René François Ghislain Magritte, né àLessines le[1] est le fils de Léopold Magritte, tailleur[a], et de Régina Bertinchamps,modiste[2]. La famille emménage d'abord àSoignies puis àSaint-Gilles et àLessines, là où naît René Magritte, et en1900 retourne chez la mère de Régina àGilly[3], où naissent ses deux frères Raymond (1900-1970) et Paul (1902-1975). En1904, ses parents s'installent àChâtelet où, après avoir exercé divers métiers, le père du peintre s'enrichit en devenant l'année suivante inspecteur général de la société De Bruyn qui produit huile et margarine[4]. René Magritte y fréquente pendant six ans l'école primaire et la première année de ses études secondaires, y suit aussi en 1910 un cours de peinture[b] dans l'atelier de Félicien Defoin (1869-1940), artiste né àDoische et établi à Châtelet[5]. Il s'intéresse particulièrement aux aventures deZigomar,Buffalo Bill, Texas Jack, Nat Pinkerton, desPieds nickelés, et se passionne à partir de 1911 pour le personnage deFantômas. À l'Exposition de Charleroi, il découvre la même année le cinéma, impressionné par les affiches des films mais également des publicités, ainsi que la photographie[6].
Le père de René Magritte est coureur, violemment anticlérical, dépensier, alors que sa mère est une catholique fervente. Dépressive, elle se suicide par noyade dans laSambre en[c]. Mais René Magritte, contrairement à ses fréquentations surréalistes ultérieures, notammentSalvador Dalí etAndré Breton, sera toujours opposé, pour ne pas dire résistant, à lapsychanalyse. L'art n'ayant pas besoin selon lui d'interprétations mais de commentaires, l'enfance de l'artiste ne saurait donc être convoquée pour comprendre ses productions.
Tous quatre tenus par leur entourage pour responsables de ce drame du fait de leurs frasques, Magritte, son père et ses deux frères quittent Châtelet pour s'installer en àCharleroi. L'éducation des enfants est alors confiée à une gouvernante, Jeanne Verdeyen, que Léopold Magritte épousera en 1928[7]. René Magritte poursuit médiocrement ses études à l'athénée de la ville et litStevenson,Edgar Allan Poe,Maurice Leblanc etGaston Leroux. Son père lui ayant offert un appareil Pathé, il crée de petits films dessinés[8]. Lors de ses vacances dans la famille de son père qui tient une boutique de chaussures àSoignies, il aime y jouer avec une petite fille dans un cimetière désaffecté dont ils visitent les caveaux souterrains[9]. À la foire de Charleroi, il fait la connaissance en d'une fille de douze ans, Georgette Berger, dont le père est boucher àMarcinelle. Ils se rencontrent régulièrement sur le chemin de l'école mais se perdent de vue au début de laguerre 1914-1918[10].
Charleroi étantoccupée par l'armée allemande, la famille retourne à Châtelet où le père de Magritte poursuit des activités de représentant pour le bouillon Kub deMaggi. C'est sur la fin de 1914 ou au début de 1915 que Magritte réalise une première peinture de plus d'un mètre cinquante sur près de deux mètres d'après un chromo représentant des chevaux fuyant une écurie en flammes, offrant ses tableaux ultérieurs à ses amis[11]. En il abandonne ses études et s'installe à Bruxelles, rue du Midi, non loin de l'Académie des beaux-arts dont il a le projet de suivre les cours enauditeur libre. Avant d'y entrer, il peint alors des tableaux de styleimpressionniste.
Disposant de beaucoup d'argent grâce aux activités plus ou moins douteuses de son père et aux peintures décoratives ou affiches dont il décroche les commandes, il le dépense, multipliant aventures, blagues et frasques, avec ostentation, dans un climat bohème et anarchiste[12]. Avec Flouquet et les frèresPierre Bourgeois etVictor Bourgeois, il collabore aux quatre numéros, d'avril à, de la revueAu volant que dirige Pierre Bourgeois. Auprès de ses amis il découvre lecubisme et lefuturisme. Des œuvres de Flouquet et des affiches puis des peintures non figuratives de Magritte sont exposées en 1919 et 1920 au Centre d'art de Bruxelles dirigé par Aimé Declercq. À cette seconde exposition Magritte rencontre en janvierE. L. T. Mesens, qui sera engagé comme professeur de piano pour son frère Paul.
