(décret-loi prévoyant la création de la SNCF) (création officielle) (Paris)
Dates-clés
: lancement commercial duTGV. : statut d'EPIC. : création deRFF. : réunification de RFF et de la SNCF. : devient unesociété anonyme à capitaux publics.
« SNCF. Pour nous tous. » (2021)[1] « Il y a toujours un train sur lequel compter » (2021) « Rapprochons-nous » (2016) « Des idées d'avance » (2005) « Donner au train des idées d'avance » (2005) « Prenez le temps d'aller vite » (2001) « À nous de vous faire préférer le train » (1995) « Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous » (1991) « SNCF, c'est possible ! » (1988) « Le train du bon temps à bon prix » (1983) « Prenons le train » (années 1970 – 1980) »
LaSociété nationale des chemins de fer français — usuellement appeléeSNCF — est l'entreprise ferroviairepubliquefrançaise, créée le par convention entre l'État et les compagnies de chemin de fer préexistantes, en application dudécret-loi du[7].
Le groupe SNCF est notamment présent dans les domaines du transport de voyageurs et de marchandises, et réalise la gestion, l'exploitation et la maintenance duréseau ferré national appartenant à l'État. Le groupe contrôle plusieurs centaines de filiales présentes dans des activités liées au transport de personnes ou de marchandises, à lalogistique ou à des activités d'études et d'ingénierie des transports, mais parfois fort éloignées du chemin de fer. Ces filiales de droit privé d'entreprises sont tenues par lasociété de portefeuille SNCF Participations et ses sous-holdings, dont quelques-uns groupent ces filiales et participations selon la branche d'activité industrielle. Cette coexistence de sociétés nationales et d'entreprises entièrement de droit privé est présente dans chaque branche d'activités industrielles.
Chaque jour, la SNCF fait circuler en moyenne 15 000 trains commerciaux, acheminecinq millions de voyageurs et transporte 250 000 tonnes de marchandises. Par son volume d'activité et la taille de son réseau, la SNCF constitue la troisième entreprise ferroviaireeuropéenne, après laDeutsche Bahn et lesChemins de fer russes.
La Société nationale des chemins de fer français (SNCF) est créée par convention du[Note 1] entre l’État et les différentes compagnies des chemins de fer privées de l'époque :Nord,Est,Paris à Orléans,Midi,Paris à Lyon et à la Méditerranée, auxquelles s'ajoutent les Syndicats du Chemin de fer de lagrande ceinture et de lapetite ceinture et les deux administrations nationales, leschemins de fer d'Alsace et de Lorraine et leschemins de fer de l’État. Le[Note 2], l’exploitation des lignes de ces anciennes compagnies, syndicats et administrations est transférée à la nouvelle SNCF, les anciennes compagnies de chemin de fer restant propriétaires de leur domaine privé[Note 3]. Cette convention a été validée pardécret-loi du[8] alors que les réseaux comptabilisaient des pertes cumulées de 30 milliards de francs[7]. La SNCF exploite alors un réseau comportant 42 500 km de voies[Note 4] dont 8 % sont électrifiées et emploie 515 000 cheminots. Elle s'organise autour de cinq régions : Est, Nord, Ouest, Sud-Est et Sud-Ouest. Ces régions correspondent, approximativement, aux anciens réseaux privés et publics[9]. Pour rétablir l'équilibre financier de la SNCF un plan de fermeture de 10 000 km de lignes est adopté par le troisième gouvernement Chautemps. La SNCF reprend également l'exploitation des lignes de laSociété royale grand-ducale des chemins de fer Guillaume-Luxembourg (GL).
La SNCF est créée, à l'origine, sous le régime d'unesociété anonyme d'économie mixte, pour une durée de 45 ans, l'État possédait 51 % du capital, les 49 % restant appartenant auxactionnaires des sociétés financières ayant succédé aux anciennes compagnies. Les agents de la SNCF ne sont pas desfonctionnaires mais la plupart des membres du personnel (dits « cadre permanent ») bénéficient d'un statut particulier depuis 1920 (« statut cheminot ») et d'unrégime spécial de retraite. Les personnels contractuels sont affiliés aurégime général de lasécurité sociale créée au lendemain de laSeconde Guerre mondiale.
À la suite de la signature de l'armistice du 22 juin 1940 entre la France et l'Allemagne, en application de l'article 13 de la convention d'armistice, les chemins de fer de lazone occupée (soit les deux tiers du réseau SNCF) et le « personnel spécialisé nécessaire » sont mis à la disposition de l'occupant, qui fixe les priorités (ce sera de même pour les routes et voies navigables). L'Alsace-Moselle étant annexée, sonréseau ferroviaire ainsi que le réseau Guillaume-Luxembourg sont exploités par laDeutsche Reichsbahn.
Dès l'été 1940, l'occupant allemand effectue des prélèvements de matériel sur le réseau français, le premier ordre portant sur 1 000 locomotives et 35 000 wagons[10].
Après larafle du Vel d'Hiv, les 16 et, lesjuifs arrêtés sont déportés par les autorités françaises dans des trains de la SNCF vers lescamps de Drancy,Pithiviers etBeaune-la-Rolande. Le, un conducteur de locomotive,Léon Bronchart, a refusé de conduire un train de prisonniers ; c'est le seul cas connu. Des trains de déportés sont partis vers la frontière allemande jusqu'en1944. Au total, environ 76 000 juifs et 86 000 déportés politiques, tziganes, résistants, homosexuels ont été envoyés de France vers les camps de la mort. En 2014, le gouvernement français a accepté de payer une pénalité de 60 millions de dollars au gouvernement américain pour avoir transporté des Américains vers les camps de la mort durant laSeconde Guerre mondiale[11].
La répression exercée par les occupants allemands ou par lerégime de Vichy étant implacable, 2 200 agents de la SNCF sont morts en prison, déportés, exécutés avant ou après un procès[12]. Lescheminots tués sous les drapeaux en 1940 et en1944-1945, par balles ou mines dans le cours de leur activité ou lors de bombardements, sont environ 7 500.
Durant laSeconde Guerre mondiale, le réseau ferré est gravement endommagé. La SNCF perd près de 20 % de l'ensemble de ses moyens[13].
LaBB 9004, codétentrice du record de vitesse sur rail de 1955.
Après de longues années de reconstruction et de modernisation du réseau, la SNCF retrouve une activité commerciale équivalente à celle d'avant-guerre et peut s'enorgueillir d'exploits techniques. Les et les locomotivesCC 7107 etBB 9004 de la SNCF atteignent331km/h, doublerecord du monde de vitesse. Dans lesannées 1950, est définitivement mis au point, par les ingénieurs de la SNCF, l'usage de l'électrification par courant alternatif « à fréquence industrielle », qui se généralise par la suite en France et dans le monde.
