| Sultani Ancienne unité monétaire | ||||||||
Sultani frappé àConstantinople sousSoliman le Magnifique en 1520 (AH 926) | ||||||||
| Officiellement utilisateurs | ||||||||
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| Appellation locale | altun | |||||||
| Sous-unité | 1 sultani = 60akçes | |||||||
| Chronologie | ||||||||
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Lesultani (enturc ottoman :سلطانی) est une ancienne monnaie d'or et uneunité monétaire émise par l'Empire ottoman à partir duXVe siècle et jusqu'au milieu duXVIIIe siècle. Les monnaies d'or ottomanes sont désignées de manière générique par le termealtun.



Confronté aux nécessités dunégoce enMéditerranée, l'Empire ottoman y affronte larépublique de Venise sur les plans militaires et commerciaux.Mehmet II signe en 1456 la création de nouveaux ateliers monétaires àConstantinople (juste conquise),Edirne etSerrès, dédiés non plus à la seule fabrication de l'akçe d'argent, mais d'une nouvelle unité comptable, une pièce d'or capable de rivaliser avec leducato d'oro vénitien (appelé en français « sequin » de manière générique) ou leflorin de Florence, deux monnaies reconnues dans tout le Bassin méditerranéen et en Europe continentale, pour leur stabilité et leur bonaloi. Il ne s'agit pas ici de copier la monnaie dominante mais de l'égaler : cette stratégie fut gagnante durant deux siècles. Les premières frappes répertoriées remontent à 1477-1478 (882 Hégire), à Constantinople, sous latughra (seau) de Mehmet. Ces premières pièces sont appelées localementsultani. Le poids moyen est de 3,572 g d'or d'un titrage pratiquement pur (0.997/1000)[1]. Le sultani va peu à peu s'imposer dans l'Empire, et succéder ainsi aux multiples formes monétaires en or dérivant dudinar[2].
Ces pièces ne portent aucune mention de leur valeur : c'est le marché qui détermine leur équivalence, ou éventuellement un décret impérial. Le cours va rester relativement stable — en moyenne 50akçes — par rapport à l'argent métal. Le pic de production des sultanis est atteint sous le règne (1520-1566) deSoliman le Magnifique, grâce à la découverte de nouvelles mines d'or dans les Balkans et à la conquête de l'Égypte, le grammage d'or est alors abaissé à 3,544 pour un équivalent de 60 akçes au change du marché officiel. Le cours se dégrade par rapport à l'argent métal au moment de la crise ou famine monétaire de la fin duXVIe siècle. Au début duXVIIe siècle, les négociants commencent à se méfier du sultani, le cours de l'akçe s'effondre, et la qualité également[1].
Le peuple, qui n'a pas accès à ce type de pièce réservé aux négociants et aux politiques, l'appellealtun, ce qui veut dire « or, ou pièce en or ».
Les derniers sultanis sont frappés sous le règne deMahmudIer (1730-1754).
Le sultani est aussi dénommémahboub aussi bien àTripoli, qu'auCaire et àAlger.
EnTunisie ottomane, elle est également une ancienne subdivision monétaire, avant l'adoption durial tunisien. La valeur est de quatre 4,5 rials suivant l'évolution du cours légal. Vers1831, son prix s'élève à cinq rials et sept huitièmes dans leschanges deTunis, à 6,25 francs dans ceux deMarseille, voire 6,85 francs, cours très faible qui s'explique par la mauvaise qualité des pièces et la méfiance du marché. Les demi-sultanis sont appelésnouss mahboub ounouss sultani. Les quarts sont appelésroubou mahboub ouroubou sultani.
Cette pièce, parfois percée d'un petit trou, est utilisée de nos jours dans labijouterie traditionnelle tunisienne sous la dénomination demahboub.