Auprintemps 1920, René Magritte retrouve par hasard auJardin botanique de BruxellesGeorgette Berger qu'il n'a pas revue depuis 1914. De à il effectue son service militaire au camp de Beverloo, près d'Anvers, où se trouve également Pierre Bourgeois, puis deBourg-Léopold, plus tard au ministère de la Guerre. Son père désargenté et poursuivi pour escroquerie[13], Magritte travaille à partir de, et jusqu'en 1924, comme dessinateur, avec le peintreVictor Servranckx qu'il a connu à l'Académie, dans l'usine depapier peint Peters-Lacroix àHaren[d]. Le Magritte épouse Georgette Berger et en août le couple s'installe à Laeken.
Rencontre avec le mouvement dada et constitution du groupe surréaliste de Bruxelles
René Magritte en juin 1922 Cette illustration a été retouchée par uneIA (voir l'original).
En 1922, Magritte rencontreMarcel Lecomte et enCamille Goemans qui, avecE. L. T. Mesens, l’introduisent dans le milieudada. Il doit alors à Lecomte, ou selonLouis Scutenaire à Mesens, sa plus grande émotion artistique : la découverte d’une reproduction duChant d'amour deGiorgio De Chirico (1914)[e].« Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois », écrira-t-il en se souvenant de cette révélation.
En Magritte, abandonnant son emploi à l'usine de papiers peints Lacroix, séjourne brièvement à Paris à la recherche d'un nouveau travail. De retour à Bruxelles il s'installe à son compte, créant de 1924 à 1928 des projets pour des films, des théâtres, des sociétés automobiles,Alfa Romeo etCitroën, ou des entreprises, laMaison Norine, les Établissements Minet, le chocolatier Neuhaus, la Maison Vanderborght, Primevère, la lingerie Thila Naghel[14]. En, Magritte, par des aphorismes, et Mesens participent à la revue391, dirigée parFrancis Picabia et projettent de lancer, avec Goemans et Lecomte, une nouvelle revue dadaïste,Période, calquée sur celle de Picabia mais coulée dès avant sa naissance par un tract lancé parPaul Nougé, puis fonderont en la revueŒsophage (un seul numéro)[f].
Le rapprochement du groupe deCorrespondance qui réunit en 1924 et 1925 Nougé, Goemans et Lecomte, avec Mesens et Magritte, leur confection d'un tract commun en septembre et contreGéo Norge etJean Cocteau, auquel s'associe le musicienAndré Souris, leur participation commune en1927 au dernier numéro de la revueMarie. Journal bimensuel pour la belle jeunesse, créée par Mesens en, marquent les débuts de la constitution du groupe surréaliste de Bruxelles, que rejoignent en juilletLouis Scutenaire etIrène Hamoir. Dès 1926, Magritte conclut un contrat avecPaul-Gustave van Hecke, mari de la créatrice de modeNorine et ami de Mesens, qui lui achète sa production et écrira en dans la revueSélection un premier article consacré au peintre[15]. Il expose en, préfacé par Van Heck et Nougé, à la galerieLe Centaure, dans laquelle travaille Goemans, une cinquantaine de ses peintures dontLe Jockey perdu, l'une de ses premières toiles surréalistes, peinte en 1926. Il rencontre à cette occasion Scutenaire dont Goemans et Nougé ont peu auparavant fait la connaissance. Magritte illustre pour la maison Muller et Samuel ses catalogues de fourrures 1926-1927 et 1927-1928, ce dernier édité avec des textes de Nougé.
En, Magritte quitte la Belgique et séjourne auPerreux-sur-Marne (Val-de-Marne)[16] jusqu'en[g]. Il rencontre lessurréalistes (André Breton,Paul Éluard,Max Ernst,Salvador Dalí), participe à leurs activités. À Paris il expose à la galerie qu'y a ouverteGoemans et à Bruxelles en à la galerieL'Époque, dirigée par Mesens, la préface du catalogue étant écrite par Nougé et contresignée par Goemans, Lecomte, Mesens, Scutenaire et Souris. Il publie en1929,Le Sens propre, suite de cinq tracts reproduisant chacun l'un de ses tableaux avec un poème de Goemans, etLes Mots et les images dansLa Révolution surréaliste. Durant l'été, il rend visite à Dalí àCadaqués où il retrouve Éluard etGala.André Breton préconisant l'adhésion auparti communiste et Nougé s'y opposant les rapports entre les surréalistes bruxellois et parisiens restent cependant difficiles, et René Magritte se brouille avec André Breton, au sujet d'un christ en pendentif que porteGeorgette Magritte[17],[18].
