un élevage de cigognes et s'agrémente d'un lac avec une cascade romantique ainsi que d'un pavillon construit en1804 en l'honneur de l'impératrice Joséphine. Il couvre une superficie de26 hectares. L’Orangerie comportait également unzoo mais ce dernier est fermé en 2022 sur décision unilatérale de la municipalité écologiste[81].
Lejardin botanique possède quant à lui des origines très anciennes. Le premier jardin botanique de la ville est créé en1619 puis transformé en cimetière en1870 après le siège de la ville par les Allemands. Le jardin actuel, situé à l'arrière dupalais universitaire, a été inauguré en1884 pour les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie. Il regroupe 6 000 espèces réparties sur une surface de3,5 hectares[82].
De nombreuses places de laNeustadt comportent un jardin central, caractéristique typiquement germanique.
Situé àLa Robertsau, aux abords de la forêt, leparc de Pourtalès est un espace de24 hectares entourant lechâteau du même nom qui abrite notamment une collection de sculptures contemporaines. Une grande partie des berges est également aménagée, notamment dans le centre, à laMontagne Verte, à la Robertsau et à laMeinau.
Le nouveauquartier des Poteries situé à l'ouest de Strasbourg a été aménagé autour du parc du même du nom, de conception très contemporaine, inauguré en1995.
Lejardin des Deux Rives, ancien parc du Rhin, est quant à lui un parc transfrontalier situé de part et d'autre duRhin, en partie sur la commune deKehl. La superficie de sa partie française est d'environ25 hectares. Les deux rives du Rhin sont reliées par lapasserelle piétonne Mimram.
En 2003, laplace de l’Étoile a été réaménagée pour devenir un parc. Non loin de là, le nouveauparc du Heyritz a été inauguré en 2014.
Enfin Strasbourg est la première ville en France à soutenir un projet de jardin partagé enpermaculture sur80 ares dans le quartier deKoenigshoffen[83],[84].
La ville de Strasbourg est aussi propriétaire des forêts duHohwald (880 hectares), du Herrenwald près deBrumath (188 hectares), de l'Oedenwald près deCosswiller (1 001 hectares) et de l'Elmerforst près deBalbronn (362 hectares)[88].
Vers la fin duIIIe siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgadecelte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme[89].
LesRomains arrivent enAlsace en58av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En12av. J.-C. la ville devient un camp militaire fortifié (castrum) positionné sur lelimes du Rhin faisant partie des forts de Drusus. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Promue colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important et aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse[90]. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours desIIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain,Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées enGermanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière[91].
En 355, la ville est saccagée par lesAlamans, mais dès 357,Julien reconquiert la ville après une victoire décisive lors de labataille d'Argentoratum. En 406 les Germains envahissent à nouveau laGaule. Argentorate repasse sous administration romaine sous le terme d'un « comes argentoratum » pour un demi-siècle. En 451, la ville est complètement détruite (à l'instar de dizaines d'autres villes telles que Metz) parAttila[93].
L'histoire est muette sur ce qui se passe entre 451 et la fin duVe siècle. Il est probable que les restes de lachrétienté romaine y subsistent et y côtoient les Alamans qui s'installent dans la région. La cité est restaurée sous le nom de Strateburgum[9]. Il semblerait que les Alamans, dans leur majorité, privilégient des implantations en campagne et évitent la ville. La transition linguistique entre le latin et l'alémanique dans la ville s'est faite très rapidement, du fait de l'apport important d'Alamans et du peu degallo-romains restés sur place. Après une série de batailles, dont la plus connue est celle deTolbiac en 496, lesFrancs finissent par prendre l'ascendant sur la gouvernance de la ville et de la région (coté Alsace mais pas coté suisse alémanique) vers 530. Ces derniers favorisent le développement de la ville, après la conversion deClovisIer auchristianisme. En effet, elle est l’une des rares villes de la région à devenir le siège d'unévêque, véritable gouverneur de l’époq[94], à l'instar deBâle plus au sud et deCologne au nord.
En 1201,Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260,Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à labataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées parRodolpheIer du Saint-Empire[98].
Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg dont les rivalités incessantes, ainsi que leur mépris des bourgeois, finissent par agacer et en 1332 uneguerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.
Au milieu duXIVe siècle, lapeste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, lesjuifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Lors dupogrom de Strasbourg le près de 2 000 juifs sont brûlés vifs pour ce motif ou pour spolier leurs biens, notamment à la passerelle des Juifs qui enjambe un bras de l'Ill, près de la porte des Juifs de l'ancienne enceinte de la ville conduisant au cimetière près de l'actuelleplace de la République, dans cepogrom de Strasbourg appelé aussi « massacre de la Saint-Valentin »[99],[100],[101].
L’ensemble était constitué d’uneéglise, d’unegrange, d’écuries et de divers bâtiments à usage delogements. En 1520 est érigé un petithôpital pour syphilitiques dont le bâtiment subsiste encore de nos jours.
La Commanderie Saint-Jean est évacuée le et les locaux fermés. En, la démolition de la Commanderie est engagée. La majorité du mobilier est spoliée ou vendue. Malgré les efforts des Hospitaliers pour tenter de récupérer leur bien une fois la paix signée, le lieu reste à l’abandon. Il ne subsiste de cette époque que le petit pavillon de l’hôpital de 1547, avec sa façade ornée de fenêtres peintes entrompe-l'œil à la manière deWendel Dietterlin[103].
La ville prend possession du terrain et des ruines de la Commanderie en 1687. Devant l’état désastreux desprisons médiévales qui se trouvent alors dans les tours des Ponts couverts, la municipalité engage la construction d’une maison de force et decorrection en 1734. Celle-ci est remaniée en 1747. Au milieu duXXe siècle le bâtiment est totalementvétuste. Le sol carrelé s’effondre en de nombreux endroits, les murs suintent d’humidité, lapeinture au plomb s’écaille…
Après restauration et restructuration des bâtiments pénitentiaires, effectués sous la direction des architectes Michel Moretti et Gérard Altorffer,Édith Cresson alors premier ministre annonce le le transfert de l’École nationale d’administration à Strasbourg.
Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est reconnueVille libre d'Empire parCharlesIV. En cette période de trouble politique, la cité va cependant accroître sa notoriété et de nombreux édifices y seront construits. Le commerce fluvial se développe sous l'égide de la corporation des bateliers, chargée de taxer les marchandises[107].
Cinq ans plus tard, en 1444, Strasbourg compte 26 000 habitants — dont 10 000 réfugiés de laguerre de Cent Ans qui viventextra muros[108] — et peut lever, à tout moment, une armée de 4 500 hommes[109]. Son enceinte fortifiée et son impressionnant dispositif d’artillerie en font une place fortifiée de tout premier plan. La ville est à son apogée[110]. La ville sera jusqu'à laguerre de Trente Ans, l'un des grands centres du commerce des munitions de guerre (armes, armures, accessoires et poudre) en Europe. La cité en fabrique, mais en importe — principalement d'Allemagne — et en exporte dans la région, en France et en Allemagne. Une partie ne fait que transiter et est vendue aux foires de Lyon[111].
Le développement de l'imprimerie favorise le couranthumaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l'avènement de laréforme protestante.
En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l'époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses deMartin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notammentJacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à laconfession d'Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement.
La ville devient une terre d’accueil pour leshuguenots, ces protestants chassés deFrance pour leur croyance. Parmi eux, notammentJean Calvin qui s’installera plus tard àGenève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce augymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu[113].
Dans les années 1530, l’empereurCharles Quint, catholique, entre en guerre contre les princes protestants et leurs alliés et les vainc en 1547 à labataille de Muehlberg. Strasbourg va alors conclure plusieurs alliances, notamment avecZurich. Mais en 1592, après d’interminables délibérations, la cathédrale est partagée en deux avec l’élection de deux évêques : un catholique et un protestant. Commence alors la longueguerre des évêques qui va plonger la ville dans d’importantes difficultés financières. Ce conflit qui durera jusqu’en 1604 se solde par la victoire des Catholiques,Charles de Lorraine devenant l'unique évêque de la ville. En 1605, l'éditeurJohann Carolus commence à Strasbourg à produire la première gazette hebdomadaire du monde au nom de « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien » (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables »).
Si la ville a changé de nationalité, elle reste une ville frontière et un point de passage important pour rejoindre l’empire germanique.
De fait,Louis XV séjournera à Strasbourg durant laguerre de Succession d'Autriche. La société aristocratique se développe et de nombreux hôtels particuliers voient le jour. Si l’allemand reste la langue courante, Strasbourg accueille de nombreux immigrants : entre 1681 et 1697, la ville passe de 22 000 à 26 500 habitants. Par ailleurs, Strasbourg abrite environ 6 000 soldats français, basés pour la plupart à lacitadelle de Vauban dont les travaux ont débuté dès 1682[117].
Assoupie depuis l’annexion de Strasbourg à la France, l’université de Strasbourg retrouve peu à peu son éclat d’antan et entre 1721 et 1755 la ville va accueillir plus de 4 000 étudiants. L’université est déjà internationale : les étudiants étrangers viennent généralement d’Allemagne, deScandinavie ou desPays-Bas, mais aussi deGrande-Bretagne et deRussie. Certains d’entre eux sont devenus célèbres, commeJohann Wolfgang von Goethe qui y fit des études de droit. Le rayonnement universitaire de Strasbourg est important et certains enseignements comme le droit et la médecine sont très réputés[119].
Statue du général Kléber, sur laplace du même nom.Mise à sac de l’hôtel de ville de Strasbourg, le.
Lorsque le laBastille tombe aux mains des révolutionnaires, la population strasbourgeoise se soulève. Le, l’hôtel de ville est saccagé. Le calme revient très vite jusqu’en 1792, date à laquelle la France entre en guerre contre laPrusse et l’Autriche. Le, le jeuneRouget de l’Isle compose, à la demande du maire de Strasbourg,Un chant pour l’armée du Rhin sans se douter qu’il deviendra un symbole de laRévolution française en devenantla Marseillaise[120]. Cette même année,François Christophe Kellermann, natif de Strasbourg, est nommé à la tête de l'armée de la Moselle, avec laquelle il remporte labataille de Valmy, arrêtant les troupes ennemies àVerdun etLongwy, et sauve la France. Il sera par la suite nommé Duc de Valmy par Napoléon en 1808 en souvenir de son rôle historique.
C'est également à cette époque queJean-Baptiste Kléber, natif lui aussi de Strasbourg, commence à s'illustrer dans de nombreuses batailles pour la défense de la jeuneRépublique française. Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s'engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de laforteresse de Mayenceassiégée en 1793. Il meurt assassiné au Caire, durant l'expédition napoléonienne. Sa statue trône au centre de laplace Kléber, l'ancienne place d'Armes au cœur de la cité. Sa statue est l'œuvre dePhilippe Grass en 1840.
En 1797, l’armée française prend plusieurs villes allemandes, notammentKehl etOffenbourg. Strasbourg est hors de danger, mais la révolution a profondément désorganisé la ville. Deux ans plus tard,Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et plusieurs institutions voient le jour : lapréfecture, labourse de commerce en 1801, lachambre de commerce en 1802. Un nouveau pont sur le Rhin est construit et les routes sont rénovées. Autant d’évolutions qui vont favoriser les activités commerciales de la ville. Strasbourg redevient un carrefour commercial important ; on vend notamment du tabac, du vin, du coton et des épices[121]. Sur la cinquantaine de noms qui composent la « liste des négociants et commerçants les plus distingués de Strasbourg » de 1810, cinq d'entre eux seulement appartiennent à de vieilles familles strasbourgeoises, toutes luthériennes : Franck,de Turckheim,Oesinger, Mannberger et Saum[122].
À partir de 1853, le français devient la seule et unique langue d’enseignement, mais l’allemand et l’alsacien restent les langues les plus utilisées au quotidien[124].
Le, après plus d’un mois de bombardements discontinus, Strasbourg capitule et les Prussiens entrent dans la ville[126]. Letraité de Francfort, signé le, rattache leBas-Rhin, leHaut-Rhin (moins l'arrondissement deBelfort), une partie de laMoselle, une partie de laMeurthe et quelques communes desVosges à l’Empire allemand. Strasbourg devient la capitale duReichsland Elsass-Lothringen[127]. Les Strasbourgeois sortent traumatisés de cette guerre, et le rattachement de la ville à l’Allemagne est très mal vécu[128].
Mais Strasbourg retrouve rapidement la prospérité, grâce notamment à la volonté du gouvernement qui souhaite faire de la ville une vitrine du savoir-faire allemand. Un vaste plan d’urbanisation est mis en place, laNeustadt voit le jour. Celui-ci s’organise selon deux axes, les avenues des Vosges et de laForêt-Noire d'ouest en est et l'actuelle avenue de la Paix vers le nord. La place impériale (aujourd’huiplace de la République) constitue alors le nouveau centre névralgique de la ville, regroupant l’hôtel des Postes, lepalais impérial, labibliothèque universitaire et, un peu plus loin, lanouvelle université. Unenouvelle gare est édifiée, ainsi que plusieurs églises, notamment l’église Saint-Paul. La ville s’agrandit considérablement et se modernise jusqu’à laPremière Guerre mondiale[129].
Plan de Strasbourg en1888.La place Kléber, vers 1900.
À partir de 1870, l’industrie va ainsi connaître un développement rapide, principalement dans les secteurs alimentaire (brasseries, conserverie) et mécanique. Ces nouvelles activités sont bien relayées par unréseau de tramway étendu (apparu en 1878 et électrifié en 1894) et le nouveauport autonome, construit hors de la ville. Lesanciennes glacières, ensemble de bâtiments situés sur les canaux de l’Ill dans le quartier de laPetite France, ont abrité de 1897 à 1990 une usine de froid artificiel. Ils ont aujourd'hui été reconvertis en un hôtel cinq étoiles. Parallèlement, les activités bancaires s’intensifient, notamment depuis la création de la banque mutualiste duCrédit mutuel[130]. Entre 1871 et 1914, la ville va gagner près de 100 000 habitants et la vie culturelle se développe. La Première Guerre mondiale va cependant mettre un terme à cette prospérité. Contrairement au conflit de 1870, Strasbourg est bien préparée à la guerre.
La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres
Dès le début du conflit, les manifestations francophones sont interdites.Rudolf Schwander, maire de la ville, va cependant œuvrer de sorte que la population ne soit pas touchée par la faim et à l’issue de la guerre, Strasbourg sort relativement indemne. Par letraité de Versailles, l'Alsace-Moselle est rendue à la France. Durant la transition, influencé par laRépublique des conseils de Bavière, un court épisode deRépublique des conseils de Strasbourg a lieu. Le changement de nationalité se fait sinon dans la violence, du moins dans la brutalité : les Allemands sont expulsés de la ville et certains monuments impériaux sont détruits, notamment la statue deGuillaumeIer. Le bilan démographique est plus lourd. Aux Allemands chassés de la ville ou partis de leur plein gré s’ajoutent 3 000 Strasbourgeois morts au combat sous l’uniforme allemand. Durant lesannées 1930, la croissance démographique va reprendre avec l’arrivée de juifs d’Europe centrale qui fuient la montée rapide de l’antisémitisme[131].
