
Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().
| Surnom | « Stibbich »[1] |
|---|---|
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Gießen (Allemagne) |
| Date de décès | (à 27 ans) |
| Lieu de décès | Spa-Francorchamps (Belgique) |
| Nationalité |
| Qualité | Pilote automobile |
|---|
| Années | Écurie | |
|---|---|---|
| 1984-1985 | 20 (0) |
| Nombre de courses | 20 |
|---|
Stefan Bellof est unpilote automobileallemand né le àGießen (Hesse,Allemagne) et mort le dans un accident sur le circuit deSpa-Francorchamps (Belgique).Champion du monde des voitures de sport en 1984, il s'est qualifié à vingt reprises enFormule 1 et a inscrit quatre points.

Fils de Georg Bellof, un pilote derallye, et d'Elisabeth Maier, Stefan Bellof se lance enkarting à l'âge de 16 ans au milieu desannées 1970. Ayant enlevé moult victoires (et un championnat national en1980 dans la principale catégorieKF1), il passe à laFormule Ford 1600 en 1980 et devient champion d'Allemagne dès sa première saison avec neuf succès en quatorze courses. L'année suivante, il participe à diverses compétitions automobiles, de la CoupeR5 Turbo aux Formules Ford 1600 et Super VW mais se concentre surtout sur laF3 allemande. Au volant d'uneRalt-Toyota duTeam Bertram Schäfer Racing, il participe aux sept dernières épreuves du championnat, signe cinqpole positions, quatrerecords du tour, trois victoires et termine vice-champion derrièreFrank Jelinski.
Cette fantastique année1981 le fait remarquer de Willy Maurer qui l'engage en championnat d'Europe deFormule 2 après des tests probants sur lecircuit du Castellet, en remplacement deMike Thackwell. Cette saison1982, il affronteBeppe Gabbiani,Stefan Johansson,Mike Thackwell, qui ont déjà tâté de la F1, mais aussiThierry Boutsen,Johnny Cecotto,Kenny Acheson,Teo Fabi etPhilippe Streiff qui deviendront aussi pilotes de F1. Bellof termine quatrième du championnat et signe deux victoires dans ce championnat très disputé. Il est alors approché par l'équipeATS pour grimper en F1 mais préfère rester en F2 chez Maurer. Cette seconde campagne sera décevante, il ne marque que neuf points malgré une pole et une troisième place àPau, ainsi qu'une deuxième place àJarama. Il se console toutefois enEndurance où il court chezPorsche et signe trois victoires (Silverstone,Fuji etKyalami). Il avait déjà eu une première expérience dans la discipline l'année précédente en1982, avecRolf Stommelen, en partant de la cinquième place sur la grille de départ derrière les Porsche officilelles, mais avait été trahi par la mécanique en course. Point d'orgue de la saison1983, le jeune prodige allemand établit, le, lors des qualifications des1 000 kilomètres du Nürburgring, ce qui restera longtemps le tour le plus rapide de l'histoire de laNordschleife, avec un temps de6 min 11 s 130, battu 35 ans plus tard, le, parTimo Bernhard à bord de laPorsche 919 Hybrid Evo[2]. Au cours de cette saison 1983, aux côtés deDerek Bell, il prend la mesure deJacky Ickx àSpa, à tel point que l'équipe doit lui passer six fois le panneau « Stay ». Stefan Bellof obtempère mais tiendra sa revanche l'année suivante, en ayant mené, avec le pilote anglais, quasiment de bout en bout.
En effet, Porsche lui renouvelle sa confiance pour la saison1984 et l'engage au sein de l'écurie officielle. Le constructeur deZuffenhausen n'eut pas à le regretter. Avec six victoires, cinqpoles, troismeilleurs tours en course, Stefan Bellof devient champion du monde mais aussi champion d'Allemagne où il court dans l'équipe deWalter Brun, également sur Porsche.


Stefan Bellof, qui a prouvé qu'il pouvait disputer différents championnats simultanément, accède à laFormule 1 en1984 grâce àWilly Maurer au sein de l'écurieTyrrell. L'équipe deKen Tyrrell est prestigieuse, mais en perte de vitesse depuis plusieurs saisons. En 1984, c'est d'ailleurs la seule équipe du plateau à ne pas bénéficier d'un moteur turbo et à devoir se contenter d'un moteurCosworth DFY atmosphérique. Cela n'empêche pas Stefan de se mettre régulièrement en valeur pour ses débuts en Formule 1. Son talent éclate véritablement à l'occasion duGrand Prix de Monaco, disputé sous la pluie. Mettant à profit l'agilité de son moteur, il livre une superbe remontée du fond de grille, sixième au vingtième tour, troisième au trentième tour, il tourne plus vite que les leadersAlain Prost etAyrton Senna (l'autre grande révélation de la journée, auteur du meilleur tour en course) et se trouve sur leurs talons (21 secondes) lorsque l'épreuve est stoppée au drapeau rouge au32e tour par le directeur de courseJacky Ickx.