Lacrise de 1929 arrivant en Europe, René Magritte doit retourner enBelgique en 1930, les différents contrats qui lui permettaient de vivre ayant été rompus. Il s'installe alors rue Essenghem àJette[19] et présente à Bruxelles en 1931 une exposition organisée par Mesens, avec une préface de Nougé[20]. Il adhère l'année suivante auparti communiste belge et rencontrePaul Colinet. Entre1931 et1936, il participe à une petite entreprise de publicité[h], une activité alimentaire qu’il n'exerce certainement pas par vocation et qui s’est étendue sporadiquement entre 1918 et 1965.
Magritte expose en1933 auPalais des Beaux-Arts de Bruxelles et dessine en1934Le Viol pour la couverture deQu'est-ce que lesurréalisme ?, d'André Breton. Il réalise en 1936 sa première exposition àNew York, à la galerie Julien Levy, fait la connaissance l'année suivante deMarcel Mariën et séjourne àLondres où il expose en1938 à la London Gallery de Mesens. De février à, Magritte dirige avecRaoul Ubac la revueL'Invention collective (deux numéros). Cinq jours après l'invasion allemande de la Belgique, il quitte Bruxelles le avec Raoul et Agui Ubac, rencontrant à la gare Scutenaire etIrène Hamoir[i] (Georgette y demeurant près de sa sœur Léontine et surtout de Paul Colinet[21]). Le groupe rejoint Paris pourCarcassonne où vit le poèteJoë Bousquet. Le peintre, arrivé le 23 mai, y séjourne trois mois. À son retour à Bruxelles en août, René Magritte, qui s'était épris en 1936[22] de l'artiste britannique Sheila Legge (créatrice en juillet 1937 d'une performance àTrafalgar Square lors de l'Exposition internationale du surréalisme de Londres), etGeorgette Magritte, qui a entrepris une liaison avecPaul Colinet, se réconcilient[23].
De1943 à1945, Magritte utilise la technique desimpressionnistes durant sa période du surréalisme« en plein soleil » ou« périodeRenoir ». Entre 1943 et 1947, paraissent les premiers livres qui lui sont consacrés :Les Images défendues de Nougé,Magritte de Mariën[j] etRené Magritte de Scutenaire[k]. En, est organisée à Charleroi une exposition sous les auspices duCercle Littéraire et Artistique de Charleroi.
Sous la plume deChristian Dotremont, l'édition du 8- du journalLe Drapeau rouge annonce l'adhésion de Magritte auParti communiste belge. Conscient de ne pouvoir en faire évoluer les positions et anticipant sur son exclusion, il le quitte rapidement[24]. Magritte expose pour la première fois à New York en 1947 à la galerie Hugo dirigée parAlexandre Iolas qui présente de nouveau ses peintures en mai 1948, dans sa nouvelle galerie en 1951 et 1952, à Milan en 1953. Les relations entre le peintre et le marchand, qui n'apprécie pour des raisons commerciales ni sa « période Renoir » ni sa « période vache » et lui commande plutôt des variations ou des répliques d'œuvres anciennes, se dégraderont souvent mais Iolas présentera ou organisera des expositions de ses œuvres jusqu'à la mort de Magritte[25].
En, Magritte peint en six semaines une quarantaine de tableaux et de gouaches aux tons criards (« période vache ») destinées, en un acte typiquement surréaliste, à dérouter les marchands parisiens et scandaliser le bon goût français. Elles sont exposées à la galerie du Faubourg et préfacées par Scutenaire (Les Pieds dans le plat)[26]. Irène Hamoir léguera bon nombre de ces œuvres au musée de Bruxelles.
Heure des rétrospectives
De1952 à1956, Magritte dirige la revueLa Carte d'après nature, présentée sous forme de carte postale. Il réalise en 1952 et1953Le Domaine enchanté, huit panneaux pour la décoration murale ducasino deKnokke-le-Zoute ; en1957,La Fée ignorante pour lepalais des beaux-arts de Charleroi et, en1961,Les Barricades mystérieuses pour lepalais des congrès de Bruxelles[l]. Une première exposition rétrospective de son œuvre est organisée en1954 par Mesens, aupalais des beaux-arts de Bruxelles. Le succès de Magritte vient lentement grâce au marchand Iolas, à partir de 1957, et à l’Amérique. En, il part pourIschia enItalie pour améliorer sa santé et passe parRome, avant de se rendre en décembre pour la première fois auxÉtats-Unis à l'occasion d'une exposition rétrospective auMoMA, présentée par la suite àChicago, Berkeley et Pasadena[m].
En et, les Magritte passent, avec Scutenaire et Irène Hamoir, des vacances en Italie. Le, une nouvelle rétrospective ouvre aumusée Boijmans Van Beuningen deRotterdam.
