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Spirou

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Pour les articles homonymes, voirSpirou (homonymie).

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Cet article concerne le journalSpirou. Pour le personnage, voirSpirou (personnage). Pour la série de bande dessinée, voirSpirou et Fantasio.

Spirou
Le Journal de Spirou(1938-1946)
Spirou Magaziiiine
(1988-1993)
Spirou HeBDo
(2006-2008)
Image illustrative de l’article Spirou

PaysDrapeau de la BelgiqueBelgique
LangueFrançais
PériodicitéHebdomadaire
FormatA4 (21 × 29,7 cm)
GenrePériodique debande dessinée franco-belge
Prix au numéro3,20 
3,90 
CHF
4,49 $ CA
2 155 F CFA
Diffusion53 713ex. (2013)
FondateurJean Dupuis
Date de fondation
ÉditeurDupuis
Ville d’éditionMarcinelle

PropriétaireDupuis
Directeur de publicationFrédéric Niffle
Rédacteur en chefMorgan Di Salvia
ISSN0771-8071
Site webSpirou.com
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Spirou est unpériodique de bande dessinéebelgefrancophonehebdomadaire dans lequel sont ou ont été publiées plusieurs séries dont certaines ont marqué leneuvième art commeSpirou et Fantasio,Lucky Luke,Buck Danny,Boule et Bill,Gaston,Les Schtroumpfs ou encoreLes Tuniques bleues.

Fondé par l'éditeurJean Dupuis le, le périodique paraît tout d'abord sous le titreLe Journal de Spirou. Il trouve rapidement son auteur vedette en la personne deJijé (auteur desAventures de Jean Valhardi et deJerry Spring) qui forme un quatuor composé d’André Franquin (Spirou etGaston),Morris (Lucky Luke),Will (Tif et Tondu) etEddy Paape (Marc Dacier) et qui marque durablement le journal de son empreinte. Dans lesannées 1950, l'arrivée d'Yvan Delporte commerédacteur en chef déclenche ce qu'on appelle l'âge d'or de Spirou avec des auteurs commePeyo (Johan et Pirlouit,Les Schtroumpfs etBenoît Brisefer),Jean Roba (Boule et Bill),Maurice Tillieux (Gil Jourdan),Raymond Macherot (Sibylline),Sirius (Les Timour),Jidéhem (Sophie),Michel Tacq (La patrouille des castors). À cette époque, le périodique entretient une forte rivalité avec son concurrentTintin (qui disparaîtra au début desannées 1990). L'arrivée deThierry Martens dans lesannées 1970 permet le lancement de séries plus modernes, avec l'apparition des premières héroïnes féminines,Natacha deFrançois Walthéry,Yoko Tsuno deRoger Leloup etIsabelle de Will, ainsi que de nouveaux personnages, commeLe Scrameustache deGos,Les Tuniques bleues deLambil etRaoul Cauvin,Sammy deBerck etCauvin,Papyrus deLucien De Gieter,Les Petits Hommes dePierre Seron ouDocteur Poche deMarc Wasterlain.

Le journal s'ouvre un peu plus aux histoires purement humoristiques grâce notamment au scénariste Raoul Cauvin avec des séries commeL'Agent 212 dessiné parDaniel Kox,Les Femmes en blanc dePhilippe Bercovici,Pierre Tombal deMarc Hardy,Cédric deLaudec ou encoreLes Psy deBédu. Toujours dans le genre de l'humour, le journal publie également des séries commeLe Petit Spirou deTome etJanry,Kid Paddle deMidam,Les Nombrils deDubuc etDelaf. Dans un registre moins humoristique on peut lire notammentJérôme K. Jérôme Bloche d'Alain Dodier,Jojo d'André Geerts ouSeuls deFabien Vehlmann etBruno Gazzotti. Durant lesannées 2010, le journal s'ouvre à des séries sortant de l'ordinaire commeOlive parVero Cazot etLucy Mazel. Dans lesannées 1990, le rédacteur en chefThierry Tinlot fait deSpirou un journal« sans maquette » où comptent les grands délires complices avec le lecteur comme« l'affaire Cauvin » ou« la Malédiction de la page 13 ».

Dans lesannées 2000, le journal change plusieurs fois de formule, avant de retrouver une certaine stabilité avec l'arrivée à sa tête deFrédéric Niffle en2008.Spirou possède sa propre identité, d'abord en inventant un style graphique, l'école de Marcinelle, puis en privilégiant toujours l'humour. Enfin, le journal a toujours fait partager à distance à ses lecteurs ses coulisses, à travers des séries, rédactionnels ou animations dont les personnages les plus marquants sontGaston Lagaffe, dont les gags se déroulent dans une rédaction fictive deSpirou,Le Boss dans lesannées 1990-2000 etL'Atelier Mastodonte dans lesannées 2010.

Historique

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Article détaillé :Chronologie deSpirou.

Prémices

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Personne habillée avec le costume rouge du personnage de Spirou et d'un calot rouge et noir
Costume deSpirou tel queRob-Vel l'a imaginé.

Le journalSpirou naît d'une idée deJean Dupuis, imprimeurbelge installé dans la commune deMarcinelle. Depuis lesannées 1920, il s'est lancé dans la presse et publie notammentLe Moustique, périodique spécialisé dans les programmes des radios nationales etBonne Soirée, journal féminin spécialisé dans leroman[1]. Pour diversifier son lectorat, il envisage de créer un journal pour la jeunesse. Labande dessinée américaine inonde alors la Belgique avec des magazines édités enFrance. Jean Dupuis,catholique pratiquant et européen convaincu, estime que ces histoires ne sont pas représentatives de la morale et de l'éducation qu'il défend. Il charge son fils ainé,Paul, de trouver le profil idéal d'un journal pour la jeunesse[2].

L'étude menée par Paul confirme l'intuition de son père : le journal doit être représenté par un garçon très jeune, vif d'esprit et espiègle comme le lectorat qu'il doit attirer. Le cadet de la famille,Charles, âgé de dix-neuf ans et passionné par les illustrés pour la jeunesse, propose que le françaisRobert Velter, alias Rob-Vel, en soit le dessinateur. Selon Charles Dupuis, ce collaborateur duJournal de Toto a un style en avance sur son temps pour créer le personnage principal du journal[2]. Le nom du journal[N 1] est trouvé par Paul Dupuis[4] ou Émile-André Robert, ami de la famille Dupuis qui mène plusieurs activités[2].

Un comité de direction familial entérine la création duJournal de Spirou et l'engagement de Rob-Vel. Ce dernier accepte de mettre en scène dans une bande dessinée la mascotte du nouveau périodique après une seule rencontre avec Jean Dupuis[5]. Le personnage deSpirou reçoit l'apparence d'ungroom en hommage à un petitmousse,dont le costume était rouge, mort lors d'une chute pendant son service sur le paquebotÎle-de-France. Il se conforme ainsi à la description faite par la famille Dupuis qui lui fit penser aux petits mousses qu'il avait croisés lors des traversées[6] puisque le nom Spirou désigne à la fois un écureuil et un adolescent vif enWallon[7]. Mais Rob-Vel, surchargé de travail, délègue le dessin de cette nouvelle série jusqu'en mars1939 à un confrère qui reste anonyme,Luc Lafnet[8] et les scénarios à son épouseBlanche Dumoulin[9]. Officiellement, Rob-Vel a longtemps été le premier père de Spirou mais l'histoire du journal montre qu'en réalité, ils étaient trois[10].

Création (1938-1939)

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Le premier numéro du journal parait le. Il est composé de seize grandes pages au format 28 × 40 cm, classique avant-guerre, la moitié en couleurs, l'autre en noir et blanc[3]. Au sommaire de ceno 1 où la bande dessinée occupe 40 % des pages (dont l'essentiel en couleurs)[11] : la sérieSpirou (qui occupe également la couverture de l'hebdomadaire), l'histoire à suivreBibor et Tribar qui conte les mésaventures de deux matelots de guerre, ainsi queBabouche, série de gags. Toutes sont réalisées par Rob-Vel[12].Luc Lafnet signe sous lepseudonyme Davine,Les Aventures de Zizette[13],mélodrame à suivre au dessin expressionniste, ainsi qu'un rédactionnel intituléLa Princesse des neiges[14]. Une autre série,Aventures de Tif deFernand Dineur (qui deviendra par la suite un grand classique de la bande dessinée franco-belge sous le nom deTif et Tondu) est également présente dans ce premier numéro[15], tout comme la bande dessinée américaine avecDick Tracy de Chester Gould etKing of the Royal Mounted dessiné parAllen Dean[16]. La publication de productions d'outre-Atlantique s'explique par la volonté des Dupuis de lutter contre la concurrence des journaux français, en cassant leur monopole[17]. Le reste du journal est composé de romans à suivre, de jeux et de rédactionnel dontLe Fureteur vous dira rédigé parJean Doisy[3].

La domination des productions américaines se fait sentir dans les premières années du journal. Ainsi en1939,Red Ryder etSuperman, suivis parBrick Bradford en1940, rejoignent leurs compatriotes présents depuis le premier numéro. Labande dessinée italienne est aussi présente avecBill l'albatros en 1938[17]. Les Dupuis cherchent à favoriser par la suite la production locale afin de conserver une certaine indépendance. C'est ainsi qu'ils engagent le BelgeJijé en 1939. Sa première histoire,Le Mystère de la clef hindoue est publiée à partir duno 14/39. Une personnalité se détache véritablement dans l'équipe :Jean Doisy. D'abord auteur de romans policiers pourLe Moustique, il occupe très vite la place de rédacteur en chef du journal[N 2] et noue une forte relation avec les lecteurs du journal, cas unique dans la presse pour la jeunesse de l'époque. Il lance ainsi dès le club desAmis de Spirou (AdS) qui organise des manifestations, possède ses signes de reconnaissance, son code d'honneur et publie des messages secrets dans le journal que seuls les membres du club peuvent déchiffrer. Jean Doisy définit en outre le ton du journal en rédigeant la plupart des rédactionnels (Le Fureteur, contes, courrier des lecteurs, textes signésFantasio, jeux et concours)[18].

Années de guerre (1939-1945)

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Le journal continue de paraître malgré le déclenchement de laSeconde Guerre mondiale enseptembre 1939.Rob-Vel, mobilisé dans l'armée française, livre ses planches à la rédaction par courrier spécial[19].Jijé, seul dessinateur polyvalent du journal, assure les dessins d'urgence quand les planches de série manquent commeRed Ryder ouSuperman[20], ainsi que les dessins des couvertures des numéros spéciaux et des recueils. Pendant une contre-attaque, Rob-Vel est blessé puis fait prisonnier àLille[19]. Dans le même temps, l'invasion de laBelgique disperse la famille Dupuis :Jean passe enAngleterre,Paul est fait prisonnier etCharles échappe de peu à la captivité[21]. La publication s'interrompt du au[22] mais reprend grâce aux efforts de Charles et René Matthews, gendre de Jean, très impliqué dans l'entreprise[23]. Rob-Vel injoignable, c'est d'abord sa femmeBlanche Dumoulin qui anime lasérie-vedette probablement aidée par un certain Van Straelen[24]. Jijé, seul auteur encore disponible à cette époque, prend le relais en plein milieu d'une histoire, car les communications avec Blanche Dumoulin depuisParis deviennent de plus en plus compliquées[25]. La première planche de Jijé parait dans leno 43/40 du[26]. La pénurie de papier oblige l'éditeur à réduire le nombre de pages. Les séries américaines disparaissent peu à peu, à l'exception deRed Ryder etBob l'aviateur, remplacées par des séries d'auteurs locaux[27]. Ainsi commence la publication desAventures de Jean Valhardi dans leno 40/41 en octobre1941 et deL'Épervier bleu dans leno 30/40 en juillet1942[28]. Jijé, en plus deSpirou, commence la publication en d'une biographie deDon Bosco, personnage que lui a fait découvrir René Matthews[29].

En, Paul Dupuis est libéré et rentre àMarcinelle[30]. Il rejoint son frère et son beau-frère ; à eux trois, ils composent la nouvelle direction des éditionsDupuis pour les cinquante années à venir[31]. Les désagréments liés à la guerre se multiplient ; les livraisons de papier sont de plus en plus limitées et un officier allemand, le major Kreft, est mandaté par la censure. Cet antinazi devint un allié pour la survie du journal. Dans l'ombre de l'imprimerie, un réseau clandestin se met en place. René Matthews intègre laRésistance[32].Jean Doisy, sympathisantcommuniste, profite du courrier des lecteurs pour faire passer des messages codés à la Résistance belge[33]. Rob-Vel est libéré en et reprend rapidement contact avec les éditions Dupuis[34]. Il récupère la sérieSpirou à partir duno 12/41 du20mars1941[35]. Jijé devient l'homme à tout faire du journal, dessinant les couvertures, les animations et ses différentes séries[19]. À la fin de l'année 1941, le nombre de pages baisse à nouveau à cause du rationnement du papier. Le club des Amis de Spirou voit ses effectifs tripler en un an, à dix-sept mille adhérents, mais l'occupant commence à se méfier de ce mouvement de jeunesse et interdit le port de l'insigne[36].

En juillet1942, le personnage de Spirou est décliné enmarionnette par le théâtre du Farfadet. C'est là qu’apparaît pour la première fois le personnage deFantasio[37] qui n'était alors qu'une signature sous laquelle se dissimulait Jean Doisy pour animer des rubriques du journal depuis 1939. La marionnette de Fantasio, adaptée graphiquement par Jijé pour la couverture de l'albumno 11 (mai-), a les cheveux bruns et ne ressemble physiquement en rien au personnage tel qu'il réapparaîtra, toujours sous la plume de Jijé, dansLe Fureteur duno 5/43[38]. À la fin de cette même année, Rob-Vel vend les droits du personnage de Spirou aux éditions Dupuis qui le confient à Jijé. Ce rachat est décidé par les Dupuis afin de parer aux risques de rupture des transmissions avec Paris, où réside Rob-Vel et qui est également sous occupation allemande, mais aussi pour s'assurer un total contrôle sur le personnage-vedette du journal[39]. Néanmoins les planches fournies par Rob-Vel permettent à son personnage d'apparaître jusqu'auno 35/43 du2septembre1943, dernière parution du journal avant sa censure par les Allemands. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cette censure : le refus par les Dupuis d'accepter un administrateur allemand pour contrôler les publications, le refus de publier une revue de propagandenazie, le fait que les Allemands avaient besoin du papier qui devenait de plus en plus rare, ou encore les soupçons de participation à la Résistance au travers de certaines rubriques[40].

