Il publie son premierroman en1974 et devient rapidement célèbre pour ses contributions dans le domaine de l'horreur mais écrit également des livres relevant d'autres genres comme lefantastique, lafantasy, lascience-fiction et leroman policier. Tout au long de sa carrière, il écrit et publie plus desoixante romans, dont sept sous lenom de plume deRichard Bachman, et plus dedeux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies dans douze recueils. Après son grave accident en 1999, il ralentit son rythme d'écriture. Ses livres se sont vendus à plus de 350 millions d'exemplaires à travers le monde[1] et il établit de nouveaux records de ventes dans le domaine de l'édition durant les années 1980, décennie où sa popularité atteint son apogée.
Longtemps dédaigné par la plupart descritiques littéraires et lesuniversitaires car considéré comme un auteur « populaire », il acquiert une certaine considération depuis les années 1990 même si une partie de ces milieux continue de rejeter ses livres. Il est régulièrement critiqué pour son style familier, son recours augore et la longueur jugée excessive de certains de ses romans. À l'inverse, son sens de lanarration, ses personnages vivants et colorés, et sa faculté à jouer avec les peurs des lecteurs sont salués. Au-delà du caractère horrifique de la plupart de ses livres, il aborde régulièrement les thèmes de l'enfance et de la condition de l'écrivain, et brosse un portrait social très réaliste et sans complaisance des États-Unis à la fin duXXe siècle et au début du siècle suivant en abordant des sujets de société comme l'homophobie, le fanatisme religieux et la religion en général, le racisme ou le harcèlement.
LeMaine General Hospital dePortland où est né Stephen King.
Les parents de Stephen King sont Donald Edwin King, né le[o 1] sous le nom de Donald Pollock[3], ancien capitaine de lamarine marchande devenu représentant, et Nellie Ruth Pillsbury, née le, pianiste. Ils se marient le. Le, le couple, qui pense ne pas pouvoir avoir d'enfant, adopte un nouveau-né, David Victor King. Néanmoins, Ruth finit par être enceinte et Stephen Edwin King naît le auMaine General Hospital dePortland, dans leMaine. En1949, Donald King, coureur de jupons invétéré à qui le rôle de père de famille ne convient pas, abandonne soudainement le domicile familial pour ne jamais réapparaître[o 1]. Dès lors, Ruth King et ses deux enfants vivent dans des conditions financières souvent très difficiles et déménagent fréquemment, Ruth occupant de petits emplois et s'installant tour à tour près du domicile de ses nombreuses sœurs. De 1949 à 1958, la famille King réside ainsi successivement àFort Wayne (Indiana),West De Pere (Wisconsin),Chicago,Malden (Massachusetts) etStratford (Connecticut)[r 1]. À l'âge de quatre ans, le jeune Stephen connaît ses premières rencontres avec l'horreur. Dans la vie réelle tout d'abord, quand un train écrase un camarade de jeu sous ses yeux. Puis en écoutant l'adaptation radiophonique d'unenouvelle deRay Bradbury,Mars Is Heaven, qui le terrifie[r 2]. Pendant l'année scolaire 1953-1954, il est retiré de l'école en raison de divers problèmes de santé et passe l'essentiel de son temps à la maison, où il écrit ses premières histoires d'enfant[l 1].
Affiche deLa Chambre des tortures (The Pit and the Pendulum, 1961), film ayant fait une grande impression sur le jeune Stephen King.
En1958, la famille King retourne dans le Maine, àDurham, pour que Ruth puisse s'occuper de ses parents dont la santé est déclinante[r 2]. Cette année-là, elle offre à son fils sa premièremachine à écrire pour Noël[e 1] et Stephen écrit plusieurs nouvelles, largement inspirées par les bandes dessinées d'EC Comics[z 1], notammentLes Contes de la crypte, et les films de science-fiction et d'horreur. En1960, Stephen découvre une caisse de livres qui appartenaient à son père et dans laquelle se trouveThe Lurking Fear and Other Stories, uneanthologie de nouvelles deH. P. Lovecraft qui constitue sa première lecture d'horreur « sérieuse ». Entre 1958 et 1966, il se rend en stop quasiment tous les samedis au cinéma Ritz deLewiston, distant d'une vingtaine de kilomètres de Durham, pour satisfaire sa passion du cinéma[r 3]. En1961, il expédie pour la première fois une de ses nouvelles,The Killer, à un magazine publié parForrest J Ackerman[z 2]. Il autopublie ses premiers récits vers la même période à l'aide d'unemachine à ronéotyper que son frère utilise pour publier le journalDave's Rag (Le Torchon de Dave) auquel Stephen contribue[l 2]. Il vend ainsi sa première histoire, une novélisation du filmLa Chambre des tortures (The Pit and the Pendulum, 1961), aux élèves de son école mais la principale l'oblige à rembourser ses gains[e 2].
De 1962 à 1966, Stephen King va à l'école secondaire de Lisbon Falls[d 1]. Il est bon élève, sauf en physique et en chimie, mais n'est ni très sociable, ni athlétique en raison de ses problèmes de poids. Il joue au poste d'offensive tackle dans l'équipe defootball américain de son école secondaire[o 2]. En1963, il écrit son premier roman,The Aftermath, texte de 50 000 mots resté inachevé et jamais publié[z 3]. À partir de1964, il travaille comme journaliste sportif pour le journal hebdomadaire de Lisbon Falls et y apprend de son rédacteur en chef à corriger ses textes en supprimant les mots superflus[e 3]. La première histoire qu'il réussit à faire publier, après de nombreux refus, estI Was a Teenage Grave Robber qui paraît en1965 dans unfanzine d'horreur sous le titreIn a Half-World of Terror[r 4]. Durant sa dernière année de son école secondaire, il écrit la première version deRage mais la laisse inachevée[b 1].
Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires, King étudie la littérature à l'université du Maine d'Orono de 1966 à 1970[d 1]. C'est pendant sa première année à l'université, qu'il écritMarche ou crève, premier roman qu'il termine. Il le présente à un concours du premier roman organisé parRandom House, qui le rejette rapidement à la grande détresse de l'écrivain[s 1]. En1967, il réussit pour la première fois à vendre une nouvelle,The Glass Floor, au magazineStartling Mystery Stories, qui la lui achète 25 $US[z 4]. Il écrit aussi des nouvelles qui paraissent dans le magazine littéraire du campus,Ubris, et dans le journal des étudiants,Maine Campus, pour lequel il écrit également des articles dans une rubrique intituléeKing's Garbage Truck (Le Camion à ordures de King) à partir de1969[r 5].
Vue du campus de l'université du Maine où Stephen King a étudié de 1966 à 1970.
Le professeur Burton Hatlen aide King à développer son talent à travers ses ateliers littéraires et l'encourage à persévérer dans l'écriture[r 6]. Sa deuxième vente professionnelle est la nouvelleL'Image de la faucheuse, qui lui rapporte 35 $ au printemps 1969[z 5]. Quelques mois plus tard, King rencontreTabitha Jane Spruce, elle aussi étudiante en lettres, à la bibliothèque du campus et tombe amoureux d'elle[e 4]. Durant sa dernière année à l'université, il achève le romanSword in the Darkness, une histoire très sombre qui a pour toile de fond uneémeute raciale dans une petite ville, mais il ne réussit pas à la vendre à un éditeur et ce roman demeure inédit[z 6]. Au printemps1970, il écrit également les deux premiers récits de ce qui constituera plus tardLe Pistolero[b 2] ainsi que la nouvellePoste de nuit, que lemagazine masculinCavalier lui achète 250 $[l 3].
En1972, alors que Stephen King a 25 ans, il entreprend la rédaction deCarrie, l'histoire d'une adolescente souffre-douleur de ses camarades de classe qui développe un pouvoir detélékinésie, mais, doutant de la qualité de son récit, il jette les premières pages à la poubelle. Tabitha les retrouve et, après les avoir lues, encourage son époux à persévérer dans sa tentative[l 4]. King termine doncCarrie et expédie le manuscrit à lamaison d'éditionDoubleday. L'éditeur accepte le roman en et fait signer à King un contrat type qui l'engage pour cinq romans[z 9]. Doubleday programme sa publication pour l'année suivante, versant à King uneavance sur les droits d'auteur de 2 500 $[z 10]. La famille King déménage pourBangor et Stephen commence à écrire un nouveau roman,Salem, quand Doubleday l'informe que les droits en édition de poche deCarrie ont été vendus pour 400 000 $, somme dont la moitié lui revient[e 8]. King décide alors d'arrêter sa carrière d'enseignant et de se consacrer uniquement à l'écriture. Sa mère meurt en[z 11] d'uncancer de l'utérus diagnostiqué quelques mois auparavant, sa sœur Ethelyn lui ayant fait la lecture deCarrie un mois avant sa mort[e 9].Carrie est finalement publié par Doubleday le à 30 000 exemplaires,dont 13 000 sont vendus la première année[z 10].
Après la mort de sa mère, King et sa famille déménagent àBoulder, dans leColorado, où il entreprend la rédaction deShining, l'enfant lumière après avoir imaginé les bases de l'histoire lors d'un bref séjour auStanley Hotel d'Estes Park[r 8]. Ils reviennent s'installer dans leMaine en 1975, King achetant sa première maison àBridgton[z 12], etSalem est publié par Doubleday le. Ce roman est une sorte de version modernisée deDracula dans laquelle levampire s'installe dans une petite ville du Maine. Il s'inspire aussi dePeyton Place pour le regard qu'il porte sur la mentalité régnant dans les petites villes[z 13]. Toujours en 1975,Carrie est publié en édition de poche et se vend à plus de 1 300 000 exemplaires en moins d'un an.Salem, dont les droits en édition de poche ont été vendus par Doubleday pour 500 000 $, sort dans le même format en et se vend à 2 250 000 exemplaires en six mois[b 4].
En1976, King ressent le besoin d'engager unagent littéraire pour le représenter car il n'est pas satisfait du faible pourcentage qu'il touche sur les droits d'auteur, et Doubleday refuse de renégocier son contrat. Il choisit de se faire représenter par Kirby McCauley, qui a gagné sa confiance en vendant certaines de ses nouvelles à des magazines généralistes, et ce dernier négocie en 1977 un nouveau contrat avecViking Press qui engage King sur trois livres pour 2 500 000 $[z 9].
