Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Slaves

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirSlave.

Slaves

Populations importantes par région
Europe centrale,Europe de l'Est,Balkans,Asie centrale300 000 000[1] (2020)
Autres
LanguesLangues slaves
ReligionsCatholicisme,Orthodoxie (majoritaires)
Protestantisme,Judaïsme,Islam,Rodnovérie
Description de cette image, également commentée ci-après
Les pays à majorité slave (vert foncé) et à minorités slaves (plus de 10 % : vert clair).

modifier

Leslangues slaves en Europe aujourd'hui.

LesSlaves sont un groupeethnolinguistiqueindo-européen, qui parle les différenteslangues slaves du groupe linguistiquebalto-slave, plus large. Ils sont originaires d'Europe orientale et s'étendent de l'Europe centrale,orientale etméridionale, au nord et à l'est jusqu'aunord-est de l'Europe, enAsie du Nord (Sibérie) et enAsie centrale (notamment leKazakhstan et leTurkménistan), ainsi qu'historiquement enEurope occidentale (particulièrement enAllemagne de l'Est) et enAsie occidentale (y compris l'Anatolie). À partir du début duVIe siècle, ils s'étendent pour habiter la plupart des pays d'Europe centrale, orientale etdu sud-est. En raison de l'immigration, il existe aujourd'hui une importante diaspora slave enAmérique du Nord, notamment auxÉtats-Unis et auCanada[2].

Les Slaves sont le plus grand groupe ethnolinguistique en Europe[3],[4]. Les Slaves d'aujourd'hui sont classés enSlaves orientaux (principalementBiélorusses,Russes,Ruthènes etUkrainiens),Slaves occidentaux (principalementCachoubes,Moraves,Polonais,Silésiens,Slovaques,Sorabes etTchèques) etSlaves du sud (principalementBosniaques,Bulgares,Croates,Gorans,Macédoniens,Monténégrins,Serbes etSlovènes)[5],[6].

Les Slaves sont desimmigrés médiévaux dans la péninsule balkanique, faisant en partie leur chemin à la faveur des zones dépeuplées par lapeste de Justinien ayant décimé les peuples originels et autochtones des Balkans.

Les Slaves peuvent être groupés par religion. La majorité d'entre eux pratique lechristianisme orthodoxe. Les Slaves orthodoxes comprennent les Biélorusses, les Bulgares, les Macédoniens, les Monténégrins, les Russes, lesRusyns, les Serbes et les Ukrainiens, et sont définis par les coutumes orthodoxes et l'écriture cyrillique, ainsi que par leur lien culturel avec l'Empire byzantin (Monténégrins et Serbes utilisent également l'écriture latine, en termes égaux). La deuxième religion chrétienne la plus répandue est lecatholicisme romain. Les Slaves catholiques comprennent les Croates, lesCachoubes, lesMoraves, lesPolonais, lesSilésiens, les Slovaques, les Slovènes, lesSorabes et lesTchèques, et sont définis par leur influence et leur héritage latins et leur lien avec l'Europe occidentale. Il existe également d'importantes minoritésprotestantes etluthériennes, en particulier parmi les Slaves occidentaux, tels que leshussites historiques deBohême (Tchéquie).

La deuxième religion en importance parmi les Slaves, après le christianisme, est l'islam. LesSlaves musulmans comprennent lesBosniaques, lesPomaks (musulmans bulgares), lesGorani, lesTorbèches (musulmans macédoniens) et d'autres musulmans de l'ex-Yougoslavie. Les nations slaves modernes et lesgroupes ethniques sont très divers sur les plansgénétique etculturel, et leurs relations — même au sein de groupes individuels — vont de la solidarité ethnique à l'hostilité mutuelle.

Langues balto-slaves à l'Âge du Bronze.

Groupes linguistiques

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Langues slaves.

Leproto-slave, langue supposée ancestrale de toutes leslangues slaves, est un descendant duproto-indo-européen, via un stade intermédiaire ditbalto-slave, au cours duquel il a développé de nombreux isoglosses lexicaux et morphophonologiques communs avec leslangues baltes. Dans le cadre de l’hypothèse kourgane, « les Indo-Européens restés dans la steppe après les migrations seraient devenus locuteurs du balto-slave »[7].

Le proto-slave est défini comme le dernier stade de développement linguistique précédant la fragmentation géographique des langues slaves historiques. Cette langue était relativement uniforme, et l’absence de dialectes identifiables — d’après les emprunts réalisés vers et depuis d’autres langues — suggère l’existence d’unurheimat slave relativement restreint sur le plan géographique[8]. Toutefois, d’un point de vue historique et archéologique, l’existence d’un peuple proto-slave homogène est jugée peu probable[9].

L’unité linguistique slave reste en partie visible dans les manuscrits envieux-slave (ou vieux-slavon), qui, bien qu’ils soient basés sur le parler local slave deThessalonique, ont pu servir de première langue littéraire commune aux Slaves[10]. Les trois principaux groupes linguistiques slaves sont :

Distribution géographique des langues slaves.

Du point de vue linguistique, certaineslangues slaves sont assez proches, mais cela ne veut pas dire que l'intercompréhension est facile. On distingue[12],[13] :

Les alphabets utilisés pour les langues slaves sont généralement liés à la religion prédominante des groupes ethniques concernés. Leschrétiens orthodoxes utilisent l’alphabet cyrillique, tandis que lescatholiques emploient l’alphabet latin. LesBosniaques, de traditionmusulmane, utilisent également l’alphabet latin, et l’alphabet cyrillique en Serbie. Par ailleurs, certainscatholiques orientaux etcatholiques latins utilisent aussi l’écriture cyrillique. Leserbe et lemonténégrin s’écrivent aussi bien en cyrillique qu’en latin. Il existe également un alphabet latin pour le biélorusse, appeléłacinka, ainsi qu’un pour l’ukrainien, connu sous le nom delatynka. Par le passé, les langues slaves de tradition orthodoxe ont également pu s'écrire avec l'alphabet glagolitique.

L'étude des langues slaves se nomme laslavistique.

  • Carte de répartition des langues slaves orientales.
    Carte de répartition des langues slaves orientales.
  • Carte de répartition des langues slaves occidentales.
    Carte de répartition des langues slaves occidentales.
  • Carte de répartition des langues slaves méridionales.
    Carte de répartition des langues slaves méridionales.

La Slavie

[modifier |modifier le code]
Carte du monde slave.

« Slavie », enlangues slavesSlavija (pour l'orthographe bosniaque, croate, macédonienne, serbe, bulgare et slovène) ouSlavia (pour lesSlaves orientaux, slovaques et tchèques), est unnéologisme général pour désigner le « monde slave ».

Il a été utilisé dans le nom de laYougoslavie (Jugoslavija dans leslangues slaves, encyrillique Југославија, signifiant « pays desSlaves du Sud », enserbo-croate).

Le néologismeSlavia peut aussi dénommer :

Il entre par ailleurs dans la dénomination de différents clubs desport de plusieurs pays, slaves ou non slaves :

  • SK SlaviaPrague, deux clubs defootball tchèques (masculin et féminin) ;
  • BC Slavia Prague,basket-ball ;
  • DHC Slavia Prague,handball féminin ;
  • HC Slavia Prague,hockey sur glace ;
  • RC Slavia Prague,rugby ;
  • FK Slavia Orlová-Lutyně, club de football tchèque ;
  • Slavia Louňovice, club de football tchèque ;
  • HK Slávia Partizánske, club de handball féminin slovaque ;
  • FC Slavia Mozyr, club de football biélorusse ;
  • StadeSlavia deSofia, Bulgarie ;
  • PFC Slavia Sofia, football ;
  • BC Slavia Sofia, basket-ball ;
  • HC Slavia Sofia, hockey sur glace ;
  • SlaviaMelbourne, club australien defootball.

Génétique

[modifier |modifier le code]
Carte de la répartition de l'haplogroupe R1a.

Les Slaves possèdent sur lechromosome Y en majorité l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, sauf lesSlaves du Sud, à savoir les Serbes, qui portent 41,89 % dehaplogroupe I I2-P37[14], les Croates et les Bosniaques qui portent en majorité l'haplogroupe I I2-P37, avec une pointe de 70 % des habitants de l'Herzégovine (peuplée de Croates, Serbes et Bosniaques), tout en ayant entre 20 et 30 % de membres portant l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, 25 % pour les Serbes[15].

En 2025, l'étude du génome de 555 individus anciens provenant de 26 sites en Europecentrale etde l'Est, dont 359 issus de contextes slaves et 205 antérieurs aux transformations culturelles attribuées aux Slaves, met en évidence des mouvements de population à grande échelle en provenance d'Europe de l'Est entre leVIe et le VIIIe siècles, remplaçant plus de 80 % du patrimoine génétique local enAllemagne de l'Est, enPologne et enCroatie. Les données montrent aussi une forte hétérogénéité régionale ainsi qu'une absence de biais sexuel, indiquant des degrés variables d'assimilation culturelle des populations autochtones. La confrontation des donnéesarchéologiques etgénétiques indique que le changement d'ascendance en Allemagne de l'Est coïncide avec une évolution de l'organisation sociale, caractérisée par une intensification des liens génétiques inter- et intra-sites et de lapatrilocalité. Il est plausible que les changements de culture matérielle et de langue en Europe entre leVIe et le VIIIe siècles soient liés à ces mouvements de population à grande échelle[16].

Une étude portant plus spécifiquement sur la population polonaise confirme ces observations et montre que la majorité des lignées chromosomiques Y polonaises modernes appartiennent à des sous-clades jeunes mais relativement importantes, communes à d'autres populations slaves. Ceci appuie fortement l'hypothèse de grandes migrations slaves anciennes, datées du milieu du premier millénaire de notre ère, et concorde avec des études antérieures démontrant que les populations modernes d'Europe centrale, orientale et du Sud-Est partagent une ascendance génétique récente très importante. Une forte corrélation entre les données chromosomiques Y et autosomiques modernes dans cette partie de l'Europe ayant déjà été observée semble indiquer que les migrations slaves anciennes n'étaient pas seulement le fait de petits groupes d'élites masculines, mais au contraire, un processus migratoire qui impliquait probablement des groupes importants, où hommes et femmes ont contribué de manière égale au résultat final[17].

Étymologie

[modifier |modifier le code]

Trois hypothèses sont généralement retenues pour expliquer le mot « slave », bien qu'il en existe d'autres :

  • la plus évidente et la plus simple consiste à rattacher le nom auvieux-slaveslava, avec le sens de « renommée », « gloire ». Autrement dit, les Slaves se seraient eux-mêmes qualifiés de « glorieux » (comme lesCeltes, le motkelt ayant le sens de « noble ») ;
  • une autre hypothèse part du vieux-slaveslovo (« mot », « parole »), les Slaves se définissant entre eux comme ceux qui savent parler, dont le langage est compréhensible : cette hypothèse s'appuie notamment sur le fait que dans les langues slaves, le terme désignant unAllemand est dérivé d'un adjectif signifiant « non-parlant » : enukrainien, enpolonais, enbosnien, enbulgare, encroate, enserbe et entchèque, les motsnijem,niemy,němý,nemtsi signifient « muet », etNijemci,Niemiec,Němec signifient « Allemand » ;
  • l'hypothèseprotochroniste prétend queSlava serait le nom originel du fleuveDniepr autour duquel les premières traces des Slaves en Europe sont accréditées.

Le nom de « Slaves » apparaît dans les chroniques auVe siècle lorsque lesByzantins, et plus tard lesOccidentaux, commencent à entrer en relation directe avec eux. Lorsque pour la première fois, auIer siècle de notre ère,Pline l'Ancien etTacite parlent desVeneti (Vénètes), « voisins orientaux des Germains », il est très probable qu'ils se réfèrent aux Slaves. On suppose que le nom de « Vénètes » est une formelatine du nom de « Wendes » que leur donnent alors lesGermains[18]. AuIIe siècle,Claude Ptolémée, énumérant les peuples d'Europe centrale et orientale, cite le nom desuovenoi proche dugrecsklavenoi plus tardif ; il s'agit très probablement de la première mention de la racine du mot « slave ».

Selon l'historien byzantinProcope de Césarée, chaque année à partir du début du règne de l'empereurJustinien (VIe siècle), les Slaves attaquent l'Empire romain d'Orient, prenant de nombreux captifs et transformant les plaines desBalkans en « désertscythe ». Les chroniqueurs grecs présentent les Slaves comme ceux « qui ne peuvent pas être réduits en esclavage ni subjugués dans leur propre pays ». Dans l'Empire byzantin, lesGrecs duMoyen Âge désignent les Slaves par le motsklavènes (σϰλαϐένοι) et les esclaves par le termeergastes (εργάστοι). Le motgrec médiévalskylevô (σκυλεύω) signifie « piller » ou « prendre du butin »[réf. souhaitée]. Ce n'est quetrois siècles plus tard[Depuis quand ?] que le mot « slaves » est, en Occident et non dans le monde byzantin, à l'origine du mot « esclaves », lorsque les arméesfranques en capturent beaucoup pour les vendre, entre autres, auxArabes d'Espagne qui les appellentSaqāliba.

Toujours est-il que le mot « slave » est à l'origine des noms de laSlavonie, de laYougoslavie, de laSlovaquie et de laSlovénie. C'est également lui qui a donné lefrançais « esclave » (latin médiévalslavus,sclavus), de nombreux Slaves des pays actuellement allemand, tchèque et polonais ayant été réduits enesclavage durant lehaut Moyen Âge (et notamment dans l'Empire carolingien), tant qu'ils étaient encorepolythéistes. Une fois qu'ils furentchristianisés, le processus cessa.

Historique

[modifier |modifier le code]

Origines : les Protoslaves

[modifier |modifier le code]
Archéologie slave, versionprotochroniste de 1997 incluant lesDaces etGètes parmi les Slaves.
Polésie.
Origine et expansion des Slaves (Ve – Xe siècles).

Les ancêtresindo-européens des Slaves, proches desBaltes sur le planethnolinguistique, sont connus depuis la fin duIer millénaire av. J.-C. Ils sont situés le plus souvent au nord de l'Ukraine et au sud de laBiélorussie, dans une région située à la confluence duDniepr et de la rivièrePripet. Mais, les auteurs anciens ne commencent réellement à les mentionner explicitement qu'à partir duVIe siècle de notre ère.

L'un des problèmes concernant l'origine et la migration préhistorique des Slaves est, selonFlorin Curta, qu'il n'y a« aucune preuve de vestiges matériels des cultures deTsaroubintsy, deKiev ou même dePrague dans la direction sud et sud-ouest des migrations présumées des Slaves vers la frontière duDanube de l'Empire romain »[19]. En outre, toujours selon Curta, en raison des différences fondamentales existant dans les vestiges archéologiques,« il n'existe aucune base sérieuse permettant d'attribuer auxSklavinies [États protoslaves] (ou du moins à ceux que les premiers auteurs byzantins appelaient ainsi) un des nombreux sites mis au jour enRussie, en Biélorussie, enPologne, enMoravie et enBohême »[20].

Culture de Milograd

[modifier |modifier le code]

LesBalto-Slaves sont probablement les porteurs de laculture de Milograd (VIIe siècle avant notre ère auIer siècle de notre ère) dans une région allant du sud-est de lamer Baltique aux bassins de la rivièrePripet et du haut-Dniepr et comprenant les actuelsLituanie,Pologne orientale,Biélorussie et nord-ouest de l'Ukraine.

Cultures de Tchernolès, Tzaroubinets et Przeworsk

[modifier |modifier le code]

On attribue aussi auxBalto-Slaves laculture de Tchernolèse (uk) (750-200 avant notre ère) de Biélorussie et du nord de l'Ukraine, et plus tard auxProtoslaves, laculture de Tsaroubintsy, (IIIe siècle avant notre ère auIer siècle de notre ère), dans la région appelée ultérieurementPolésie, correspondant globalement au bassin de la rivièrePripet, affluent duDniepr[21], ainsi quecelle de Przeworsk (IIe siècle avant notre ère auIVe siècle de notre ère).

Hypothèse de la culture lusacienne

[modifier |modifier le code]

Lesprotochronistes anticipent la séparation desBalto-Slaves enBaltes et enProtoslaves à la fin duIIe millénaire av. J.-C., et attribuent à ces derniers laculture lusacienne (1300-500 avant notre ère).

Hypothèse de la « patrie de l'Est »

[modifier |modifier le code]

Concernant leurs ancêtres, la plupart des historiens slaves s'accordent à penser, selon la théorie de la « patrie de l'Est », qu'avant d'être connus du mondegréco-romain, certainestribusProtoslaves ont pu s'enrôler dans les confédérations de divers autres peuples en migration vers l'Ouest par lasteppe pontique, située entre lesforêts tempérées russes et lamer Noire : ainsi, il a pu y avoir des Protoslaves parmi lesHunsturcophones, parmi lesAlains iraniens (IVe – Ve siècles), parmi lesGothsgermanophones (Ve siècle) et on sait avec certitude (grâce aux chroniqueurs byzantins) qu'il y en eut parmi lesAvars turcophones et parmi lesBulgares (auxVIe et VIIe siècles) et surtout parmi lesVarègues (auxVIIe et VIIIe siècles).

