En 1899, sous la pression britannique, l'Égypte accepte de partager la souveraineté sur le Soudan avec leRoyaume-Uni dans le cadre d'un condominium. Larévolution égyptienne de 1952 renverse la monarchie et exige le retrait des forces britanniques de l'ensemble de l'Égypte et du Soudan.Muhammad Naguib, l'un des deux co-leaders de la révolution et premier président de l'Égypte fait de l'indépendance du Soudan une priorité du gouvernement révolutionnaire. L'année suivante, sous la pression égyptienne et soudanaise, le Royaume-Uni accède à la demande de l'Égypte, qui souhaitait que les deux gouvernements mettent fin à leur souveraineté partagée sur le Soudan et lui accordent l'indépendance. Le, le Soudan est déclaré État indépendant.
Après l'indépendance du Soudan, le régime deGaafar Nimeiry devient islamiste, ce qui exacerbe le clivage entre le Nord islamique, siège du gouvernement, et les animistes et chrétiens du Sud. Les différences de langue, de religion et de pouvoir politique débouchent sur une guerre civile entre les forces gouvernementales, influencées par leFront national islamique (FNI), et les rebelles du sud, dont la faction la plus influente est l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS), qui aboutit à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Entre 1989 et 2019, une dictature militaire de30 ans dirigée parOmar el-Bechir a gouverné le Soudan commettant des violations généralisées des droits de l'homme. Des manifestations ont éclaté en 2018, exigeant la démission de M. Bechir, ce qui a entraîné un coup d'État le et son emprisonnement.
Le nom du pays, Soudan, est un nom donné historiquement à la grande région sahélienne d'Afrique de l'Ouest située immédiatement à l'ouest de l'actuel Soudan. Historiquement, leSoudan désignait à la fois la région géographique, qui s'étend duSénégal sur lacôte atlantique jusqu'au nord-est de l'Afrique, et le Soudan moderne.
Son nom est issu de l'arabebalad as-sūdaan, (بلاد السودان) qui signifie littéralement « pays (balad) des Noirs » (sūdaan, ce terme étant le pluriel d'aswad)[8] ; cette expression désigne leSoudan, une région d'Afrique plus grande dont fait partie l'Ouest du pays.Il fait partie de plusieurs toponymes partageant desétymologies similaires, en référence à la peau très foncée des habitants originaux. Auparavant, le Soudan était connu sous le nom deNubie et Ta Nehesi ou Ta Seti par lesanciens Égyptiens, en référence aux archers nubiens etmedjaÿ ou aux « hommes à l'arc »[9].
La population issue de ce mélange culturel et génétique a développé une hiérarchie sociale au cours des siècles suivants menant à la création en 1700av. J.-C. duroyaume de Koush (avec comme capitaleKerma). Les recherches anthropologiques et archéologiques indiquent qu'au cours de la période prédynastique, laNubie et laHaute-Égypte de Nagadan étaient ethniquement et culturellement presque identiques, et qu'elles ont donc développé simultanément des systèmes de royauté pharaonique vers 3300av. J.-C.[11].
Statue d'un roi nubien (Soudan).
Le grand temple en brique crue, connu sous le nom de Deffufa occidentale, dans l'ancienne ville de Kerma.
Forteresse de Buhen, du Moyen Empire, reconstruite sous le Nouvel Empire (environ 1200av. J.-C.).
Le royaume de Koush est un ancien État nubien centré sur les confluents duNil Bleu et duNil Blanc, ainsi que de la rivière Atbarah et du Nil. Il a été établi après l'effondrement de l'âge du bronze et la désintégration duNouvel Empire d'Égypte, centré àNapata dans sa phase initiale[12].
Le royaume de Koush est mentionné dans laBible comme ayant sauvé les Israélites de la colère des Assyriens[15]. La guerre qui eut lieu entre le pharaonTaharqa et le roi assyrienSennachérib fut un événement décisif dans l'histoire occidentale, les Nubiens ayant été vaincus dans leurs tentatives de prendre pied auProche-Orient par l'Assyrie. Le successeur de Sennachérib,Assarhaddon a envahi l'Égypte pour assurer son contrôle sur leLevant. Il réussit à expulser Taharqa deBasse-Égypte qui s'enfuit enHaute-Égypte et enNubie où il mourut deux ans plus tard. La Basse-Égypte passe sous vassalité assyrienne. Le roi Tantamani, successeur de Taharqa, tente de reprendre la Basse-Égypte au vassal assyrienNéchao Ier. Il parvient à reprendre Memphis en tuant Néchao et assiège les villes du delta du Nil. Ashurbanipal, qui a succédé à Esarhaddon, envoie une grande armée en Égypte pour en reprendre le contrôle. Il met en déroute Tantamani près de Memphis et, le poursuivant, saccageThèbes. Bien que les Assyriens aient immédiatement quitté la Haute-Égypte après ces événements, affaiblie, Thèbes se soumet pacifiquement au fils de Néchao,Psammétique Ier, moins d'une décennie plus tard. Cela mit fin à tous les espoirs de renaissance de l'empire nubien, qui se poursuivit plutôt sous la forme d'un royaume plus petit centré surNapata. La ville subit un raid égyptien vers 590av. J.-C. et, peu après, à la fin duIIIe siècle av. J.-C., lesKoushites s'installent àMéroé[13],[16],[17].