« Une caisse auprès de son berceau, la récupération d’un ballon de navigation échoué sur le toit de la maison familiale, la vision d’un artiste peintre peignant dans lecimetière[p] où il jouait avec une petite fille[q]… trois souvenirs d'enfance que l'artiste gardera toute sa vie », résume une biographie de Magritte[30].
Magritte met en évidence notre difficulté à faire coïncider la réalité du monde avec nos images mentales. Il a développé un véritable alphabet pictural en usant de motifs récurrents : la pomme, l’oiseau, l’homme au chapeau melon, les corps morcelés… Ses images sont souvent cachées derrière ou dans d’autres images, alliant deux niveaux de lecture possibles, le visible et l'invisible[31].
Ses peintures jouent fréquemment sur le décalage entre un objet et sa représentation. Par exemple, un de ses tableaux les plus célèbres est une image de pipe sous laquelle figure le texte :« Ceci n’est pas une pipe » (sérieLa Trahison des images, 1928-1929). Il s’agit en fait de considérer l’objet comme une réalité concrète et non pas en fonction d’un terme à la fois abstrait et arbitraire. Pour expliquer ce qu’il a voulu représenter à travers cette œuvre, Magritte a déclaré :« La fameuse pipe, me l’a-t-on assez reprochée ! Et pourtant, pouvez-vous la bourrer ma pipe ? Non, n’est-ce pas, elle n’est qu’une représentation. Donc si j’avais écrit sous mon tableau « Ceci est une pipe », j’aurais menti ! ».
La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère :« Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité.
Parmi les objets qui contribuent à faire de ses toiles d'impénétrables énigmes, un objet apparaît de façon particulièrement récurrente : une sphère noire, lustrée, fendue en son milieu, qui apparaît dans de nombreuses œuvres, dans des dispositions et des tailles extrêmement différentes. Souvent qualifié de« grelot », dont il n'a pourtant pas la forme, il a été successivement interprété comme un œil noir, la représentation d'un sexe féminin, ou une simple forme géométrique. L'artiste, avec un humour dont ses toiles portent souvent la trace, laisse intact le mystère sur un objet qui concentre l'attention tout en résistant à l'interprétation.
Magritte excelle dans la représentation des images mentales. Pour Magritte, la réalité visible doit être approchée de façon objectale. Il possède un talent décoratif qui se manifeste dans l’agencement géométrique de la représentation. L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel.« L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde », déclara-t-il. Pour lui, la réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole. Parmi les tableaux les plus représentatifs de cette idée,La Clairvoyance (1936), nous montre un peintre dont le modèle est un œuf posé sur une table. Sur la toile, le peintre dessine un oiseau aux ailes déployées.
Un autre tableau,La Reproduction interdite (1937), montre un homme de dos regardant un miroir, qui ne reflète pas le visage de l’homme, mais son dos. De la même manière, la peinture n’est pas un miroir de la réalité.
Peintre de lamétaphysique et du surréel, Magritte a traité les évidences avec unhumour corrosif, façon de saper le fondement des choses et l’esprit de sérieux. Il s’est glissé entre les choses et leur représentation, les images et les mots. Au lieu d’inventer des techniques, il a préféré aller au fond des choses, user de la peinture qui devient l’instrument d’une connaissance inséparable du mystère.« Magritte est un grand peintre, Magritte n'est pas un peintre », écrivait dès1947 Scutenaire[32].
« Voici, je crois, une idée neuve pour tous : on demande parfois : « Que représente ce tableau? », un « intellectuel » se garderait de la poser, de crainte de n’être pas « au courant » ; cette question signifie une exacte réception de l’image, mais une interprétation de ce que l’onressent, qui est inexacte. Ce que l’on ressent ou ce que l’on pense vraiment en regardant le tableau correspondrait à la question posée ainsi : « Qu’est-cequi représente ce tableau, et c’est celui qui regarde, qui représente le tableau, ses sentiments et ses idées représentent le tableau. Nos idées et nos sentiments, fussent-ils extraordinaires, ne sauraient être exprimés ou représentés par la peinture, à moins qu’une convention permette une vague expression d’idées ou de sentiments :C’est à partir d’une image peinte que des idées ou des sentiments peuvent apparaître et rencontrer cette image. Une image peinte ne représente pas d’idées ou de sentiments, mais des sentiments ou des idées peuventreprésenter une image peinte.
Laplace Royale et les bâtiments qui l’entourent sont un témoignage historique de la Belgique sous l’Ancien Régime et de son indépendance. C’est sur cette place que se déroula la cérémonie d’intronisation du princeLéopold de Saxe-Cobourg, roi des Belges le, cinquante ans après sa construction. Le bâtiment se transformera alors en hôtel pour voyageurs pendant plus d’un siècle, avant d'être revendu à un bijoutier au début duXXe siècle.