Le berceau originel des Protoslaves à la fin de l'Antiquité, si l'on en croit les témoignages archéologiques, pourrait se situer dans le bassin du haut-Dniepr, dans les régions comprises entre, au nord, laDaugava (Dvina occidentale), à l'ouest leSan, au sud leBoug méridional, et à l'est leDon. Ces régions de plaine boisée, aujourd'hui situées enUkraine nord-occidentale et enBiélorussie, sont celles qui portent les témoignages les plus anciens d'une présence slave (culture de Tcherniakhov).

Migrations

[modifier |modifier le code]

Les Slaves apparaissent dans les chroniques auxVe et VIe siècles lors desgrandes migrations, lorsqu'ils pénètrent dans des territoires abandonnés par lestribus germaniques fuyant lesHuns et leurs successeurs. Les Slaves sont alors signalés dans le pays entre l'Oder et la ligneElbeSaale, enBohême etMoravie, dans la moitié orientale de l'Autriche actuelle, dans l'actuelleHongrie et l'ensemble desBalkans (Grèce incluse jusqu'auPéloponnèse), tandis qu'à partir de leur terroir d'origine, ils occupent tout le bassin supérieur duDniepr et de là, vers le nord-est, celui de laVolga où ils rencontrent lespeuples finno-ougriens. D'autres groupes passent leBosphore et se sédentarisent enAsie Mineure.

À partir duVIe siècle, les Slaves se pressent en grand nombre et en armes aux frontières de l'Empire romain d'Orient, dont la partie européenne était alors peuplée deGrecs sur les côtes et dans les villes, et deProto-Albanais etThraces latinisés dans l'intérieur. Les chroniques byzantines (Jordanès,Procope de Césarée etThéophylacte Simocatta) affirment que « l'herbe ne repoussait pas dans les endroits où les Slaves avaient défilé, tant grand était leur nombre ».

Le caractère massif et guerrier desmigrations slaves explique que l'Empire romain d'Orient ait fini par perdre le contrôle desBalkans, sauf sur les côtes et dans les principales villes de la péninsule commeAndrinople ouSalonique.

Premières mentions

[modifier |modifier le code]

Dès leIer siècleapr. J.-C.,Pline l'Ancien etTacite parlent deVeneti (Vénètes), voisins orientaux des Germains.

AuIIe siècle,Claude Ptolémée, tirant des informations des voisins méridionaux des Slaves, fait mention deSuovenoî, première apparition de la racine du mot « slave ».

Jordanès écrit que les troisethnonymesVeneti,Sclavenes etAntes désignaient« un seul et même peuple ». Cela sera confirmé plus tard par entre autresWawrzyniec Surowiecki (pl),Pavel Jozef Šafárik et d'autres historiens.

Les Slaves sous le nom d'Antes et deSklavènes commencent à être mentionnés par les historiographes byzantins sousJustinien Ier (527–565). Au début desguerres gothiques,Procope de Césarée signale la présence de mercenaires antes parmi les troupes du général byzantinBélisaire, chargé de reconquérir l'Italie sur lesOstrogoths[22].

Au début des années 500,Procope décrit les « taudis pitoyables » dispersés des Sklavènes. CesSklavinies sont des communautésagro-pastorales et guerrières similaires à celles des anciensGermains,Baltes,Illyriens,Thraces etThraco-Romains[23]. Au tournant duVIe siècle, les Sklavinies se sont tant multipliées qu'il« n'y avait pratiquement plus d'espace entre elles ». Tout comme lesTiv des temps plus récents, les Sklavènes réagissaient violemment contre toute tentative de leur imposer des dirigeants de l'extérieur. L'auteur duStrategikon savait que les Sklavènes et lesAntes étaient« tous deux indépendants, refusant absolument d'être réduits en esclavage ou gouvernés, surtout sur leur propre terre ». L'empereur Léon le Sage témoigne de la même résistance obstinée[24].

Après avoir traversé leDanube, confrontés à l'option de lavassalité byzantine demême statut que lefœdus romain (à l'origine du mot « féodalisme »), ils ne souhaitèrent pas en être persuadés par un étranger, mais l'adopter ou le refuser à travers une méthode issue de leur propre peuple. Ceux qui le refusèrent préférèrent être menés à la destruction par un chef de leur propre tribu que d'être asservis de l'extérieur et se soumettre aux lois romaines. Ces tribus farouchement attachées à leurs libertés restèrent fidèles auxcultes pravoslaves et refusèrent lebaptêmechrétien proposé par lesmissionnaires francs ouromains d'orient.

Procope écrit en 545 que« lesAntes et lesSklavènes ont eu un seul nom dans un passé lointain, car ils étaient tous appelésSpori dans les temps anciens ». Il décrit leur structure sociale et leurs croyances :« ils ne sont pas dirigés par un homme, mais vivent depuis les temps anciens dans unedémocratie où tout ce qui concerne leur vie, que ce soit en bien ou en mal, est décidé par le peuple assemblé. Ces deux peuplesbarbares conservent depuis les temps anciens les mêmes institutions et les mêmes coutumes, car ils estiment que seulPéroun, le créateur de la foudre, est maître de tout, et on luisacrifie des bovins et toutes sortes d'autres victimes ».

Procope mentionne aussi qu'ils étaient grands et robustes :« ils vivent dans de misérableshameaux qu'ils mettent en place de loin en loin, mais, généralement, ils sontnomades. Quand ils entrent dans la bataille, la majorité d'entre eux va à pied contre leurs ennemis, portant peu desboucliers et desjavelots dans leurs mains, et jamais decuirasse. Certains d'entre eux ne portent pas même une chemise ou un manteau, mais juste desbraies. Les deux peuples ont la même langue, tout à fait barbare. En outre, ils ne diffèrent pas du tout les uns des autres en apparence : ce sont tous des gens exceptionnellement grands et vigoureux, aux cheveux clairs oublonds, à la peau rose, mais assombrie de crasse. Pauvres, ils vivent une vie difficile, ne prêtent aucune attention au confort, ni même aux lésions corporelles… »

Les étudesarchéologiques etpalynologiques confirment ces dires : unepéjoration climatique de l'hémisphère nord semble en effet être à l'origine desgrandes invasions auxIIIe et VIIe siècles depuis l'Europe du Nord (où l'absence d'été provoqua desfamines détectables par l'état des personnes alors inhumées) et l'Asie centrale (où sévissent des fortessécheresses alternant avec des gels prolongés, attestés par lespollensfossiles)[25].

Jordanès précise qu'au début, les Sklavènes s'installaient d'abord près desmarécages et des forêts, qui leur rappelaient leurpays d'origine. Par la suite, en nombre croissant, ils occupèrent progressivement toutes lesplaines, tandis que les populations antérieureshellénophones,latinophones oualbanophones se repliaient sur les côtes ou lespiémonts et devenaient minoritaires.

Hypothèse sur le lieu d'origine des Slaves

[modifier |modifier le code]

Les auteurs duMoyen Âge pensaient que le lieu d'origine des Slaves se trouvait enDalmatie et enPannonie où ils furent signalés à leur époque. LaChronique de Dalimil mentionne :« Il nomme la plaine Sennar, où Noé et les siens s'étaient arrêtés ». Néanmoins, elle ne situe pas précisément ce lieu, mais évoque la construction de latour de Babel et la dispersion des peuples qui s'ensuivit, abordant alors l'origine des Slaves (les « Serbes » dans son récit) qui se seraient établis « comme les Grecs, le long de la mer, et s'étendirent jusqu'à Rome », incluant la Dalmatie[26].

LaChronique des temps passés affirme que les Slaves seraient arrivés dans lesBalkans dans l'Antiquité tardive :« ils s'établirent sur leDanube entre l'Avarie et laBulgarie parmi lesVolokhs et lesGrecs qu'ils adoptèrent avec leur écriture. C'est de là que les Slaves se sont répandus sur la terre »[27]. »

Controverses autour de l'installation des Slaves

[modifier |modifier le code]

La majorité des historiens s'accorde sur le fait que leslangues slaves se sont diffusées en Europe au cours duVIe siècle, mais il y a des débats dans la communauté scientifique et surtout en dehors d'elle, dans la sphèreprotochroniste, pour savoir si cela a eu lieu à partir desVe et VIe siècles, ou si des Slaves étaient déjà présents auparavant enEurope centrale,méridionale etorientale et si oui, depuis quand. Ce champ est spéculatif et douteux et par suite considéré comme un exemple dethéorie marginale, ces allégations étant essentiellement anachroniques, reposant sur des éléments épars extrapolés et sur des interprétations, généralement dus à des chercheurs du même peuple que celui auquel ils attribuent une origine ancienne, à des fins nationalistes spécifiques et sans écho dans la production universitaire générale. De plus, ces allégations ne remplissent typiquement pas les attendus scientifiques de rigueur et de méthodologie[réf. nécessaire].

En s'appuyant sur la présence de l'autosomal et Y-DNA de l'haplogroupe R1a de laBaltique à l'Égée, l'auteur Anatole Klyoussov affirme dans son ouvrageDNA Genealogy[28] que l'arrivée des Slaves dans les Balkans remonterait à 9 000 ans avant le présent. D'autres auteurs ont soutenu ce point de vue. Heinrich Kunstmann, unslavistique allemand, aurait affirmé que« pour les écrivains russes, polonais et bohèmes plus connus, les Slaves ne venaient pas du nord mais du sud, plus précisément duDanube desBalkans » : ces thèses ont été diffusées dans le cadre des répliquesaustro-hongroises aux travaux des historiens slaves qui appuyaient les revendicationsaustroslavistes oupanslavistes[29]. Elles font en effet des Slaves des« immigrants tardivement venus des Balkans sur les terres germaniques et hongroises », et cette thèse dite du« Désert des Avars (Avarenwüste) » est aussi appliquée auxValaques : elle postule que lesguerres des Francs contre les Avars auraient désertifié lebassin du moyen Danube jusqu'après l'arrivée des Hongrois dans cette région[30].

En considérant les cultures deTchernyakov et de Zarubintsy-Przeworsk comme slaves, Paul Barford a suggéré que les groupes slaves pourraient avoir vécu dans les régions où l'on parle actuellement des langues slaves bien avant les migrations slaves documentées desVIe et XIe siècles. Il les imagine comme auxiliaires dans les arméessarmates,gothiques ethunniques : destribus slaves aurait ainsi pu atteindre lesBalkans avant leVIe siècle. Ces groupes dispersés étaient des centres pour la création d'une identité culturelle slave dans des conditions favorables, assimiler ou transmettre leur culture et leur langue, avant les Slaves des premiers écrits byzantins lessklavènes[31]. Des démarches similaires existent pour lesMagyars dont l'arrivée est anticipée de cinq siècles si on postule qu'ils faisaient partie des arméeshunniques[32],[33],[34], pour lesProto-Bulgares[35] et pour lesTurcs[36] avec, entre autres, lathéorie de la langue-soleil[37],[38].

Pour les Slaves enEurope centrale, lesprotochronistes considèrent comme un élément de preuve le motstrava cité parJordanès pour désigner le banquet funéraire d'Attila, et qui serait lestrava slave actuel signifiant « menu, repas, plats »[39],[40]. Dans le même ordre d'idées et toujours pour la cour d'Attila, auIVe siècle, le romain d'OrientPriscus accompagne Maximin, ambassadeur deThéodose II, et note que dans la confédérationhunnique, l'une des communautés a une langue et des coutumes différentes desHuns, desGoths ou desLatins, buvant dumedos[41] et traversant les fleuves sur desmonoxyles : du point de vue protochroniste, ce seraient des indices qu'il s'agissait de Slaves[42],[43].

Une dallefunéraire portant le numéro d'inventaire 6858 a été découverte au début de l'année 1965, à un kilomètre du village de Kjolmen (district dePreslav) enBulgarie[44]. Après avoir déchiffré les inscriptions, déchiffrement basé sur les similitudes entre les caractères d'inscription et ceux de l'alphabet grec et sur les similitudes de ses mots avec des mots dans leslangues slaves actuelles et survivantes, la signification de l'inscription serait« Tombe d'Ebavo, fils de Zesasha, et d'Ilasi, ma fille, épouse de Leteda ». Pour les protochronistes, très influents enEurope centrale etorientale, cette inscription seraitproto-slave et remonterait auxVIe – Ve sièclesav. J.-C., bien avant leVIIe siècle, période admise par les historiens pour l'arrivée des Slaves enEurope du Sud-Est[44].

Une roche gravée de« caractères anciens et étranges » a été trouvée enBulgarie, près deParvomaï, sur le pic Elez[45] : pour le protochroniste Paun Tachev,« les similitudes entre le nom ou les mots dans l'inscription avec un nom de dieu slave ou des mots survivants encore présents dans leslangues slaves modernes indiquent que des tribus ou des peuples parlant des langues slaves étaient présents dans la région du nord-est duRhodope à l'âge du bronze, c'est-à-dire avant même lesThraces »[45].

En dépit de ces différentes théories, en 2025, il semble exister un quasi-consensus parmi les archéologues et les historiens concernant l'expansion territoriale, au haut Moyen Âge, de la population slave ancienne à partir d'une région d'origine située à l'est de la Pologne actuelle[17].

Relations avaro-slaves

[modifier |modifier le code]

Il est difficile d'affirmer avec certitude les relations entre les Slaves et lesAvars, car certaines sources se complètent et d'autres se contredisent. Des Slaves ont pu être soumis aux Avars, alors que d'autres étaient alliés à eux, et d'autres encore ennemis des Avars.

Certains Slaves apparaissent commevassaux outributaires des Avars : ils leur fournissent des femmes et desfantassins, les Avars n'engageant leurcavalerie que si la situation l'exige. À partir de 623, les Slaveswendes se révoltent contre les Avars, choisissent pour chef leFrancSamo et contribuent ainsi au début du déclin des Avars[46].

L'empereur d'OrientMaurice (vie siècle) rencontre, au cours d'un voyage, trois voyageurs suivant la même route en sens contraire. Ils ne portent ni casque, ni épée, ni armes d'aucune sorte, mais descithares. L'empereur interroge cestroubadours sur leur origine et ce qu'ils venaient faire dans l'Empire. Ces hommes répondent en langue slave qu'ils appartiennent à la nationsklavène, et aux« dernières tribus de cette nation vers le couchant ». Lekhagan desAvars a, disent-ils, envoyé à leurs rois des ambassadeurs avec des présents pour les engager à lui fournir des soldats ; les rois avaient reçu les présents, mais ils s'étaient excusés de ne pouvoir fournir des troupes en raison du grand éloignement de leur pays et de la difficulté des chemins[46].

D'autre part, lesMiracles de saint Demetrios montrent que des Slaves deThessalonique vinrent de leur propre gré demander l'aide militaire et donc la protection du khagan avar. Il arrivait également que d'autres « barbares »nomades fassent des propositions d'alliance militaire à des Slaves sédentaires établis dans des régions boisées, inaccessibles à la cavaleriesteppique, pour guerroyer contre l'Empire romain d'Orient[47].

Expansion slave

[modifier |modifier le code]

AuxVIe et VIIe siècles, une partie des Slaves migre vers l'ouest jusqu'à l'Elbe et, contournant lesCarpates, arrive au sud auDanube, à la place desGermains (Goths,Vandales,Gépides,Lombards…) partisà la conquête de l'Empire romain d'Occident. Après le règne deJustinien, entre 586 et 610, lesSlaves du Danube, alliés auxAvars arrivés en 567, font irruption au sud du fleuve, envahissant l'Empire romain d'Orient. Ils pénètrent dans lesBalkans et atteignent l'Adriatique. Vers 548, ils sont enIllyrie (enCarinthie, enIstrie et enAlbanie), provoquant l'abandon dulimes oriental. Dans les Balkans, certains Slaves s'installent jusqu'au cœur de laGrèce et de petits groupes sont arrivés jusqu'enAnatolie, dans certainesîles grecques et enItalie (ou ils ont laissé despatronymes commeSchiavenno ouSchiano).

L'expansion des Slaves vers le sud est assez bien documentée, puisqu'elle a fait vaciller l'autorité de l'Empire byzantin sur lesBalkans, au profit des Avars et desBulgares. Deschroniqueurs commeJean d'Éphèse en ont fait le récit : « Trois ans après la mort deJustin, en 581, le maudit peuple desSclavènes parcourut toute l'Hellade, les provinces deThessalonique et deThrace, ravagea quantité de villes, prit d'assaut de nombreuses forteresses, dévasta et brûla, réduisit la population en esclavage et se rendit maître du pays tout entier. »

La poussée des Slaves vers l'ouest, à partir duVIe siècle, leur permet de peupler des territoires qui étaient auparavant peuplés par lesGermains. Latoponymie révèle l'emprise des Slaves sur l'est de l'actuelleAllemagne orientale. Les Slaves habitant cette région sont lesObodrites et lesSorabes. Beaucoup de noms de lieux ont ici desétymologies slaves, à commencer par le nom de la ville deBerlin, qui, selon lesétymologues slavisants, ne viendrait pas de l'allemandBär (« ours ») mais du slaveberlo (« bâton, pieu »). Berlin était donc la « ville entourée de pieux ». Cette étymologie est d'autant plus probable que, pour les Slaves, lespieux constituent non seulement les éléments de base desremparts, mais aussi les fondations des habitations en zonemarécageuse (et Berlin en est une). Quant àLeipzig, c'est la « ville destilleuls »,Lipsk en slave.

Alaska Russe.