Les trois royaumes chrétiens de Nubie. La frontière septentrionale d'Alodia n'est pas claire, mais il est possible qu'elle ait été située plus au nord, entre la quatrième et la cinquièmecataracte du Nil.[18].
Entre 639 et 641, les Arabes musulmans ducalifat de Rashidun conquièrent l'Égypte byzantine. En 641 ou 642, puis en 652, ils envahissent la Nubie mais sont repoussés. Par la suite, le roi de Makoura et les Arabes conviennent d'un pacte de non-agression, reconnaissant ainsi l'indépendance de la Makoura[22]. Les Arabes ne parvenant pas à conquérir la Nubie, ils s'installent à l'est du Nil, où ils fondent plusieurs villes portuaires[23] et se fondent avec lesBedja locaux[24].
En 1504, leFunj aurait fondé lesultanat de Sennar, dans lequel aurait été incorporé le royaume d'Abdallah Jamma .[50] En 1523, lorsque le voyageur juifDavid Reubeni visite le Soudan, l'État du Funj s'étend au nord jusqu'àDongola.[51] Entre-temps, l'Islam commence à être prêché sur le Nil par les saints hommessoufis qui s'y installent auxXVe et XVIe siècles[52] et lors de la visite de David Reubeni, le roiAmara Dunqas, jusqu'alors païen ou chrétien, est déclaré musulman.[53] Cependant, le Funj conservera des coutumes non islamiques comme la royauté divine ou la consommation d'alcool jusqu'auXVIIIe siècle.[54]
Vers 1526, le Funj entre en conflit avec lesOttomans, qui occupentSuakin[55] et en 1583/1584 poussent le long du Nil, vers le sud, atteignant la zone de la troisième cataracte du Nil. Une nouvelle tentative ottomane de s'emparer de Dongola est repoussée par le Funj en 1585.[56]Hannik, situé juste au sud de la troisième cataracte, marque la frontière entre les deux États.[57] Après l'invasion ottomane, Ajib, un roi mineur du nord de la Nubie, fait l'objet d'une tentative d'usurpation. Si le Funj finit par le tuer en 1611/1612, ses successeurs, les Abdallab, se voient accorder une autonomie pour gouverner tout ce qui se trouve au nord du confluent du Nil bleu et du Nil blanc.[58]
Soudan du Sud vers 1800. Les frontières modernes sont indiquées.
Le coup d'État de 1718 donne le coup d'envoi d'une politique de poursuite d'un islam plus orthodoxe, qui favorise l'arabisation de l'État.[65] Pour légitimer leur domination sur leurs sujets arabes, les Funj commencent à propager une descendanceomeyyade.[66] Au nord du confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc, jusqu'àAl Dabbah en aval, les Nubiens adoptent l'identité tribale des Arabes Jaalin[67]. Jusqu'auXIXe siècle, l'arabe devient la langue dominante du Soudan fluvial central[68] et de la plus grande partie duKordofan[69].
Dans les années 1820, l'Égypte est gouvernée par le pachaMéhémet Ali. L'Égypte étant une province de l'Empire ottoman, il est en théorie vassal du sultan de Constantinople, mais s'est en pratique libéré de la tutelle de celui-ci et mène une politique indépendante d'expansion territoriale.
Après d'infructueuses tentatives pour conquérir laPalestine et laSyrie, il se lance avec succès à la conquête du Soudan dans les années 1820.
En 1885 le chef religieuxMuhammad ibn Abdallah, s'étant proclamé « leMahdi » (« l'attendu »)[77], tenta d'unifier les tribus de l'Ouest et du Centre du Soudan contre la domination égyptienne. Il prit la tête d'une révolte religieuse que le gouvernement égyptien s'avéra incapable de réprimer et infligea une défaite écrasante à l'armée envoyée contre lui par Le Caire : commandée par le colonelanglais Hicks, celle-ci commit l'imprudence de s'aventurer dans le désert à la poursuite du Mahdi qui, lorsqu'elle fut bien épuisée et démoralisée, se retourna contre elle et l'anéantit.