La ville retrouve une certaine prospérité et le trafic fluvial augmente considérablement malgré une conjoncture économique peu favorable, due à lacrise des années 1930. Le port autonome ainsi que le réseau de chemin de fer vont favoriser le développement de l’industrie et en 1932, une nouvelle bourse de commerce est édifiée[132].
Le,l'Allemagne envahit la Pologne. Conscient que la guerre est imminente, le gouvernement français ordonne l'évacuation de 375 000 Alsaciens et 210 000 Mosellans. L'opération nommée « Exécutez Pas-de-Calais » avait été planifiée dès 1935[133]. En 48 heures, près de 200 000 habitants quittent la ville. Une garnison civile, composée de quelques centaines d'ouvriers municipaux et pompiers, veille à l'entretien de la ville. Le dispositif est appelé par les autorités « Strasbourg maintenue »[134].
Lasynagogue, avant sa destruction par les nazis en1940.
Une politique de germanisation et de nazification est menée sous l'impulsion deRobert Wagner. Lorsqu’en les premiers réfugiés reviennent dans la ville, seuls les habitants d’origine alsacienne sont acceptés. Les juifs sont refoulés et lasynagogue est incendiée. Les rues retrouvent leurs noms allemands ou sont rebaptisées et la langue française est interdite.
Dès,Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appeléLa Main noire. Le groupe uni et déterminé débuta ses actions de manière « modeste » mais non moins courageuse à la lumière des sanctions encourues. Leurs premières mesures se concentrèrent sur la distribution de tracts et pamphlets en faveur de la France libre et contre l'occupant allemand, la levée du drapeau tricolore sur le fronton des enceintes publiques mais également le caillassage des boutiques allemandes ou des commerçants affichant le portait d'Hitler sur leur devanture. C'est par un jeu de circonstances que le jeune Marcel découvrit la voiture du régent de la nouvelle entité administrative, et décida de fomenter son attentat. Celui-ci fit grand bruit et irrita les plus hautes instances du pouvoir occupant. À la suite de l'attaque contre le Gauleiter Robert Wagner qui blessa le prélat, une traque fut mise en place et les membres du groupe furent tous arrêtés. Dix d'entre eux furent jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum quant à lui est condamné à mort et décapité àStuttgart le. Il déclarera la veille de sa mort dans une lettre adressée à ses parents : « si je dois mourir, je meurs avec un cœur pur ». Ses compagnons, pour leur part, n'ont eu d'autre choix que l'incorporation forcée dans une armée et une guerre qui n'était pas la leur. Ils périront sur le front de l'Est en Russie.
À partir de 1942, l'embrigadement est obligatoire et les jeunes d’Alsace et deMoselle sont enrôlés de force dans l'armée allemande. Lesmalgré-nous sont envoyés sur le front russe et très peu d’entre eux reviendront[135].
En 1949, Strasbourg se voit attribuer les premières institutions européennes, notamment leConseil de l'Europe. À ce titre, le ministre britannique des Affaires étrangères,Ernest Bevin, a déclaré « Nous cherchions un centre qui puisse convenir aux nations européennes et devenir un symbole de l'unité de l'Europe. Le choix de Strasbourg m'a paru évident. Cette grande cité avait été témoin de la stupidité du genre humain qui essayait de régler les affaires par la guerre, la cruauté et la destruction ». Un an plus tard, Strasbourg accueille laCour européenne des droits de l'homme. Puis, en 1952, laCommunauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En 1969, l'Institut des droits de l'homme. En 1972, le Centre européen de la jeunesse. En 1979, leParlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel et son maintien à Strasbourg confirmé.
Tombé en désuétude, letramway effectue son dernier voyage le. Le nouveaupont de l'Europe, reliant Strasbourg et Kehl, est inauguré le de la même année.
Lacommunauté urbaine de Strasbourg (CUS) est créée le. Elle regroupe 27 communes et est l’une des quatre premières communautés urbaines de France avecLyon,Lille etBordeaux. Son objectif est d’optimiser la gestion des différentes communes. Au cours des années 1970, leport autonome se développe et le charbon laisse progressivement place à des marchandises à plus forte valeur ajoutée (pétrole, produits chimiques)[139].
En 1967, le Conseil de l'Europe donnait à la ville de Strasbourg le prix de l'Europe[140].
Durant lesTrente Glorieuses, de grands projets urbains sont mis à pied d’œuvre. Les édifices historiques sont restaurés et le quartier de l’Esplanade est construit. Les logements sociaux se multiplient, notamment dans les quartiers deNeuhof et deHautepierre[141]. L’université de Strasbourg est scindée en trois en 1970 puis est finalement réunifiée en 2009.
La ville célèbre son bimillénaire en 1988. À cette occasion, lafontaine de Janus — dessinée par l'artiste strasbourgeoisTomi Ungerer — est érigée au nord de laplace Broglie.
En 1991, c'est à Strasbourg qu'est déployé et testé le premier réseau de téléphonie mobile français : leBi-Bop.
L'achèvement du premier tronçon de laLGV Est européenne en 2007 place Strasbourg à2 h 20 min deParis et renforce la position centrale de la ville au sein de l'Europe. Le second tronçon de cette ligne à grande vitesse est mis en service le. La capitale alsacienne est désormais à1 h 46 min de Paris.
Strasbourg mise beaucoup sur la coopération transfrontalière. La convention relative à la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été paraphée en 2005. Son objectif est double : développer les échanges entre Strasbourg et l'Allemagne d'une part, et d'autre part franchir une nouvelle étape dans la construction de l'Europe en posant les jalons de ce qui pourrait être une métropole binationale de près d'un million d'habitants[142]. L'accord de 2005 vise en effet à développer des projets communs dans les principaux domaines (transports, urbanisme, éducation, santé, emploi, environnement). L'Eurodistrict regroupe notamment les villes de Strasbourg,Kehl,Offenbourg,Lahr etAchern[143]. Un arrêté préfectoral paru le rend officiel l'Eurodistrict dans sa forme degroupement européen de coopération territoriale (CEGT)[144].
Pour des raisons de rationalisation et d'internationalisation, le marque la fusion des trois universités strasbourgeoises :Louis-Pasteur pour les sciences,Robert-Schumann pour le droit, etMarc-Bloch pour les lettres. L'université de Strasbourg redevient ainsi un établissement unique tel qu'il avait été fondé auXVIe siècle[145].
Depuis le, la ville est lechef-lieu de la nouvelle régionGrand Est (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine).
Le soir du, le centre-ville est le théâtre d'un attentat djihadiste à proximité dumarché de Noël. Un terroriste ouvre le feu sur des passants, cinq personnes sont mortellement blessées[147], le terroriste est abattu après deux jours de cavale. L'attaque est revendiquée parDaech[148].
Hôtel de la collectivité européenne d’Alsace (ancien hôtel du département).
Le, les départements du Bas-Rhin et duHaut-Rhin sont regroupés au sein de lacollectivité européenne d'Alsace. Les deux préfectures, à Strasbourg etColmar, sont cependant maintenues. Le siège de cette nouvelle collectivité est fixé à Strasbourg mais les assemblées se tiennent à Colmar.
En changeant quatre fois de nationalité en 75 ans (entre 1870 et 1945), Strasbourg est devenue la ville symbole de laréconciliation franco-allemande et, plus globalement, de l'unité européenne. Strasbourg est considérée comme« capitale européenne »[149] du fait de la présence de nombreuses institutions de l'Union européenne mais également de l'Europe continentale, au même titre queBruxelles,Luxembourg etFrancfort-sur-le-Main. Par ailleurs, Strasbourg est la deuxième ville diplomatique française avec 1 ambassade, 41 consulats[150] (dontAllemagne,Belgique,Luxembourg,Portugal…), 47 représentations permanentes d'États membres auprès du Conseil de l'Europe[151], ainsi qu'une centaine d'ONG à caractère international. Strasbourg est par ailleurs la seule ville française siège d’institutions européennes et une des rares villes avecNew York,Genève etLyon à accueillir des institutions internationales sans être la capitale d'un État.
Le palais de l'Europe, œuvre de l'architecteHenry Bernard, abrite le Conseil de l'Europe.
Créé en 1949, leConseil de l'Europe a pour objectif la défense des droits de l’homme, la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe, la recherche de solutions aux problèmes de société (notamment la discrimination, le terrorisme, la bioéthique…), le développement de la stabilité démocratique. Cette institution regroupe 47 États. Le budget 2007 du Conseil de l’Europe est de 197 millions d’euros[153].
Strasbourg regroupe d'autres administrations européennes comme le Secrétariat général duConseil de l'Europe dont le rôle est d'assurer la préparation et le bon fonctionnement de ses travaux. Il conserve également les actes et archives du Conseil. La ville abrite le Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui est l'instance décisionnelle du Conseil de l'Europe[154] et les 47 missions diplomatiques auprès du Conseil de l'Europe.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont la première session date du, est la plus ancienne assemblée pluraliste internationale. Elle se réunit quatre fois par an en sessions plénières au palais de l'Europe à Strasbourg afin d'examiner les rapports et les projets relatifs à l'actualité européenne[155]. Elle est ainsi un organe décisionnel, l'assemblée devant être consultée sur tous les traités internationaux émanant du Conseil de l'Europe.
C’est l’organe parlementaire de l’Union européenne. Il regroupe 705 députés, élus par les citoyens européens[157]. Il joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la législation, notamment sur la protection de l'environnement, le droit du consommateur, le transport et la lutte contre les discriminations.
Lors du Conseil européen d'Édimbourg, les et, les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord sur les sièges des institutions, aux termes duquel :
leParlement européen a son siège à Strasbourg où se tiennent les 12 périodes annuelles de session, y compris la session budgétaire ;
les sessions plénières additionnelles se tiennent àBruxelles ;
les commissions parlementaires siègent à Bruxelles ;
Cette décision a suscité des critiques de la part de certains députés partisans du siège bruxellois. Cependant laCour de justice (arrêt du ; - C 345/95) a confirmé qu'elle fixe bien le siège du Parlement conformément à l'art. 289 CE. Le contenu de cette décision a été inclus dans letraité d'Amsterdam sous forme d'un protocole annexé aux traités communautaires, ce que le Parlement européen a regretté. Le, le Parlement a officialisé l'achat de l'ensemble de ses bâtiments strasbourgeois, scellant par là son ancrage dans la ville[158].
Le calendrier des sessions est fixé chaque année par le Parlement, sur proposition de la Conférence des présidents.
Strasbourg accueille d'autres institutions ou organismes européens, la plupart d'entre elles n'ont de rapport ni avec le Conseil de l'Europe ni avec l'Union européenne :
le Commissaire aux droits de l'homme ;
laPharmacopée européenne qui a pour mission l’élaboration d’une pharmacopée commune entre les différents pays duConseil de l'Europe. Elle a d'ores et déjà une valeur supérieure aux différentes pharmacopées nationales ;
Le contrat triennal instauré en 1980 sous l’impulsion dePierre Pflimlin, a pour objectif d’accroître le rayonnement de la ville en finançant d’importants projets culturels, éducatifs ou d'infrastructures. Le dernier contrat en date, 2015-2017, pèse 146 millions d'euros. La région Alsace y apporte 13,17 millions, l’État 37,68 millions, le conseil général du Bas-Rhin 3,46 millions, la ville et sa communauté urbaine 81,1 millions et d’autres partenaires 10,86 millions. 32,18 millions seront destinés à l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, les liaisons aériennes bénéficieront de 24,11 millions de subventions et 16 millions seront réservés pour les extensions du tramway et les études sur le futur tram-train[159].
Le contrat arrivé à échéance en 2011 pesait 244,5 millions d’euros[160]. 110,4 millions d'euros étaient destinés à améliorer l'accessibilité de la ville (accélération des projets deligne à grande vitesse, financement du déficit de certaines lignes aériennes notamment), 61,8 millions étaient destinés à l'enseignement supérieur, la recherche et l'éducation et 72,1 millions ont été consacrés au renforcement culturel de Strasbourg. La participation de l'État s’élevait au total à 117,5 millions d'euros[161].
La ville est au centre de nombreuses initiatives franco-allemandes[163] ; aménagé en 2004, lejardin des Deux Rives est un parc situé le long duRhin. Il relie Strasbourg à la ville allemande deKehl par une passerelle piétonne, lapasserelle Mimram.
Autre initiative : le Forum franco-allemand créé en 1998, qui est à la fois un salon de recrutement et un salon de l’étudiant. Organisé tous les ans à l’automne par l’université franco-allemande, le forum a lieu à Strasbourg pendant deux jours. Son objectif est de réunir sous un même toit lycéens, étudiants et doctorants, entreprises, établissements d’enseignement supérieur français et allemands, ainsi que toutes les institutions engagées dans le rapprochement franco-allemand, afin de favoriser la prise d’information et les contacts en vue d’une formation binationale, d’un stage ou d’une embauche[164].
Lancé en 2007, le programme « Gemeinsam mehr Chancen - Avancer ensemble » vise quant à lui à intensifier les échanges scolaires franco-allemands.
La municipalité projette par ailleurs la construction d'une piscine franco-allemande, située sur la rive française du Rhin. Les rives du fleuve constituent en effet une zone vaste à fort potentiel, mais qui a été délaissée jusqu'au milieu des années 1990.
Le conseil municipal strasbourgeois compte, en plus du maire, 43 conseillers municipaux et 21 adjoints au maire[166]. À la suite des élections municipales de,Roland Ries (PS) devient maire de Strasbourg et succède àFabienne Keller (UMP). Roland Ries avait déjà exercé cette fonction entre 1997 et 2000 à la suite de la nomination deCatherine Trautmann (PS) au sein dugouvernement Jospin.
Historiquement, Strasbourg n'a pas d'ancrage politique particulier au sein d'une région qui est pourtant traditionnellement de centre droit. Avant la Seconde Guerre mondiale, la ville était majoritairement de gauche, voire d'extrême gauche avec l'élection deCharles Hueber en 1929. En 1935, la droite prend la tête de la ville avecCharles Frey, qui sera réélu à la fin du conflit, en 1945. Après le long mandat dePierre Pflimlin, qui dirige la ville entre 1959 et 1983, et celui deMarcel Rudloff, maire de 1983 à 1989, les forces politiques se sont équilibrées.
Lors de l'élection présidentielle de 2007, le candidatNicolas Sarkozy a remporté 51,08 % des suffrages contre 48,92 % pour la candidate socialisteSégolène Royal. Quelques semaines plus tard, lors desélections législatives, le seul député PS d'Alsace est réélu dans la première circonscription (centre de Strasbourg) avec plus de 56 % des voix.
Avec 158 policiers (en 2012)[185], laPolice municipale de Strasbourg est l'une des plus importantes deFrance[186]. Ces derniers sont dotés de motos, vélos, scooters et de voitures. Le bureau de la Police municipale se trouve auno 32 rue du 22 novembre.
La ville est le siège de lazone de défense et de sécurité Est depuis 2016. Auparavant le siège était situé àMetz, dans le département voisin de laMoselle. Le préfet de la région Grand Est étant également le préfet de la zone de défense et de sécurité. Les services de la préfecture de la zone Est restent quant à eux localisés à Metz[187].
Strasbourg accueille également le centre d’hébergement des bases de données de l'espace Schengen (système d'information Schengen), dépendant de l'Agence de l'Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle (EU-Lisa)[188], installé dans le quartier duNeuhof[189].
Prise d'armes ducorps européen sur laplace Broglie.Le Gouverneur militaire de Strasbourg passe en revue les troupes.