L'expansion des Slaves jusqu'en Amérique a lieu auXIXe siècle. À cette époque, le territoire des Slaves s'étend sur troiscontinents (Europe,Asie etAmérique du Nord). L'Alaska est la version slavisée (Аляска) du motaléouteAlakshak signifiant « terres » ou « grande péninsule », avant la vente de cette dernière auxÉtats-Unis en 1867. Les Slaves touchent également le nord de laCalifornie, entrant ainsi en compétition avec lesEspagnols établis au sud.

Arrêt de l'expansion slave en Europe de l'Ouest

[modifier |modifier le code]

À partir duIXe siècle, lesGermains empêchent l'expansion des Slaves à l'ouest.

L'expansion maximale des Slaves vers l'Ouest et la marche Sorabe auHaut Moyen Âge.
Lamarche Sorabe.

Louis le germanique commence ce travail de renforcement des frontières — la marche Sorabe — qui contribue au fil du temps à stopper l'avancée des Slaves sur les territoires germaniques[48],[49].

Le commerce d'esclaves — nom dérivé deSlaves — en a amené certains loin de leurs terres d'origine, jusqu'enEspagne musulmane où des esclaves de cour ont fondé desdynasties : dans lemonde arabe médiéval,Saqaliba désigne les Slaves, en particulier lesesclaves et lesmercenaires[50].

Le Saqālib avait la réputation d'être « le plus courageux et violent des guerriers ». ÀCordoue en Espagne, quatre mille guerriers slaves formaient la garde personnelle ducalifeAbd al-Rahman III[51]. Dans lemonde musulman, les Saqālib, très prisés notamment en raison de leurblondeur, ont servi ou ont été forcés de servir d'une multitude de façons :fonctionnaires,harem,eunuques,artisans,soldats, et même gardes personnelles ducalife deCordoue.Convertis à l'islam, certains Saqālib sont devenus dirigeants destaïfas (principautés) dans lapéninsule Ibérique, après l'effondrement ducalifat.

Histoire et culture des anciens Slaves

[modifier |modifier le code]

Vie sociale et organisation des anciens Slaves

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Vétché.

Selon des auteurs antiques grecs et des chroniqueurs germaniques, les anciens Slaves étaient décrits comme un peuple pacifique, laborieux, attaché aux traditions ancestrales, pratiquant avec ardeur l’agriculture et l’élevage, et s’adonnant également aucommerce, comme en témoignent la linguistique historique et les découvertes archéologiques. Leurhospitalité est fréquemment mentionnée : les malades et les pauvres y étaient soignés avec soin, tandis que les individus jugés nuisibles étaient exclus de la communauté.

Lapolygamie était permise, bien qu’elle ait été pratiquée principalement parmi les élites.

L’organisation sociale et politique des anciens Slaves reposait sur des fondements démocratiques[52]. À l’origine, il n’existait ni castes sociales ni titres de noblesse héréditaires. La cohésion de la communauté familiale constituait le lien principal entre les individus. Le chef, oustaroste (« ancien »), n’était que l’administrateur des biens collectifs. Cette structure excluait la notion d’hérédité successorale, ce qui différenciait notablement les Slaves desGermains et desRomains[52].

Les distinctions sociales, la noblesse héréditaire, laservitude et l’esclavage ne furent introduits chez les Slaves que plus tard, sous l’influence de civilisations étrangères. Les termes utilisés pour désigner le pouvoir princier (knèze,kralj,chrabia,cjesar) ainsi que lanoblesse (szlachta) sont d’origine étrangère.

Architecture et industrie

[modifier |modifier le code]
Reconstitution d’un village slaveukrane (en) (Torgelow,Allemagne).

AuVIIe siècle, lacéramique slave était largement répandue enEurope centrale. L’économie agricole des Slaves reposait principalement sur lacéréaliculture, bien plus que sur l’élevage. Ils cultivaient le seigle, le blé, l’orge, l’avoine et le millet sur environ deux tiers des terres arables. La moisson se faisait d’abord à lafaucille, puis à lafaux.

Les habitations étaient légèrement excavées, avec une surface de 16 à 30 m2. Les villages prenaient souvent une forme circulaire ou semi-circulaire. Unebourgade fortifiée pouvait abriter une population plus nombreuse et évoluer en centre urbain. Ces établissements regroupaient des activités artisanales spécialisées, stockaient des denrées alimentaires, pratiquaient le commerce à longue distance, et comportaient parfois des bâtiments à vocation religieuse ou culturelle. Les maisons y étaient protégées par despalissades en bois et des murs de terre renforcés par du bois.

Vers l’an 700, une importante fortification slave fut érigée àSpandau (aujourd’hui un arrondissement deBerlin). Les Slaves installaient souvent leurs implantations dans des endroits stratégiques, notamment au bord de lacs ou dans des zones humides. Leurs forteresses étaient fréquemment construites sur des îlots ou dans des marécages, rendant leur accès difficile. Celui-ci se faisait par des passerelles de planches de bois, démontables en cas d’attaque. Les châteaux sur hauteurs étaient plus rares, mais présents, comme laforteresse de Starigard (de) (actuelleOldenbourg en Holstein).

Dans les régions riches en cours d’eau du nord-est de l’Europe centrale, les Slaves construisirent aussi d’impressionnants ponts en bois, dont quatre traversant laHavel, et un long de 2 km enjambant lelac de l'Ucker supérieur[53].

Art de la guerre

[modifier |modifier le code]

LeStrategikon ouStrategicon (en grecΣτρατηγικόν) est un traité destratégie militaire qui aurait été rédigé pendant leVIe siècle et le plus souvent attribué à l'empereur byzantinMaurice Ier et qui est certainement la source la plus importante pour la stratégie militaire slave. Il est d'une telle importance parce qu'il a été écrit par des soldats, pour les soldats, comme un livre de référence pratique. C'est pourquoi on peut le considérer comme fiable. Tout le chapitre de ce livre est dédié aux Slaves. Au tout début, l'auteur souligne que les Slaves sont très durs. Il dit aussi que l'une des stratégies militaires slaves consiste à se cacher sous l'eau, en utilisant la paille pour respirer. C'était une sorte de camouflage sous-marin, puisque l'observateur de la rive ne pouvait voir les pailles. Maurice a également décrit le comportement slave pendant la bataille : ils exécutaient leurs mouvements de manière désordonnée et cherchaient à éviter les plaines et les terrains plats. Il confirmeProcope de Césarée etSimocatta. Maurice affirme clairement que les Slaves, lors de l'entrée dans la bataille,« avancent en faisant beaucoup de bruit ». S'ils réussissaient à effrayer l'ennemi, ils attaquaient, mais sinon, ils se repliaient immédiatement. Les tactiques d'intimidation de l'ennemi étaient donc connues des Slaves.

En l'an586, Slaves etAvars attaquentThessalonique. Cet événement est connu par leMiraculi Sancti Demetrii (Miracles de saint Demetrios) qui apporte des informations très importantes sur l'utilisation par les Slaves d'engins de siège. Les dispositifs mentionnés sont l'hélépole, lebélier, lescatapultes et prétendument lestortues.« Contrairement aux exemples précédents, nous voyons maintenant que les Slaves et les Avars utilisaient des outils de combat avancé pour assiéger. Et ce n'est pas tout, nous avons également lu que les Slaves et Avars ont tenté de traverser l'eau en utilisant deséchafaudages, afin d'envahir le port de la ville. » Cependant, il semble que les Slaves n'étaient pas habiles dans la manipulation des engins de siège. Selon l'auteur desMiracles, ils ont continué à jeter des pierres énormes de l'aube jusqu'au soir, mais pas une pierre n'a frappé le mur de la ville. Il est évident que cette technologie était encore nouvelle pour les Slaves, qui avaient été habitués à une manière différente de conquérir les villes.

Une autre façon dont les Slaves ont atteint les villes entourées d'eau a été l'utilisation de bateaux fabriqués à partir d'un tronc de boismonoxyle. Ils ont été utilisés lors de l'attaque de Constantinople en 626, et plus tôt, dans l'invasion de Thessalonique (614-616). Dans ce dernier cas, les Slaves ont même protégé leurs bateaux par lecuir cru, pour les rendre résistants aux flèches et aux pierres.

LesMiracles de saint Demetrios mentionnent un certainartisanat slave habile à façonner des engins de combat en bois. Cette information se réfère à l'année 677. Ainsi, en moins d'un siècle, les Slaves ont appris à produire des engins de siège de leur propre chef, et sans doute à les utiliser d'une manière plus efficace. Cela ne veut certainement pas dire que cette nouvelle technologie a mis un terme à leur stratégie d'embuscade préférée, qui devait encore être utilisée pendant une longue période comme un système de guerre efficace.

La tactique militaire principale des Slaves était une attaque sournoise. Selon les sources, les Slaves étaient très habiles dans la clandestinité, au cours de laquelle ils pouvaient également utiliser différents types decamouflage. Celui-ci leur permettait de vaincre les ennemis mieux équipés et formés. Les Slaves étaient également en mesure d'utiliser des élémentspsychologiques durant les batailles, en faisant des efforts pour effrayer l'ennemi. Le camouflage donnait un avantage psychologique aux Slaves. L'ennemi ignorait d'où l'attaque pouvait venir. Le camouflage diminuait ses chances de regrouper les forces efficacement, surtout étant donné que les attaques slaves étaient organisées comme desraids[54].

Structures politiques

[modifier |modifier le code]
Allégorie :combat des Slaves contre lesScythes (Viktor Vasnetsov, 1881).

Grossissant les rangs d'autres peuples d'origineiranienne (lesSarmates),turco-iranienne, ou encoregermanique (lesGoths), les anciens Slaves ne formaient pas encore, au départ, des « nations » (au sens actuel du terme).

À l'origine répartis en de nombreusestribus, sans doute de taille modeste, les Slaves n'avaient pas d'organisation politique ou militaire à grande échelle durant lesinvasions barbares. L'unité de base était probablement la famille, et au-delà de celle-ci, le regroupement en communautés villageoises : lesSklavinies, structures socialesagro-pastorales similaires à celles des anciensBaltes,Germains etVolokhs[23]. La communauté familiale, fortement solidaire, est intégrée dans le cadre de l'assembléevillageoise et dans celui, plus vaste, de l'assemblée tribale autour d'un sanctuaire commun. Les décisions se prennent à l'unanimité par acclamations, en l'absence d'un appareil étatique permanent.

La tactique des Slaves, décrite par l'empereur byzantinMaurice, relève de laguérilla : ils s'abritent dans les forêts et les marécages, et évitent la bataille rangée. Un auteurcarolingien les qualifie de « grenouilles ». En tout cas, la méthode s'avère efficace contre des États aux ressources limitées, qui ne peuvent maintenir leur armée en campagne pour de longues périodes.

Les peuples slaves et leurs voisins auxVIIe et VIIIe siècles, une distribution conforme aux sources primaires d’époque (comme laChronique des temps passés) mais contestée auxXIXe et XXe siècles en raison des réécrituresnationalistes etprotochronistes de l'histoire, dominantes dans les sources secondaires.

Religion

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Mythologie slave.
L'Idole du Zbroutch conservé auMusée archéologique de Cracovie.

Les populations slavespaïennes ont étéchristianisées (en) entre leVIIe siècle et leXIIe siècle. Le christianismeorthodoxe est devenu prédominant parmi les Slaves orientaux et méridionaux, tandis que lecatholicisme s’est imposé chez les Slaves occidentaux ainsi que chez une partie des Slaves du Sud, notamment dans les régions les plus proches de l’Occident. Ces clivages religieux correspondent en grande partie à ceux issus duschisme entre l'Église d'Orient et l'Église d'Occident auXIe siècle.

L'évangélisation des Slaves (bas-relief en céramique, Berlin).

Initiée à la fois depuisConstantinople au sud, et depuisRome à l'ouest, l'évangélisation des Slaves s'étend également du début duIXe siècle jusque vers la fin duXIe siècle pour l'essentiel d'entre eux, du moins.

L'action deCyrille et Méthode — le premier ayant achevé d'apporter aux Slaves une écriture : l'alphabet glagolitique — fut celle qui eut le plus de conséquences. À cause de son caractère graphique assez difficile et compliqué, au cours duXe siècle, l'alphabet glagolitique sera progressivement remplacé par l'alphabet cyrillique, dérivé de l'alphabet grec.

Dès lors, les Slaves de l'Ouest et une partie des Slaves du Sud (lesCroates, lesSlovènes et lesDalmates), qui avaient embrassé la religionchrétiennecatholique définie par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l'Est ou du Sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit « orthodoxe », défini par les quatre autres patriarches (deJérusalem,Constantinople,Antioche etAlexandrie, bientôt rejoints parMoscou). La division religieuse se doublait d'une division politique, puisque les Slaves de rite latin se définissaient par rapport auSaint-Empire romain germanique, qui pouvait leur reconnaître ou non le titre royal, et ceux de l'Est par rapport à l'Empire byzantin : les Bulgares, puis lesSerbes et enfin lesRusses s'efforceront d'obtenir le titre de « tsar » (césar) par délégation ou succession de Byzance.

L’islam a fait son apparition dès leVIIe siècle lors des premièresconquêtes musulmanes et a été progressivement adopté par certains groupes ethniques slaves, notamment dans lesBalkans, au fil des siècles.

Parmi les Slaves contemporains qui se réclament d’une religion, la majorité se rattache au christianisme orthodoxe, suivi du catholicisme. La plupart des Slaves musulmans suivent l’écolehanafite de la branchesunnite de l’islam[55]. Certains tentent également de faire revivre la foi païenne des anciens Slaves : c'est le cas du mouvementreconstructionnistenéopaïen de la « Rodnovérie ».

Formation des premiers « États » slaves (VIIeXIe siècle)

[modifier |modifier le code]

La formation des premiers États slaves est étroitement liée aux contacts avec les peuples voisins comme lesBaltes, lesVarègues, mais aussi les empiresgermanique,byzantin etkhazar.

AuXe siècle, le « domaine slave » atteint son extension historique (et maximale vers l'ouest) : leslangues slaves commencent alors à diverger, développant des caractèreslinguistiques différents selon lesinfluences occidentalesgermaniques, lesinfluences méridionalesgrecques etromanes et lesinfluences orientalesbaltes,finnoises etvarègues[56].

La pression des peuples germaniques au nord et à l'ouest (à l'époque carolingienne, lesFrancs les arrêtent sur l'Elbe ; à l'époque ottonienne, lesSaxons commencent à s'étendre vers l'est) et celle despeuples des steppes à l'est et au sud semblent avoir mis un terme à l'expansion des Slaves et les avoir fixés dans l'espace.

Les établissements et les « États » slaves du haut Moyen Âge

[modifier |modifier le code]

Les structures politiques mises en place au haut Moyen Âge par les Slaves, ou par les peuples qui les encadraient, ne durèrent pas longtemps et sont assez peu connues. CesSklavinies (grec :Σκλαβινίαι, latin :Sclaviniæ), intercalées entre les « valachies » du bassin du bas-Danube et dans l'Empire byzantin auxVIIe et IXe siècles, étaient le plus souvent de petites communautés appeléesKniazats (ouCanesats dans les chroniques en latin), mais parfois aussiBanats (« duchés autonomes » enhongrois) ou encorevoïvodies (« provinces autonomes » au sein d'autres États, distinctes des Voévodats roumains, dont le nom est également d'origine slave, mais qui sont des principautés).

Comme pour la majorité des peuples qui participèrent aux invasions, le terme d'État parfois conféré à ces structures est contestable dans la mesure où leskhanats, royaumes ou principautés de cette période, étaient bien éloignées de lares publica antique, confondant sous un même terme les territoires, la dépendance des hommes à l'égard d'un pouvoir personnel et les biens de ce pouvoir.

La Carantanie (631-828)

[modifier |modifier le code]

LaCarantanie a été probablement la plus ancienne formation d'État slave connu à avoir été créée. La capitale était située à Karnburg, près deKlagenfurt dans l'actuelleAutriche[57].

Du milieu duVIIe siècle à env.820/828, État slave, puis en tant que comté franc, et plus tard en tant que duché au sein du Saint-Empire romain germanique progressivement transformé en Carinthie classique.

DesAvars se tournèrent vers l'ouest et attaquèrent le territoire habité par les Slaves.

Les Slaves s'unirent alors sous leur chef Valuk[58] et s'associèrent à Samo (le chef d'une confédération slave deTchèques,Moraves,Slovaques etSorabes) pour se défendre contre les Avars. On ne sait pas si la lignée de Valuk s'est poursuivie dans celle des derniers ducs ou princes de Carantanie.

Le royaume des Antes sur le Don : un « État » protoslave

[modifier |modifier le code]

SelonProcope de Césarée,Jordanès etMaurice le Stratège, les premiers Slaves comptaient lesVénètes, lesWendes (deux formes du même mot), lesSklavènes et lesAntes. Ces derniers, échappant à la domination desGoths auxIIIe et IVe siècles grâce à l'arrivée desHuns, auraient finalement constitué un premier État entre leDniepr et leDon de 523 à 602. Celui-ci fut écrasé par lesAvars, peuple turcophone des steppes, nouveau venu dans lesinvasions « barbares ».

Les Slaves de l'Ouest en Europe centrale

[modifier |modifier le code]

Les Slaves occidentaux atteignirent la région deDresde avec lesSorabes sans doute auVIe siècle : ils disposent aujourd'hui encore d'une autonomie locale enLusace, dans l'Allemagne orientale.