En 1951, les façades et portiques bordant la place Royale seront reconnus pour leur intérêt architectural et historique et seront définitivement protégés de toute modification par arrêté de classement sur la liste du patrimoine de Belgique.
Lesmusées royaux des beaux-arts de Belgique investiront les lieux en 1962 et l’hôtel Altenloh sera transformé en musée. D’importants travaux de rénovation seront réalisés dans les années 1980 et l’intérieur du bâtiment sera entièrement reconstruit[34].
Collection du musée Magritte
L’importance de la collection d’œuvres de René Magritte et la renommée internationale de celui-ci méritent un espace consacré à la communication de l’artiste et de son œuvre. En 2007, le projet d’un futur musée Magritte dans l’ancien hôtel Altenloh voit le jour; les travaux commencent l’année qui suit pour s’achever en 2009[34].
La collection d’œuvres de René Magritte qui lui a valu un musée était détenue par les musées royaux des beaux-arts de Belgique. Cette collection est la plus grande au monde et couvre toutes les différentes périodes de l’artiste ; de plus, elle est très diversifiée, par ses peintures, dessins, gouaches, affiches, travaux publicitaires, lettres, photographies, sculptures, films et autres documents.
Dans le legs d’IrèneScutenaire-Hamoir au musée, figurent de nombreuses œuvres du peintre : plus d’une vingtaine de peintures, une vingtaine de gouaches, une quarantaine de dessins, etc. Ces œuvres étaient accrochées aux murs de leur maison situéerue de la Luzerne, notamment :
La collection du musée Magritte comporte également plus de300 tirages photos qui retracent la vie de Magritte : sa famille, ses années de formation, ses amis et son épouse Georgette. La photographie était essentielle à son art et ces clichés lui ont servi pour la réalisation de ses peintures.
Depuis 2010, une politique d’échange est mise en place avec la Fondation de Menil à Houston (Texas, États-Unis) et certaines œuvres détenues par le Museum of Modern Art de New York (MoMA) ont été prêtées pour une durée de quatre mois. En, une série d’œuvres prêtées par un collectionneur privé d’origine anglaise est exposée[34].
Musée René Magritte
Unmusée René Magritte est également installé, depuis 1999, dans la maison qu'il a habitée avec son épouse Georgette de1930 à1954, au 135, rue Esseghem, àJette. L'artiste y a peint la moitié de son œuvre, dont notamment la première version deL'Empire des lumières, en 1949. Ce musée présente en particulier le salon meublé dans son état d'origine, l'atelier — il peignait dans sa salle à manger — et le studio Dongo dans le fond de son jardin, où l'artiste réalisait ses travaux publicitaires. Il s'est beaucoup inspiré de l'intérieur de cet appartement dans ses peintures (fenêtre à guillotine, cheminée, poignées de porte, escalier, volière, etc.). À l'étage, le musée présente une exposition biographique : il y a quelques œuvres originales (des dessins, des gouaches, des aquarelles), une collection d'objets personnels et des documents originaux (revues, lettres, tracts surréalistes). Une exposition intitulée « Les Magrittes disparus » présente également une trentaine d’œuvres détruites qui ont été reconstituées (même style et même format) sur base des archives fournies parDavid Sylvester. Le vol de la peintureL'Olympia (1948) y a eu lieu en 2009 ; le tableau a aujourd'hui été restitué.
La maison Magritte où l’artiste a grandi est située àChâtelet et est accessible au public. Cette maison, souvent représentée dans ses œuvres, a été pour Magritte une source importante d'inspiration de par les éléments décoratifs qu'elle contient et l’histoire tragique du suicide de sa mère, auquel certaines de ses peintures font allusion.
Éléments de bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Écrits de Magritte
René Magritte,Manifestes et autres écrits, avertissement deMarcel Mariën, Les Lèvres Nues, Bruxelles,1972,192 p.
René Magritte,Les Mots et les images, choix d’écrits, Labor, Bruxelles,2000.
Photographies et films de Magritte
La Fidélité des images, René Magritte, Le cinématographe et la photographie, textes et titres deLouis Scutenaire, exposition organisée par le service de la Propagande artistique du ministère de la culture française, Bruxelles, musée d'art moderne, imprimé par les éditions Lebeer-Hossmann, Bruxelles, 1976, publié à l'occasion de l'exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, octobre-novembre, 1976, 95 pages [photographies faites par Magritte de ses proches entre 1928 et 1955, quelques photographies faites de Magritte et images des films réalisés par Magritte autour de 1957].
