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Pour une digestion idéale, lepH de l’estomac est compris entre 1,5 (pendant la nuit) et 5 (en début de digestion) : les enzymes gastriques fonctionnent à pH acide (un pH < 7 est dit acide).
Le produit de la transformation par l’estomac est une pâte, appeléechyme qui se déverse dans le duodénum par le pylore. C’est dans le duodénum que le chyme acide va être neutralisé par lesbases issues de labile et dusuc pancréatique. Cette neutralisation produit des sels minéraux assimilables, dont certains passent dans l’organisme directement à travers la paroi du duodénum grâce à des hormones produites par les glandes surrénales, lesminéralocorticoïdes.
La durée de malaxage et de broyage dans l’estomac est variable (entre deux et quatre heures environ).[réf. souhaitée].
Si non mélangés, certains liquides peuvent être digérés en trente à quarante-cinq minutes.
La présence d'un estomac est très commune chez les animaux, cet organe a été acquis parconvergence évolutive chez de nombreux groupes.
Leséponges n'ont pas de système digestif, mais seulement un systèmeaquifère permettant de filtrer l'eau et d'en absorber les particules alimentaires au niveau des chambres choanocytaires. Lescnidaires n'ont pas non plus d'estomac, mais possèdent une cavité digestive permettant une digestion extracellulaire via la sécrétion d'enzymes digestives.
Leséchinodermes ont diverses formes d'appareils digestifs. Lescrinoïdes, lesoursins et lesholothuries (concombres de mer) ne possèdent pas d'estomac mais uniquement un tube digestif avec une bouche et un anus. LesAsterozoa (étoiles de mer etophiures) ont par contre acquis un « sac digestif ». Celui des étoiles de mer est particulièrement développé et séparée en deux parties : l'estomac cardiaque, qui est dévaginable et l'estomac pylorique qui se prolonge dans chaque bras par un tube avec des cœca digestifs.
les animaux mono-gastriques, qui n’ont qu’une seule poche stomacale. Cette appellation définit principalement desherbivores dont l’estomac n’est pas comparable à celui des ruminants (moutons, par exemple). L’être humain fait partie de cette première catégorie ;
lesruminants dont l’estomac est composé de quatre cavités en série :
lerumen ou panse est une grande poche, contenant de l’herbe, et dont la régurgitation du contenu entraîne larumination. Elle permet également une digestion par fermentationbactérienne,
leréticulum ou bonnet : renferme des bactéries et des protistes mutualistes qui s’attaquent au repas riche en cellulose. Ces microorganismes libèrent comme sous-produits métaboliques des acides gras dans lechyme,
l'omasum ou feuillet : Les matières ruminées y passent, où leur eau est extraite,
l'abomasum ou caillette : Les matières ruminées s’y retrouvent pour y être digérées par les propres enzymes du ruminant.
L’estomac se caractérise de face par une forme en « J » et présente une ouverture en haut, lecardia, qui permet la jonction avec l’œsophage. Il comprend lesphincter œsophagien inférieur et lepylore à sa sortie vers le duodénum en bas.
On distingue deux courbures :
la petite courbure (à droite) vascularisée par les artères et veines gastriquesgauche etdroite ;
la grande courbure (à gauche) vascularisée par lesartères etveines gastro-épiploïques gauche et droite.
L’estomac est composé de trois parties, dont les muqueuses sécrètent toutes dumucus protecteur contre uneauto-digestion, de haut en bas :
lefundus ;
le corps ;
l’antre pylorique.
Certains auteurs considère également une quatrième partie, lecardia (anatomie), qui est une zone distincte sur le plan histologique et fonctionnel. Cette zone est à la jonction œsogastrique, au pourtour de l'orifice du cardia dans lequel vient s'insérer l'œsophage.
Entre l’antre et le corps existe une zone de striction permanente, sorte desphincter fonctionnel limitant les passages du haut vers le bas.
Au niveau de la jonction œso-gastrique, se trouve l'angle de His qui empêche les reflux gastriques acides (voirReflux gastro-œsophagien) vers le haut qui provoqueraient des brûlures caustiques de l’œsophage : celui-ci n’est pas protégé contre l’acide chlorhydrique sécrété àpH 0,9 dans l’estomac.
Au niveau des petite et grande courbures se trouvent des sillons propres à l'estomac. On les appelle « sillons gastriques ». Ces sillons sont adaptés au passage des liquides et ralentissent les aliments qui peuvent être ainsi digérés par les enzymes gastriques.
