American Academy of Dramatic Arts(jusqu'en) Rockhurst High School(en) Northwestern Military and Naval Academy(en) Marquette University High School(en) Milwaukee High School of the Arts(en) St. John's Northwestern Military Academy(en) Ripon College(en)
Tracy découvre son talent d'acteur pour la première fois alors qu'il étudie auRipon College(en), et reçoit ensuite une bourse pour aller à l'American Academy of Dramatic Arts. Il passe sept ans dans le théâtre, jouant dans une succession decompagnies théâtrales(en) et par intermittence àBroadway. Sa percée a lieu en 1930, lorsque son rôle principal dansThe Last Mile attire l'attention d'Hollywood. Après un premier film réussi avecUp the River (1930) deJohn Ford (aux côtés d'Humphrey Bogart), il signe un contrat avecFox Film. Les cinq années de Tracy chez Fox sont marquées par un tour de force d'acteur après l'autre qui sont généralement ignorés au box-office, et il reste largement inconnu du public après25 films, presque tous le mettant en vedette dans le rôle principal. Aucun d'entre eux n'est un succès, bien que son rôle dansThe Power and the Glory (1933) est très apprécié à l'époque.
En 1935, il rejoint laMetro-Goldwyn-Mayer (MGM), à l'époque le studio le plus prestigieux d'Hollywood. Sa carrière s'épanouit à partir de son cinquième film chez MGM,Fury (1936), et en 1937 et 1938, il remporte des Oscars consécutifs pourCapitaines courageux etDes hommes sont nés. Il fait équipe avecClark Gable, l'acteur principal du studio, pour trois succès majeurs au box-office, de sorte qu'au début des années 1940, Tracy est l'une des plus grandes vedettes de la MGM. En 1942, il apparaît avecKatharine Hepburn dansLa Femme de l'année, entamant un partenariat professionnel et personnel qui aboutit à neuf films en25 ans. En 1955, il remporte leprix d'interprétation masculine du Festival de Cannes pour son rôle dansUn homme est passé.
Spencer Tracy quitte la MGM en 1955 et continue à travailler régulièrement en tant qu'acteur indépendant, malgré plusieurs problèmes de santé et une lassitude et une irritabilité croissantes à mesure qu'il vieillit. Sa vie personnelle est troublée, avec une lutte permanente contre un alcoolisme grave et la culpabilité liée à la surdité de son fils. Lui et sa femme Louise se séparent dans les années 1930, mais le couple ne divorce jamais. Sa relation de25 ans avec Katharine Hepburn est un secret de polichinelle. Vers la fin de sa vie, il travaille presque exclusivement avec le réalisateurStanley Kramer. C'est pour lui qu'il tourne son dernier film,Devine qui vient dîner... (1967), terminé17 jours seulement avant sa mort.
Enfant hyperactif et difficile[2], il manifeste très tôt un intérêt pour le cinéma, à tel point qu'il regarde des films et en rejoue des scènes devant ses amis et ses voisins[3].
En 1921, il fait ses débuts sur scène dans une pièce de théâtre intituléeThe Truth et décide de se lancer dans une carrière d'acteur. Il se fait bientôt remarquer et, lors d'une tournée de sa troupe àNew York, est auditionné pour un rôle puis accepté à l'American Academy of Dramatic Arts. Il excelle désormais sur les planches.
Spencer Tracy fait une apparition en 1930 dans deux courts-métrages,Taxi Talks etThe Hard Guy. Il joue ensuite dansThe Last Mile.John Ford ayant remarqué sa prestation lui propose un rôle dans son filmUp the River. Le film est un succès et John Ford y juge l'acteur« parfait »[4].
Les premiers films où joue Tracy sont considérés comme mineurs[5] :Ceux de la zone est un échec malgré de bonnes critiques et les moyens mis en œuvre par la20th Century Fox, qui mise beaucoup sur le jeune acteur[6]. Durant le tournage deMarie Galante en 1934, il est retrouvé inconscient dans sa chambre d'hôtel et hospitalisé d'urgence, forçant la 20th Century Fox à interrompre le travail. L'incident irrite la compagnie, qui met un terme à son contrat l'année suivante[7].
Dans la nuit du, il est terrassé par une crise cardiaque alors qu'il est en train de se préparer une tasse de thé, dix-sept jours après la fin du tournage deDevine qui vient dîner..., deStanley Kramer et avecKatharine Hepburn. C'est d'ailleurs cette dernière qui le découvre mort dans sa cuisine. Le film sort en décembre, six mois après son décès.