À leurs côtés se trouvaient alors lesObodrites, lesWendes, lesTchèques, lesMoraves et lesSlovaques.

LesPolanes suivaient vers l'est, eux-mêmes voisins desDrezvlianes proches desVyatiches, établis autour deMoscou.

Des agglomérations modestes, nomméesgorods,grods ougrads, furent fondées en grand nombre partout où ils se trouvaient et sont connues pour la période kiévienne.

Le royaume de Samo (623-658)
[modifier |modifier le code]

Si l'origine deSamo reste incertaine, il fut le premiersouverain des Slaves (623–658) dont le nom estconnu ; il a fondé l'un des premiersÉtats slaves, une confédération supra-tribale généralement appelée :« royaume,empire » ou« union destribus de Samo ».

Les Slaves s'établissent sur des territoires qui correspondent aujourd'hui à lapartie orientale de l'Allemagne, à laTchéquie, à laSlovaquie et à l'Autriche orientale. AuVIIe siècle, étant encore adeptes de lareligion slave et, comme tels, victimes desrazziasesclavagistes desAvars à l'est et desFrancs à l'ouest (d'où l'étymologie même du mot « esclave »), les Slaves de cette région se révoltent en 623 et élisent comme chef un commerçant franc nommé Samo.

Royaume de Samo.
Grande Moravie sous le règne deSvatopluk Ier.

L'événement le mieux connu de la carrière de Samo est sa victoire sur l'armée royale franque deDagobert Ier en 631 ou 632. Dans la neuvième année de son règne, Dagobert, profitant d'une« violente dispute dans lamarche dePannonie (en) entre des Avars, desHuns et desWendes », y mène trois armées, la plus importante étant composée d'Austrasiens. Mais les Francs sont mis en déroute près deWogastisburg (castrum Wogastisburc), un lieu non identifié qui signifie « forteresse / château de Vogast ». Au lendemain de la victoire desWendes, le princesorabeDervan abandonne les Francs et« se place lui-même et son peuple sous la protection de Samo » »[59]. Samo aurait même envahi laThuringe franque à plusieurs reprises et y aurait entrepris des pillages.

Selon les récits de l'époque, il aurait vécu avec douze femmes, dont il aurait eu32 garçons et15 filles ou, selon d'autres versions,22 fils et15 filles. La légende raconte que sur son lit de mort, il« appela trois de ses fils auxquels il ordonna d'amener chacun plusieurs flèches. Il prit à chacun une flèche et rompit les trois flèches une par une sous leurs yeux. Puis il essaya vainement de rompre les faisceaux de flèches ensemble. Vous voyez, conclut-il, si vous restez ensemble, unis pour lutter contre l'ennemi, vous ne serez pas brisés : dites-le à vos autres frères et sœurs ! »[60]

La Grande-Moravie (833-907)
[modifier |modifier le code]

Après que lesAvars ont été écrasés par les Francs (à l'ouest), par les Bulgares (à l'est) et par les Moraves et les Slovaques (au nord), la principauté de Moravie (en Tchéquie orientale et Slovaquie occidentale actuelles) s'agrandit d'abord de laprincipauté de Nitra (qui comprenait la Slovaquie, laHongrie du Nord, et l'Ukraine subcarpathique), plus tard de la Bohême (890–894) et du Sud de la Pologne actuelle. C'est ainsi que se forma laGrande-Moravie en 833. Cet État « hérissé de villes fortifiées et de châteaux forts » (Denise Eckaute) dut combattre lesSaxons au nord et lesBavarois au sud : il dura moins d'un siècle sous cette forme. L'empire, dirigé parMojmir I,Rastislav,Slavomir (en),Svatopluk (871–894) etMojmir II, disparut en effet en 907, pour cause de querelles internes et sous les coups des tribus hongroises, lesMagyars,récemment arrivés dans la région depuis la steppe ukrainienne (Etelköz) située à l'est desCarpates.

C'est notamment à l'initiative de Ratislav que les missionnairesCyrille et Méthode furent dépêchés en 863 par l'empereurMichel III pour évangéliser les Slaves.

Les Polabes
[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Polabes.

Les Polabes étaient les peuples slaves vivant entre l'Elbe et l'Oder. Ils formèrent des petits royaumes en conflit avec leSaint-Empire romain germanique et leDanemark. Unerévolte contre le Saint-Empire en 983 assura leur indépendance jusqu'auXIIe siècle.

La principauté de Bohême (fin duIXeXIe siècle)
[modifier |modifier le code]

Leroyaume de Bohême se constitua autour dePrague à la fin duIXe siècle. La région, qui avait été rattachée à la Grande-Moravie en 888/890–894 sous le règne deSvatopluk, devint un État tributaire de laFrancie orientale en 895.

AuXe siècle, la dynastie desPremyslides y affirma son pouvoir sous le règne deVenceslas Ier de Bohême (921–935). Venceslas, confronté à la puissanteSaxe, devint le vassal d'Henri l'Oiseleur et se plaça sous la protection dupape afin de consolider son pouvoir. Se heurtant à l'opposition des nobles et de son frère en raison de cette politique qui renforçait l'autorité centrale, il fut tué par ce dernier en 935 et devint martyr à la fin du siècle.

Le fratricideBoleslav et ses successeurs, notammentBoleslav II (972-999), continuèrent avec moins de succès l'œuvre de Venceslas, limités par leSaint-Empire romain, auquel la principauté appartenait, et par la puissance polonaise.Prague devint un évêché en 973, la Moravie actuelle fut conquise en 1019 et c'est finalement sous le règne deVratislav II (1061–1092) que la dynastie obtint en 1089 la couronne des mains de l'empereurHenri IV pour avoir pris son parti au moment de laquerelle des Investitures (1075–1122) avec le pape.

Le royaume de Gniezno (Xe siècle)
[modifier |modifier le code]

Peu après le milieu duXe siècle se forma également le premier « État » polonais autour deGniezno, sous le règne deMiesko Ier (ou Mieszko, 920–992), qui prit le titre de roi, reçut le baptême et épousa la sœur duduc de Bohême,Boleslas Ier, en 966. Ainsi, il choisit d'épouser le christianisme directement de Rome pour éviter de tomber sous la domination saxonne.

Miezko s'était entendu avec lemargrave saxonGero (mort en 965) pour soumettre les Slaves de laBaltique. Ayant unifié les Slaves de laVistule, il sut profiter successivement de l'écrasement desMagyars parOtton Ier auLechfeld (955), puis de la défaite italienne d'Otton II aucap Colonne (982), tout comme ses successeurs profiteraient de l'affaiblissement desHohenstaufen auXIe siècle, pour faire reconnaître sa royauté par l'empereur et pour constituer un royaume polonais qui allait s'étendre deGdańsk àCracovie.

Le recul des Slaves occidentaux
[modifier |modifier le code]

À la fin du Moyen Âge et durant l’époque moderne, lesSlaves occidentaux vivant entre l’Elbe et l’Oder — notamment lesPolabes, lesObodrites, lesVélètes (ouLutici) et lesSorabes — disparaissent progressivement en tant que groupes ethniques et culturels distincts. Ce processus s’inscrit dans la politique d’Ostsiedlung (colonisation vers l’est) menée à partir duXIIe siècle par les principautés germaniques, en particulier lesmargraves de Brandebourg et lesducs de Saxe[61].

Dès leXIIIe siècle, la germanisation s’intensifie : fondation de villes allemandes, immigration de colons germaniques, christianisation et remplacement des structures sociales slaves. Les langues slaves locales, comme lepolabe, s’éteignent progressivement, le polabe étant attesté pour la dernière fois auXVIIIe siècle[62] ; leslovince s'éteint au début duXXe siècle. Seuls lesSorabes (ouWendes) deLusace (actuelle Allemagne orientale) ont réussi à conserver une identité culturelle et linguistique jusqu’à aujourd’hui.

La germanisation ne se limite pas aux territoires situés entre l’Elbe et l’Oder ; elle s’étend également plus à l’est, notamment enPoméranie, enSilésie et enBohême. Dès leXIIIe siècle, ces régions connaissent un afflux massif de colons germanophones. EnSilésie, les ducsPiast favorisent activement l’installation de villes de droit allemand, comme Breslau (aujourd’huiWrocław), et encouragent l’intégration de marchands et artisans germaniques[63]. De même, enBohême, les roisPřemyslides puisluxembourgeois accueillent des colons allemands, notamment dans lesSudètes et les villes minières, entraînant un recul progressif des populations tchèques dans certaines zones[64].

EnPoméranie, bien que les ducs locaux soient d'origine slave, la langue allemande devient progressivement dominante dans les villes et l’administration dès leXIVe siècle, accélérant l’assimilation culturelle[65]. Ce processus, bien qu’inégal selon les régions, contribue à l’essor d’une culture urbaine germanophone à l’est de l’Oder, préparant les transformations politiques des siècles suivants.

Les Slaves du Sud dans les Balkans

[modifier |modifier le code]

AuVe siècle,Procope etThéophylacte Simocatta mentionnent qu'« en 577, une horde de 100 000 Slaves envahit laThrace et l'Illyrie :Sirmium [actuelle Sremska Mitrovica, la cité byzantine la plus importante sur leDanube] est perdue » en 582. Les débuts de la présence slave dans l'empire d'Orient sont contemporains de l'arrivée desAntes auxbouches du Danube, et desSklavènes dans l'Illyrie, laDalmatie, laMésie et laThrace. Auparavant, les Slaves avaient déjà ravagé ces parties de l'Empire byzantin en 545–546 (Thrace), en 548 (Dyrrachium, Illyricum), en 550 (Thrace,Illyricum), en 551 (Illyricum), ce qui leur avait donné une connaissance du terrain et avait affaibli les défenses impériales. Entre la fin duVIe siècle et le début duVIIe siècle, l'irruption desAvars vient bouleverser cette relative stabilité, mais il semble que les Slaves avaient recommencé leurs mouvements auparavant : les chroniques syriennes, qui datent de 551, mentionnent une seconde vague d'invasion qui atteint lamer Égée. À la fin duVIe siècle,Jean d'Éphèse écrit que « toute la Grèce est occupée par les Slaves ». En tout cas, c'est sans doute à cause de l'invasion des Avars que lelimes danubien est franchi à nouveau par les Slaves au début duVIIe siècle : en 609, 617 et 619. En 617, les faubourgs mêmes deConstantinople sont menacés[66].

Une fois installés en « sklavinies », intercalées entre les « valachies » existantes[67], l'empire leur accorde finalement le statut de « fédérés » (fœderati), mais concrètement, il ne contrôle plus que les côtes de lapéninsule balkanique, où les Slaves deviendront progressivement majoritaires dans l'intérieur : ils y laissent une empreinte particulière qui persiste jusqu'à nos jours[25]. Une fois majoritaires sur le plan démographique (si l'on excepte l'Albanie, les côtes grecques et les terroirs montagneuxvalaques comme laRomania Planina ou leStari Vlah près deSarajevo), lesSlaves du Sud, d'origines diverses, vont se différencier auxIXe et XIe siècles.

Les plus occidentaux d'entre eux, lesCarentanes (du slave Korǫtanъ désignant alors le pays où s'installèrent les ancêtres desSlovènes, dont l'actuelleCarinthie), furent confrontés auxBavarois. Ces derniers ont arrêté l'expansion slave vers l'ouest. Les mêmes Slovènes tombèrent ensuite sous la domination des Avars auVIIe siècle. Leur aire de répartition initiale couvrait tout l'Ouest de l'actuelle Hongrie (principautés dePribina etKozel). L'indépendance des Slovènes fut de courte durée, puisqu'ils ne tardèrent pas à passer sous la domination de l'aristocratie allemande dans les duchés deCarinthie etCarniole.

LesCroates, qui apparaissent initialement en Pologne (« Croates blancs »), s'étaient établis au sud de laSave, et avaient transformé l'Illyrie et laDalmatie antiques auVIe siècle en pays à majorité slave. Ils constituèrent un État portant leur nom auIXe siècle, mais qui très vite sera réuni à laHongrie.

LesSerbes, qui apparaissent initialement dans l'actuelle Allemagne orientale, enSerbie blanche, se sont ensuite établis au centre et à l'est des Balkans sous la conduite duprince de Serbie blanche, formant en outre des enclaves jusqu'en Grèce orientale. Par la suite, ils établirent unÉtat puissant sous la dynastie desNemanjic.

D'autres peuples slavophones, aujourd'hui disparus, se partagèrent le reste des anciennes provinces romaines puis byzantines de l'Adriatique : ainsi, lesDoukliens et lesNarentins remplacèrent petit-à-petit lesDalmatiens et lesMorlaques enDalmatie ; ils s'intégrèrent ultérieurement aux Serbes et Croates.

Les plus orientaux d'entre eux, lesSlavons, apparaissent d'abord dans le bassin du bas-Danube, en connexion avec la confédération irano-turcophone desBulgares, dont ils prennent le nom et à laquelle ils donnent leur langue. Les Slavons/Bulgares s'étendent ensuite progressivement vers lamer Égée, absorbent la plupart desThraces latinisés (le restant donnera naissance aux minoritésaroumaines) et se différencient tardivement (auxXIXe et XXe siècles) enMacédoniens et enBulgares, aux langues encore très proches.

Les Slaves dans l'Adriatique
[modifier |modifier le code]

Comme la Baltique, l'Adriatique connaît la piraterie des Slaves qui commencent à améliorer leurs connaissances enconstruction navale au contact desDalmates et au moment où lesArabes se mettent à attaquer les eaux de l'Empire romain d'Orient. Vers le milieu duVIIe siècle, en 642, les Slaves montent une expédition navale à partir de la côtedalmate vers l'Italie et envahissentManfredonia (Siponto) dans le golfe dumont Gargan. Par la suite, leurs raids à travers l'Adriatique s'accentuent rapidement, ainsi que leur piraterie contre lecommerce naval byzantin avecVenise.

En 827–828, lesSlaves narentins sont de plus en plus présents dans la sphère d'influence de la futurerépublique de Venise. Un chef narentin y est baptisé en 829, marquant un traité entreMéranie et Venise. Cependant, quand Venise s'affaiblit, les Narentins reprenaient leurs raids de pirates, comme en 834/835 lorsqu'ils pillent et massacrent plusieurs marchands vénitiens qui revenaient duduché de Bénévent dans leSud de l'Italie, ou en 846, lorsqu'ils attaquent Venise elle-même, s'emparant de la ville voisine de la lagune deCaorle. Après de nombreuses réussites militaires, l'auto-détermination, la liberté et letribalisme gagnent en force dans le bassin de laNeretva et chez les Méraniens.

AuIXe siècle, les piratesslaves du Sud détruisent le village fortifié de Sipar (enIstrie).

Dès la seconde moitié duIXe siècle, les Narentins commencent à changer leur mode de vie de pirates, ce qui ne les empêche pas d'enlever contre rançon l'émissaire de l'évêque romain qui revenait du Conseil ecclésiastique deConstantinople dans le milieu de. Lespaïens slaves ont longtemps résisté à l'influence du christianisme, jusqu'à ce que l'empereur romain orientalBasile Ier de la dynastie macédonienne réussisse à les pacifier. Il réunifie ensuite l'ensemble de la Dalmatie sous la domination byzantine impériale. Ils sont baptisés en 870.

Dès que lamarine impériale se retire des eaux de l'Adriatique, les païens reprennent leurs vieilles habitudes de pirates, menant une offensive militaire contre les Vénitiens en 886.

Ledoge vénitienPietro Ier Candiano va lui-même avec douze galères dans les eaux deNeretva en 887 et y coule cinq navires narentins dans le port de Mokro ouMakarska. Après avoir débarqué ses troupes près de Mokro, il en chasse les Méraniens, en avançant à l'intérieur des terres. Le, les Narentins se précipitent contre lui et le vainquent de manière décisive. Dans la bataille, le doge Pietro Ier lui-même perd la vie.

Cela incite la république de Venise à renouveler son alliance anti-slave avec le roiBérenger Ier d'Italie le.

Le premier Empire bulgare (681–1018)
[modifier |modifier le code]

En 649, lesBulgares, confédération initialement iranophone et turcophone établie dans la boucle duDon, furent attaqués à l'est par lesKhazars, peuple turcophone converti aujudaïsme, établi le long de laVolga. Ils se scindèrent alors en deux groupes : l'un partit vers le nord et s'établit sur la moyenne-Volga (Bulgarie de la Volga), l'autre partit vers l'ouest et s'établit dans l'actuelleUkraine (empire deKoubrat). De là, les Bulgares, déjà mélangés à des Slaves, affrontèrent l'empire d'Orient et, après avoir vaincu l'empereurConstantin IV Porphyrogénète, s'installèrent enMésie orientale, sur lamer Noire (autour deVarna, enBulgarie). Là, ils soumirent la population déjà majoritairement formée de Slavons, dont ils finiront par adopter la langue.

Sous le règne de leurkhan,Asparoukh, les Bulgares,tengristes, constituèrent en 681 unpremier empire, mi-slavon, mi-valaque par sa population, déjàchrétienne. Il s'étendit progressivement, regroupant un grand territoire recouvrant les États actuels deBulgarie,Grèce septentrionale,Macédoine du Nord,Moldavie,Roumanie etSerbie orientale.Linguistiquement et culturellement, la fusion qui s'opéra entre Slavons des plaines, Valaques des montagnes,Bulgares de l'aristocratie du Khân etGrecs des côtes se fit au profit de la langue des Slavons, même si des témoignages épigraphiques montrent que de nombreux éléments culturels bulgares, latins ou grecs survécurent au moins jusqu'auXe siècle. Sur le plan religieux, lesboyards bulgares tengristes finirent par adopter lareligion chrétienne de leurs sujets en 865, sous le règne deBoris Ier de Bulgarie.