En raison de sa situation géographique privilégiée, Strasbourg a toujours été un site stratégique. Lors de l'annexion, les autorités allemandes y stationnent une importante garnison (tout comme àMetz). En 1895, la ville compte 135 608 habitants dont 15 493 militaires[190]. De nombreuses casernes sont construites, notamment dans le cadre de l'aménagement de la Neustadt, la plupart ont conservé leur affectation d'origine comme la vaste « Manteuffel Kaserne » actuelquartierStirn, la « Illthor Kaserne » actuellecaserne Turenne, la « Train Kasernement » actuelquartier Lecourbe, la « Neue Feldartilleriekaserne » au Neuhof actuelquartier Lizé, la « Flieger Bataillon Nr.4 Kaserne » également au Neuhof[191] actuelquartier Aubert de Vincelles (caserne Guynemer jusqu'en 1953[192]) ou encore la « Fuss-Artillerie Kaserne » actuelquartier Sénarmont et la « St Margarethen Kaserne » en partie reconstruite en tant quecaserne Ganeval (ces deux dernières sont aujourd'hui occupées par laGendarmerie nationale). L'anciennemanutention militaire, « Proviantamt », a elle été réhabilitée pour accueillir lePôle européen de gestion et d'économie.
En plus des casernes, les Allemands érigent aussi une ceinture de forts autour de la ville afin d'en assurer la défense (12 sont situés en Alsace et 3 sur la rive droite duRhin)[193].
L'École militaire de Strasbourg (EMS) est dissoute en 1985. LeCentre de formation interarmées au renseignement (CFIAR) — ancienne École interarmées du renseignement et des études linguistiques (EIREL) — s'est alors installée dans les anciens locaux de celle-ci auquartier Stirn. En 2021, le CFIAR quitte Strasbourg pour rejoindreCreil. La formation des linguistes reste cependant localisée à Strasbourg.
Strasbourg est l'une des sept villes françaises possédant unGouverneur militaire, celui-ci réside dans l'hôtel de Deux-Ponts, place Broglie. Juste en face se trouve le cercle mixte de garnison. Strasbourg est également l'une des dernières villes qui dispose d'un maître bottier et d'un maîtretailleur.
La capacité d'autofinancement de la commune de Strasbourg reste élevée en 2010 grâce à l'augmentation des recettes d'investissement (+37,8 millions d'euros) ainsi qu'à la baisse des dépenses (environ 69,1 millions d'euros).
En 2010, la dette représentait 4,7 % du buget de fonctionnement de la communauté urbaine de Strasbourg, soit environ 200 millions d'euros (environ 443 € par habitant), ce qui reste faible[206]. En revanche, la dette a tendance à augmenter du fait d'importants projets d'investissement (1 milliard d'euros sur la période 2011-2014). Les dépenses d'investissement étant sensiblement supérieures aux recettes, la capacité de désendettement de la communauté urbaine pourrait passer de 2,3 ans actuellement à environ 8,0 ans.
Le budget pour l'année 2009 est d'environ 340 millions d'euros pour le fonctionnement et de 103 millions pour l'investissement. Le budget de la communauté urbaine de Strasbourg est de 696 millions d'euros pour le fonctionnement et de 179 millions pour l'investissement[207].
Taux de fiscalité directe.
Taxe
2003
2005
d'habitation
22,68 %
24,06 %
foncière sur le bâti
20,08 %
21,30 %
foncière sur le non-bâti
64,75 %
68,69 %
professionnelle
19,99 %
20,24 %
Source des données : Site du ministère de l'Intérieur, fiscalité locale[208]. Taxes en pourcentage de lavaleur locative cadastrale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[215],[Note 11].
En 2022, la commune comptait 291 709 habitants[Note 12], en évolution de +4,45 % par rapport à 2016 (Bas-Rhin : +3,17 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Strasbourg est par ailleurs l'une des premières villes de France à avoir fusionné la majeure partie de son administration avec celle de la communauté urbaine, fusion motivée en 1966 par un souci d'efficacité et d'économie budgétaire et qui a donné naissance à la communauté urbaine de Strasbourg (CUS), devenue l'Eurométropole de Strasbourg le[220]. Sur ses 338 km2, elle comptait 511 552 habitants en 2020[221].
L'unité urbaine de Strasbourg, c'est-à-dire l'agglomération au sens géographique de l'Insee, comptait dans sa partie française 484 217 habitants au recensement de 2020 et 521 162 avec la partie allemande[222].
L'aire urbaine de la ville a été évaluée en 2019 à 802 437 habitants et 1 245 648 habitants avec la partie allemande, dans la nouvelle délimitation de 2010, ce qui en fait la5e aire urbaine de France[223],[224]. Avec une augmentation moyenne de 0,65 % par an entre 2013 et 2018, la croissance de la population de l'aire urbaine de Strasbourg est la plus rapide du quart Nord-Est de la France. En 2005 la CUS a créé l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, en partenariat avec les villes françaises et allemandes (notammentKehl,Offenbourg,Lahr etAchern). Il regroupe à ce jour 1 006 000 habitants et sera amené à remplacer l'Eurométropole à plus long terme[225].
Strasbourg est une ville jeune puisque les moins de 20 ans représentent 25,1 % de la population[226]. 46,2 % des Strasbourgeois ont moins de 30 ans. De fait, les petits ménages (une ou deux personnes) sont largement majoritaires puisqu'ils représentent 65,3 % des ménages[227]. Par ailleurs, même si l'écart tend à se résorber, l'espérance de vie en Alsace est légèrement inférieure à la moyenne nationale, et plus particulièrement celle des femmes[62].
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 45,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 19,0 % la même année, alors qu'il est de 25,2 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 138 165 hommes pour 153 148 femmes, soit un taux de 52,57 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,37 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[228]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
4,9
75-89 ans
6,8
11,6
60-74 ans
12,5
16,3
45-59 ans
15,6
20,1
30-44 ans
19,4
28,2
15-29 ans
28,5
18,2
0-14 ans
15,8
Pyramide des âges du département duBas-Rhin en 2021 en pourcentage[229]
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2008) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
La ville est également très cosmopolite, multiculturelle et hétéroclite puisqu'elle compte 51 625 immigrés en 2008 soit 19 % de sa population (dont un tiers né en Europe et deux tiers nés hors d'Europe)[230]. Elle se place donc loin devant les moyennes nationale (8,5 %) et régionale (10,5 %) et se classe en2e juste derrièreParis (20 %) parmi les villes françaises ayant plus de 200 000 habitants. Les immigrés non européens sont principalement d'origine maghrébine (28,4 %), turque (12,9 %) et d'Afrique noire (12,5 %)[62]. Les nouveaux immigrants originaires d'Europe méditerranéenne et d'Algérie sont de moins en moins nombreux (les Italiens étaient majoritaires dans les années 1960). Depuis les années 2000, la majorité des immigrés viennent deTurquie, d'Allemagne, duMaroc et desBalkans. Enfin, la répartition des immigrés est très disparate. Ils représentent près de 40 % dans le quartier du Polygone, contre 3,6 % dans le quartier duContades.
Entre 1975 et 2015, la proportion des jeunes de moins de 18 ans immigrés d'origine extra-européenne ou vivant avec au moins un parent immigré d’origine extra-européenne est passée de 6 % à 37 %. Les petits-enfants d'immigrés ne sont pas pris en compte[231].
Pour l'année 2004-2005, la ville comptait 128 écoles maternelles (17 325 élèves), 117 écoles élémentaires (26 842 élèves) et 43 collèges (21 655 élèves). Strasbourg comptait aussi 18 731 lycéens répartis dans 38 établissements[232].
À la rentrée 2008, la premièreécole européenne de France est inaugurée à Strasbourg, accueillant uneécole maternelle et les deux premières années du cycle primaire et secondaire ; elle est destinée en priorité aux enfants du personnel des institutions européennes siégeant à Strasbourg[233].
Lelycée Kléber, fondé en 1871 et reconstruit entre 1955 et 1959, estl'un des plus grands[réf. souhaitée] établissements publics d'Alsace. Il accueille chaque année plus de 2 000 élèves dont 900 étudiants en classes préparatoires. Le taux de réussite aubaccalauréat oscille entre 90 % et 94 % suivant les années, dont 45 % de mentions[234]. Le lycée Kléber dispose de plus de 250 chambres d'étudiants individuelles.
Par ailleurs Strasbourg accueille le plus grand établissement privé protestant de France, lePôle Comenius, qui regroupe les classes de la première section de maternelle à la terminale. Cette école est le résultat de la fusion entre les lycéesgymnase Jean-Sturm et Lucie-Berger.
Avec plus de 53 000 étudiants en 2009[237], Strasbourg est une ville étudiante importante. Mais elle est surtout résolument tournée vers l'international. En effet, plus d'un étudiant sur cinq n'est pas de nationalité française (21 % des étudiants universitaires en 2008[6]), près de la moitié d'entre eux étant originaires d'Europe. Un tiers de ces étrangers vient d'Afrique. Au total, ce sont plus de cent nationalités qui sont représentées. 96 % des étudiants sont localisés à Strasbourg (75 % à elle seule) etMulhouse. Viennent ensuite par ordre décroissantIllkirch,Colmar,Schiltigheim etHaguenau.
Les étudiants en Alsace sont majoritairement des filles : elles représentent 56 % des inscrits. Elles sont sur-représentées dans les langues (73 %), les lettres et arts (69 %) ou encore le droit et Sciences-Po (63 %). En revanche, dans les sciences dites « dures », elles n'y sont plus que 26 %. Près de 70 % des étudiants en Alsace ont obtenu leur bac dans la région. En 2017, le siteL'Étudiant élit Strasbourg comme meilleure ville de France pour la vie étudiante. Trois points ont été pris en compte : les initiatives locales telle que l'accueil des étudiants ou l'accessibilité à l'offre culturelle, le nombre d'étudiants pour 100 habitants et le score « offre culturelle ».
Après la défaite de 1870, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées à l’Empire allemand. Un décret impérial de 1871 conduit à la création de la « Kaiser Wilhelm Universität » à Strasbourg. La volonté politique des gouvernements successifs, allemands et français, d'ancrer l'Alsace dans leurs espaces respectifs les conduit à investir Strasbourg en tant que pôle scientifique et universitaire. Dès la création de l'université allemande, un ensemble complet de nouveaux bâtiments sont érigés en quelques années et l'université est dotée de 124 postes d'enseignants, dont 62 professeurs en chaire, alors queBerlin etLeipzig n’en comptent à l'époque que 102[réf. nécessaire]. Après 1918, la reconstitution d'une université française passe par la création de 150 postes de professeurs et de maîtres de conférences, ce qui fait de Strasbourg une université mieux dotée que la plupart des autres universités de province.
Ces enjeux ont particulièrement marqué, davantage que d'autres disciplines, les sciences sociales naissantes de l'époque[239]. La chaire de sociologie qui est occupée jusqu'en 1918 parGeorg Simmel, un père fondateur de la discipline côté allemand, est maintenue après la guerre de sorte que, jusqu'en 1945, Strasbourg est la seule autre université en France, avec laSorbonne, à bénéficier d'un enseignement de chaire professorale en sociologie. Le poste est occupé successivement parMaurice Halbwachs etGeorges Gurvitch.
En 1970, l'université de Strasbourg est scindée en trois établissements, l'université Louis-Pasteur (ULP) - Strasbourg-I (sciences)[240] qui couvrait l'ensemble des domaines scientifiques, de la médecine aux sciences économiques en passant par la physique-chimie, l'université Marc-Bloch (UMB) - Strasbourg-II (nommée auparavantuniversité des sciences humaines de Strasbourg, USHS)[240] dont les filières étaient essentiellement consacrées aux sciences humaines et sociales et l'université Robert-Schuman (URS) - Strasbourg-III (droit, sciences politiques, gestion)[241] qui était spécialisée dans les sciences politiques et juridiques. Dès les années 1990, les universités strasbourgeoises s'étaient regroupées au sein du pôle universitaire européen.
Vue sur les bâtiments de l'INSA de Strasbourg, boulevard de la Victoire.L'Institut national du service public est installé dans l'ancienne commanderie Saint-Jean.
La plus ancienne des grandes écoles d'ingénieurs de Strasbourg a été fondée en 1875. Il s'agit de l'INSA de Strasbourg (anciennement ENSAIS,Institut national des sciences appliquées de Strasbourg). C'est la plus importante de toutes les grandes écoles de Strasbourg avec ses 1 300 élèves et ses 8 spécialités (du génie-civil à la plasturgie, en passant par le génie électrique). Elle est à l'origine du réseau Alsace Tech, qui regroupe les 9 grandesécoles d'ingénieurs d'Alsace. L’INSA de Strasbourg est également l'une des grandes écoles d'architecture enFrance. Elle est la seule école française à délivrer les deux diplômes et l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre. Une autre école d'ingénieurs, l'École nationale supérieure d'informatique pour l'industrie et l'entreprise, possède un campus dans la ville.
Créé en 1919, l'EM Strasbourg Business School (IECS) est une école supérieure de commerce tournée vers l'international (cursusgrande école de trois ans, dont un à l'étranger) et membre de laConférence des grandes écoles. L'IECS est à l'origine du réseau HERMES, projet coopératif basé sur le principe du double diplôme[245]. L'IECS publie par ailleurs leStrassbuch, guide gratuit des bonnes adresses de Strasbourg réactualisé chaque année[246]. L'IECS est devenue en 2007 l'EM Strasbourg Business School en fusionnant avec l'IAE.
Au niveau du centre-ville, on compte aussi la présence de l'Institut supérieur européen de gestion Group. L'ISEG Group propose trois écoles en 5 ans : ISEG Marketing & Communication School, ISEG Business School et ISEG Finance School[247]. Concernant l'école ISEG Business School, la valeur ajoutée de l'école estSports, santé et loisirs[248]. Le groupe se situe au sein d'un ancien hôtel particulier près de la place Broglie, en marge donc du Campus central de l'Esplanade.
Créée en 1921, l'École hôtelière de Strasbourg connut plusieurs dénominations et changements depuis sa création. Elle est aujourd'hui installée aux portes de Strasbourg à Illkirch-Graffenstaden, s'appelle « lycée des métiers de l'hôtellerie et du tourisme Alexandre Dumas »[255] et offre des formations à plusieurs niveaux (CAP cuisine et Service, BEP, BTH, BTS).
LesHôpitaux universitaires de Strasbourg comptent six établissements publics à Strasbourg et dans sa banlieue[261] qui emploient 11 046 salariés pour un total de 2 540 lits. 83,0 % des patients sont d'origine Bas-Rhinoise. Les principaux sites sont l'hôpital civil (hôpital pavillonnaire d'une capacité de 889 lits et existant depuis 1398), l'hôpital deHautepierre (1 021 lits) et l'hôpital deLa Robertsau (395 lits)[262]. En a été mis en service leNouvel Hôpital civil (NHC) d'une capacité de 715 lits et places, il tend à moderniser la prise en charge médicale offerte par les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ; plus grand chantier hospitalier de France, le NHC a été conçu par l'architecteClaude Vasconi. Le budget 2006 des hôpitaux universitaires de Strasbourg est de 688 millions d'euros et 5,12 millions d'euros sont consacrés à la recherche et à l'innovation[262].
