Les Slaves peuvent être groupés par religion. La majorité d'entre eux pratique lechristianisme orthodoxe. Les Slaves orthodoxes comprennent les Biélorusses, les Bulgares, les Macédoniens, les Monténégrins, les Russes, lesRusyns, les Serbes et les Ukrainiens, et sont définis par les coutumes orthodoxes et l'écriture cyrillique, ainsi que par leur lien culturel avec l'Empire byzantin (Monténégrins et Serbes utilisent également l'écriture latine, en termes égaux). La deuxième religion chrétienne la plus répandue est lecatholicisme romain. Les Slaves catholiques comprennent les Croates, lesCachoubes, lesMoraves, lesPolonais, lesSilésiens, les Slovaques, les Slovènes, lesSorabes et lesTchèques, et sont définis par leur influence et leur héritage latins et leur lien avec l'Europe occidentale. Il existe également d'importantes minoritésprotestantes etluthériennes, en particulier parmi les Slaves occidentaux, tels que leshussites historiques deBohême (Tchéquie).
Leproto-slave, langue supposée ancestrale de toutes leslangues slaves, est un descendant duproto-indo-européen, via un stade intermédiaire ditbalto-slave, au cours duquel il a développé de nombreux isoglosses lexicaux et morphophonologiques communs avec leslangues baltes. Dans le cadre de l’hypothèse kourgane, « les Indo-Européens restés dans la steppe après les migrations seraient devenus locuteurs du balto-slave »[7].
Le proto-slave est défini comme le dernier stade de développement linguistique précédant la fragmentation géographique des langues slaves historiques. Cette langue était relativement uniforme, et l’absence de dialectes identifiables — d’après les emprunts réalisés vers et depuis d’autres langues — suggère l’existence d’unurheimat slave relativement restreint sur le plan géographique[8]. Toutefois, d’un point de vue historique et archéologique, l’existence d’un peuple proto-slave homogène est jugée peu probable[9].
L’unité linguistique slave reste en partie visible dans les manuscrits envieux-slave (ou vieux-slavon), qui, bien qu’ils soient basés sur le parler local slave deThessalonique, ont pu servir de première langue littéraire commune aux Slaves[10]. Les trois principaux groupes linguistiques slaves sont :
Du point de vue linguistique, certaineslangues slaves sont assez proches, mais cela ne veut pas dire que l'intercompréhension est facile. On distingue[12],[13] :
Les alphabets utilisés pour les langues slaves sont généralement liés à la religion prédominante des groupes ethniques concernés. Leschrétiens orthodoxes utilisent l’alphabet cyrillique, tandis que lescatholiques emploient l’alphabet latin. LesBosniaques, de traditionmusulmane, utilisent également l’alphabet latin, et l’alphabet cyrillique en Serbie. Par ailleurs, certainscatholiques orientaux etcatholiques latins utilisent aussi l’écriture cyrillique. Leserbe et lemonténégrin s’écrivent aussi bien en cyrillique qu’en latin. Il existe également un alphabet latin pour le biélorusse, appeléłacinka, ainsi qu’un pour l’ukrainien, connu sous le nom delatynka. Par le passé, les langues slaves de tradition orthodoxe ont également pu s'écrire avec l'alphabet glagolitique.
L'étude des langues slaves se nomme laslavistique.
Carte de répartition des langues slaves orientales.
Carte de répartition des langues slaves occidentales.
Carte de répartition des langues slaves méridionales.
« Slavie », enlangues slavesSlavija (pour l'orthographe bosniaque, croate, macédonienne, serbe, bulgare et slovène) ouSlavia (pour lesSlaves orientaux, slovaques et tchèques), est unnéologisme général pour désigner le « monde slave ».
Les Slaves possèdent sur lechromosome Y en majorité l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, sauf lesSlaves du Sud, à savoir les Serbes, qui portent 41,89 % dehaplogroupe I I2-P37[14], les Croates et les Bosniaques qui portent en majorité l'haplogroupe I I2-P37, avec une pointe de 70 % des habitants de l'Herzégovine (peuplée de Croates, Serbes et Bosniaques), tout en ayant entre 20 et 30 % de membres portant l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, 25 % pour les Serbes[15].
En 2025, l'étude du génome de 555 individus anciens provenant de 26 sites en Europecentrale etde l'Est, dont 359 issus de contextes slaves et 205 antérieurs aux transformations culturelles attribuées aux Slaves, met en évidence des mouvements de population à grande échelle en provenance d'Europe de l'Est entre leVIe et le VIIIe siècles, remplaçant plus de 80 % du patrimoine génétique local enAllemagne de l'Est, enPologne et enCroatie. Les données montrent aussi une forte hétérogénéité régionale ainsi qu'une absence de biais sexuel, indiquant des degrés variables d'assimilation culturelle des populations autochtones. La confrontation des donnéesarchéologiques etgénétiques indique que le changement d'ascendance en Allemagne de l'Est coïncide avec une évolution de l'organisation sociale, caractérisée par une intensification des liens génétiques inter- et intra-sites et de lapatrilocalité. Il est plausible que les changements de culture matérielle et de langue en Europe entre leVIe et le VIIIe siècles soient liés à ces mouvements de population à grande échelle[16].