En 1952, il fondeLa Carte d'après nature, revue qui paraît à intervalles irréguliers jusqu'en avril 1956 en douze livraisons, quatre numéros sous forme d'opuscules, les huit autres composés d'une simple carte distribuée gratuitement par voie postale[35]. Les très courts textes publiés y sont principalement de Magritte lui-même,Paul Colinet,Louis Scutenaire,Marcel Lecomte,Marcel Mariën,E. L. T. Mesens,Geert van Bruaene. Une édition pirate et parodique de deux cartes postales vierges portant les numéros 11 et 12 datés de juin et d'août 1964 (celle-ci portant imprimé au verso :« Ceci n'est pas un Magritte ») n'a jamais été revendiquée par son auteur bien que les soupçons se soient portés sur Marcel Mariën qui en juin 1962 avait réalisé le tract apocryphe Grande baisse[36].
De mai 1961 à février 1966, Magritte finance la revueRhétorique, gérée par André Bosmans, qui connaît treize livraisons dans lesquelles ses contributions sont nombreuses aux côtés de textes et d'illustrations notamment deMarcel Béalu, André Bosmans,Achille Chavée,Rachel Baes,Paul Colinet,Suzanne Van Damme,Louis Scutenaire,Marcel Lecomte,Geert van Bruaene. Le numéro 3 de septembre 1961 est constitué d'une étude de Pierre Demarne sur Magritte, le numéro 7 d'octobre 1962, sous le titreLeçon de choses, d'écrits et de dessins du peintre.
Jean-Tristan Richard,Les Structures inconscientes du signe pictural. Psychanalyse et peinture, surréalisme et sémio-analyse (à propos de R. Magritte, S. Dalí, M. Ernst, M. Duchamp, etc.), Éd. L'Harmattan, Paris, 1999,192 p.(ISBN2-7384-7643-0).
[Roegiers 2005]Patrick Roegiers,Magritte et la photographie (exposition, Bruxelles, Palais des beaux-arts, du 23 février au 15 mai 2005), Ludion,(ISBN90-5544-543-6)
Jacques Roisin,Ceci n'est pas une biographie de Magritte.[t] 1998, Bruxelles, Alice Éditions(ISBN2-930182-05-9).
Georges Roque,Ceci n'est pas un Magritte. Essai sur Magritte et la publicité, Flammarion, Paris, 1983.
(de)Uwe M. Schneede,René Magritte: Leben und Werk, DuMont Taschenbücher, Cologne, 1979.
Louis Scutenaire,René Magritte, Bruxelles, Librairie Sélection, 1947 (le texte est daté de 1942).
Louis Scutenaire,Avec Magritte, Bruxelles, Lebeer-Hossmann,1977,180 p. Réédition augmentée des textes écrits par Scutenaire après 1977,[Scutenaire 2021]Avec Magritte, l'Atelier contemporain,coll. « Studiolo »,(ISBN978-2-85035-032-0)
David Sylvester,Magritte, Flammarion, 1992, catalogue raisonné en deux volumes.
Harry Torczyner,René Magritte, signes et images, Draeger-Vilo, Paris, 1988,272 p.(ISBN2851190121).
Patrick Waldberg,René Magritte, suivi d’une bibliographie générale par André Blavier, André de Rache éditeur, Bruxelles,1965,358 p. ; rééd. sous le titreRené Magritte. Le hasard objectif, avant-dire deMichel Waldberg, Paris, Éditions de La Différence, coll. « Matière d'images », 2009,237 p.
Magritte dans les collections privées, rétrospective, textes de Harry Torczyner, Louis Scutenaire, Evelyne Kornélis, Anne Deknop, E. L. T. Mesens et nombreux témoignages, galerie Isy Brachot, Bruxelles,1988,238 p.
Le Mouvement surréaliste à Bruxelles et en Wallonie (1924-1947), Paris, Centre Culturel Wallonie Bruxelles,1988.
Numéro René Magritte, (nombreux textes, notamment de E. L. T. Mesens, Louis Scutenaire,Paul Colinet, Camille Goemans, Paul Nougé, Marcel Mariën, André Breton, Paul Éluard,Jacques Prévert, Max Ernst,Jean Arp,Philippe Soupault, Irène Hamoir,Raoul Ubac, Marcel Lecomte,Man Ray),L’Art belge, Bruxelles,,90 p.
René Magritte, textes de Camille Goemans, Marcel Mariën, Philippe Junod, fondation de l’Hermitage, Lausanne,1987,236 p.
René Magritte et le surréalisme en Belgique, textes de « Elle et lui » [Irène Hamoir et Louis Scutenaire], Marcel Mariën, Marc Dachy et Philippe Roberts-Jones, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique,1982,324 p.