Cette victoire, outre qu'elle laissait l'Égypte presque sans moyen militaire, apporta au Mahdi les moyens qui lui manquaient pour donner à l'insurrection une plus grande ampleur : le ralliement de nouvelles tribus et surtout des milliers de fusils Remington,5 millions de cartouches et des pièces d'artillerie. Jusque-là cantonnée au désert et à des opérations de guérilla, l'insurrection mahdiste pouvait désormais s'attaquer aux villes et garnisons égyptiennes du Soudan, à commencer par la capitale :Khartoum. Le Khédive d'Égypte demanda l'aide de la Grande-Bretagne, mais le gouvernement deGladstone refusa d'engager des troupes dans une aventure qui ne le concernait pas. Il consentit tout au plus à mettre à la disposition de l'Égypte legénéral Gordon avec pour mission d'organiser l'évacuation des garnisons égyptiennes du Soudan, abandonnant le pays au Mahdi.
Si Gordon connaissait bien le Soudan (dans les années 1870, il en avait été gouverneur général, nommé par le khédive) et s'il était un chrétien convaincu, il ne comprit pas vraiment la signification de la révolte, ni la raison pour laquelle elle mobilisait largement la population. Pour reprendre les remarques d'un des meilleurs observateurs britanniques de l'époque,Wilfred Scawen Blunt[78], il ne se rendit pas compte que tous les gens de bien au Soudan étaient du côté du Mahdi.
Encerclé àKhartoum, il refusa de l'abandonner et organisa la défense, persuadé que l'opinion publiquebritannique et en particulier la très influente Ligue contre l'esclavage exercerait sur le gouvernement une pression telle que celui-ci se verrait contraint d'envoyer des troupes à son secours, ce qui fut le cas.
L'expédition de secours, commandée parGarnet Joseph Wolseley, arriva trop tard et se trouvait encore à quelques jours de marche deKhartoum lorsqu'elle apprit la chute de la ville et la mort de Gordon (janvier 1885). Les instructions qu'avait reçues sir Garnet étaient claires : sa mission était de sauver Gordon, pas de conquérir le Soudan. Il fit donc demi-tour et regagna l'Égypte, ramenant avec lui les dernières garnisons égyptiennes ; le Mahdi restait maître de tout le pays. Ce dernier ne profita guère de sa victoire, il mourut quelques semaines plus tard, peut-être d'une méningite. Dirigé par le khalifa Abdullah, le pouvoir mahdiste survécut jusqu'en 1898 où il fut anéanti à labataille d'Omdurman par une arméeanglo-égyptienne commandée par sirHoratio Herbert Kitchener. Cette bataille fit 11 000 tués du côté soudanais sur 52 000 engagés et 48 du côté anglo-égyptien, sur 26 000 engagés[79]. Kitchener était en route versFachoda et sadramatique confrontation avec l'expédition française du commandant Marchand.
Le Soudan connait unefamine particulièrement meurtrière entre 1889 et 1891, tuant environ un tiers de ses habitants[80].
1916 est l'année de la défaite et de la mort d'Ali Dinar, dernier sultan duDarfour et Dar Massatite en 1921.
L'indépendance fut proclamée en 1956, mais le gouvernement deKhartoum revint sur les promesses faites aux provinces du Sud de créer un État fédéral, ce qui conduisit à une mutinerie menée par des officiers du Sud, qui fut le début d'uneguerre civile de dix-sept ans (1955-1972).
Des élections eurent lieu en avril 1965 mais les gouvernements successifs furent incapables de se mettre d'accord sur uneconstitution permanente ou de résoudre les problèmes de la lutte entre factions, de la stagnation économique et de la dissidence ethnique. Le mécontentement amena un deuxième coup d'État militaire le. Son meneur, le colonelGaafar Nimeiry, devint Premier ministre, et le nouveau régime supprima le Parlement et interdit tous les partis politiques.
Des luttes entre lesmarxistes et les non-marxistes à l'intérieur de la coalition militaire au pouvoir provoquèrent un nouveau coup d'État en, dirigé par leParti communiste soudanais. Quelques jours après, des troupes anti-communistes du colonel Nimeiri exécutent le secrétaire général du PC soudanais : l'écrivainAbdel Khaliq Mahgoub, le dirigeant de la Confédération Générale des travailleurs du Soudan, Chafi’Al Cheikh, sont pendus le 28 juillet, et des centaines de militants et de syndicalistes sont exécutés[81].
En 1972, l'accord d'Addis Abeba mit fin à la guerre civile Nord-Sud et instaura un certain degré d'autonomie régionale.
En septembre 1983, le président Nimeiri annonça sa décision d'étendre audroit pénal[82] le domaine dudroit musulman, cantonné depuis lacolonisation audroit personnel. Bien que le droit pénal soit en théorie uniquement personnel et proportionné.
Cette décision est l'élément déclencheur d'une guerre civile qui oppose le gouvernement (GOS) à des groupes armés duSoudan du Sud. Ce conflit s'analyse le plus souvent comme une guerre de religion entre le Nord — islamique — et le Sud —chrétien. Si cette dimension religieuse existe certainement, ce sont plutôt deux cultures, une tribale traditionaliste au sud et une arabo-musulmane au nord, qui s'opposent. On peut aussi y voir une opposition entre le centre et la périphérie, du même ordre que celle qui a fait naître les conflits duDarfour, à l'ouest du pays, et du Béjaland, à l'est du pays.
