Appelé, dans le cadre deLa Otra Campaña (l'« Autre Campagne », mouvement civil lancé à l'initiative deszapatistes, en2006, pour se démarquer de la campagne électorale mexicaine),El Delegado Zero (le délégué zéro), il était le dirigeant principal et porte-parole de l'EZLN, groupe armérévolutionnairemexicain, dont les membres sont actifs auChiapas depuisleur soulèvement en 1994. Nonindigène revendiquant de combattre à l'origine pour les indigènes et lajustice sociale, il s'est également rapproché du mouvement altermondialiste[2].
Il a annoncé en qu'il renonçait à la direction du mouvement et prenait le nom de « sous-commandant Galeano » en mémoire d’un compagnon tué[3],[4].
Il est le fils d'Alfonso Guillén, fils de migrants d'origine espagnole, qui a fait fortune grâce à un commerce de vente de meubles, et de María del Socorro Vicente González.
Le sous-commandant Marcos est initié aux enseignements de lathéologie de la libération pendant sa scolarité au collège jésuite[9] puis à l'institut culturel de Tampico et y commencerait l'élaboration de son « engagement social »[10]. À 20 ans, en 1977, il décide de poursuivre des études de philosophie et de lettres. Il termine sa licence en trois ans (au lieu de cinq habituellement) et le présidentJosé López Portillo lui remet personnellement en 1982 la médailleGabino Barreda, honorant les meilleurs étudiants de l'UNAM[11],[12]. À cette époque, Guillén Vicente étudie des écrits deLouis Althusser, deMichel Foucault, deKarl Marx et deFriedrich Engels, auxquels il déclare toutefois préférer leDon Quichotte deMiguel de Cervantes[13].
Au début desannées 1980, il fait quelques séjours auChiapas afin de travailler à l’organisation de projets de santé, de syndicats de travailleurs et à la mise en place de cours de premiers soins et de communication radio.
Il donne des conférences sur l'administration des affaires à Tampico, et enseigne la communication en design graphique au sein de l' Université Autonome Métropolitaine (UAM), à Mexico. En 1983, il se voit offrir un poste de professeur à l'UAM. Selon des rumeurs nées en 1980, il se serait constitué au sein de l’université UAM, à cette époque, un noyau de professeurs révolutionnaires qu'il fréquentait. Ses idées révolutionnaires le poussent dès à remettre sa démission et à s’engager résolument dans ce qu’il pense être lapraxis.
Quand il rejoint, en 1984, l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), formée un an auparavant, Marcos aurait occupé le cinquième poste en importance dans la hiérarchie militaire zapatiste. L’EZLN était alors conduite parFernando Yáñez, aliasRaúl o Germán. Il devient chef de l’armée zapatiste en 1986[14].
Depuis le soulèvement zapatiste de 1994, qui commence avec le saccage et l'occupation durant quelques heures du palais municipal (mairie) de la capitale du Chiapas connue sous le nom deprise de San Cristóbal de las Casas à laquelle il participe, il est porte-parole des forces zapatistes et du Comité clandestin révolutionnaire indigène de l’Armée zapatiste de libération nationale.
Marcos a fait évoluer son discours au fil des années, passant dumarxisme à l'altermondialisme sans pour autant déposer les armes de la critique sociale[15].
Accusé de rébellion et deterrorisme par la justice mexicaine depuis1995, le sous-commandant Marcos, depuis le, n'est plus passible de poursuites pour ces actes, le gouvernement ayant décidé, conformément à la loi, d'abandonner toute action judiciaire engagée contre lui[20].
Des morts qui dérangent, roman,Paco Ignacio Taibo II et le sous-commandant Marcos, Éd. Payot et Rivages, 2005Titre original :Muertos incómodos ; roman d'aventures écrit à quatre mains avec l’auteur espagnol Paco Ignacio Taibo II[21].
Le Récit du vieil Antonio, ou Comment les Indiens du Mexique racontent la belle et indispensable diversité du monde (Traduction deLa historia de los colores), Sous-commandant Marcos, illustré par Benoît Morel, traduction de Françoise Escarpit, coll. « Trimestre », Oskar éditeur, 2011
Chiapas : Le Sud-Est en deux vents, un orage et une prophétie inCoffret dix textes contre, Mille et une nuits, Paris, 1996 (texte en français disponible en archive)
Ya basta!
tome 1,Les insurgés zapatistes racontent un an de révolte au Chiapas, Dagorno, Paris, 1996(ISBN2-9100-1933-0)
tome 2.Vers l'internationale zapatiste, Dagorno, Paris, 1996(ISBN2-9100-1934-9)
Sous-commandant Marcos, la géniale imposture,Bertrand de la Grange[23], Maite Rico, Plon/Ifrane, 1998
Le rêve zapatiste, Yvon Le Bot entretien avec le sous-commandant Marcos, éd. du Seuil, Paris, 1997(ISBN2-0203-1011-2)
Marcos, la dignité rebelle - Entretien avec le sous-commandant Marcos,Ignacio Ramonet avec le sous-commandant Marcos, Galilée, Paris 2001,(ISBN2-7186-0565-0)
↑« Il n'existe pas de leader de l'Altermondialisme, ou d'organisation d'avant-garde.José Bové ou le sous-commandant Marcos d'un côté, Attac, Via Campesina ou le mouvement zappatiste de l'autre ne jouent pas ce rôle », cité inL'Altermondialisme, Eddy Fougier, Le Cavalier Bleu, 2008, p 20 accessibleen ligne
↑Collège jésuite de Tampico rattaché à l'Institut du même nom.
↑Selon le témoignage du Père Juan José Sosa, alors prêtre à l'église de Notre-Dame de Lourdes, où Guillén Vicente assistait aux offices dominicaux (inLa verdadera historia del subcomandante Marcos, déjà cité).
↑Pour l'ensemble des données sur le cursus universitaire de Guillén, lireGuillén, un estudiante brillante (Guillén, un étudiant brillant),El Tiempo - 11 février 1995 : le sous-commandant Marcos, alias Rafael Sebastián Guillén Vicente, a terminé en 1980 sa thèse de philosophie et éducation « Pratiques discursives et idéologiques » avec mention.
↑PourEl periodico de Mexico, l'intitulé exact de la thèse serait « Philosophie et éducation : pratiques discursives et idéologiques dans les manuels scolaire de l'école primaire ».
↑MONTEMAYOR, Carlos. La rébellion indigène au Mexique, Violence, autonomie et humanisme. Paris, Édition Syllepse, 2001, p. 108.
↑« L’actualité de la théologie de la libération en Amérique latine : déclin et héritages », Malik Tahar Chaouch, Universidad Autónoma del Estado de Hidalgo (Mexique), Cahiers de l’Institut Religioscope, juin 2008, p. 11.