Afin de reconquérir une clientèle d'hommes d'affaires, la SNCF participe, dès sa création en1957, au réseau des trainsTrans-Europ-Express (TEE). Parallèlement, elle renouvelle son matériel pour ses « trains drapeaux » en commandant des nouvellesvoitures inox.
Une convention signée le modifie substantiellement la convention du. Cette nouvelle convention donne à la SNCF une autonomie de gestion. Elle met à la charge de l'État la compensation financière des obligations de service public qu'il lui impose. En contrepartie, la société doit rétablir son équilibre financier. Cette convention est approuvée par un décret le[15]. Un décret du suivant approuve le nouveau cahier des charges auquel est soumis la SNCF[16].
Au début desannées 1970, pour accroître la vitesse sur les lignes non électrifiées et moyennement armées, la SNCF met en service de nouvelles rames automotriceséléments à turbine à gaz (ETG) propulsées par une turbine à gaz, appeléesturbotrains, auxquelles succéderont les ramesrames à turbines à gaz (RTG). Outre l’aspect innovant de leur propulsion, un temps envisagé pour le futur TGV, et de leur légèreté, les ETG Paris-Caen-Cherbourg marquent une rupture commerciale avec le passé ; quasi-cadencement (plusieurs trains à heure fixe au cours de la journée), accès de la vitesse aux voyageurs de2de classe sans supplément (en rupture avec la philosophie des « trains d’affaires avec suppléments », tels lesTrans-Europ-Express). Autant de nouveautés qui seront reprises au lancement du TGV.
Au cours de son histoire, la SNCF a fait appel à des designers de renom, tels quePaul Arzens,Jacques Cooper etRoger Tallon, pour l'aspect intérieur et extérieur de ses matériels roulants, mais aussi pour la signalétique et son identité visuelle.
Au, l'ensemble des actifs de la société d'économie mixte constituée entre l'État et les grands réseaux de chemin de fer revient à l'État selon les termes de la convention signée en 1937. L'État, anticipant cette échéance, décide de constituer unétablissement public à caractère industriel et commercial qui est doté du patrimoine et du personnel de la société d'économie mixte. Le, est promulguée laLoi d'orientation des transports intérieurs (LOTI)[18] qui crée l'établissement public à caractère industriel et commercial dénomméSociété nationale des chemins de fer français. Les agents de l'ancienne société d'économie mixte sont transférés à la nouvelle entité en conservant leur statut spécifique. En lieu et place de la convention de 1937 et de ses avenants, un cahier des charges approuvé par décret[19] et des « contrats de plan » pluriannuels règlent l'ensemble des relations entre l'État et l'entreprise.
Au début desannées 1990, ladirective européenne 91/440[20] vise à permettre une ouverture à laconcurrence. Elle impose la séparation de la gestion de l'infrastructure et de l'exploitation des services de transport, c'est-à-dire la distinction du gestionnaire de l'infrastructure et des entreprises ferroviaires ; l'instauration de droits d'accès et de transit pour les « regroupements internationaux » de transport de fret. Elle ne sera transposée par décret[21] dans le droit français qu'en1995. En outre, l'article premier de cette directive a été abrogé en2001 par ladirective 2001/12/CE[22].
Cette même année 1995, une importante crise due essentiellement au projet de réforme des retraites des cheminots lancée par legouvernement Alain Juppé se traduit par une longuegrève. Le projet est finalement abandonné. Aucun contrat de plan n'a été signé, mais l'État continue d'apporter une aide correspondant aux prestations dites deservice public qui incluent : les tarifs spéciaux pour les voyageurs des « Grandes Lignes » (réduction pour les familles nombreuses, pour lesmilitaires, etc.) ; elles représentent en 2006 environ 80 millions d'euros dans les comptes de la SNCF (sur un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros). L'exploitation destransports express régionaux (TER) est réalisée sur la base de conventions avec lesrégions, devenuesautorités organisatrices de transports (AOT) de ceux-ci.
L'année1996 voit l'arrivée de nouvelles réformes à caractère législatif. Elles sont portées parAnne-Marie Idrac, alorssecrétaire d'État aux Transports. Elles comprennent la création d'un nouvelétablissement public à caractère industriel et commercial chargé de gérer le réseau et l'infrastructure. C'est ainsi queRéseau ferré de France (RFF) est créé le par scission de la SNCF. RFF devient alors propriétaire de l'infrastructure et décideur en matière d'aménagement, de développement et de valorisation du réseau, mais son exploitation et son entretien sont délégués à la SNCF.
Le rapport de laCour des comptes de2007 relève que la séparation entre gestion de l'infrastructure et de l'exploitation telle qu'elle a été effectuée en1997 allait « au-delà des exigences » de l'article 1 de ladirective 91-440, qui n'exigeait qu'une séparation comptable.
Concomitamment à la création de RFF, l'expérimentation de la régionalisation des services de transports régionaux de voyageurs donne auxrégions qui y participent la responsabilité de définir le service public régional et leur transfère les financements de l'État. Cette expérimentation imaginée parAnne-Marie Idrac sera généralisée à toutes les régions en2002 par le ministreJean-Claude Gayssot. En2007, le renouvellement de nombreuses conventionsTER entre les régions et la SNCF marque le succès de cette politique dedécentralisation, qui a permis une relance des investissements, notamment dans le matériel roulant, et conduit à des taux de croissance du trafic proches de 10 %[réf. nécessaire] par an.
Dans le cadre de cette réforme, un contrat va formaliser ces nouvelles relations : c'est le « pacte de modernisation ». L'État s'engage alors à désendetter la SNCF et à garantir les acquis descheminots. Il garantit aussi l'exploitation exclusive de la SNCF sur le réseau ferré. La SNCF s'engage en contrepartie à rédiger un projet industriel, à se recentrer sur le client et à rééquilibrer ses comptes. Concrètement, cela veut dire :
pour lesvoyageurs : destrains plus ponctuels, plus de trains là où il y en a besoin, avec plus de services, en toute sécurité ;
pour la SNCF : un modèle économique équilibré ;
pour lescheminots : une vision claire de l’avenir, avec des métiers attractifs et une reconnaissance de leur rôle ;
pour les contribuables : la garantie que chaque euro pour le service publicferroviaire soit dépensé efficacement[23].
En 1997, la propriété du réseau est donc transférée àRéseau ferré de France, qui reçoit également la charge de la dette liée à l'infrastructure. La SNCF conserve la mission d'exploiter les services de transport et la partie « commerciale » des gares, et doit acquitter à RFF une redevance pour l'utilisation des voies et de la partie « ferroviaire » des gares. Par ailleurs, bien que la gestion de la circulation et l'entretien du réseau soient de la compétence de RFF qui est legestionnaire de l'infrastructure, c'est en pratique la SNCF, gestionnaire délégué de l'infrastructure, qui exécute ces tâches pour le compte de RFF, dans le cadre d'une convention entre les deux EPIC.