Shining, l'enfant lumière paraît le. Le roman met en scène la famille Torrance qui passe l'hiver seule dans un hôtel hanté par une présence maléfique, laquelle veut s'emparer du jeune Danny, doté d'un pouvoirtélépathique, en utilisant son père. Ce roman,Shining, l'enfant lumière, étudie la désintégration de la cellule familiale à travers l'isolement, la folie et l'alcoolisme[b 5],[s 2], ce dernier facteur reflétant de façon inconsciente les problèmes de King avec la boisson[e 10]. Le roman se vend la première année à environ 50 000 exemplaires en édition cartonnée et dépasse légèrement les ventes deSalem en édition de poche[b 6]. Il entre brièvement sur laliste des best-sellers duNew York Times[4], tous les romans de King allant devenir desbest-sellers à partir de ce moment, à l'exclusion de ceux parus en édition limitée ou sous son pseudonyme.
King se crée en effet le pseudonyme deRichard Bachman d'une part car les standards de l'édition de l'époque ne permettent pas à un auteur de publier plus d'un livre par an, et d'autre part pour se libérer de la pression que sa notoriété grandissante lui apporte désormais[z 14]. Le premier roman qu'il publie sous son pseudonyme, et qui sort directement en édition de poche en, dans l'indifférence générale, estRage, roman de jeunesse entamé en grande partie au lycée et auquel il a mis la dernière main en 1971. Le sujet de ce drame psychologique est un lycéen qui abat son professeur, prend ses camarades de classe en otage et les pousse à confier publiquement ce qu'ils ont sur le cœur[b 1],[N 2].
Toujours en 1977, King vend sa maison de Bridgton et emménage enAngleterre avec sa famille, qui comprend désormais un troisième enfant, Owen, né en février, dans le but d'y rester un an pour y écrire un roman se déroulant dans ce pays[z 15]. Cette tentative est toutefois un échec et la famille King revient dans le Maine au bout de seulement trois mois, King achetant une maison àLovell qui deviendra par la suite sa résidence estivale[z 12]. Durant son bref séjour en Angleterre, il rencontre l'écrivainPeter Straub et les deux hommes sympathisent rapidement, évoquant une possible collaboration dans le futur[r 9].
En1978, King accepte un poste de maître de cours offert par l'université du Maine et s'installe àOrrington pour un an[r 10]. Cette année-là, deux nouveaux livres de King sont publiés par Doubleday.Danse macabre, qui paraît en février, est un recueil de vingt nouvelles dont la plupart ont déjà été publiées dans divers magazines. C'est ensuiteLe Fléau qui paraît au mois de septembre. Romanépique etpost-apocalyptique dans lequel la quasi-totalité de la population meurt à la suite d'une pandémie degrippe créée en laboratoire et où les survivants sont ensuite irrésistiblement attirés par deux puissances opposées pour reproduire la lutte éternelle du Bien contre le Mal,le Fléau est l'une des œuvres les plus ambitieuses de King et est considérée comme l'un de ses chefs-d'œuvre[b 7],[s 3]. Doubleday ayant jugé le roman trop volumineux, King doit opérer d'importantes coupures, supprimant environ 250 000 mots[z 16]. Les ventes duFléau connaissent un niveau comparable à celles deShining, l'enfant lumière[b 6].
Marche ou crève, le deuxième roman de King édité sous son pseudonyme de Richard Bachman, est publié en édition de poche en. Écrit dix ans auparavant, c'est un récitdystopique dans lequel les États-Unis sont devenus une dictature militaire et où une grande marche réunissant cent jeunes gens est organisée annuellement, la fortune étant promise au dernier marcheur survivant. Il est souvent considéré comme le meilleur roman publié sous le pseudonyme de Bachman[s 1],[l 5]. Un mois plus tard, c'est au tour deDead Zone de sortir en librairie. Premier livre publié chez le nouvel éditeur de King, Viking Press,Dead Zone présente un contenu nettement moins horrifique que les précédents romans que l'auteur a publiés sous son nom et narre l'histoire de Johnny Smith, un enseignant qui se réveille d'un longcoma avec le don de voir le passé ou le futur des gens par un simple contact. Ce don tourne peu à peu à la malédiction et provoque chez le héros un dilemme moral quand il découvre qu'un politicien en pleine ascension va être dans le futur responsable d'un désastre à grande échelle.Dead Zone se vend à 175 000 exemplaires la première année[b 6] et est le premier roman de King à parvenir à la première place de la liste des best-sellers duNew York Times[5].
LaWilliam Arnold House, demeure victorienne deBangor construite en 1854 et achetée par Stephen King en 1980.
Stephen King continue d'écrire à un rythme effréné et son roman suivant,Charlie, sort en. Dans ce livre, Andrew McGee et sa fille Charlie, dotée d'un pouvoir depyrokinésie, sont traqués par une agence secrète gouvernementale qui veut étudier le pouvoir de la petite fille, King exprimant dans ce roman toute la méfiance qu'il éprouve envers le gouvernement américain[b 8],[m 1]. Ce roman confirme que King est désormais l'une des valeurs sûres du milieu de l'édition avec une nouvelle première place sur laliste des best-sellers duNew York Times et 285 000 exemplaires vendus la première année[b 6]. La même année, il achète laWilliam Arnold House, une demeurevictorienne deBangor comportant 23 pièces et située au 47 West Broadway, dont il fait sa résidence principale[b 9].
King publie trois nouveaux livres en1981.Chantier, qui paraît en mars sous le pseudonyme de Richard Bachman, est l'étude de l'obsession d'un homme refusant de quitter sa maison, qui doit être détruite pour permettre la construction d'une autoroute, et sombrant peu à peu dans la folie. Le mois suivant, l'écrivain publie son premier livre non-fictif,Anatomie de l'horreur, dans lequel il étudie le genrehorrifique à travers ses différents médias. Cet essai écrit dans son style narratif habituel remporte leprix Hugo[6] et leprix Locus[7]. Enfin, dans le romanCujo, édité en août, un énormeSaint-Bernard se fait infecter par le virus de larage et se transforme en redoutable machine à tuer qui piège dans leur voiture une femme et son enfant. Ce livre ressemble à un roman de Bachman dans le sens où aucun élémentfantastique n'y intervient et l'idée initiale de King était d'ailleurs de le publier sous son pseudonyme[b 10].Cujo se vend à 350 000 exemplaires la première année[b 6] et remporte leprix British Fantasy[8].
Ce rythme élevé de trois parutions par an est maintenu en1982. Comme l'année précédente, King publie un nouveau roman sous le pseudonyme de Bachman,Running Man, qui paraît en mai et dont il a écrit la première version en une semaine au début des années 1970[e 11]. Ce romandystopique situé dans un futur proche met en scène un homme qui participe à un jeu télévisé dans lequel il doit échapper pendant un mois à des tueurs lancés à ses trousses, et représente la première incursion importante de King dans le domaine de lascience-fiction[b 11]. En juin, l'auteur publie, dans une édition limitée à 10 000 exemplaires,Le Pistolero, court roman composé de cinq nouvelles publiées auparavant dans un magazine et qui est le premier volume du cycle deLa Tour sombre,épopée au croisement de plusieurs genres littéraires retraçant la longue quête de la mythique Tour sombre par lepistoleroRoland de Gilead[b 12]. Enfin,Différentes Saisons, publié en août, est un recueil de quatre récits trop longs pour unenouvelle et trop courts pour un roman et dont seul le dernier comporte un élément surnaturel. Ces récits sont considérés comme les meilleures œuvres de taille intermédiaire de King, particulièrementLe Corps, qui fait partie de ses fictions les plusautobiographiques[z 17],[s 4]. Malgré son format inhabituel, le livre est un succès commercial, parvenant à la première place de la liste des best-sellers duNew York Times[b 13].
King poursuit le même rythme de parution en1983 avec trois nouveaux romans.Christine, sorti en avril, qui narre l'histoire d'un adolescent tombant sous l'influence d'unePlymouth Fury modèle 1958 hantée par une présence maléfique, puisSimetierre etL'Année du loup-garou, publiés tous deux en novembre.L'Année du loup-garou est un récit sur le thème de lalycanthropie paru en édition limitée. Il devait à l'origine être un calendrier avec des vignettes de 500 mots écrites par King avant de se transformer en un court roman accompagné d’illustrations deBernie Wrightson[b 14]. DansSimetierre, Louis Creed est bouleversé par la mort de son fils, âgé de deux ans, et décide de le ramener à la vie en l'enterrant dans un cimetièremicmac que son voisin lui a fait découvrir. Roman sur la perte d'un enfant et l'idée que certaines choses sont pires que la mort, il est considéré comme le plus sombre ayant été écrit par King. L'écrivain, trouvant son histoire trop terrifiante, décide initialement de ne pas le publier avant de changer d'avis car son contrat avecDoubleday l'oblige à fournir encore un roman à son ancienne maison d'édition[s 5]. Précédé par sa réputation,Simetierre est le plus grand succès commercial de King jusqu'alors, se vendant à 657 000 exemplaires la première année.Christine s'étant pour sa part vendu à 303 000 copies, King classe pour la première fois deux de ses romans dans les dix meilleures ventes de fiction annuelles aux États-Unis[b 6] avec la3e place pourSimetierre et la5e pourChristine[9].
En1984, l'auteur aborde le genre de lafantasy avec la parution de deux romans,Les Yeux du dragon etLe Talisman.Les Yeux du dragon est un conte pour enfants classique que King écrit pour sa fille Naomi après avoir réalisé qu'elle n'a jamais lu un de ses livres par manque de goût pour ses récits horrifiques[d 2]. Il paraît en édition illustrée et limitée à 1 250 exemplaires chezPhiltrum Press, petite maison d'édition fondée par King en 1982 pour pouvoir imprimer des livres destinés à ses relations[z 18].Le Talisman, coécrit avec son amiPeter Straub, est la concrétisation d'un projet dont les deux hommes discutaient depuis plusieurs années. Mêlant fantasy et horreur, il retrace la quête initiatique du jeune Jack Sawyer, qui voyage à travers les États-Unis ainsi que dans un univers parallèle où la magie a remplacé la science pour trouver le talisman seul capable de sauver sa mère. Bénéficiant d'une promotion de grande envergure de la part deViking Press,le Talisman, sorti le, se vend à 880 000 exemplaires en moins de deux mois[b 15] et se classe en tête des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1984[9].