Pour contourner l'interdiction, un album intituléL'Espiègle au grand cœur parait en, avec l'idée d'une sortie mensuelle, et avec des contributions notamment deJijé,Jean Doisy,Sirius, etRob-Vel[41]. Mais les Allemands découvrent le subterfuge après la sortie en du second album intituléAlmanach 44[42]. Pendant ce repos forcé,Spirou survit grâce aux représentations du théâtre du Farfadet, au cours desquelles sont distribués aux spectateurs des exemplaires d'un bulletin théâtral,Spirou Guignol, qui permet de continuer à offrir un support papier aux héros du journal[43]. Deuxcomédies musicales sont aussi interprétées par la troupeLes Mignonettes[44]. À lalibération de la Belgique en, les éditions Dupuis ne sont pas inquiétées par l'épuration grâce au témoignage de Jean Doisy. Le[45], le journal reparaît en kiosque, mais sans Jijé emprisonné pour avoir travaillé pendant l'Occupation et avoir possédé une carte pour éviter leSTO[N 3]. Il dessine depuis sa cellule jusqu'à sa libération deux mois plus tard[46]. En, la sérieTintin est proposée aux Dupuis qui la refusent pour diverses raisons, notamment à cause de la collaboration d'Hergé durant la guerre avec le quotidienLe Soir, alors aux mains des Allemands[47].

Âge d'or (1946-1968)

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Mutation du journal

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Portait de Morris.
Morris (ici en 1971), l'un des auteurs qui participèrent à l'âge d'or du journal.

L'année1946 commence par un changement de numérotation du journal. Jusqu'ici, elle était remise à zéro chaque début d'année, mais le journal qui sort le, porte leno 404, équivalent au nombre de semaines écoulées depuis sa création, adoptant dès lors une numérotation continue[48]. Cette même année voit l'arrivée dans les pages de l'hebdomadaire de jeunes dessinateurs formés parJijé, ce dernier ayant décidé de s'éloigner du journal pour réaliser une biographie dessinée deJésus-Christ[49]. Il répartit alors ses séries entre ses apprentis :André Franquin récupère la série-vedetteSpirou à partir duno 427 (en plein milieu de l'histoireLa Maison préfabriquée) etEddy PaapeJean Valhardi à partir duno 429[50]. Autre protégé de Jijé,Morris crée la sérieLucky Luke dans l'Almanach 1947, où est aussi publiée la première histoire deSpirou par André Franquin,Spirou et le Tank[N 4],[51]. Un collaborateur des Dupuis,Georges Troisfontaines, crée à la même époque une agence, laWorld Press, pour distribuer des histoires aux éditeurs de bande dessinée. Les Dupuis, qui cherchent à augmenter la production locale au détriment desbandes dessinées américaines, décident logiquement de s'associer avec lui[52]. Ainsi naît dans leno 455 la série sur laguerre du PacifiqueBuck Danny, produite par deux auteurs de la World Press,Victor Hubinon etJean-Michel Charlier[53]. La famille Dupuis continue toutefois à se fournir en bandes dessinées américaines auprès des agences qui font leur retour après la guerre avecRed Ryder,Brick Bradford,Tarzan ou encoreLittle Annie Rooney[54].

Portrait de Peyo.
Peyo (ici en 1990), auteur emblématique de l'âge d'or deSpirou.

Finalement, les bandes dessinées étrangères disparaissent complètement du journal avec la création enFrance en1949 de laCommission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence qui a pour but de freiner la publication de séries américaines. Les productions européennes prennent dès lors plus de place dans l'hebdomadaire, la part prépondérante revenant aux séries belges[55]. Dans cette optique,Will, lui aussi formé par Jijé, récupère la sérieTif et Tondu à partir duno 588, les personnages ayant été rachetés par Dupuis à leur créateurFernand Dineur[56]. En1948, Jijé s'attaque à la biographie deBaden-Powell, publication qui va s'étendre sur deux années[57]. De ce fait, Victor Hubinon reprend à partir duno 502 la sérieBlondin et Cirage, publiée auparavant par Jijé dans le journalPetits Belges[58].

La stratégie deSpirou change quandCharles Dupuis prend les commandes du journal tandis queJean Doisy quitte son poste pour rejoindre le quotidienLe Drapeau rouge[59]. Les clubs qui gravitent autour deSpirou perdent de leur influence au profit de rédactionnels au ton international, destinés à conquérir le marché français[60]. Ils se réduisent désormais à de simples insignes et cartes de membres, entraînant une baisse des effectifs[59]. En1950, André Franquin publieIl y a un sorcier à Champignac qui met en place l'ensemble du monde deChampignac-en-Cambrousse (nos 653 à 685)[61]. Des séries éducatives apparaissent. OutreSurcouf, est créé dans leno 668 l'Oncle Paul sur un concept assez simple : raconter en quelques planches la vie d'un personnage ou un événement historique[62]. Jijé reprend sa sérieBlondin et Cirage en1951[58]. Dans leno 752, débutent les aventures dupageJohan. Ce personnage avait déjà connu quelques aventures dans divers quotidiens avant son arrivée dansSpirou. Son auteur,Peyo, est entré chez Dupuis grâce à André Franquin qu'il avait connu au studio de dessin animéCBA durant la guerre. D'abord seul, Johan est rejoint par le nain Pirlouit dansLe Lutin du Bois aux Roches publié en1954[63]. Dans leno 720, André Franquin introduit un nouveau personnage dans la sérieSpirou et Fantasio : leMarsupilami, animal imaginaire dont l'idée lui est venue en voyant un receveur dutramway multiplier les tâches[64].

La dernière série américaine,Jo Lumière, disparaît dans leno 797[65]. La censure frappe la sérieL'Épervier bleu dans leno 769 : on reproche à son auteur,Sirius, d'avoir envoyé son héros sur une lune fantaisiste remplie de champignons et il doit y mettre un terme sous peine de voir le journal interdit en France[66]. Après l'abandon deL'Épervier bleu, Sirius lanceLes Timour dans leno 813, série qui raconte l'histoire d'une famille à travers les siècles[67].Gérald Forton et Jean-Michel Charlier créent la sérieKim Devil dans leno 820[65]. Paul Dupuis souhaite depuis longtemps un bonwestern réaliste dans les pages du journal et il s'en ouvre à Jijé, qui a déjà voyagé plusieurs années auxÉtats-Unis et auMexique, et est aussi considéré comme un bon dessinateur dechevaux. Il crée ainsi dans leno 820 la sérieJerry Spring, qui met en scène un cow-boy généreux toujours prêt à défendre le faible contre le fort[68]. Dans leno 867[69] débuteLa Patrouille des Castors qui raconte les aventures d'unepatrouille descouts, sous la plume de l'un des jeunes dessinateurs de la World Press,Mitacq. Le scénario est confié en revanche à un homme d'expérience : Jean-Michel Charlier[70].

Pendant ces années, un personnage discret,le Fureteur, possède une chronique rédactionnelle dans le journal. Il répond à des questions sur le monde posées par les lecteurs et anime un mouvement desAgents Secrets du Bien Clandestin : il s'agit de commettre de bonnes actions dans la plus totale clandestinité et d'observer les réactions des intéressés. Les lecteurs s'échangent leurs idées et leurs expériences.

Années Delporte

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Place à l'humour
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Photo de l'entrée des éditions Dupuis à la Galerie du Centre.
Entrée des anciens locaux des éditionsDupuis et de la rédaction du journalSpirou dans la Galerie du Centre àBruxelles.

En1955,Yvan Delporte est officiellement nommé rédacteur en chef du journal ; un peu par hasard, puisqueCharles Dupuis souhaite faire deSpirou un journal totalement humoristique et considère Delporte comme le meilleur pour atteindre cet objectif[71]. La rédaction déménage àBruxelles dans la Galerie du Centre pour être dans le même bâtiment que les bureaux de laWorld Press[72]. Cette même année,Maurice Rosy devient directeur artistique des éditionsDupuis (il occupait auparavant le poste de« donneur d'idées » pour lui permettre d'exercer ses talents créatifs au sein de la maison d'édition[73]). Il s'occupe aussi de trouver de nouveaux talents et devient à ce titre rédacteur en chef deRisque-Tout, éphémère petit frère deSpirou lancé conjointement par Dupuis et la World Press[72]. Le tandem Delporte/Rosy va être à la barre deSpirou durant de nombreuses années, multipliant les animations et les numéros spéciaux[73] ; Charles Dupuis reste néanmoins le véritable patron du journal et c'est lui qui accepte qu'une série paraisse ou non dansSpirou[74].

Photo des locaux des éditions Dupuis dans la Galerie du Centre.
Anciens locaux des éditionsDupuis et de la rédaction du journalSpirou dans la Galerie du Centre àBruxelles.

Les clubs Spirou disparaissent à la fin desannées 1950 au profit d'uncirque et des jeux de plages Spirou[75]. Les rédactionnels s'ouvrent à d'autres horizons[76], leur but étant désormais de recréer le lien avec le lecteur qui s'était perdu avec la disparition des clubs. Dans cette optique est créé le personnage deStarter qui anime la rubriqueautomobile[77], et surtout le personnage deGaston Lagaffe créé parAndré Franquin et Yvan Delporte en1957[78]. Au départ, ce personnage a pour fonction d'animer chaque semaine le journal par ses gaffes, faisant par exemple exploser certaines pages[79].

Parmi les nouvelles séries, paraîtGil Jourdan à partir duno 962,polar deMaurice Tillieux, inspiré de sa sérieFélix publiée dansHéroïc-Albums[N 5]. Une autre série de Tillieux,César, va rapidement être transférée dansLe Moustique avant de revenir dansSpirou à la fin desannées 1960[81]. Les autres nouveautés issues du studio dirigé par Maurice Rosy sontBobosse deMarcel Remacle à partir duno 931[82],Guy Pingaut (no 985) etAlain Cardan (no 996) deGérald Forton[83],Thierry le Chevalier deCarlos Laffond etJean-Michel Charlier (no 989)[84],Tom et Nelly, enfants du siècle deJosé Bielsa etOctave Joly (no 995)[85] reprise de l'hebdomadaireRisque-Tout qui a arrêté sa parution, ou encoreLes Frères Clips deMarcel Denis (no 1032)[86].

Le numéro 1000

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Le 13 juin 1957Spirou sort sonno 1000, déchaînement d'inventivité : sa couverture, dessinée par Franquin, présente 999 têtes différentes du personnage, plus une de Gaston Lagaffe. Son sommaire annonce des articles ronflants, dont un « Olé, Olé » rédigé par le généralFranco, et qui se révèle en fait annoncer par seslettrines le messagePoisson d'avril. Il comporte un labyrinthe « en quatre dimensions » (c'est-à-dire utilisant les deux côtés imprimés d'une page avec des trous permettant de passer d'un côté à l'autre, un dessin animé en ombre chinoises créé par Morris, destransblagues, dessins anodins révélant un sens totalement différent et caustique quand on les regarde par transparence, etc. Un supplément en demi-format inclus dans le journal est nomméSpirou 2000 et porte un regard sur un avenir possible de Spirou et Fantasio, Buck Danny et ses amis - vieillis et très galonnés - et autres héros dans ce numéro 2000 d'un avenir vu comme bien lointain, où existent des « tévéphones » et où les avions peuvent voler en marche arrière.

Le vrai « numéro 2000 » arrivant pendant les années de crise du journal ne fera pas l'objet d'autant de moyens, mais le numéro 3000 comportera un supplément alors révolutionnaire pour un journal destiné à la jeunesse : unCD-ROM

Enfin, le numéro comporte unbillard électrique à monter soi-même, sans flippers, mais allumant une ampoule de 3,5 V lorsqu'on envoie les bonnes billes dans les bons trous (ampoule, pile 4,5 V, contreplaqué, fil électrique et attaches parisiennes à se procurer en sus).

Il comprend aussi une ébauche des futurs mini-récits[87].

René Goscinny y apparaît comme scénariste d'une bande dessinée pastiche de toutes les autres et nomméeVous avez déjà vu ça, où sont repris avec ironie les poncifs les plus classiques du genre.

Après le numéro 1000

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Les numéros spéciaux vont devenir la marque de fabrique de la période Yvan Delporte. Outre le traditionnel« spécialNoël », il fait ajouter un« spécialPâques », un« spécial Grandes Vacances » et des spéciaux ponctuels comme celui sur l'Exposition universelle de 1958, ou un numéro consacré à l'automobile. Ces numéros sont l'occasion pour le rédacteur en chef de tester de nouveaux auteurs en ajoutant des pages àSpirou et en offrant de multiples suppléments[88]. Parmi les nouveautés qui vont marquer durablement le journal,René Hausman lance la sérieSaki dans leno 1030, qui deviendra l'année suivanteSaki et Zunie[89] ; Marcel Remacle créeLe Vieux Nick dans leno 1039, lui adjoignant deux ans plus tard le personnage de Barbe-Noire, d'abord faire-valoir puis héros de la série[90].

C'est en 1958, dans leno 1071[91], qu'apparaissent pour la première fois graphiquementles Schtroumpfs, dans la seizième aventure deJohan et Pirlouit,La Flûte à six trous (renommée plus tardLa Flûte à six schtroumpfs). Au fil des semaines,Peyo fait monter le suspense sur l'identité des personnages qui espionnent les deux héros[92]. Dans une courte histoire publiée dans leno 1041,Jo-El Azara met en scèneLa Ribambelle, qui sera reprise parJean Roba en 1962[93].

Nouvelle génération d'auteurs
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Portait de Lucien De Gieter.
Lucien De Gieter (ici en 2009), auteur dePapyrus, fait partie de la nouvelle génération deSpirou.

En1959,Yvan Delporte a l'idée de créer des petits albums que le lecteur doit monter lui-même[87]. Pour inaugurer ce format, il demande àPeyo de réutiliser les petits personnages qu'il a créés deux ans auparavant dansJohan et Pirlouit afin d'en faire les héros à part entière d'une série.Les Schtroumpfs noirs, premier mini-récit (et première histoire desSchtroumpfs), publié dans leno 1107[94], sera suivi de dix autres histoires jusqu'auno 1134, avec notamment la création duPetit Noël parAndré Franquin (no 1131) etBoule et Bill parJean Roba etMaurice Rosy (no 1132). D'abord censés être une opération ponctuelle, les mini-récits reviennent chaque semaine pour contrer lesPilotoramas du journalPilote qui paraissent depuis. Dans leno 1135 débute une nouvelle collection de mini-récits hebdomadaires, avec une numérotation remise à zéro et une augmentation de 36 à 48 planches[95]. Si les premiers mini-récits étaient l'œuvre d'auteurs confirmés, la nouvelle collection va permettre de tester de jeunes auteurs[96] :Pat Mallet avecXing et Xot (no 1145)[97],Charles Degotte avecLe Flagada (no 1196)[98],Paul Deliège (et Maurice Rosy au scénario) avecBobo (no 1204)[99],Lucien De Gieter avecPony (no 1271)[100] ou encoreJacques Devos avecGénial Olivier (no 1321)[101].