René Magritte, la période « vache », « Les pieds dans le plat » avec Louis Scutenaire, Marseille, Musée Cantini,1992,168 p.(ISBN2711825914).
Rétrospective Magritte, textes de Louis Scutenaire, Jean Clair et David Sylvester, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts,1978 et Paris, Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou,1979,300 p.
Le,Brussels Airlines a présenté son deuxièmeAirbus A320 (OO-SNC) avec une livrée spéciale dédiée aux « icônes belges ». Cette fois, l'entreprise honore le peintre surréaliste belge Magritte et son œuvre. Le fait que René Magritte avait des liens étroits avec le monde de l'aviation et qu’il était intrigué par les nuages et le ciel, ont mené à une collaboration entreBrussels Airlines et la Fondation Magritte en vue d’une création d’un avion à son image. Le résultat est un Airbus A320 représentant trois peintures de René Magritte : La Belle Société (1965-1966), La Clairvoyance (1936) et Le Retour (1940). Sur lefuselage, nous lisons« we fly you to the home of Magritte ». La livrée Magritte restera jusqu'en 2022[39].
René Magritte, géant de Lessines.
La marque BMW lance pour le centenaire de la naissance de René Magritte une série spéciale de son cabriolet E36 à l'effigie de Magritte. La série spéciale René Magritte a été produite à100 exemplaires avec un numéro de série et un certificat d'authenticité remis à chaque propriétaire. Elles avaient à l'extérieur une couleur unique le bleu orient métallisé, le logo « Magritte » qui était peint à la main et verni sur l'aile arrière gauche, les jantes en alliage à10 branches, un filet anti-remous décoré et des phares anti-brouillard. Pour l'intérieur, la capote et vitres électriques, deux cuirs Nappa Modena naturel ou Nappa Maulbeere (gris), le nom « Magritte » écrit sur le tableau de bord et le logo de l'oiseau sur les appuie-têtes, et la climatisation. Niveau motorisation 318 ou 320i.
En 2020, un nouveau quartier à Bruxelles est inauguré sur l’ancien site industrielTour et Taxis. Parmi vingt-huit nouvelles voies (baptisées d’après 1 397 propositions), on trouve une voie s’appelantCeci n’est pas une rue[41].
La chansonRene and Georgette Magritte with Their Dog after the War du chanteur américainPaul Simon apparaît sur son albumHearts and Bones publié en 1983[44].
Nadine Monfils a publié une série de romans policiers,Les folles enquêtes de Magritte et Georgette, dont le peintre et son épouse sont les détectives amateurs :1. Nom d'une pipe ! 2. À Knokke-le-Zoute, 3.Les fantômes de Bruges, 4.Liège en eaux troubles (2021-2022), 5.Leffe toi et marche, 6. Charleroi du crime, 7. A Montmartre, 8. Pataquès à Cadaquès.
Notes et références
Notes
↑SelonMichel Draguet les ancêtres de Magritte, venus de France, s'installent vers 1710 dans leHainaut alorssous domination autrichienne. René Magritte descend de Jean-Louis Margueritte, dit « de Roquette », du nom de la ferme que trois frères occupent auXVIIIe siècle àPont-de-Celles. Le nom de Margueritte se trouve contracté par la suite en Magritte. Né en 1835, le grand-père paternel du peintre, Nicolas Joseph Ghislain, d'abord agriculteur puis tailleur, a deux filles en 1869 et 1872, Maria et Flora, et en 1870 un fils, Léopold.Voyageur de commerce, celui-ci sillonne avec ses sœurs le Hainaut, s'installe àLa Louvière en 1894, plus tard àGembloux comme tailleur, puisGilly. La famille réunie, c'est là que meurt Nicolas Magritte en 1898. Une dizaine de jours plus tard, son fils Léopold se marie avec Régina Bertinchamps.(Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014,p. 18 et 19.
↑Dans les années 1920 et 1930, Magritte utilise fréquemment, pour les motifs de ces papiers peints comme pour des couvertures de partitions de musique, le pseudonyme de « Emair », transcription phonétique de son monogramme M. R. (A. F.,Monogramme phonétique, dansLa Gazette de l'Hôtel Drouot,no ,p. 72).
↑« C'est Édouard — et nul autre que lui — qui montre à René Magritte la reproduction d'une toile de Chirico,Le Chant d'amour, une œuvre qui enthousiasma le jeune peintre au point qu'il faut y voir le détonateur de l'explosion magritienne » (Louis Scutenaire,Mon ami Mesens, Bruxelles, 1972,p. 31).Cf.Le Chant d'amour, MOMA, New York[lire en ligne].