King publieBrume, un recueil de nouvelles composé de vingt textes, le.Brume est souvent perçu comme contenant bon nombre des meilleures nouvelles de l'écrivain, lanouvelle éponyme etLe Chenal, qui a remporté leprix World Fantasy de la meilleure nouvelle en 1982[10], étant particulièrement mises en avant[b 16],[s 6]. Le livre reste neuf semaines consécutives à la première place de la liste des best-sellers duNew York Times, fait sans précédent pour un recueil de nouvelles[b 16], et remporte leprix Locus du meilleur recueil de nouvelles[11]. En octobre, et pour répondre à l'énorme demande du public qui n'arrive pas à se les procurer, les quatre premiers romans de Richard Bachman sont publiés en un seul volume sous le nom deThe Bachman Books. C'est à cette époque que la popularité de King atteint des sommets et que l'écrivain devient un phénomène médiatique. Dans la semaine du 17 au, il établit un nouveau record en plaçant cinq de ses livres sur la liste des best-sellers[b 17],[N 3].
Ça, créature monstrueuse duroman éponyme (1986), est capable de prendre la forme de ce qui effraie le plus ses victimes mais adopte souvent celle d'un clown.
Ça, le roman suivant de King, est publié le et confirme la popularité de l'écrivain. Pour la première fois dans l'histoire de l'édition, le premier tirage d'un roman atteint le chiffre d'un million d'exemplaires[b 6]. Condensé de tout ce que l'écrivain sait de l'horreur et de l'enfance,Ça retrace la lutte entre sept enfants, puis adultes, et une entité maléfique qui prend la forme des peurs les plus profondes de ses victimes. Roman complexe qui est le plus long publié par King jusqu'alors, il suit une structure denarration non linéaire en alternant entre deux périodes de temps principales ainsi qu'entre les différentes perspectives des personnages principaux, et est généralement considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre[b 18],[s 7].Ça se classe en tête des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1986[9] et remporte leprix British Fantasy[12].
En, une version légèrement remaniée desYeux du dragon est publiée par Viking Press, l'éditeur habituel de King. Ce roman très éloigné du style et du genre habituels de l'écrivain devient néanmoins lui aussi un best-seller avec plus de 500 000 exemplaires vendus la première année[b 19]. Trois nouveaux romans de King sont édités la même année.Les Trois Cartes,2e volume dela Tour sombre dans lequel Roland de Gilead se rend àNew York à trois époques différentes pour en ramener des compagnons de quête, sort en mai et toujours en édition limitée.Misery, huis clos dans lequel un écrivain est, après un grave accident, recueilli et séquestré par une admiratriceschizophrène qui l'oblige à écrire un roman pour elle, paraît le mois suivant. Commencé en 1984, ce roman exempt de toute trace de surnaturel était à l'origine prévu pour être publié sous le pseudonyme de Bachman avant que King ne soit obligé de changer ses plans à la suite de la révélation de son identité secrète[z 14].Misery remporte la première édition duprix Bram-Stoker[13],[N 4]. Enfin,Les Tommyknockers est publié en novembre. King mêle horreur et science-fiction dans ce long roman où un vaisseau extraterrestre exerce son influence néfaste sur les habitants d'une petite ville lorsqu'il est déterré.Les Tommyknockers etMisery sont deux nouveaux best-sellers qui se classent respectivement aux première et quatrième places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1987[9].
Écrits en grande partie en 1985 et 1986,Misery etles Tommyknockers sont aussi une métaphore de l'addiction de King à cette époque. À sadépendance à l'alcool, l'écrivain a en effet désormais ajouté une dépendance à lacocaïne et aux médicaments. Réalisant à quel point la condition de son époux se dégrade,Tabitha intervient pour lui faire prendre conscience de la situation. Réunissant ses proches, elle vide devant lui un sac contenant les restes de sa consommation récente de drogues et d'alcool et lui donne le choix : se faire soigner ou quitter la maison. Mis devant ses responsabilités, King part suivre unecure de désintoxication. Il cesse toute forme de consommation de drogue et demeure sobre par la suite[e 12]. Cette épreuve interrompt néanmoins son activité créatrice et il a beaucoup de mal à retrouver son rythme, connaissant unblocage de l'écrivain de presque un an. Ce blocage prend fin lorsqu'il écrit la nouvelleLa Saison des pluies[b 20].
La conséquence directe de cette pause créative forcée est qu'aucun nouveau livre de King ne sort en1988, à l'exception deNightmares in the Sky, un livre de photographies degargouilles avec une longue introduction de King[r 11]. Son premier véritable livre à paraître depuisles Tommyknockers est le romanLa Part des ténèbres, publié le, dans lequel le pseudonyme d'un écrivain prend vie et cherche à s'emparer de celle de son créateur.La Part des ténèbres est directement inspiré par l'expérience vécue par King avec Richard Bachman, son « double littéraire ». Deux ans après son dernier succès, King quitte les années 1980 avec un nouveau best-seller,2e au classement des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1989[9].
Après de longues négociations avec son ancien éditeurDoubleday, il est enfin libre de publierLe Fléau sous la forme qu'il souhaitait. Une nouvelle édition du roman, comprenant environ cent cinquante mille mots supplémentaires, soit environ 520 pages coupées[14], ce qui en fait le livre le plus long de King, et réactualisée sur le plan des références culturelles et politiques, est éditée le[z 16]. Les ajouts introduisent plus de variations de rythme, enrichissent la psychologie des personnages, intègrent deux longs passages certainement supprimés en 1978 pour cause de censure[N 5], et solidifient la conclusion du roman[b 21]. En, c'est un deuxième recueil de quatre récits de taille intermédiaire qui paraît.Four Past Midnight,Minuit 2 etMinuit 4 dans l'édition française, est néanmoins très différent deDifférentes Saisons car les histoires qui le composent se placent résolument dans les genresfantastique ethorrifique. Ce recueil remporte leprix Bram-Stoker dans sa catégorie[15].Minuit 2 /Minuit 4 et la nouvelle édition duFléau se classent respectivement aux2e et7e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1990[16].
Ayant retrouvé son rythme d'écriture, King publie deux nouveaux romans en1991.Terres perdues, publié en août dans une édition limitée à trente mille exemplaires[b 22], est le troisième volume du cycle deLa Tour sombre. Le petit groupe de pistoleros formé parRoland de Gilead s'y retrouve désormais au complet et se lance sur ce qui constitue la première étape de sa quête dans un monde post-apocalyptique. DansBazaar, édité en octobre, King fait ses adieux à la petite ville deCastle Rock, apparue pour la première fois dansDead Zone et dans plusieurs de ses récits depuis lors, en l'entraînant dans une spirale de violence et de destruction provoquée par les manigances du mystérieux propriétaire d'un nouveau magasin. Avec ce roman se terminant de façon cataclysmique pour Castle Rock, King semble vouloir tourner une page de sa carrière[d 3].
Avec ses deux romans suivants parus en1992,Jessie etDolores Claiborne, les deux premiers volets d'une« trilogie féministe »[d 4], King confirme ce sentiment en prenant ses distances avec le genre qui a fait sa gloire.Jessie, huis clos psychologique où l'héroïne est menottée à un lit pendant l'essentiel du récit, etDolores Claiborne, écrit sous la forme d'un monologue ininterrompu où une femme avoue le meurtre de son époux abusif, sont deux portraits de femmes qui se libèrent chacune à leur manière de la domination masculine[d 5]. De cette trilogie, poursuivie plus tard avecRose Madder,Dolores Claiborne est généralement considéré comme le roman le plus abouti[z 19],[s 8]. Bien qu'ils soient, à l'exception d'une scène commune, dépourvus de tout élément surnaturel, les lecteurs de King lui demeurent indéfectiblement fidèles,Dolores Claiborne etJessie parvenant tous deux à la première place de laliste des best-sellers duNew York Times et se classant respectivement aux première et troisième places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1992[16].
AprèsRêves et Cauchemars, un recueil de vingt-deuxnouvelles et de deux textes sur lebaseball, supprimés de la version en français, publié en, King continue à surprendre ses lecteurs avec son nouveau roman.Insomnie, édité en, est en effet un roman méditatif au rythme lent et dont les personnages principaux sont deux personnes âgées souffrant d'insomnies et de visions impliquant trois êtres rappelant lesParques. Le roman prend une autre tournure quand l'écrivain vient y greffer un débat social, ledroit à l'avortement, et le relie de façon prononcée au cycle dela Tour sombre[b 23]. King publie ensuite le troisième volet de sa« trilogie féministe »,Rose Madder, en. Ce roman aborde directement le thème de laviolence conjugale avec son héroïne qui, après des années de sévices, cherche à refaire sa vie loin de son mari, un policier sadique qui entend la retrouver. L'élémentfantastique est introduit au milieu du récit par le biais d'un tableau qui est un portail vers un univers parallèle[s 9]. Bien que ces trois livres se classent dans les dix meilleures ventes annuelles de fiction aux États-Unis[16], ils ne connaissent pas le succès obtenu par la plupart de leurs prédécesseurs depuis le début des années 1980 et King semble sur le déclin, le magazineEntertainment Weekly soulignant sa baisse de popularité[z 20].
King retrouve cependant les sommets dès1996. Sa nouvelleL'Homme au costume noir, qui narre la rencontre d'un jeune garçon avec leDiable, remporte cette année le prestigieuxO. Henry Award[z 21], récompensant la meilleure nouvelle parue dans la presse nord-américaine l'année précédente, après avoir également obtenu leprix World Fantasy de la meilleure nouvelle[17]. L'écrivain se lance ensuite dans deux concepts originaux. Il remet tout d'abord à l'honneur le genre duroman-feuilleton, tombé en désuétude, en publiant en édition de poche les six épisodes deLa Ligne verte au rythme d'un épisode par mois entre mars et.La Ligne verte, dont l'action se situe dans lesannées 1930, a pour cadre le quartier réservé aux condamnés à mort d'un pénitencier où est enfermé John Caffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes et doté d'un pouvoir curateur[z 22]. King continue à mettre en avant des thèmes sociaux en y dénonçant leracisme et lapeine de mort[o 3].