Cette réforme avait pour but de rendre plus transparentes les relations financières entre l'État actionnaire et les entreprises ferroviaires, en vue de les assainir progressivement, et, à ce titre, de désendetter la SNCF et de rationaliser économiquement les investissements désormais portés par RFF sous condition de rentabilité[23] mais aussi de permettre, dans des conditions non discriminatoires, l'arrivée de nouveauxexploitants ferroviaires (y compris sociétés privées), qui devaientconcurrencer la SNCF sur les mêmes voies.
Sur le premier aspect, la réforme a permis à la SNCF, désendettée, de redresser sa situation économique, notamment grâce à l'exploitation commercialement efficace desTGV[23] ; après de nombreux conflits entre RFF et la SNCF (à propos du patrimoine, de l'exécution des prestations d'entretien…), une convention pluriannuelle passée entre les deux entreprises en 2007 clarifie ces relations pour la gestion déléguée de l'infrastructure confiée à la SNCF. La question du niveau des péages reste en revanche un sujet de débat non stabilisé. Sur le second aspect — permettre une ouverture à la concurrence —, celle-ci n'a été décidée par le gouvernement français qu'en pour lefret ; cette libéralisation conduit la SNCF à lancer un plan de restructuration deson activité fret, déficitaire depuis1998. La prochaine étape de concurrence prévue par les textes européens est fixée au pour les trains de voyageurs internationaux.
Lesannées 2000 sont marquées par la chute de l'activité fret. Les volumes transportés passent de 50,03 milliards detonnes kilomètres en 2002 à 19,5 milliards de tonnes kilomètres en 2013.
Cependant, la dette de la SNCF n'a pas disparu : elle a simplement été transférée à RFF. De plus, cette organisation complexe débouchait sur un système absurde : la SNCF payait à RFF le droit d'utiliser le réseau et les infrastructures et RFF payait à la SNCF l'entretien et la gestion de ces derniers. Enfin, les relations entre la SNCF et RFF ont souvent été houleuses provoquant des problèmes de communication comme la commande de « trains trop larges » par rapport aux quais[24].
Finalement en2012, pour les 75 ans de la SNCF,Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, annonce une réforme ferroviaire[25] comportant notamment la création d'un « gestionnaire d'infrastructure unifié » (GIU).
Le 2 avril2013, la SNCF lanceOuigo, sa marque de TGVà bas coûts[26]. Cette offre répond à unesegmentation du marché, avec une faible tarification se rapprochant de celles de l'autocar, du covoiturage, ainsi que du niveau de service de l'avion (en particulier des compagnieslow-cost). En contrepartie du bas prix, les voyageurs doivent s'atteler à certaines conditions telles que les délais de présence obligatoire avant le départ et des services optionnels payants (tels que les prises électriques)[27]. En 2018, Ouigo transporte plus de 11,6 millions de personnes[28].
En, la SNCF lance un site decovoiturage, « IDVROOM ». Après avoir racheté « Easycovoiturage.com » et « 123envoiture.com » en 2013, la SNCF décide de créer un site dédié principalement à lamobilité pendulaire[29].
La nouvelle réforme du système ferroviaire est adoptée par leSénat et l'Assemblée nationale en2014 et prévoit la réunification de la SNCF et deRéseau ferré de France (RFF) au sein d'une même entité au. À cette occasion une nouvelle organisation est mise en place. La SNCF s'articule autour de troisétablissements publics à caractère industriel et commercial : un EPIC de tête SNCF, SNCF Réseau qui gère les infrastructures ferroviaires et SNCF Mobilités chargé de l'exploitation des trains[30].
Entre et, les 31 000 agents de la SNCF en contact avec le public reçoivent de nouvelles tenues (bleu marine avec un liseré rouge) fabriquées par la sociétébretonneArmor-Lux[31]. Celles-ci remplacent les anciennes tenues grises et violettes dessinées parChristian Lacroix en2007 qui n'étaient guère appréciées[32]. Déjà en1996, la SNCF avait fait appel à un couturier,Ted Lapidus, pour créer les tenues (bleu électrique) de ses agents[33].
Entre2005 et2010, la SNCF supprime 14 200 postes et 4 500 entre 2010 et 2015. Entre 2015 et 2020, ce sont 11 000 à 13 000 postes qui pourraient être supprimés[34].
RFF cesse d'exister le. La nouvelle organisation de la SNCF est effective le. La SNCF, par l'intermédiaire de SNCF Réseau et SNCF Mobilités, devient propriétaire du réseau ferré national et de l'ensemble des gares et infrastructures ferroviaires.
Le, la SNCF annonce la suppression de 1 100 postes au cours de l'année 2015 : 1 600 postes seront supprimés au sein de SNCF etSNCF Mobilités, mais SNCF Réseau prévoit la création de 500 postes[35].
Le, la direction de la SNCF prévoit la mise en place duWi-Fi à bord des TGV à partir de mi-2016. Mi-2017, l'ensemble des lignes TGV devrait bénéficier d'une couverture réseau 2G, 3G, 4G et Wi-Fi[36]. Le même mois, la SNCF annonce un plan possible de 10 000 suppressions de poste d'ici à l'année 2020[37].
En, une note interne de la SNCF préconise une réduction du nombre de trainsIntercités (ex-Corail) avec la suppression totale destrains de nuits (ex-Lunéa), mais également de certaines lignes et de plusieurs arrêts intermédiaires[38].
En, la SNCF lanceDigital Ventures, un fonds d'investissement de 30 millions d'euros dont la gestion est à Hi Inov. Les secteurs visés par les investissements sont l'Internet des objets, lesmégadonnées, l'édition de logiciel, l'expérience client, la communication digitale et l'économie du partage[39],[40].
La société devient actionnaire majoritaire dansOuiCar en 2015, une société française fondée en 2012 et spécialisée dans l'autopartage de voitures entre particuliers[41].
Les effectifs des trois EPIC étaient de 146 623 salariés en 2016[43], alors qu'il y avait 260 000 retraités de la SNCF en 2017[44], soit 114 000 retraités de plus. Il y après de deux retraités pour chaque cotisant à la SNCF alors que dans le secteur privé en France, il y a 1,3 cotisant pour un retraité[44].