La proximité avec lesÉtats-Unis s’accentue sous l'administration deRonald Reagan. L’aide américaine passe de5 millions de dollars en 1979 à200 millions en 1983, puis à 254 en 1985, essentiellement pour les programmes militaires. Le Soudan devient ainsi le deuxième bénéficiaire de l’aide américaine en Afrique (après l’Égypte). La construction de quatre bases aériennes destinées à accueillir des unités de la Force de déploiement rapide et d’une puissante station d’écoute, près dePort-Soudan, est mise en chantier. En 1984 et 1985, après une période de sécheresse, plusieurs millions de personnes sont menacées par la famine, en particulier dans l’ouest du Soudan. Le régime s'efforce de cacher la situation à la communauté internationale[81].
En mars 1985, l’annonce de l’augmentation des prix des produits de première nécessité, sur l’injonction duFonds monétaire international avec lequel le régime était en négociation, provoque des manifestations. Le 2 avril, huit syndicats appellent à la mobilisation et à une « grève politique générale jusqu’à la suppression du régime actuel ». Le 3, des manifestations massives secouentKhartoum, mais aussi les principales villes du pays. La grève paralyse les institutions et l’économie. Un autre coup d'État, mené par le généralSouwar ad-Dahab, restaure un gouvernement civil. Cependant la guerre civile fait de plus en plus de morts et la situation économique continue à se dégrader[81].
En 1989, un nouveau coup d'État met le généralOmar el-Bechir à la tête du pays, dont il devient également premier ministre et chef des forces armées. La loi pénale de 1991 institue des peines sévères dans tout le pays, telles que l'amputation et lalapidation. Bien que les États du Sud, non musulmans, soient officiellement exemptés de ces dispositions, la loi permet cependant une possible application future de la charia dans le Sud.
La guerre civile a déplacé plus de quatre millions d'habitants du Sud et fait deux millions de morts. Certains ont fui dans des villes du Sud commeDjouba, d'autres ont cheminé vers le nord jusqu'àKhartoum ou ont pris le chemin de pays voisins comme l'Éthiopie, leKenya, l'Ouganda ou l'Égypte. Ces gens ne pouvaient pas produire de la nourriture ou gagner de l'argent pour se nourrir, et la malnutrition et la famine se sont répandues. Le manque d'investissement dans le Sud a également abouti à ce que les organisations humanitaires internationales appellent une « génération perdue », mal éduquée, sans accès aux soins de base et sans grandes chances de trouver un emploi productif que ce soit dans le Sud ou dans le Nord.
Les pourparlers de paix entre les rebelles du Sud et le gouvernement ont fait des progrès notables en 2003 et au début de l'année 2004, même si des accrochages se seraient encore produits dans certaines régions méridionales.
Une nouvelle rébellion dans la province occidentale duDarfour a commencé début 2003. Le gouvernement et les rebelles ont été accusés d'atrocités au cours de cette guerre. Enfévrier 2004, le gouvernement a proclamé sa victoire sur la rébellion mais les rebelles disent garder le contrôle des zones rurales et certaines sources indiquent que des combats continuent à de nombreux endroits. Les milicesjanjawids sont accusées du massacre de plus de cinquante mille personnes, le conflit ayant fait, en trois ans, plus de trois cent mille morts et trois millions de déplacés et réfugiés, selon certaines estimations.
Le, un accord de paix a été signé à Nairobi entreJohn Garang de l'APLS et le vice-présidentAli Osmane Taha, représentant le gouvernement soudanais. Il met fin à vingt-et-un ans de guerre civile dans l'État, dominé par les musulmans et les miliciens chrétiens de Garang. Cet accord prévoit un régime d'autonomie de six ans auSoudan du Sud, période à l'issue de laquelle un référendum d'autodétermination sera organisé.
Le, la nouvelle constitution, élaborée grâce auxaccords de Nairobi, est appliquée et permet le retour du mouvement de John Garang àKhartoum. Un gouvernement d'union nationale est instauré pour cette période de transition.
Le, John Garang meurt dans l'accident de l'hélicoptèreougandais qui le transportait, dans le Sud du Soudan. Cela provoque plusieurs jours d'émeutes dans la capitale ainsi qu'à Djouba entre les partisans de Garang et ceux du gouvernement. Les partisans de l'ancien chef rebelle John Garang ne croient en effet pas à la thèse officielle du gouvernement selon laquelle l'hélicoptère a été victime de problèmes techniques. Ils déclenchent des émeutes àKhartoum, provoquant les représailles de militants nordistes. Ces violences font, d'après le bilan duCroissant-Rouge soudanais(en), cent trente morts et plus de trois cent cinquante blessés.
Référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud.