Dans les pages régulières du journal, Yvan Delporte lance de grandes séries d'aventure.Eddy Paape, qui s'occupe d'une page de jeux et d'une rubrique éducative intitulées respectivementLe Coin des dégourdis etLe Coin des petits curieux[102] depuis queJijé a récupéréJean Valhardi en1956[103], créé en1958 dans leno 1059,Marc Dacier, qui conte les aventures d'unreporter (avecJean-Michel Charlier au scénario)[104].Lettreur chezDupuis,Lambil lance dans leno 1083Sandy et Hoppy, une série sur l'Australie qu'il écrit depuis ses quinze ans et qui a essuyé un premier refus de Dupuis[105].

Pour la sérieSpirou et Fantasio, André Franquin crée l'emblématiqueZorglub dansZ comme Zorglub, épisode publié duno 1096 auno 1136[106] ; mais le personnage ne va pas plaire àCharles Dupuis qui préfère la poésie duNid des marsupilamis[107]. IntituléeQRM sur Bretzelburg (renomméeQRN sur Bretzelburg par la suite), l'histoire suivante connaît une publication tumultueuse, à cause de l'état de santé de Franquin, unehépatite virale suivie d'une sérieusedépression due au ras-le-bol de l'auteur d'animer des personnages qu'il n'a pas créés et qu'il pense ne pas s'être appropriés. Aussi l'histoire est-elle d'abord publiée sous forme de demi-planches avant de s'interrompre pendant deux ans. Durant cette période, André Franquin publie toujours sa demi-planche deGaston, aidé par son assistantJidéhem[108].

Les animations du journal vont se multiplier : une vache squatte les pages du journal en1960 et provoque le renvoi deGaston Lagaffe, puis son réengagement après une mobilisation des lecteurs[109]. Gaston devient le lien entre les lecteurs et la rédaction au point de présenter en couverture les séries de la semaine à partir duno 1175[110]. Leno 1042 est parfumé aux« senteurs d'avril », ce qui provoque plusieurs malaises dans les ateliers. Leno 1235 offre unecarte postale duMarsupilami avec une queue en papier collée sur chaque exemplaire par les détenus de la prison deCharleroi. Dans leno 1264 est offerte une invention deMorris nommé« 3-D Color » qui permet de voir les dessins en relief et en couleur[111].

Portait de Derib.
Derib (ici à la fin desannées 1980) a fait ses débuts dans le journal dans lesannées 1960.

Parmi les nouveautés, Peyo créeBenoît Brisefer dans leno 1183. La série est d'abord destinée au quotidienLe Soir, mais l'idée d'un petit garçon à la force surhumaine qui perd ses pouvoirs au moindrerhume séduit Charles Dupuis qui insiste pour l'avoir dans son journal[112]. Jidéhem lance dans leno 1208, une bande dessinée autour du personnage de Starter, qui animait jusque-là la chronique automobile, mais deux ans plus tard ce dernier se fait voler la vedette par la jeune Sophie, première véritable héroïne à part entière du journal, au point qu'il disparaît définitivement et que la série est renomméeSophie[113]. Jean Roba reprend dans leno 1247La Ribambelle, apparue brièvement quatre ans auparavant[114]. De retour dansSpirou, après un court passage chez le concurrentTintin,Will crée la sérieÉric et Artimon (no 1252), avant de retrouverTif et Tondu en1965[115].Charles Jadoul écrit le scénario deMichel et Thierry pourArthur Piroton à partir duno 1239[114].

Les histoires complètes vont se multiplier à partir du début desannées 1960 pour permettre aux « gagmen » de mieux s'exprimer que dans les mini-récits ou les histoires à suivre. Jacques Devos écrit ainsi le délirantVictor Sébastopol à partir duno 1288 pourHubuc,Whamoka et Whikilowat à partir duno 1354 pourSalvérius[116] etDjinn à partir duno 1372 pourKiko[117]. En1964,Raymond Macherot passe deTintin àSpirou à cause d'un différend avecLe Lombard[118] mais, pour des raisons contractuelles, doit abandonner ses séries qui restent chez le concurrent[119]. PourSpirou il crée doncChaminou, mais la noirceur de ton est critiquée par les éditeurs et les lecteurs[120]. Seul Charles Dupuis souhaite une seconde histoire[121], mais Macherot préfère proposer une nouvelle série,Sibylline, dont la publication commence dans leno 1403[122].Guy Bara reprend à partir duno 1363Max l'explorateur, série publiée depuis lesannées 1950 dans divers quotidiens[123].Marcel Remacle etMarcel Denis lancent une série sur lesvikings avecHultrasson à partir duno 1351[124].

En 1965 la couverture change durablement de présentation à partir duno 1435, offrant une seule grande illustration[125]. Le retour deSpirou et Fantasio dans ceno 1435 avecBravo les Brothers mélange les univers de Spirou et de Gaston, renforçant la connivence avec le lecteur[126]. Dans leno 1436 d'ailleurs débute la chroniqueEn direct de la rédaction qui présente aux lecteurs les aléas de la vie de la rédaction du journal[79].L'Homme aux phylactères créé parSerge Gennaux participe à cette animation en racontant les histoires d'un personnage qui souhaite devenir un héros de bande dessinée[127]. L'une des premières couvertures de cette nouvelle formule, représentant unchauffe-eau dans l'espace après une explosion, provoque une controverse avecGaz de France qui exige la publication d'unpublireportage expliquant qu'un chauffe-eau ne peut pas exploser ; en réponse, Franquin et Delporte publient des fausses publicités pour Ducran & Lapoigne (entreprise imaginaire de la sérieGaston)[128]. Publiés auparavant dans le quotidienLe Soir, lesdemi-planches dePoussy intègrent les pages du journal à partir duno 1438[129]. L'année1966 est assez prolifique :Maurice Tillieux se lance dans l'écriture deMarc Lebut et son voisin (dit aussiLa Fort-T) pourFrancis à partir duno 1452[130] ;Tôôôt et Puit de Lucien De Gieter font leurs débuts dans leno 1456 ; Raymond Macherot dessinePantoufle sur un scénario deRené Goscinny à partir duno 1459. Enfin,Derib, formé par Peyo, fait ses débuts avec la sérieArnaud de Casteloup dans leno 1450[131].

Fin d'une époque
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Portait de Pierre Seron.
Pierre Seron (ici en 1990), l'un des derniers auteurs publiés lors de l'âge d'or deSpirou.

L'année1967 voit le départ de deux grands auteurs du journal,Eddy Paape etJijé. Le premier se brouille avec Dupuis pour plusieurs raisons (la principale étant le manque de promotion de ses albums par l'éditeur) et rejoint l'équipe deTintin[132]. Jijé quant à lui quitteSpirou pourPilote où, sur la proposition deJean-Michel Charlier, il reprend la sérieLes Aventures de Tanguy et Laverdure que vient d'abandonnerAlbert Uderzo[133].André Franquin accepte de dessiner une dernière aventure deSpirou et Fantasio,Panade à Champignac qui débute dans leno 1539, avant de se consacrer pleinement àGaston[134].Jean-Claude Fournier, qui reçoit les conseils personnels de Franquin depuis plusieurs mois, lance la série poétiqueBizu dans leno 1509[135]. Plusieurs fois refusés parCharles Dupuis,Les Petits Hommes dePierre Seron paraissent enfin dans leno 1534, après les retouches d'Albert Desprechins au scénario. Le graphisme, très proche de celui de Franquin, vaudra une accusation de plagiat à son auteur[136]. Dans leno 1531,Derib etRosy créentLes Aventures d'Attila qui mettent en scène unchien espionsuisse qui parle[137].

Nouvelle grosse défection l'année suivante avec le départ deMorris et sa sérieLucky Luke pour le journalPilote. Tout comme Eddy Paape, Morris considère que les éditions Dupuis ne diffusent pas de façon satisfaisante ses albums enFrance et préfère rejoindre un éditeur français[138]. Pour compenser la perte deLucky Luke,Louis Salvérius lanceLes Tuniques bleues dans leno 1585 sur un scénario deRaoul Cauvin[139], qui travaille chez Dupuis depuis le début desannées 1960. Après notamment un passage au laboratoire photo, il a enfin sa chance avec la sérieArthur et Léopold publiée dans leno 1574 sur des dessins d'Eddy Ryssack[140].Mitacq a lancé la sérieStany Derval dans leno 1561, faute de nouveaux scénarios de Jean-Michel Charlier[141]. Maurice Rosy abandonne le scénario deTif et Tondu repris parMaurice Tillieux dont l'écriture dès lors devient l'activité principale avec notammentSOS Bagarreur pourRené Follet dans leno 1552. À partir duno 1589Paul Deliège scénariseLes Krostons pourArthur Piroton qui abandonne après la première histoire pour s'occuper de la nouvelle sérieJess Long. Paul Deliège le remplace alors au dessin, mais est obligé de changer son style humoristique pour un réaliste[142]. Il écrit aussi le scénario de la sérieSam (renommée plus tardSam et l'Ours) pourLagas, publiée comme mini-récit à partir duno 1553[143].

Une page du journal se tourne au cours de l'année1968 avec le licenciement du rédacteur en chefYvan Delporte. Le contexte de l'époque est assez tendu et les événements deMai 68 inquiètent les entreprises, dont les éditions Dupuis. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer le départ de Delporte. La première est la diffusion dans le journal d'une publicitéantimilitariste en réponse à une campagne de recrutement de l'armée belge publiée quelque temps auparavant dans les pages deSpirou. La deuxième, celle officielle de Dupuis[144], est qu'il aurait laissé publier l'expression« Allez-vous faire cuire un œuf ! » dans une réponse à un courrier de lecteur se désolant de l'absence prolongée deJohan et Pirlouit provoquant alors une plainte dePeyo auprès dePaul Dupuis[145]. La troisième, soutenue par Yvan Delporte, est qu'il a payé le fait d'être chef de service et en même temps délégué syndical. Paul Dupuis aurait reproché à Yvan Delporte d'avoir été le meneur d'une grève du personnel. Enfin, la version du futur rédacteur en chef,Thierry Martens, est qu'Yvan Delporte a laissé s'accumuler les heures supplémentaires d'une grosse partie de la rédaction, les obligeant à travailler le week-end et le soir, ce qui a entraîné des coûts financiers importants pour Dupuis[144].

Renouveau dans la continuité (1969-1986)

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Femmes à l'honneur

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Portait de François Walthéry.
François Walthéry (ici en 2009) met les héroïnes à l'honneur, grâce à sa sérieNatacha.

Le départ d'Yvan Delporte laisse un vide dans la rédaction et marque le début d'une période de troubles.Charles Degotte occupe par intérim le poste de rédacteur en chef[146], sous la supervision deCharles Dupuis[147]. À partir de juillet1969,Thierry Martens est nommé officiellement rédacteur en chef avec la tâche prioritaire de renouveler les auteurs-vedettes du journal, dont la production commence à baisser, et de trouver une nouvelle formule pour arrêter la baisse des ventes. Il s'appuie sur les jeunes auteurs qui apprennent le métier dans les studios des auteurs-vedettes, en particulier celui dePeyo[148]. C'est ainsi que débarque dans leno 1663Natacha, imaginée par le jeuneFrançois Walthéry[149]. La mode étant au féminisme,Yoko Tsuno deRoger Leloup est publiée à partir duno 1693 grâce àMaurice Tillieux et Charles Dupuis qui poussent ces jeunes auteurs à abandonner le studio Peyo[150].

La sérieSpirou et Fantasio sans auteur depuis son abandon par Franquin est confiée àJean-Claude Fournier, dont la sérieBizu avait séduit Charles Dupuis[135]. La première histoire de Fournier,Le Faiseur d'or, commence à paraître dans leno 1624. LePortugaisCarlos Roque créeAngélique etWladimyr respectivement dans lesno 1601 etno 1616[151].Raoul Cauvin devient rapidement prolifique en créantLes Naufragés pourClaire Bretécher (no 1581),Câline et Calebasse pourMazel (no 1617), et en reprenant les sériesLoryfiand et Chifmol pourSerge Gennaux[140],Sammy pourBerck (no 1667)[152] ou encoreMirliton pourRaymond Macherot (no 1664)[140]. Yvan Delporte écrit pourWill un scénario qui met en scène une petite fille,Isabelle, à partir duno 1654. Par la suite,Raymond Macherot et André Franquin intègrent le projet et apportent une dimension fantastique à la série[153]Jean-Marie Brouyère débute dans leno 1745 en tant que scénariste d'Archie Cash, dessiné parMalik et dont le réalisme détonne dans le journal de l'époque[154].Francis lance sonCapitaine Lahuche dans leno 1713[155].

Classiques et nouveautés

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Portait couleur de face de Jean-Claude Fournier.
Jean-Claude Fournier (ici en 2010) a repris la sérieSpirou et Fantasio aprèsAndré Franquin.

En décembre1971, la mise en page de la couverture change à nouveau avec l'apparition du sommaire. Le journal continue sa mutation en renouvelant rédactionnels (commeNature-Jeunesse), animations (ainsiL'Inspecteur Spirou propose de résoudre des énigmes policières[156]) et séries. Pour combler l'essoufflement des mini-récits, la rubriqueCarte blanche permet à des auteurs expérimentés de lancer de nouvelles séries ou à des jeunes de débuter. Là naissent notammentPauvre Lampil deCauvin etLambil (no 1826) etLes Extra-terrestres deJacques Devos[157].Gos délaisse le dessin deGil Jourdan pour créerKhéna et le Scrameustache dans leno 1806[158].Antoinette Collin etJean-Marie Brouyère invententLes Naufragés de l'escalator (no 1860)[159], série fantastique et délirante qui fait couler beaucoup d'encre tant du côté de ses partisans que de ses adversaires.

Regrettant que certaines séries ne soient plus disponibles en librairie depuis longtemps, Thierry Martens décide de les republier dans le journal et crée la rubriqueClassiques Dupuis. Ainsi, après un travail de restauration,Félix deMaurice Tillieux (no 1868) etGinger deJidéhem (no 1996), toutes deux publiées dansHéroïc-Albums dans lesannées 1950, sont proposées à une nouvelle génération de lecteurs. LesMaxi-classiques sont lancés dans leno 1980 avecJacques Le Gall deMiTacq, pour adapter le grand format de cette série initialement publiée dansPilote au format classique deSpirou[160]. Dans le même temps la rubriqueDécouvertes Dupuis[161] fait débuter notammentWatch avecBig Boss Circus (no 1884)[162]. Dans leno 1867,Lucien De Gieter, lui aussi de l'équipe Peyo, lancePapyrus, série se passant dans l'Égypte antique[163].Marc Hardy etMittéï créentBadminton dans leno 1898 ;Cauvin etWalthéry,Le Vieux Bleu dans leno 1875[164]. Quelques séries américaines font leur retour, dontDenis la Malice[165].

