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Ne doit pas être confondu avec laSorgues, rivière dans l'Aveyron
| Sorgue | |
La Sorgue àFontaine-de-Vaucluse. | |
Cours de la Sorgue (carte interactive du bassin de l'Ouvèze). | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 30,4 km[1] |
| Bassin | 1 230 km2 |
| Bassin collecteur | Rhône |
| Débit moyen | 18,10 m3/s (Fontaine-de-Vaucluse) |
| Régime | pluvial alimenté par une source pérenne, régime atypique en zone méditerranéenne |
| Cours | |
| Source | Fontaine de Vaucluse |
| · Localisation | Fontaine-de-Vaucluse |
| · Altitude | 119 m |
| · Coordonnées | 43° 55′ 05″ N, 5° 07′ 59″ E |
| Embouchure | Ouvèze |
| · Localisation | Bédarrides |
| · Altitude | 30 m |
| · Coordonnées | 44° 02′ 29″ N, 4° 53′ 55″ E |
| Géographie | |
| Principaux affluents | |
| · Rive gauche | Canal de L’Isle |
| · Rive droite | Nesque,Auzon et Grande Levade |
| Pays traversés | |
| Principales localités | Fontaine-de-Vaucluse,L'Isle-sur-la-Sorgue,Le Thor,Entraigues-sur-la-Sorgue,Velleron,Bédarrides |
| Sources :SANDRE,Géoportail,Banque Hydro | |
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LaSorgue (à ne pas confondre avec laSorgues, dans l'Aveyron) est unerivièrefrançaise issue de lafontaine de Vaucluse qui est la plus importanteexsurgence de laFrance métropolitaine.
La Sorgue se partage d’abord en deux en amont deL'Isle-sur-la-Sorgue au niveau dupartage des eaux. Elle crée dès lors le « bassin des Sorgues » à partir de deux grands bras, la Sorgue de Velleron et la Sorgue d'Entraigues. Ceux-ci se subdivisent en plusieurs dizaines de cours aux noms différents : Sorgue de Monclar, Sorgue du Pont de la Sable, Sorgue du Travers, Sorgue du Moulin-Joseph, Sorgue de la Faible, Sorgue des Moulins, Sorgue du Trentin, etc.
Tous s’écoulent dans la plaine des Sorgues (entre L'Isle-sur-la-Sorgue etAvignon). Les bras principaux d'Entraigues et de Velleron se rejoignent et se jettent dans l'Ouvèze àBédarrides. Lecanal de Vaucluse (3e bras principal), se sépare de la Rode, déviation de la Sorgue d'Entraigues, au lieu-dit « Les Sept Espassiers » pour se diriger vers Avignon. Il entre dans la ville où il reprend son nom de Sorgue dans larue des Teinturiers et se jette ensuite dans leRhône.
Quelque 10 000 ans avant notre ère, laDurance se jetait dans leRhône, non pas en aval, mais en amont d'Avignon. Son cours partait deCheval-Blanc pour se diriger versVedène, coupant le lit actuel de la Sorgue et rejoignait le fleuve au nord durocher des Doms. Seuls émergeaient alors la colline de Thouzon et l'oppidum d'Entraigues[2]. Cela a été mis en évidence par des forages àSaint-Saturnin-lès-Avignon,Jonquerettes etEntraigues-sur-la-Sorgue qui ont révélé un épandage alluvial typiquement durancien sur plusieurs mètres d'épaisseur dans toute la plaine de la Sorgue[3].
La Sorgue avait trouvé son lit actuel du temps deStrabon puisque celui-ci note dans sonHistoire en 43 volumes[4] :
« Le Soulgas (la Sorgue) rejoint le Rhodanos (le Rhône) près d'Oundalon (Le Mourre-de-Sève, près de Sorgues) là où Cn. Ahenobarbus, au cours d'un grand combat, mit en déroute des dizaines de milliers de Celtes[5]. »
La Sorgue, engrec ancien, était donc appeléeΣούλγας[6]( /sulgas/ ). Son nom varia peu sous lesRomains puisquePline l'Ancien cite la résurgence en la désignant comme lanobilis fons Sorgæ[7].
La colonisation romaine permit la construction d'aménagements durables. Le premier fut l'aqueduc dont on voit encore des vestiges près de la source et qui devait se continuer jusqu'aux portes d'Avenio. Des travaux furent entrepris en plaine afin de drainer les zones marécageuses et de répartir l'eau pour son utilisation tant sanitaire (thermes) qu'agricole (irrigation)[2].