Strasbourg dispose aussi d'un Institut Universitaire de Réadaptation, le centre Clemenceau[264].
La ville compte également plusieurs cliniques privées : la Clinique Sainte-Anne (qui a repris les activités de l'ancienne clinique Bethesda fermée fin 2008[265]), la clinique Sainte-Barbe, la clinique de l'Orangerie et la clinique de la Toussaint.
Le regroupement des cliniques Adassa,Diaconesses et Sainte-Odile aboutit à la création de la clinique « Rhéna », ouverte fin, dans le quartierPort du Rhin[266].
Avec plus de 73 300 licenciés (soit 26,9 % de la population) répartis dans 220 clubs, Strasbourg est une ville résolument tournée vers le sport et dotée d'un équipement de qualité. L'Eurométropole de Strasbourg abrite une trentaine de stades (dont lestade de la Meinau), une cinquantaine de gymnases, 9 piscines (dont 5 à Strasbourg)[269] et une patinoire de 1 500 places[270].
De plus en 2003 a été inauguré leRhénus Sport, un hall à vocation sportive d'une capacité de 8 000 places (6 200 places assises)[271]. La plupart des sports sont représentés dans l'agglomération tandis que la proximité dumassif des Vosges permet la pratique duski en hiver. Strasbourg disposait d'un centre aquatique, l'Océade, situé dans leparc du Rhin. Ouvert en 1986, il est définitivement fermé en 1996[272].
Selon le classement du journalL'Équipe, Strasbourg est la sixième ville sportive de France. La part du budget des sports s'élève à 6,3 %, soit 111 euros par habitant[273]. La ville propose aux seniors des activités sportives gratuites. Au printemps 2015, la ville a mis en place plusieursparcours de santé urbains baptisés « Vitaboucle »[274].
Strasbourg abrite plusieurs clubs de renommée nationale.
Enfootball d'abord, avec leRacing Club de Strasbourg. Ce club, fondé en 1906[275] est basé auStade de la Meinau. Après une rétrogradation administrative en CFA2 prononcée en, le Racing retrouve le football professionnel en 2016 grâce à sa montée enLigue 2 après avoir été sacré Champion de France deNational.
Le, le Racing Club de Strasbourg retrouve l'élite du football français en terminant Champion de France de Ligue 2[276]. En 2019, le Racing Club de Strasbourg remporte laCoupe de la Ligue pour la troisième fois de son histoire et se qualifie pour les tours préliminaires deLigue Europa[277].
Les sports aquatiques sont bien représentés à Strasbourg grâce à une solide équipe de water polo évoluant en pro A et à des nageurs de niveau national, le tout sous le nom d'un même club : le Team Strasbourg[279].
Enbadminton, la ville est représentée par de nombreux clubs : le CEBA Strasbourg a été sacré champion de France en 1993 tandis que l'ASPTT, avec ses nombreux joueurs en équipe de France et évoluant en première divisionTop 12 et a été champion de France par équipe 2013.
LesStrasbourg Kangourous représentent lefootball australien, En 2006, l'équipe a participé au championnat d'Allemagne et décroché la cinquième place. En 2009, les Kangourous prennent la deuxième place du premier championnat de France.
Enultimate, avec les Sesquidistus, section d'ultimate du Strasbourg Université Club, fondés en 1998. Le club est sacré champion de France dans la division mixte outdoor en 2017 2022 et 2023[280].
Le CES (Cercle d'Échecs de Strasbourg) de la rue des Glacières, avec 15 coupes de France et 3 champions de France en individuel, est certainement l'un des clubs sportifs strasbourgeois le plus titré.
Lefootball américain est également représenté avecLe Minotaure qui évolue en Division 3 du championnat de France et se qualifie régulièrement pour lesplayoffs.
Également au mois de mai, la ville organise les Courses de Strasbourg-Europe au cours desquelles a lieu le semi-marathon.
Le Marathon Eurodistrict est organisé au mois d'octobre. Le départ et l'arrivée de la course sont situés au cœur de Strasbourg et une partie du parcours traverse l'Allemagne.
Strasbourg est régulièrement traversée par leTour de France.
Strasbourg avait par ailleurs déposé sa candidature auChampionnat d'Europe de football de 2016 mais a renoncé à accueillir cet événement.
L'association des sports d'orientation du pays d'Erstein organise une compétition internationale decourse d'orientation urbaine nommée « Strasbourg City Race ».
Depuis 1994, l'Eurotournoi de handball est organisé à Strasbourg. Il sert de préparation aux équipes nationales les années olympiques et aux clubs les autres années.
Depuis 2006 le Tournoi international de Strasbourg est une compétition amicale de basket-ball en préparation aux grands évènements.
La maison de la Radio et de la Télévision, siège de France 3 Alsace.Le siège d'Arte GEIE.
Strasbourg est le siège de la chaîne culturelle franco-allemandeArte depuis sa création en 1991, deFrance 3 Alsace (qui diffuse notamment un journal en dialecte alsacien, leRund Um) et deBFM Alsace. En 2008, StrasTV.com, la première web-tv française fut créée à Strasbourg. Par ailleurs, Strasbourg accueille l'antenneMEDIA Strasbourg, succursale d'information et d'assistance technique du programme MEDIA de l'Union européenne, ainsi que l'Observatoire européen de l'audiovisuel. La ville concentre l'essentiel des activités audiovisuelles de la région. Le secteur emploie en effet plus de 1 000 personnes à Strasbourg sur les 1 355 en Alsace[281].
Euradio Strasbourg radio généraliste européennes deNantes qui assure un décrochage local à Strasbourg sur leDAB+ ;
RCF Alsace la radio chrétienne d’Alsace qui émet sur leDAB+ ;
Radio Arc-en-Ciel, qui diffuse de 2 h du matin à 14 h sur 90.7 FM ;
Radio En Construction, qui diffuse de 14 h à 2 h du matin sur 90.7 FM.
L’arrivée de laDAB+ fin 2018 permet la diffusion de nouvelles stations (par exemple : (Africa Radio,Azur FM, etc.).
Malgré sa grande superficie et la diversité des radios proposées, Strasbourg est dépourvue de grandes radios nationales (RMC,Fun Radio,RTL2,Chérie FM,Rire et Chansons…) du fait de sa proximité allemande l'empêchant d'exploiter de nouvelles fréquences.Skyrock (96.0)[284] etOui FM (106.5)[285] ne sont arrivées que récemment sur Strasbourg après de nombreux mois de négociations avec les autorités outre-Rhin. Ces deux radios émettent depuis la Tour de Chimie, sur la rue Blaise Pascal, alors que les autres radios privées diffusent leurs programmes depuis le site TDF duPort du Rhin. À noter queRadio France a renoncé au 94.2 pourMouv', sélectionné en même temps queSkyrock etOui FM.
La presse locale est quant à elle dominée par le quotidien régionalDernières Nouvelles d'Alsace (DNA), fondé en 1877 et dont le siège est à Strasbourg. Ce quotidien fait partie du groupeEst Bourgogne Rhône Alpes. Son tirage quotidien d'environ 200 000 exemplaires fait qu'il devance aisément l'autre journal régionalL'Alsace implanté àMulhouse[286].Le journal régional d’informationL'Ami hebdo est également publié à Strasbourg.
Les quotidiens gratuitsMétro et20 Minutes (qui offrent une édition locale) sont diffusés depuis 2005. Le petit format hebdomadairewik-Strasbourg (anciennementRepères) diffusé gratuitement sur papier et sur internet rapporte les programmations cinéma et culturelle de l'agglomération. Est également diffusé gratuitement dans les cafés et cinémas le mensuelCUT, revue de cinéma, placée sous le parrainage deGustave Kervern.
Début 2012, le paysage des médias locaux a également vu l'arrivée d'un nouveau média en ligne spécialisé dans l'information locale :Rue89 Strasbourg.
La municipalité édite deux mensuels officiels gratuits et distribués dans les boîtes aux lettres :Strasbourg Magazine etEurométropole Magazine.
Dans le département du Bas-Rhin, les dispositions juridiques de la loi duconcordat de 1801 demeurent en application.
En 2014, la ville compte 185 lieux de cultes, toutes confessions confondues, soit 0,7 % du parc immobilier. Il s'agit du taux record rencontré enFrance[60].
Chef-d'œuvre de l'art gothique, la cathédrale est le symbole de la ville mais aussi de toute l'Alsace.
Strasbourg est connue notamment pour sa cathédrale. L'édifice se distingue aisément par sa couleur, due à l'utilisation degrès rose, et par sa tour unique. Les travaux commencent, en 1176, par le chœur, le transept et l'abside dans un style qui évoque le roman tardif. La construction de la façade ne débute qu'en 1276 dans un style clairement gothique qui s'apparente à lacathédrale Notre-Dame de Paris, avec notamment deux tours rectangulaires[288].
C'est au cours duXIVe siècle que la cathédrale va prendre progressivement son apparence définitive, avec l'arrivée de nouveaux architectes rhénans. Unbeffroi est construit entre les deux tours, l'ensemble formant une immense façade rectangulaire. En 1439, la première tour est achevée[289] . Haute de 142 mètres, elle a fait de la cathédrale de Strasbourg l'édifice le plus haut de la chrétienté entre 1625 et 1847. La seconde ne fut jamais construite, même si plusieurs architectes ont dessiné les plans d'un tel projet au cours desXVe,XVIIe et XIXe siècles. Ces projets n'ont pas abouti d'une part pour des raisons financières mais aussi parce que l'édifice, construit sur un sol instable, risquait de s'effondrer[290].
Lacathédrale Notre-Dame de Strasbourg est aussi connue pour son horloge astronomique chef-d'œuvre de l'art et de la science, sa grande rosace de 12 mètres de diamètre et sonrayon vert créé par le vitrail deJuda qui se manifeste aux équinoxes lorsque le soleil brille sur la ville.
Selon Louis Tschaen, le professeur qui a étudié en détail ce rayon :« Le phénomène de la lumière verte équinoxiale dans sa forme actuelle serait probablement dû au hasard, mais un hasard vraiment providentiel. Toutefois, on peut se poser la question de l'attitude de Juda qui montre de la main droite le pied gauche, origine du phénomène, tout en maintenant soulevée sa chape pour bien en dégager les chevilles, et porte le regard vers le médaillon circulaire. Et pourquoi existe-t-il un phénomène lumineux aussi spectaculaire au même endroit au solstice d'hiver ? Serait-ce là encore le fruit du hasard ? Mystère ! ».
La cathédrale abrite en outre un impressionnant buffet d'orgue de 24 mètres de haut. LaFondation de l'Œuvre Notre-Dame suit et soigne l'édifice depuis 1246[291].
L'église Saint-Jean interpelle quant à elle par son architecture très particulière, avec son clocher minuscule et sa toiture immense. Édifiée en 1477 dans un style gothique, elle passe sous le contrôle desHospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1687. C'est la dernière église de l'Ordre subsistant à Strasbourg. Elle est endommagée par des bombardements en 1944 et restaurée vingt ans plus tard[294] .
L'église Saint-Louis, la première incarnation de cette église, fut construite en 1687 à la suite de la visite deLouis XIV. Détruite par un incendie en 1805, elle fut reconstruite en 1825. Ses prêtres sont actuellement membres de l'association Totus Tuus et célèbrent dans les deux formes durite romain[295],[296],[297] ;
Plus à l'est, au milieu de l’avenue de la Forêt-Noire, se trouve l'église Saint-Maurice. Cette ancienne église de garnison, construite entre 1895 et 1898 dans un style néo-gothique a la particularité d'être visible depuis la place de Haguenau, formant ainsi une longue perspective[298] .
L'église Saint-Thomas.L'église Saint-Nicolas.L’église Saint-Pierre-le-Vieux comporte une partie catholique et une partie protestante.L'église Saint-Paul en2014 après restauration.
La ville se caractérise, du fait de son histoire, par une forte implantation protestante. Strasbourg possède donc unefaculté de théologie protestante qui, à l'instar de la faculté catholique, est intégrée au système d'enseignement public (dû au statut particulier dudroit local maintenant le régime des cultes reconnus[300]).
L'unité d'enseignement de théologie protestante est également, depuis toujours, une formation privée pour les élites intellectuelles de la ville. Ainsi,Catherine Trautmann, ancien maire socialiste de la ville, y a fait ses études de premier cycle. La communauté a, pour autorité reconnue, le président de l'Union des Églises protestantes (EPCAAL,EPRAL).
L'église du Temple-Neuf, édifiée en 1260 par lesdominicains, est devenue la première paroisse réformée. En effet, dès 1538 cette église devient le lieu de culte des protestants etJean Calvin y prêchera entre 1538 et 1541[305]. L'édifice est malheureusement détruit lors dusiège de Strasbourg, en 1870. Une nouvelle église est construite par l'architecte strasbourgeoisÉmile Salomon entre 1873 et 1876, dans un style néo-roman. Son clocher culmine à 60 mètres de hauteur[306] . L'église réformée du Bouclier a elle aussi adopté la Réforme au cours duXVIe siècle.
D'autres églises sont construites sous l'ère allemande, au sein des nouveaux quartiers qui voient le jour. La plus fameuse d'entre elles est sans doute l'église Saint-Paul, anciennementEvangelische Garnisonskirche (église luthérienne de la garnison). Située avantageusement entre le palais universitaire et laplace de la République, elle est aujourd'hui vouée au culte réformé. Cette église aux proportions remarquables a été construite entre 1892 et 1897 dans un style néo-gothique par l'architecte Louis Muller. Ses flèches élancées, hautes de 76 mètres, en font l'église la plus haute de la ville. Le cœur comprend deux loges surélevées réservées à l'empereur et à l'impératrice[307],[308] .
Strasbourg compte une très importante communautéjuive, avec plus de 15 000 membres[310]. Il s'agit de la sixième en nombre après celles deParis,Marseille,Lyon,Toulouse etNice, et de la troisième en proportion de la population totale après celles deParis etMarseille. Il s'agit en outre de la communauté ayant la plus forte proportion d'ashkénazes.
Les juifs furent pourtant bannis de Strasbourg durant exactement quatre siècles (de 1389, à la suite duPogrom de Strasbourg, à 1789), époque où ils se réinstallent alors massivement dans les villages et petites villes des environs. Dès leXIXe siècle, l'Alsace était de loin la région où habitait le plus grand nombre de Français de confessionhébraïque.
Strasbourg compte plusieurs synagogues, notamment la vasteGrande synagogue de la Paix près duparc du Contades, la synagogue deCronenbourg et la synagogue deMeinau. La ville est aussi dotée d'une clinique privée (la clinique Adassa, place de Haguenau), d'un hospice pour seniors (l'EHPAD/maison de retraite de la fondation Élisa, situé sur le territoire deGeispolsheim) ainsi que de plusieurs écoles et établissements secondaires (école Aquiba, école Yehouda Halévi, l'ORT) gérés par la communauté juive, elle-même guidée par le grand rabbinM.Harold Abraham Weill. Il existe plusieurs cimetières israélites : à Cronenbourg, 3 route d'Oberhausbergen, à Koenigshoffen, à l’angle de la rue de la Tour (no 29) et du Breuscheckweg, Adath Israël, 5 rue Jean-Pierre Clause à Cronenbourg.
En 2020, la ville compte 35 lieux de cultes musulmans, mosquées et salles de prière[311] sous l'égide deM. Mohamed Latahy[312], le président du culte musulman du Bas-Rhin.
