Leur langue est lesoussou, une des langues du groupenégro-congolaise dont le nombre de locuteurs était supérieur à 5 000 000 au début desannées 2000. Parmi les 3 000 000 dénombrés en 2001 en Guinée, certains parlaient également lefrançais. EnSierra Leone, ils étaient 1 000 000 en 2006, une partie d'entre eux utilisant en outre lekrio ou l'anglais[7].
Les Soussous trouvent refuge vers le littoral, où ils créent de puissants royaumes, bâtis grâce au commerce dupoivre de Guinée, diverses autresépices, l'huile de palme, l'esclavage. Ils commercent avec les Européens, qui établissent plusieurscomptoirs commerciaux. Les États mis en place par les Soussous sont remarquables par leur organisation et l'architecture des habitations. La ville deSayou, en pays soussou, est souvent citée dans les écrits des différents voyageurs européens comme une ville dynamique et belle.
Traditionnellement les Soussous ont toujours été de grands agriculteurs. Leur société est très proche de celle desMalinkés, et beaucoup deDialonké se sont mélangés à eux.
« Danseuses tam-tam des Circoncises, » (phot.Neurdein, vers 1905).
En Guinée les Soussous représentent 25 à 30 % de la population, enGuinée maritime, ils représentent 75 % de la population.
La hiérarchie sociale soussou est la suivante :
au sommet, leshoron, la noblesse et l'aristocratie, fournissant les rois, les guerriers, les chasseurs, les commerçants ;
lesniamakala, les gens de castes : forgerons, cordonniers, tisserands,griots appelésdyali ;
lesjon, les captifs ;
les Donso, les chasseurs.
Certains individus, hommes ou femmes, provenant de toutes les castes, deviennent des initiés, deskomotigui. Auprès de la population, ils ont le rôle de guérisseurs, prédicateurs, ils sont les tenants de la spiritualité dans la communauté. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre le monde des humains et celui des ancêtres et des esprits. Dans chaque village, ils sont présents à chaque grand événement et sont consultés par tous.
Dans la société soussou, le respect des anciens et des valeurs morales est très important, comme dans toutes les sociétés africaines.
Les Soussous d'aujourd'hui seraient bien d'origine Sosso, du royaume deSoumaoro Kanté car après la défaite de ce dernier à laBataille de Kirina en 1235, un certain nombre de ses guerriers (soldats) et leurs familles, par crainte d’être massacrés par les vainqueurs, auraient quitté le royaume pour s'installer dans la région Djallonké d'alors, actuelle Fouta-Djallon. La sagesse deSoundiata Keita a su épargner la vie des vaincus malgré une forte exhortation à la vengeance pour la terreur infligée par Soumaoro Kanté aux populations de la région. Le sanankouya (cousins à plaisanterie) daterait de cette période. Il fut une technique ingénieuse, voire une innovation pour permettre non seulement l’intégration des vaincus de Kirina, mais aussi les mettre en confiance dans la cohabitation avec les vainqueurs.[réf. nécessaire]
N'Fassory Bangoura et Philippe Geslin,L'oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête : carnets d'un paysan Soussou, Ginkgo, Boulogne-Billancourt, 2011, 140 p.(ISBN978-2-8467-9098-7)
Jacques Binet,Les Soussous de Guinée, 1950
Drevon,Contribution à la géographie médicale. Le pays des Soussous, Paris, 1894
Hubert Frechou, « Le régime foncier chez les Soussous du Moyen Konkour »,Cahiers de l'Institut de Science Économique Appliquée, 1962, Séries 5,no 4
Philippe Geslin,La mer, la terre et le palétuvier : ethnologie et transfert de techniques : l'exemple du sel chez les Susu de Guinée, EHESS, Paris, 1997, 2 vol., 610 p. (thèse d'Ethnologie)
Pas de soucis chez les Soussou : carnet de voyage, Association Escale Nantes, 2003, 111 p.(ISBN2-9520204-0-X)
Aboubacar Touré,Parlons soso : langue et culture du peuple de la Guinée maritime, L'Harmattan, Paris, etc., 2004, 205 p.(ISBN2-7475-6764-8)