↑Dans une situation devenue de plus en plus précaire, le père de Magritte meurt en d'une crise cardiaque. (Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014,p. 112).
↑En 1953, Irène Hamoir publieBoulevard Jacqmain, roman écrit avant 1939 dans lequel les membres du groupe surréaliste belge apparaissent sous des surnoms transparents, Nouguier pour Paul Nougé, Gritto pour René Magritte, Maître Bridge pour Scutenaire, Édouard Massens pour E. L. T. Mesens, Bergère pourGeorgette Magritte, Marquis pour Paul Magritte, Sourire pour André Souris, Monsieur Marcel pour Lecomte, Evrard pourGeert van Bruaene, Crépue pourIrène Hamoir. (Irène Hamoir,Boulevard Jacqmain,Bruxelles, Éditions des Artistes, 1953Bruxelles, Didier Devillez Éditeur, 1996). Note : Leboulevard Jacqmain est un boulevard situé dans le centre de Bruxelles.
↑À l'occasion de ce voyage à New York, Magritte se rend en pèlerinage à la maison d'Edgar Poe (Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014,p. 12.
↑Il s'agit du vieux cimetière deSoignies. Source : La ligne de vie, conférence de René Magritte, 1938.
↑« Dans mon enfance, j’aimais jouer avec une petite fille, dans levieux cimetière désaffecté d’une petite ville de province. Nous visitions les caveaux souterrains dont nous pouvions soulever les lourdes portes de fer et nous remontions à la lumière, où un artiste peintre, venu de la capitale, peignait dans une allée du cimetière, très pittoresque avec ses colonnes de pierres brisées jonchant les feuilles mortes. L’art de peindre me paraissait alors vaguement magique et le peintre doué de pouvoirs supérieurs. » (Magritte,Conférence, 1938).
↑Commandés par le libraire-éditeur Albert Van Loock pour une édition pirate du récit de Bataille, ils appartiennent aujourd'hui à des collectionneurs privés. Ils ont été reproduits et présentés dans un article de Jan Ceuleers, « René Magritte illustrateur de Madame Edwarda », dans lesCahiers Batailleno 2, Éditions les Cahiers, 2014,p. 147-175.
↑Détaille l'enfance très turbulente du jeune Magritte avant sa carrière de peintre.
↑Jean-Charles Gateau,Paul Éluard et la peinture surréaliste (1910-1939),Droz, coll. « Histoire des ID »,p. 232(ISBN978-2600035903).
↑Il y loge durant vingt-quatre ans dans un rez-de-chaussée en location.Louis Scutenaire fait en 1942 une description détaillée de ce logis (Avec Magritte, Bruxelles, Lebeer-Hossmann, 1977, p. 37). En mai 1954 Magritte s'installe au 207 puis en décembre 1955 au 404 boulevard de Lambermont. En décembre 1957 il déménage une dernière fois dans une maison individuelle au 97rue des Mimosas.
↑Sur le vernissage « haut en couleur » de l'exposition, cf. Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, p. 206-207.
↑Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, p. 281
↑Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, p. 261
↑« Avant de quitter Bruxelles, Magritte, qui n’est pas lui-même un modèle de fidélité, a appris que son épouse, Georgette, avait une liaison avec le poète Paul Colinet et demande le divorce. Magritte en est à tel point obsédé que, peu après son arrivée à Carcassonne, il conçoit le projet de revenir à Bruxelles la reconquérir. Les trains ne circulant plus, il loue un vélo et, en dépit des avertissements de ses amis, prétend atteindre Bruxelles par ce moyen. Quatre heures après son départ, il est de retour, épuisé. L’amour a été vaincu par la raideur des côtes audoises. Début août, il obtient enfin un laissez-passer et retourne en Belgique. Et là, miracle de la passion, Georgette lui revient. » (Philippe Dagen, « Exposition : à l’Orangerie, Magritte au soleil de Georgette »,Le Monde, 14 juin 2021)
↑Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, p. 298-299.
↑Michel Draguet,Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, notamment p. 326-350.
↑Xavier Canonne,LeSurréalisme en Belgique, 1924-2000, Actes Sud, Paris, 2007,p. 66-68. Xavier Canonne ajoute que devant l'incompréhension,« Paul Éluard excepté », Magritte« pour faire plaisir à son épouse » revient à sa manière d'antan, même s'il se promet, dans une lettre à Scutenaire du, de trouver« le moyen d'y glisser de temps à autre une bonne grosse incongrue. Et cela n'empêchera pas les publications pour nous amuser. Cela ce sera du travail hors des heures d'atelier pour moi comme c'est hors des heures de bureau pour Scut ».