En 1923, Spencer Tracy épouse la comédienne Louise Treadwell (1896-1983). Le couple aura deux enfants : John et Susie. John naît en 1924 avec une malformation qui le rend sourd. Louise attend trois ans avant de le révéler à Tracy et celui-ci, convaincu que ce qui est arrivé à son fils est le fruit de ses propres péchés[9], sombre dans l'alcoolisme[10]. Cela ne l'empêchera pas de multiplier toute sa vie les liaisons extraconjugales, sans pour autant quitter officiellement sa femme car, en fervent catholique, il refuse le divorce.
En 1942 il rencontreKatharine Hepburn sur le tournage deLa Femme de l'année. C'est le début d'une liaison qui, entrecoupée de pauses, durera jusqu'à la mort de l'acteur en 1967.
Outre Katharine Hepburn, Spencer Tracy compte parmi ses conquêtes plus éphémères un grand nombre de ses partenaires au cinéma :
Loretta Young en 1933, pendant le tournage deCeux de la zone. Bien que leur liaison soit devenue publique (entraînant une séparation entre Tracy et sa femme), leurs convictions religieuses leur interdisent d'envisager le mariage[11] : la fin de leur relation marque profondément l'acteur[12], qui se réconcilie momentanément avec Louise en 1935[13] ;
Myrna Loy en 1935-1936, rencontrée sur les plateaux deOn a volé les perles Koronoff etUne fine mouche. L'actrice, fiancée à Arthur Hornblow Jr, jouit d'une bonne réputation et a repoussé les avances de stars commeClark Gable ouLionel Barrymore : elle fait une exception pour Tracy, qui continuera à venir la voir discrètement sur certains de ses tournages, tandis qu'après la guerre, c'est elle qui lui rendra clandestinement visite dans sa chambre d'hôtel de Beverly Hills[14],[15],[16],[17],[18]. À son sujet Tracy confie à Garson Kanin :« J'aurais préféré faire une série de films avec elle plutôt qu'avec l'autre [Katharine Hepburn]. Myrna avait certains penchants et je pense l'en avoir guérie. Dieu merci, j'ai couché avec Myrna Loy avant que l'autre ne vienne tout gâcher[19]. » ;
Joan Crawford en 1937, pendant le tournage deMannequin. Leur histoire ne laisse pas un très bon souvenir à l'actrice en raison des problèmes d'alcoolisme de Tracy[20],[21],[22] ;
Cinquante ans plus tard, Tracy est toujours reconnu comme l'un des acteurs les plus talentueux de son époque. Son jeu réaliste tranche avec celui, plus stylisé et daté, de ses partenaires des années 1930. Ainsi est-il dansLa Septième Croix, en dépit de sa corpulence, convaincant dans le rôle d'un prisonnier échappé d'uncamp de concentration. L'acteurVan Johnson surnomma Tracy « mon mentor »[réf. nécessaire].
Alcoolique, il disparaît souvent et s'isole dans une chambre d'hôtel pour boire. Il lui arrive de mettre la chambre dans un tel état qu'il se retrouve ensuite au poste. Il frôle parfois le coma éthylique[27].
Il se bat plusieurs fois avec le réalisateurWilliam A. Wellman, aussi irascible que lui, notamment à cause de Loretta Young[28].
Il lui arrive de lever le poing contre des reporters et des journalistes qui tentent d'en savoir plus sur ses relations adultères[12].
Lorsqu'il est ivre, son comportement avec certaines actrices, ses partenaires à l'écran et/ou à la ville, peut devenir violent :
Myrna Loy confie que Tracy l'a pourchassée en ville après leur première rencontre[29]. Elle évoque aussi une dispute avec lui, une nuit dans sa chambre d'hôtel au St Regis, ainsi que sa violence — finalement il s'est contenté de briser une tasse[30],[31] ;
il se dispute avec Joan Crawford pendant le tournage deMannequin[32] et, lors d'une émission radiophonique sur Lux Radio Theater, lui fait une remarque désobligeante qui la blesse profondément (« Joan, je pensais que tu étais une pro »)[33] ;
Hedy Lamarr reconnaît en Tracy un grand acteur mais avoue n'avoir aucune estime pour lui, qui lui aurait fait de la peine alors qu'ils tournaientCette femme est mienne[34] ;
sur le tournage deUn nommé Joe, il harcèle sexuellementIrene Dunne[35] et il faut l'intervention deLouis B. Mayer pour le calmer :« Si je dois virer quelqu'un, ce sera Spencer et non Irene[36] » ;
une nuit, à New York, à la suite d'une dispute, il tente d'étrangler dans leur chambre d'hôtel Katharine Hepburn, qui parvient à le maîtriser[37] ;
Friand de pâtisseries, il commence à prendre du poids à partir de 1936, alors qu'il joue dansUne fine mouche[11].