Ses deux romans suivants,Désolation etLes Régulateurs, ce dernier étant publié sous le nom de Richard Bachman, sortent simultanément le. Les deux livres mettent en scène des personnages portant les mêmes noms et qui sont confrontés au même adversaire, une force maléfique nommée Tak, mais dans des situations et des décors radicalement différents. Dans le « match » opposant King à Bachman, c'est le premier qui sort vainqueur,Désolation devançantles Régulateurs au classement des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1996 avec une3e place contre une5e[16] et étant mieux accueilli par la critique[d 6],[s 10]. L'écrivain américain établit cette année-là un nouveau record en plaçant huit livres sur la liste des best-sellers duNew York Times[z 22].La Ligne verte remporte par ailleurs le prix Bram-Stoker[18] alors queDésolation est le lauréat duprix Locus du meilleur roman d'horreur[19].
Magie et Cristal, le quatrième volume dela Tour sombre, est publié le en édition limitée à quarante mille exemplaires et revient en grande partie sur un épisode crucial de la jeunesse de Roland de Gilead[z 23]. À la même période, King change de maison d'édition pour la deuxième fois de sa carrière et signe un contrat avecScribner après vingt ans de collaboration avecViking Press. Mais l'avocat qui lui tient lieu d'agent littéraire depuis 1988 négocie ce nouveau contrat avec fracas, attirant l'attention du milieu de l'édition en demandant dix-sept millions de dollars d'à-valoir pour le prochain roman de King. Celui-ci, gêné par le battage médiatique, renonce à cette considérable avance sur droits d'auteur pour devenir à la place le partenaire de Scribner en négociant une avance de deux millions de dollars par livre et un partage à 50 % des profits[z 9],[r 12]. Le premier roman publié chez Scribner estSac d'os, qui paraît le. À travers son personnage principal, un écrivain, veuf depuis peu, qui doit simultanément faire face à des fantômes hantant sa résidence et à un multimillionnaire qui veut séparer une mère de son enfant, King y évoque certains aspects de son métier. Cette« histoire d'amour hantée », comme l'appelle King, est généralement considérée comme l'une de ses meilleures œuvres[s 11],[w 1].Sac d'os est aussi son premier livre à remporter trois prix renommés, le prix Bram-Stoker, leprix British Fantasy et le prix Locus[20], et se classe à la troisième place des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1998[16].
En1999, King publie deux nouveaux livres. DansLa Petite Fille qui aimait Tom Gordon, édité en avril, une petite fille se perd dans les bois duMaine et cherche à retrouver la civilisation en puisant du réconfort dans le joueur de baseball desRed Sox de BostonTom Gordon qui devient son ami imaginaire.Cœurs perdus en Atlantide, publié en septembre, est un recueil de nouvelles assez particulier, les cinq récits le composant, dont deux constituent la plus grande partie du livre, étant reliés par le personnage de Carol Gerber, qui sert de fil rouge. Avec ce recueil, King revient sur lesannées 1960 et laguerre du Viêt Nam, un sujet qu'il voulait évoquer depuis longtemps, et intègre le seul élémentfantastique à travers le pouvoir psychique du personnage de Ted Brautigan, qui fera sa réapparition dans l'avant-dernier volume dela Tour sombre[s 12],[r 13].Cœurs perdus en Atlantide etLa Petite Fille qui aimait Tom Gordon, deux livres au contenu très peu horrifique, se classent respectivement aux sixième et huitième places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 1999[16].
Entre la publication de ces deux livres, la vie de Stephen King a toutefois radicalement changé. Il est en effet victime d'un grave accident survenu à proximité de sa maison deLovell le samedi. Alors qu'il marche sur le bord de la route, il est renversé par une camionnette dont le conducteur, Bryan Smith, est distrait par son chien se trouvant sur le siège arrière. Souffrant de nombreuses fractures, neuf à la jambe droite et une au col du fémur, d'un poumon perforé et de quatre côtes cassées, il reste hospitalisé trois semaines durant lesquelles il subit cinq interventions chirurgicales[e 13],[r 14]. Il sort de l'hôpital le et se remet à écrire le 24 du même mois, les premières séances étant très laborieuses en raison de la douleur constante qu'il éprouve à rester longtemps en position assise mais l'écriture ayant à moyen terme un effet thérapeutique[e 14]. King rachète le véhicule à l'origine de cet accident pour le détruire afin qu'il ne puisse pas être revendu sur des sites de ventes aux enchères à des fans trop intéressés par sa « proximité tragique » avec leur auteur favori[21]. Cependant, dans une interview accordée au journal françaisParis-Match, il précise que c'est son épouse Tabitah qui a racheté ce van et l'a fait détruire[22]. À la suite de cet accident, il achète une maison àSarasota, enFloride, afin de passer l'hiver sous un climat plus favorable à son état de santé[r 15].
King commence les années 2000 en étant l'un des premiers écrivains à explorer le marché dulivre numérique, ce qu'il avait déjà expérimenté en 1993[23]. En, il publie sous ce format lanouvelleUn tour sur le Bolid', écrite pendant sa convalescence. L'expérience est une grande réussite avec 400 000 téléchargements le premier jour et une demande qui demeure élevée pendant plusieurs semaines, faisant de cee-book le premierbest-seller numérique. Encouragé par ce succès, l'écrivain va plus loin en proposant de télécharger le premier chapitre du romanThe Plant de sonsite web et de payer 1 $ de façon optionnelle, l'écrivain s'engageant à continuer tant qu'un nombre suffisant de lecteurs acceptent de payer[r 16]. Les trois premiers chapitres deThe Plant ont été écrits entre 1982 et 1985 et distribués par King à ses relations pour Noël avant que l'écrivain n'abandonne l'histoire après avoir réalisé qu'elle se rapprochait trop deLa Petite Boutique des horreurs[z 24]. Entre juillet et, il remanie puis écrit six chapitres du récit au rythme d'un par mois mais le nombre de lecteurs payants diminue progressivement et l'écrivain finit par abandonner le projet[r 16].
Stephen King collabore pour la deuxième fois avec son amiPeter Straub à l'occasion du romanTerritoires (2001).
En2002, King annonce qu'il va prendre sa retraite d'écrivain après avoir terminé le cycle dela Tour sombre en raison du sentiment qu'il éprouve de se répéter et des douleurs engendrées par les séquelles de ses blessures[r 17]. Il renonce à ce projet, mais ralentit néanmoins son rythme d'écriture. Deux livres sortent cette année-là.Tout est fatal, paru en mars, est un recueil de 14 nouvelles dont la grande majorité ont été écrites dans la deuxième moitié des années 1990.Roadmaster, publié en septembre, est l'histoire d'un étrange véhicule entreposé dans un hangar par les policiers d'une petite ville. Ce roman dont le premier jet a été écrit par King avant son accident est moins bien accueilli que la plupart de ses livres. Même s'il occupe pendant une semaine la1re place de laliste des best-sellers duNew York Times[27], il n'intègre pas les dix meilleures ventes annuelles de fiction aux États-Unis, première fois que cela arrive à un roman de King, à l'exception de ceux parus en édition limitée ou sous le pseudonyme de Richard Bachman, depuis la première édition duFléau en 1978[26].
À partir de, King partage environ toutes les trois semaines ses opinions sur laculture populaire dans une colonne de l'Entertainment Weekly appeléeThe Pop of King (« La Pop de King ») qui est publiée jusqu'à[w 2],[N 6]. En novembre, il reçoit leNational Book Award, prestigieuse récompense de la National Book Foundation, pour sa remarquable contribution à la littérature américaine, ce qui provoque quelques remous dans le milieu académique[28]. Environ à la même période, il souffre d'unepneumonie, causée indirectement par son accident qui a fragilisé son poumon, et met plusieurs mois à s'en remettre[r 18].
L'écrivain américain change ensuite complètement de genre avec la publication deColorado Kid, unroman policier dans lequel deux vieux journalistes content à leur jeune stagiaire l'affaire la plus mystérieuse de leur longue carrière. Ce court roman paraît directement en édition de poche le. L'année suivante, King revient à son genre de prédilection avecCellulaire, publié en, et dans lequel un signal transmis via lestéléphones portables contamine les gens et les transforme en fous furieux assoiffés de sang. Ce roman est à la fois un hommage auxfilms de zombies et une attaque directe contre l'utilisation massive des téléphones portables[o 5].Histoire de Lisey, paru en, présente un contenu nettement moins horrifique et est considéré par son auteur comme le meilleur livre qu'il ait écrit[30]. Inspiré par la pneumonie qui l'a atteint en 2003, ce roman met en scène la veuve d'un écrivain qui suit un jeu de pistes post-mortem laissé par son défunt mari, qui était à la fois affligé d'une malédiction familiale et doté d'un don bien particulier, tout en étant harcelée par un déséquilibré[r 19].Histoire de Lisey etCellulaire se classent respectivement aux6e et8e places des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2006[26], etHistoire de Lisey remporte par ailleurs leprix Bram-Stoker[31].
Duma Key (2008) a pour cadre principal une île fictive de la côte deFloride.
Le, King reçoit le titre de« Grand maître » de laMystery Writers of America à l'occasion de la61e cérémonie desprix Edgar-Allan-Poe[32]. En juin, il publie sous son pseudonyme de Richard Bachman le romanBlaze. Écrit au début desannées 1970, c'est un roman à suspense psychologique, hommage littéraire àDes souris et des hommes, où un kidnappeur légèrement attardé se prend d'affection pour l'enfant qu'il a enlevé[z 25]. King le remanie profondément avant de le soumettre à la publication. Le roman suivant,Duma Key, paraît en. Premier roman de King qui a pour cadre principal laFloride, son histoire est celle d'un homme qui s'installe sur unkey après un grave accident et qui peint des tableaux, en rapport avec le passé trouble de l'île, qui peuvent altérer la réalité. Quelques mois plus tard, en novembre, il publieJuste avant le crépuscule, un recueil de treize nouvelles écrites, à une exception près, au cours de la décennie écoulée.Duma Key etJuste avant le crépuscule remportent tous deux le prix Bram-Stoker dans leurs catégories respectives[33].
En, l'auteur renoue avec le marché du livre numérique en publiant une nouvelle,Ur, à l'occasion du lancement de la deuxième génération de l'Amazon Kindle et disponible uniquement sur le siteAmazon.com[34]. Cette nouvelle présente un Kindle ayant une fonction de recherche dans des univers parallèles. King écrit également avec son filsJoe Hill une autre nouvelle,Plein Gaz, à l'occasion d'uneanthologie rendant hommage àRichard Matheson[35]. Le paraît le romanDôme, un projet que King a par deux fois déjà abandonné dans le passé[o 6] et qui est son troisième livre le plus volumineux aprèsle Fléau etÇa. Dans ce romanallégorique sur des questions écologiques et politiques[36], une petite ville est brusquement coupée du reste du monde par un dôme transparent et infranchissable.