Les effectifs de la SNCF ont, en effet, été divisés par trois en 70 ans et par deux depuis 1980[45] :
Le, le secrétaire d’État aux transports,Alain Vidalies, annonce le désengagement de l’État de six des huit lignesIntercités de nuit[Lesquelles ?]. Seules les lignes Paris –Briançon et Paris –Rodez –Latour-de-Carol seront encore financées par l’État[47]. Par ailleurs, l’État a décidé de lancer un appel d'offres pour renouveler le matériel affecté aux trainsIntercités. Conséquence de cet appel d'offres, l'usineAlstom DDF deReichshoffen pourrait fermer après 2018[48].
En, la SNCF effectue une dépréciation d'actif de 12 milliards d'euros[49].
En 2016, la SNCF mise sur lesmégadonnées (big data), avec l'installation de capteurs intelligents pour la maintenance des rames duTransilien. En partenariat avec le cabinet de conseilQuantmetry, ce projet permettrait de prévenir et réduire les pannes de trains susceptibles de se produire dans les 30 minutes suivantes[50].
En, la SNCF contracte un accord d’une durée de trois ans avec la société américaineIBM afin d’utiliser leCloud computing de celle-ci,Bluemix, et l’intelligence artificielle. La SNCF pourra donc connecter des capteurs ainsi que des objets en réseau et exploiter les données[52]. Cela va permettre au groupeferroviaire de superviser ses activités grâce aux données industrielles etvoyageurs transmises en temps réel, pour ainsi gagner en efficacité dans sa prise de décision[53].
En, la SNCF revoit sa politique commerciale sur le TGV et annonce vouloir proposer deux offres : le bas prixOuigo et l'offre haut de gammeTGV inOui[54].
Dès son arrivée à la tête de la SNCF,Jean-Pierre Farandou prône l'ouverture vers les syndicats, assurant vouloir « renouer le fil »[55],[56]. Il entend « ramener de l'apaisement et de la sérénité et évoque la transition ferroviaire »[57]. Au cours de la présentation de sa feuille de route, Jean-Pierre Farandou condamne les excès des derniers mouvements sociaux liés à un droit de retrait des cheminotsaprès un accident[58] et délivre une première indication en ce qui concerne ses priorités : réduire les files d'attente et imposer, au plus tard à l'été 2020, une durée maximale de 30 minutes dans les files d'attente[59]. "Cela veut dire que j’accepte que l’on mette plus de personnel au guichet. Il n’y a pas de magie"[60].
Le, la SNCF change de statut et devient unesociété anonyme à capitaux publics[61],[62]. Le groupe SNCF présente sa nouvelle structure composée d'une société mère (SNCF) et de plusieurs sociétés anonymes,SNCF Réseau,SNCF Voyageurs,Rail Logistics Europe,Keolis etGeodis qui forment le groupe SNCF et qui remplacent les trois établissements publics industriels et commerciaux (Epic)[63].
Jean-Pierre Farandou définit ses objectifs pour cette nouvelle organisation, dont le renforcement du ferroviaire au niveau national. En 2021, la SNCF souhaite se désengager de certaines activités non stratégiques et amorce ce virage en cédant sa filiale de location de wagons,Ermewa[64]. La filiale a été vendue autour detrois milliards d'euros à un consortium réunissant la caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que DWS, une société allemande de gestion d'actifs[65].
En 2021, ladéfenseure des droits rappelle à l’ordre la SNCF dans une décision sur l’atteinte au droit à la mobilité des usagers en raison de la fermeture des guichets[66].
En, la SNCF présente des comptes pour l'exercice 2022 qu’elle considère commesolides et assure avoirdémontré sa résilience face aux crises, en portant son chiffre d’affaires à41,4 milliards d’euros l'année précédente et une perte de800 millions d'euros en 2020. C’est le meilleur résultat enregistré par la SNCF depuis le précédent record de 2017[68].
Début, Jean-Pierre Farandou annonce vouloir créerSNCF Renouvelables, une filiale de production d'électricité renouvelable[69].
Plusieurs rapports ou audits concernant l'état du réseau sont publiés depuis 2005, montrant, en s'appuyant sur les comparaisons internationales, que la France investit sensiblement moins sur son réseau que la moyenne européenne. Le rapport réalisé en 2005 par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)[71] indique que les ressources allouées au cours de ces trois dernières décennies à la maintenance du réseau ferré classique ne suffisent pas pour pérenniser la totalité du patrimoine (lignes nouvelles non comprises).
Dans l’audit de l’état du Réseau[72] réalisé en 2018 par un groupement d’experts internationaux, il est spécifié que les efforts consentis depuis la fin des années 2000 permettent le rattrapage progressif du retard de renouvellement des voies et des appareils de voie des groupes UIC (Union Internationale des Chemins de fer) 2 à 6 et que sous réserve du maintien de l’effort financier, la substance de ce patrimoine devrait se stabiliser dès 2025 – 2030. Il est précisé dans le rapport que résoudre l’obsolescence des caténaires les plus anciennes, maîtriser le vieillissement des ouvrages d’art et moderniser la signalisation nécessiteront des niveaux d’investissements élevés au cours du prochain quart de siècle.
Dans une publication datant de 2021, laCour des comptes[73] mentionne plusieurs faiblesses structurelles du réseau, que la crise sanitaire a fortement aggravée. Elle ajoute que le réseau ferré national peine à sortir de son état de dégradation et que le financement de sa gestion et de sa rénovation n’est toujours pas assuré. La Cour souligne que« des choix restent nécessaires pour sécuriser un réseau auquel sont fixées de fortes ambitions environnementales et sociétales ».
En France, la SNCF est le plus gros consommateur d'électricité, principalement dans le but de faire circuler ses trains[74],[75].
En 2022, l'électricité assure 87 % des besoins en énergie des trains de la SNCF, les 13 % restants étant dugazole non routier (GNR)[74]. La SNCF prévoit de ne plus du tout recourir au GNR d’ici à 2035[74].
SNCF Voyageurs est le premier consommateur industriel d'électricité en France avec septtérawattheures par an, soit entre 1 et 2 % de la production totale électrique en France[74].
En 2023, le groupe annonce la création d'une filiale baptisée « SNCF Renouvelables », dédiée à l'installation de centrales solaires sur ses terrains. Cette filiale a pour mission d'installer des capacités photovoltaïques équivalentes à un réacteur nucléaire d'ici 2030. À terme, cette production autonome d'énergie a pour objectif principal d’alimenter en électricité une partie des bâtiments et du réseau ferroviaire de la SNCF[76],[77],[78].
Le groupe possède aussi des participations dans des sociétés ferroviaire et gestionnaires d'infrastructure portuaire partagées avec d'autres partenaires commeEurostar Group,Elipsos etLyria.
