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| Sonate pour violon et violoncelleM.73 | |
| Genre | Sonate |
|---|---|
| Nb. de mouvements | 4 |
| Musique | Maurice Ravel |
| Durée approximative | 20 minutes |
| Dates de composition | - |
| Dédicataire | à la mémoire deClaude Debussy |
| Création | |
| Interprètes | Hélène Jourdan-Morhange(violon),Maurice Maréchal(violoncelle) |
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Lasonate pour violon et violoncelle est une œuvre composée parMaurice Ravel à partir d', et dédiée à la mémoire deClaude Debussy.
L'œuvre porte la référence M.73, dans lecatalogue des œuvres du compositeur établi par lemusicologueMarcel Marnat.
Cette œuvre s'inscrit dans la mouvance des compositions pour effectifs réduits de l'aprèsPremière Guerre mondiale dontL'Histoire du soldat d'Igor Stravinsky est l'archétype[1].
À la fin de laPremière Guerre mondiale, Ravel sort d'une période très intense physiquement et émotionnellement ; il se remet également d'un accès dedysenterie et de la mort de sa mère[2].
Après la mort deClaude Debussy en 1918, Ravel est considéré comme le compositeur français le plus important[3],[2]. On lui propose donc de participer à un supplément deLa Revue musicale en hommage à Debussy, à paraître en, aux côtés, entre autres, deBéla Bartók,Paul Dukas,Manuel de Falla,Albert Roussel,Erik Satie etIgor Stravinsky[3]. Ravel y publie ce qui deviendra le premier mouvement de saSonate[3].
Il en commence l'écriture en, époque à laquelle il s'installe àMontfort-l'Amaury[1]. Il lui faudra deux ans pour finir les quatre mouvements[3]. Pour le compositeur,« cette sonate marque un tournant dans ma carrière. Le dépouillement y est poussé à l'extrême[1] ».
La création de ce qui s'appelle à l'époqueDuo[3] a lieu le avecHélène Jourdan-Morhange auviolon etMaurice Maréchal auvioloncelle.
« Ravel n'admettait pas la moindre petite fissure entre les sonorités pourtant si dissemblables des deux instruments…« mais c'est trop compliqué, disais-je pour me venger, vous faites jouer la flûte par le violoncelle et du tambour au violon ! » Et pourtant… Quand on a travaillé et retravaillé cetteSonate, on se rend compte que c'est là peut-être l'œuvre la plus exceptionnelle de Ravel, quant à l'écriture : jeux déliés du contrepoint qui enchantent au même titre que les jeux de l'esprit. »
— Hélène Jourdan-Morhange, 1945[1]
L'œuvre est très mal reçue par la critique, critiquant ses« fausses notes »[1].
Ravel renonce dans cetteSonate aux« charmesharmonique » et met l'accent sur la mélodie[3],[1]. Son esthétique et son économie de moyens (le« dépouillement »[2]) emprunte aux dernières œuvres de Debussy[3]. On trouve également, dans le jeu dedissonances et la virtuosité, des réminiscences de la musique deZoltán Kodály (dont Ravel connaissait probablement leDuo pour violon et violoncelle publié en 1914), deBéla Bartók et de lamusique folklorique hongroise[3].
La conception d'une sonate pour seulement deux instruments mélodiques est une gageure[2]. Comme pour sonQuatuor à cordes et sonTrio avec piano, Ravel construit saSonate sur une structure cyclique[2], en se basant sur des éléments thématiques etmotiviques pour unifier l'œuvre[3]. Les deux principaux thèmes apparaissent dans les 50 premièresmesures du premier mouvement :
Ravel introduit ces thèmes en les alternant entre les deux instruments, et les entremèle dans uncontrepoint toujours limpide[2].
Le deuxième mouvement, unscherzo, joue notamment sur les contrastes detimbres entrearco etpizzicato[3].
Le troisième mouvement est unchoral austère, construit autour d'un climax basé sur le deuxième thème du premier mouvement[3].
Le mouvement final, virtuose, multiforme et polyphonique, est basé sur deux centres tonaux, Do et Fa
[3]. Cetriton se retrouve dans certains thèmes, notamment ceux avec une teinte hongroise[3]. Différents thèmes se combinent dans un finalcontrapuntique[3].
LaSonate pour violon et violoncelle comporte quatre mouvements et son exécution dure environ vingt minutes. Un thème d'inspirationhongroise domine le premier et dernier mouvements.