En2013, il publie deux nouveaux romans. Il renoue tout d'abord avec leroman policier avecJoyland, paru le directement en édition de poche, qui met en scène un jeune employé d'un parc d'attractions se lançant sur la piste d'un tueur en série ayant sévi dans ce parc.Docteur Sleep, roman qui reprend le personnage de Danny Torrance, le jeune héros deShining, l'enfant lumière désormais adulte, en le mettant aux prises avec un groupe d'immortels se nourrissant d'enfants possédant le même don que lui, est édité le. Pour assurer la promotion de ce roman très attendu, l'écrivain américain se rend enFrance et enAllemagne où il accorde plusieurs interviews et conférences[43] ainsi qu'une séance de dédicace unique en Europe, à Paris[44].Docteur Sleep remporte leprix Bram-Stoker[45] et se classe à la2e place des meilleures ventes de fiction aux États-Unis en 2013 avec plus de 942 000 exemplaires vendus[46].
Son livre suivant, publié le, est un autre roman policier, dont le titre estMr. Mercedes, dans lequel un criminel qui a tué plusieurs personnes en les écrasant avec sa voiture nargue le policier à la retraite qui était chargé de l'affaire et prépare un nouvel attentat encore plus meurtrier. Ce roman, lauréat duprix Edgar-Allan-Poe[47], est le premier d'une trilogie centrée sur le personnage de Bill Hodges, policier à la retraite. Le second volume, dont le titre estCarnets noirs, sort le et traite d'un admirateur déséquilibré qui assassine un écrivain et tente, plusieurs années plus tard, de récupérer son carnet de notes inédites. Entre ces deux ouvrages, le, King publieRevival, roman dans lequel un guitariste retrouve un ancienpasteur fasciné par l'électricité qui a renié Dieu à la suite d'un terrible drame familial, et devient son assistant pour une ultime expérience. Ce roman aborde les thèmes du fanatisme religieux, de l'addiction et de la musique[48].
Le, King est reçu à laMaison-Blanche pour y être décoré de laNational Medal of Arts, la plus haute distinction accordée par le gouvernement américain à des artistes[49]. Son nouveau recueil de nouvelles, intituléLe Bazar des mauvais rêves et composé de vingt textes, est publié le[50]. L'écrivain termine ensuite sa trilogie sur Bill Hodges en confrontant à nouveau l'ancien policier au tueur à la Mercedes dansFin de ronde, publié le[51].
2017 est une année placée sous le signe de la collaboration. Il coécrit avecRichard Chizmar leroman courtGwendy et la Boîte à boutons, publié en mai et qui se déroule à Castle Rock, puis avec son filsOwen le romanSleeping Beauties, publié en septembre. Dans ce roman, une étrange épidémie plonge les femmes dans un profond sommeil durant lequel elles sont enveloppées d'un cocon[52].
Le, il publieL'Outsider, roman policier qui s'oriente vers le surnaturel dans sa deuxième partie et dans lequel intervient Holly Gibney, l'un des personnages principaux de sa trilogie sur Bill Hodges[53]. Toujours en 2018, il reçoit lePEN America Literary Service Award en tant que défenseur de l'alphabétisation et de la liberté d'expression[54]. Début, sortClasse tous risques une anthologie de nouvelles ayant pour thème tout ce qui peut mal se passer en avion, qu'il co-édite avec son ami Bev Vincent et pour lequel il propose la nouvelle inéditeL'Expert en turbulences[55]. Le court romanÉlévation, sorti fin et qui a pour cadre la ville de Castle Rock, est un conte fantastique sur le thème de la tolérance[56].
En 2019, un seul ouvrage écrit par Stephen King est publié :L'Institut, roman paru courant septembre.
De même qu'en 2019,Si ça saigne, un recueil de quatre romans courts paru en mai, est le seul ouvrage de Stephen King qui soit publié dans l'année 2020.
En 2021, Stephen King retourne à un rythme de deux ouvrages publiés avec les romansAprès, paru en mars, etBilly Summers, paru en août. 2022 suit le même rythme avec la sortie des romansLa Dernière Mission de Gwendy en février, coécrit avecRichard Chizmar, puis deConte de fées en septembre. En septembre 2023 est publié un roman à propos du personnage d'Holly Gibney, déjà présente dans la trilogieMr. Mercedes, qui s'intituleHolly[57].
Son nouveau recueil de nouvelles, intituléPlus noir que noir et composé de douze textes, est publié le[58],[59]. Il est le seul ouvrage de l'auteur paru en 2024.
En mai 2025 est publié un nouveau roman centré sur Holly Gibney, intituléSans trembler.
Stephen King vit avec sa conjointe,Tabitha, qu'il a épousée le et avec laquelle il a eu trois enfants, le deuxième, Joe Hill, étant également écrivain. Le vrai nom complet de Joe est Joseph Hillstrom King et il est écrivain sous le nom de Joe Hill[60],[61]. Les deux noms deJoseph Hillstrom et Joe Hill font référence à un syndicaliste[62],[63].
Stephen King a été élevé dans la religionméthodiste et affirme qu'il croit en Dieu mais n'a pas besoin de religion organisée[z 26]. Il possède et occupe trois maisons suivant les époques de l'année : une àBangor dans leMaine, une àLovell dans le Maine et une àSarasota enFloride, où il passe l'hiver. Le, il obtient du conseil municipal de Bangor l'autorisation de transformer son manoir en centre d'archives et résidence d'écrivains[64]. Il est propriétaire de deux stations de radio à Bangor : WZON, station d'informations sportives retransmettant les rencontres locales, et WKIT, station de rock classique[z 27]. Atteint d'une prédisposition génétique à ladégénérescence rétinienne, il évoque la possibilité de devenir aveugle[d 7].
Stephen King apparaît auprès de son épouse dans une nouvelle écrite par son fils Joe Hill. La nouvelle, intituléeCarrousel infernal, dévoile la vie passée de l'auteur et de sa famille[65]. Il met souvent en scène sachienne Molly aliasThe Thing of Evil (la Chose du Mal) sur ses réseaux sociaux[66],[67].
Stephen King s'intéresse aubaseball depuis son enfance et est devenu un fan inconditionnel de l'équipe desRed Sox de Boston en1967[r 4]. Il assiste fréquemment à leurs matchs, tant à domicile qu'à l'extérieur.
En 1989, King est entraîneur assistant de l'équipe de baseball de son fils Owen, laBangor West Team, qui évolue dans laLittle League duMaine et qui remporte cette année-là le championnat de l'État. Il raconte son expérience dansHead Down, unessai paru dans leNew Yorker et dans la version américaine deRêves et Cauchemars[z 28]. Dans ce même recueil se trouve un deuxième texte en rapport avec le baseball,Août à Brooklyn, un poème qui ne fut également pas traduit dans la version française du recueil[l 6] mais qui fut publié pour la première fois en français en janvier 2020 dans la revueGalaxies[68]. En 1992, Stephen King offre 1 200 000 US$ à la ville de Bangor pour la construction d'un terrain de baseball pour les équipes de jeunes. Ce terrain est baptisé officiellementShawn Trevor Mansfield Stadium, en hommage au fils d'un entraîneur local mort d'uneméningite, mais est plus connu sous le surnom deField of Screams (« Terrain des hurlements »)[b 24],[N 8].
Son romanLa Petite Fille qui aimait Tom Gordon, paru en 1999, présente une jeune protagoniste qui est elle-aussi une fanatique des Red Sox et qui perdue en forêt, maintient un lien avec la civilisation en écoutant les matchs de l'équipe sur sa radio portable, suivant en particulier les exploits de son joueur favori, lelanceur de relèveTom Gordon[w 4]. En2004, King coécrit avecStewart O'NanFaithful: Two Diehard Boston Red Sox Fans Chronicle the Historic 2004 Season, retraçant la saison 2004 des Red Sox jusqu'à leur victoire enSérie mondiale de baseball, la première pour l'équipe depuis 1918. En2005, il apparaît dans le filmTerrain d'entente (Fever Pitch) où il lance la première balle de la journée d'ouverture de la saison. En, il publie un court roman,Billy Barrage, dont le personnage principal est un joueur de baseball détenteur d'un terrible secret[69].
L'écrivain est également un passionné de la marque demotosHarley-Davidson. À l'automne 1994, il traverse lesÉtats-Unis avec sa Harley à l'occasion de la tournée promotionnelle du romanInsomnie, s'arrêtant dans dix villes, duVermont à laCalifornie, pour des séances de dédicaces dans des librairies indépendantes[b 25]. En, il passe ses vacances en traversant l'Australie en Harley deSydney jusqu'àPerth[z 29].
Musicien amateur, King joue de la guitare dans un petit groupe,The Mune Spinners, alors qu'il est étudiant à l'université du Maine[r 20]. Plus de vingt ans plus tard, devenu célèbre, il assure laguitare rythmique au sein du groupeRock Bottom Remainders, créé en1992 et presque uniquement composé d'écrivains, dont font également partieMatt Groening,Barbara Kingsolver,Al Kooper,Greil Marcus etAmy Tan. Le concert que le groupe donne en 1992, dans lequel il interprète des reprises de standards durock 'n' roll desannées 1950, a tellement de succès que King propose de faire une tournée de huit concerts en1993, tournée relatée dans le livreMid-Life Confidential: The Rock Bottom Remainders Tour America with Three Chords and an Attitude (1994), écrit en commun par les membres de la formation[b 26]. Le groupe se réunit par la suite à quelques occasions et donne son dernier concert en2012[70], avant de retourner sur scène pour un concert unique en mai 2019 à Minnepolis durant un festival littéraire[71].
King a également collaboré à plusieurs reprises avec des musiciens. En1988, il enregistre une introduction pour une chanson de l'album-conceptImaginos du groupeBlue Öyster Cult[z 5]. Il écrit dans les années 1990 la première version du scénario, profondément remaniée par la suite, du court-métrageGhosts (1997) deMichael Jackson[a 1]. En2010, il réécrit les dialogues, dont il est le narrateur, de l'album-conceptBlack Ribbons deShooter Jennings[72]. En2012, il concrétise un projet plusieurs fois repoussé avecGhost Brothers of Darkland County, unecomédie musicale dont il a écrit le livret avec une musique deJohn Mellencamp et une production deT-Bone Burnett. La comédie musicale est présentée pour la première fois sur scène àAtlanta en[73], et leCD deGhost Brothers of Darkland County est sorti le[74].
