| Sommet mondial sur le développement durable | ||||||||
Logo du sommet | ||||||||
| Type | Sommet de la Terre | |||||||
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| Édition | 4e | |||||||
| Pays | ||||||||
| Localisation | Johannesbourg | |||||||
| Coordonnées | 26° 12′ 16″ sud, 28° 02′ 44″ est | |||||||
| Date | au | |||||||
| Site web | https://www.un.org/fr/conferences/environment/johannesburg2002 | |||||||
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Géolocalisation sur la carte :Afrique du Sud Géolocalisation sur la carte :Monde | ||||||||
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LeSommet mondial sur le développement durable, aussi appelésommet de la Terre de Johannesbourg ousommet de Johannesbourg, s'est tenu du au, àJohannesbourg enAfrique du Sud. Sommet mondial dudéveloppement durable organisé par lesNations unies, il a réuni plus de cent chefs d'État et environ 60 000 personnes, parmi lesquelles des délégués, des représentants d'ONG, des journalistes et des entreprises.
Cette quatrième édition desSommets de la Terre visait à faire le bilandu précédent, tenu àRio de Janeiro en 1992. Centré sur ledéveloppement durable. Sa finalité était l'adoption d'un plan d'action en 153 articles décomposés en 615 alinéas sur de nombreux sujets :pauvreté et paupérisation,consommation,ressources naturelles et leurgestion,globalisation, respect desDroits de l'homme, etc.
Certains thèmes particulièrement préoccupants ont été au cœur des débats de cesommet.
Alors que la consommation mondiale ne cesse de croître, notamment avec l'émergence deNouveaux Pays Industrialisés (NPI) comme l'Inde et laChine,les ressources en eau deviennent des facteurs sociaux, économiques etpolitiques majeurs et critiques, sources de conflits potentiels.
Ainsi le Sommet de la Terre 2002 a été le lieu de débats et d'orientations sur lagestion de cesressources, la nécessité d'une consommation rationnelle, et l'accès des populations démunies à l'eau potable. Un des objectifs fut de réduire d'ici 2015 la population ne disposant pas d'assainissement adéquat deseaux usées.
L'énergie fut un autre dossier sensible étudié lors de cette édition. Les pays du Nord, notamment lesÉtats-Unis d'Amérique, sont régulièrement montrés du doigt pour leur surconsommation d'énergie, et les NPI peinent à satisfaire leur demande. Les réserves d'énergies fossiles sont menacées d'épuisement dans les prochaines décennies, et les cours dupétrole le rendent prohibitif pour les pays du Sud.
Malgré ce contexte de tensions économiques internationales, lesénergies renouvelables et leurs utilisations restent confidentielles et hors de prix pour bon nombre de pays émergents.
La productivité agricole par l'agriculture intensive suscite quelques remous dans lacommunauté scientifique et chez les consommateurs. En sus dela régression et de la dégradation des sols, cette méthode de production provoque, par l'usage d'engrais et de pesticides, unepollution des produits finaux et desnappes phréatiques. D'autressystèmes de production agricole ont connu un engouement, telle l'agriculture biologique, mais reste hors de portée des pays du Sud qui peinent parfois à s'auto-suffire.
Sous l'effet de la pressiondémographique, et des activités humaines, de nombreuses réserves écologiques voient leur surface grignotée ou leur existence menacée par les nécessités économiques des pays. Ainsi de nombreusesespèces végétales, animales, microbiennes et de champignons disparaissent sous l'effet de ladéforestation ou de la destruction oufragmentation de leur milieu.
Les États se sont engagés lors de ce sommet à assurer avant 2010 une forte réduction du rythme deperte de biodiversité aux niveaux mondial, régional et national, dont pour contribuer à l’atténuation de la pauvreté, et au profit de toutes les formes de vie sur la planète (« objectif de biodiversité de 2010 »). L'ONU note que cela nécessitera des mesures multi-niveaux, et la mise en œuvre des stratégies et des plans d’action nationaux pour la préservation de la biodiversité, ainsi qu'une allocation de ressources financières et techniques supplémentaires auxpays en développement.
Durant ce même sommet, les États de l'Union européenne ont préparé un objectif plus ambitieux : stopper la perte de biodiversité avant 2010 en Europe, et ils se sont mis d'accord, sur l'objectif de reconstitution des ressources halieutiques d'ici 2015, dans un objectif dedéveloppement durable.
Suites :
Alors que les laboratoires recherchent de nouveaux principes actifs parmi lesespèces des pays du Sud, nombre de ceux-ci n'ont toujours pas accès aux pharmacopées des pays développés, privant de soins des populations entières souvent confrontées aux fléaux duSida et dupaludisme.
Le Sommet de la Terre présente un enjeu symbolique important. Il se veut la preuve dudéveloppement d'une culturemondiale de respect de l'écologie mais est marqué, d'un point de vue français, par le cri pessimiste lancé parJacques Chirac devant l'assemblée plénière : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
C'est aussi à cette occasion que le présidentChirac proposera de voir dans la culture « le quatrième pilier du développement durable aux côtés de l’économie, de l’environnement et de la préoccupation sociale »[4].
Il vise à démontrer la capacité collective à gérer les problèmesplanétaires et à s'opposer à une version unilatérale de la puissance principale, celle desÉtats-Unis. Il affirme la nécessité d'une croissance devant se faire dans le respect de l'environnement, avec le souci de lasanté, de l'instruction et de lajustice. Des dirigeants politiques importants de la nouvelle démocratie sud-africaine y participent, commeCheryl Carolus[5].
L'enjeu politique du Sommet est également important puisqu'il s'agit de démontrer que la guerre contre leterrorisme n'est pas l'unique problème mondial actuel.
Le gouvernement desÉtats-Unis n'avait pas souhaité participer au Sommet. L'Union européenne indiqua à l'ouverture du Sommet de la Terre qu'elle ne renégocierait pas les accords récemment conclus àMonterrey et àDoha (Qatar). Ces accords portaient sur les montants d'aides publiques au développement (APD) et sur la libération ducommerce international. Elle estima que le Sommet de la Terre n'était pas le lieu de négociations pour le démantèlement progressif des subventions despays développés.
Deux dossiers-clés bloquèrent l'adoption d'un Plan d'action :
Certains points ont été difficiles à négocier. Ainsi, les États-Unis s'opposèrent à la mention duprincipe de précaution dans le texte, ainsi qu'à l'évocation, même indirecte, duProtocole sur la biosécurité, qui concerne lesorganismes génétiquement modifiés (OGM). Ils refusèrent également l'adoption d'objectifs chiffrés sur l'énergie ou la dépollution de l'eau.
Les pays du Nord entendirent impliquer les entreprises privées en mettant en place despartenariats entre gouvernements et entreprises privées. L'ONU avait d'ailleurs rendu publique une liste departenariats, passés avec des entreprises ayant reçu son aval comme respectueuses de l'environnement. Les partenariats sont connus sous le nom deType II agreements.
Certains, notamment des représentants d'ONG, protestèrent alors contre l'attitude des États-Unis et de l'Union européenne, qui défendaient, selon eux, les intérêts des multinationales. Beaucoup virent cette solution, promue par Washington, comme une manière pour l'État de renoncer à ses responsabilités.
Le coût du Sommet de Johannesbourg atteint 80 millions d'euros, répartis entre l'Organisation des Nations unies (47 millions d'euros) et l'Afrique du Sud (33 millions d'euros).
Catherine Kamping a fait remarquer lors des déclarations de clôture que tandis « qu'un tiers de la planète gagne moins d'un dollar par jour, ils ont passé dix jours dans ce paradis de richesse pour aboutir à des résultats décevants[6]. »