L'importance du débit de la rivière et de ses différents bras incita des villes à protéger leurs fortifications par des douves alimentées par ces eaux. Ce fut le cas d'Avignon, dès leXe siècle avec le Canal de Vaucluse[8], puis de l'Isle, auXIIe siècle, dont la première enceinte fut cernée par la Sorgue[9].
Le droit de pêche était libre dans les rivières publiques, c’est-à-dire navigables, comme le Rhône, la Durance et la Sorgue quand, en1271, Giraud IV Amic, seigneur duThor, fit dresser l'inventaire de ses droits, il avait trois pêcheries sur la Sorgue dont il se réservait la moitié des poissons[10].
Sur l'actuelle commune duPontet, à Réalpanier, dès1296, furent installées des blanchisseries puis des moulins à partir de1317[11].
Dès1339, Vaucluse[notes 1] fut le séjour privilégié dePétrarque. C’est là que l’éternel amoureux deLaure vint régulièrement écouter « la voix enrouée des eaux ». Le poète explique que ce fut son séjour de prédilection :
« La très illustre source de la Sorgue, fameuse par elle-même depuis longtemps, est devenue plus célèbre encore par mon long séjour et par mes chants. »
— Pétrarque, Senil, X, 2.


Ce fut là, que son serviteur, Raymond Monet, lui apprit l’art de pêcher les écrevisses, les ombles et les truites[12].
Lors du premier retour de la papauté en Italie, afin d'éviter la récession économique, une bulle pontificale daté du et signée à Rome parUrbain V conseillait àPhilippe de Cabassolle, recteur duComtat Venaissin et gouverneur d'Avignon, d'accorder libertés et privilèges aux meuniers s'installant sur les rives de la Sorgue et de laDurance[13].
Si le droit de pêche était libre, celui d'avoir des moulins était plus restrictif. En1404,Odon de Villars, lors de son acquisition du fief du Thor, se fit confirmer son monopole sur « les molins tant à bled que foulons » et l'interdiction qu'avaient « tous autres d'en faire construire au même endroit » ou d'en dériver les eaux[14].
Les eaux de la Sorgue, à l'intérieur d'Avignon, permirent à partir de1440 de travailler lasoie. Plusieurs ateliers sont connus dont ceux des Catalani, des Gilardi et de Jacques Rovago qui pratiquaient filage et tissage[15]. Cet artisanat prit une ampleur « nationale » au siècle suivant.
Dès le début duXVIe siècle, « l'art de la soie » devint la grande affaire à Avignon. Mais la cité papale, ville étrangère au royaume de France, devait payer des droits de foraine pour toutes marchandises exportées hors de ses murs[15].FrançoisIer, qui appréciait cette production et qui avait emprunté25 000 livres à la ville, donna d'abord aux Avignonnais le statut de « régnicoles » en1535, puis les exempta de la foraine en1544 pour le prix de sa créance. Six ans plus tard, la ville comptait 57 ateliers de soierie et de velouterie. Seule la peste de l'été1580 put mettre un terme provisoire à cet essor[16].
Il retrouva pourtant tout son lustre auXVIIe siècle puisque le travail de la soie (passementiers, veloutiers, taffetassiers) devint l'activité essentielle dans Avignon avec 31 % des métiers recensés[16]. D'autant qu'à cette manne vint s'ajouter la fabrication d'indiennes et que les ateliers d'indienneurs et teinturiers se multiplièrent[17].
Lors desguerres de religion, leComtat Venaissin fut ravagé par lebaron des Adrets. En septembre1562, les Islois parèrent à la menace qu'il faisait planer sur leur ville en creusant des fossés qui permirent d'inonder la campagne environnante « à portée de canon par le moyen de l'eau de Vaucluse[9] ».
Un nouveau seigneur du Thor, Rostaing Cadard, qui possédait déjà le « Moulin Brun », se fit construire, en1576, un nouveau moulin qui le jouxtait[14]. Le même, le, donna autorisation aux consuls du Thor pour :
« Dévier les eaux du Réal de Monclar et de la Sorgue du Trentain pour y faire croître les herbes au moyen desdites eaux[18]. »
Un de ses successeurs, Vincens Cadard d'Ancézune, le, fit publier un règlement de police qui notifiait, entre autres, cette règlementation :
« Il est interdit de vendre des poissons et écrevisses de la Sorgue à des étrangers tant qu'ils n'auront pas été exposés pendant une heure sur la place publique du Thor[19]. »
Ces chicaneries nobiliaires restaient étrangères à Avignon, qui grâce aux eaux pures de la Sorgue, avait continué à développer son industrie de la soie pour arriver à une « trop grande prospérité », comme le jugèrent alors les soyeux deLyon[20]. Il faut souligner qu'en1715, année de la mort deLouis XIV, il y avait 1 600 métiers battants. La pression qu'ils exercèrent au niveau du pouvoir royal fut telle qu'en1732, le nombre de métiers chuta à 415 et deux ans plus tard, il n'en était plus dénombré que 280. À la vindicte des Lyonnais s'était ajoutée celle des soyeux deNîmes puis deTours. La concurrence entre ces grands centres de la soie fut réglée par le Concordat du. Ce qui permit à Avignon de voir son industrie se maintenir avec 467 métiers en1746, puis 550 en1755[21]. Puis, elle put retrouver son plus haut niveau en1786 avec 1 605 métiers battants[21].