Leréférendum d'autodétermination duSoudan du Sud prévu par les accords de paix a eu lieu le[83]. Les votants se sont exprimés en faveur de la sécession à 98,83 %[84]. Le, Omar el-Bechir a officiellement reconnu ce résultat[85]. Ce nouvel État a accédé à son indépendance dès le[86]. En perdant plus d'un quart de son territoire, le Soudan perd également son « statut » de plus grand État d'Afrique (au profit de l'Algérie) qu'il détenait depuis son indépendance en 1956.
Selon certains observateurs[87], la sécession du Sud ne manque pas d'alimenter une certaine inquiétude au sein de la population quant à l'avenir du pays. Jusqu'ici, le gouvernement central profitait des ressources pétrolières du Sud (qui assurait 85 % de la production nationale) pour « acheter » la paix civile avec les différents groupes rebelles qui sévissaient dans le Nord. Avec des revenus en baisse, il lui sera difficile de poursuivre ce type de politique. Ainsi, selon Fouad Hikmat, analyste à l'International Crisis Group :« Dans un an, si le NCP (leCongrès national au pouvoir à Khartoum)ne change pas, n'adopte pas une nouvelle approche plus fondée sur l'intégration que sur la sécurité, le Soudan va affronter de sérieux problèmes ». Cette manne pétrolière permettait également de limiter les conséquences économique de la crise en jugulant l'inflation, garantissant une certaine « paix sociale ».
Face à ces nombreux défis intérieurs, ces mêmes observateurs craignent que les durs du régime, « débarrassés » du Sud chrétien et animiste, n'en profitent pour se radicaliser en accélérant l'islamisation du reste du pays, comme le président Bechir l'avait laissé entrevoir[88], d'autant plus que les effectifs des communautés chrétiennes se trouvant dans le Nord se sont largement réduits. En effet, l'essentiel de leurs membres, originaires du Sud, ont regagné leur région d'origine en prévision de son indépendance[89].
Le régime d'Omar el-Bechir applique en 2018 un plan d'austérité duFonds monétaire international (FMI), transférant certains secteurs des importations au secteur privé. En conséquence, le prix du pain est doublé et celui de l’essence augmente de 30 %. L’inflation atteint les 40 %. Des mouvements étudiants et leParti communiste soudanais organisent des manifestations pour contester cette politique. Omar el-Bechir réagit en faisant arrêter le secrétaire général du Parti communiste et deux autres dirigeants du parti, et par la fermeture de six journaux[90].
À partir de décembre 2018, un vaste mouvement de protestation contre le régime se forme dans les villes de l’extrême nord du pays, en particulier autour d'Atbara, agglomération ouvrière et fief du syndicalisme soudanais. Les manifestants réclament initialement de meilleures conditions de vie (plus de20 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté), puis, alors que la répression s’accentue, la démission du président[91].
Omar el-Bechir est destitué par l'armée et remplacé par unconseil militaire de transition, composé aussi de civils[92], le[93]. Le 21 août, le Conseil militaire de transition devient leConseil de souveraineté. Il maintient les président et vice-président sortants en place mais dispose de membres civils[94].Abdallah Hamdok, ancien économiste à l'ONU, est nommé premier ministre à la tête d'un gouvernement de transition[95].
En avril 2023, alors qu'un plan de transition vers un régime civil est discuté sous l'égide de la communauté internationale, des luttes de pouvoir se développent entre le commandant de l'armée (et dirigeant national de facto) Abdel Fattah al-Burhan et son adjoint,Mohamed Hamdan Dogolo, chef desForces de soutien rapide qui, à partir du 15 avril, lancent des attaques contre des sites gouvernementaux dans plusieurs villes, notammentKhartoum, entamant ainsi uneénième guerre civile au Soudan[97].
De 1983 à 1997, le pays était divisé en cinq régions dans le Nord et trois dans le Sud, chacune dirigée par un gouverneur militaire. Les parlements régionaux ont été suspendus après le coup d'État militaire du. LeConseil révolutionnaire a été aboli en 1996 et leFront national islamique au pouvoir a pris le nom deCongrès national. Après 1997, les structures administratives régionales ont été réformées vers un système de26 États. Les membres des exécutifs régionaux sont nommés par le président de la République. Le budget des États est entièrement dépendant du pouvoir central deKhartoum.
À la suite d'une décision de la cour pénale internationale (CPI), Omar el-Bechir est désormais sous le coup d'un mandat d'arrêt international[98].
Du 11 au ont eu lieu les premières élections régionales, législatives et présidentielle tenues depuis 1986. Les deux principaux rivaux du général Omar el-Bechir,Yasser Arman(en), un musulman laïque soutenu par le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) etSadek al-Mahdi, ancien Premier ministre et chef du parti Umma (nationaliste) ont décidé de boycotter le processus électoral et retiré leur candidature. Entaché de graves irrégularités mais porteur d'espoir aux dires deMme Véronique de Keyser[99], chef de la mission d'observation de l'Union européenne, le scrutin a reconduit le général Omar el-Bechir dans ses fonctions de chef de l’État.