Située dans le quartier du Heyritz, lagrande mosquée de Strasbourg est ouverte au culte le, lors du1er jour duRamadan 1432. Elle est la deuxième plus grande mosquée de France après celle d’Évry-Courcouronnes et sa capacité d’accueil est de 3 000 fidèles. Elle est officiellement inaugurée le en présence du ministre français de l’Intérieur et des CultesManuel Valls, du grand rabbin de StrasbourgRené Gutman, deChristian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg, et de Christian Krieger, président du Consistoire Réformé de Strasbourg[313].
En 2014, la municipalité socialiste accorde à l’association musulmane turqueMillî Görüş, association « politiquement proche du parti deRecep Tayyip Erdoğan, l’AKP, et inspirée desfrères musulmans », un permis de construire pour un projet de 35 millions d’euros qui prévoit un complexe communautaire dont une mosquée à l’architecture traditionnelle musulmane turque, inspirée de l’époque ottomane[315]. Celle-ci pourrait compter également une école, un dispensaire et des associations. Lors de la pose de la première pierre, le, sont présents autour du préfet, le vice-premier ministre turcBekir Bozdağ et le maire socialisteRoland Ries[315].
En 2021, la construction de ce qui devrait être la plus grande mosquée d’Europe suscite une polémique politique et médiatique. Le ministre de l’Intérieur,Gérald Darmanin, accuse la maire EELV de Strasbourg,Jeanne Barseghian, de subventionner « une mosquée soutenue par une fédération qui défend l’islam politique ». Le projet est financé par la confédération islamique turqueMillî Görüş qui a refusé de signer la charte de l’islam de France voulue par le gouvernement français[316] et qui est réputée proche du pouvoir turc. Gérald Darmanin dénonce le financement « d’une ingérence étrangère » sur le sol français. Le Conseil municipal de Strasbourg adopte « le principe d’une subvention » de plus de 2,5 millions d’euros pour la construction de la mosquée[317], un montant qui correspond à 10 % du montant des travaux[318],[319]. En, le tribunal administratif annule la délibération allouant la subvention[315].
La ville a également de forts liens avec lebouddhisme. Ainsi, l'association France Tibet Libre et leLycée international des Pontonniers ont-ils organisés la venue dudalaï-lama, dans les années 1980, et des échanges réguliers avec des moines bouddhistes sont maintenus.
Le centre de bouddhisme zen de Strasbourg a été fondé par Maître Deshimaru en 1970. Il se situe rue des Magasins dans lequartier des Halles[320].
Dès 1920 Strasbourg compte une section autonome (appelée « branche ») fondée par Caroline Marthe North-Siegfried[324] (1866-1939) : l'Association philosophique et humanitaire de la Bibliothèque Pythagore, qui a son siège actuel au 2 rue des Hallebardes à Strasbourg. Caroline Marthe North-Siegfried (1866-1939)[325] était la présidente[326] et fondatrice de la Croix-Rouge dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, présidente et fondatrice de la Société de protection des animaux à Strasbourg, présidente de l'Association des dames françaises[327], officier de l'instruction publique, médaille de la Reconnaissance française (1920). Elle soutint activement des œuvres pour aveugles, la léproserie de lachartreuse de Valbonne[328], le Foyer de la jeune fille et l'Armée du salut de Strasbourg. Elle fonda en 1920 la Bibliothèque Pythagore de Strasbourg, association philosophique et humanitaire, siège de la Société théosophique de Strasbourg. Elle repose au cimetière de Strasbourg-Cronenbourg et sa tombe est toujours fleurie. La loge de la Société théosophique de Strasbourg est actuellement peu active. La plupart de ses membres sont très âgés ou décédés. Seuls se poursuivent les activités régulières de la Bibliothèque Pythagore[329] de Strasbourg sous forme de conférences.
L'Église catholique libérale (ECL), mouvement religieux d'inspirationthéosophique est implantée sous forme de paroisse à Strasbourg. Son église Saint-Raphaël[330] se situe àIllkirch-Graffenstaden. On y pratique unecommunion ouverte, à laquelle chacun qui le désire sincèrement, peut participer. Cérémonialiste, cette église se rattache à une tradition historique (messe de saintPie V en langue française). Son but est de combiner la formecatholique du culte avec son rituel et sonmysticisme. Non dogmatique, l'ECL affirme être attachée à la liberté intellectuelle et de respect pour laconscience individuelle.
Immeubleplace Gutenberg, siège de la Bibliothèque Pythagore.
Marthe North-Siegfried (1866-1939).
Diplôme fondateur de la branche « Pythagore », le.
On peut noter : la loge « La Candeur », la « Grande Loge Écossaise », la loge « Saint-Louis d'Alsace » (fondée en 1760), les loges « La Modestie » (fondée en 1763), « L'Amitié » (fondée en 1764), « La triple Union de Sainte-Cécile » (fondée en 1765) et de nombreuses autres loges, ainsi que la présence d'une branche des « Illuminés de Bavière » ou « Illuminatenorden ».Joseph Balsamo dit Cagliostro fonde et préside dès 1780 une loge maçonnique « égyptienne »[335] à Strasbourg, sous la protection et lettres patentes ducardinal de Rohan, prince-évêque de Strasbourg[336]. Une ancienne loge maçonnique située au 21 avenue de la Liberté était fréquentée par le Kronprinz Guillaume de Hohenzollern, fils de l'empereurGuillaumeII[337].
Grâce à son emplacement géographique, Strasbourg a toujours été un lieu de passage pour les biens et les personnes. Au centre de l’Europe, la ville se situe au carrefour d’un axe nord-sud historiquement très utilisé et d’un axe est-ouest. Son emplacement sur leRhin favorise les échanges par voie fluviale. Comme toute grande ville, le secteur d’activité prédominant est lesecteur tertiaire, bien que l’industrie représente encore une part non négligeable des emplois, en particulier dans les communes voisines. Strasbourg et son agglomération accueillent plusieurs grands sièges sociaux, notammentAdidas France,Le Coq sportif (àEntzheim), leCrédit mutuel Alliance fédérale,Lidl France,Lohr Industrie (àHangenbieten),Puma France,Steelcase (àSchiltigheim),Wienerberger France (àAchenheim).
L'économie strasbourgeoise est marquée par l'implantation de cinq pôles de compétitivité labellisés[342] :
Répartition des emplois par branche d'activité[44].
Branche d'activité
Emplois
Part
Éducation et santé
41 500
19,6 %
Services aux entreprises
34 100
16,1 %
Commerce
32 000
15,1 %
Industrie
31 000
14,6 %
Administration
26 700
12,6 %
Transport
12 700
6,0 %
Finance
10 300
4,8 %
Construction
9 500
4,5 %
Autre
14 200
6,7 %
Sources des données : CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin.
Letaux de chômage à Strasbourg est, comme dans beaucoup de grandes villes françaises, supérieur à la moyenne nationale. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Pendant longtemps, la ville s'est distinguée par un taux de chômage remarquablement faible, bien aidée par unsecteur secondaire dynamique. Cependant, le recul des activités industrielles en France a progressivement réduit l'écart entre les moyennes strasbourgeoise, française[345] et régionale. La ville est en outre la8e ville la plus inégalitaire de France, avec uncoefficient de Gini de 0,445[346].
L'ancienne douane, (« Käufhüss »), bâtiment représentant le commerce médiéval de la ville (reconstructionXXe siècle).
Les activités industrielles à Strasbourg ont pour particularité d'être totalement diversifiées[4]. Elles représentent 14,6 % des emplois. Sur les 3 000 entreprises industrielles, plus de 30 % sont à capitaux étrangers, notamment allemands et américains. Les principaux secteurs sont l’automobile avecPunch Powerglide (anciennementGeneral Motors)[348], une plateforme logistique et un centre d'appel deBMW[349] et Adient (Johnson Controls) ; l’industrie pharmaceutique avecLilly, Octapharma, Prestwick Chemical, Carex,Boiron, JZ Produits Naturels[350] et l’agroalimentaire avec une usineCarambar & Co, la Société des Malteries d'Alsace (Groupe Soufflet), la malterieCargill[351], les cafés Sati[352], Reck[353] et Henri[354], l'informatique avec les serveurs2CRSi…
Leport autonome de Strasbourg et la facilité de transport des marchandises sur leRhin ont joué un rôle important dans le développement économique de la ville. Aujourd'hui, certains des espaces du port autonome sont des friches industrielles ; les anciens bassins situés près du centre-ville ont été revalorisés. Il reste desaciéries de part et d’autre du Rhin, celles du côté français avaient tendance à péricliter avant la remontée du prix de l’acier dans les années 2000 ; celles du côté allemand (groupe BSW - Badische Stahlwerke) se sont muées en micro-aciéries très rentables, embauchant alors beaucoup de travailleursfrontaliers.
L'imprimerie Istra, fondée en 1675 et implantée à Schiltigheim depuis 1958, est placée en liquidation judiciaire début 2010.
Laraffinerie de Reichstett, située au nord de Strasbourg, employait 250 personnes. Elle est définitivement fermée en 2011, seul subsiste un dépôt pétrolier. Une seconde raffinerie, nommée raffinerie de Strasbourg, se trouvait àHerrlisheim. Ouverte en 1963, elle est fermée en 1984 puis démantelée.
L'activité commerciale représente plus de 30 000 emplois à Strasbourg.
LaGrande Île et le centre-ville rassemblent de nombreuses boutiques ainsi que laPlace des Halles, centre commercial abritant près de 120 boutiques et 8 restaurants. AuNeudorf, un nouveau centre commercial baptiséRivetoile a ouvert ses portes en.
En 2014, le chiffre d'affaires commercial du centre-ville était de 891 millions d'euros soit 38 % du total de l'Eurométropole[360].
Selon une étude menée en 2016, le centre-ville de Strasbourg est le plus dynamique de France. Il compte 18 000 m² de surfaces commerciales et 12 000 emplois[361].
La zone commerciale nord sur le territoire des communes deVendenheim,Mundolsheim,Reichstett etLampertheim est l'une des plus grandes de France. Une extension appeléeShopping Promenade Cœur Alsace est ouverte en. La zone commerciale de La Vigie se trouve au sud de l'agglomération sur le territoire des communes d'Ostwald etGeispolsheim.
Strasbourg est l’une des premières places financière et bancaire de France et jouit d'une spécificité importante dans ce domaine. La ville compte plusieurs sièges sociaux de banques (notamment : leCrédit mutuel, leCIC Est, laCaisse d’épargne Grand Est Europe, leCrédit agricole Alsace-Vosges, leCrédit lyonnais Alsace-Lorraine, le Centre financier dela Banque postale, laBanque populaire Alsace-Lorraine-Champagne, le Crédit foncier et communal d'Alsace et de Lorraine), cinq salles de marchés et de nombreux établissements étrangers (UBS,Barclays,HSBC,Legal & General,Monte dei Paschi di Siena, etc.). Strasbourg s'est également doté en 1979 du premier World Trade Center de France. Les activités financières emploient plus de 15 000 personnes sur Strasbourg, secteur immobilier inclus[362].
Le marché de Noël,place Broglie.Le grand sapin, place Kléber.
Le tourisme est une activité importante pour l'Alsace. Le secteur y emploie près de 25 000 personnes dont 8 300 à Strasbourg[363] et Strasbourg était 4ème auclassement des dix destinations les plus durables de France, derrièreNantes,Angers etLyon[364]. L'arrivée du TGV Est a permis d'enrayer la baisse des activités touristiques qui touchait la région depuis 2004[62]. En revanche, la part des touristes étrangers continue de baisser : ils représentaient 32 % en 2007 contre 38 % en 2004[62]. Par ailleurs, les touristes étrangers sont davantage présents l'été (environ 44 % des touristes) que l'hiver (environ 26 %). Chaque année, depuis 1570, le célèbremarché de Noël (ouChristkindelsmärik) ouvert pendant le mois de décembre, draine un nombre considérable de visiteurs, les capacités hôtelières de la ville et de toute la région faisant le plein à cette période. Ces capacités d’accueil sont moins utilisées le reste de l’année avec un taux d'occupation moyen des chambres de 54,7 % contre 60,4 % pour la France[365]. Située à la jonction des EuroVéloroutesEV5 (Via Francigena – de Londres à Rome/Brindisi) etEV15 (véloroute Rhin de la source du Rhin à Rotterdam), Strasbourg, par ailleurs première ville cyclable de France, est visitée par de nombreux cyclistes de Pâques à fin octobre.
La restauration est très développée à Strasbourg, notamment dans la vieille ville. En plus de restaurants traditionnels français et plus spécifiquement alsaciens (brasseries,winstubs), des restaurants dits gastronomiques, des établissements à thème et de la restauration rapide, la cuisine du monde est très représentée, avec de nombreux restaurants italiens, asiatiques, du Proche-Orient (dont de nombreuxdöner kebab).
Le centre historique, laGrande Île (ouellipse insulaire), a été classépatrimoine mondial par l’UNESCO en 1988. En 2017, la partie centrale de laNeustadt, vaste extension de la ville réalisée à partir de 1880, est également inscrite au patrimoine mondial dans le cadre d'une extension du périmètre classé[1]. Strasbourg est aussi labelliséeville d'art et d'histoire par leministère de la Culture depuis 2014[366]. Si les vestiges de la ville romaine ont quasiment disparu, Strasbourg conserve en revanche un patrimoine architectural remarquable qui s'étend du Moyen Âge à aujourd'hui.
Les maisons à colombages sont nombreuses dans le quartier de laPetite France. Miraculeusement épargné par les guerres, ce quartier implanté sur l'Ill offre un véritable panorama de la Renaissance rhénane. Les maisons les plus remarquables sont la maison des tanneurs (construite en 1572 et retouchée au début duXVIIe siècle par son propriétaire) et la maison Haderer.
Édifiée en 1358 le long de l'Ill, l'ancienne douane est l'un des rares témoins du commerce médiéval de la ville. Détruite par les bombardements de 1944, elle a été restaurée en 1956 et accueille aujourd'hui un restaurant traditionnel ainsi qu'un magasin de producteurs alsaciens. Toujours le long de l'Ill se trouve l'ancienne boucherie. Construit entre 1586 et 1588, l'édifice en forme de « U » se caractérise par la sobriété de son architecture. Il n'abandonne sa fonction initiale qu'en 1859 et abrite aujourd'hui lemusée historique[368] .
Sur laplace Gutenberg, l'un des plus anciens sites de Strasbourg, se trouve leNeubau qui abrite la chambre de commerce et d'industrie. Construit à partir de1582 sous l'impulsion d'entrepreneurs suisses, le bâtiment est représentatif du style Renaissance. Il fit notamment office d'hôtel de ville. Il a été agrandi en 1867 dans le respect du style originel[371],[372].
L'hôtellerie du Corbeau est un autre lieu intéressant. Fermée auXIXe siècle, elle a reçu des hôtes illustres tels queFrédéricII,Jean-Jacques Rousseau ou encoreAlexandre Dumas. Lelycée Fustel-de-Coulanges (anciennement collège royal, lycée impérial et école centrale sous la République), jouxtant la cathédrale, a d'abord été le petit séminaire pour les jésuites après sa construction en 1685. Mais le lieu est surtout connu pour avoir abrité la première imprimerie de Strasbourg, dans la maison ditezum Thiergarten[373].