Les jeunes dessinateurs qui sortent de l'Institut Saint-Luc se voient ouvrir les pages du journal, avec l'aide de Jean-Marie Brouyère qui leur écrit des scénarios :Aymone pourRenaud Denauw (no 1957),La Petite Chronique vénusienne pourAndré Geerts (no 2051),Coursensac et Baladin pourBernard Hislaire (no 2077), ainsi que plusieurs histoires pourJean-Claude Servais[166].Raoul Cauvin créeBoulouloum et Guiliguili pour Mazel (no 1965),L'Agent 212 pourDaniel Kox (no 1939) etGodaille et Godasse pourJacques Sandron (no 1938) ; François Walthéry lancePetit Bout-de-chique (no 1927) ; le duoBom etWatch créeLes Déboussolés (no 1923)[165]. En1976,Spirou sort sonno 2000 largement animé par ces jeunes auteurs qui ont intégré la rédaction lors des dernières années. Dans leno 2001,Marc Wasterlain lance le poétiqueDocteur Poche dans lequel il impose son style graphique[167].Albert Blesteau crée le chienWofi dans leno 2010[168].

Changement de ton et de direction

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Fin de l'ère Thierry Martens
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L'année1977 marque l'apparition d'un supplément dont le ton inédit révolutionne l'esprit du journal :Le Trombone illustré.André Franquin etYvan Delporte sont en effet parvenus à convaincreCharles Dupuis d'ajouter une petite publication spécialement destinée aux adolescents et jeunes adultes, qui aborderait des thèmes tabous dans les pages du journal[169]. Afin de dédouaner les autorités officielles deSpirou,Le Trombone illustré est présenté comme un journal clandestin et indépendant, dont la rédaction est installée dans la cave des éditions Dupuis. André Franquin y crée lesIdées noires etFrédéric Jannin la sérieGermain et nous… dès leno 1 (Spirouno 2031 du). Des auteurs prestigieux commeGotlib,F'murr,Jean-Claude Mézières,Jacques Tardi ouEnki Bilal font des apparitions régulières[170]. L'expérience, qui divise lecteurs et auteurs, prend fin sept mois plus tard dans leno 2062, après un sabordage de l'équipe, en réaction à une censure de l'éditeur[171]. SiLe Trombone illustré est aujourd'hui « culte », son bilan est sur le moment largement négatif,Spirou ayant perdu 6 000 lecteurs durant sa parution[169].

Au début desannées 1970, une expérience similaire avait été tentée avecBobo Magazine, conçu parMaurice Rosy pour séduire les jeunes lecteurs, mais avait tourné court en raison du travail que cela représentait[172]. Dans cet esprit paraissent, dans leno 2053,Pignouf qui parodie le journal[173] etLe Petit Cauvin illustré dans leno 2084[169]. En1978 sont lancées plusieurs séries :Aurore et Ulysse dePierre Seron (no 2045)[174] ;Arnest Ringard et Augraphie d'André Franquin, Yvan Delporte et Frédéric Jannin (no 2088)[175] ;Mic Mac Adam deStephen Desberg etAndré Benn (no 2091)[176] ;Zowie deChristian Darasse etBosse (no 2123)[177].

La période Alain De Kuyssche
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Portait en gros plan, noir et blanc, de Philippe Tome.
Philippe Tome (ici en 2005), le scénariste deSpirou et Fantasio desannées 1980-1990.

Thierry Martens prend la tête du département Albums deDupuis pour lancer une nouvelle politique éditoriale[178].Alain De Kuyssche, journaliste àTélémoustique, autre publication de Dupuis, le remplace. Il est chargé d'élaborer un nouveau concept[178] : réorienterSpirou en y publiant des séries de qualité, à une époque où la bande dessinée périodique est malmenée par des publications expérimentales souvent médiocres. C'est ainsi qu'une série sentimentale au graphisme moderne,Bidouille et Violette deBernard Hislaire, est publiée à partir duno 2087[179].Frank signe une série sur lanature intituléeBroussaille, d'abord publiée dans leno 2108 dans une rubrique sur les animaux[180]. À seulement seize ans,Philippe Bercovici dessine sa première série,Les Grandes Amours contrariées, sur un scénario deRaoul Cauvin (no 2149)[181].

En1979, les éditions Dupuis souhaitent que la série-vedette du journal soit présente à chaque numéro.Jean-Claude Fournier ne pouvant dessiner plus de deux histoires deSpirou et Fantasio par an, on décide de lui adjoindre un autre auteur pour produire des histoires en alternance. Fournier refuse et se voit alors retirer le personnage[182]. José Dutillieu, engagé parCharles Dupuis pour contrôler la rédaction, demande à son amiNic Broca de reprendre la série,Raoul Cauvin assurant les scénarios. De son côté, Alain De Kuyssche demande àYves Chaland et à deux auteurs débutants,Tome etJanry[183], qui animent la rubrique de jeuxJeuréka depuis quelques mois, de concevoir eux aussi des histoires pour Spirou. En1981, ces derniers récupèrent seuls la série-vedette, l'expérience démontrant qu'une série dessinée simultanément par plusieurs auteurs désoriente le lecteur et fait perdre son identité au personnage[184].

Portait en plan large de Janry en train de dessiner.
Janry (ici en 2008), le dessinateur deSpirou et Fantasio desannées 1980-1990.

La reprise deSpirou et Fantasio est le symbole de la lutte de pouvoir qui a lieu dans la rédaction à cette époque : José Dutillieu préfère s'appuyer sur des auteurs confirmés alors qu'Alain De Kuyssche veut mettre en place une nouvelle génération d'auteurs pour animer l'hebdomadaire[183]. C'est ainsi que naît la série421 d'Éric Maltaite etStephen Desberg, une sorte de parodie deJames Bond[185]. Après la mort deMaurice Tillieux et deJijé, le journal doit renouveler ses séries d'aventure. C'est ainsi que paraissentLoïq d'Alain Sauvage (no 2154),Les Baroudeurs sans frontières deCharles Jarry (no 2167) ou encoreJean Darc deDimberton etDesberg (no 2278)[186].Philippe Berthet, par l'originalité de son style graphique, devient le premier dessinateur à publier en son nom propre, plutôt que comme auteur attaché à une série[187]. L'humour n'est pas oublié avecJessie Jane deMazel etGérald Frydman (no 2256), ainsi que les histoires caricaturant le monde dufootball deMalo Louarn[188]. Philippe Bercovici et Raoul Cauvin mettent en scène le milieu hospitalier avecLes Femmes en blanc (no 2240)[181]. Dans leno 2173, est offert un album inédit deBoule et Bill intituléBill a disparu[189].

Diverses solutions sont tentées pour renouer le lien avec le lecteur. José Dutillieu relance les clubs Spirou avec, en plus, un supplément dans les pages du journal intituléSpirou-Pirate (renommé par la suiteLe Correspondant), mais cette initiative s'avère néfaste pour les ventes. Alain De Kuyssche lanceLes Hauts de page, destinés à remplir les marges du journal. D'abord animés par le trioFrank Pé,André Geerts etBernard Hislaire, ils sont rapidement récupérés par le duoYann etConrad, auteur desInnommables (no 2180)[190]. Leur humour au vitriol va, comme pourLe Trombone illustré, diviser la rédaction, certains auteurs étant devenus les têtes de turc du duo[191]. Pour calmer le jeu,Les Hauts de page sont arrêtés dans leno 2269. Alain De Kuyssche met en avant une nouvelle animationL'Élan de Frank Pé (no 2266), qui fera le lien avec le lecteur pendant plusieurs années[192]. À la même époque, sont publiés sous le titreSpirou-Festival puisAlbum + des hors-séries destinés à écouler les nombreuses planches payées par l'éditeur mais difficilement publiables dansSpirou à cause de leur qualité inégale[193].

Vague réaliste

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Portait de Marc Wasterlain.
Créée parMarc Wasterlain (ici en 2010), la série d'aventureJeannette Pointu suivait l'actualité.

Estimant qu'il a réussi à renouveler l'esprit du journal en y intégrant une nouvelle génération d'auteur au style nouveau,Alain De Kuyssche cède en1982 son poste de rédacteur en chef àPhilippe Vandooren qui vient deséditions Marabout[194]. Celui-ci suit le chemin tracé par son prédécesseur, tout en renforçant le poids des auteurs réalistes au sein du journal. C'est ainsi qu'apparaissent, le temps d'une histoire ou deux, des séries déjà installées commeJeremiah (no 2376),Blueberry (no 2380) ou encoreXIII (no 2408), ainsi que de nouvelles séries réalistes commeJérôme K. Jérôme Bloche du trioDodier,Makyo etLe Tendre (Album +no 4),Kogaratsu deMichetz etBosse (no 2338),Le Privé d'Hollywood deFrançois Rivière,José-Louis Bocquet etPhilippe Berthet (no 2372)[195],Jimmy Boy deDominique David (no 2394)[196],Théodore Poussin deFrank Le Gall (no 2428)[195] ouSoda deLuc Warnant etPhilippe Tome (no 2507)[197].

À partir duno 2372, la formule du journal change : le logo de couverture est modifié, composé désormais d'un grand « S » surmonté du chapeau de groom. À l'intérieur, les histoires à suivre, réduites à trois par numéro, sont publiées en quatre semaines[N 6], offrant deux albums complets par mois aux lecteurs, un rythme de parution plus en accord avec l'époque, où les albums supplantent les périodiques[198]. Le journal continue parallèlement à publier des histoires humoristiques pour enfants[195]. AinsiAndré Geerts créeJojo dans leno 2376 pour boucher un trou dans le journal après qu'un annonceur s'est décommandé[199]. Dans le même esprit,Stephen Desberg etStéphan Colman signentBilly the Cat (no 2288)[200], l'histoire d'un méchant petit garçon changé en chat[N 7] et le duo Dodier-Makyo créeGully (no 2372)[201].

Les gags en une planche se multiplient pour compléter la diversité :Pierre Tombal deMarc Hardy etRaoul Cauvin (no 2372) qui permet de rire avec lamort[202],Les Motards deCharles Degotte (no 2386) qui, comme son nom l'indique, se moque de la passion de la moto avec une galerie de personnages hauts en couleur, ouAristote et ses potes deGerrit de Jager (no 2466) auparavant dansRobbedoes, qui narre les aventures d'une bande d'animaux tenant un restaurant végétarien[203].Luc Cromheecke etLaurent Letzer créent enfin la série absurdeTom Carbone dans leno 2461[204].

L'aventure n'est pas oubliée, grâce àJeannette Pointu deMarc Wasterlain (no 2292) dont les histoires suivent l'actualité réelle, un peu comme celles deTintin[205] ; pas plus que l'heroic fantasy avec notammentArkel de Marc Hardy et Stephen Desberg (no 2343)[206]. Dans leno 2560, est offert le supplément de vingt-quatre pages intituléLe Journal de Gaston centré sur l'univers de la sérieGaston[207].

Ère de l'humour (1987-2004)

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Projet de rajeunissement

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Portait de Malik.
Malik (ici en 2009), l'un des auteurs de la nouvelle vague humoristique avec sa sérieCupidon, scénarisée parRaoul Cauvin.

En1987,Philippe Vandooren quitte le poste de rédacteur en chef deSpirou. Il passe le relais àPatrick Pinchart jusque-là animateurradio sur laRTBF[208]. Il hérite d'un journal extrêmement déficitaire, que la famille Dupuis vient de vendre avec legroupe familial à d'autres investisseurs. Pour le sauver, Philippe Vandooren, devenu directeur éditorial chez Dupuis, propose un mode de financement différent qui consiste à prélever un petit pourcentage sur chaque vente d'album Dupuis pour éponger le déficit deSpirou. De plus, de grandes campagnes d'abonnement sont lancées alors que jusqu'ici la famille Dupuis s'y refusait préférant la vente en kiosque[209]. Il met en place une nouvelle politique de publication d'albums, qui permet aux éditions Dupuis de publier des séries et des auteurs différents. Ce nouveau mode de financement et de fonctionnement influence fortement le contenu du journal qui perd un peu son statut de banc d'essai[210]. Philippe Vandooren, à son nouveau poste, décide désormais des séries à publier en album et dans le journal. Il impose à Patrick Pinchart d'y publier en priorité des séries pour la jeunesse[211].

Les séries plus adultes, notamment les séries réalistes, disparaissent du sommaire pour paraître directement en album[212]. Elles sont remplacées par des séries d'aventure à suivre pour les plus jeunes :Jimmy Tousseul deDaniel Desorgher etStephen Desberg (no 2602),Les Tribulations de Louison Cresson deLéo Beker (no 2634),Alice et Léopold deDenis Lapière etOlivier Wozniak (no 2657),Charly de Lapière etMagda (no 2715) ou encoreDonito deDidier Conrad (no 2762)[212]. Toujours dans le souci de rajeunir le journal, les séries humoristiques mettant en scène des enfants se multiplient en quelques mois :Cédric deLaudec etCauvin (no 2559), le retour deToupet deChristian Godard etAlbert Blesteau (no 2587) ou encoreCupidon deCauvin etMalik (no 2634), mais aussi avec l'adaptation de personnages classiques en version junior commeLe Petit Spirou deTome etJanry (no 2594) ouLes P'tits Schtroumpfs (no 2595)[213].

Une case extraite de la série Le Concombre masqué.
Le Concombre masqué deNikita Mandryka, publié dansSpirou à partir duno 2672 (1989).

À partir duno 2634, le journal change totalement de formule et prend le nom de« Spirou Magaziiiine »[214]. Le rédactionnel est renouvelé, mais manque de place pour émerger dans un journal qui contient trente-six planches de bandes dessinées par numéro. Plusieurs rubriques récurrentes sont publiées sur des sujets spécifiques, comme lesanimaux domestiques, l'écologie ou encore lacuisine, ainsi que de fausses informations traitées sur un ton humoristique. Le rédactionnel est souvent animé par le personnage deSpirou qui donne une unité graphique au journal. En parallèle, pour compléter l'animation, sont lancées plusieurs petites séries commeLe Trou du souffleur (no 2565) ouLe Débloque-note à Duhon (no 2637)[215]. Le retour deGaston, après la fin de la dépression d'André Franquin, contribue à recréer un lien avec le lecteur, malgré des gags publiés au compte-goutte. Néanmoins, la série arrive toujours sur le podium lors des référendums et le rédacteur en chef s'appuie dessus en publiant de nouveauEn direct de la rédaction etMais si on danse ?. Il réutilise aussi d'anciens dessins d'André Franquin avecUn monstre par semaine etLes Tifous. Des suppléments sont publiés, commeLe Monde de Gaston en 3D, un bricolage étalé sur quinze numéros qui permet de reconstituer le monde deGaston[216]. L'ambiance, dans les pages du journal, est partagée entre le rétro avecGaston et le plus récent avec les nouveaux rédactionnels, aussi l'animation manque-t-elle globalement de cohérence[217].