Le, une nouvelle déclaration constitutionnelle a été signée entre les représentants du Conseil militaire de transition et des Forces de liberté et de changement , et le, le Conseil militaire de transition a été officiellement remplacé à la tête de l'État par un Conseil de souveraineté de11 membres. Un premier ministre civil a été nommé. Néanmoins, l'automne 2021 voit s'affronter les militaires et le gouvernement civil dans des harangues où le général Abdel Fattah al-Burhan exige quotidiennement la dissolution du gouvernement. Dans le même temps les pénuries qui frappent le pays sont dramatiquement accentuées par le blocage de Port Soudan par des manifestants dupeuple Bedja, à l'est du pays[100].
Le présidentaméricainBill Clinton place en 1993 le Soudan sur la liste des pays soutenant leterrorisme, puis fait adopter en 1996 une série de mesures (interdiction des transferts de technologie, du commerce des pièces détachées, et embargo sur toutes les transactions bancaires internationales en dollars) qui pénalise lourdement le fonctionnement de l’économie soudanaise[101].
Engagé de longue date en faveur de la causepalestinienne, le Soudan a été accusé de livrer des armes au mouvement palestinienHamas. Un raid aérienisraélien en janvier 2009 en territoire soudanais contre un convoi de camions fait119 morts[102],[103].
À partir de 2015, l'Arabie saoudite sollicite des troupes soudanaises pour combattre auYémen, pays dans lequel le royaume s'est engagé dans une guerre contre le mouvement Houthi qui avait pris le pouvoir. Le Soudan reçoit en échange des « prêts » importants, dont le montant n'a jamais été dévoilé. Le régime deOmar el-Bechir adhère de plus en plus au « programme diplomatique » américano-saoudien dans le monde musulman, visant avant tout l'Iran. En outre,Riyad achète massivement des terres agricoles soudanaises, dans un programme confié à un proche du milliardaire anglo-soudanaisMo Ibrahim[101].
Barack Obama annonce en une levée partielle des sanctions ciblant le Soudan. Celles-ci sont ensuite totalement levées parDonald Trump en octobre 2017[101].
En août 2023, l'Arabie saoudite et leRoyaume-Uni ont fait don de 9 millions de dollars pour soutenir la réponse humanitaire au Soudan, qui fait face à de multiples crises, y compris les conflits, les déplacements, l'insécurité alimentaire et l'effondrement économique[104].
Pendant le conflit avec l'armée soudanaise ordinaire en août 2023, lesÉmirats arabes unis ont été accusés d'avoir fourni un soutien financier et de fournir des armes aux forces de soutien rapide, dirigés par legénéral Hemedti[105].Yasser al-Atta, le chef de cabinet soudanais, a exprimé ses critiques envers les ÉAU, accusant, en novembre 2023,Abou Dabi d'être « un État-mafia » qui a « pris le chemin du mal » en soutenant lesForces de soutien rapide (FSR) dugénéral Daglo[106]. Par conséquent, trois diplomates soudanais stationnés aux ÉAU ont été déclarés Persona non grata et ont été intimés de quitter le pays dans les 48 heures. En représailles, le Soudan a demandé à 15 diplomates émiratis basés àKhartoum de quitter le pays[107]. Le 26 avril 2024, Khartoum a convoqué une session urgente du Conseil de sécurité pour aborder ce qu'elle caractérise comme «l'agression» par les Émirats contre la population soudanaise[108]. De plus, les États-Unis ont exhorté toutes les nations, y compris les Émirats à cesser de soutenir les factions rebelles au Soudan[109].
Le rapport « New Weapons Fueling the Sudan Conflict » a mis en évidence le transfert d'armes étrangères nouvellement fabriquées au Soudan, souvent en violation flagrante de l'embargo sur les armes duDarfour. En juillet 2024,Amnesty International a découvert que les armes et les munitions fabriquées ou transférées de pays comme laChine[110], les Émirats arabes unis, laRussie, laSerbie, laTurquie et leYémen étaient importées en grande quantité au Soudan et, dans certains cas, détournées vers le Darfour[111].
Les rapports du Panel d'experts desNations unies et de la Yale School of Public Health ont révélé des preuves que les Émirats arabes unis ont fourni au FSR des armes, des munitions et des équipements médicaux par des vols de fret fréquents, se produisant parfois plusieurs fois par semaine. Cette activité constitue une violation claire de l'embargo sur les armes des Nations unies sur le Soudan. Le soutien fourni par les Émirats est considéré comme crucial pour la capacité du FSR à opérer en toute impunité et à provoquer des effusions de sang étendues[112].
LeNew York Times a rapporté que les ÉAU avaient converti un hôpital du Croissant rouge en une zone de mise en scène militaire pour aider les forces de soutien rapide pendant la guerre civile du Soudan[113]. En 2023, des responsables américains ont découvert qu'un hôpital de 20 millions de dollars construit par les ÉAU dans le Tchad voisin était utilisé pour transporter des armes vers le FSR au Soudan. Bien que les responsables américains aient fait preuve de préoccupations concernant les ÉAU, leurs efforts ont connu un succès limité à modifier ses actions[114].