En1767, Philippe-Guillaume de Grammont, nouveau seigneur du Thor, voulut empêcher les Thorois d'user de leur droit de pêche dans le réseau des Sorgues. Les consuls l'assignèrent devant le Parlement d'Aix qui le débouta de ses prétentions[22]. Au cours du dernier quart duXVIIIe siècle, les mêmes consuls firent réaliser une prise en maçonnerie sur le bras de la Sorgue de Monclar pour alimenter en eau le Réal de Monclar[18]. Celui-ci s'était substitué à un ancien canal d'irrigation, puisque le Réal de Monclar arrose un quartier dénommé « la Garonne » qui nomme en occitan un canal d'assèchement ou d'irrigation[23].
Mais, à la veille de laRévolution, des aléas climatiques s'accumulèrent. Ce fut d'abord une pénurie de cocons de vers à soie en1787, suivie d'une récolte de blé déficitaire l'année suivante, puis d'un hiver glacial en1788-1789. Avignon vit alors s'effondrer son industrie de la soie. Les fermetures d'ateliers, filatures et manufactures réduisirent les métiers à 473. L'activité repris pourtant dès1803, année où furent comptabilisés 1 000 métiers. L'apogée fut atteint en1830 avec 7 000 métiers recensés. Puis ce fut l'irrémédiable agonie à partir de1848. En1856, il ne restait plus que neuf fabriques employant 318 ouvriers et seulement deux en1875 faisant travailler 67 personnes dont 50 enfants[21].
Pourtant tout au long duXIXe siècle, près de cent cinquante manufactures exploitaient toujours l’énergie motrice fournie par la Sorgue[2] tant en zone rurale qu'en ville (Avignon[24],le Thor[25] etl'Isle-sur-la-Sorgue[26]). Les roues à aubes actionnaient différents appareillages. dont des moulins à foulon ou à farine, des machines à triturer la garance, à moudre le marc de colza, à filer la laine ou la soie. Elles servaient aussi à l'irrigation des cultures[27]. Et lors de l'apparition duphylloxéra, le docteur Seigle, qui avait introduit au Thor la culture duchasselas, put sauver une partie de ses vignes en les inondant avec l'eau de la Sorgue[28].
La force hydraulique fut même transformée en force électrique. Ce fut le cas sur la commune du Thor quand, au cours du mois d'octobre1889, la municipalité, qui avait acquis l'ancienne usine Lajard qui traitait la garance, y fit installer une turbine actionnée par une chute d'eau de 1,30 mètre pour alimenter en électricité la ville[29].
Une des plus anciennes installations sur la Sorgue est, sans conteste, le moulin Reydier sur la commune du Thor. En fonction depuis1595, il a eu maintes affectations jusqu'au milieu duXXe siècle. Tout d'abord, moulin à draps auXVIe siècle, il fut ensuite affecté au triturage de lagarance, le, puis il devint un moulin à farine en1860, avant d'être transformé entannerie et enfin en une usine de foulage et de tissage de la laine. Sa dernière affectation fut celle d'usine àcarrelages et àciment juste après laSeconde Guerre mondiale[14].
L'Isle-sur-la-Sorgue, dont les nombreuses roues à aubes ont actionné moulins, filatures, papeteries, teintureries, a conservé, même si elle n'utilise plus la force hydraulique depuis longtemps, une fabrique de tapis créée en1808, et qui commercialise sa production sous le nom de « Tapis d'Avignon[30]»
À Fontaine-de-Vaucluse, les eaux de la résurgence firent d'abord mouvoir des moulins à foulon ou à farine. Puis, les roues à aubes furent utilisées pour fournir de l'énergie à des usines, en particulier despapeteries. La dernière ferma en février1968 et les municipalités successives firent démolir les bâtiments abandonnés jugés ruineux et hideux[31]. Sur l'emplacement d'une de ces usines désaffectées, a été créé, en1975, le site de « Vallis Clausa ». C'est la reconstitution d'un moulin à papier duXVe siècle mû uniquement par la force hydraulique[32].