Strasbourg abrite plusieurs témoins de cette époque. L'Aubette, dessinée par l'architecteJacques-François Blondel est édifiée entre 1765 et 1778 dans un style néo-classique sur laplace Kléber. Ce bâtiment qui utilise un grès rose très coloré, sert dans un premier temps de corps de garde. Endommagé en 1870, il abrite par la suite leconservatoire de musique. Ce bâtiment est, avec laplace du Marché-Gayot construite en 1769, la seule réalisation issue duplan d'embellissementBlondel qui prévoyait une restructuration complète de laPlace Kléber. Un important projet de restauration a été achevé en 2010. L'Aubette abrite désormais une galerie commerçante[374] .
Lepalais des Rohan est lui aussi remarquable. C'est notamment l'un des rares édifices de l'époque à utiliser un grès clair et non rose. Cet ancien palais épiscopal est construit entre 1728 et 1741 par l'architecte royalRobert de Cotte[375]. Sa façade est ornée de nombreuses sculptures que l'on doit à Robert le Lorrain, de personnages religieux ou mythiques[376]. Il accueille aujourd'hui trois musées : le musée archéologique, le musée des beaux-arts et le musée des arts décoratifs. Près de laplace Broglie, on retrouve l'hôtel de Klinglin, imaginé par Jean-Pierre Pflug et construit entre 1731 et 1736 à la demande de François-Joseph de Klinglin alors prêteur royal de la ville. Il accueille un temps la préfecture du Bas-Rhin, c'est aujourd'hui la résidence du préfet. Détruit en 1870 pendant lesiège de Strasbourg, il est rapidement restauré[377] . Juste à côté, le bâtiment duThéâtre municipal (où joue l'Opéra national du Rhin), est édifié entre 1804 et 1821 par l'architecte Villot. Il est partiellement détruit en 1870 à la suite de bombardements allemands. Lors de sa restauration en 1888, la façade arrière est enrichie d'un avant-corps circulaire[378]. Toujours aux abords de la place Broglie se trouve l'hôtel de Hanau, imaginé parJoseph Massol et achevé en 1736. Sa construction est financée par Régnier III de Hanau-Lichtenberg qui meurt avant la fin des travaux. Le bâtiment devient hôtel de ville en 1806. Aujourd'hui, il est principalement utilisé pour les célébrations de mariage[379] .
On prétend qu'après les destructions massives de laSeconde Guerre mondiale, où les grandes villes allemandes furent rasées par lesbombardementsalliés, c'est à Strasbourg qu'on peut admirer les plus beaux exemples de l'architecturewilhelmienne. Notamment dans le vaste quartier bâti par les Allemands, laNeustadt (nouvelle ville enallemand) dont le point central est laKaiserplatz (place impériale) actuelleplace de la République. C'est pourquoi une partie de laNeustadt est inscrite aupatrimoine mondial depuis 2017.
On retrouve en effet sur la place de la République plusieurs bâtiments caractéristiques comme lepalais du Rhin, ancien palais impérial construit entre 1883 et 1888 par l'architecteHermann Eggert dans le plus pur style germanique. Édifié pour accueillir l'empereur lors de ses visites à Strasbourg, il marque le rattachement de la ville à l'Empire allemand, et s'inscrit dans un programme de rénovation urbaine de grande ampleur. Il abrite depuis 1920 laCommission centrale pour la navigation du Rhin. L'actuelthéâtre national de Strasbourg, dû aux architectes Hartel et Neckelmann, est un autre bâtiment important. Construit entre 1888 et 1899, il accueille dans un premier temps les sessions de la Délégation régionale. En 1911, il devient le Parlement d'Alsace-Lorraine,Landtag, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale[381]. Rattaché depuis 1972 au Ministère de la Culture, il est le premier théâtre national implanté en province[382].
On doit aussi à ces deux architectes laBibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg de style néo-renaissance, inaugurée en 1895. Elle est aujourd'hui, avec ses trois millions d'ouvrages, la deuxième bibliothèque de France[383].
Strasbourg abrite d'autres bâtiments publics remarquables construits à la même époque, comme la préfecture (ancien ministère d'Alsace-Lorraine), édifiée en 1911, mais aussi, l'hôtel des Postes dessiné par l'architecte Von Rechenberg dans un style néo-gothique[194]. Édifié entre 1896 et 1899 par l'administration des Postes, ce bâtiment a été lourdement endommagé en 1944. Lors de sa reconstruction, on utilisa du grès rose. Aujourd'hui encore il est utilisé parLa Poste[384] . L'établissement des bains municipaux, imaginé parFritz Beblo et construit de 1905 à 1908, s'éloigne des standards d'alors, avec son imposante façade rouge et son style néo-roman[385] . Lepalais de justice, dû à Skjöld Neckelmann et réalisé entre 1894 et 1897 est aussi un témoin intéressant de l'époque. À l'instar de la plupart des édifices publics construits sous l'ère allemande, ce palais utilise un grès gris clair[298] .
Plusieurs bâtiments affectés à l'enseignement font également partie du patrimoine strasbourgeois, notamment lepalais universitaire « Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg » édifié en 1884 sous le contrôle du jeune et talentueuxOtto Warth. Il accueille aujourd'hui encore certaines filières universitaires (histoire, archéologie, histoire de l'art, arts plastiques, théologie)[386] et est considéré comme l'un des plus beaux monuments construits sous l'ère allemande. Lelycée international des Pontonniers est un ex-lycée de jeunes filles inauguré en 1904 qui rompt clairement avec les tendances néo-renaissance allemandes[387] .
La Neustadt offre également d'autres bâtiments publics à l'architecture caractéristique comme lagare centrale, inaugurée en 1883. Celle-ci est l'un des premiers édifices entrepris après le rattachement de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand. La façade du bâtiment n'a quasiment pas été retouchée, elle est aujourd'hui surmontée d'une grande verrière. Le bâtiment de la « Gallia » (« Germania » à sa construction) achevé en 1885 est également typique de la ville et de l'époque. Il a d'abord abrité une compagnie d'assurances. Depuis les années 1920, il est le siège d'associations étudiantes (aujourd'hui leCROUS et l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg)[388] . On doit le quartier Stirn à l'architecte Von Lilienstern. Construit entre 1884 et 1897, cet édifice est très moderne à l'époque. Il couvre une superficie de4 hectares et peut accueillir trois bataillons d'infanterie[389] . Après la guerre de 1870, Strasbourg devient en effet une base importante de l'armée allemande.
Enfin, la ville offre des exemples remarquables d'ensembles architecturauxArt Nouveau ouJugendstil, comme le 22, rue du général Castelnau (architectes F. Lütke et H. Backes), lavilla Schützenberger, au 76, allée de la Robertsau (architectes : Berninger & Krafft) ou encore l'hôtel Brion, 22, rue Sleidan (architecte : Auguste Brion).
La tour Valentin-Sorg, emblématique des transformations des années 1970 et la cathédrale Notre-Dame.
Strasbourg possède également de nombreux monuments plus contemporains comme lemonument aux morts de Strasbourg, œuvre symbolique situé dans une région qui fut tantôt allemande et tantôt française au gré de l'Histoire. Situéplace de la République et inauguré en 1936 par le président de la RépubliqueAlbert Lebrun, il porte comme seule inscription « À nos morts » sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. La sculpture représente une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants, l'un allemand et l'autre français. Ils se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent. La sculpture a été réalisée parLéon-Ernest Drivier. C'est un des raresmonuments aux morts pacifistes français.
La ville compte aussi quelques représentants du styleart déco : rue du Travail etplace des Halles, à l'angle de l'avenue des Vosges et de la rue Oberlin ou encore le parc des expositions auWacken.
Plusieurs bâtiments modernes se trouvent dans lequartier européen. Le palais de l'Europe, dessiné par l'architecteHenry Bernard et inauguré en 1977, abrite leConseil de l'Europe. Le palais des droits de l'homme dû àRichard Rogers accueille depuis 1998 laCour européenne des droits de l'homme. Le bâtiment épouse le cours de l'Ill, d'où sa forme en arc de cercle. Enfin, leparlement européen que l'on doit au cabinetArchitecture-Studio est un autre bâtiment remarquable. Inauguré en 1999, il fait suite au sommet d'Édimbourg qui, en 1992, fixe définitivement le siège du parlement européen à Strasbourg[390]. Sa surface totale est de 220 000 m2 pour 60 mètres de hauteur[391].
L'architecture contemporaine est également marquée par des édifices à vocation culturelle comme lemusée d'Art moderne et contemporain dû à l'architecteAdrien Fainsilber. Inauguré en 1998 il est situé à proximité dubarrage Vauban et fait face à l'hôtel du Département (1989) dont l'architecture rappelle celle d'un paquebot. Plus récemment, lezénith, imaginé parMassimiliano Fuksas a été achevé en 2008 après deux ans de travaux. LaCité de la musique et de la danse, inaugurée en 2006, a été conçue par l'architecteHenri Gaudin ; elle est occupée par le pôle des écoles de musique de Strasbourg et principalement par leConservatoire à rayonnement régional de Strasbourg. Enfin, la maison de la Radio-Télévision, inaugurée en 1961[392] et aujourd'hui siège deFrance 3 Alsace, abrite une mosaïque de 25 mètres de long imaginée parJean Lurçat et intituléeLa Création du monde[393] . Dans le domaine éducatif, on citera l'Escarpe, de l'université Robert-Schuman que l'on doit aux architectes Knecht et Schweitzer et surtout le Pôle européen de gestion et d'économie qui loge dans une ancienne manutention en briques rouges subtilement modernisée.
L'hôtel de la Région a été construit par lecabinet Chaix et Morel entre 2002 et 2004 dans le quartier du Wacken. L'immense verrière de 125 mètres de long et de 23 mètres de haut conçue parJean-Marie Duthilleul recouvre la façade historique de lagare centrale depuis l'arrivée du TGV Est en 2007. Les façades du grand magasinPrintemps,place de l'Homme-de-Fer, ont été modernisées en 2013 par l'architecteChristian Biecher.
L'ancienmôle Seegmuller donnant sur le bassin d'Austerlitz, près de la place de l’Étoile, est un témoignage remarquable de l'architecture portuaire et industrielle des années 1930, les anciennes grues de manutention ont même été conservées. Le site estactuellement[Quand ?] en pleine réhabilitation (médiathèque, logements, commerces, résidence étudiante), la ville veut en faire le cœur d'un vaste projet d'urbanisme reliant le quartier duHeyritz jusqu'auPort du Rhin.
Latour Elithis Danube, inaugurée en 2018, dans l'écoquartierDanube, atteint également 56 mètres, tandis que les trois tours dites « Black Swans », près dumôle Seegmuller, en mesurent 55. Dans le même secteur, la tour « NoLiStra » (qui sera livrée fin 2019) culmine à 57 mètres[394].
L'ensemble immobilier « Porte de France », près de la place de la Bourse, mesure environ 50 mètres de hauteur au maximum, tandis que la tour « Canopée » (anciennement « Maison du Bâtiment »), place de Haguenau, atteint 48 mètres. Enfin, l'ancien silo Seegmuller et le centre administratif de l'Eurométropole sont hauts de respectivement 50 et 46 mètres[395]. Par ailleurs, la tour Valentin-Sorg, avec 48 mètres, surplombe laplace de l'Homme-de-Fer.
Lethéâtre national de Strasbourg (TNS), est l'un des hauts-lieux culturels de Strasbourg. C'est le seulthéâtre national de France ne se trouvant pas à Paris. Descendant du Centre dramatique de l'Est, il obtient son statut de Théâtre national en 1968[396]. Idéalement implanté aux abords de laplace de la République, il propose entre 15 et 20 pièces par saison. La programmation laisse une place importante aux œuvres européennes, souvent méconnues du public français. Premier établissement national décentralisé, le TNS est également membre de l'Union des théâtres de l'Europe dont l'objectif est de développer une action culturelle commune.
Strasbourg abrite d'autres structures, comme leTJP, fondé en 1974 parAndré Pomarat, et qui est spécialisé dans les arts de lamarionnette. Aujourd'huicentre dramatique national, ce théâtre accueille environ 60 000 spectateurs par an[397]. Autre scène de qualité, Le Maillon est un théâtre à la programmation particulièrement contemporaine. Essentiellement basé au Wacken (deux salles : 600 et 150 places)[398] cette institution culturelle dispose aussi d'une salle (en travaux) à Hautepierre, son siège historique. Le TAPS (Théâtre actuel et public de Strasbourg), que l'on retrouve sur le site dela Laiterie (TAPS Laiterie) et dans le quartier de Neudorf (TAPS Scala) sont gérées par la direction des affaires culturelles de la ville. Théâtre municipal de proximité, le TAPS propose une programmation tournée vers la création (de compagnies régionales particulièrement) et l’écriture contemporaine.
Pôle Sud,scène conventionnée pour la musique et la danse, se situe dans le quartier de la Meinau. Ce lieu peut accueillir 320 spectateurs[399].
LeHall des Chars est un lieu interdisciplinaire géré par l'association La Friche Laiterie et consacré aux arts vivants. Il propose au public de découvrir la scène émergente du Grand-Est, sur ses trois espaces.
Le café-théâtre et l'humour sont présents à l’Espace K (situé rue du Hohwald) avec la compagnieLe Kafteur, et au restaurant-spectacleAu Camionneur (situé dans le quartier de la gare). Le Cube noir du CREPS, àKoenigshoffen, est davantage tourné vers le théâtre amateur.
L'activité théâtrale de Strasbourg est aussi orientée vers les traditions régionales, avecla Choucrouterie, cabaret deRoger Siffer. Ce petit théâtre de 80 places accueille 20 000 spectateurs chaque année et propose des spectacles humoristiques sur le thème de l'Alsace[400]. Le théâtre alsacien de Strasbourg, créé en 1898 est lui aussi essentiellement réservé aux metteurs en scène épris de théâtre dialectal[401].
L'Opéra national du Rhin est né de la fusion des opéras municipaux deColmar,Mulhouse et Strasbourg. Il a obtenu le statut d'opéra national en 1997 et propose plus de 130 représentations par an avec la collaboration de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg[402]. Fondé en 1855, ce dernier est composé de 110 musiciens et donne plus de 30 concerts par an à Strasbourg. L'orchestre se produit également à l'étranger et a obtenu plusieurs récompenses nationales et internationales[403]. LaCité de la musique et de la danse, consacré à la musique classique et contemporaine organise régulièrement des concerts. Sonfestival de musique, le plus ancien de France, y est organisé depuis 1932.
Les musiques d'aujourd'hui sont également très diffusées grâce àLa Laiterie - salle des musiques actuelles. Ce lieu inauguré en 1994 sur une friche industrielle est devenu, malgré sa taille modeste (deux salles : 1 000 et 300 places), un lieu renommé avec 200 concerts et 100 000 spectateurs par an[404],[405]. Sa programmation est très éclectique. Strasbourg abrite d'autres petites salles, comme lePôle Sud qui est essentiellement consacré aujazz et à la danse. LeMolodoï, centre autonome jeune crée en 1988, est pour sa part essentiellement tourné vers les musiques alternatives (hip-hop,punk,hardcore)[406]. Le centre culturel de Neudorf possède une salle de 700 places et accueille spectacles de danse, concerts et meetings politiques. La salle est également équipée d'un bar et offre occasionnellement des services banquet[407].