Le groupe SNCF est l'un des tout premiers groupes de transport enEurope. Le premiersite web de la SNCF en fréquentation, est « SNCF Connect » (anciennement « Voyages-sncf.com »), géré par la filialeVoyages SNCF. Depuis sa création, un milliard de billets ont été vendus dont 110 millions de billets en 2018 pour 16 millions de visiteurs uniques par mois sur le site de vente[80]. Il est aussi le plus gros client pour lapublicité sur l'internet en France. En relation avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), il a lancé l'« éco-comparateur », qui permet de comparer l'impact enCO2 des choix de mode de transport.
Depuis le, la SNCF n'est plus constituée d'établissements publics, mais retrouve la forme originelle de société qu'elle avait connue à partir de 1938, elle est désormais constituée d'une société mère qui assure la direction générale du groupe[81],[82] :
Optim'services,groupement d'intérêt économique, regroupe notamment les fonctions de paie et comptabilité, services sociaux et médicaux, etc.
Geodis,société anonyme, logistique et transport routier de marchandises. En 2020, le chiffre d'affaires de Geodis s'élève à 8,3 milliards d'euros[83] ;
Keolis,société anonyme, transports en commun urbains (métro, tramway, bus). Keolis compte plus de 68 000 collaborateurs dans 15 pays différents. Le chiffre d'affaires deKeolis en 2020 s'élève à 6,1 milliards d'euros[84].
La société mère, chargée de la direction générale du groupe SNCF, assume les responsabilités stratégiques (ressources humaines, sécurité, finances…). Par exemple, elle coordonne différents services comme laSûreté ferroviaire qui assure la sécurité des voyageurs à bord des trains et dans les gares, ainsi que des biens du groupe, ou encore SNCF Immobilier, qui s'occupe, entre autres, d'optimiser la valorisation des biens immobiliers du groupe.
La SNCF possède différentes filiales et participations[Note 6],[85]. SNCF Participations (appelée CTT Sceta avant 1999[86]) est laholding qui possède la quasi-totalité des filiales. SNCF Participations rassemble 856 filiales indirectes et 36 filiales directes[87] etemploie 58 000 salariés.[réf. nécessaire]. Parmi ces filiales peut citer :
Dans le domaine de l'ingénierie :Systra,AREP, SNCF Conseil,SNCF International,Lémanis (anciennement Transferis),Ritmx (expert dans les solutions de distribution billettique et d'information voyageurs)
Dans le domaine immobilier : SNCF Habitat (société anonyme coopérative d’intérêt collectif pour l’accession à la propriété),Socrif, société anonyme de crédit immobilier des chemins de fer, offres de prêts immobiliers[88],ICF Habitat, société immobilière des chemins de fer, créée en1927 en tant que Société immobilière des chemins de fer de l’État (SICE)[89]. Quatre entreprises sociales pour l’habitat (ESH)[90] ;ICF Habitat Novedis, la filiale de logements à loyers libres[91], SEMEST[réf. souhaitée], Société Nationale des Espaces Ferroviaires,SCI de l'entrepot Ney, Société civile immobilière du cercle, SNC Monceau, SNC Vezelay.
Dans les autres domaines :EFFIA, SNCF-C6 (Ouibus),SNCF Connect,Voyageurs France Europe Partenaires (= SNCF Voyages Developpement, sigleVFE Partenaires), GIE Financiere SCETA , Orfea,Groupe Ermewa,France Rail Pass,Groupement d'intérêt économiqueEurailtest, fondé par la SNCF et la RATP en 1999, ingénierie et essais ferroviaires[92], Eco-Mobilité Partenaires SAS[93],Trains-Expo SNCF[94], SNCF Développement : filiale de développement économique et de soutien à l'entrepreneuriat créée en 2011. SNCF Développement a pour principales missions d'accompagner les territoires en mutation industrielle et recréer un environnement favorable au développement économique ; de soutenir les entrepreneurs ; de promouvoir les innovations,Ouigo España, filiale espagnole faisant circuler des trains sous la marqueOuigo, concurrençant ainsi laRenfe.
Société Participation Financiere RD (Participation dansVFLI),Eurofima, société européenne pour le financement de matériel ferroviaire, avec 22,6 %.
Entre le et le, la SNCF était organisée autour de trois établissements publics à caractère industriel et commercial, SNCF,SNCF Réseau etSNCF Mobilités et cinq « métiers »[95] : SNCF Réseau, SNCF Voyageurs, SNCF Logistics, SNCF Immobilier et SNCF Keolis.
Jusqu'au, le groupe SNCF était composé de cinq branches :SNCF Infra,SNCF Proximités,SNCF Voyages,SNCF Geodis etGares & Connexions, qui ont tous un côté « Epic » et un côté « filiale » ; juridiquement, les filiales et participations se divisent dans une hiérarchie de holdings groupées par branche industrielle du groupe.
La réforme de 2014 a entraîné une réorganisation du groupe :
Les activités de transport de marchandises et de logistique sont exercées par SNCF Logistics, qui compte quatre pôles : transport ferroviaire et multimodal de marchandises (comprenantFret SNCF,VFLI,Captrain etNaviland Cargo),Geodis,STVA etErmewa ;
Les activités de transport urbain (bus, tramway) sont exercées parKeolis ;
Les activités de valorisation de patrimoine sont exercées par une nouvelle activité, SNCF Immobilier.
Historiquement, le groupe SNCF a aussi détenu un opérateur de télécommunications avecTélécom Développement (qui utilisait les emprises du réseau ferroviaire) que la SNCF détenait majoritairement. Après la fusion avecCegetel, la SNCF s'était retrouvée avec 35 % du nouvel ensemble. Le groupe a revendu sa part àSFR en 2005 afin d'organiser la fusionNeuf Cegetel.
La SNCF dispose de l'outil "SNCF Groupe GPT", une solution qui utilise un grand modèle de langage (LLM) dont l'objectif ici est de ne traiter exclusivement les documents de la SNCF[97].
En2019, le groupe SNCF a enregistré un chiffre d'affaires de 35,1 milliards d'euros et un résultat net négatif de −301 millions d'euros (hors grève, le résultat net aurait été positif de +313 millions d'euros)[98].
En 2020, lamarge opérationnelle s'établit à 1,9 milliard d'euros et le résultat net s'est établi à - 2,7 milliards d'euros du fait de la crise sanitaire liée à lapandémie de Covid-19 et à la grève de janvier 2020[99]. Dans le même contexte, le chiffre d'affaires du groupe a diminué de 14% en comparaison avec celui de 2019, en passant de 35,1 à 30 milliards d'euros.
Transport Ferroviaire et Multimodal de Marchandises : 1,463 milliard d'euros[111].