Six siècles après Pétrarque, une autre grande voix s'éleva pour chanter les eaux de la Sorgue. Natif de l'Isle,René Char, dans un de ses poèmes du recueilFureur et mystère, rima :
« Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer,
Où les étoiles ont cette ombre qu'elles refusent à la mer.
Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux,
De l'ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.
Rivière au cœur jamais détruit dans ce monde fou de prison,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l'horizon[33].»
Il serait abusif de proposer une origine latine venant desurgere (sourdre, jaillir)[34]. Cet hydronyme a particulièrement été étudié par Charles Rostaing dans sonEssai sur la toponymie provençale. Il propose, en fonction des formes anciennes employées par Strabon et Pline, puis des graphies médiévalesSorgilio (907),fluvium Sorgia (1008) etSorga (1094), une racine pré-indo-européenne*sul-/*sur- avec le suffixe-ga. Cette dénomination se retrouve dans le domaine de la langue d'oc avecSorga, la rivièreSorgues qui passe àSaint-Affrique, la Fontaine de Sorp (Sorbo, 1270), àBauduen, aujourd'hui Fontaine-l'Évêque, ainsi qu'en langue d'oïl dans la Nièvre et le Maine-et-Loire[35].

La source de la Sorgue est la résurgence de laFontaine de Vaucluse, la plus grosse de France et la cinquième du monde.
Ce site est situé sur la commune deL'Isle-sur-la-Sorgue. C'est le lieu où la Sorgue se sépare en deux bras qui prennent le nom de Sorgue de Velleron et Sorgue d'Entraigues.
Ce bras, entre le partage des eaux etVelleron, se subdivise en Sorgue du Pont de la Sable, puis en Sorgue du Moulin-Joseph qui communique avec la Sorgue de Velleron par la Sorgue du Travers. Après Velleron, nouvelle subdivision avec le canal de Ginestou qui encercle le canal du Moulin de la Ville. Un peu en amont du Pont de l'Avocat, la Sorgue de la Faible, se dirige vers la Sorgue d'Entraigues qu'elle rejoint à Trévouze.
Elle prend d'abord le nom de Sorgue de L'Isle au partage des eaux, et se divise en trois bras à l'entrée de l'Isle-sur-la-Sorgue. Les deux premiers encerclent la ville, le troisième ou Sorgue de Monclar devenu Réal de Monclar après le pont de la départementale 31 passe au pied deThouzon avant de rejoindre la Sorgue d'Entraigues. Celle-ci, avantLe Thor, s'est subdivisée en Sorgue des Moulins[18] puis à la sortie de la ville en Réal des Dominicains[18] et Sorgue du Trentin. Sur son cours, à la Prise du Prévôt (ou Prise des Dames)[18], une nouvelle déviation, la Rode, qui rejoint cette Sorgue juste en aval du pont de la départementale 38.
Sorgue de Velleron et Sorgue d'Entraigues confluent peu avantBédarrides pour se jeter dans l'Ouvèze.

Ce canal, qui fait partie du réseau des Sorgues, prend son cours aux « Sept Espassiers », sur la Rode. Il est doublé, peu après la sortie duThor, par le Canal de Gadagne, qui le rejoint en amont deSaint-Saturnin-lès-Avignon. Arrivé au niveau du partiteur d’Eyguilles, près du Lycée professionnel deVedène, le canal se subdivise en deux bras. Le premier, long de 11 kilomètres, traverseLe Pontet et, via Réalpanier etPont-des-deux-eaux, rejointAvignon où il pénètre par la Tour du Saint-Esprit ou Tour de la Sorguette[8]. Le canal se jette ensuite souterrainement dans leRhône au sud des allées de l’Oulle, près de la Porte Saint-Dominique. Le second, d’une longueur de 4 km, traverse la ville deSorgues avant de se déverser dans l’Ouvèze au niveau du quartier de Pontillac[36].
C'est le nom que donnent tous les Avignonnais à cette artère où coule la Sorgue tant la mémoire collective a gardé le souvenir des 23roues à aubes qui y furent en activité. Entre leXVe siècle et leXIXe siècle, elles fournirent en énergie toute une industrie textile liée à la soie et à la laine. Son nom récent derue des Teinturiers est dû à l'installation de cette profession qui utilisait l'eau pure de la Sorgue pour laver ses étoffes.
Le débit de la rivière est de type pérenne, régime atypique en zone méditerranéenne. Sa moyenne est de 17,8 m3/s et sa variation n'est que de + 5,90 m3/s pour les plus hautes eaux, en mars, pour atteindre - 9,41 m3/s pour les plus basses au mois de septembre[37].