Cenouvel Empire devint un redoutable rival de Byzance. AuIXe siècle, deux de ses souverains, Boris Ier de Bulgarie, qui reçut le baptême sous le nom de Michel, puisSiméon le Grand, tentèrent même de prendre le titre deBasileus. Ils échouèrent à prendreConstantinople, mais possédaient la majeure partie de la péninsule balkanique. Bien plus tard, l'empereur byzantinBasile II réussit à abattre cet empire malgré les efforts de son dernier souverain, le tsarSamuel, et prit le titre deBulgaroctone (« massacreur de Bulgares ») en 1018.

Les Slaves des Balkans et de l'Empire byzantin
[modifier |modifier le code]

Depuis le début duVIe siècle, les Slaves qui ont commencé à passer leDanube dévastent et pillent les riches villes byzantines, lesforteresses et les villagesthraco-romains de l'intérieur. En 517, sous le règne dubasileusAnastase Ier (419–518), laMacédoine, l'Épire et laThessalie sont dévastées par les Slaves qui, vers la fin duVIe siècle, commencent à s'établir dans région d'Ohrid où sont mentionnées lestribus desBerzites,Dragovites,Rhynchines (en),Sagoudates etBélégézites formant une alliance conduite par le chef Hatskon, selon le récit desMiracles de saint Demetrios.

Les « Sklavinies » se multiplient dans le périmètre compris entre les villes contemporaines deVélès,Kavadarci,Prilep,Monastir etDebar, mais il y en eut jusque dans le sud duPéloponnèse, dans lemassif du Taygète (Ézérites etMélinges). La ville grecque dévastée deLychnidos prit, auXe siècle, à l'époque du tsarSamuel Ier de Bulgarie, le nom slave d'Ohrid peut-être dérivé du substantifHrid, colline.

Face aux Sklavinies, l'Empire byzantin réagit selon les circonstances[68] : parfois il tenta d'en faire sesvassales, de leschristianiser et de leshelléniser à partir des évêchés grecs locaux, mais parfois il les combattit. Il réussit dans certains cas et notamment sur les côtes et autour des grandes villes, plus facilement accessibles à ses forcesterrestres etnavales ; il échoua dans d'autres cas et perdit progressivement le contrôle de l'intérieur desBalkans, surtout au nord de la péninsule. C'est pourquoi tant les cartes qui figurent l'Empire comme contrôlant encore toute la péninsule auVIIe siècle que celles qui figurent son contrôle comme se limitant dès leVIe siècle aux seuls abords deConstantinople, deThessalonique et d'Athènes sont des simplifications erronées. En fait, la péninsule desBalkans, comme en témoignent latoponymie et l'anthroponymie ainsi que lalinguistique balkanique, était auXe siècle une mosaïque de populations slaves (Σκλαβινίαι, Склавинии, « sklavinies »),romanes (Βλαχίες, Влахии, « valachies ») etgrecques (κεφαλίες, кефалии, « céphalies ») : ces dernières, surtouturbaines,marchandes etmaritimes, dominaient les grandes villes et lescôtes[67],[69],[70],[71].

SousJustinien II, puis sous ses successeurs de ladynastie isaurienne (717–775), les Byzantins regagnèrent politiquement le terrain perdu en soumettant les uns après les autres les Slaves des Balkans, mais ceux-ci formaient désormais la majorité de la population dans la péninsule. Les populations qui résistèrent furent chassées au nord du Danube (notamment desValaques) et enAsie Mineure (notamment des Slaves). Ces mesures s'accompagnèrent de la mise en place de nouvelles structures administratives à caractère défensif : les « thèmes », circonscriptions à la fois militaires et civiles gouvernées par des « stratèges ». Mais les résultats des fouillesarchéologiques nous indiquent que les Slaves installés dans les Balkans ont progressivement absorbé les cultures antérieures (hellénique,albanaise etromane) : à partir duVIIe siècle, une culture slavemédiévale aux caractéristiques spécifiques (langue slave,christianisme orthodoxe, et aux traditions balkaniques communes avec les Grecs, les Albanais et lesValaques) émerge à partir de la région d'Ohrid et dans d'autres parties de la Macédoine, puis se diffuse auIXe siècle de laMacédoine à l'ensemble duPremier Empire bulgare[72].

Ainsi, en partie sous l'action indirecte des Slaves et parce qu'il a fini par perdre la plupart de ses populations romanophones, l'Empire romain d'Orient évolua en « Empire byzantin » (comme l'a nomméHieronymus Wolf en1557[73]), c'est-à-dire de culture essentiellement grecque. À partir du milieu duVIIIe siècle, les Slaves d'Épire, de Thessalie, duPéloponnèse, deMacédoine méridionale, des rives de l'Égée et des abords d'Andrinople et deConstantinople (en slaveTzarigrad, la « ville des Césars ») sont progressivement hellénisés, et auXe siècle, l'Empire regagne ainsi, sur le plan culturel également, le terrain qu'il avait perdu depuis trois siècles. Cela lui permet, à la fin duXe siècle, de mettre fin à l'existence de l'État macédonien médiéval et de reconquérir toute la péninsule des Balkans (reconquête achevée en 1020)[74].

Les Slaves de l'Est en Europe orientale

[modifier |modifier le code]
Reconstitution historique de postures slaves auxXIIe et XIIIe siècles. En partant de la gauche : un citoyen deNovgorod, une mariée, un garçon équipé d'arc et flèches, une mariée du peupleViatitches, une mariée de Novgorod, enfin tout à droite un cavalier d'unedroujina. Cette reconstitution s'est déroulée dans l'oblast de Moscou en.

En mer Baltique, des groupes de pirates slaves ont sévi duVIIIe au XIVe siècle.

Les Slaves de laBaltique, dont l'agriculture n'est pas très développée au début de 800, ont un besoin urgent de ressources. Les îlots secs étaient les seuls capables de produire des cultures et le bétail était rare. Lelin a pu être cultivé. Il a été transformé enlin ou en toile pour les vêtements et utilisé comme une forme de monnaie. À cette époque, les Slaves baltes ont été également connus pour l'apiculture, échangeant leurmiel et lacire avec les Allemands pour confectionner des cierges et pour créer l'étanchéité des documents. Une fois que le commerce a commencé, la monnaie allemande a circulé au sein du groupe. Il n'y a pas d'information sur cet échange entre Germains et Slaves auIXe siècle.

Pendant cette période, il est connu que les Slaves se sont croisés avec lesDanois, conduisant à une série d'événements fatidiques. Les Slaves de la Baltique s'étaient engagés dans des activités de piraterie, tandis que les Danois ont estimé que le commerce et le piratage allaient de pair, ce qui rend intéressante la tentative de relations commerciales. Les Slaves de la Baltique s'intéressent très tôt au développement commercial. Ils tentent de prendre des rivières auDanemark en vue de contrôler le commerce. Les Danois ne l'entendaient pas ainsi ; il y eut des guerres entre ces peuples.

En Europe orientale, c'est vers l'est que les Slaves s'étendent, rencontrant au nord-est despopulations finnoises établies autour des lacs et dans laforêt boréale, et au sud-est despopulations turcophones nomadisant dans lasteppe eurasienne, entre les bouches duDanube et l'Altaï. Combats, avancées, reculs, assimilations, traités alternent. Le premier grand État attesté se constitue auIXe siècle : c'est laRus' de Kiev, traduite dans les sources historiques parRuthénie, Russynie ou Roussénie (puis plus tard par « Russie de Kiev » paranachronisme enfrançais). AuXIe siècle, c'était le plus grand État d'Europe en superficie. Fondée à l'origine par lesVarègues, la Rus' tire son nom duscandinaverodslagen (« le pays du gouvernail »)[75],[76].

Initialement dirigée par une dynastie d'origine scandinave, lesRiourikides, rapidement slavisés, la Rus' s'étend de lamer Baltique à laVolga. AuIXe siècle, sa capitale estKiev, une cité slave qui, jusqu'au début duIXe siècle, rend hommage auxKhazars, mais qui est prise par les Varègues en 864. La population de la Rus' est alors culturellement et ethniquement diversifiée, comprenant des Slaves, des populationsfinnoises et desBaltes : cette population est christianisée auIXe siècle, et, lors duschisme de 1054, reste fidèle à lafoi orthodoxe, alors que les Slaves occidentaux suivent l'obédience de Rome (quant aux Slaves méridionaux, les Slovènes et les Croates suivent l'obédience deRome, les autres restent dans celle deConstantinople). Les règnes deVladimir le Grand (980–1015) et de son filsIaroslav le Sage (1019–1054) constituent l'âge d'or de la Rus', qui voit promulguer les premiers codes juridiques slaves, telle laRousskaïa Pravda (« Véritéruthène »). La Rus' est la plus ancienne entité politique commune à l'histoire des trois nations slaves orientales modernes : lesBiélorusses, lesRusses et lesUkrainiens, différenciés à partir duXIIe siècle[77].

À partir duXIIe siècle, la Rus' se divise en différentes principautés qui, après 1223, subissent le joug desMongols : pour s'en dégager, certaines (laGalicie-Volhynie ukrainienne) intègrent leroyaume de Pologne, d'autres (celles de l'actuelleBiélorussie) intégreront legrand-duché de Lituanie (qui, en 1412, s'étend de laBaltique à lamer Noire), et les plus orientales (celles de la haute-Volga) sont ultérieurement réunies autour de laMoscovie, pour former l'Empire russe dont le souverain porte, dès lors, le titre detsar de toutes les Russies. La Moscovievainc les Mongols en 1380 puis ne cesse de s'étendre, atteignant la Sibérie auXVIe siècle.

Les royaumes slaves du Moyen Âge

[modifier |modifier le code]
Carte de l'Europe en 1360, avec la Pologne restaurée parCasimir III, l'Empire serbe d'Étienne Dušan, et les États tchèques, bulgares, et russes.

La Pologne

[modifier |modifier le code]

Entre 1050 et 1400, laPologne passe d’un duché morcelé à un royaume unifié et centralisé. Après le règne tumultueux deMieszko II Lambert et la crise qui suit son décès (1034), le pays connaît une restauration sousCasimir Ier le Restaurateur (r. -). Ladynastie des Piast s’efforce ensuite de renforcer le pouvoir royal, mais les divisions successorales persistent.

AuXIIe siècle, lafragmentation féodale atteint son apogée avec laBulle de Gniezno de 1138, divisant le royaume entre les fils deBoleslas III Bouche-Torse. Le morcellement dure jusqu’au règne deLadislas Ier (r. -), qui réussit à réunifier la Pologne et obtient la reconnaissance papale comme roi. Son fils,Casimir III le Grand (r. -), modernise l’administration, renforce les fortifications, et fonde l’université de Cracovie en 1364[78].

La Pologne sous le règne de Casimir III, 1333-1370.

En 1385, legrand-duché de Lituanie et leroyaume de Pologne unissent leurs forces par l'union de Krewo en 1385, donnant naissance à une entité politique influente : larépublique des Deux Nations (à partir de 1569). Dès la fin duXVe siècle, cette union polono-lituanienne devient l’un des plus vastes États d’Europe, s’étendant de la mer Baltique à la mer Noire[79]. Elle résiste aux pressions extérieures deschevaliers Teutoniques, desTatars de Crimée et de laMoscovie. Son système politique, fondé sur la noblesse élue et le parlementarisme, marque une singularité parmi les monarchies européennes.

La Bohême

[modifier |modifier le code]

LeRoyaume de Bohême, centré sur la région dePrague, est dirigé dès 1085 par la dynastiePřemyslides, qui obtient le titre royal de façon héréditaire en 1198 avecOttokar Ier de Bohême. La Bohême devient une puissance régionale sousOttokar II de Bohême (r. -), qui étend son autorité jusqu’à l’Adriatique.

AuXIVe siècle, sous laMaison de Luxembourg à partir duXIVe siècle, la Bohême joue un rôle central dans leSaint-Empire romain germanique. Sous le règne deCharles IV (1346–1378),Prague devient un centre politique et culturel de premier plan, abritant lapremière université d'Europe centrale en 1348[80]. Le royaume connaît également des tensions religieuses et sociales croissantes, qui débouchent sur lesguerres hussites (1419–1434), un mouvement religieux proto-réformateur d’origine tchèque[81].

La Serbie et la Croatie

[modifier |modifier le code]

Leroyaume de Serbie émerge comme puissance indépendante auXIIe siècle sous lesNemanjić, notamment le roiStefan Nemanja (r. 1166–1196). Son fils,saint Sava, fonde l’Église orthodoxe serbe autocéphale en 1219.

SousStefan Dušan (r. 1331–1355), le royaume devient unempire serbe qui s’étend sur la majeure partie desBalkans. Dušan adopte le titre de « tsar des Serbes et des Grecs » en 1346 et promulgue leCode de Dušan en 1349. Toutefois, après sa mort, l’empire se fragmente rapidement, ce qui facilite l’expansionottomane[82]. L’adoption du droit byzantin dans le Code de Dušan témoigne d’une volonté d’unifier juridiquement et religieusement les populations slaves orthodoxes[83]. Après la mort de Dušan, l’État serbe se fragmente et finit par être soumis à l’expansion ottomane à partir de la seconde moitié duXVe siècle. LeSecond Empire bulgare, fondé en 1185 après la révolte contre les Byzantins, connaît un déclin rapide à partir duXIVe siècle. Affaibli par des luttes internes et la pression ottomane, il est conquis définitivement par lesOttomans en 1396[84].

LaCroatie, quant à elle, avait été un royaume indépendant jusqu’en 1102, date de son union personnelle avec laHongrie sous la couronne d’un seul roi. Malgré cette union, la noblesse croate conserve des privilèges et institutions propres. À la fin du Moyen Âge, la Croatie est de plus en plus exposée aux raids ottomans, en particulier après labataille de Mohács (1526), ce qui entraînera la fragmentation du royaume et l’intervention croissante desHabsbourg dans les affaires croates[85].

La Bulgarie

[modifier |modifier le code]
Carte du Second Empire bulgare.

LeSecond Empire bulgare est fondé en 1185 à la suite d’un soulèvement contre la domination byzantine, sous la conduite des frèresAsen etPierre. La nouvelle capitale estTarnovo. SousIvan Asen II (r. 1218–1241), la Bulgarie connaît une renaissance politique et culturelle.

À la fin duXIIIe siècle, le royaume s’affaiblit face aux attaques mongoles, aux conflits internes et à la pression desByzantins et desSerbes. Le pouvoir est en déclin progressif, jusqu’à ce que la Bulgarie tombe sous dominationottomane après labataille de Nicopolis en 1396[86].

Les Slaves orientaux

[modifier |modifier le code]
Les principautés slaves de l'Est vers 1050.

LesÉtats russes médiévaux sont issus de la fragmentation de laRus' de Kiev, affaiblie par les rivalités princières et les invasions nomades. Kiev perd son rôle central au profit de nouvelles puissances régionales telles queNovgorod,Vladimir-Souzdal et, plus tard,Moscou.

L’invasion mongole de la Russie de 1237–1240 par les armées deBatu Khan, petit-fils deGengis Khan, entraîne la vassalisation des principautés russes sous la domination de laHorde d'or. Toutefois, Moscou s’impose progressivement comme puissance montante. Le princeDmitri Donskoï remporte en 1380 labataille de Koulikovo contre les Tatars, un événement symbolique dans le processus d’émancipation[87].

Les Slaves à la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne

[modifier |modifier le code]
L'Europe en 1648 : laPologne-Lituanie est à sa plus grande extension et la puissance de laRussie commence à augmenter. Les autres peuples slaves sont soumis à la domination étrangère.

Entre le milieu duXIVe siècle et le début duXIXe siècle, les peuples slaves ont connu des transformations profondes sous l’effet de l’essor des empires voisins, des conflits dynastiques, des invasions ottomanes et des bouleversements socio-économiques liés à lamodernité naissante.

Fragmentation et domination étrangère

[modifier |modifier le code]

À partir de la seconde moitié duXIVe siècle, de nombreuses entités politiques slaves perdent leur autonomie au profit de puissances voisines. Lapeste noire (1347–1351) et les guerres féodales affaiblissent durablement les royaumes slaves. La chute duSecond Empire bulgare (1396) et dudespotat de Serbie (1459) marque le début de plusieurs siècles de dominationottomane dans les Balkans. Cette domination, bien que brutale par moments, permet le maintien de certaines formes d’autonomie locale, notamment via le système desmillets.

Dans les terres slaves occidentales, laPologne-Lituanie forme une puissance majeure à partir de l’union de Lublin (1569), intégrant des populations slaves orientales, principalement desRuthéniens (ancêtres des Biélorusses et Ukrainiens), au sein de larépublique des Deux Nations. Cette période voit un processus depolonisation et decatholicisation des élites ruthènes, en partie contesté par les communautés orthodoxes et cosaques[88].

LaBohême, soumise auxHabsbourg depuis 1526, perd toute son autonomie après labataille de la Montagne Blanche (1620) ; les terres tchèques sont germanisées et la langue tchèque recule : c'est la « période des ténèbres »[89].