Une étude portant plus spécifiquement sur la population polonaise confirme ces observations et montre que la majorité des lignées chromosomiques Y polonaises modernes appartiennent à des sous-clades jeunes mais relativement importantes, communes à d'autres populations slaves. Ceci appuie fortement l'hypothèse de grandes migrations slaves anciennes, datées du milieu du premier millénaire de notre ère, et concorde avec des études antérieures démontrant que les populations modernes d'Europe centrale, orientale et du Sud-Est partagent une ascendance génétique récente très importante. Une forte corrélation entre les données chromosomiques Y et autosomiques modernes dans cette partie de l'Europe ayant déjà été observée semble indiquer que les migrations slaves anciennes n'étaient pas seulement le fait de petits groupes d'élites masculines, mais au contraire, un processus migratoire qui impliquait probablement des groupes importants, où hommes et femmes ont contribué de manière égale au résultat final[17].
Trois hypothèses sont généralement retenues pour expliquer le mot « slave », bien qu'il en existe d'autres :
la plus évidente et la plus simple consiste à rattacher le nom auvieux-slaveslava, avec le sens de « renommée », « gloire ». Autrement dit, les Slaves se seraient eux-mêmes qualifiés de « glorieux » (comme lesCeltes, le motkelt ayant le sens de « noble ») ;
une autre hypothèse part du vieux-slaveslovo (« mot », « parole »), les Slaves se définissant entre eux comme ceux qui savent parler, dont le langage est compréhensible : cette hypothèse s'appuie notamment sur le fait que dans les langues slaves, le terme désignant unAllemand est dérivé d'un adjectif signifiant « non-parlant » : enukrainien, enpolonais, enbosnien, enbulgare, encroate, enserbe et entchèque, les motsnijem,niemy,němý,nemtsi signifient « muet », etNijemci,Niemiec,Němec signifient « Allemand » ;
l'hypothèseprotochroniste prétend queSlava serait le nom originel du fleuveDniepr autour duquel les premières traces des Slaves en Europe sont accréditées.
Le nom de « Slaves » apparaît dans les chroniques auVe siècle lorsque lesByzantins, et plus tard lesOccidentaux, commencent à entrer en relation directe avec eux. Lorsque pour la première fois, auIer siècle de notre ère,Pline l'Ancien etTacite parlent desVeneti (Vénètes), « voisins orientaux des Germains », il est très probable qu'ils se réfèrent aux Slaves. On suppose que le nom de « Vénètes » est une formelatine du nom de « Wendes » que leur donnent alors lesGermains[18]. AuIIe siècle,Claude Ptolémée, énumérant les peuples d'Europe centrale et orientale, cite le nom desuovenoi proche dugrecsklavenoi plus tardif ; il s'agit très probablement de la première mention de la racine du mot « slave ».
Selon l'historien byzantinProcope de Césarée, chaque année à partir du début du règne de l'empereurJustinien (VIe siècle), les Slaves attaquent l'Empire romain d'Orient, prenant de nombreux captifs et transformant les plaines desBalkans en « désertscythe ». Les chroniqueurs grecs présentent les Slaves comme ceux « qui ne peuvent pas être réduits en esclavage ni subjugués dans leur propre pays ». Dans l'Empire byzantin, lesGrecs duMoyen Âge désignent les Slaves par le motsklavènes (σϰλαϐένοι) et les esclaves par le termeergastes (εργάστοι). Le motgrec médiévalskylevô (σκυλεύω) signifie « piller » ou « prendre du butin »[réf. souhaitée]. Ce n'est quetrois siècles plus tard[Depuis quand ?] que le mot « slaves » est, en Occident et non dans le monde byzantin, à l'origine du mot « esclaves », lorsque les arméesfranques en capturent beaucoup pour les vendre, entre autres, auxArabes d'Espagne qui les appellentSaqāliba.
L'un des problèmes concernant l'origine et la migration préhistorique des Slaves est, selonFlorin Curta, qu'il n'y a« aucune preuve de vestiges matériels des cultures deTsaroubintsy, deKiev ou même dePrague dans la direction sud et sud-ouest des migrations présumées des Slaves vers la frontière duDanube de l'Empire romain »[19]. En outre, toujours selon Curta, en raison des différences fondamentales existant dans les vestiges archéologiques,« il n'existe aucune base sérieuse permettant d'attribuer auxSklavinies [États protoslaves] (ou du moins à ceux que les premiers auteurs byzantins appelaient ainsi) un des nombreux sites mis au jour enRussie, en Biélorussie, enPologne, enMoravie et enBohême »[20].
Le berceau originel des Protoslaves à la fin de l'Antiquité, si l'on en croit les témoignages archéologiques, pourrait se situer dans le bassin du haut-Dniepr, dans les régions comprises entre, au nord, laDaugava (Dvina occidentale), à l'ouest leSan, au sud leBoug méridional, et à l'est leDon. Ces régions de plaine boisée, aujourd'hui situées enUkraine nord-occidentale et enBiélorussie, sont celles qui portent les témoignages les plus anciens d'une présence slave (culture de Tcherniakhov).