Parmi les numéros spéciaux, ceux sur les campagnes anti-tabac organisées en 1989, 1990 et 1991 sont les plus marquants, et le journal est récompensé par l'Organisation mondiale de la santé. Plusieurs numéros sont consacrés à l'émission de télévisionMerci Gaston !, animée par des acteurs affublés de costume en latex tirés de la sérieGaston. Les nouveautés ne sont pratiquement que des séries humoristiques :Les Galaxiens, issus de la sérieLe Scrameustache ;Victor (no 2601), qui permet au jeuneZep de débuter dans le métier ;Les Tacozip deLuc Cromheecke (no 2622) ;Le Concombre masqué deNikita Mandryka, série parue auparavant dans plusieurs journaux de bandes dessinées, et publiée à partir duno 2672 ;Passe-moi l'ciel deStuf etJanry (no 2719), série tirée de la page desJeux d'enfer ;Les Zappeurs deSerge Ernst (no 2765)[212] ;Garage Isidore deOlis etFrançois Gilson (no 2771), planches d'abord publiées sous forme destrips[218] ;Les Psy deBédu etTaxi Girl de Laudec dans leno 2803, séries scénarisées par Cauvin ;Mélusine deClarke et Gilson (no 2843) etLes Paparazzi deMazel et Cauvin (no 2875). Dans leno 2890 est créée une rubrique de jeux vidéoPas de Joystick pour Kid Paddle ; le personnage qui l'anime sort rapidement du cadre de la rubrique pour avoir sa propre série,Kid Paddle parMidam[212].

Réinvention permanente

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Photo de Fabien Vehlmann.
Fabien Vehlmann (ici en 2010), l'un des membres de l'équipe d'animation montée parThierry Tinlot.

En1993,Patrick Pinchart prend la tête du service multimédia des éditionsDupuis[219]. Il est remplacé au poste de rédacteur en chef parThierry Tinlot qui présentait une émission de radio sur laRTBF[220]. Il a pour idée de faire deSpirou unMad pour enfants, avec une maquette renouvelée chaque semaine. Sa première décision est de supprimer le rédactionnel de son prédécesseur[221] et de nommer une équipe d'animation composée deZidrou,Jean-Louis Janssens,Fabien Vehlmann etJean-Michel Thiriet pour l'accompagner dans ses projets délirants[222]. Ayant plus de liberté que les rédacteurs en chef précédents, Thierry Tinlot a à cœur de refaire deSpirou un découvreur de talents. Il récupère aussi le personnage duBoss apparu dansLe Gang Mazda, pour animer le journal. Dans le même temps, le personnage deSpirou devient de plus en plus rare[221]. À partir duno 2909, le format change, le titre redevient simplement « Spirou », avec les trois premières lettres en blanc sur fond noir et les autres en noir. La couverture est composée d'un dessin et d'une vague rouge sur le côté[223]. À partir de1994, est lancé un « Nouveau Club Spirou » pour promouvoir les albums et lemarchandisage Dupuis, puis le « Club Spip » pour les plus jeunes[224]. L'année suivante, sont lancés plusieurs albums-jeux hors-série de 196 pages vendus en librairie et composés de matériel déjà publié dansSpirou[225].

La première animation commence dans leno 2921, avec une grève descoloristes. Pour crédibiliser l'idée, des titres sont gribouillés et des planches (desFemmes en blanc) sont publiées en noir et blanc ou bariolées de taches de couleur[226]. Elle est suivie à partir duno 2959 par « la Malédiction de la page 13 », qui fait croire aux lecteurs que la page treize est maudite et doit être supprimée pour être remplacée par une page « douzebis »[227]. Des suppléments de quelques pages sur un thème spécifique sont publiés avec des titres commePognon Mag ouL'Écho des Malades[228]. En1995, sort leno 3000 accompagné d'unCD qui sert de bande sonore aux séries et suppléments sonores (comme des fausses pubs ou des chansons) parus dans le numéro[229]. Dans leno 3015, les dessinateurs échangent leurs séries. Au début de l'année1996, commence « l'Affaire Cauvin », une animation qui fait deRaoul Cauvin le grand boss fictif du journal par une sorte de coup d'État, allant jusqu'à renommer le journal « Cauvin » pour quelques numéros et ne publier que des séries scénarisées par lui-même. Raoul Cauvin reçoit d'ailleurs de véritables lettres de menace de la part de lecteurs pour cette prise de pouvoir[230]. C'est ensuite le supplémentLe Nain de jardin qui est publié à partir duno 3039 et dans les neuf numéros suivants. Il est considéré comme une sorte de petit-fils duTrombone illustré[228]. Dans leno 3058, est mis au point la Spirouvision, système pour voir les bandes dessinées en3D à l'aide de lunettes fournies[227].

Plusieurs nouvelles séries sont publiées :Cactus Club dePhilippe Bercovici etFrançois Gilson (no 2926) ;Les Crannibales deJean-Claude Fournier et Zidrou (no 3008)[N 8] ;Les Dragz parO'Groj etCorcal (no 3051) ;Puddingham Palace parIsa (no 3105) ;Pedro le Coati deGaudelette etManu Larcenet (no 3126) ;Green Manor de Fabien Vehlmann etDenis Bodart (no 3161),Sac à puces deCarine De Brab (no 3171) ; la série muettePetit Père Noël deLewis Trondheim etThierry Robin (no 3214). Certaines ont aussi pour vocation de sensibiliser les jeunes lecteurs à des sujets de société sur le ton de l'humour avec des séries scénarisées parDenis Lapière :Ludo dePierre Bailly (no 3071) sur les problèmes liés à lamondialisation etOscar deChristian Durieux (no 3260) sur lessans-abri[221]. Leno 3132, qui fête les soixante ans du journal, est un numéro daté d' qui célèbre les cent ans de l'hebdomadaire en exploitant le thème de l'anticipation[232]. À partir duno 3142, est publié le supplémentCastar Magazine[233]. Leno 3183 est entièrement dessiné parPhilippe Bercovici, à la suite d'une maladie (inventée par la rédaction), qui aurait touché l'ensemble des dessinateurs du journal[234]. Leno 3221, qui célèbre l'arrivée du nouveau millénaire, est victime d'un bug fictif, dit de l'an 1900, qui fait passer le journal au début du siècle précédent, en parodiant lebug de l'an 2000[235].

Dessin du personnage de Nelson et photo de Christophe Bertschy
Nelson deChristophe Bertschy, publié à partir duno 3398 (2003).

Durant cette période,Spirou connaît une grosse évolution au niveau des ventes, puisque celles par abonnement dépassent très largement celles en kiosque. Ce changement influence le contenu du journal : il n'est désormais plus nécessaire de faire une belle couverture ou de faire revenir sans arrêt les séries vedettes pour attirer l'acheteur en kiosque. Le supplément papier devient également de moins en moins présent, progressivement remplacé par le site internet du journal,Spirou.com, lancé à partir de septembre2002, qui permet d'offrir bien plus d'extra, notamment aux abonnés[236]. Les animations se font aussi plus rares, néanmoins à partir duno 3370, la rédaction imagine queCharles Dupuis perd le journal dans une partie depoker contre le propriétaire descervelas Zoupla. Ce dernier fait deSpirou un support publicitaire où toutes les planches doivent faire référence aux produits qu'il vend[232]. Avec leno 3437, est offert aux abonnés un supplément de quarante-huit planches au format de 5 × 7 cm appeléRikikiSpirou[227].

De nouvelles séries apparaissent : lepolarLa Clé du mystère deAlain Sikorski et Denis Lapière (no 3231) ;Violine deFabrice Tarrin etTronchet (no 3282) ;Tamara deDarasse et Zidrou (no 3317) ;Parker et Badger deMarc Cuadrado (no 3327) ; dans ce même numéro est intégré un épisode de la sérieAria deMichel Weyland qui a notamment été publiée auparavant dans le journalTintin. S'y ajoutent la série fantastiqueLes Démons d'Alexia deBenoît Ers etDugomier (no 3368), celle en une plancheGame Over deMidam (no 3380), un dérivé deKid Paddle, ou encoreNelson lestrip deChristophe Bertschy (no 3398)[233].

Une formule à trouver (depuis 2004)

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Chamboulement permanent

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Photo de Benoit Feroumont
Benoît Feroumont (ici en 2012), l'auteur de la sérieLe Royaume, l'une des séries qui émergent lors de cette période.

En avril2004, avec leno 3446,Thierry Tinlot lance une nouvelle formule deSpirou sur laquelle il travaille avec son équipe depuis un an. Il met en place une nouvelle maquette, alors que jusque-là il plaidait pour une absence de maquette dans l'hebdomadaire. Elle est marquée par le grand retour après six ans d'absence deSpirou et Fantasio avecJean-David Morvan pour le scénario etJosé Luis Munuera au dessin. De plus, pour permettre une présence quasi permanente de la série vedette dans les pages du journal, il est décidé de confier à différentes équipes le soin de produire une histoire dans une collection parallèle entre deux histoires du duo officiel. La nouvelle formule met en avant un rédactionnel structuré et de nouvelles séries[237]. La couverture change en mettant en avant les séries présentes dans le numéro[238]. Mais au mois de, un coup de théâtre intervient avec le rachat des éditionsDupuis par le groupeMédia participations[237], qui possède déjàLe Lombard etDargaud, jusque-là principaux rivaux commerciaux de la maison d'édition deMarcinelle[239].

Photo de Libon
Libon (ici en 2008), le dessinateur deJacques etAnimal Lecteur.

À la suite de ce rachat, Thierry Tinlot décide de quitter son poste de rédacteur en chef, n'étant plus sûr du succès de sa nouvelle formule, pour prendre la tête du journalFluide glacial. Ce rachat provoque aussi divers malaises au sein de la maison d'édition et de la rédaction qui souhaitent garder leur spécificité artistique et contractuelle. Thierry Tinlot est remplacé provisoirement par Julien Brasseur, chargé de consolider la nouvelle formule ; en février2005Patrick Pinchart reprend la tête de l'hebdomadaire, avec pour mission de penser une nouvelle formule. Il vide au fur et à mesure celle mise en place par Thierry Tinlot. Le rédactionnel s'oriente vers les nouvelles technologies, puis Spirou.com devient accessible à tout le monde à partir duno 3500 et plus seulement aux abonnés. C'est un signe de la nouvelle stratégie de Média participations qui souhaite relancer les ventes en kiosque. À la fin de l'année 2005, c'estOlivier van Vaerenbergh qui prend la tête de la rédaction. Il est chargé de lancer une nouvelle formule, qui parait avec leno 3537 : le journal est renommé « Spirou HeBDo », sa couverture passe en papier glacé, il gagne vingt pages et un nouveau format. Le paquet est mis avec 300 000 exemplaires envoyés dans tous les points de vente deFrance et deBelgique[239]. Question contenu, la nouvelle formule est marquée par la republication d'anciennes histoires ayant fait les belles heures de l'hebdomadaire commeLucky Luke oules Schtroumpfs, afin de les faire découvrir aux jeunes lecteurs. Les ventes et les retours sont très mauvais dans les mois qui suivent : 11 000 exemplaires seulement sont vendus dans tous les kiosques deFrance[240]. L'échec évident de la relance deSpirou entraine le licenciement, après trois histoires, de Jean-David Morvan et de José Luis Munuera, jugés comme ayant raté le renouvellement de la série[241]. Le rédacteur en chef Olivier van Vaerenbergh quitte son poste en novembre2007, remplacé provisoirement parSerge Honorez, le propre directeur éditorial de chez Dupuis[242]. En avril2008,Frédéric Niffle est nommé à la tête de la rédaction. Jusque là, il effectuait un travail d'analyse et de réflexion sur les éditions Dupuis, avec comme mission de stabiliser le journal[243].

Durant ces bouleversements successifs plusieurs séries font leur entrée dans le journal :Jacques deLibon (no 3468),Marzi deMarzena Sowa etSylvain Savoia (no 3480),Antarctique Nord d'Olivier Goka (no 3483),Givrés ! deBruno Madaule (no 3500),Les Nombrils deDubuc etDelaf (no 3501),Seuls deFabien Vehlmann etBruno Gazzotti (no 3534),Ingmar deHervé Bourhis etRudy Spiessert (no 3535),Animal Lecteur deSergio Salma et Libon (no 3537),Katz deIan Dairin (no 3567),Mon pépé est un fantôme deNicolas Barral etOlivier Taduc (no 3573) ou encoreLe Royaume deBenoît Feroumont (no 3656). D'autre part, le journal renoue avec les suppléments papiers comme les posters. Duno 3560 auno 3567, l'hebdomadaire contient des cahiers centraux sur la bande dessinée étrangère: Espagne (Mister K) orchestré par Zidrou, Vietnam (NHOC) orchestré par Karo et Cornette, Argentine (El Pibe) orchestré parRoberto Pazos, Pologne (Sprytek) orchestré parMarzena Sowa etSylvain Savoia, Québec (Snoreau) orchestré parDelaf et Dubuc, Cameroun (Zam Zam) orchestré parEric Warnauts et l’équipe de "Trait Noir", Italie (Furetto) orchestré par Salma et Matteo, La Flandre (Robbedoes) orchestré par Nix et Johan De Moor[244],[245]. Dans leno 3570, est offert le premier et seulSpirou manga intituléDes valises sous les bras[246].

Stabilité retrouvée

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Photo de Lewis Trondheim
Lewis Trondheim (ici en 2007), l'un des dessinateurs et scénaristes les plus prolifiques de cette période.

À son arrivée comme rédacteur en chef deSpirou,Frédéric Niffle a pour mission de refonder le journal afin de le stabiliser dans le temps en recréant une nouvelle famille d'auteurs autour de la rédaction. Il profite duno 3653, spécial soixante-dix ans, pour lancer sa nouvelle formule. Le journal reprend le titre simple de« Spirou » avec un logo rétro en couverture. Plusieurs rubriques sont regroupées pour laisser plus de place à la bande dessinée. Il supprime aussi les séries anciennes, préférant raconter l'histoire du journal à travers une rubrique intituléeLes Aventures d'un Journal. Il peut ainsi laisser de la place à des jeunes auteurs débutants pour se faire connaître, en étant publiés dans un journal de référence[243]. À partir duno 3658, les mini-récits sont relancés avecLes Fins du monde deLewis Trondheim[247]. En2009, la sérieSpirou et Fantasio est reprise par deux nouveaux auteurs,Yoann (dessin) etFabien Vehlmann (scénario), qui avaient déjà produit une histoire quelques années auparavant dans la série parallèleLe Spirou de…[248]. C'est Fabien Vehlmann qui a été sollicité parDupuis pour produire une aventure de la série vedette, avec la possibilité de choisir le dessinateur de son choix, qui fut Yoann après quelques essais[249]. Désormais, la politique est de se recentrer sur les abonnés, en leur offrant quelque chose presque chaque semaine, ainsi que des cadeaux spéciaux pour ceux qui sont restés abonnés pendant une année. Ainsi, en 2009, est offert un Livre d'Or et en2011, une histoire inédite deSpirou par soixante-dix-neuf auteurs, intituléeUn cadavre exquis[250].