La partie inférieure (pylore) comprend le muscle sphincter pylorique, qui permet la sortie cadencée du chyme gastrique dans leduodénum.
Gastro-hépatique (reliant la petite courbure de l'estomac au foie, ce ligament fait partie intégrante dupetit omentum) ;
Gastro splénique (faisant le lien entre la grande courbure par son segment vertical et larate) ;
Gastro-colique (qui relie la grande courbure par son segment horizontal aucôlon transverse, ce ligament-ci entre dans la constitution dugrand omentum).
L'estomac est vascularisé par des artères émergeant du tronc cœliaque qui sort de l'aorte en T12. De ce tronc naissent plusieurs artères :
l'artère splénique (ou artère liénale) qui a pour destinée essentiellement la rate mais en passant sur la face postérieure de l'estomac, elle vascularisera cette même face. Arrivée au bord latéral de l'estomac, elle donne une collatérale nomméeartère gastro-omentale (gastro-épiploïque) gauche qui s'anastomose avec l'artère homonyme droite au niveau de la grande courbure dans sa partie inférieure et elle donnera aussi des vaisseaux courts dirigés vers le haut pour vasculariser le fundus de l'estomac (partie la plus haute de l'estomac) ;
l'artère gastrique gauche (coronaire stomachique) qui irrigue la partie médiale de l'estomac et s'anastomose avec la gastrique droite ;
L'estomac est un organe d'origine endoblastique (voirEndoderme). Il apparait vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire sous la forme d'une dilatation fusiforme de l'intestin antérieur, pour bien comprendre son développement il serait important de savoir imaginer qu'il subit une double rotation suivant deux axes : un axe longitudinal et un axe antéro-postérieur.
La rotation suivant l'axe longitudinal est une rotation de90 degrés dans le sens des aiguilles d'une montre et aboutira à la formation des deux courbures de l'estomac à savoir une grande courbure à gauche et une petite courbure à droite.
Celle dans le sens antéro-postérieur va permettre le passage de l'extrémité caudale ou pylorique en haut à droite et de l'extrémité craniale ou cardiale en bas à gauche. C'est donc au terme de cela que notre estomac va acquérir sa forme définitive.
Pour commander le travail de ses muscles lisses, l’estomac possède un système nerveux pariétal propre, situé un peu plus bas que le milieu dans la grande courbure, et cepacemaker rythme les contractions de la partie inférieure (antre et pylore : lapompe). Il est modulé par lessystèmes sympathique etparasympathique.
Le deuxième rôle important du pylore est le comptage descalories : contrairement à la vision admise, un estomac efficace est un estomac lent. Les plus gros troubles digestifs sont dus à l’envahissement de l’intestin par une masse importante d’aliments non transformés par l’estomac. Le modèle extrême est ledumping syndrome aprèsgastrectomie. Un autre effet néfaste est l’arrivée massive de calories dans lesang (la digestion pancréatique normale estexplosive et la résorption dans le duodénum dans la première demi-heure est de 10 % des sucres, 7 % des lipides et 4 % des protéines sur le total du repas) avec diverses conséquences :hyperglycémie puishypoglycémie réactionnelle,hypercholestérolémie ethypertriglycéridémie, etc.
La richesse calorique est analysée dans le duodénum et donne lieu à desrétroactions réglant l’éjection pylorique. Le but est de donner à l’estomac un rôle de garde-manger pour l’activité quotidienne.
Déclenché par divers mécanismes après l’entrée des aliments (hormones locales telles lagastrine, système nerveux parasympathique avec la terminaison des deux nerfs crâniens pneumogastriques) le travail de la partie éjectante se fait au rythme de trois vagues par minute pendant la digestion. Les vagues se heurtent au pylore, une petite éjection passe dans le bulbe du duodénum, le reste remonte en direction du barrage constitué par une zone de striction permanente située entre l’antre et la partie haute (fundus – corps).
Si la partie éjectante est toujours le lieu d’un tonus musculaire la maintenant aplatie lorsque l’estomac est vide, la partie haute est toujours ouverte (elle est logée sous la demi-coupole dudiaphragme gauche, sous lecœur), même en l’absence d’aliments, et forme une poche d’air renvoyé lors du remplissage des repas. Cette partie haute, contrairement à l’antre, est le lieu d’une relaxation adaptative au volume du repas : elle se détend pour recevoir, et les aliments se déposent en couches horizontales.