La SNCF, dont le trafic s'est effondré pendant le confinement et qui peine depuis à remplir sesTGV, ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d'avant-crise avant 2022, a estimé l'agence de notation financièreStandard & Poor's Global Ratings. Le niveau de trafic de la compagnie ferroviaire devrait sur l'ensemble de l'année chuter de 30 % sur les longues distances, de 20 % sur les lignes régionales, et son excédent brut d'exploitation sombrer de 70 à 75 %, suivi d'un redressement pendant deux ans, explique S&P. Celui-ci s'était établi à 5,7 milliards d'euros en 2019, année déjà marquée par la grève en fin d'année contre la réforme du système de retraite[112].
Délestée par l'État de 25 milliards d'euros de dettes, la SNCF est devenue une société anonyme le. La crise due à la pandémie de Covid-19 devrait coûter à elle seule près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, selon le PDG de l'entrepriseJean-Pierre Farandou, qui a appelé l'État à l'aide[112].
En 2022, le groupe réalise un bénéfice record de 2,2 milliards d'euros[113].
Les agents de la SNCF sont appeléscheminots. En sus de son sens déscriptif générique, le terme « cheminot » est également utilisé afin de décrire le statut de certains de ces agents[114], lequel a été mis en extinction depuis2020[115]. Plus de 150 métiers sont recensés au sein de la SNCF.
Il existe deux grandes catégories de personnels : les « cadres permanents » (ou « agents au statut ») et les « contractuels ». Les cadres permanents bénéficient d'unrégime spécial de retraite et desécurité sociale[116],[117],[118] tandis que les contractuels dépendent du régime général de retraite et de sécurité sociale (ou durégime local Alsace-Moselle pour les cheminots affectés dans ces départements). Depuis le, conformément à la volonté du gouvernement, la SNCF ne recrute plus au cadre permanent[115].
Entre 2004 et 2014, les effectifs de cheminots sont passés de 175 000 à 154 000, soit 2 000 emplois supprimés chaque année[119]. En 2018, il reste 142 000 agents[120]. Le groupe SNCF emploie 260 000 salariés en 2016[121].
Il n'existe pas de différence significative entre l'espérance de vie des employés de la SNCF et le reste de la population française. Cependant, une différence apparaît au sein même de l'entreprise ferroviaire, du même ordre que dans les autres entreprises. Selon la CRPP, les cadres de la SNCF ont une espérance de vie à 60 ans de 23,9 ans, alors que les agents d’exécution ont une espérance de vie à 60 ans de 19,5 ans (Insee). Le travail posté de nuit est une explication à cette différence d'espérance de vie entre corporations[122].
Depuis le début de l'année 2019, la SNCF compte en moyenne un suicide de salarié chaque semaine[123].
La dette nette du Groupe atteint 38,1 milliards d'euros à fin 2020, une diminution significative par rapport aux années précédentes. A titre indicatif, le montant de la dette nette du Groupe en 2019 était de 60,3 milliards d'euros. En effet, cet abaissement de la dette peut être expliqué par plusieurs facteurs, comme la reprise partielle de la dette de SNCF Réseau par l’État pour 25 milliards d'euros le[124], comme prévu dans le cadre de la réforme ferroviaire.
La dette provient essentiellement des investissements dans le réseau et des intérêts versés aux marchés financiers. D'après le syndicatSUD Rail : « Cette dette, c’est d’abord la contre-valeur d’un bien commun : un réseau de chemin de fer. Elle est visible parce qu’elle se trouve au sein d’une seule société. Si une entreprise avait, à elle seule, la charge de maintenir et de développer le réseau routier, sa dette serait infiniment supérieure »[119].
Plusieurs raisons ont été apportées pour expliquer le déficit structurel de la SNCF et l'augmentation rapide de la dette du groupe :
sureffectifs : en 2003, le journalL'Expansion estime que la SNCF souffre d'un sureffectif évalué entre 20 et 40 % des salariés, et d'une « bureaucratie tentaculaire »[125]. En 2014, la SNCF met en place un dispositif destiné à encourager la retraite anticipée afin de diminuer les sureffectifs. Ce projet ne concerne que les agents appartenant à une catégorie ou un département affichant des excédents d'effectifs[126].
statut de cheminots : la question du statut de cheminots est régulièrement mise en avant pour expliquer une partie des coûts fixes auxquels doit faire face la société de transport[127], mais également que« certains éléments du statut (emploi à vie, augmentations automatiques[128]) ne créent pas les incitations nécessaires au fonctionnement efficace d’une entreprise »[128]. Pour le journaliste Éric Béziat, le statut des cheminots n'est pas le principal responsable de la dette. Néanmoins, il a« probablement empêché une partie des gains de productivité d’améliorer la situation en renchérissant les coûts d’exploitation. L’augmentation moyenne des salaires a été, entre 2003 et 2012, systématiquement supérieure à l’inflation ». Il participerait,« pour une part minoritaire, mais réelle, d’un système ferroviaire cher et déficitaire »[128].
la décision politique du « tout TGV » poussée parNicolas Sarkozy puisFrançois Hollande dans un contexte économique d'augmentation du coût des infrastructures (4,9 millions d’euros actuels du kilomètre pour Paris-Lyon en 1981, contre 23 millions du kilomètre pour Tours-Bordeaux en 2015) ce qui a eu pour conséquence un TGV nettement moins profitable, voire déficitaire sur certaines lignes[128]. En 2018, deux tiers des lignes à grande vitesse sont déficitaires[129].
le secteur dufret, qui n'est plus une priorité pour l'opérateur ferroviaire depuis le lancement du réseau de TGV à la fin des années 1970[Note 7], a pâti d'un sous-investissement chronique. Le fret s'est effondré en quelques années[130].
coût de la fraude : en 2019, le coût de la fraude dans les transports en commun pour la SNCF serait de trois cents millions d'euros par an[131].
Depuis 1947 jusqu'en 2022, pas une seule année ne s'est écoulée, selonLe Figaro, sans que des mouvements sociaux ne viennent perturber le réseau ferré national[132].
Le, un accord qualifié d'historique, sur « l'amélioration du dialogue social et la prévention des conflits à la SNCF » a été signé par septorganisations syndicales (dont laCGT) représentant au total 80 % des voix aux élections professionnelles de 2004.
Cet accord a pour but de remplacer la confrontation habituelle dans l'entreprise à la recherche de compromis, en mettant en place un système analogue à celui de « l'alarme sociale » qui a fait ses preuves à laRATP dont Anne-Marie Idrac était alors la présidente. L'un des objectifs de cet accord, partagé par la direction et par les syndicats, est d'éviter l'instauration d'un système deservice minimum dans lesservices publics, demandé par certains partis politiques. La loi sur le service garanti du consolide ce dispositif en rendant obligatoire ladéclaration individuelle d'intention pour du personnel ayant des fonctions liées à la sécurité des circulations et permettant :
de connaître au moins 48 heures à l'avance les effectifs disponibles ;
de réaffecter ces personnels en fonction des besoins réels.