La ville compte aussi trois grandes structures. Lepalais de la musique et des congrès qui s'étend sur 50 000 m2 et abrite notamment deux auditoriums (de 2 000 et 1 100 places), accueille des concerts de musique classique. Il s'y déroule environ 350 manifestations pour 320 000 participants chaque année[408],[409]. Le Rhenus est l'une des plus vastes salles de concerts de la ville. Ce hall peut accueillir 8 000 spectateurs et couvre 10 932 m2. Il n'est néanmoins pas adapté aux concerts, sa vocation première étant d'accueillir des manifestations sportives et des expositions temporaires[410]. D'où la construction duZénith Europe àEckbolsheim. Inauguré en, sa capacité maximale est de 12 000 spectateurs ce qui en fait le plus grand de France[411].
Dans un domaine plus éducatif,Les Percussions de Strasbourg, sont un groupe instrumental créé en 1962 par six percussionnistes et qui se produit régulièrement dans le cadre de manifestations musicales. Les percussions de Strasbourg proposent aussi des cours, des stages et des interventions scolaires.
La ville compte aussi des structures actives en musique contemporaine, comme la Fanfare des Externes et Internes de Strasbourg (Intimement appelée la FEIS et prononcée "la fesse")[412]. Elle se compose d’une vingtaine de fanfaron⋅ne⋅s qui interprètent des rythmes endiablés, allant du dernier hit « groovy » au tube pop des années 80 et représente Strasbourg dans des événements tels que le festival des fanfares de médecine.
Depuis 2013,Strasbourg mon amour propose de célébrer laSaint-Valentin durant une dizaine de jours au cours du mois de février. Soirées, concerts, spectacles, expositions ou encore conférences, décalés ou conventionnels, sont programmés sur le thème de l'amour.
Strasbourg accueille plusieurs festivals musicaux. Le plus ancien d'entre eux est le Festival de musique de Strasbourg. Créé en 1932 par laSociété des amis de la musique de Strasbourg, il est consacré à la musique classique et à l'art lyrique[414].
On doit aussi à cette société le Festival de jazz de Strasbourg, créé en 1987[415]. Le festivalJazzdor réunit lui aussi les passionnés de musiquejazz. Fondé en 1986, il organise environ 40 concerts à Strasbourg. Le festival produit également des concerts en Allemagne ; àOffenbourg depuis 2002 et à Berlin depuis 2007 avec son édition berlinoise jazzdor berlin[416]. LeFestival Musica, ouFestival international des musiques d'aujourd'hui, créé en 1982, réunit plus de 20 000 spectateurs chaque année. En 2007, 58 compositeurs ont proposé une centaine d'œuvres contemporaines[417].
Les musiques actuelles sont représentées essentiellement par leFestival des Artefacts, créé au début des années 1990. Il se déroule sur plusieurs jours au mois d'avril, auZénith Europe et àLa Laiterie[418]. Au mois de juin se déroule dans divers lieux de l'agglomération, le festivalelectro-groove etcultures urbaines Contre-Temps. La musique électronique est représentée par lesNuits électroniques de l'Ososphère, qui se déroulent chaque année en septembre à La Laiterie, à la Friche Laiterie et auMolodoï[419]. Enfin l'un des événements de la rentrée culturelle strasbourgeoise, est le festival desNuits européennes, investissant l'Eurométropole en collaborant avec ses institutions culturelles et ses lieux de vie nocturne dans un dialogue constant avec les grandes cités européennes[420].
Strasbourg accueille plusieurs festivals de danse et de théâtre, dont le festival Nouvelles Strasbourg Danse au mois de mai, qui investit les salles les plus importantes de la ville ainsi que les places et les rues ; mais également au mois de juin le festival de théâtrePremières, durant lequel de jeunes metteurs en scène européens présentent leurs premiers travaux.
Depuis 2005 ont lieu chaque année en mars les Rencontres européennes de littérature à Strasbourg[424], organisées par l'Association Capitale européenne des Littératures (ACEL)[425] en partenariat avec l'université de Strasbourg. C'est notamment dans le cadre de ces Rencontres que sont remis leprix européen de littérature, leprix Jean-Arp de littérature francophone et le prix du patrimoineNathan Katz. Le but de ces Rencontres est de promouvoir, en collaboration avec l'ensemble des acteurs culturels locaux, nationaux et européens, la place de Strasbourg en tant que capitale européenne des littératures et de mettre en valeur, dans une perspective largement ouverte sur l'espace européen comme sur l'espace francophone, le très riche patrimoine littéraire de l'Alsace, qui reste largement encore à découvrir.
En, Strasbourg a accueilli la première édition de la manifestation consacrée au9e art,Strasbulles.
Depuis les années 1990, l'offre culturelle s'est développée et diversifiée[426]. D'abord avec le nouveaumusée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), inauguré en 1998 et qui expose sur ses 5 500 m2 des œuvres contemporaines de 1870 à nos jours[427]. Puis avec la réouverture dumusée historique, situé dans le bâtiment de l'ancienne grande boucherie. L'édifice de1586 nécessitait en effet d'importants travaux de stabilisation. Ce musée est essentiellement axé sur l'histoire urbaine, militaire et économique de la ville. On y découvre notamment une maquette à l'échelle 1/600e de Strasbourg en 1727[428].
La culture alsacienne est représentée par lemusée alsacien, des arts et traditions populaires. On y découvre notamment la vie rurale alsacienne entre 1750 et 1860 à travers des objets de toutes sortes : mobilier, jouets, documents, couverts et autres ustensiles[429].
Plus ludique, lemusée zoologique, rattaché à l'université, propose une collection impressionnante d'animaux, parfois rarissimes. Le musée abrite aussi une collection gigantesque d'un million d'insectes[435].
Le musée de minéralogie, lui aussi universitaire, abrite plus de 30 000 minéraux. S'y trouve notamment la deuxième collection de météorites en France (450 échantillons)[436]. L'observatoire astronomique avec sonplanétarium est un autre lieu intéressant. Sous sa coupole se cache la troisième lunette astronomique de France après celles deMeudon et deNice. Le planétarium propose de nombreuses séances destinées à la découverte de l'Univers[437].
Ouvert en 2005,Le Vaisseau est un espace de découverte scientifique destiné aux enfants. Il propose au public jeune d'apprendre tout en s'amusant[438].
Dans un registre plus surprenant le musée de laCoop, installé dans les locaux historiques de l'entreprise auPort du Rhin, permet de découvrir l'histoire de la fameuse coopérative alsacienne[440],[441]. Un musée du parachutisme est présent à l'aérodrome de Strasbourg-Neuhof[442]. Lachocolaterie Schaal àGeispolsheim comporte également un musée du chocolat[443].
Le premier musée français permanent consacré aujeu vidéo, « Pixel Museum », accueille ses premiers visiteurs le àSchiltigheim[444]. Trois ans après son ouverture, le musée ferme définitivement ses portes en pour des raisons économiques[445].
Quelques jours après l’ouverture du Pixel Museum, le, c'est le musée militaire « MM Park France » qui ouvre ses portes àLa Wantzenau[446].
LaBibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (Bnu) est, avec sa collection de trois millions de volumes la deuxième bibliothèque de France. Elle a été fondée à la suite des bombardements de 1870 qui ont détruit l'ancien édifice et les 400 000 ouvrages qu'il abritait[447]. Reconstruite sous l'ère allemande, la bibliothèque obtiendra son statut de bibliothèque nationale en 1926[448]. Selon les chiffres de 2006, elle compte 16 488 lecteurs inscrits dont 64 % d'étudiants. Chaque année, la bibliothèque fait l'acquisition de 25 000 nouveaux ouvrages et met en ligne de documents numérisés[448]. Les domaines favorisés par la Bnu sont l'Europe, l'Allemagne, l'Alsace, l'Antiquité et lareligion[449].
La bibliothèque municipale de Strasbourg (BMS), moins élitiste, propose un fonds de 600 000 documents, dont 120 000 destinés au jeune public et 75 000 CD audio[450]. Bibliothèque de proximité, la BMS compte neuf succursales réparties dans la ville. Elle accueille également des rencontres, des conférences et des ateliers pour enfants. Enfin, la bibliothèque propose le serviceBibliobus, un bus équipé comme une bibliothèque et qui s'arrête à certaines heures près des établissements scolaires.
La ville abrite dix médiathèques[450]. La plus importante est lamédiathèque André-Malraux, occupant un ancien bâtiment portuaire dans le quartier des Fronts de Neudorf. Il s'agit d'une médiathèque de l'Eurométropole, elle fait donc partie du réseau desMédiathèques de la Ville et de l'Eurométropole de Strasbourg. Elle regroupe 160 000 documents en accès libre ainsi que200 000 livres anciens[450].
Codex Guta-Sintram. Manuscrit sur parchemin, 1154.Ouvrage écrit par la nonneGuta von Schwarzenthann (à droite) et illustré par le moine Sintram von Marbach (à gauche). Il a appartenu aux chanoinesses du monastère de Schwartzenthann (Haut-Rhin). –Coll. Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg.
En tant qu’un des premiers centres européens de l’imprimerie (Johannes Mentelin et autres), Strasbourg s’est longtemps enorgueilli d’une très importante collection d’incunables. Celle-ci cependant fut presque totalement anéantie à la suite du bombardement de la bibliothèque et des archives municipales, en 1870. D’importants efforts de reconstitution des fonds menés à partir de 1872 sous les auspices notamment deRodolphe Reuss font que Strasbourg peut aujourd'hui se vanter à nouveau de posséder un nombre considérable d’incunables dans ses bibliothèques, nombre réparti comme suit : bibliothèque nationale et universitaire, env. 2 300[451] ; médiathèques et bibliothèques de la Ville et de l'Eurométropole, 349[450] ;bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, 237[452] ;médiathèque protestante, 66[453] et bibliothèque alsatique du Crédit mutuel, 5[454].
Victor Hugo a consacré à la métropole alsacienne une pagination limitée dansLe Rhin, gros ouvrage mis en forme en 1841, qu'il corrigea et augmenta par la suite en utilisant les notes prises au cours de deux voyages et en se documentant. Il n'évoqua guère que « le Munster, véritablement une merveille » et Saint-Thomas, où le tombeau dumaréchal de Saxe lui parut « une grande machine d'opéra en marbre, dans le maigre style deJean-Baptiste Pigalle ». À défaut de s'attarder dans la ville, dont il ne décrit aucunement la vie, il la découvrit presque du ciel :« Je n'aurais eu garde de manquer la plus haute flèche du monde (…). C'est une chose admirable de circuler dans cette monstrueuse masse de pierre toute pénétrée d'air et de lumière, évidée comme un joujou de Dieppe, lanterne aussi bien que pyramide, qui vibre et qui palpite à tous les souffles du vent (…). D'où j'étais, la vue est admirable. On a Strasbourg sous ses pieds, vieille ville à pignons dentelés et à grands toits chargés de lucarnes, coupée de tours et d'églises, aussi pittoresque qu'aucune ville de Flandre. L'Ill et le Rhin, deux jolies rivières, égaient ce sombre amas d'édifices de leurs flaques d'eau claires et vertes. (Le Rhin, Bueb et Reumaux éditeur, 1980) »
Le chroniqueurAlfred Delvau tint le journal du voyage qu'il fit en 1865 avecAlphonse Daudet. Ils avaient pris le train :« Nous roulons vers Strasbourg à la vitesse qu'on connaît aux trains express. Cette vitesse est brutale. (Du pont des Arts au pont de Kehl, collection Duo, éditions le Grand Miroir, 2005). »
Tourné en 1967 à Strasbourg, le premier épisode deL'Homme du Picardie se déroule dans le centre-ville et sur le Port du Rhin. Ce feuilleton télévisé français réalisé parJacques Ertaud a été diffusé à partir du sur la première chaîne de l'ORTF.
Strasbourg compte cinq cinémas dont unmultiplexe. Le centre-ville est investi par les cinémas indépendants à vocation culturelle, notamment leCosmos[459]. Ce petit cinéma situé dans les locaux d'un ancien théâtre cinématographique de 1913 propose par ailleurs une bibliothèque consacrée au cinéma (6 000 revues, 2 500 photographies). Strasbourg abrite en son centre deux autres cinémas d'art et d'essai, leStar (5 salles) et leStar Saint-Exupéry (5 salles, surnomméStar Saint-Ex). LeVox (7 salles) a une offre plus généraliste.
Près de laplace de l’Étoile, le multiplexeUGC Ciné Cité Strasbourg Étoile est le plus grand complexeUGC d'Europe (22 salles, 5 400 places, un écran de 23,5 mètres). Un multiplexePathé (12 salles, 2 750 places) est situé dans la commune périphérique deBrumath à une quinzaine de kilomètres au nord de Strasbourg.
L'arrivée des multiplexes de cinéma a entraîné le déclin des salles en centre-ville, plus particulièrement dans la rue du Vieux Marché aux Vins : lePathé Club a fermé ses portes en 1999, leMéliès en 2000, et enfin l'ancienUGC Capitole situé rue du. On trouvait également avant cela un cinéma dans le quartier du Neudorf,Le Scala, aujourd'hui reconverti en théâtre.
L'Association La Cigogne Enragée organise depuis 2011 le Festival Chacun son Court, unfestival consacré auxcourts métrages professionnels mais égalementétudiants[460].
En raison de l'activité touristique, des congrès, de la présence des institutions européennes, mais aussi de la fidélité, cependant moindre que dans le passé, de la clientèle locale, les restaurants de toutes catégories et de qualités gastronomiques très diverses abondent à Strasbourg.
Cinq restaurants sont récompensés par un macaron (« étoile »)Michelin en 2017. Le guide rouge, qui n'a plus attribué ses « trois étoiles » depuis le relatif déclassement duCrocodile, vendu parÉmile Jung, et le départ d'Antoine Westermann, étoile cinq établissements en 2017 :1741, Le Crocodile, Buerehiesel (sous l'égide d'Éric Westermann, fils du triple étoilé Antoine parti à Paris en « rendant ses étoiles »),Umami, Gavroche[461].
L’équipe de Frédéric Lefèvre deLa Carambole àSchiltigheim, dans les faubourgs de la ville, obtient la seconde place auTrophée Paul Haeberlin en 2014. Le restaurantLa Casserole à Strasbourg, quant à lui, décroche le Trophée en remportant l'édition 2018.
Tables « étoilées » de Strasbourg
Le Bürehiesel, Éric Westermann, une étoile.
La Casserole était « étoilée » avec Éric Girardin (à Colmar depuis 2016). L'établissement a été repris par Cédric Kuster, qui y fait perpétuer une cuisine gastronomique française revisitée.
L’Esprit Terroir, où Joël Philipps avait été très jeune « étoilé Michelin ». Il a quitté Strasbourg pour Marlenheim (Le Cerf).
Intérieur duWinstub « Aux Armes de Strasbourg », plus connue sous le vocable alsacien deStadtwappe.Intérieur de la Winstub « Chez Yvonne ».