Quelques séries émergent commeZombillénium d'Arthur de Pins (no 3698),La Vie en slip deSteve Baker (no 3707),Sam de Ohm (no 3757),Le Chômeur et sa belle deJacques Louis (no 3769) ou encoreRalph Azham deLewis Trondheim (no 3789). L'animation refait naître un lien entre le lecteur et l'intérieur de la rédaction grâce àL'Atelier Mastodonte qui raconte le quotidien d'un atelier de bande dessinée au travers de plusieurs auteurs comme Lewis Trondheim, l'initiateur du projet,Julien Neel,Cyril Pedrosa ou Yoann[251]. En2013, pour les soixante-quinze ans du journal, sont organisés plusieurs événements enFrance, enBelgique et enSuisse comme le« Spirou tour ». En, est lancé un supplément numérique pourtablette tactile intituléSpirou.Z[252]. L'année suivante, le journal lance tout au long de l'année plusieurs défis que les lecteurs doivent relever, comme photographier un sosie deSpirou[253]. Le,Spirou fête sonno 4000 avec un numéro spécial[254]. Le, sort un numéro hors-série avec cent cinquante auteurs pour défendre la liberté d'expression après l'attentat contreCharlie Hebdo[255].

Le, Frédéric Niffle cède sa place à son ancien bras-droit, Florence Mixhel, qui devient donc à partir de cette date la nouvelle rédactrice en chef de Spirou. Son premier numéro en tant que rédactrice en chef est le numéro 4157 spécial Noël du[256]. En, la rubrique « Les Aventures d'un Journal », présente dans le magazine depuis le numéro 3653 (sorti dix ans plus tôt), s'arrête avec un dernier article écrit par Frédéric Niffle, consacré àLa Guerre des sept fontaines deJohan et Pirlouit. La semaine suivante, le numéro 4175 spécial 80 ans paraît. Les séries phares de la période actuelle du journal sont des bandes dessinées commeLouca,Frnck, et plus récemmentImbattable. En, la direction décide de remercier Florence Mixhel après seulement un an, inquiet par la direction générale prise par le journal et le traitement de quelques auteurs historiques de la maison. Frédéric Niffle reprend la direction du journal et crée une nouvelle formule en janvier 2019. Le nouveau rédacteur en chef,Morgan Di Salvia, prend son poste en juin2019, alors que Frédéric Niffle, devient directeur de publication[257]. Le journal est indirectement affecté par lapandémie de Covid-19 de 2020, mais la rédaction tient à ne pas interrompre la publication (ce qui aurait été une première depuis la seconde guerre mondiale) et réaliseSpirou entélétravail. De plus, la crise économique qui suit provoque la faillite de l'imprimeur historique du journal et de son distributeur pour la France, obligeant à des solutions d'urgence[258].

Identités du journal

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Titres

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Édité initialement avec le titre officielLe Journal de Spirou, c'est le nom deSpirou qu'il porte ensuite le plus longtemps. En1988 et2006, des phases de relance de l'hebdomadaire sont tentées avec les titres,Spirou Magaziiiine (avec quatre« i ») etSpirou HeBDo, sans résultat probant[240].

TitreDébutFin
Le Journal de Spirouno 1/38(1938)no 442(1946)
Spirouno 418(1946)[259]no 2633(1988)
Spirou Magaziiiineno 2634(1988)no 2908(1993)
Spirouno 2909(1994)no 3536(2006)
Spirou HeBDono 3537(2006)no 3652(2008)
Spirouno 3653(2008)

Identité visuelle (logo)

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Contenus

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Séries

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Article détaillé :Liste des séries parues dansSpirou.
Portait de Raoul Cauvin.
Raoul Cauvin (ici en 2012), le scénariste le plus prolifique deSpirou.

La série vedette estSpirou et Fantasio, dont le personnage principal estSpirou, la mascotte du journal. Le créateur de ce personnage estRob-Vel, sur demande deJean Dupuis, qui lui trouve sa profession et son uniforme[260].Dupuis le rachète en1943, pour le confier àJijé, l'homme à tout faire du journal[19]. En1946, Jijé se détache de la série pour la confier à l'un de ses jeunes élèves,André Franquin[49]. Cela lui pèse tellement d'animer un personnage qu'il n'a pas créé, qu'il l'abandonne à la fin desannées 1960. La série est alors confiée au jeuneJean-Claude Fournier[135], qui se voit retirer le personnage en1980. Il est ensuite confié à plusieurs équipes en même temps,Nicolas Broca etRaoul Cauvin le temps de trois histoires,Yves Chaland pour une histoire rétro et surtout le duoTome etJanry qui va l'animer pendant dix-huit ans[184] et créer une série humoristique sur la jeunesse du héros intituléeLe Petit Spirou[213]. Après six ans d'absence, la série vedette est de retour dans le journal parJean-David Morvan etJosé Luis Munuera[237]. Le duo ne garde la série que durant cinq ans, avant d'être remplacé parYoann au dessin etFabien Vehlmann[249]. Dans le même temps, la série est confiée à divers auteurs le temps d'un épisode[237].

Portait de Philippe Bercovici.
Philippe Bercovici (ici en 2011), dessinateur de nombreuses séries telles queLes Femmes en blanc,Cactus Club ou encoreLe Boss.

Les séries d'aventures sont très nombreuses et variées depuis la création de l'hebdomadaire. Outre les séries mettant en scène unhéros fort et sans failles commeL'Épervier bleu[27],Jean Valhardi[28],Marc Dacier[104] ouArchie Cash[166] ou un duo de héros commeTif et Tondu[15] ou d'animaux commeSandy et Hoppy[105], on trouve une série d'espionnage,Les Aventures d'Attila[137], puis toutes celles dont le personnage principal n'est pas idéalisé :Broussaille[261],Jeannette Pointu[205],Théodore Poussin[262] ; sans compter les séries d'aventures poétiques commeBizu[135] ouDocteur Poche[167] et les séries d'aventures fantastiques commeIsabelle[153].

Peinture murale deGaston Lagaffe dans larue des Wallons àLouvain-la-Neuve enBelgique.
Fresque murale « Baleines publiques » (série Broussaille) àLouvain-la-Neuve.

Spirou ayant toujours été un journal humoristique, il n'est pas rare d'y trouver de nombreuses séries où aventure et humour sont partagés, commeBlondin et Cirage, série apparue auparavant dans la revuePetits Belges[58] ou les séries dePeyo,Johan et Pirlouit, puisLes Schtroumpfs, qui en sont issus, etBenoît Brisefer quelques années plus tard[63]. Relèvent de la même veine la première héroïne du journal,Sophie[113], le groupe deLa Ribambelle[263],Les Petits Hommes[136],Les Krostons[137], la sourisSibylline qui parodie notre société[122], l'hôtesse de l'airNatacha[149],Sammy qui évolue dans leChicago desannées 1930[152],Jojo etBilly the Cat, petit garçon changé enchat[200].

Dans les séries humoristiques, il y a celles publiées sous forme d'une planche simple ou d'histoires complètes en plusieurs planches. Les premières séries marquantes complètement centrées sur l'humour apparaissent à la fin desannées 1950, avecBoule et Bill,Le Vieux Nick et Barbe-Noire (sur lapiraterie) ou encoreCésar[264]. Puis dans lesannées 1960 et 1970 sont créées des séries commeMarc Lebut et son voisin (connue aussi sous le nom deLa Ford-T),Foufi[130] ouGermain et nous…[265]. Au milieu desannées 1980, une nouvelle génération de séries humoristiques voit le jour avecAristote et ses potes,Les Motards,Toupet[213],Passe-moi l'ciel,Garage Isidore etMélusine, et celles centrées sur les nouvelles technologies :Zapping Génération (anciennementLes Zappeurs) etKid Paddle[212]. Raoul Cauvin est un grand artisan de ces séries puisqu'il en scénarise un grand nombre, en particulierL'Agent 212[140],Cupidon,Cédric[213] ainsi que les séries humoristiques sur les professions commeLes Femmes en blanc[181].Pierre Tombal[202] ou encoreLes Psy[212]. Dans les séries humoristiques, il y a aussi celles issues des mini-récits, qui en sortent pour connaitre une grande carrière dans les pages régulières commeBobo,Le Flagada,Génial Olivier ouSam et l'Ours[266].

Certaines séries d'aventures sont très centrées sur une thématique ou un genre précis : lascience-fiction avecYoko Tsuno[267] ouLe Scrameustache[158] ; le sentimentalisme avecBidouille et Violette[179] ; lescoutisme avecLa Patrouille des Castors[55] ; leroman policier avecGil Jourdan, suite de la sérieFélix qui est publiée dans lesannées 1970 dansSpirou[80],421[185] ou encoreJérôme K. Jérôme Bloche[201] ; lewestern, représenté en premier par la sérieaméricaineRed Ryder, remplacée dans lesannées 1950 parJerry Spring, parce que jugée trop molle[55], avant la parution de la série plus humoristiqueLucky Luke[51]. Après le départ de Morris et Jijé pour la concurrence à la fin desannées 1960, c'est la sérieLes Tuniques bleues qui est créée pour devenir le western du journal[139].

La famille Dupuis, toujours soucieuse de l'éducation des jeunes, fait publier dès les débuts du journal des séries historiques et éducatives commeLes Aventures de Buck Danny[53],Les Belles Histoires de l'Oncle Paul, illustrées par des dessinateurs débutants sur des scénarios entre autres d'Octave Joly[62],Les Timour, histoire d'une famille à travers les âges[67],Papyrus qui se passe dans l'Égypte antique[163],Kogaratsu qui se déroule dans leJapon médiéval[268].

De nombreuses séries sont publiées dans le but d'animer le journal ou de faire un lien avec le lecteur. La sérieGaston est la plus connue et représente le journal pendant des années[216]. Dans lesannées 1990 et 2000, c'estLe Boss qui reprend ce rôle[221]. Des séries racontent le quotidien d'un auteur ou d'un groupe d'auteurs de bandes dessinées commePauvre Lampil[157],Le Gang Mazda[202] ouL'Atelier Mastodonte illustré, à tour de rôle, par les dessinateurs qui l'animent[251]. D'autres, commeL'Homme aux phylactères, présentent les déboires d'un personnage de bande dessinée[130] ou communiquent directement avec le lecteur commeL'Élan[261] ouLe Trou du souffleur[215].

Rédactionnels

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Photo d'une bibliothèque avec des recueils de Spirou.
Bibliothèque de recueils deSpirou de différentes époques.

Dès ses débuts, dans un souci éducatif, le journal comporte de nombreux rédactionnels. Ils sont écrits parJean Doisy, qui occupe le poste non officiel de rédacteur en chef et s'articulent souvent autour des clubsAmis de Spirou etClub Spirou aviation[269]. AvecLe Fureteur vous dira, il communique directement avec les lecteurs, notamment pendant la guerre, sous le pseudonyme deFantasio sous lequel il écrit de nombreux textes humoristiques. Très rapidement, une rubrique courrier des lecteurs est mise en place, ainsi que quelques jeux, comme desmots croisés, desrébus ou des messages secrets que seuls les membres desAmis de Spirou peuvent lire grâce à un code secret. Pour les membres duClub Spirou aviation, est créée, quelques mois après le lancement du journal, une rubrique aviation[18].

Après la guerre, le rédactionnel évolue doucement en s'ouvrant notamment aux lecteurs français et moins spécifiquement aux membres des clubs[59] ; ainsiLe Fureteur s'ouvre à l'international. La « chronique auto » débute réellement en1950 avecSpirou auto, avant de devenirStarter. La rubrique « sport » devient une rubrique plus axée sur les événements locaux que sur le sport en général. Une rubrique « science » parait sous le titreSpirou sciences[60]. Fin1952,Eddy Paape crééLe Coin des dégourdis, page de jeux animée par les jeunes scouts Geai et Mowgli[270].

L'arrivée d'Yvan Delporte au poste de rédacteur en chef bouleverse le rédactionnel du journal.Wim Dannau s'occupe de la rubriqueaéronautique et Jean Corhumel d'une rubrique intituléeSept jours de la vie du Monde qui compile des brèves d'information sur le ton de l'humour. Une rubrique titréeLes Nouvelles du monde entier, permet de publier des reportages et photographies de lecteurs. Les romans disparaissent à la fin desannées 1950, remplacés par une rubrique animalière animée parRené Hausman, qui évolue par la suite vers les planches didactiques deSaki et Zunie[271]. Les séries les plus populaires sont déclinées en chroniques ; dansEn direct de la rédactionGaston illustre des gags publiés sous forme de textes illustrés,L'Avis de chien de Bill (Boule et Bill) raconte avec humour la vie quotidienne d'un chien etles Schtroumpfs animentLes Contes du Grand Schtroumpf. Plusieurs rubriques sur les nouvelles du Monde se succèdent, commeLe Télégraphe, illustré par l'équipe du bureau de dessin.Morris lance la rubriqueNeuvième Art, sur les séries de bandes dessinées marquantes[272]. Le journal organise aussi des concours complètement farfelus, comme celui de faire fabriquer ungaffophone par les lecteurs, avec la voiture deGaston Lagaffe comme premier prix[273].

Avec l'arrivée deThierry Martens, au début desannées 1970, les rubriques s'ouvrent à la participation des lecteurs. Apparaissent des concours, des référendums, de nombreuses rubriques sur le courrier des lecteurs, ainsi que des rubriques ouvertes commeLa Cuisine est à vous[156] ouCarte blanche qui permet à des auteurs confirmés d'essayer de nouvelles séries ou à des jeunes de débuter[157]. Une rubrique « nature » est créée sous le titreNature-Jeunesse.André-Paul Duchâteau etChristian Denayer créent la rubrique policièreL'Inspecteur Spirou.Gérald Frydman réalise des récits-photos mettant en scène les auteurs du journal[156]. C'est à cette époque que le sommaire devient régulier et présent à chaque numéro[274].

Le début desannées 1980 est marqué parLes Hauts de page deYann etConrad qui n'hésitent pas à s'en prendre, avec un humour grinçant, aux séries, auteurs, ainsi qu'à la direction du journal, ce qui provoque pas mal de divisions au sein de la rédaction[190]. Avec l'arrivée dePatrick Pinchart, le rédactionnel est complètement modifié. Il crée des rubriques pour le courrier des lecteurs, sur les infos autour de la bande dessinée, les animaux domestiques (Docteur Spip), l'écologie, la cuisine (Mets et gourmets), le cinéma, les aspects insolites de laCommunauté européenne, plusieurs rubriques de jeux, ainsi que des chroniques sur de fausses informations humoristiques commeDébiles annonces ouLe saviez-fou ?[215].