En1986, l'écrivain américain prend publiquement position contre lacensure à l'occasion d'un référendum organisé dans leMaine sur l'interdiction à la vente de produits obscènes (par exemple les magazines pornographiques). King, dont plusieurs livres ont été retirés des bibliothèques scolaires à travers le pays, s'exprime à ce sujet dans les médias locaux et affronte le président de laChristian Civic League du Maine, à l'origine du référendum, lors d'un débat radiophonique. Il fait notamment valoir l'argument que la définition de l'obscénité est particulièrement floue et que cette loi ouvrirait la porte à certaines dérives. La proposition de censure est rejetée à une large majorité[b 28].
En 2011, il prend la parole lors d'un rassemblement de protestation contre la politique budgétaire dugouverneur de FlorideRick Scott et exprime son rejet du mouvementTea Party et son désir que la tranche d'imposition la plus haute, dont il fait partie, soit taxée à 50 % au lieu de 28 %[79]. En, il est accusé d'évasion fiscale par le gouverneur du MainePaul LePage, à qui il s'est déjà plusieurs fois opposé. Il réfute l'accusation et révèle avoir payé 1,4 million de dollars d'impôts en 2014. L'annonce de LePage, qui s'est révélée erronée, est corrigée par le bureau du gouverneur[80].
En2019, il participe à une vidéo avec d'autres stars américaines pour demander que lerapport Mueller concernant le RussiaGate soit résumé, pour que, en quelques minutes, « le peuple américain comprenne son contenu et la personnalité deleur président »[81].
Très engagé politiquement sur les réseaux sociaux, notamment très critique à l'encontre de Donald Trump, Stephen King annonce en qu'il quitteFacebook etInstagram : « Je ne suis pas à l’aise avec le flot defausses informations autorisées dans sa publicité politique et je ne suis pas confiant dans sa capacité à protéger la vie privée de ses utilisateurs »[82].
La bibliothèque publique deBangor a plusieurs fois bénéficié des dons de l'écrivain.
Stephen King et son épouse Tabitha participent à de nombreuses œuvres philanthropiques dans leMaine. Ils fondent en 1986 laStephen & Tabitha King Foundation afin de venir en aide aux personnes pauvres de cet État, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé. Par l'intermédiaire de la fondation, ils donnent chaque année 10 % de leurs revenus à diverses organisations, caritatives pour la plupart[t 2]. La fondation Stephen et Tabitha King se classe depuis des années parmi les dix organismes de bienfaisance du Maine en termes de dons annuels moyens, selon le Grantsmanship Center[83].
King a déclaré qu'il donnait environ quatre millions de dollars par an « aux bibliothèques, aux services d'incendie locaux qui ont besoin d'équipements de sauvetage, aux écoles et à un certain nombre d'organisations qui soutiennent les arts »[84],[85].
L'écrivain a effectué de nombreux dons pour diverses causes, parmi lesquelles :
Plusieurs millions de dollars à laMilton Academy, école privée deMilton où ses trois enfants ont étudié, pour la construction d'un théâtre nomméRuth King Theater en 1989[z 26]
750 000 USD pour financer la construction d'une aile pour la bibliothèque publique deBangor en 1989[z 3]
750 000 USD pour la création d'une nouvelle unité pédiatrique à l’Eastern Maine Medical Center de Bangor en 1992[z 30]
1 400 000 USD pour la construction d'une piscine municipale, leBeth Pancoe Memorial Aquatic Center, à Bangor en 2004[86]
70 000 USD afin d'aider les familles du Maine dans le besoin à payer leurs factures de chauffage en 2011[87]
3 000 000 USD pour les travaux du toit de la bibliothèque de Bangor en 2013[88]
50 000 USD aux écoles primaires du Maine en 2018[89]
1,25 million de dollars en faveur de la recherche généalogique en 2019[90]
40 000 USD pour des demandeurs d’asile en 2019[91]
Il dédicace un exemplaire deL'Institut qui sera mis aux enchères au profit du fonds de bourses d'études de l'association de la presse du Maine en 2019[92]
15 000 USD pour une association d'infirmiers du Maine en 2020[93]
50 000 USD pour une association luttant contre les discriminations raciales en 2020[94]
50 000 USD pour une association locale d'aide alimentaire auprès des habitants d'une ile duMaine en 2020[95]
6 500 USD pour aider les enfants de l'école élémentaire Farwell à Lewiston, dans le Maine, à publier deux romans sur lesquels ils travaillaient depuis plusieurs années, avant d'être arrêtés en raison de la pandémie de COVID-19 en 2021[96]
50 000 USD pour la rénovation d'une bibliothèque locale en 2021[97]
10 000 USD pour la rénovation des locaux d'une association d'anciens combattants en 2021[98]
Stephen King écrit dans sonautobiographie, publiée en2000, qu'il s'est fixé un quota journalier de deux mille mots, environ dix pages, et ne s'arrête pas d'écrire tant qu'il ne l'a pas atteint, avouant par ailleurs qu'il était plus prolifique au début de sa carrière[e 15]. En2006, il affirme que son rythme d'écriture a encore diminué et qu'il est désormais plus proche des mille mots par jour[99]. Il s'appuie sur une méthode de travail intuitive en partant d'une situation de départ et en écrivant spontanément, sans bâtir d'intrigue à l'avance, à l'exception de quelques romans commeDead Zone,Insomnie ouRose Madder. L'évolution des personnages détermine alors celle de l'histoire et sa conclusion, qui est souvent différente de celle qu'il a envisagée initialement[e 16]. Après avoir terminé le premier jet du récit, il se sert ensuite de l'étape de relecture pour mettre en avant la thématique ou le symbolisme qu'il a repéré[e 17].
La principale qualité de Stephen King, reconnue même par ses détracteurs les plus acharnés, est son sens de lanarration, son talent de conteur capable de captiver le lecteur à travers une histoire rendue très rapidement intéressante[b 29]. Ses personnages vivants et colorés, qui prennent une identité bien définie en quelques phrases, et son aisance à susciter la frayeur en frappant l'imagination de ses lecteurs, font également partie de ses forces en tant qu'écrivain[d 8]. Le réalisme de ses personnages et des situations qui les introduisent sont d'ailleurs un facteur déterminant dans sa réussite à faire accepter par ses lecteurs l'irruption de l'horreur[m 2].
À l'inverse, il lui est régulièrement reproché d'avoir écrit des romans trop longs qui auraient été bien meilleurs sous une forme plus condensée, commeLes Tommyknockers ouInsomnie[b 30]. Son style, notamment au début de sa carrière, a été qualifié par certains critiques de laborieux, voire de maladroit, et son recours à des scènes explicites pour provoquer la révulsion a également été critiqué[b 31]. Sa méthode d'écriture intuitive est enfin la cause de conclusions parfois qualifiées de« plates »[z 31]. Néanmoins, le style familier, les dialogues parfois vulgaires et le recours à des scènes choquantes sont totalement assumés par King, qui les justifie par un souci de réalisme et d'efficacité[a 2].
King crée un grand nombre d'interactions entre ses livres où certains faits, certains personnages se croisent ou se retrouvent d'un roman à un autre[w 5].Dolores Claiborne etJessie en sont un exemple flagrant ainsi que le diptyqueDésolation etLes Régulateurs. Ses œuvres présentent également une unité géographique, la majorité se situant dans leMaine et la ville fictive deCastle Rock étant emblématique[l 7]. Des histoires semblant souvent n'avoir aucun lien entre elles sont en fait liées par des personnages secondaires récurrents ou des références à des événements s'étant déroulés dans une histoire précédente[w 5], par exemple, le personnage de Cynthia reliantRose Madder àDésolation[l 8].
La Tour sombre, constitué de huit volumes, est un cycle qui lui permet de lier tous ces romans à une seule réalité, constituée d'univers parallèles, et de donner à son œuvre une dimension épique plutôt que de considérer sescrossover comme anecdotiques[b 32]. King qualifie d'ailleurs le cycle de« Jupiter du système solaire de mon imagination »[s 13]. Bon nombre de ses romans font référence au cycle dela Tour sombre et vice-versa, souvent à travers des détails plus ou moins mineurs mais parfois de façon beaucoup plus essentielle, les connexions avecInsomnie,Cœurs perdus en Atlantide,Salem etTerritoires étant les plus signifiantes. L'un des personnages de King qui revient le plus fréquemment estRandall Flagg, incarnation du mal dont la présence se décline sur plusieurs mondes parallèles ; il est ainsi l'homme en noir dansLa Tour sombre, le sorcier maléfique dansLes Yeux du dragon, ainsi que le principal antagoniste duFléau et, sans doute, deBazaar[l 8].
King interrompt régulièrement la narration, parfois au milieu d'une phrase, pour indiquer en italiques ou entre parenthèses les pensées d'un personnage ou un souvenir qui ressurgit[d 9], et use très souvent de comparaisons et de métaphores, donnant ainsi un style très visuel à sa narration. De plus, il intègre dans son récit de multiples références à laculture populaire et des détails précis, résultant de son observation de la société, dans un souci de réalisme et afin que le lecteur puisse aisément s'identifier au monde présenté[o 7].
Les romans publiés sous le nom de Richard Bachman se caractérisent par des éléments plus ancrés dans la réalité, une narration plus compressée qui traduit un sentiment d'urgence avec le temps qui passe ou un compte à rebours qui s'égrène, et un personnage principal qui poursuit une obsession[b 33]. Bachman peut aussi être considéré comme« l'incarnation du radicalisme de l'étudiant Stephen King », les quatre premiers romans publiés sous ce pseudonyme ayant comme point commun une forte connotation sociale et politique avec leur dénonciation du système éducatif, de l'esprit de compétition permanent, des pressions gouvernementales, de l'exclusion des marginaux et du pouvoir grandissant des médias[l 9].
Son œuvre est parsemée de références à l'histoire et à la cultureaméricaines, et particulièrement leurs côtés les plus sombres. Elles apparaissent le plus souvent dans les histoires de ses personnages, étant un facteur d'explication de leurs peurs les plus primaires. La violence, en particulier la violence au sein de la cellule familiale, le racisme et les aspects négatifs de la nature humaine en général sont des thèmes récurrents dans ses œuvres, qui portent un regard quasimentnaturaliste et dénué de complaisance sur la société américaine, et notamment la vie dans les petites villes[m 3].