Émergence de puissances slaves et réformes

[modifier |modifier le code]

Letsarat de Moscou devient à partir duXVe siècle le principal pôle de puissance slave, proclamant l’héritage byzantin après lachute de Constantinople en 1453. SousIvan III, puisIvan IV le Terrible, la Russie étend son contrôle sur laRussie du Nord, laVolga et vers laSibérie. À la fin duXVIIe siècle, les réformes dePierreIer modernisent l’administration, l’armée et renforcent l’absolutisme. Il fondeSaint-Pétersbourg en 1703 et vainc la Suède lors de lagrande guerre du Nord (1700–1721), assurant à la Russie une place de premier plan en Europe. La Russie ne cesse alors de s'étendre, dépassant vers l'ouest et le sud-ouest la limite des peuplements est-slaves pour atteindre les mersBaltique etNoire auXVIIIe siècle, dépassant vers le sud leCaucase pour s'implanter enGéorgie en 1801, et dépassant vers l'est l'Oural et progressant à travers l'Asie pour atteindre lePacifique auXVIIe siècle. Devenu multinational, cet empire est transformé en république fédérative enfévrier 1917, puis en champ d'expérimentations sociales et ethniques sous le gouvernementcommuniste (), qui en fait une « Union soviétique » de quinze républiques, qui se fragmente à l'issue de cette période. Par conséquent, depuis 1991, les peuples slaves orientaux vivent principalement au sein de trois États : laRussie, laBiélorussie et l'Ukraine, mais, à la suite de lacolonisation de peuplement depuis leXIXe siècle, mais surtout durant la période soviétique, plusieurs millions sont dispersés à travers les autres anciennes républiques soviétiques, où, à la suite du processus derussification, lerusse reste la principale langue de communication inter-ethnique (язык межнационального общения)[90].

Soulèvements, partitions et reconfigurations territoriales

[modifier |modifier le code]

Dans les territoires polono-lituaniens, les tensions religieuses et sociales entraînent des révoltes, comme celles descosaques zaporogues. Par exemple, le soulèvement deBohdan Khmelnytsky en 1648 aboutit à la séparation de l’Ukraine centrale et orientale et à son rattachement progressif à la Russie (traité de Pereïaslav, 1654)[91].

La fin duXVIIIe siècle est marquée par lespartages de la Pologne (1772,1793,1795), qui suppriment l'État polonais pendant plus d’un siècle. La majorité des territoires slaves occidentaux sont alors intégrés aux empiresprussien,autrichien etrusse. La Russie demeurait alors le seul État slave indépendant.

Dans les Balkans, l’oppression ottomane et les tensions intercommunautaires nourrissent des mouvements proto-nationalistes, en particulier enSerbie, où se préparait lepremier soulèvement serbe (1804–1813) contre les autorités ottomanes.

Vers le réveil national

[modifier |modifier le code]

Au tournant duXIXe siècle, les idées desLumières, dulibéralisme et duromantisme commencent à se diffuser parmi les élites slaves. L’impact des guerres napoléoniennes (1803–1815) renforce la conscience nationale, notamment avec la brève reconstitution d’unduché de Varsovie (1807–1815) sous tutelle française. Ces dynamiques préfigurent leréveil national des peuples slaves auXIXe siècle.

Les Slaves à l'époque contemporaine (XIXe et XXe siècles)

[modifier |modifier le code]

La domination étrangère

[modifier |modifier le code]

AuXIXe siècle, une grande partie des peuples slaves vit sous domination étrangère, sans disposer d’un État national indépendant. Après lespartages de la Pologne (1772–1795), lesPolonais sont divisés entre les empiresrusse,autrichien etallemand, bien que plusieurs insurrections (notamment en1830 et1863) aient tenté de restaurer un État polonais souverain[78]. De même, lesTchèques et lesSlovaques vivent au sein de l’empire d'Autriche, sous un régime centralisé qui favorise les élites germanophones, bien que Prague conserve un certain dynamisme culturel et intellectuel à travers larenaissance nationale tchèque.

LesUkrainiens sont divisés entre l’Empire russe, qui contrôle l’Ukraine centrale et orientale, et l’empire d'Autriche, qui administre laGalicie et laBucovine. Tandis que l’Empire russe interdit l’usage public de la langue ukrainienne (notamment par les décrets de 1863 et 1876), la sphère autrichienne offre davantage d’espace au développement culturel ukrainien[92].

Dans les Balkans, lesCroates,Slovènes etBosniaques sont soumis à l’administration austro-hongroise ou ottomane. LesBulgares et lesMacédoniens slaves font encore partie de l’Empire ottoman, bien que leréveil national bulgare et les luttes d’émancipation (notamment l’Insurrection d'avril) annoncent les changements à venir. Seuls laSerbie et leMonténégro obtiennent progressivement leur indépendance formelle au cours du siècle, reconnue internationalement aucongrès de Berlin (1878)[93].

La renaissance des États slaves

[modifier |modifier le code]
Carte postale panslave représentantCyrille et Méthode, avec le texte « Dieu/Notre Seigneur, veille sur notre patrie/héritage » en huit langues slaves.

Lepanslavisme, un mouvement qui émerge au milieu duXIXe siècle, met l'accent sur l'héritage commun et l'unité de tous les peuples slaves. Il se concentre principalement dans lesBalkans, où les Slaves du Sud avaient été dominés pendant des siècles par d'autres empires : l'Empire byzantin, l'Autriche-Hongrie, l'Empire ottoman et larépublique de Venise. L'Autriche-Hongrie développe sa propre vision politique avec l’austroslavisme, en opposition au panslavisme mené principalement par l’Empire russe[94].

Les États slaves des Balkans en 1914.

En 1878, il n’existe que trois États majoritairement slaves dans le monde : l’Empire russe, laprincipauté de Serbie et laprincipauté du Monténégro. LaBulgarie est de facto indépendante mais reste,de jure, un vassal de l’Empire ottoman jusqu’à sa déclaration officielle d’indépendance en 1908. Les peuples slaves, pour la plupart privés de voix au sein de l’Empire austro-hongrois, réclament l’autodétermination nationale[95].

Pendant laPremière Guerre mondiale, des représentants des Tchèques, Slovaques, Polonais, Serbes, Croates et Slovènes fondent des organisations dans les pays de l’Entente pour obtenir leur soutien et leur reconnaissance[95]. En 1918, après la fin de la guerre, les Slaves établissent plusieurs États indépendants tels que laTchécoslovaquie, laPologne et leroyaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Les difficultés duXXe siècle

[modifier |modifier le code]

La première moitié duXXe siècle en Russie et enUnion soviétique fut marquée par une succession deguerres, de famines et d’autres catastrophes, entraînant à chaque fois d’importantes pertes démographiques[96]. Les deux grandes famines eurent lieu entre1921 et 1922 et1932 et 1933, causant des millions de morts, notamment dans larégion de la Volga, enUkraine et dans leCaucase du Nord[97],[98]. Cette dernière résulta de lacollectivisation de l’agriculture en Ukraine imposée parJoseph Staline[99].

Pendant la guerre, l’Allemagne nazie utilisa des centaines de milliers de personnes commeesclaves dans ses camps de concentration, la majorité étantJuifs ou Slaves[100]. Les nazis considéraient ces groupes comme faisant partie d’une « vaste population racialesous-humaine » qu’ilsentendaient éliminer progressivement de leurnouvel empire ; leur terme pour désigner ces « sous-hommes raciaux » étaitUntermensch[101]. Ainsi, l’un des objectifs d’Adolf Hitler au début de laSeconde Guerre mondiale était d’exterminer, expulser ou réduire en esclavage la majorité des Slaves d’Europe de l’Ouest et de l’Est afin de faire de la place (concept du « Lebensraum ») pour des colons allemands[96].

Début 1941, l’Allemagne commença à planifier leGeneralplan Ost, un projet de génocide des Slaves d’Europe de l’Est qui devait débuter après une expansion descamps de concentration et la chute du régime de Staline[100],[102],[103]. Ce plan devait être mis en œuvre progressivement sur 25 à 30 ans[96],[102]. Après la mort d'environ 30 millions[104] de Slaves morts de faim et le dépeuplement des grandes villes, l’Allemagne devait réinstaller des colons allemands en Europe de l’Est[103],[105],[106]. En, lorsque l’Allemagne lança l’opération Barbarossa contre l’Union soviétique, Hitler suspendit ce plan pour se concentrer sur l’extermination des Juifs[106]. Une partie du plan fut néanmoins appliquée. Des millions de Slaves furent assassinés en Europe de l’Est[106], dont les victimes duPlan de la faim, stratégie allemande de famine intentionnelle dans la région[104], ainsi que les3,3 millions de prisonniers soviétiques morts en captivité[107].Heinrich Himmler ordonna à son subordonnéLudolf-Hermann von Alvensleben de commencer la réinstallation d’Allemands de souche enCrimée, déplaçant de force des centaines de familles germaniques vers les villes et villages locaux[108]. L’Armée rouge reprit ces territoires aux Allemands lors de l’opération Bagration en 1944[106]. Selon Stephen J. Lee, la population russe compterait environ90 millions de personnes de moins qu’elle n’aurait dû compter en 1945[109].

Les ultra-nationalistes fascistesoustachis croates ont perpétré ungénocide contre les Serbes durant la guerre[110]. Les nationalistes serbestchetniks ont commis quant à eux desgénocides contre les Croates et les Bosniaques[111],[112]. L’Italie fasciste a également déporté des dizaines de milliers de Slaves dans descamps de concentration (en) en Italie continentale, enLibye italienne et dans lesBalkans[113].

Durant laguerre froide, tous les États slaves font partie dubloc de l'Est.

En 1991, l’Union soviétique s’est effondrée, et de nombreuses anciennes républiques soviétiques sont devenues indépendantes[99],[114]. Aujourd’hui, des États ex-soviétiques d’Asie centrale comme leKazakhstan et leKirghizistan comptent toujours d’importantes minorités slaves, principalement russes[114]. Le Kazakhstan abrite la plus grande population minoritaire slave[115].

Les Slaves aujourd'hui

[modifier |modifier le code]

Les États slaves aujourd'hui

[modifier |modifier le code]

Voici la liste des États slaves classés par nombre d'habitants[116].

Population slave par pays

[modifier |modifier le code]
EthnieEstimations et données de recensement
Biélorusses
Bosniaques(appelés auparavant « Musulmans de Bosnie »)
Bulgares
Bunjevci
  • 11 104 Bunjevci en Serbie(recensement serbe de 2022)[122]
Cachoubes
Croates
Gorans
Macédoniens
Monténégrins
Moraves
  • 522 474 Moraves en Tchéquie(recensement tchèque 2011)[139]
  • 1 098 Moraves en Slovaquie(recensement slovaque 2021)[140]
Musulmans (catégorie supra-ethnique regroupant lesBosniaques, lesGorans, et lesTorbèches)
  • 13 011 Musulmans en Serbie(recensement serbe 2022)[122],[123]
  • 10 162 Musulmans au Monténégro(recensement monténégrin 2023)[124],[125]
  • 12 121 Musulmans en Bosnie-Herzégovine(recensement BiH 2013)[141]:27
Polonais
  • 37 393 651 habitants de la Pologne ayant déclaré une appartenance ethnique polonaise(recensement polonais de 2011)[142],[118],[143]
  • Plus de 20 000 000 dePolonais de la diaspora(estimation 2015 par wspolnotapolska.org.pl)[144]
  • 1 106 585 Polonais (264 415 Polonais uniquement) au Canada(recensement canadien de 2016)[119]
Russes
  • Environ 118 millions de Russes en Fédération de Russie(estimation Winkler Prins 2002)[145]
  • 622 445 Russes (120 165 Russes uniquement) au Canada(recensement canadien de 2016)[119]
Ruthènes
(incl.Boykos,Lemkos,Houtsoules)
  • Environ 1,2 million de Ruthènes dans le monde(estimation Magocsi 1995)[146]
  • 23 746 Ruthènes en Slovaquie(recensement slovaque 2021)[140]
  • 11 483 Ruthènes en Serbie(recensement serbe 2022)[122]
  • 10 531 Lemkos en Pologne(recensement polonais 2011)[118]
Serbes
  • 5 360 239 Serbes en Serbie(recensement serbe 2022)[122]
  • Environ 2,3 millions deSerbes de la diaspora(estimation Banque mondiale 2008)[147]
  • Environ 3,2–3,8 millions de diaspora serbe(estimation MARRI 2006)[147]
  • Environ 3,9–4,2 millions de diaspora serbe au sens large(estimation ministère serbe de la Diaspora 2008)[147]
  • 1 365 093 Serbes en Bosnie-Herzégovine(1991, selon Annuaire statistique de la RSBiH 1992)[120]:43
  • 205 370 Serbes au Monténégro(recensement monténégrin 2023)[124],[123]
  • 35 939 Serbes en Macédoine du Nord(recensement de Macédoine du Nord 2002)[126]
  • 96 535 Serbes (52 730 Serbes uniquement) au Canada(recensement canadien 2016)[119]
Silésiens
  • 435 750 Silésiens en Pologne(recensement polonais 2011)[118]
  • 12 231 Silésiens en Tchéquie(recensement tchèque 2011)[139]
  • Environ 2 millions de Silésiens en Pologne(estimation Grabowska 2002)[148]:6
Slaves(aux États-Unis et au Canada)
Slaves de Grèce (en)
Slovaques
Slovènes
Sorabes
Tchécoslovaques (catégorie supra-ethnique de Tchèques et Slovaques)
Tchèques
Ukrainiens
Yougoslaves (catégorie supra-ethnique regroupant les Bosniaques, Croates, Macédoniens, Monténégrins, Serbes et Slovènes)

Identité slave commune et panslavisme

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Panslavisme.

Le panslavisme est une doctrine politique, culturelle et sociale qui valorise l'identité commune que partagent les différents peuples slaves et qui préconise leur union politique sur la base de cette identité.

Le mouvement atteint son essor avec lecongrès panslave dePrague en 1848. C'est à cette même époque que le drapeau panslave est créé (il va être réutilisé par la suite lors de la création de la fédération des États slaves du Sud, autre nom de laYougoslavie) ainsi qu'un hymne intituléHé, les Slaves consacré aux peuples slaves durant ladomination austro-hongroise. À la fin duXIXe siècle, le rêve de lachute de Constantinople pour en faire la capitale d'un État panslave est formulé parFiodor Dostoïevski etNikolaï Danilevski.

Cette doctrine sert de base idéologique aux interventions militaires de l'Empire russe dans lesBalkans auXIXe siècle, à la formation de laYougoslavie fédérale, puis est habilement utilisée par l'Union soviétique[164] avant et après laSeconde Guerre mondiale.

Identité slave hors du contexte religieux

[modifier |modifier le code]

En 1440, le souverain polonais Ladislas Warneńczyk (Ladislas III Jagellon) fut couronnéroi de Hongrie et, à cette occasion, il reçut la délégation du roi bosniaqueTvrtko II àBuda. Ils ont discuté des possibilités de coopération contre les Turcs, mais ils ont également souligné l'origineethnique commune des Bosniaques et des Polonais.

L'historien croate Vjekoslav Klaic (Poviest Bosne, 1882) a écrit ces lignes sur l'événement : « le roi Stephen Tvrtko II et ledespoteGeorge Brankovic espère que les meilleurs moments viendront et ont été ravis que la Couronnehongroise a été prise par un souverain slave de sorte qu'ils ont envoyé leurs délégués à Buda pour saluer le nouveau roi et lui demander de l'aide. »

Le biographe du roi Vladislav a écrit ceci au sujet de la délégation bosniaque : « le roi bosniaque a également envoyé une délégation composée de grands hommes. » Avec des histoires sur les origines de leur tribu, ils ont souligné que les Bosniaques avaient les mêmes ancêtres que les Polonais et qu'ils ont la même langue parlée. Ils ont également déclaré que le roi bosniaque est satisfait du fait que le roi Ladislav a réussi dans ses campagnes militaires et ont mentionné le langage commun et origine commune.

Cet événement est également décrit le livre polonais appeléDzieje Rzeczypospolitej Polskiej deJędrzej Moraczewski[165].

Le roi Ladislas est mort pendant labataille de Varna en 1444 où il a également commandé un groupe dechevaliers bosniaques envoyés par le roi bosniaque pour lutter contre lesTurcs.

L'union de tous les Slaves du Sud

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Création de la Yougoslavie.
LesSlaves méridionaux ou « Yougo-Slaves » au sens large en 1869.
LaGrande Yougoslavie telle que proposée par ses défenseurs.

Après laSeconde Guerre mondiale des tentatives de négociations ont vu le jour pour favoriser une union de tous les Slaves desBalkans dans une grande Yougoslavie, comprenant laBosnie-Herzégovine, laCroatie, leMonténégro, laSerbie, y compris le territoire contesté duKosovo, de laSlovénie et de laMacédoine du Nord, y compris laBulgarie, laThrace occidentale et laMacédoine grecque, l'Albanie et dans certaines propositions d'autres territoires. Au moins une partie de laCarinthie autrichienne ou tout cela, et pour un temps débutant en novembre 1943 avait revendiqué toute la région italienne duFrioul-Vénétie Julienne. Le gouvernement yougoslave a demandé l'union de la Bulgarie avec la Yougoslavie.

D'autres unions d'États slaves ont également été proposées, à l'instar de laConfédération polono-tchécoslovaque[166].