Lorsqu'il devient rédacteur en chef,Thierry Tinlot commence par supprimer l'ensemble du rédactionnel de son prédécesseur qu'il trouve peu divertissant et sans intérêt. Pour sonSpirou, il ne veut pas de maquette ; les rubriques rédactionnelles sont remplacées par des animations ponctuelles qu'il appelle « Rédactionnel illustré »[221]. Une rubrique néanmoins est récurrente,La Balise à cartoons, qui publie desstrips, dessins ou photos humoristiques. En2004, il met en place une nouvelle formule deSpirou avec du rédactionnel structuré ainsi que de nouvelles rubriques, mais il quitte rapidement le journal et les formules se succèdent[237]. Le rédactionnel s'oriente notamment sur le multimédia[239]. Il faut attendre l'arrivée deFrédéric Niffle, pour qu'il se stabilise avec, entre autres,Les Aventures d'un journal qui raconte l'histoire de l'hebdomadaire[275].

Suppléments

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Cadeaux

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Au début, les seuls cadeaux sont les calendriers illustrés offerts presque chaque année depuis1940[276] et jusqu'en1969, où ils deviennent de plus en plus rares[111]. Les suppléments de cette époque sont surtout des documents relatifs à la communication des différents clubs[276]. Dans lesannées 1950, sont lancés les pointsSpirou qui permettent de gagner des cadeaux divers. AvecYvan Delporte et la disparition progressive des clubs, de nouveaux suppléments sont offerts dans le journal[76]. Outre les nombreuses cartes postales, les suppléments les plus étonnants sont des gadgets deGaston etLucky Luke, comme leballon de baudruche en forme de tête deGaston Lagaffe[277].Morris offre énormément de suppléments animés une fois montés[278], comme le Polypapyrotachytrope qui est un véritable petitdessin animé. Plusieursjeux de société etcartes aux couleurs des héros du journal sont offerts régulièrement[279].

Le premierposter est offert dans leno 1198 spécialPâques. Il met en scèneSpirou etBenoît Brisefer au recto et une bande dessinée deMaurice Rosy etPaul Deliège au verso. Dans les mois qui suivent, quelques posters sont offerts comme celui des centSchtroumpfs, mais ce n'est qu'à partir duno 1577 qu'ils sont offerts régulièrement[280]. Les posterspsychédéliques sont une des marques de l'èreThierry Martens[281]. Dans un souci éducatif en direction des jeunes lecteurs, sont insérées de1967 à1976 des fiches à collectionner ou des maxi-vignettes[282]. On constate que les numéros spéciaux se vendent mieux que les numéros classiques, les collectionneurs de reliures les achetant pour les suppléments qui ne sont pas repris dans les albums reliés du journal[283]. Pour contrerPif Gadget et son cadeau hebdomadaire, la rédaction offre tout au long desannées 1970 des suppléments « bricolage » comme leCiné Spirou, le Marsubilboquet, un pèse-lettre Marsupilami[284] et même, dans leno 1973, undisque 45 tours desSchtroumpfs qui reprend des extraits musicaux du filmLa Flûte à six schtroumpfs, mais cette idée se révèle être un gouffre financier[285].

Dans lesannées 1980, les posters disparaissent peu à peu. Les posters géants en trois parties sont privilégiés sous l'èrePhilippe Vandooren[286]. Les bricolages deviennent rares, malgré quelques marquants comme le village de Champignac à construire[287] où le petit monde deGaston en 3D[216]. Pour ses cinquante ans, le journal offre un grand jeuSpirou-Pursuit avec près de 1 200 questions[217], puis par la suite des jeux centrés sur les héros du journal[288]. AvecThierry Tinlot, les gadgets deviennent très rares mais sont spectaculaires comme leCD offert avec leno 3000 qui permet de« lire avec les oreilles »[289], ou les lunettes pour voir certaines planches en 3D. Parfois, des cartes postales ou des autocollants sont offerts, ainsi que des calendriers certaines années[290]. Dans les années 2000, les suppléments sont remplacés par des versions numériques surSpirou.com, hormis quelques posters[236]. À partir de 2007, les autocollants et des calendriers reviennent de temps en temps, ainsi que quelques suppléments originaux comme les Paper-Toys qui permettent de réaliser facilement les personnages du journal en 3D[246].

Suppléments bandes dessinées

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Les premiers suppléments bandes dessinées sont des mini-romans commeOn a volé les plans de la V2[276]. Dans lesannées 1950, des feuillets sont glissés dans divers numéros du journal dont le plus fameux est leSpirou de Poche[76]. À l'occasion duno 1000, le journal offre pour la première fois deux mini-récits en bande dessinée de seize pages à monter soi-même. Mais ce n'est que deux ans plus tard que les mini-récits deviennent réguliers dans les pages de l'hebdomadaire[87], avecLes Schtroumpfs noirs, la première aventure solo desSchtroumpfs, les premières planches dePetit Noël et deBoule et Bill[94]. Ils deviennent pratiquement hebdomadaires avant de régresser à la fin desannées 1960[291] et de disparaître totalement en1975, après562 mini-récits[292]. Dans le même temps, sont publiés deux maxi-récits[293]. Dans lesannées 1960, paraissent aussi lesSuppléments Surprises, petits albums sur l'actualité destinés aux lecteurs les plus âgés[294].

Durant la périodeThierry Martens, plusieurs journaux sont offerts en supplément avecSpirou. Le plus marquant estLe Trombone illustré dirigé parAndré Franquin etYvan Delporte en1977. Officiellement indépendant de la rédaction deSpirou, il est destiné à un public plus âgé[295]. Quelques années auparavant, il y eut déjà une tentative de journal indépendant avecBobo Magazine deMaurice Rosy destiné à un public plus jeune que les lecteurs traditionnels deSpirou[172]. Plus dépendant de la rédaction, il y eut le délirantL'Apache qui Rit considéré comme n'étant compréhensible que par« les personnes ayant un verre dans le nez »[296],Pignouf, reprise d'unfanzine canadien publié pendant une relâche duTrombone illustré[173] ou encore des suppléments ponctuels uniques, réalisés par un groupe d'auteurs pour un seul numéro, commeLe Petit Cauvin illustré par l'équipe des dessinateurs qui gravitent autour deRaoul Cauvin[169]. La page blanche est la hantise des Dupuis qui, à la fin desannées 1960, achètent beaucoup d'histoires étrangères qui restent au fond des tiroirs. De qualité très discutable et loin des standards du journal, elles sont offertes comme suppléments dans lesannées 1970 avecLes Albums à relier[297].

Dans leno 2173, est offert un album inédit intituléBill a disparu réalisé par seize auteurs. Par la suite,Alain De Kuyssche lance une politique de suppléments spéciaux avecSpirou-Pirate et leCorrespondant qui réanime le Club Spirou. En1981, sont lancés des albums de jeux et bandes dessinées de 82 pages, intitulésSpirou-Festival, puisSpirou Albums + qui servent à liquider les surplus de planches non publiables dans les pages régulières du journal[189]. SousPhilippe Vandooren, les mini-récits font partiellement leur retour à partir de1984, puis à partir de 1987 paraissent de véritables petits livres sur des sujets divers.Le Journal de Gaston est offert avec leno 2560 et en1986, les carnets de routes deJeannette Pointu[207]. À l'occasion des cinquante ans du journal en1988, sont offerts des suppléments détachables,Les Chroniques de Spirou et lesSpirou-poche qui sont des petits livres-jeux sur les vedettes du journal[288]. L'èreThierry Tinlot est surtout marquée par leRikiki-Spirou[290], un petit journal de quarante-huit planches de format 5.8 × 7,5 cm. Beaucoup de suppléments de quelques pages offerts au centre du journal servent de « cour de récré » à la rédaction commeLe Nain de Jardin,Chic-Madame,Castar Magazine, une série de six petits albums humoristiques sur des sujets divers, ou encore les albums-jeux[228]. Dans leno 3570 est offert le premier et unique numéro duSpirou manga intituléDes valises sous les bras[246]. À partir de2008, les mini-récits font officiellement leur retour dans les pages de l'hebdomadaire, publiés au rythme d'environ un ou deux par trimestre, avec une couverture en papier glacé[247]. Dans les années 2010, la rédaction généralise les suppléments pour les abonnées. Toutes les deux semaines environ, un supplément est offert aux abonnés, comme des stripbook réalisés par des auteurs du journal. De plus, chaque fin d'année, un cadeau est envoyé aux lecteurs étant restés abonnés toute l'année.

L'« Esprit Spirou »

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L'École de Marcinelle

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Article connexe :École de Marcinelle.

Le journalSpirou est considéré comme le support qui a donné naissance à l'école de Marcinelle. Il s'agit d'une école graphique marquée par plusieurs caractéristiques : les personnages ont tous degros nez, ils semblent être en latex et le trait est agité, contrairement à l'école de Bruxelles du concurrentTintin plus rigide[298]. Celui qui commence à créer le style particulier deSpirou estJijé, qui maîtrise aussi bien le style réaliste, avec les sériesJerry Spring ouJean Valhardi, qu'un plus caricatural avecBlondin et Cirage. Jijé se démarque surtout par sa maîtrise duclair-obscur et la netteté de son dessin[299]. Il formeAndré Franquin, considéré par beaucoup comme le grand artisan de l'école de Marcinelle. S'il tente, au début, d'imiter le style du maître[300], très vite il trouve sa propre voie en réinterprétant le style de Jijé, avec un dessin où les traits sont dessinés de façon disproportionnée (surtout lesgros nez), les contours souples et nets. Le style de Franquin inspire beaucoup d'auteurs, certains avec qui il a travaillé, commeJean Roba,Will ou encoreJidéhem et d'autres qui s'en inspirent, telsRaymond Macherot ouPeyo. Le journal connait une unité graphique et les jeunes auteurs doivent, pour être publiés, s'inspirer fortement de l'école de Marcinelle.Gos,Walthéry etDerib sont formés par Peyo et copient plus ou moins son style,Lambil etSeron sont considérés comme les successeurs les plus proches du styleSpirou[301]. À partir desannées 1970, des styles différents entrent chezSpirou sous l'impulsion deThierry Martens et surtoutCharles Dupuis[173]. Désormais, même si le style Franquin reste la base de l'hebdomadaire, chaque rédacteur en chef impulse des nouveautés graphiques. LeSpirou desannées 1980 est plus moderne, audacieux et réaliste[302], alors que leSpirou desannées 1990-2000 joue à fond la carte de la caricature[221].

Lien particulier avec le lecteur

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Portait de Marc Michetz.
Marc Michetz (ici en 2009), l'un des auteurs mis en scène dans la sérieLe Gang Mazda.

Spirou entretient un lien spécial avec ses lecteurs en lui narrant ses coulisses. Dès sa création, l'hebdomadaire met en place plusieurs rubriques pour communiquer avec ses lecteurs, ainsi que des clubs (lesAmis de Spirou et le Club Spirou aviation) autour desquels l'animation est axée[269]. Pendant l'interdiction de parution du journal durant laguerre, la rédaction communique avec ses lecteurs en envoyant du matériel et des informations aux chefs de sections des différents clubs à travers le pays[303]. Avec le départ en1948 deJean Doisy, qui jusque-là occupait le rôle de rédacteur en chef, c'estCharles Dupuis qui reprend l'animation du journal avec l'aide notamment deJijé etGeorges Troisfontaines[269]. Durant cette période, l'éditeur change de cible en tentant de s'implanter sur le marché français et néerlandais. L'animation axée sur les clubs belges s'arrête peu à peu pour laisser place à des rédactionnels plus internationaux, marquant la fin de la première époque de l'animation du journal[59]. Désormais, l'animation passe presque exclusivement par les pages régulières du journal[77]. À plusieurs reprises, les éditions Dupuis tentent de relancer l'idée des clubs Spirou, mais sans qu'ils atteignent le succès desannées 1930-1940. D'abord au début desannées 1980, avec deux suppléments envoyés aux membres, intitulésSpirou-Pirate etLe Correspondant. Mais c'est en fin de compte un échec qui fait perdre entre 10 000 à 12 000 lecteurs au journal[190]. Nouvelle tentative dans lesannées 1990, avec le Nouveau Club Spirou, qui permet aux membres de recevoir un supplémentLa Lettre aux Zabonnés et plusieurs cadeaux[304] et plus tard le Club Spip pour les plus jeunes dont les membres reçoivent régulièrement des colis cadeaux composés d'objet marketing Dupuis[224]. Dans lesannées 1950-1960,Spirou crée un nouveau contact avec ses lecteurs à travers les activités promotionnelles que sont les jeux de plage, qui ont lieu sur le littoral belge, pour compenser la baisse des ventes du journal durant l'été, et le cirque Spirou, uncirque sponsorisé aux couleurs deSpirou[305].

En1939, Jean Doisy crée le personnage deFantasio pour signer ses chroniques. Fantasio devient l'incarnation du rédacteur du journal en s'adressant directement aux lecteurs[38]. Quelques années plus tard, le personnage est intégré dans les bandes dessinées au côté deSpirou[306]. En1956,Yvan Delporte s'entoure d'une petite équipe d'auteurs pour créer une émulation entre eux et donner des idées pour le journal[307]. C'est ainsi qu'en1957,André Franquin propose le personnage deGaston Lagaffe pour animer les pages du journal. Au fur et à mesure, une rédaction fictive deSpirou se met en place autour du personnage, où s'ancrent par la suite les personnages de Spirou et Fantasio. Ainsi, pour les lecteurs, le journal est fait par les « copains de Gaston » et les véritables rédacteurs deSpirou n'hésitent pas à jouer de cette ambiguïté en plaçant les personnages deGaston dans les animations pour qu'ils communiquent directement avec les lecteurs[79]. Ils s'inspirent aussi de faits réels comme les histoires de lavache ou dulion qui sont racontées de façon romancée dans les pages de l'hebdomadaire[308]. Le thème de la fausse rédaction pour animer le journal est réutilisé sous l'èreThierry Tinlot dans lesannées 1990. Il se met lui-même en scène dans le personnage duBoss qui le caricature et s'entoure d'une rédaction fictive qui incarne désormais l'équipe d'animation du journal[221]. Dans ce cadre, Thierry Tinlot et son équipe offrent des délires aux lecteurs comme un numéro dessiné entièrement parPhilippe Bercovici (les autres ayant été atteints d'une maladie imaginaire)[234] ou encore L'Affaire Cauvin qui, pendant plusieurs semaines, détaille la tentative de putsch deRaoul Cauvin pour prendre la tête deSpirou[230]. En2004, le personnage du Boss laisse progressivement la place au personnage de Spirou qui reprend en main l'animation du journal, avant de s'éclipser définitivement avec le départ de Thierry Tinlot l'année suivante[222].

Portait de Yoann.
Le dessinateurYoann (ici en 2009) est régulièrement mis en scène dans la sérieL'Atelier Mastodonte.