La performance de Bellof ne figure pourtant pas sur les tablettes de la Formule 1. Quelques semaines plus tard, à la suite duGrand Prix de Detroit, l'écurie Tyrrell est convaincue de tricherie (la voiture prenait le départ des courses en dessous du poids légal, et parvenait à franchir les contrôles techniques d'après course grâce à un lest de plomb rajouté lors d'un ravitaillement en fin de course) et est exclue du championnat. Tous les résultats de ses pilotes sont rétroactivement annulés.
En1985, toujours chez Tyrrell, Stefan Bellof continue de se mettre en valeur en fond de grille. Il marque son « premier vrai point » àEstoril (toujours sous la pluie...) et se classe quatrième àDetroit. Il passe alors pour être l'un des plus grands espoirs de la Formule 1 et prend des contacts avec de prestigieuses écuries (on parlera un temps de laScuderia Ferrari).
Stefan Bellof n'aura jamais l'occasion de concrétiser enFormule 1 les espoirs placés en lui. Le, il dispute au volant d'une Porsche 956 de Walter Brun l'épreuve deSport-Protos des1 000 km de Spa (équipage Bellof-Boutsen).
Son ami et équiper Thierry Boutsen avait conquis la troisième place sur la grille, derrièreRiccardo Patrese surLancia etHans-Joachim Stuck au volant d'une Porsche d'usine. La course s'annonce somptueuse. La lutte oppose vite l'équipageIckx/Mass aux deux amis, redoutables sur du matériel inférieur. La 956 de Boutsen/Bellof mène l'épreuve au72e tour mais, à la suite d'un ravitaillement un peu trop long, la Porsche 962 officielle deMass-Ickx prend la tête. En effet, les deux Porsche s'arrêtent ensemble pour un nouveau relais. Mais la 956 refuse de s'élancer au profit de Jacky Ickx, puis redémarre enfin mais est bloquée à la sortie des stands. Le jeune pilote allemand repart le couteau entre les dents. Il souhaite absolument gagner avec sa voiture privée devant la machine officielle deJacky Ickx.
Au75e tour, Bellof, revenu dans les échappements du Belge, est beaucoup plus rapide. Il reste moins d'une heure de course et Jacky Ickx obstrue depuis plusieurs tours. Alors l'Allemand voit l'ouverture sur la portion du circuitardennais qui va du virage de « La Source » à celui du « Raidillon », car la porte se ferme partout ailleurs. Collé à la 962 du Belge, il se décale. Les drapeaux bleus sont passés à Ickx. Bellof tente de le dépasser dans leraidillon de l'Eau Rouge, mais l'accroche. Sa voiture s'encastre alors de face dans l'angle d'une tribune. Le pilote allemand est tué sur le coup[3],[4].
Thierry Boutsen, son ami de laFormule 2 et coéquipier, vit le crash en direct et restera marqué à jamais :« La mort de Stefan est le plus mauvais souvenir de ma carrière, et de loin. Ce jour-là, j'ai perdu un formidable équipier, mais j'ai surtout perdu un ami. Il m'a fallu des années pour m'en remettre. Et encore... »
D'avril2006 à septembre2020, lemémorial Stefan Bellof dans leSammler & Hobbywelt (Monde des collectionneurs et des loisirs) àAlten-Buseck près deGießen présentait des souvenirs sur environ 50 m², dont son premierkarting à pédales, descombinaisons de pilote, destrophées, des certificats et desmodèles réduits de voitures et, en point d'orgue, laFormule Ford 1600 PRS de la saison 1980.
ÀBuseck d'Oppenrod, la piste de karting en plein air porte son nom. La ville natale du pilote l'a également honoré avec la Stefan-Bellof-Straße dans unezone industrielle.
Le, une section de laNordschleife a été nommée « S Stefan-Bellof » en souvenir du record du tour de 6 minutes 11 secondes 13 établi le, à l'occasion du30e anniversaire de cet événement. Ce record a tenu 35 ans jusqu'au quandTimo Bernhard l'a battu à bord de laPorsche 919 Hybrid Evo[2].

« Stefan m'a beaucoup rappeléJochen Rindt. Aucun des deux ne se souciait de la réputation ou des conventions, et les deux avaient des réflexes incroyablement bons[5]. »
« Stefan Bellof est le plus grand talent que j'ai jamais vu. »
« Bellof était un croisement entreMichael Schumacher etGilles Villeneuve. »
« Si la course n’avait pas été arrêtée àMonaco en 1984, je suis sûr qu’il aurait passéSenna puisProst – et se serait imposé. »
Martin Brundle, son coéquipier chez Tyrrell[8]
« Si Stefan avait fini sa carrière, nous aurions connu le miracle Schumi en Allemagne bien avant qu'il ne se produise enfin. Il avait un tel talent ! Pour lui, cela paraissait facile. J'ai peu de doutes sur le fait qu'il aurait été Champion du monde. »
Manfred Jankte, ancien responsable compétition chezPorsche qui a recruté Stefan Bellof pour la marque deStuttgart[9]
« […] La carrière de ce jeune Allemand fut météorique mais à part son talent et sa vitesse, ceux qui ont vécu cette période se souviennent de son élégance. Élégance au volant, aufootball qu’il adorait, dans la démarche, dans le comportement. Il aurait pu être l’un des plus grands de la F1. »
Jean-Louis Moncet, journaliste sportif français spécialisé dans lesport automobile, longtemps commentateur de laFormule 1 surTF1,chroniqueur pour lemagazineAuto Plus, membre de l'équipe des sports deCanal+ et chroniqueur surRTL[10]
| Saison | Écurie | Châssis | Moteur | Pneus | GP disputés | Points inscrits | Classement |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1984 | Tyrrell Racing Organisation | 012 | Ford V8 | Goodyear | 11 | 0 | n.c. |
| 1985 | Tyrrell Racing Organisation | 012 014 | Ford V8 Renault V6 turbo | Goodyear | 9 | 4 | 15e |
| Total | 20 | 4 |
| Saison | Épreuve | Équipe | Châssis | Coéquipier |
|---|---|---|---|---|
| 1983 | Porsche 956 | |||
| 1983 | Porsche 956 | |||
| 1983 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 | |||
| 1984 | Porsche 956 |
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