La réforme du régime spécial de retraites donne lieu en octobre et à des grèves massivement suivies, y compris par l'encadrement le jeudi. Pour la présidente, Anne-Marie Idrac, il s'agit d'un travail de deuil, en raison de la rupture du contrat social implicite entre la SNCF et ses agents.
La grève, qui a débuté le mardi à 20 heures, est jugée injustifiée par une partie des Français. D'après un sondage réalisé par l’Ifop pourMetro, 62 % des Français estiment que la grève du contre la réforme des régimes spéciaux n’est pas justifiée[133] ; dans le même sondage, 82 % des Français sont « favorables » à « l'alignement des régimes spéciaux de retraite,RATP, SNCF,EDF, sur le régime général des salariés de la fonction publique ». Au total, ces grèves auront coûté environ 300 millions d'euros à la SNCF selon Anne-Marie Idrac, avec un effet particulièrement dommageable pour le fret. La grève à la SNCF coûte selonChristine Lagarde entre 300 et 400 millions d'euros à l'économie française chaque jour[134].
Fin 2007, la réforme du régime spécial de retraites est globalement acquise ; le cadre général en a été fixé par le gouvernement et l'adaptation aux spécificités cheminotes négociée dans l'entreprise par Anne-Marie Idrac.
L'alignement des durées de cotisations (41,5 ans pour une retraitecomplète) a nécessité un report de l'âge de mise à la retraite d'office en deux temps, pour aboutir au décret du, qui relève l'âge maximum de maintien en service : 65 ans pour les agents nés avant le progressivement relevé à 67 ans pour les agents nés à compter du.
Autre sujet, depuis 2001, lecas des chibanis de la SNCF fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires. L'objet du conflit porte sur la reconnaissance de droits dont auraient été lésés les travailleurs immigrés d'origine marocaine et algérienne depuis leur arrivée au sein de la SNCF dans lesannées 1970. Les chibanis sont victorieux devant les prud'hommes en 2015 avec des amendes cumulées de 170 millions de dommages et intérêts. La SNCF fait appel, mais est de nouveau condamnée par la cour d’appel de Paris le et se réserve le droit d'ester en cassation[135].
En, la SNCF rejoint la Fédération des garanties et assurances affinitaires.
En, le projet de réforme ferroviaire dugouvernement Valls suscite une nouvelle grève des cheminots. Le projet de loi veut notamment abroger la loi de 1940 portant statut descheminots en le remplaçant par undécret-socle[137].
En 2018, le projet de réforme ferroviaire dusecond gouvernement Philippe provoque une nouvelle grève des cheminots. Le projet de loi prévoit notamment d'ouvrir la SNCF à la concurrence et d'embaucher les nouveaux recrutés sans les faire bénéficier du « statut des cheminots »[138]. Le mouvement de grèves débute le et dure près de trois mois. Ce mouvement social prend une tournure inédite à l'initiative de la CGT, syndicat majoritaire à la SNCF. Les salariés sont appelés à cesser le travail 2 jours sur 5[139].
À la suite de l'important mouvement du printemps 2018,Bérenger Cernon, syndicalisteCGT à lagare de Lyon, évoqueplusieurs cas, soit d'intimidation, soit de sanctions disproportionnées à l'égard de militants syndicaux[140].
Selon Éric Beynel, dusyndicat Sud, la pression accrue contre les syndicalistes serait à l'origine de nombreux suicides de militants à la SNCF[140].
En 2019, laréforme des retraites provoque un nouveau mouvement de grève qui perturbe les transports durant le mois d'octobre. LesyndicatCGT des cheminots appelle, comme SUD-Rail, l’UNSA-Ferroviaire ainsi que plusieurs syndicats de la RATP, à participer au nouveau mouvement degrève reconductible à partir du[141].
En, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari déclare, après un appel à la grève lancé par la CGT, qu'il s'agit d’une grève par habitude, fustigeant certaines actions syndicales[142],[143].
Entre 1947 et 2022, 30 millions de jours de travail aurait été perdus à la SNCF du fait des grèves, selon la direction de l'entreprise[132].
La SNCF a bénéficié dans le passé d'un doublemonopole, sur le transport ferroviaire d'une part et sur le transport de voyageurs entre villes françaises d'autre part. Sauf cas particuliers prévus par la loi, il n'existait pas de liaisons régulières inter-villes par autocar[réf. nécessaire].
Elle est cependant soumise à une vive concurrence intermodale :
transport routier et par voie fluviale sur le fret et à l'étranger ;
transports aériens ;
voitures particulières et notamment covoiturage et auto-partage. Sur ce dernier point SNCF s'est maintenant positionné avec sa marque iDvroom.
De son côté, la SNCF a obtenu les certificats de sécurité lui permettant de commencer à tracter ses propres trains dans certains pays voisins, notamment laBelgique, l'Italie, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg.
Concernant le transport de voyageurs, les textes européens prévoient l'ouverture à la concurrence du trafic international de voyageurs, incluant lecabotage (c'est-à-dire la desserte de gares intermédiaires), au (troisième « paquet » ferroviaire). Pour les transports régionaux ou locaux, le texte sur les obligations deservice public permet la mise en concurrence des services régionaux (TER).
Prévoyance de l'ouverture à la concurrence ferroviaire
Depuis le début de l’année 2021, l’ouverture à la concurrence sur certaines lignes à grande vitesse a été officialisée. Les entreprisesTrenitalia (italienne) etRenfe (espagnole) ont annoncé leur installation prochaine sur des lignes ferroviaires françaises telles que Paris-Lyon-Milan, Paris-Londres ou encore Paris-Lyon-Marseille[144].
Des lignes régionales sont aussi ouvertes à la concurrence, les régions peuvent désormais lancer des appels d’offres pour exploiter ces lignes. Par exemple, la liaison Marseille-Toulon-Nice a été remportée parTransdev, qui a signé un contrat de 870 millions, avec une entrée en vigueur à la mi-2025[144]. D’autres régions ont aussi publié des appels d’offres, tels que Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France ou encore Pays de la Loire.
Pour« contrer » la concurrence, SNCF lance un réaménagement et une rénovation de son offre[145]. En effet, le groupe envisage des travaux de rénovation sur dix-sept rames TGV, une segmentation de l’offre répartie en trois classes : seconde, première et Business Première, ou encore l’implantation des filiales SNCF à l’étranger, comme l’arrivée de OUIGO en Espagne dans l’axe Madrid-Barcelone[145].