Hymnes et drapeaux slaves

[modifier |modifier le code]
Drapeau auxcouleurs panslaves.
Articles connexes :Kolovrat (symbole) etCouleurs panslaves.

Hej Sloveni (Hé, les Slaves) est un hymne consacré aux Slaves. Ses paroles originales ont été écrites en 1834 sous le titreHej, Slováci (Hé, les Slovaques) parSamo Tomášik. Il sert depuis comme hymne dupanslavisme, du mouvementSokol, ainsi que de la RFSYougoslavie, de la république fédérale de Yougoslavie et de l'État fédéré deSerbie-et-Monténégro. La chanson est également considérée comme le second hymne officieux desSlovaques. Sa mélodie est basée sur leMazurek Dąbrowskiego, l'hymne de laPologne depuis 1926, mais elle est beaucoup plus lente et plus accentuée.

Il est appeléHej, Slaveni encroate etbosniaque,Хеј Словени/Hej, Sloveni enserbe,Hej, Slováci enslovaque,Hej, Slované entchèque,Еј, Словени enmacédonien,Hej, Slovani enslovène,Hej Słowianie enpolonais,Хей, Славяни enbulgare,Гей, Славяне enrusse.

Il existe également, depuis cette même époque, un drapeau pan-slave aux couleurs russes, dans un ordre différent.

Unité linguistique

[modifier |modifier le code]

Plusieurs tentatives ont été effectuées pourcréer une langue slave unifiée qui permettrait de faciliter la communication de tous les Slaves, à l'instar duslovio ou de l'interslave.

Galerie

[modifier |modifier le code]

Diaspora slave

[modifier |modifier le code]

Il existe une nombreusediaspora slave dans le monde :États-Unis,Canada,Australie,France,Royaume-Uni,Allemagne,Portugal[168].

En outre, les colons slaves implantés auxXIXe et XXe siècles constituent une proportion importante de la population des pays issus de l'ancienEmpire russe et de l'ancienneURSS tels leTurkménistan (7 %), leKirghizistan (8 %), l'Ouzbékistan (9 %), laLituanie (15 %), laMoldavie (16 %), leKazakhstan (environ 26 %, numériquement la plus grosse communauté), l'Estonie (29 %), laLettonie (environ 36 %) et davantage encore dans les républiques autoproclamées, non reconnues au niveau international, et quide facto dépendent totalement de lalogistique russe : l'Abkhazie (11 %), l'Ossétie du Sud (10 %) et laTransnistrie (environ 62 %).

Liste de personnalités slaves ou d'ascendance slave issues de la diaspora

[modifier |modifier le code]

Politique

[modifier |modifier le code]

Sciences

[modifier |modifier le code]

Arts et lettres

[modifier |modifier le code]

Sports

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Comprend 16 000 identité ethnique unique, 216 000 double identité ethnique polonaise et cachoube, 1 000 double identité cachoubeet autre en Pologne[118].

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Nina N.Loginova, Milan M.Radovanović, Anatoliy A.Yamashkin, GoranVasin, Marko D.Petrović et DunjaDemirović Bajrami, « Analysis of the population dynamics in the "Slavic World" with a special focus on Russia »,Indonesian Journal of Geography,vol. 52,no 3,‎,p. 317(ISSN 2354-9114,DOI 10.22146/ijg.51202Accès libre)
  2. (en) « Lecture 1: Geography and ethnic geography of the Balkans to 1500 »,Lib.msu,‎(lire en ligne).
  3. (en) JohnMisachi, « Slavic Countries »,World atlas,‎(lire en ligne).
  4. Barford 2001,p. 1.
  5. (en) « Slav »,Encyclopædia Britannica, inc,‎1er mars 2019(lire en ligne).
  6. (en) TomaszKamusella, MotokiNomachi et CatherineGibson,The Palgrave Handbook of Slavic Languages, Identities and Borders, Londres,Palgrave Macmillan,, 561 p.(ISBN 978-1-137-34839-5,lire en ligne).
  7. (en) FrederikKortlandt,« The Spread of the Indo-Europeans », dansStudies in Germanic, Indo-European and Indo-Uralic, Brill,1er janvier 2010(ISBN 978-90-420-3136-4,DOI 10.1163/9789042031364_002,lire en ligne),p. 4.
  8. (en) FrederikKortlandt,« The Spread of the Indo-Europeans », dansStudies in Germanic, Indo-European and Indo-Uralic, Brill,1er janvier 2010(ISBN 978-90-420-3136-4,DOI 10.1163/9789042031364_002,lire en ligne),p. 3.
  9. (de) SebastianBrather,Archäologie der westlichen Slawen: Siedlung, Wirtschaft und Gesellschaft im früh- und hochmittelalterlichen Ostmitteleuropa, W. de Gruyter,coll. « Ergänzungsbände zum Reallexikon der Germanischen Altertumskunde »,(ISBN 978-3-11-020609-8),p. 54–55.
  10. (en) J. P.Mallory et Douglas Q.Adams,The Oxford introduction to Proto Indo European and the Proto Indo European world, Oxford University Press,(ISBN 978-0-19-929668-2 et978-0-19-928791-8,lire en ligne),chap. 2 (« The Elements »),p. 25–26.
  11. (en) « Census of Population, Households and Dwellings in Montenegro 2011 »[PDF], surMonstat.org,(consulté le).
  12. Aménagement linguistique dans le monde - Les langues slaves.
  13. Ethnologue, Languages of the World - Slavic.
  14. http://poreklo.rs/srpski-dnk-projekat/.
  15. http://poreklo.rs/srpski-dnk-projekat/?lang=lat.
  16. (en) Joscha Gretzinger, Felix Biermann, Hellen Mager, Benedict King, Denisa Zlámalováet al., « Ancient DNA connects large-scale migration with the spread of Slavs »,Nature,vol. 646,‎,p. 384-393(DOI 10.1038/s41586-025-09437-6Accès libre).
  17. a etb(en) Michał Milewski & Mateusz Dawidziuk,Most males in modern Poland carry Y-chromosomal lineages from clades that have recently expanded over Central, Eastern and South-Eastern Europe,Hum. Genet., 6 octobre 2025, doi.org/10.1007/s00439-025-02781-7
  18. Le grand Mourre :wendes.
  19. (en) FlorinCurta,Eastern Europe in the Middle Ages (500-1300), Brill,coll. « Brill's companions to European history »,(ISBN 978-90-04-34257-6,978-90-04-41534-8 et978-90-04-41535-5,lire en ligne),chap. 4 (« East European Dark Ages: Slavs and Avars (500-800) »),p. 49 :

    « There is simply no evidence of the material remains of the Zarubyntsi, Kiev, or even Prague culture in the southern and southwestern direction of the presumed migration of the Slavs towards the Danube frontier of the Roman Empire. »

  20. (en) FlorinCurta,Eastern Europe in the Middle Ages (500-1300), Brill,coll. « Brill's companions to European history »,(ISBN 978-90-04-34257-6,978-90-04-41534-8 et978-90-04-41535-5,lire en ligne),chap. 4 (« East European Dark Ages: Slavs and Avars (500-800) »),p. 49 :

    « […] there is no serious basis for attributing to the Sclavenes (or, at least, to those whom early Byzantine authors called so) any of the many sites excavated in Russia, Belarus, Poland, Moravia, and Bohemia. »

  21. PatriceLajoye, « Mais où étaient donc les Slaves dans l'Antiquité »,Histoire antique et médiévale,no 50,‎(lire en ligneInscription nécessaire, consulté le).
  22. Procope de Césarée,Histoire de la guerre contre les Goths, Livre I, XXVII, 1.
  23. a etbKarolModzelewski (trad. Isabelle Macor-Filarska et Agata Kozak),L'Europe des barbares: Germains et Slaves face aux héritiers de Rome, Aubier,coll. « Collection historique »,(ISBN 978-2-7007-2349-6).
  24. (en) Florin Curta,The Making of the Slavs : History and Archaeology of the Lower Danube Region, c. 500–700., Cambridge, Cambridge University Press,, 319.320(ISBN 978-1-139-42888-0,lire en ligne).
  25. a etbVladislavPopovic, « La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l'archéologie »,Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,vol. 122,no 3,‎,p. 596–648(DOI 10.3406/crai.1978.13511,lire en ligne, consulté le).
  26. ÉloïseAdde-Vomáčka, « La Chronique de Dalimil, première chronique rédigée en tchèque : langue vernaculaire, identité et enjeux politiques dans la Bohême duXIVe siècle »,Slavica bruxellensia. Revue polyphonique de littérature, culture et histoire slaves,no 10,‎(ISSN 2031-7654,DOI 10.4000/slavica.1645,lire en ligne, consulté le).
  27. Jean-PierreArrignon,Chronique de Nestor : naissance de la Rus' de Kiev, Anacharsis,(ISBN 979-10-279-0447-1).
  28. (en) Anatole A.Klyosov,DNA Genealogy, Scientific Research Publishing, Inc. USA,, 392 p.(ISBN 978-1-61896-619-3,lire en ligne).
  29. (de) Z. JKosztolnyik, « Heinrich Kunstmann. Die Slaven: Ihr Name, ihre Wanderung nach Europa und die Anfänge der russischen Geschichte in historisch-onomastischer Sicht. Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 1996. 347 pp. DM 148. »,Canadian-American Slavic Studies,vol. 35,no 1,‎,p. 89–90(ISSN 0090-8290 et2210-2396,DOI 10.1163/221023901x00910,lire en ligne, consulté le).
  30. (de) Eduard Robert Rössler,Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens [« Études romanes : enquêtes sur l’histoire ancienne de la Roumanie »], Leipzig,(lire en ligne).
  31. (en) Barford, Paul M,The Early Slavs : Culture and Society in Early Medieval Eastern Europe,Cornell University Press,, 416 p.(ISBN 978-0-8014-3977-3).
  32. Róna-Tas András,(en)Hungarians and Europe in the Early Middle Ages: An Introduction to Early Hungarian History, Central European University Press, New York 1999, p. 262.
  33. Makkai László,(en) « Hungary before the Hungarian conquest » in Peter F. Sugar, Hanák Péter & Tibor Frank (eds.),A History of Hungary Indiana University Press 1994,(ISBN 963-7081-01-1), pp. 6-7 ; carte illustrant ce point de vue[1].
  34. (hu) « Geönczeöl Gyula Fekete és Fehér Magyarország titkai. dr. hist. Bakay Kornél Kárpát-medence népessége a VIII-IX században », suradoc.pub(consulté le).
  35. Vera Atanasova et Sylvain Gouguenheim (dirs.), « L'Empire bulgare : mythe historiographique ou réalité historique », dansLes Empires médiévaux, Perrin 2019,(ISBN 978-2-262-04824-2), p. 159-160.
  36. Howard Eissenstat, « Anatolianism: The History of a Failed Metaphor of Turkish Nationalism », paper presented atMiddle East Studies Association Conference, Washington, D.C., Novembre 2002.
  37. Erik Jan Zürcher,La théorie du « langage-soleil » et sa place dans la réforme de la langue turque.
  38. « La Théorie de la langue-soleil »[archive du]Accès libre[PDF], surcrecleco.seriot.ch, site du Centre de recherches en épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO)(consulté le)
  39. Iaroslav Lebedynsky,Ukraine : une histoire en questions,Éditions L'Harmattan,p. 44.
  40. Patrick Périn et Michel Kazanski, « La tombe de Childéric, le Danube et la Méditerranée »,Villes et campagnes en Neustrie Sociétés–Économies Territoires–Christianisation. Actes desXXVe Journées internationales d’archéologie mérovingienne de l’AFAM, Association française d’archéologie mérovingienne,vol. 16,‎,p. 29–37(lire en ligne).
  41. Conte 1996, « miels et les boissons ».
  42. (en) Paul M. Barford,The Early Slavs : Culture and Society in Early Medieval Eastern Europe,Cornell University Press,, 416 p.(ISBN 978-0-8014-3977-3),p. 43.
  43. AskoldIvantchik,« Le problème de l'apparition des Slaves sur les frontières de Byzance. Les témoignages de Priscus de Panion », dansLes Actes du XIIIe Congrès International d'archéologie chrétienne, vol. III. Split, Città del Vaticano,, 379–385 p.(lire en ligne).
  44. a etb(en) Reinhardt S.Stein et Giancarlo T.Tomezzoli, « The Inscription Nr. 6858 from Kjolmen (Bulgaria) »,Advances in Anthropology,vol. 7,no 4,‎,p. 289–297(DOI 10.4236/aa.2017.74016,lire en ligne, consulté le).
  45. a etb(en) Reinhardt S.Stein et Giancarlo T.Tomezzoli, « The Inscription of Parvomai (Bulgaria) »,Advances in Anthropology,vol. 6,no 2,‎,p. 25–29(DOI 10.4236/aa.2016.62003,lire en ligne, consulté le).
  46. a etbAmédéeThierry, « Les Fils et Successeurs d’Attila »,Revue des Deux Mondes,‎,p. 749–791(lire en ligne, consulté le).
  47. Michel Kazanski, « Les Huns et les Barbares sédentaires : les différentes formes des contacts »,Banatica,vol. 23,‎,p. 91–109(lire en ligne).
  48. (en) GeraldStone,Slav Outposts in Central European History : The Wends, Sorbs and Kashubs, London, UK,Bloomsbury Publishing,(ISBN 978-1-4725-9212-5,lire en ligne).
  49. M. C. Gaillardin,Histoire du Moyen Âge,t. 1, Chamerot,(lire en ligne),p. 377.
  50. Conte 1996,p. 91–96.
  51. Conte 1996.
  52. a etbΣκλαβηνοί τε καὶ Ἄνται, οὐκ ἄρχονται πρὸς ἀνδρὸς ἑνός, ἀλλ ἐν δημοκρατίᾳ ἐκ παλαιοῦ βιοτεύουσι, καὶ διὰ τοῦτο αὐτοῖς τῶν πραγμάτων ἀεὶ τά τε ξύμφορα καὶ τὰ δύσκολα ἐς κοινὸν ἄγεται.Prokopiusz z CezareiWojnyVII,14,22;Les Sclaveni et les Antes ne sont pas soumis à la domination d'un seul homme, mais vivent depuis longtemps dans un système de gouvernement populaire, et par conséquent toutes les questions, favorables et défavorables, sont toujours réglées lors d'une assemblée générale. (Prokopiusz z Cezarei o ustroju i zwyczajach Słowian naddunajskich).
  53. (de) Winfried Schich,Die Havel als Wasserstraße im Mittelalter: Brücken, Dämme, Mühlen, Flutrinnen, Humboldt-Universität zu Berlin,(lire en ligne[PDF]).
  54. (en) Igor Stamenovic, « “Military tactics of the Ancient Slavs”, Part II », surmeettheslavs.com(consulté le).
  55. Sabrina P. Ramet,Religion and Nationalism in Soviet and East European Politics, Duke University Press,, 380–(ISBN 978-0-8223-0891-1,lire en ligne).
  56. Georges Kersaudy,Langues sans frontières : à la découverte des langues de l'Europe, Autrement 2007,(ISBN 274670983X), pp. 118-119.
  57. (en) PálEngel,The Realm of St. Stephen, A History of Medieval Hungary, St. Martin Press,, 452 p.(ISBN 978-1-85043-977-6).
  58. (en) Christopher Deliso,The History of Croatia and Slovenia,, 249 p.(ISBN 978-1-4408-7323-2,lire en ligne),p. 38.
  59. Chronique de Frédégaire.
  60. (sl) « Kralj Samo - Znamenite osebnosti - Hervardi », surHervardi(consulté le) ; dansPlutarque, cette même légende concerne le roi scytheScilurus sur(en) « Old translation of Sayings », surAttalus(consulté le).
  61. (de) Christoph Burger et Uwe Uhlitzsch,Die Slawen in Deutschland, Berlin, Akademie Verlag,.
  62. (en) Peter Heather,Empires and Barbarians: The Fall of Rome and the Birth of Europe, Oxford University Press,,p. 458–465.
  63. (en) Norman Davies,God's Playground: A History of Poland,vol. 1, Oxford University Press,,p. 103–105.
  64. (cs) František Kavka,Dějiny Československa, Prague, Nakladatelství Svoboda,,p. 84–90.
  65. (en) Michael North,The Baltic: A History, Harvard University Press,,p. 132.
  66. Georges Ostrogorsky,Histoire de l'État byzantin, Paris, Payot,.
  67. a etbJordanès, dans son œuvreGetica, note par exemple : « […]Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus […] », dans :De rebus Geticis citant le manuscrit deVienne ; même siet sclavino rumunense est une interpolation duXIe siècle comme cela a été supposé, elle n'en est pas moins significative.
  68. VenanceGrumel, « Ostrogorsky (G.), Histoire de l'État byzantin. Préface de Paul Lemerle. Traduction française de J. Gouillard ; History of the Byzantine State. Translated from the German by Joan Hussey, with a Foreword by Peter Charanis »,Revue des études byzantines,vol. 18,no 1,‎,p. 225–227(lire en ligne, consulté le).
  69. ÉricLimousin,Le monde byzantin, du milieu duVIIIe siècle à 1204 : économie et société, Bréal,coll. « Amphi »,(ISBN 978-2-7495-0632-6).
  70. (en) Stelian Brezeanu, « Toponymy and ethnic Realities at the Lower Danube by Brezeanu Steli », surwrdingham.co.uk(consulté le).
  71. (en) Arnold Toynbee, Nevil Forbeset al.,The Balkans : a history of Bulgaria, Serbia, Greece, Rumania, Turkey, Oxford, Clarendon Press,, 407 p.(lire en ligne).
  72. VladislavPopovic, « La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l'archéologie »,Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,vol. 122,no 3,‎,p. 596–648(DOI 10.3406/crai.1978.13511,lire en ligne, consulté le).
  73. Hieronymus Wolf,Corpus historiæ byzantinæ ; ce n'est cependant qu'à partir de1857 que l'appellation d'« Empire byzantin » est diffusée par l'historienGeorge Finlay :(en) John H. Rosser,Historical Dictionary of Byzantium,,p. 2 :