Les livres de King se placent souvent dans le courant littéraire naturaliste qui part du principe que l'être humain est soumis à la destinée mais qu'il peut l'influencer dans une certaine part en prenant des décisions dictées par samorale[s 14]. L'élément le plus terrifiant, dans son œuvre, n'est pas l'intrusion du surnaturel mais le degré d'implication qu'elle exige de la part de l'humanité, ce qui met ainsi en lumière la vulnérabilité de nos institutions : le gouvernement, le système scolaire, les communautés locales et la cellule familiale[o 8].
Les personnages principaux sont très souvent des écrivains : Ben Mears dansSalem, Bill Denbrough dansÇa, Paul Sheldon dansMisery, Thaddeus Beaumont dansLa Part des ténèbres, Mike Noonan dansSac d'os, Billy Summers dans leroman homonyme… King expose divers aspects de son métier dans sa« trilogie de l'écrivain ». Il évoque les rapports parfois délicats entre un écrivain et ses admirateurs dansMisery (1987), la puissante influence que peut exercer sur lui ses créations dansLa Part des ténèbres (1989) et la hantise duplagiat dansVue imprenable sur jardin secret (1990)[d 10]. Plus tard, il aborde également leblocage de l'écrivain et se livre à une satire du monde de l'édition dansSac d'os (1998)[l 10]. À travers ses personnages écrivains, King étudie sous plusieurs facettes le« lien complexe » qui unit l'auteur à ses créations, la frontière séparant la réalité de l'imaginaire, le« pouvoir curatif de l'imagination », les mystères de l'inspiration et l'angoisse de perdre celle-ci[100].
L'enfance est également un thème majeur de l'œuvre de King, surtout dans ses premières œuvres, et les enfants jouent fréquemment des rôles essentiels dans ses histoires :Shining, l'enfant lumière,Charlie,Le Talisman,Ça,Désolation… La séparation entre le monde des adultes et celui des enfants est clairement établie et, dans les romans où des enfants ou des adolescents jouent les premiers rôles, les parents, et la famille en général, sont généralement définis comme ayant une influence destructrice sur leurs rejetons[b 34]. Le thème de« l'enfance sacrifiée », au centre de la plupart des romans de King depuisCarrie, trouve sa résolution dansÇa, roman dans lequel l'auteur aborde tout ce qu'il voulait exprimer sur le sujet[b 35]. L'écrivain brosse un portrait objectif de l'enfance, avec une prédilection pour la période qui s'étend de neuf à douze ans, en mêlant ses souvenirs personnels à son expérience de la paternité[101]. L'enfance est souvent décrite comme un« moment magique » où l'imagination n'est pas encore limitée par les préoccupations du monde adulte mais aussi comme une période dangereuse où l'innocence est malmenée[l 11].
La confrontation entre le Bien et le Mal est l'un des thèmes récurrents de l'univers de King, comme dansLe Fléau, le cycle dela Tour sombre etBazaar. L'œuvre étant essentiellement morale, le Bien triomphe la plupart du temps mais le Mal ne disparaît jamais vraiment et corrompt régulièrement l'humanité[b 36],[m 4]. Le Mal se concentre souvent dans un bâtiment qui en est son émanation directe, un« mauvais endroit », par exempleMarsten House dansSalem, l'hôtelOverlook dansShining, l'enfant lumière, l'hôtel noir dansLe Talisman, lamaison de Neibolt Street dansÇa, et le manoir deDutch Hill dansTerres perdues[b 37]. La morale étant en Amérique indissociable de la religion, celle-ci est omniprésente dans l'œuvre à travers plusieurs aspects. Ainsi, lefanatisme de la mère de Carrie et de celle de Johnny Smith dansDead Zone, de madame Carmody dansBrume ou encore desenfants du maïs permet à l'auteur de dénoncer lepuritanisme encore très présent dans certaines régions du pays[l 12]. À l'inverse, les actions de personnages comme la mère Abigaël et Tom Cullen dansLe Fléau, David Carver dansDésolation et John Caffey dansla Ligne verte semblent« guidées par la main de Dieu » même s'ils doivent consentir à de terribles sacrifices, une façon de souligner le paradoxe entre l'existence de Dieu et les événements effroyables qui se produisent sur Terre[l 13].
La méfiance envers la technologie et les institutions est lui aussi un thème récurrent[m 5]. King se montre ainsi régulièrement préoccupé par la dépendance croissante de l'homme envers la technologie et le potentiel destructeur de cette dernière. L'accident technologique causé par une erreur humaine ou par malveillance et provoquant une catastrophe fait ainsi partie intégrante de récits tels queLe Fléau,Brume,Le Talisman etCellulaire[l 14]. L’asservissement de l'homme envers la technologie figure quant à lui au centre de romans commeChristine etLes Tommyknockers et de nombreuses nouvelles (Poids lourds,La Presseuse,Le Camion d'oncle Otto…)[l 15]. La dénonciation de l'abus du pouvoir politique ou économique, souvent relié au thème de la technologie, est lui aussi une constante de l'œuvre. L'utilisation abusive du pouvoir politique est ainsi présent dansCharlie,Dead Zone,Le Talisman ou encoreDôme[l 16], alors que les sirènes ducapitalisme sont notamment dénoncées dansBazaar etShining[l 17].
Richard Matheson est selon Stephen King sa principale influence littéraire.
Stephen King dit deRichard Matheson qu'il est« l'auteur qui m'a le plus influencé en tant qu'écrivain ». Les deux auteurs, entre autres parallèles stylistiques, intègrent régulièrement les pensées d'un personnage dans une narration à la troisième personne. La lecture de Matheson a notamment prouvé à King qu'un récit d'horreur pouvait tout à fait s'intégrer dans un cadre urbain, et même de proximité[z 32]. À la suite de la disparition de Matheson, en, King lui a rendu un vibrant hommage[102].
Il doit son premier contact avec lefantastique àRay Bradbury et s'est inspiré de ses récits dans ce genre, commeLa Foire des ténèbres (1962), dont l'action se déroule dans une petite ville, affirmant que« sans Ray Bradbury, il n'y aurait pas de Stephen King »[o 9].
Il admire le travail deH. P. Lovecraft, dont l'influence se ressent par l'invention d'anciennes et étranges divinités et l'insertion dans le récit de coupures de presse ou d'autres documents comme instruments de narration. Sa nouvelleCrouch End est un hommage non déguisé aumythe de Cthulhu[b 38], et les nouvellesCelui qui garde le ver[z 33] etMémé[b 39] font également particulièrement référence à Lovecraft. Cependant, King met l'accent sur les dialogues et la représentation des personnages, deux éléments notablement absents chez Lovecraft. King critique d'ailleurs ouvertement cette pauvreté des dialogues chez Lovecraft, prenant comme exemples des passages dela Couleur tombée du ciel[e 18].
Il a déclaré son admiration pourShirley Jackson[a 4].Charlie lui est notamment dédicacé,Salem s'ouvre sur une citation deMaison hantée, roman qui a également influencé la création de l'hôtelOverlook dansShining, l'enfant lumière et de la bâtisse hantée deRose Red, alors qu'une scène décisive deLa Tempête du siècle s'inspire de sa nouvelleLa Loterie[t 3].
Le romanSa Majesté des mouches (1954), deWilliam Golding, est l'un des préférés de King et est évoqué dans plusieurs de ses livres, notammentCœurs perdus en Atlantide[w 6]. La ville deCastle Rock tire son nom d'un lieu de ce roman[d 11], qui l'a également influencé par son utilisation des personnages enfantins[103]. En 2011, Stephen King signe d'ailleurs une introduction[104] à une nouvelle édition célébrant les 100 ans du roman de William Golding.
Parmi les écrivains « classiques » que King a étudié, et qui ont laissé leur empreinte sur son œuvre, se trouvent notamment les écrivains du courantnaturalisteThomas Hardy,Theodore Dreiser et surtoutFrank Norris[t 5], dont il a repris le credo selon lequel un bon écrivain« ne doit jamais tricher » en s'attachant à ce que ses œuvres de fiction soient toujours« une vérité au cœur d'un mensonge »[z 35]. King a également clamé son admiration pourLa Bête humaine (1890), d'Émile Zola, chef de file du naturalisme français[103]. Il s'est par ailleurs inspiré de l'œuvre deWilliam Faulkner, aussi bien en ce qui concerne la narration, en imbriquant le passé avec le présent, que dans son utilisation d'une géographie régionale fictive très précise, la région de Castle Rock étant construite sur le modèle du comté deYoknapatawpha[t 6].
L'horreur étant considéré comme un sous-genre littéraire par une grande partie des critiques et des universitaires, Stephen King a été rejeté d'emblée par ces milieux, et souvent même sans qu'ils n'aient lu un seul de ses romans. Cette situation commence néanmoins à changer dans les années 1990 quand un nombre de plus en plus important d'études sérieuses paraissent dans des publications universitaires alors que les critiques sont de plus en plus favorables[b 41],[l 18]. En 2008, à l'occasion de la sortie deDuma Key, King explique ce revirement en partie par le fait que la plupart des critiques qui l'ont éreinté au début de sa carrière sont morts ou ont pris leur retraite et que la relève a grandi avec ses livres et est donc mieux disposée à son égard[105].
Une fraction importante des critiques et des universitaires continue néanmoins de penser que King, en tant qu'auteur « populaire » qui touche un très large public, ne mérite pas d'être pris en considération sur le plan de la valeur littéraire. La polémique déclenchée par leNational Book Award lui ayant été décerné en 2003 illustre la division qui règne à son sujet parmi les intellectuels.Harold Bloom, critique littéraire connu pour ses attaques envers les écrivains connaissant un grand succès populaire, a notamment vu dans cette récompense une preuve supplémentaire de la décadence culturelle des États-Unis[r 23]. Des écrivains acclamés par la critique ont pris publiquement la défense de King :Joyce Carol Oates, considérée pour leprix Nobel de littérature, l'a présenté dès 1997 comme un« écrivain sérieux et important »[z 36] ;Michael Chabon, lauréat duprix Pulitzer, a affirmé après la lecture d'Histoire de Lisey,« n'avoir jamais été plus persuadé de sa grandeur »[o 11].