Lelogo visuel actuel de la SNCF a été créé en 2005 par l'agence Carré Noir, filiale dugroupe de communication Publicis. Il a été légèrement remanié en 2011 : arrondissement des angles, disparition des ombres à l'intérieur des lettres ainsi que derrière, et séparation plus nette entre elles.
Galerie des six logos
Premier insigne de la SNCF créé parMaximilien Vox, utilisé à partir du.
Lelogo sonore de la SNCF — les quatre notes do – sol – la bémol – mi bémol —, en version chantée[147], a été créé en 2005 parMichaël Boumendil[148].David Gilmour, guitariste emblématique du groupePink Floyd, s'en inspire pour un morceau de son dernier albumRattle That Lock[149].
L'image d'une entreprise comme la SNCF est un enjeu important[151],[152],[153],[154].
Cependant, selon un sondage TNS SOFRES paru en 2010, 66 % des Français ont une bonne image de la SNCF[155]. Fin 2019, cette proportion est mesurée à 50 % par le baromètre Posternak-Ifop sur l'image des entreprises[156]. En 2020, Eight Advisory et l'IFOP dévoilent leur classement desentreprises françaises les plus admirées : la SNCF se trouve en23e position[157]. Toujours selon ce classement, la SNCF obtient la note de 11,24/20 pour son impact sur l'économie française, 10,32/20 pour son implication en matière environnementale ainsi que la note de 10,82/20 pour sa capacité à améliorer le quotidien des Français, notamment nécessaire en temps de crise[157]. Pour l'édition 2021 de ce classement réalisé par l'IFOP, la SNCF progresse de quatre places et se positionne en19e position[158].
La sécurité dans les trains est aussi souvent mise en avant. Pour ce faire, environ 2 800 cheminots forment laSûreté ferroviaire, la surveillance générale de la SNCF, dont 50 % des effectifs sont affectés dans la régionÎle-de-France.
En 2017, moins de 30 % des usagers interrogés dans l'enquête de satisfaction réalisée par l’UFC-Que choisir se déclarent satisfaits des trains Intercités, des TER et du réseau Transilien en matière de ponctualité et de gestion des retards[159].
La SNCF est inscrite commereprésentant d'intérêts auprès del'Assemblée nationale. Elle déclare à ce titre qu'en 2012, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 150 000 et 200 000 euros[160].
La SNCF est inscrite depuis 2009 au registre de transparence desreprésentants d'intérêts auprès de laCommission européenne. Elle déclare en 2015 pour cette activité 2,5 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 500 000 et 600 000 euros. La SNCF indique avoir perçu sur le même exercice 233 500 000 euros de subventions des institutions de l'Union européenne[161].
Créé en 2011 par la SNCF, le Forum Vies Mobiles est un « institut autonome de recherche et d’échanges sur les mobilités »[162]. L'entreprise publique le finance à 100 % à hauteur de 2 millions d'euros par an[163].
Les archives de la SNCF, archives publiques ouvertes à tous les citoyens, sont gérées par la SNCF en vertu d'une délégation duservice interministériel des archives de France. Elles sont réparties sur deux sites : le Centre national des archives du personnel situé àBéziers[164], et le Centre national des archives historiques qui se trouve auMans[165] qui conserve plus de 50 km linéaires d'archives. Un centre d'archives intermédiaire est installé en Île-de-France.
Le Groupe SNCF est propriétaire ou affectataire de plus de 90 bâtiments et ouvrages d'art (en majorité desgares et desponts ouviaducs) protégés au titre desmonuments historiques. Par ailleurs, l'entretien et la rénovation de ses gares historiques sont confiés à des architectes du patrimoine. De nombreux architectes, artistes et décorateurs de renom ont contribué à l'architecture des gares, comme à lagare de Limoges-Bénédictins ou lagare de Metz-Ville, élues régulièrement comme les gares préférées des Français[166].
En 2020, pour la première fois, unposte d'aiguillage a été entièrement protégé au titre des monuments historiques, pour sa technique et pour son architecture. Il s'agit de l'ancien poste d'aiguillage central de la gare de Rennes[167].
La SNCF conserve environ 240 véhicules historiques, dont 160 sont confiés à laCité du train, àMulhouse, musée bénéficiant de l'appellationMusée de France.
Depuis le premier film desfrères Lumière, la SNCF est l'entreprise qui accueille le plus de tournages en France[168], entre 180 et 200 tournages par an[169], ce qui représente environ deux tiers des productions françaises[170]. Il y eut entre1942 et la fin des années 1970 une Section centrale cinématographique de la SNCF[171] ayant produit ses propresdocumentaires sur les chemins de fer français[172]. Au gré des réorganisations administratives, la section cinématographique est devenue le pôle Cinéma et Tournages de la SNCF, lequel ne produit plus ses propres œuvres.
Ci-après sont listés une très courte sélection des films emblématiques où la SNCF est au cœur du sujet :
La SNCF est partenaire du festival de BD d'Angoulême au cours duquel, elle remet leFauve Polar SNCF[173]. Son engagement pour la lecture et « pour faire entrer la culture populaire »[174], se traduit également par des opérations de promotion de la lecture dans les gares[175].
La SNCF est associée au festival duHellfest[176] pour lequel elle a affrété des trains spéciaux, privatisés, comme leCrazy train en 2019 par exemple[177].
↑Le domaine privé est constitué de l'ensemble des biens et droits acquis par les compagnies de chemin de fer en dehors des concessions qui leur avaient été accordées - cf. art.1er, al. 6 de la convention du 31 août 1937.
↑À l'origine, les voituresGrand confort devaient être équipées d'un système pendulaire, étudié dès la fin des années 1950 sur un prototype (Voir reportage de la télévision en décembre 1957 sur lavoiture pendulaire de la SNCF, sur le site de l'INA), mais qui finalement n'a pas été retenu.
↑le trafic de marchandises était la principale source de profit des anciens réseaux ferroviaires et encore de la SNCF jusqu'au début des années 1970 (le pic du trafic fret date de 1974 avant sa décroissance continue), les services voyageurs résultant des obligations du cahier des charges (missions de service public). Le basculement de la priorité marchandises à la priorité voyageurs date de cette époque
↑De 2015 à 2019, un directoire est placé à la tête de la SNCF.
↑Keolis, « Résultats 2020 : Kéolis résiste à la crise sanitaire et accélère sa transformation pour préparer l'avenir »,Communiqué de presse,(lire en ligne)
↑JulienBrygo, « Rigolez, vous êtes exploité », surLe Monde diplomatique,(consulté le) :« Ainsi des agents de la SNCF, une entreprise qui compte depuis le début de l’année 2019 un suicide de salarié par semaine. ».