    « "Byzantium" and "Byzantine Empire", became more widespread in England and elsewhere in Europe and America only in the second half of the 19th Century. George Finlay'sHistory of the Byzantine Empire from 716 to 1057, published in 1857, was the first occasion of "Byzantine Empire" being used in a modern historical narrative in English. »

  74. AlainDucellier, MichelKaplan, BernadetteMartin et FrancoiseMicheau,Le Moyen âge en Orient: Byzance et l'Islam, Hachette Supérieur,coll. « HU Histoire »,(ISBN 978-2-01-140323-0).
  75. Chronique de Nestor, naissance des mondes russes, Anacharsis,.
  76. Régis Boyer,Vikings et varègues : histoire, mythes, dictionnaire, R. Laffont,.
  77. François-Georges Dreyfus,Une histoire de la Russie : des origines à Vladimir Poutine, éditions de Fallois,.
  78. a etb(en) Norman Davies,God's Playground: A History of Poland,vol. 1, Oxford University Press,.
  79. (en) Norman Davies,God's Playground: A History of Poland,vol. 1, Oxford University Press,,p. 145–150.
  80. (cs) František Kavka,Dějiny Československa, Prague, Nakladatelství Svoboda,,p. 71–75.
  81. (en) Howard Kaminsky,A History of the Hussite Revolution, University of California Press,,p. 1–10.
  82. (en) Sima M. Ćirković,The Serbs, Blackwell Publishing,.
  83. (en) John V. A. Fine,Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest, University of Michigan Press,,p. 273–280.
  84. (en) John V. A. Fine,Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest, University of Michigan Press,,p. 446–450.
  85. (en) Thomas A. Emmert, « The Battle of Kosovo: Early Reports of Victory and Defeat »,East European Monographs,‎,p. 102–104.
  86. (en) John V. A. Fine,Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century to the Ottoman Conquest, University of Michigan Press,.
  87. (en) Janet. Martin,Medieval Russia: 980–1584, Cambridge University Press,.
  88. Daniel Beauvois,La Pologne : une histoire, Fayard,.
  89. (en) Zenon E. Kohut,« Hapsburg Absolutism and the Bohemian Estates », dans Ihor Gawdiak,Czechoslovakia: a country study, Washington, D.C., Library of Congress,(OCLC 45379492,lire en ligne),p. 15–19.
  90. Hélène Carrère d'Encausse,La Russie inachevée, Fayard,.
  91. SerhiiPlokhy,The gates of Europe: a history of Ukraine, Basic Books,(ISBN 978-0-465-09486-8,978-1-5416-7564-3 et978-0-465-05091-8).
  92. (en) Serhii Plokhy,The Gates of Europe: A History of Ukraine, Basic Books,(lire en ligne).
  93. (en) Barbara Jelavich,History of the Balkans: Eighteenth and Nineteenth Centuries, Cambridge University Press,.
  94. RokStergar, « Panslavism », surInternational Encyclopedia of the First World War,.
  95. a etbRokStergar, « Nationalities (Austria-Hungary) », International Encyclopedia of the First World War.
  96. ab etc(en) MarkHarrison,Accounting for War: Soviet Production, Employment, and the Defence Burden, 1940-1945, Cambridge University Press,(ISBN 978-0-521-89424-1,lire en ligne),p. 167.
  97. (en) OmelianRudnytskyi, StanislavKulchytskyi, OleksandrGladun et NataliaKulyk, « The 1921–1923 Famine and the Holodomor of 1932–1933 in Ukraine: Common and Distinctive Features »,Nationalities Papers,vol. 48,no 3,‎,p. 549–568(ISSN 0090-5992 et1465-3923,DOI 10.1017/nps.2019.81).
  98. (en) MassimoLivi-Bacci, « Nature, Politics, and the Traumas of Europe »,Population and Development Review,vol. 47,no 3,‎,p. 579–609(ISSN 0098-7921,DOI 10.1111/padr.12429Accès libre).
  99. a etb(en) Eve Conant, « Russia and Ukraine: the tangled history that connects—and divides—them », surHistory,(consulté le).
  100. a etb(en) Henry J.Gwiazda II, « The Nazi Racial War: Concentration Camps in the New Order »,The Polish Review,vol. 61,no 3,‎,p. 59–84(DOI 10.5406/polishreview.61.3.0059,lire en ligne).
  101. (en) « Vocabulary Terms Related To The Holocaust - Holocaust Museum Houston », surhmh.org,(consulté le).
  102. a etb(en) Stephen G.Fritz,Ostkrieg: Hitler's War of Extermination in the East, University Press of Kentucky,(ISBN 978-0-8131-4050-6,lire en ligne), Generalplan Ost (General plan for the east).
  103. a etb(en) « Remembrance of the Great Patriotic War and Russia's Invasion of Ukraine », surThe National WWII Museum | New Orleans,(consulté le).
  104. a etb(en) ErinBlakemore, « The Nazis' Nightmarish Plan to Starve the Soviet Union », surJSTOR Daily,(consulté le).
  105. (en) « History of Germany - Germany from 1871 to 1918 », surBritannica(consulté le).
  106. abc etd(en) JoshuaRubenstein, « The Devils' Playground »,The New York Times,‎(ISSN 0362-4331,lire en ligne, consulté le).
  107. (en) « Nazi Persecution of Soviet Prisoners of War », surencyclopedia.ushmm.org(consulté le).
  108. (en) Karel C.Berkhoff, « Review of Die Krim Unter Deutscher Herrschaft (1941-1944). Germanisierungsutopie Und Besatzungsrealität »,Central European History,vol. 39,no 4,‎,p. 728–730(ISSN 0008-9389).
  109. (en) Stephen J.Lee,European Dictatorships, 1918-1945, Routledge,(ISBN 978-0-415-23046-9),p. 86.
  110. (en) RoryYeomans,The Utopia of Terror: Life and Death in Wartime Croatia, Boydell & Brewer,(ISBN 9781580465458),p. 18.
  111. (en) SamuelTotten et William SpencerParsons,Centuries of Genocide: Essays and Eyewitness Accounts, Routledge,(ISBN 978-0-41587-191-4),p. 483.
  112. (en) Marko AttilaHoare,The History of Bosnia: From the Middle Ages to the Present Day, Saqi,, 254, 279(ISBN 978-0-86356-953-1).
  113. (en) « 'The Italians hid behind Nazi crimes to forget their own and failed to firmly anchor democracy in their society' »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
  114. a etb(en) Malika Giles, « Kyrgyzstan Offers an Unlikely Window Into Slavic Culture »,The Moscow Times,‎(lire en ligne).
  115. (en) Robert Greenall, « Russians left behind in Central Asia »,news.bbc.co.uk,‎(lire en ligne, consulté le).
  116. (ru) « inconnu », surGoogle.
  117. « Évolution des populations des groupes ethniques majoritaires »[archive du], surbelstat.gov.by(consulté le)
  118. abcdefg eth(pl) Główny Urząd Statystyczny,Ludność. Stan i struktura demograficzno-społeczna [« Recensement national de la population et des logements 2011 »], Główny Urząd Statystyczny,, 89–101 p.(lire en ligne)
  119. abcdefghijklmno etp« Immigration and Ethnocultural Diversity Highlight Tables (recensement canadien de 2016) »[archive du], Statistique Canada,
  120. ab etc« Audit socio-économique de la région de Sarajevo »[archive du],(consulté le)
  121. Ce chiffre est calculé à partir d'une population totale estimée à 3 816 459 en 2022, multipliée par 0,501 selon la part bosniaque de 50,1 % en 2013. La part exacte en 2022 n'est pas certaine. Le Factbook note : « Les autorités de la République serbe contestent la méthodologie et refusent de reconnaître les résultats. »« Bosnie-Herzégovine - The World Factbook »,
  122. abcdefghijkl etm« Résultats définitifs du recensement de la population, des ménages et des logements, 2022 », Office statistique de la république de Serbie,(consulté le)
  123. abcde etfĐečević, Vuković-Ćalasan et Knežević 2017,p. 143.
  124. abcde etf« Recensement de la population, ménages et logements au Monténégro 2023 »,Statistical Office of Montenegro(consulté le)
  125. abc etdĐečević, Vuković-Ćalasan et Knežević 2017,p. 144.
  126. ab etc« Recensement de la population en République de Macédoine 2002 », surwww.stat.gov.mk (page 62)
  127. Kolev, Yordan, Les Bulgares hors Bulgarie 1878–1945, 2005, p.18
  128. a etbThe Report: Bulgaria 2008, Oxford Business Group,, 7–8 p.(ISBN 978-1-902339-92-4,lire en ligne)
  129. Jeffrey E.Cole,Ethnic Groups of Europe: An Encyclopedia, Abc-Clio,(ISBN 978-1-59884-303-3,lire en ligne)
  130. Steven L.Danver,Native Peoples of the World, Routledge,(ISBN 978-1-317-46400-6,lire en ligne)
  131. SławinaKwidzińska,Les Kashubiens aujourd’hui : Culture — Langue — Identité, Gdańsk, Institut Kashubien,, 34–35 p.(ISBN 978-83-89079-78-7,lire en ligne[archive du])
  132. a etb["Polen-Analysen. Die Kaschuben" (PDF). Länder-Analysen (en allemand). Polen NR. 95 : 10–13. septembre 2011.http://www.laender-analysen.de/polen/pdf/PolenAnalysen95.pdf]
  133. FrancescoPalermo (Natalie Sabanadze),National Minorities in Inter-State Relations, Martinus Nijhoff Publishers,(ISBN 978-90-04-17598-3), « National Minorities in Inter-State Relations: Filling the Legal Vacuum? »,p. 11
  134. Daphne Winland et Carol R. Ember,Encyclopedia of Diasporas: Immigrant and Refugee Cultures Around the World. Volume I: Overviews and Topics; Volume II: Diaspora Communities,vol. 2,Springer Science+Business Media,, illustrated éd.(ISBN 978-0-306-48321-9,lire en ligne), « Croatian Diaspora »,p. 76 :

    « It is estimated that 4.5 million Croatians live outside Croatia ... »

  135. « Congrès mondial croate »[archive du](consulté le), Croatian World Congress, "4.5 million Croats and people of Croatian heritage live outside of the Republic of Croatia and Bosnia and Herzegovina"
  136. « Programme du parti politique GIG » :« Avant l'intervention de l'OTAN en Serbie, le 24.03.1999, environ 18 000 Gorani vivaient en Gora. En Serbie et dans les anciennes républiques yougoslaves, il y a environ 40 000 Gorani, et un nombre important de Gorani vivent et travaillent dans les pays de l'Union européenne et ailleurs. Selon nos estimations, le nombre total de Gorani en Gora, en Serbie et en diaspora est d'environ 60 000. »
  137. Z.Topolinjska,En guise de préface : faits sur la République de Macédoine et la langue macédonienne,, 1–11 p.(DOI 10.1515/ijsl.1998.131.1,S2CID 143257269),chap. 131
  138. « Un demi-million de Monténégrins à travers le monde », surRTCG - Radio Télévision du Monténégro,(consulté le)
  139. abc etd(cs)« Tableau 6.2 Population selon la nationalité par région »[archive du], surOffice statistique tchèque,
  140. abc etd« Ethnic composition of Slovakia 2021 »(consulté le)
  141. « Recensement de la population, ménages et logements en Bosnie-Herzégovine – Ethnicité/affiliation nationale, religion et langue maternelle (Popis 2013 BiH) », surwww.popis.gov.ba,(consulté le)
  142. Incluant 36 522 000 identités ethniques simples, 871 000 identités ethniques multiples (polonais et une autre identité ethnique, notamment 431 000 polonais et silésiens, 216 000 polonais et cachubiens, et 224 000 polonais et une autre identité).« Przynależność narodowo-etniczna ludności – wyniki spisu ludności i mieszkań 2011 », surstat.gov.pl,(consulté le)
  143. (pl)Structure nationale-ethnique, linguistique et religieuse de la population polonaise [Recensement national de la population et des logements 2011], Varsovie, Główny Urząd Statystyczny,, 129–136 p.(ISBN 978-83-7027-597-6,lire en ligne)
  144. Świat Polonii, site de l’association Wspólnota Polska : "Polonais à l’étranger"« https://web.archive.org/web/20150908143840/http://wspolnota-polska.org.pl/polonia_w_liczbach.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (Polonais à l’étranger selon le résumé par Świat Polonii, portail internet de l’associationWspólnota Polska)
  145. (nl)« Russische Federatie – feiten en cijfers », dansEncarta EncyclopédieWinkler Prins, Microsoft Corporation/Het Spectrum, 1993–2002
  146. Paul RobertMagocsi, « The Rusyn Question »,Political Thought,vol. 2–3,no 6,‎,p. 221–231(lire en ligne)
  147. ab etcTheodore E. Baird et Amanda Klekowski von Koppenfels,« Chaque deuxième Serbe vit hors de Serbie »[archive du], Novosti,(consulté le),p. 5
  148. « Institut d'études européennes, Institut ethnologique de l'Université de Varsovie »(consulté le)
  149. ab etc« 2010 American Community Survey »[archive du], surAmerican FactFinder,(consulté le)
  150. « UCLA Language Materials Project: Language Profile »[archive du], Lmp.ucla.edu(consulté le)
  151. HughPoulton,Who are the Macedonians?, C. Hurst & Co. Publishers,(ISBN 1-85065-238-4,lire en ligne),p. 167 :

    « Certaines sources yougoslaves avancent le chiffre de 350 000, mais des estimations plus prudentes parlent de 150 000 à 200 000. »

  152. a etb« National Conflict in a Transnational World: Greeks and Macedonians at the CSCE »[archive du], Gate.net(consulté le)
  153. « Greece », State.gov,(consulté le)
  154. (sk)« Základné údaje zo sčítania obyvateľov, domov a bytov 2011 » [« Données de base du recensement 2011 »][archive du], surstatistics.sk, Bureau statistique de la République slovaque,(consulté le)
  155. abc etdJernejZupančič, « Structure ethnique de la Slovénie et Slovènes dans les pays voisins », surSlovenia: a geographical overview, Association of the Geographic Societies of Slovenia,(consulté le)
  156. MadelineChambers, « Germany's Sorb minority struggles for survival », surReuters,(consulté le)
  157. Une estimation de 57,3 % de Tchèques ethniques (2021) sur une population totale estimée à 10 705 384 (2022) donne environ 6,1 millions. Cependant, 31,6 % n'ont pas précisé, ce qui peut fausser le chiffre réel.« République tchèque », CIA - The World Factbook(consulté le)
  158. Paul R. Magocsi,A History of Ukraine: The Land and Its Peoples, University of Toronto Press,, 10–(ISBN 978-1-4426-1021-7,lire en ligne)
  159. ab etcVic Satzewich,The Ukrainian Diaspora, Routledge,, 19–21 p.(ISBN 978-1-134-43495-4,lire en ligne)
  160. (pl) « Populacja cudzoziemców w Polsce w czasie COVID-19 »
  161. « 2021 American Community Survey 1-Year Estimates »[archive du], surAmerican Community Survey 2021, Bureau du recensement des États-Unis(consulté le)
  162. « Fiches d'information : Ascendance – Serbe », Bureau australien des statistiques,(consulté le)
  163. « Popis stanovništva, domaćinstava i stanova u Bosni i Hercegovini - Etnička/nacionalna pripadnost, vjeroispovjest i maternji jezik » [« Recensement de la population, des ménages et des logements en Bosnie-Herzégovine - Appartenance ethnique/nationale, religion et langue maternelle »], Agence de statistiques de Bosnie-Herzégovine,,p. 27
  164. François Dvornik 1970,p. 947
  165. (pl)Jędrzej Moraczewski,Dzieje Rzeczypospolitej Polskiej, N. Kamieński,(lire en ligne).
  166. *Konfederacja polsko-czechosłowacka : dokumenty (confédération polono-tchécoslovaque - documents). Wandycz, Piotr. Zeszyty Historyczne, 116, 1996, p. 186-90
  167. La datation indiquée (1405) est incertaine, car le princeLazar est mort en 1389. La fresque aurait donc été peinte postérieurement.
  168. « La ruée des Slaves »,L'Express.
  169. (en) « Vladimir Putin: Leonardo DiCaprio is a 'real man' »,Telegraph.co.uk,‎(lire en ligne, consulté le).

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Indo-européen
Langues indo-européennesCarte hypothétique de l'expansion de la culture indo-européenne
Peuples indo-européens
Proto-Indo-Européens
Études indo-européennes
Archéologie
indo-européenne
v ·m
Origines
Langues occidentales
Langues orientales
Langues méridionales
Langues construites
Dialectes séparés et microlangues
Écritures
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Slaves&oldid=230297464 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp