LesRomains l'appelaientSamara, reprenant ainsi des termes gaulois :samo (tranquille) etar (rivière ou vallée). Il est vrai que son cours est la plupart du temps extrêmement paisible. Le passage de la formeSamara àSomme peut être expliqué par un phénomène appelésigmatisme, ici passage de R à S,Samara devenantSamasa, puis paramuïssement (affaiblissement) à la fois de A et de S et assimilation de S en M : SAMASA > SaMaSa > SaMMa > SOMME, et cela sur une période difficilement définissable[réf. nécessaire].
Depuis 2012, les habitants de la Somme sont officiellement dénommés Samariens. Le nom deSamara a par ailleurs été repris dans l'appellation du parc à vocation de présentation de la Préhistoire et des milieux naturels picards près d'Amiens (dénomméeSamarobriva :pont sur la Somme à la période gallo-romaine), entre Amiens etAbbeville : leparc de Samara.
La Somme traverse trente-une zones hydrographiques[8][note 3].
Selon les SAGE de la Haute Somme, le bassin versant est de 1 850 km2[4]. Selon le Sage somme aval et cours d'eau côtiers (donc incluant la Maye), le bassin versant est de 4 530 km2[3]. Le bassin versant total s'établit donc à 6 380 km2 selon l'EPTB-AMEVA[3],[4].
Les fleuves voisins sont au nord l'Authie et au sur laBresle.
« La vallée de la Somme préserve le meilleur enregistrement sédimentaire de l’histoire néogène–quaternaire dubassin de Paris, une histoire continentale dominée par l’érosion. La vallée de la Somme estsurimposée sur une failletardivarisque N110°, reconnue lors du profil ECORS[note 4], et parallèle à lafaille régionale majeure de Bray[10] ».
Lacarte géologique des Hauts-de-France[note 5] met en évidence que la Somme a creusé son cours selon la direction de cette faille.
LaSomme est un cours d'eau typique des pays decraie caractérisé par une pente très faible, des eaux lentes et un débit régulier, alimenté par un suintement ininterrompu. En aval d'Amiens, son tracé correspond à unsynclinal ; mais, en amont, son réseau est inadapté à la structure, ce qui explique de fréquents changements de direction.
Savallée encaissée est un ruban de verdure et d'humidité à travers l'arideplateau picard. Sur le fond plat de cette vallée alluviale aux versants raides, tantôt le fleuve se divise en plusieurs bras jalonnés desaules et depeupliers divaguant parmi les jardins et les prés, tantôt les eaux s'étalent en de nombreuxétangs argentés,tourbières noirâtres oumarais (dont lemarais d'Isle,réserve naturelle au cœur deSaint-Quentin, et lesHortillonnages d'Amiens). Ces espaces, autrefois exploités pour latourbe, sont maintenant utilisés pour lapêche et lachasse. La tourbe, qui remplit le fond de la vallée de la Somme sur plusieurs mètres, absorbe l'eau en cas de crue. Le niveau du fleuve et des étangs reste étale au pied des alignements des peupliers.
La Somme est un fleuve peu abondant mais généralement très régulier. Son débit a été observé durant une période de46 ans (1962-2008), àAbbeville, ville située à peu de distance de son embouchure dans la Manche[5]. La surface prise en compte est de 6 550 km2[5], soit la quasi-totalité du bassin versant du fleuve. Lemodule du fleuve à Abbeville est de 34,9 m3/s.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : La Somme àAbbeville pour un bassin versant de 6 550 km2[5] (données calculées sur 46 ans)
En2001, la vallée de la Somme a été touchée par desinondations d'une ampleur exceptionnelle, dues en grande partie à la remontée de lanappe phréatique[12].
La Somme est cependant un fleuve côtier médiocrement abondant. Lalame d'eau écoulée dans son bassin versant est de199 millimètres annuellement, ce qui est largement inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, ainsi qu'à la moyenne du bassin de l'Oise voisine par exemple (243 millimètres par an en fin de parcours). Ledébit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint6,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
La construction ducanal de la Somme débute en1770 et s'achève en1827, avant une mise augabarit Freycinet en 1880. D'une longueur de156 km[réf. nécessaire] ou 170 km selon leSANDRE[6] et entrecoupé de 26 écluses, 4 ponts tournants et 3pont-levis, le canal débute àSaint-Simon où il touche aucanal de Saint-Quentin et débouche dans labaie de Somme. DeSaint-Simon à l'écluse de Froissy (La Neuville-lès-Bray) le canal est latéral à la Somme ; entreVoyennes àPéronne, il se confond d'ailleurs avec un tronçon duCanal du Nord. DeLa Neuville-lès-Bray àAbbeville, le canal a été creusé dans le lit principal de la Somme au milieu d'un entrelac d'étangs, de marais et de dérivations qui l'alimentent ou lui servent de déversoirs. Quelques tronçons marginaux du fleuve subsistent toutefois lorsqu'un tracé plus direct du canal se justifie. Passé le canal de transit d'Abbeville, il s'élargit pour former le canal maritime d'Abbeville àSaint-Valery-sur Somme qui se jette dans laManche au terme d'un parcours rectiligne.
Aujourd'hui, le canal de la Somme n'est guère plus utilisé que pour laplaisance.
ÀLong, l'extraction de latourbe, utilisée commecombustible a enrichi la commune - plus de200 personnes embauchées pendant l'été pour le ramassage -, à tel point qu'elle a fait construire au début duXXe siècle unecentrale hydroélectrique de 60 kW[13]. Celle-ci, désormais désaffectée pour la production[14], se visite toujours et est en état de marche[15].
Depuis1988, une datation ESR (Résonance de spin électronique, méthode permettant de bonnes datations jusqu'à environ 400 000 ans (avant nos jours) a été systématiquement appliquée aux quartz blanchis extraits des gisements fossiles fluviaux, pour mieux décrire l'évolution géologique du système de terrasses[22]. Plus récemment, d'autres méthodes de datation (dont l'ESR) ont été appliquées à des dents fossiles trouvées sur différents dépôts de terrasse, permettant de préciser la chronologie du système fluvial et des activités humaines pour lePléistocène moyen du nord de la France[22].
La Somme a une longue tradition d'utilisation en termes deressource halieutique documentée au moins depuis leXIIe siècle[23] et elle a ensuite connu de nombreux soubresauts de l'histoire, dont de très violents combats durant laPremière Guerre mondiale. Une grande partie de son cours a été inscrit enzone rouge (séquelles de guerre) après l'armistice et a demandé un travail dedésobusage et dedéminage qui n'est toujours pas terminé. En juin 1940, l'armée française tenta de constituer un front défensif (appelé "ligne Weygand" par la propagande allemande) débutant à l'embouchure de la Somme et suivant le cours de celle-ci, pour stopper l'attaque allemande prévisible après la fin des combats dans le Nord. L'attaque débuta le 5 juin ; la supériorité numérique allemande et le fait que les têtes de pont établies sur le fleuve par la Wehrmacht en mai n'avaient pas pu être réduites fit que, malgré une résistance de quelques jours, la ligne du fleuve fut franchie, prélude à la débâcle de l'armée française, désormais trop faible pour se rétablir plus au sud.
Pierre Antoine (thèse universitaire) :Les terrasses quaternaires du bassin de la somme. Étude géologique et géomorphologique. Contribution à la connaissance du paléoenvironnement des gisements paléolithiques. Thèse, Université des Sciences et Techniques de Lille Flandres-Artois, 1989 ;[1] par Jean Sommé.
Christophe Baticle, Sophie Douchain, Denis Lachaud, Hélène Jayet, Eric Larraydieu, Bertrand Meunir, Mickaël Troivaux, Marie-Claude Quignon,Le rendez-vous du fleuve 2010 : habiter ? Nous sommes ici : Éclusier-Vaux, Frise, Suzanne, Cappy, Molliens-au-Bois Conseil général de la Somme,, 129 p.(ISBN978-2-84791-161-9)
sr Lenin, ingénieur ordinaire du Roy (manuscrit en français),Livre des plantz des passages, qays et chaussées de la rivière de Somme,, 52 p.
↑Il s'agit du cours avec le canal maritime d'Abbeville àSaint-Valery-sur-Somme fait pour protéger la plage orientée au sud, la plus au nord de France métropolitaine,du Crotoy.
↑leSANDRE 2020 n'affiche plus les surfaces des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de terrains
↑Le programme ECORS (Etude de la Croûte continentale et Océanique par Réflexion Sismique) est développé en France dans les années 1980 pour étudier lacroûte terrestre parsismique réflexion à grande pénétration.
↑Jegaden M (2002).Analyse et comparaison des niveaux de contamination en Polychlorobiphényles et pesticides organochlorés dans les foies de juvéniles de soles provenant de nourriceries du golfe de Gascogne, de la baie de Seine et de la Somme. Maîtrise de Biochimie, Université de Rennes I.
↑ANSES - 2008 <http://www.afssa.fr/Documents/RCCP2008sa0250.pdf> - Avis relatif à l'interprétation des résultats d'analyses en dioxines et PCB des poissons pêchés dans le fleuve Somme et certains de ses affluents, et en vue de l'évaluation du risque, dans le cadre de la pollution en PCB, lié à la consommation de mollusques et crustacés récoltés en Baie de Somme
↑Ducrotoy, J. P., & Dauvin, J. C. (2008). Estuarine conservation and restoration: The Somme and the Seine case studies (English Channel, France). Marine Pollution Bulletin, 57(1), 208-218|résumé
↑a etbJean-Jacques Bahain, Christophe Falguères, Michel Laurent, Pierre Voinchet, Jean-Michel Dolo, Pierre Antoine, et Alain Tuffreau, ;ESR chronology of the Somme River Terrace system and first human settlements in Northern FranceQuaternary Geochronology ; Volume 2, Issues 1-4, 2007, Pages 356-362 ; LED 2005, 11th International Conference on Luminescence and Electron Spin Resonance Dating ; doi:10.1016/j.quageo.2006.04.012