Elles restent exceptionnelles tant par la géographie du bassin des Sorgues que par le régime de la rivière et de ses bras. Il existe toutefois diverses occasions où l'on peut parler d'inondations pour la Sorgue. Ce sont des montées des eaux de type fluvial, avec des vitesses d'écoulement faibles qui mettent plus en danger les biens que les personnes. Elles se différencient totalement des crues de type torrentiel qui affectent les autres rivières méditerranéennes[38].
Les communes ont confié la gestion de ce cours d'eau non domanial à trois syndicats de rivière locaux, qui sont fédérés au sein du Syndicat Mixte du Bassin des Sorgues.

Actuellement, sur la rivière se développent de nombreuses activités sportives, touristiques et artistiques. Sur son parcours, surtout vers ses débuts, l'on trouve plusieurs centres de canoë-kayak. L'embarcation traditionnelle des pêcheurs des Sorgues a profité, quant à elle, de ce renouveau. Des circuits de découverte sont régulièrement organisés et, pour les passionnés, chaque année, est même organisé un championnat du monde.
Chaque année, au mois de juillet, lors de la fête votive, les l'Islois organisent un corso nautique sur la Sorgue, le long des quais[39].
Historiquement, il y avait de nombreusesroues à aubes pour les minoteries, les usines à garance et les moulins à papier sur son trajet.
De nos jours, sur son parcours, on dénombre plus d'une centaine d’ouvrages hydrauliques[40]. Leur usage peut aller de l'irrigation à l'alimentation d'une centrale hydro-électrique, les plus importants ont un rôle structurant pour la rivière[41].

Parmi la faune, l'on trouvepoissons (carpes,ombres,truites,brochets, …)[42],castors[43], cent cinquante-huit espèces d'oiseaux dont lemartin-pêcheur d’Europe, lecincle plongeur, lepercnoptère d'Égypte, desrapaces forestiers, etc.[44] et une grande variété d'insectes terrestres et aquatiques[45].
Lavégétation, le long des rives, est atypique en région méditerranéenne. Cetteripisylve, grâce au débit important de la rivière, présente une croissance rapide jointe à une grande variété des espèces et des essences. Le long des berges, l'on trouve : l’aulne glutineux, lefrêne oxyphile, l'orme, lepeuplier blanc et lepeuplier noir, lessaules blancs, cendrés et pourpres, lenoyer, lechêne pédonculé et lenoisetier[46]. Cette variété arbustive n'est rencontrée, généralement, qu'à des latitudes plus élevées. Si elle existe ici, c'est que l'importance de la résurgence amortit les variations climatiques extrêmes (orages/sécheresse) et permet la croissance d'essences à « bois durs » comme ormes, frênes et aulnes[46].
Dans le lit se trouvent diverses variétés de plantes aquatiques, dont laberle (berula eructa), l'ache nodiflore (apium nodiflorum), lepotamot pectiné (potamogeton pectinatus) et larenoncule aquatique (ranunculus flutantis)[47].
Par sa présence massive, c'est la plus importante essence « artificielle » des berges des différentes Sorgues. Il est aujourd'hui atteint par lechancre coloré[notes 2], un champignon qui attaque lesplatanes locaux[notes 3] et qui est apparu pour la première fois àMarseille, en1944, lors dudébarquement de Provence, à partir des caisses de munitions venues desÉtats-Unis, dont le bois transportait ce champignon[46].
Provoquant une maladie jusqu'à maintenant incurable, le chancre coloré est apparu dans le bassin des Sorgues au tout début des années1980. De progression lente, il a été apporté par des engins de terrassement et une première campagne d'abattage des arbres atteints fut entreprise en1985 àBédarrides,Monteux etEntraigues-sur-la-Sorgue. Elle ne fut pas suffisante puisque depuis1998, le Syndicat mixte a dû faire abattre 15 000 platanes infectés au rythme de 1 500 à 2 000 par an[46].
Cette hécatombe a contraint à mettre en place une politique de reboisement très différenciée selon les milieux. En milieu rural, le choix s'est porté sur une régénération naturelle des espèces. Cela a permis de voir se développer une grande diversité d'essences et d'assister à la croissance rapide d'une nouvelle végétation. En milieu urbain, c'est le reboisement qui a été choisi permettant une revégétalisation plus rapide et sélective[46].
La Sorgue est inscrite dans le réseau européenNatura 2000[40]. Le site couvre2 500 hectares et s'étend sur 15 communes[48].
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