Lestade Maracanã (enportugais :Estádio do Maracanã) est un stade defootball situé àRio de Janeiro auBrésil. Son nom officiel est depuis1966Estádio Jornalista Mário Filho, en hommage au journaliste sportif et écrivainMário Filho.
Ni le Brésil ni sa capitale d'alors,Rio de Janeiro, ne disposent d'un stade d'une taille suffisante pour accueillir une finale de Coupe du monde[3],[4]. Mais les différentes autorités brésiliennes se déchirent sur le projet d'un grand stade à Rio, au point qu'en 1947 la possibilité de sa construction paraît compromise. Le journalisteMário Filho va contribuer à la résolution de cette situation de crise grâce au retentissement des articles qu'il signe dans leJornal dos Sports(en)[3]. Les différentes parties concernées, notamment le gouvernement de Rio et le Ministère des sports, s'accordent finalement. Le quartierMaracanã de Rio, plus central, est privilégié contre celui deJacarepaguá[3].
La première pierre est posée le, mais le chantier ne débute véritablement qu'en août[5], ce qui rend les délais très serrés pour construire un tel bâtiment[3]. Des milliers d'ouvriers y travaillent[notes 1]. La majeure partie des travaux est achevée fin 1949. La capacité inaugurale du stade est de 183 254 places[3] (220 000 places en comptant les places debout d'après la FIFA[4]), bien au-dessus des 155 000 requises par la FIFA[3] et des 150 000 duHampden Park deGlasgow, jusqu'alors le plus grand stade au monde[4]. Monument titanesque construit en un temps record, le Maracanã devient un outil de promotion politique pour le régime en place[3]. À la mort de Mario Filho en 1966, le stade est baptisé officiellement en son honneur[3].
Match d'ouverture peu avant la coupe du monde de 1950.
L'inauguration est célébrée lors du match d'ouverture de laCoupe du monde[4]. LeBrésil, promis à la victoire, y joue cinq de ses six matchs[4]. Lematch décisif du tournoi oppose le Brésil à l'Uruguay : le Brésil, qui n'avait besoin que d'un match nul pour devenir champion du monde et qui menait 1-0, est finalement battu 2-1 : l'Uruguay remporte la victoire et le trophée à la stupeur des 199 854 spectateurs présents[6] (174 000 officiellement[4]).
Cette amère défaite, restée célèbre comme le « Maracanaço » (que l'on pourrait traduire par le « coup de Maracana »)[4], est vécue comme un drame national et marque la mémoire du pays[7]. Certaines sources indiquent que le stade a été peint en bleu et blanc, couleur de l'Uruguay, à la suite d'un pari entre les deux équipes[8],[9], mais cette information paraît douteuse car à cette époque, la sélection brésilienne joue en blanc et bleu, alors que les Uruguayens jouent en bleu et noir.
Par la suite le stade accueille régulièrement l'équipe nationale et les grands clubs de la ville. Sur sa pelouse évoluèrent certains des plus grands joueurs de l'histoire du football, parmi lesquels les BrésiliensPelé,Rivelino,Garrincha,Ademir,Zico,Gérson,Tostão,Jair, les UruguayensObdulio Varela etJuan Alberto Schiaffino, l'ArgentinDiego Maradona, le PortugaisEusébio, etc. Le, Pelé y inscrit lors du match opposantSantos FC etVasco de Gama le 1000e but de sa carrière, à la suite duquel le terrain est envahi[4]. Le stade connaît un autre événement populaire le, quand la présentation de la dépouille deGarrincha, footballeur vedette du Brésil des années 1950-1960, attire au Maracanã des milliers de Brésiliens[4].
En1989, les Brésiliens affrontent en finale de laCopa América les Uruguayens. Un but deRomário permet au Brésil de prendre une revanche symbolique, 39 ans après la Coupe du monde[4].
Après que le Brésil a obtenu l'organisation de laCoupe du monde 2014, et par conséquent celle de laCoupe des confédérations 2013, le Maracanã est de nouveau modernisé. Malgré des travaux en cours, il est rouvert officiellement le lors d'un match entre le Brésil et l'Angleterre[11]. La nette victoire des Brésiliens 3-0 en finale du tournoi de 2013, face à l'Espagne, championne du monde en titre, laisse espérer au pays une issue heureuse pour le Mondial de 2014[12]. Un an plus tard il a été prévu, par superstition, que lesAuriverdes ne puissent jouer que la finale au Maracanã[7]. Défaits en demi-finale par l'Allemagne (1-7)[13], ils voient leur vainqueur remporter la finale au Maracanã face à l'Argentine, rival historique (1-0a. p.).