Strasbourg fut longtemps célèbre pour seswinstubs, « bistrots à vins (d'Alsace) » typés et conviviaux auxquels une clientèle locale était très attachée. Cela notamment grâce à la présence constante de patrons au comportement familier, de personnages tels qu'Yvonne Haller, dont l'accueil marqua longuement un établissement de caractère, toujours existant, mais moins « personnalisé » :Chez Yvonne, dont le nom alsacien estS'Burjerstuewel.Le Clou, d'ancienne notoriété, leCoin des Pucelles, leFink'Stuebel et quelques autres établissements perpétuent la tradition, bien que les étrangers à la ville y fussent souvent beaucoup plus nombreux que les Strasbourgeois. Mais beaucoup d'affaires ont été reprises, sont gérées de façon autre par des propriétaires ou investisseurs ne participant pas au service, moins proches de la clientèle.
L’Ami Schutz, dans le secteur touristique des Ponts-Couverts, entretient une atmosphèrewinstub appréciée de sa clientèle peu locale, internationale. L'endroit se flatta longtemps d'être une « bierstub ». Terrasse et salles agréables, ambiance se voulant « alsacienne ».
Au Pont du Corbeau, près du musée alsacien, garde un répertoire terroir et une clientèle strasbourgeoise.
Deux restaurants de renom sont installés dans des maisons historiques célèbres : lamaison Kammerzell, qui avait été reprise et a été cédée parGuy-Pierre Baumann (le créateur de la choucroute au poisson), à la fin des années 1960, etLa Maison des Tanneurs, quasi institutionnelle (remaniée, cette demeure spectaculaire date pour l'essentiel de 1572 : François Lenhardt, qui reprit la maison après sa mère, fêta les 440 ans de l'édifice en 2012).
Strasbourg est une ville dewinstubs, ou prétendues telles, plus que de « brasseries alsaciennes ». La disparition de l'affaire familialeSchützenberger en 2006, dernière brasserie indépendante de Schiltigheim, entraîna la fermeture du très contemporain restaurant-barLe Schutzenberger, immédiatement proche de la place Kléber. De gros investissements avaient été faits par Schützenberger au cœur de Strasbourg, pour ce vaste établissement aux multiples niveaux, aménagé parJean Nouvel, mais il ne connut pas le succès et demeure fermé depuis des années. Les restaurants-brasseries existants ne se différencient guère de ceux d'autres régions.
L'alsacien est le nom donné aux variantes dialectales de l'allemand pratiquées en Alsace. Ces dialectes sont l'alémanique (du sud de la région jusque versHaguenau) et un peu le francique (méridional versWissembourg etrhénan enAlsace bossue). Le parler strasbourgeois, bien qu'étant de l'alémanique, se différencie de ses alentours par une forte influence du francique qui marque son vocabulaire.
En France, l'alsacien est la deuxième langue régionale après l'occitan[462], connu par quelque 39 % de la population de la région (beaucoup moins dans les villes, notamment Strasbourg, mais vivace dans les espaces ruraux). Comme pour toutes les langues non établies, l’orthographe n’est pas fixée, car la prononciation, en particulier, varie, ou variait, d’un secteur à l’autre, voire d’un village à l’autre, quand ce n'est pas d'un quartier à l'autre. Les différences phonologiques, et dans une moindre mesure morphologiques, entre les parlers du nord au sud de l'Alsace sont importantes. Une méthode commeorthal tente de remédier à cet état des choses. De nombreux motsfrançais ont été intégrés et ont enrichi le lexique alsacien au fil du temps.
Rouget de Lisle chantant laMarseillaise, à Strasbourg.Plaque apposée sur la maison où a été composée la Marseillaise.Ettore Bugatti & Émile Mathis, plaque rue de la Nuée Bleue à Strasbourg.
Plusieurs personnalités sont nées à Strasbourg et la ville a accueilli de nombreux personnages historiques.
Johannes Gutenberg y résida plus de dix ans. Il y conçut en partie l'impression à caractères mobiles[Note 13].
De nombreux humanistes et propagateurs de la Réforme s'installèrent à Strasbourg, notammentSébastien Brant,Érasme etJean Calvin. Après le passage deGoethe qui suivit des études de droit et y élabora sa pensée, Strasbourg accueilleRouget de Lisle qui composeraLa Marseillaise.
François Christophe Kellermann (Strasbourg, 1735 -Paris, 1820), général de l'armée d'Ancien Régime et de la République, maréchal d'Empire, puis homme politique.
Louis Néel (Lyon, 1904 -Brive-la-Gaillarde, 2000), physicien, prix Nobel de physique en 1970. Professeur à la faculté des Sciences de Strasbourg.
Jean-Marie Lehn (Rosheim, 1939-), chimiste, prix Nobel de chimie en 1987. Maître de conférences à la faculté des Sciences de Strasbourg.
Jules Hoffmann (Echternach,Luxembourg, 1941-), biologiste, prix Nobel de physiologie ou médecine 2011. Effectue ses études supérieures à Strasbourg.
Martin Karplus (Vienne,Autriche, 1930-), chimiste, prix Nobel de chimie 2013. Directeur du laboratoire de chimie biophysique de l'université de Strasbourg.
Jean-Pierre Sauvage (Paris, 1944-), prix Nobel de chimie 2016. Professeur émérite à l'université de Strasbourg.
Louis Pasteur (1822-1895) professeur de chimie à la Faculté des Sciences et à la Pharmacie de l’Université de Strasbourg, s'y est marié le avec Marie Anne Laurent[466].
François-Georges Dreyfus (1928-2011), politologue et historien, directeur de l'Institut d'études politiques de Strasbourg.
Georg Simmel (1858-1918), sociologue et philosophe, professeur à l'Université de Strasbourg de 1914 à 1918.
Julien Freund (1921-1993), résistant, sociologue et philosophe, enseignant à l'Université de Strasbourg.
Alphonse Grün (1801-1866) écrivain et avocat né à Strasbourg.
Lesarmes de Strasbourg se blasonnent ainsi :« D'argent (avec ou sans diapré) à la bande de gueules ».
Le blason de la ville est le résultat d'une inversion des couleurs du blason de l'ancienneprincipauté épiscopale de Strasbourg (De gueules à la bande d'argent) à l'issue de la révolte des bourgeois de la ville auMoyen Âge qui ont pris leur indépendance face à la tutelle de l'évêque. Celui-ci conserva néanmoins son pouvoir sur la campagne environnante. Le même phénomène s'est observé àBâle, expliquant ainsi l'actuelle inversion des couleurs des blasons des cantons deBâle-Ville etBâle-Campagne.
Cependant le blasonnement est apparemment sujet à discussion. Outre l'interprétation graphique ci-contre, on rencontre au moins deux blasonnements différents :
D'argent à la bande de gueules (le champ diapré). (Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes)
D'azur, à une Notre-Dame de carnation assise sur un trône d'or et sous un pavillon de même, tenant de la main dextre un sceptre d'or, et sur le bras sénestre l'enfant Jésus : auprès de la Vierge est un écusson d'argent, chargé d'une bande de gueules. (Malte-Brun,La France illustrée, 1884)
Les Grandes Armes de Strasbourg ont servi de décoration à des fins officielles, comme pour les médailles de l'Exposition de la ville[468], timbres postaux et documents officiels jusque dans les années 1980, quand la corporation municipale décida de faire usage d'un logo.
Les armes de Strasbourg sous le Premier Empire se blasonnent ainsi :« D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or ».
Pendant lePremier Empire, Strasbourg fut au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire.
Le logo de la communauté urbaine, utilisé du début des années 1990 à 2010.
Le logo de la communauté urbaine, utilisé entre 2010 et 2015.
Le logo de l'Eurométropole, utilisé depuis 2015.
Le drapeau de la ville dérive de son blason, il présente une large bande rouge diagonale sur un fond blanc. Le rouge et le blanc sont également les couleurs traditionnelles de l'Alsace.
Le premierlogo de la ville et de la communauté urbaine, adopté dans les années 1990, représente laflèche de la cathédrale stylisée. Le cercle coloré symbolise le mouvement et la dynamique.
Le logo actuel est adopté en 2015. Il est dérivé de celui créé en 2010, qui a été adapté à l'occasion de la transformation de la communauté urbaine enmétropole. Le « .eu » fait directement référence ausite web de la ville ; il montre également que Strasbourg est tournée vers les nouvelles technologies et confirme la vocation européenne de la ville. Ledit logo est généralement accompagné d'une vignette rouge portant la mentionCapitale européenne. Le plus souvent, le logo est vert, mais il existe également des variantes de différentes couleurs[469] : bleu, rouge, noir, orange, etc.
Collectif d'historiens et d'archéologues Strasbourg 2000 ans d'Histoire, dansDossiers d'archéologie, N°420, novembre-décembre 2023, 82.p.
Collectif d’historiens sous la direction deGeorges Livet etFrancis Rapp,Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, quatre volumes (env. 2 000 pages), 1982(ISBN2-7165-0041-X).
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Jean-Marie Mantz (dir.),Histoire de la médecine à Strasbourg, la Nuée bleue, Strasbourg, 1998, 799 p.(ISBN2-7165-0219-6).
Jean Rahn, Martin Grunenwald,50 ans d'histoire au Centre régional d'éducation populaire et de sport d'Alsace, Le Verger, Illkirch-Graffenstaden, 1996, 235 p.(ISBN2-908367-63-7).
Jean-Louis Schlienger, André Braun,Le Mangeur alsacien : histoire de l'alimentation en Alsace de la Renaissance à l'annexion, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1990, 254 p.(ISBN2-7165-0277-3).
Bernadette Schnitzler,-12 : aux origines de Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 1988, 184 p.
Eugène Seinguerlet,Histoire de Strasbourg, Dinali, Strasbourg, 1988, 78 p.
Régis J. Spiegel,Strasbourg romantique. Au siècle des peintres et des écrivains voyageurs, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2010, 215 p.
Strasbourg 1870, le récit du siège d’après le journal inédit d’Ernest Frantz, 15 juillet-28 septembre, introduction et commentaires d’Aline Bouche, David Bourgeois et Marie-Claire Vitoux, Nancy, éditions Place Stanislas, 2011, 240 p.
Roland Recht, Georges Foessel et Jean-Pierre Klein,Connaître Strasbourg : cathédrale, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Colmar, Alsatia,, 285 p.(ISBN2-7032-0185-0).
Strasbourg, pp. 314-315, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, pp. 198 à 248 Les vitraux de Strasbourg : Cathédrale Notre-Dame; Église protestante Saint-Pierre-le-jeune, ancienne collégiale ; Maison paroissiale de l'église Saint-Pierre-le-Jeune ; Èglise Saint-Thomas ; Séminaire protestant ; Hôpital civil ; Chambre des métiers d'Alsace ; Musée de l'Œuvre-Notre-Dame ; Musée historique. Et planches XXI-XXII-XXIII. Voir aussi : Vitraux déplacés pp.262 à 265, et vitraux disparus après la révolution p.265
Collection Patrimoines en perspective, sous la responsabilité de Pascal Liévaux (MCC, DGP) : * Synagogues : 1940-1980 Reconstruction, expérimentations : Synagogue de la Paix, Strasbourg, pp. 126 à 129 ; * Mosquées : Modernité, antimodernité : Grande mosquée, Strasbourg, pp. 202-203.
Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise,Le Projet urbain dans l'histoire de Strasbourg : colloque des 30 et 31 octobre 1981, Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise, Strasbourg, 1981, 31 p.
Dominique Badariotti, Richard Kleinschmager,Léon Strauss,Géopolitique de Strasbourg : permanences, mutations et singularités de 1871 à nos jours, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1995, 260 p.(ISBN2-7165-0362-1).
Jean-Jacques Blaesius, Pascale Gérard,Le tram de Strasbourg : un chantier et des hommes, la Nuée bleue, Strasbourg, 1994, 143 p.(ISBN2-7165-0353-2).
Collectif,Strasbourg : panorama monumental et architectural des origines à 1914, Contades, coll. « Le Temps des cités », Strasbourg, 1984, 499 p.
Collectif,Strasbourg, urbanisme et architecture : des origines à nos jours, Oberlin, Strasbourg, & G. Klopp, Thionville, 1996, 297 p.(ISBN2-85369-164-0).
Collectif,Strasbourg : chroniques d'urbanisme, L'Aube, La Tour d'Aigues, 1994, 261 p.(ISBN2-87678-148-4).
Collectif,Atlas de la région de Strasbourg : réalités d'aujourd'hui, idées pour demain, la Nuée bleue, Strasbourg, 1996, 262 p.(ISBN2-7165-0410-5).
Collectif,Strasbourg-Kehl am Rhein (1900-2000), Gallimard, coll. « Guides Gallimard », Paris, 1998, 93 p.
Denis Durand de Bousingen,L'hôpital de Strasbourg : une ville dans la ville, Le Verger, Illkirch-Graffenstaden & Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 2003, 275 p.(ISBN2-84574-036-0).
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Maurice Moszberger, Théodore Rieger et Léon Daul,Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Illkirch-Graffenstaden, le Verger,, 430 p.(ISBN2-84574-023-9).
Strasbourg est représentée dans les jeuxPokémon X etY par la ville de Flusselles, la région deKalos étant directement inspirée de la France. Le cadrant solaire de la ville fait référence àl'horloge astronomique de Strasbourg.
En 2009,Strasbourg, deStéphane Cadé, dans l'albumCityrama.
↑L'aire d'attraction ne se limite pas aux limites administratives de la commune de Strasbourg, ni à la frontière franco-allemande.
↑Bourg est un mot d'origine germanique qui signifie à l'originefortification,place forte. Le mot allemand apparenté estBurg, tandis que le mot anglais apparenté est(en)borough. En allemand, un mot de la même famille estBerg, qui signifiemontagne. Il faut ici savoir que les fortifications étaient le plus souvent situées en hauteur. EnFrance, le sens a évolué vers la notion degros village. Dans la toponymiealsacienne, mais aussinormande, au contraire du reste de la France, le mot a gardé sa signification originelle defortification.
↑En anglais, l'étymologie de(en)fort, d'origine latine via le français, remonte à une racine commune àbourg, qui renvoie à la notion dehauteur. En effet, souvent à unb germanique correspond unf latin (par exemple. anglaisbrother, françaisfrère). Nous avons en l’occurrencebourg d'un côté, etfort (mais aussiforce) de l'autre.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Strasbourg (partie française) comprend une ville-centre et22 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'histoire n'a conservé aucune trace des activités de Gutenberg entre 1444, date où il semble avoir quitté Strasbourg et 1448, date de son retour à Mayence.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(ISSN1278-3366,DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Rulman Merswin (1307-1382) est le fondateur des Amis de Dieu. Riche banquier strasbourgeois, il décide à 40 ans de se retirer des affaires.Jean Tauler devient son directeur spirituel.
↑Pascal Bussiere,Ena, Architecture et Histoire, 1995 ; Centre de documentation de l’Ena.
↑S. Jonas, A.-L. Gérard, M.-N. Denis, F. Weidmann,Strasbourg, capitale duReichsland Alsace-Lorraine et sa nouvelle université. 1871-1918, Strasbourg, Oberlin, 1995.
↑Catalogue dressé par Alain le Bihan :Loges et chapitres de la Grande Loge et du Grand Orient de France (2e moitié duXVIIIe siècle).- Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution française. Mémoires et Documents, XX.
↑Pierre Mariel,Cagliostro, Culture, Art, Loisir (CELT), sous la direction de Louis Pauwels, Paris 1973, page 55.
↑René Muller,Cagliostro à Strasbourg, Imprimerie Alsacienne-Lorraine, Strasbourg, 1912, pages 22 à 30.
La version du 25 avril 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.