Le 3 novembre 2024, le gouvernement militaire soudanais a mis fin à un accord de 6 milliards de dollars avec les Émirats arabes unis pour le développement d’un port de la mer Rouge, accusant Abou Dabi de soutenir les forces de soutien rapide dans le conflit continu du pays[115],[116].
Développement du PIB par habitant des pays du Sahel.Champs d'oignons dans la région deKassala.
L'agriculture est la principale activité économique locale du pays, bien que 90 % des ressources économiques proviennent dupétrole que contient ses sols (ce qui explique les tensions ou conflits dans ce pays). La superficie des terres cultivables au Soudan est estimée à 840 000 kilomètres carrés. Seulement 18 % sont exploités. Les principaux produits agricoles sont lecoton, lesésame, l’arachide, lagomme arabique dont le Soudan est le premier producteur mondial et lesucre (troisième pays producteur de sucre en Afrique). Lecheptel, le deuxième du continent africain, est à la base d'un intense trafic clandestin avec les pays voisins.
L'exploitationpétrolière a commencé dans le Sud et modifie les conditions économiques du pays. Le Nord possède les raffineries et contrôle la répartition des profits.
Depuis 2011, le chômage touche en moyenne 18 % des actifs et près de 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Depuis 2020, la situation économique du Soudan reste des plus alarmantes. L'inflation augmente constamment, la monnaie nationale ne représente plus au marché noir que la moitié de son cours officiel, le taux de chômage des jeunes est estimé aux alentours de 30 %, sans compter tous ceux, très nombreux, travaillant dans lesecteur informel ou les activités précaires (le Soudan est lui aussi atteint par« l’ubérisation »). L'hypothèse d'une aide économique internationale est peu vraisemblable en raison de la radicalité sociale du mouvement de protestation qui a conduit à la« révolution de décembre » en 2019[118].
En 2014, la population du Soudan est estimée à environ 35,5 millions d'habitants[119]. Le Soudan est majoritairement peuplé d'Arabes (70 %), deNubiens, deFours, deBejas et deNoubas et deFellatah (Fulbé).
Toutes les langues autochtones du Soudan sont des langues nationales et doivent être respectées, développées et promues ;
La langue arabe est la langue nationale largement parlée au Soudan ;
L'arabe, en tant que langue principale au niveau national, et l'anglais seront les langues de travail officielles du gouvernement national et les langues d'enseignement pour l'éducation supérieure ;
En plus de l'arabe et de l'anglais, la législature de tout niveau de gouvernement infra-national peut adopter une autre langue nationale comme la langue de travail officielle complémentaire à son niveau ;
Il n'y aura aucune discrimination contre l'usage de l'arabe ou de l'anglais à n'importe quel niveau de gouvernement ou d'enseignement[120].
Le Soudan est un pays majoritairementmusulman dont la constitution prévoit laliberté de religion ; cependant, en pratique le gouvernement soudanais traite l'islam comme la religion d'État et certains préceptes de lacharia sont en vigueur dans tout le pays.
En réaction à la sécession duSoudan du Sud, peuplé majoritairement d'animistes et dechrétiens qui se sont affranchis du régime islamique et de la charia, à la suite du référendum d'autodétermination du, le présidentOmar el-Bechir a annoncé un renforcement de la charia dans les régions septentrionales du pays restant sous le contrôle de Khartoum[121].
Il y aurait au Soudan 93 % de musulmans (majorité de sunnites, et minorité chiite), 5 % de chrétiens coptes (il y a une cathédrale de l'église copte à Khartoum), les 2 % restants sont composés d'animistes, de protestants, et debaha'is[réf. souhaitée].
Le jeudi, un tribunal deKhartoum condamne une femme enceinte de huit mois à la pendaison, pour avoir adopté la religion chrétienne. Née de père musulman mais élevée par sa mère chrétienne-orthodoxe,Meriam Yahia Ibrahim Ishag est mariée à un catholique. Elle est aussi condamnée pour cela à 100 coups de fouet, cette union étant considérée comme un adultère. Libérée officiellement le, réfugiée à l'ambassade des États-Unis le 27, elle quitte le Soudan avec sa famille le pour l'Italie, où elle est reçue par lepape auVatican[122].
Le, le ministre de la Justice du Soudan,Nasredeen Abdulbari, annonce que le gouvernement met fin à la peine de mort pourapostasie, dans l'objectif de se détacher de la charia[123].
Les romanciersTayeb Salih ouLeila Aboulela et l'érudit de la littérature et langue arabesAbdallah Al-Tayib sont les principaux visages de la littérature soudanaise et arabe.