En, la Justice annule la concession auprès de la société IMX Holding, en raison d'irrégularités. En 2013, l'État avait accordé à cette société le droit d'exploiter le stade de Rio de Janeiro pour une période de 35 ans[14].
En mars 2021, le parlement de l'État de Rio vote pour que le stade Maracanã devienne officiellement le « stade Edson Arantes do Nascimento - Rei Pele » en l'honneur du footballeur brésilienPelé. Le gouverneur de l'État doit approuver ce changement de nom pour qu'il devienne officiel[15].
Le stade a une forme ovale, pour une superficie de presque 200 000 m2 et une capacité initiale de 220 000 spectateurs, ce qui en fait l'un desstades les plus grands au monde[4]. Il est intégré dès sa construction dans un complexe sportif conçu par une équipe d'architectes brésiliens composée de Miguel Feldman, Waldir Ramos, Raphael Galvão, Oscar Valdetaro, Orlando Azevedo, Antônio Dias Carneiro et Pedro Paulo Bernardes Bastos[16]. Le chantier s'est ouvert en1948 sous la direction de l'ingénieur Paulo Pinheiro Guedes[4] et le stade de football est inauguré seulement deux ans plus tard, juste à temps pour accueillir la Coupe du monde de 1950. La première phase de travaux ne s'achève cependant qu'en1954[17].
En 1999, le stade fait l'objet d'une vague de travaux pour pouvoir accueillir laCoupe du monde des clubs de la FIFA. La capacité est alors réduite de 140 000 à 103 000 places. Le projet de la rénovation pour laCoupe du monde de 2014 et lesJeux olympiques de 2016 est plus lourd, afin de s'aligner sur les règles de laFIFA, mais il se veut respectueux de la structure originale du stade. La façade, classée par l'Institut national du patrimoine artistique et historique (IPHAN), est conservée. L'anneau inférieur du stade est par contre démoli et remplacé par un nouvel anneau, tandis qu'un nouveau toit est construit[4].
À l'issue des travaux de 2010-2013, qui a nécessité le concours de 21 000 ouvriers[18] et dont le coût (plus de 300 millions d'euros pour un stade rénové cinq ans plus tôt) est sujet à polémique[7], la capacité officielle du stade est réduite à 78 838 places, toutes assises[11],[1],[19]. Le Maracanã reste cependant le plus grand stade du Brésil et l'un desplus grands d'Amérique du Sud[20]. Pour les matchs de la Coupe du monde, la FIFA réduit la capacité du stade à 74 738 places[2].
Outre le stade, le complexe sportif inclut d'autres équipements : un gymnase principalement dévolu aubasket-ball, un stade couvert de 11 800 places, un stade nautique dont la version actuelle fait suite à la démolition du futuriste « El ventilador » en 1972, une piste d'entrainement pour l'athlétisme, ainsi qu'unmusée du football.
Le complexe est desservi par la ligne 2 dumétro de Rio de Janeiro, à la stationMaracanã située à proximité.
La réception des deux Coupes du monde, en 1950 et 2014, a été l'occasion d'opération de « ré-urbanisation » desfavelas (lesbidonvilles brésiliens) entourant le stade. Entre 2011 et 2014, des centaines de familles du quartierVila metro-mangueira sont déplacés, et pendant le tournoi la vente ambulante est interdite aux abords du stade[7].
Depuis 2013, le Maracanã et ses alentours sont gérés par unconsortium privé choisi par l'État de Rio, composé autour du géant brésilien duBTPOrganização Odebrecht[21]. Cette décision, qui suscite la polémique, est annulée en par la juge Gisele Guida de Faria, une action « invalidée » peu après par la présidente du tribunal de l’État de Rio[22].
Le,A-ha entre auLivre Guinness des records en tant que groupe ayant réuni le plus de spectateurs à un concert payant en se produisant devant plus de 199 000 personnes au Maracanã[23].
↑Cédric CHAPUIS(@cedchapuis), « L'Allemagne inflige une défaite historique au Brésil en demi-finales de la Coupe du monde (7-1) ! »,L'ÉQUIPE,(lire en ligne, consulté le)