La zone de striction maintenue par letonus musculaire forme, comme un sphincter, un passage contrôlé du contenu digestif : le passage vers l’antre donne des résultats divers selon le moment de la digestion. Les liquides, même bus en fin de repas sortent les premiers. Les aliments mélangés par la préparation culinaire et le broyagemasticatoire décantent progressivement : la partie semi-pâteuse reste en bas tandis que les graisses montent, étant de densité moindre. Elles seront les dernières à sortir.
La muqueuse du fundus et de l’estomac comporte des glandes gastriques sur un quart de leur épaisseur, ces glandes sont l’endroit où se fabrique l’acide, produit par lescellules pariétales ou oxyntiques[1]. La paroi produit des pepsines (probablement huit différentes selon les chromatographies). Sous l’effet de ces sécrétions, les aliments protéinés commencent leur transformation. Cette décomposition joue un rôle majeur pour la transformation des particules alimentaires en réduisant leur taille.
Les sécrétions gastriques sont le fait des glandes gastriques spécialisées qui comportent diverses cellules sécrétrices en fonction de leur localisation dans l’estomac. Ainsi, les glandes du cardia produisent plutôt du mucus tandis que celles du corps produisent du mucus, du pepsinogène (enzyme inactive qui est transformée en pepsine active), de l’acide chlorhydrique et des hormones gastriques. Le pylore produit principalement de la gastrine.
Tuniques de la paroi de l'estomac et emplacement des cellules pariétales.
L’estomac est constitué, de la surface vers la profondeur, de plusieurs couches : lepéritoine le recouvre presque totalement en surface, puis viennent trois couches musculaires (longitudinale, oblique et circulaire), et la muqueuse interne posée sur sonchorion conjonctif.
Le corps de l'estomac comporte lescellules pariétales (cellules bordantes) qui synthétisent l’acide chlorhydrique (HCl) et lefacteur intrinsèque (nécessaire à l'absorption de lavitamine B12), les cellules à mucus pour la protection de la paroi stomacale et lescellules principales qui sécrètent le pepsinogène (précurseur de lapepsine). Les cellules du corps sont sensibles à la gastrine (augmente les sécrétions), elle-même sécrétée par les cellules entéro-endocrines ouAPUD.
Souvent réalisée sous anesthésie locale, la fibroscopie œsogastroduodénale explore la partie proximale du tractus digestif, et notamment l'estomac. Elle permet une évaluation morphologique endocavitaire, la réalisation de biopsies pour analyse anatomopathologique et bactériologique (recherche d’Helicobacter pylori), ainsi que des gestes curatifs.
L'Helicobacter Pylori est la bactérie causant le plus d'infections dans l'estomac humain avec une prévalence de 60 % pour les adultes[2]. L'Helicobacter heilmannii, une bactérie de la même famille que l'Helicobacter peut également infecter l'estomac humain et entrainer une gastrite tout comme l'H Pylori mais sa prévalence est beaucoup plus faible soit 0.5 % de 6 % des cas[3]. Les autres infections de l'estomac que ce soient par desbactéries, desfungus ou desparasites sont très rares.
Un ulcère gastro-duodénal est une perte de substance au niveau de la muqueuse gastrique ou duodénale, souvent liée à une colonisation par l'Helicobacter Pylori et se traduisant par des douleurs abdominales épigastriques d'intensité variable.
Une gastrite est une inflammation de cette même muqueuse ; elle est, elle aussi, parfois liée àH. pylori, mais de manière moins fréquente, et peut également être souvent causée par le stress, un traitement paranti-inflammatoires non stéroïdiens mal contrôlé.
La maladie de Biermer est due à unecarence envitamine B12 (cobalamine), le plus souvent par un déficit de sécrétion defacteur intrinsèque (FI) par la muqueuse gastrique. En effet, cette vitamine synthétisée par les cellules pariétales dans le fundus de l'estomac est absolument nécessaire à son absorption au niveau de l'iléon terminal.
C'est une pathologie auto-immune dans laquelle des auto-anticorps sont dirigés contre le FI. Une supplémentation en B12 doit être apportée en intra-musculaire. La voie per-os n'est pas envisageable car on n'a pas de FI pour former le complexe absorbable.
Comme tout organe intrapéritonéal, l'estomac peut être abordé parlaparotomie ou parcœlioscopie. Dans le cas d'une laparotomie, il s'agit le plus souvent d'une laparotomie sus-ombilicale, permettant un bon accès à la région sus-mésocolique.
Quelle que soit la voie d'abord, l'ouverture du petit épiploon (voirPetit omentum), en libérant la grande courbure, est nécessaire pour réaliser un geste sur l'estomac.