Peinture
Ibrahim el Salahi, Adam D. H. Hinawi dit Adam Dafalla et Nezar Musa Noreen sont les peintres contemporains les plus connus.
En 2020, l'épidémie de COVID-19 au Soudan a alarmé les médecins en raison du manque d'équipements nécessaires sous forme de gants, masques et respirateurs. Malgré des ressources limitées, les médecins ont participé à une formation générale sur la manière de prévenir et juguler les infections, et les participants ont dû former leurs collègues et organiser leur service autant que possible. Le gouvernement a également pris des mesures fortes, telles que la fermeture d'écoles, d'aéroports, de ports et de frontières terrestres[124].
LeSoudan du Sud est l'un des pays avec le taux de vaccination contre le Covid-19 le plus bas au monde, distribuer des vaccins dans ce pays coûte beaucoup plus cher que de les acheter en raison de la médiocrité des infrastructures et de l'insécurité[125].
L'éducation au Soudan est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de6 à 13 ans, bien que plus de 40 % des enfants n'aillent pas à l'école en raison de la situation économique. Des facteurs environnementaux et sociaux augmentent également la difficulté de se rendre à l'école, en particulier pour les filles[126]. L'enseignement primaire dure huit ans et est suivi de trois ans d'enseignement secondaire. L'ancienne échelle éducative 6 + 3 + 3 a été modifiée en 1990. La langue principale à tous les niveaux est l'arabe. Les écoles sont concentrées dans les zones urbaines ; beaucoup d'entre elles, dans l'ouest, ont été endommagées ou détruites par des années de guerre civile. En 2001, la Banque mondiale a estimé que le taux de scolarisation dans le primaire était de 46 % des élèves éligibles et de 21 % des élèves du secondaire. Le taux de scolarisation varie considérablement, tombant en dessous de 20 % dans certaines provinces. Le taux d'alphabétisation est de 70,2 % de la population totale, 79,6 % pour les hommes et 60,8 % pour les femmes[119]
L'université de Khartoum, fondée en 1902 sous le nom deGordon Memorial College par le gouverneur britannique du SoudanHoratio Herbert Kitchener est renommée enuniversité de Khartoum en 1951. En 2012, elle comptait quatre campus (trois à Khartoum même et un àOmdourman), 22facultés, 1 600 enseignants, 45 000 étudiants dont 70 % de femmes[127].
Khalida Zahir est l’une des premières femmes médecins du pays et est restée dans les mémoires comme une des premières grandes figures féministes soudanaises. Elle cofonde en 1946 avec Fatima Talib la Société culturelle des femmes pour apprendre aux Soudanaises à lire et à écrire et leur donner des conseils sur la santé et la prévention des superstitions. En 1952, elle participe avec d'autres militantes à la création de l'Union des femmes soudanaises, une organisation politique qui mène campagne pour lesuffrage féminin et le droit des femmes à travailler librement dans tous les domaines[128]. D’autres mouvements apparaissent comme la Ligue des filles cultivées, l'Association pour la promotion de la femme et les Sœurs républicaines, branche féminine du groupe de réforme islamique, les Frères républicains. En plus de ces organisations spécifiquement féminines, les féministes soudanaises ont également rejoint leParti communiste, qui était le seul parti politique au Soudan à accepter les femmes en tant que membres[129].
Après une période delaïcité qui favorise les droits des femmes entre les années 1950 et 1970, notamment à travers les lois sur l'égalité salariale et le droit d’être élue, un régime fondé sur une interprétation très conservatrice de lacharia est instauré par le dictateurGaafar Nimeiry en 1983, que réaffirmeOmar el-Bechir lors de son arrivée au pouvoir en 1989. Ce régime fondamentaliste a globalement aggravé les discriminations au sein de la famille, restreint l’intégrité physique des Soudanaises, limité leur accès aux ressources productives et financières, et entravé leurs libertés civiles[129].
GiovanniVantini,Acta Nubica. Proceedings of the X International Conference of Nubian Studies Rome 9–14 September 2002, Libreria Dello Stato,, 487–491 p.(ISBN978-88-240-1314-7), « Some new light on the end of Soba »
GiovanniVantini,Oriental Sources concerning Nubia, Heidelberger Akademie der Wissenschaften,(OCLC174917032,lire en ligne)
DerekWelsby,The Medieval Kingdoms of Nubia. Pagans, Christians and Muslims Along the Middle Nile, London, British Museum,(ISBN978-0714119472)
AndrewMcGregor, « Palaces in the Mountains: An Introduction to the Archaeological Heritage of the Sultanate of Darfur »,Sudan&Nubia,vol. 15,,p. 129–141(lire en ligne)
↑TravisOwens,Beleaguered Muslim Fortresses And Ethiopian Imperial Expansion From The 13th To The 16th Century (thèse), Naval Postgraduate School,(lire en ligne[archive du]),p. 23
↑Cf. Jacques Leclerq, article « Soudan », dansL'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 28 avril 2010,article en ligne.