Dans les années 1980,Douglas E. Winter, critique littéraire, et Michael R. Collings, professeur de littérature à l'université Pepperdine, sont les premiers à s'intéresser de façon académique à l'œuvre de Stephen King[m 6]. En 1995, Michael R. Collings estime que certains livres, notammentSalem,Shining, l'enfant lumière,Dead Zone,Ça et la version intégrale duFléau, tous déjà étudiés de façon académique, ont de bonnes chances de résister à l'épreuve du temps et de devenir des classiques[b 42]. Dans son livreStephen King as a Postmodern Author (2013), Clotilde Landais, professeure de littérature à l'université Purdue, s’intéresse aux personnages d’écrivains et à leur double dans quelques romans de King. Elle propose une lecture de ces œuvres comme réflexions sur l’identité créatrice[106]. Des correspondances ont été établies entre Stephen King etCharles Dickens : tous deux sont des écrivains prolifiques et populaires qui ont été en butte à la critique de leur vivant et dont une constante de leur œuvre respective est de dépeindre un portrait réaliste et sans complaisance de la société de leur époque[103],[l 19].
DepuisÇa, la traduction de la plupart des romans de Stephen King, y compris ceux écrits sous le pseudonyme de Richard Bachman, a été principalement assurée parWilliam Olivier Desmond. Avant cela, quasiment chaque livre avait un traducteur différent. Depuis, seules certaines œuvres ont été traduites par d'autres personnes, par exempleLa Petite Fille qui aimait Tom Gordon etRoadmaster, traduits par François Lasquin, les derniers tomes de la saga deLa Tour sombre, traduits par Marie de Prémonville (hormisLa Clé des vents, traduit parJean-Daniel Brèque), ou encoreHistoire de Lisey, traduit par Nadine Gassie. AprèsDôme, dernier roman traduit par William Olivier Desmond, mort en 2013, Nadine Gassie a repris, souvent en compagnie d'Océane Bies, le rôle de traductrice principale de l'écrivain, jusqu'au romanFin de ronde, paru en français en 2017. Depuis,Jean Esch est devenu le traducteur principal, même siMichel Pagel s'est chargé de la traduction du romanÉlévation ainsi que de la sérieGwendy Peterson et Marina Boraso de celle du romanAprès.
La plupart des anciennes traductions françaises de Stephen King sont critiquées à cause de différents problèmes, tels que l'absence de certains chapitres, voire de certaines nouvelles dans les recueils, par rapport aux versions originales, des erreurs dans les noms des personnages ou les dates indiquées, les fautes de grammaire, les coquilles, les traductions des titres ou encore les problèmes d'interprétations des intentions des personnages.Shining,Danse macabre etDead Zone bénéficient ainsi d'une nouvelle traduction parJean Esch aux éditionsJean-Claude Lattès respectivement en 2023[107], 2024 et 2025. Une nouvelle traduction deCarrie, effectuée à nouveau par Jean Esch, sort en 2025 aux éditionsLe Livre de poche.
Note : le deuxième tome,La Plume magique de Gwendy (Gwendy's Magic Feather), a été écrit parRichard Chizmar, sans participation directe de Stephen King dans l'écriture si ce n'est un avant-propos au livre.
Anthologie d'essais et de nouvelles avec la contribution des autres membres du groupe musical Rock Bottom Remainders. Ce livre, disponible uniquement en ebook, contient une nouvelle de Stephen King (The Rock and Roll Dead Zone) camouflée puisque les auteurs ont lancé un jeu dans lequel plusieurs des auteurs essayent d'imiter le style de King, demandant aux lecteurs de deviner le vrai texte de Stephen King.
Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de laScience-Fiction Awards Database du magazineLocus[20]. Les années mentionnées sont celles de la remise des prix.
Cette liste, qui recense uniquement les principales nominations obtenues par des œuvres de Stephen King, provient d'informations de laScience-Fiction Awards Database du magazineLocus[20]. Les années mentionnées sont celles de la remise des prix.
La seule adaptation que King a totalement désavouée estLe Cobaye (The Lawnmower Man, 1992), dont une seule scène présente un lien avecLa Pastorale, nouvelle ayant donné son nom au film. Furieux de voir son nom associé à ce film dans un seul but publicitaire, King intente un procès à la société de productionNew Line Cinema afin que son nom soit retiré de tout le matériel promotionnel du film. Le tribunal lui donne raison et condamne de plusNew Line à lui verser 3 400 000 $[z 42].
Frank Darabont a réalisé trois films adaptés de l'œuvre de Stephen King et les deux hommes sont amis.
King autorise les réalisateurs débutants, la plupart étant des étudiants en cinéma, à adapter ses nouvelles sous forme decourt métrage contre la somme d'un dollar symbolique à condition que le film ne soit pas distribué dans un but commercial sans son autorisation et qu'une copie lui soit envoyée. Ce système, surnomméDollar Baby par l'écrivain, permet à Frank Darabont de réaliser en1983 une adaptation deChambre 312 qui impressionne King quand celui-ci la visionne[z 43]. Darabont établit par la suite sa réputation en réalisant trois adaptations qui comptent parmi les plus réussies de l'œuvre de King,Les Évadés (1994),La Ligne verte (1999) etThe Mist (2007), et les deux hommes sont amis depuis 1994[124]. King est également ami avec le réalisateurMick Garris et les deux hommes ont collaboré à plusieurs reprises, avec des hauts, notamment l'adaptation duFléau (1994), et des bas,La Nuit déchirée (1992), film d'après un scénario original de King[a 6].
King a écrit plusieurs scénarios adaptés de ses livres, notamment ceux du filmSimetierre (1989) et de la mini-sérieLe Fléau (1994). Il a toujours affirmé qu'il n'était pas satisfait du traitement deShining, l'enfant lumière dans le film de Kubrick et, en1997, il produit et scénarise unenouvelle adaptation de son roman sous forme de mini-série, réalisée parMick Garris et plus fidèle à l'œuvre originale[z 44], qui remporte leSaturn Award du meilleur téléfilm[125]. En1998, il écrit la première version, révisée ensuite parChris Carter, du scénario d'un épisode de la série téléviséeX-Files, dont il est devenu un admirateur trois ans plus tôt après avoir rencontréDavid Duchovny sur le plateau d'un jeu télévisé. L'épisode, intituléLa Poupée, se déroule dans leMaine et met en scène une petite fille possédée par une poupée maléfique[r 24].
King écrit ensuite notamment trois scénarios originaux pour des mini-séries, le premier étant celui deLa Tempête du siècle (1999), qui remporte le Saturn Award du meilleur téléfilm[126]. C'est ensuite le tour deRose Red (2002), mini-série pour laquelle l'écrivain organise une campagne de marketing qui pousse des milliers de personnes à croire que la maison hantée nomméeRose Red existe vraiment[w 7]. Il développe enfinKingdom Hospital (2004), série de 13 épisodes basée surL'Hôpital et ses fantômes deLars von Trier et qui s'ouvre sur une scène directement inspirée par le grave accident dont il a été victime en 1999[127].
King interprète souvent de petits rôles dans des adaptations cinématographiques ou télévisées de ses histoires, ainsi qu'un rôle plus important dansCreepshow[a 7]. En plus de cescaméos, il prête sa voix à son propre personnage dansUne fille de clown (2000), un épisode desSimpson, et il incarne un « nettoyeur » nommé Bachman, chargé de faire disparaître un cadavre, dans un épisode de la série téléviséeSons of Anarchy (2010).
King déclare en 2008 que ses trois adaptations préférées sontStand by Me,Les Évadés etThe Mist[128]. L'année suivante, il dévoile dans le livreStephen King Goes to the Movies ses dix adaptations favorites sans donner d'ordre de préférence. Outre les trois déjà citées, on y trouveChambre 1408,Cujo,Dolores Claiborne,La Ligne verte,La Tempête du siècle,Misery etUn élève doué[129].
Le, Stephen King etJ. J. Abrams annoncent sur les réseaux sociaux l'arrivée prochaine de la série téléviséeCastle Rock. La série est produite par la sociétéHulu qui a déjà produit la série22.11.63[130]. Ce projet très attendu pourrait être la première tentative de mettre en place un« multivers » adapté de l'œuvre de l'écrivain[131].
Mais l'année 2017, très riche en ce qui concerne les adaptations, est surtout celle du filmÇa, qui explose le record de recettes pour un film adapté de Stephen King[132] tout en étant un succès critique[133]. Tout l'inverse du filmLa Tour sombre, qui peine à récolter 114 millions de dollars au box office international[134]. Cette même année, Netflix diffuse deux adaptations exclusives :Jessie et1922.
Le succès commercial du filmÇa donne un regain d'intérêts aux studios pour optionner les histoires de Stephen King, et de nombreux projets sont annoncés dont certains sortent. Parmi les adaptations de Stephen King depuis sorties :Simetierre (2019),Ça : Chapitre 2 (2019),Dans les hautes herbes (2019, Netflix),Doctor Sleep (2019).
Plusieurs séries voient également le jour, dont :Mr. Mercedes (trois saisons, de 2017 à 2019) adaptant la trilogie de livres,Castle Rock produite parJ. J. Abrams (deux saisons de 2018 à 2019), une nouvelle sérieCreepshow (depuis 2019), une mini-sérieThe Outsider (2020, produite par HBO), une mini-sérieThe Stand (2020, adaptée du romanLe Fléau), et enfinHistoire de Lisey produite parJ. J. Abrams diffusée en juin-juillet 2021 sur Apple TV. En 2023, sortiraSalem, nouvelle adaptation du roman du même nom.
↑King demande à son éditeur d'arrêter sa publication après qu'un adolescent abat trois camarades d'école en décembre 1997 et qu'on retrouve un exemplaire deRage dans son casier (Spignesi 2001,p. 118).
↑Brume etThe Bachman Books en édition grand format, etle Talisman,la Peau sur les os et à nouveauThe Bachman Books en poche.
↑Un chapitre où des soldats noirs se vengent de la hiérarchie militaire blanche en organisant des exécutions par tirage au sort diffusées à la télévision, et un autre où la Poubelle rencontre le Kid lors de son voyage versLas Vegas et où les deux hommes partagent une expérience sexuelle qui relie intimement l'orgasme et la mort.
↑En référence àThe King of Pop (« le roi de la pop »), surnom donné àMichael Jackson.
La version du 14 novembre 2017 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.