La complicité avec le lecteur ralentit pendant l'époqueThierry Martens, qui préfère miser sur des journaux suppléments[296] dont le plus fameux,Le Trombone illustré, lui est imposé par sa direction.Le Trombone illustré permet de renouer avec la tradition de la fausse rédaction, puisqu'il met en scène la « bande à Gaston » qui anime ce journal pirate dans la cave de la rédaction[309]. Thierry Martens crée néanmoins un nouveau lien avec le lecteur en lançant plusieurs rubriques qui permettent à des amateurs d'être publiés dans les pages deSpirou, dont la plus emblématique est laCarte blanche[310]. Au début desannées 1980,Alain De Kuyssche relance le concept en confiant l'animation au trioAndré Geerts,Frank Pé etBernard Hislaire, rejoints rapidement parYann etDidier Conrad. Ces derniers animentLes Hauts de page, qui racontent de manière corrosive les relations internes dans la rédaction[190] en se moquant de certains auteurs de l'hebdomadaire[191]. Pour calmer le jeu, le rédacteur en chef les remplace par une nouvelle animation,L'Élan, de Frank Pé qui reste six ans[192]. Avec la nomination dePatrick Pinchart au poste de rédacteur en chef, lui succèdeLe Trou du souffleur dePaul Deliège[215]. Les auteurs de la sérieSpirou et Fantasio participent aussi à l'animation en mettant en scène le personnage de Spirou sur la couverture et dans les rubriques[311]. Néanmoins, bien que les personnages s'adressent directement aux lecteurs, ces derniers n'ont plus l'impression d'être immergés à l'intérieur de la rédaction comme au temps de Gaston Lagaffe[215] (qui paraît néanmoins de temps en temps, semant la confusion dans l'animation globale de l'époque)[311].

Autre moyen de communiquer et de faire entrer le lecteur au cœur de la création du journal : les auteurs qui décrivent leur quotidien à travers une série. Les premiers à s'essayer à l'exercice sontLambil et Raoul Cauvin avec la sériePauvre Lampil qui nait en1973. Mettant en scène un dessinateur méconnu du public dont la série n'intéresse pas grand monde, elle permet au dessinateur Lambil de se caricaturer[312]. Par la suite, le scénariste Raoul Cauvin se parodie aussi en créant son double dans la série. Cette mise en abyme fait totalement entrer dans le processus de création le lecteur qui a alors l'impression de vivre le quotidien d'auteurs vedettes deSpirou[313]. Au milieu desannées 1980, un trio d'auteurs, composé deBernard Hislaire,Christian Darasse etMarc Michetz, s'installe dans un atelier commun au-dessus d'un garageMazda àBruxelles. L'expérience est tellement marquante que Darasse et Hislaire racontent leur expérience à traversLe Gang Mazda[314]. Comme dansPauvre Lampil, cette série crée un lien bien particulier avec le lecteur, qui est plongé cette fois dans le quotidien d'un atelier de travail avec les dessinateurs aux personnalités différentes qui le composent. Au début des années 2010, plusieurs auteurs deSpirou commeLewis Trondheim ouYoann relancent le concept, en se mettant en scène dansL'Atelier Mastodonte. Cette série, dont les auteurs tournent d'un gag à l'autre, raconte les déboires et les à-côtés d'un atelier d'auteurs. En2013, l'atelier s'installe dans le grenier de la rédaction deSpirou, faisant ainsi entrer un peu plus le lecteur au cœur du journal[251]. Entretemps, dans lesannées 1990, sont lancées d'autres tentatives de faire connaître la face cachée de l'hebdomadaire : l'éphémèreEnfer de l'édition publié dans le supplémentLe Nain de jardin, qui s'inspire directement desHauts de page[228], ouSpirou Dream Team qui parodie à travers des animaux les personnalités qui fontSpirou[315]. À la fin des années 2010, ce lien est représenté par le duoFabrice Erre etFabcaro, qui se mettent en scène dans l’Edito et présentent chaque semaine la série mise en lumière. Contrairement àGaston, ce n'est pas une rédaction fictive qui est caricaturée, mais les véritables membres de la rédaction sous leur véritable identité.

Numéros spéciaux

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Les numéros spéciaux sont une des caractéristiques de l'espritSpirou. Ils existent depuis le début du journal, mais ont beaucoup évolué et peuvent être classés en plusieurs périodes. Durant la Seconde Guerre mondiale, les numéros spéciaux sont édités pour les deux grandes fêtes religieuses,Noël etPâques. Conflit mondial oblige, ils ne sont pas spécialement originaux, mais possèdent une belle couverture réalisée parJijé[316]. Interdit entre septembre1943 et octobre1944,Spirou parait ponctuellement sous forme de deux numéros spéciaux titrésL'Espiègle au grand cœur etAlmanach 44, puis un numéro spécial pour fêter sa ré-autorisation de parution. Après la Libération,Spirou ressort un numéro spécial pour Noël, ainsi qu'un numéro spécialAlmanach 1947[303]. Yvan Delporte ajoute un « spécial Pâques » en1956 et un spécial « Vacances » l'année suivante. Il réalise aussi des spéciaux ponctuels comme pour l'Exposition universelle de 1958 ou les vingt-cinq ans du journal, ainsi que des spéciaux thématiques, sur l'automobile ou l'évasion. Les numéros spéciaux sont une occasion pour les auteurs du journal de réaliser de grands dessins de couverture, et pour la rédaction de trouver des idées et des suppléments farfelus comme un numéro parfumé pour le printemps[88].

Alain De Kuyssche propose quelques spéciaux, dont notamment « Vingt ans de Boule et Bill » accompagné d'unalbum inédit deBoule et Bill offert. Par la suite, les spéciaux ne se démarqueront pas vraiment, si ce n'est qu'ils ont un peu plus de pages que les autres numéros. Pour combler, Alain De Kuyssche propose aux lecteurs des albums hors-séries composés de jeux et de planches inédites ; il y en aura sept en tout, tous offerts avec un numéro deSpirou[189].Philippe Vandooren réintroduit les spéciaux pour les événements du calendrier (Noël, Pâques, vacances, etc.). Comme, à son époque, les histoires à suivre s'étendent sur une longue période, il offre des histoires complètes sous forme d'albums[286]. SousPatrick Pinchart, la politique concernant les numéros spéciaux ne change pas énormément. Ils alternent entre spéciaux de saison, et ponctuels pour des thèmes précis comme les cinquante ans du journal[217] ou la lutte anti-tabac qui permet à l'hebdomadaire d'être récompensé par l'Organisation mondiale de la santé[288].

Avec l'arrivée deThierry Tinlot en1993, les numéros spéciaux changent complètement de forme. Ils ne commémorent plus forcément un événement particulier mais deviennent des laboratoires pour les idées délirantes de son équipe, comme ledisque compact qui sert de bande-son au numérono 3000[229], le minusculeRikiki-Spirou de 5 × 7 cm offert aux abonnés[227], ou le spécial soixante-quinze ans, transformé en numéro daté d' pour les cent ans de l'hebdomadaire[232]. Des idées de l'époque d'Yvan Delporte sont aussi réutilisées, comme le Spirouvision qui est une version moderne de la 3D-color deMorris[290]. L'après Thierry Tinlot, assez chaotique, ne permet pas la mise en place d'une véritable politique pour les spéciaux, néanmoins quelques numéros sortent de l'ordinaire comme un numéro spécial pingouins, un numéro spécial écologie en papier recyclé, ou les numéros consacrés aux bandes dessinées étrangères[245]. En 2008, l'arrivée deFrédéric Niffle à la tête de la rédaction ranime les numéros spéciaux et thématiques comme un numéro « clash » contreFluide Glacial, ou encore un numéro entièrement consacré à la mort dePhilippe Tome.

RivalitéTintin-Spirou

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Pendant des années, les journauxSpirou etTintin sont en émulation mutuelle jusqu'à la disparition de ce dernier au début desannées 1990, avec un apogée dans lesannées 1950 et 1960. Les deux hebdomadaires ont d'abord des tons totalement différents,Spirou axé sur la fantaisie et l'humour,Tintin d'un aspect plus sérieux et éducatif[317].Tintin commence à modifier sa ligne éditoriale au milieu desannées 1950, en débauchantAndré Franquin qui vient de se disputer avecDupuis[318] et surtout au milieu desannées 1960, en recrutantMichel Greg comme rédacteur en chef. Dès lors, les différences éditoriales des deux hebdomadaires ne vont plus être aussi nettes[319]. L'autre grosse différence est le style graphique,Spirou étant adepte de la caricature et du dessin instinctif, alors queTintin possède un style plus académique et réaliste[320]. L'ambiance au sein des deux rédactions est également très différente, car chezSpirou les auteurs sont indépendants et travaillent chez eux en toute liberté, alors que chezTintin les auteurs travaillent souvent avec des horaires de bureau[321].

Entre les deux périodiques existe un accord tacite de « non-agression » qui fait qu'une maison d'édition ne peut débaucher un auteur du concurrent[322]. Les deux maisons d'édition préfèrent se livrer concurrence sur la qualité du papier d'impression ou le nombre de pages, plutôt qu'à une surenchère sur les auteurs qui ferait grimper le prix des planches[323]. Quelques exceptions cependant, la plus spectaculaire étant le passage chezTintin d'André Franquin, qui collabore pendant quelques années aux deux hebdomadaires en même temps[322]. D'autres transfuges deSpirou àTintin suivront, Michel Greg[324] etWill (qui fait le chemin inverse quelques années plus tard)[325],Eddy Paape[326], ou deTintin àSpirou, commeRaymond Macherot[327]. Lorsque les auteurs changent d'employeur, ils sont obligés d'abandonner tous leurs droits sur leurs séries et personnages précédents et bien souvent ils se contentent de recréer une série similaire en changeant simplement la forme graphique et le nom des personnages[119]. Les ventes des deux hebdomadaires n'ont jamais connu de gros écarts[323].

Épisode deSpirou contreFluide Glacial

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En, le magazine fête ses 80 ans via un numéro (4175) spécial de commémoration.« Laissant sur sa faim certains lecteurs »[328], le magazineFluide glacial critique vertement le numéro spécial via son édito le traitant de« bête numéro » et« d'autres noms d'oiseaux »[329]. La rédaction deSpirou, apparemment vexée, réagit via son édito du numéro 4179 () en les accusant, entre autres, d'avoir« effectué un recyclage quasi nécrophile de ses vieux auteurs dont l'ADN avait été congelé »[329].

En il est dit que« c'était de la blague »[330] et que« cette querelle était une farce imaginée depuis le début, dont l'apogée est prévue avec unSpirou vs Fluide Glacial et unFluide Glacial vs Spirou dont les deux couvertures sont signées Tebo »[source secondaire souhaitée]. Le, lors de la fête de la BD à Bruxelles, les deux rédactions se sont affrontées lors d'un match d'« impro BD », remporté par l'équipe deFluide Glacial (10 points à 9). Le match était animé parThierry Tinlot, ancien rédacteur en chef deSpirou puis deFluide Glacial[source secondaire souhaitée].

Rédacteurs en chef

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Le titre de rédacteur en chef n'apparaît qu'à la fin desannées 1970. Avant cette date, les rédacteurs en chef n'ont pas le titre officiel, car ils ne sont pas les véritables patrons du journal[71]. Ils font le lien entre la rédaction etCharles Dupuis qui contrôle chaque publication du journal[74]. Après la vente des éditionsDupuis par la famille éponyme au milieu desannées 1980, le rédacteur en chef peut imposer plus profondément sa patte dans la maquette et le contenu de l'hebdomadaire[210].

Rédacteurs en chef successifs

Diffusion

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Historique des ventes

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Pendant longtemps, les chiffres de vente de l'hebdomadaire suivent ceux despériodiques de bande dessinée en général. Lors desannées 1940, 1950 et au début desannées 1960, les chiffres grimpent dans un contexte (Baby boom etTrente Glorieuses) favorable aux journaux de bandes dessinées. C'est le cas pour toute la profession. Le point culminant des ventes est atteint enFrance en1965 avant de baisser inexorablement jusque dans lesannées 1980. Comme son principal concurrentTintin,Spirou a du mal à s'adapter au nouveau marché de la bande dessinée, incarné notamment parPilote à la fin desannées 1960[331]. Dans lesannées 1980, le marché est en crise généralisée, les chiffres de vente des journaux ne font que baisser au profit des albums qui supplantent définitivement les périodiques. Presque tous les concurrents deSpirou disparaissent entre lesannées 1980 et le début desannées 1990 ; l'hebdomadaire de Marcinelle s'en sort finalement grâce aumode de financement original mis en place parPhilippe Vandooren en 1987, après la vente du titre par la familleDupuis[195]. Le journal n'ayant plus d'inquiétude pour sa survie, les équipes rédactionnelles successives peuvent essayer différentes expériences sur le contenu de l'hebdomadaire, avec des résultats plus ou moins mitigés. SiThierry Tinlot parvient à augmenter les ventes[222], sa succession est beaucoup plus chaotique, et les différentes formules essayées érodent les ventes en France malgré une tentative de relance au milieu des années 2000[240]. Il faut attendre l'arrivée deFrédéric Niffle à la fin des années 2000 pour que les ventes se stabilisent à un niveau plus acceptable[332].

Chiffres de vente

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Pour laFrance
Année1965196819771978198220092010201120122013201620172018201920202021
Nb. d'exemplaires
(moyenne par semaine)
108 268[331]90 000[331]67 000[169]61 000[169]30 000[195]33 956[332]34 534[332]34 685[332]32 783[332]31 553[332]29 624[333]27 882[333]27 782[333]26 633[333]2677728079
Pour laBelgique francophone
Année19481961
Nb. d'exemplaires
(moyenne par semaine)
60 000[276]100 000[276]
Diffusion payée annuelle totale
Année1993200420092010201120122013201620172018201920202021
Nb. d'exemplaires
(moyenne par semaine)
70 000[222]100 000[222]54 315[332]55 884[332]56 259[332]54 283[332]53 713[332]48 280[333]45 498[333]44 432[333]42 083[333]4094641840

Notes et références

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Notes

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  1. Spirou est un terme dialectal wallon (d'origine flamande) désignant un écureuil et, par extension, un jeune garçon vif et déluré[3].
  2. Sans en porter le titre : le titre de rédacteur en chef deSpirou ne sera officiellement donné qu'à la fin desannées 1970.
  3. Les cartes avaient été obtenues par Jean Doisy pour éviter le STO à certains travailleurs de chez Dupuis.
  4. Cette histoire dessinée avant la reprise par Franquin deLa Maison préfabriquée est publiée après.
  5. C'est la disparition de ce périodique qui permet à Tillieux d'intégrer l'équipe Dupuis[80].
  6. Sauf pour les aventures deSpirou et Fantasio, toujours présentées dans le journal à raison de deux planches par semaine.
  7. Elle reviendra en1989 après une longue absence, pour devenir l'une des séries-phares du journal.
  8. Cette série qui met en scène une famille decannibales est la championne des plaintes de lecteurs à cause de soncôté gore[231].
  9. En alternance avec la couverture suivante.
  10. En alternance avec la couverture précédente.

Références

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