AuIIe siècle,Claude Ptolémée, tirant des informations des voisins méridionaux des Slaves, fait mention deSuovenoî, première apparition de la racine du mot « slave ».
Après avoir traversé leDanube, confrontés à l'option de lavassalité byzantine demême statut que lefœdus romain (à l'origine du mot « féodalisme »), ils ne souhaitèrent pas en être persuadés par un étranger, mais l'adopter ou le refuser à travers une méthode issue de leur propre peuple. Ceux qui le refusèrent préférèrent être menés à la destruction par un chef de leur propre tribu que d'être asservis de l'extérieur et se soumettre aux lois romaines. Ces tribus farouchement attachées à leurs libertés restèrent fidèles auxcultes pravoslaves et refusèrent lebaptêmechrétien proposé par lesmissionnaires francs ouromains d'orient.
Procope écrit en 545 que« lesAntes et lesSklavènes ont eu un seul nom dans un passé lointain, car ils étaient tous appelésSpori dans les temps anciens ». Il décrit leur structure sociale et leurs croyances :« ils ne sont pas dirigés par un homme, mais vivent depuis les temps anciens dans unedémocratie où tout ce qui concerne leur vie, que ce soit en bien ou en mal, est décidé par le peuple assemblé. Ces deux peuplesbarbares conservent depuis les temps anciens les mêmes institutions et les mêmes coutumes, car ils estiment que seulPéroun, le créateur de la foudre, est maître de tout, et on luisacrifie des bovins et toutes sortes d'autres victimes ».
Procope mentionne aussi qu'ils étaient grands et robustes :« ils vivent dans de misérableshameaux qu'ils mettent en place de loin en loin, mais, généralement, ils sontnomades. Quand ils entrent dans la bataille, la majorité d'entre eux va à pied contre leurs ennemis, portant peu desboucliers et desjavelots dans leurs mains, et jamais decuirasse. Certains d'entre eux ne portent pas même une chemise ou un manteau, mais juste desbraies. Les deux peuples ont la même langue, tout à fait barbare. En outre, ils ne diffèrent pas du tout les uns des autres en apparence : ce sont tous des gens exceptionnellement grands et vigoureux, aux cheveux clairs oublonds, à la peau rose, mais assombrie de crasse. Pauvres, ils vivent une vie difficile, ne prêtent aucune attention au confort, ni même aux lésions corporelles… »
Jordanès précise qu'au début, les Sklavènes s'installaient d'abord près desmarécages et des forêts, qui leur rappelaient leurpays d'origine. Par la suite, en nombre croissant, ils occupèrent progressivement toutes lesplaines, tandis que les populations antérieureshellénophones,latinophones oualbanophones se repliaient sur les côtes ou lespiémonts et devenaient minoritaires.
Les auteurs duMoyen Âge pensaient que le lieu d'origine des Slaves se trouvait enDalmatie et enPannonie où ils furent signalés à leur époque. LaChronique de Dalimil mentionne :« Il nomme la plaine Sennar, où Noé et les siens s'étaient arrêtés ». Néanmoins, elle ne situe pas précisément ce lieu, mais évoque la construction de latour de Babel et la dispersion des peuples qui s'ensuivit, abordant alors l'origine des Slaves (les « Serbes » dans son récit) qui se seraient établis « comme les Grecs, le long de la mer, et s'étendirent jusqu'à Rome », incluant la Dalmatie[26].
La majorité des historiens s'accorde sur le fait que leslangues slaves se sont diffusées en Europe au cours duVIe siècle, mais il y a des débats dans la communauté scientifique et surtout en dehors d'elle, dans la sphèreprotochroniste, pour savoir si cela a eu lieu à partir desVe et VIe siècles, ou si des Slaves étaient déjà présents auparavant enEurope centrale,méridionale etorientale et si oui, depuis quand. Ce champ est spéculatif et douteux et par suite considéré comme un exemple dethéorie marginale, ces allégations étant essentiellement anachroniques, reposant sur des éléments épars extrapolés et sur des interprétations, généralement dus à des chercheurs du même peuple que celui auquel ils attribuent une origine ancienne, à des fins nationalistes spécifiques et sans écho dans la production universitaire générale. De plus, ces allégations ne remplissent typiquement pas les attendus scientifiques de rigueur et de méthodologie[réf. nécessaire].
En s'appuyant sur la présence de l'autosomal et Y-DNA de l'haplogroupe R1a de laBaltique à l'Égée, l'auteur Anatole Klyoussov affirme dans son ouvrageDNA Genealogy[28] que l'arrivée des Slaves dans les Balkans remonterait à 9 000 ans avant le présent. D'autres auteurs ont soutenu ce point de vue. Heinrich Kunstmann, unslavistique allemand, aurait affirmé que« pour les écrivains russes, polonais et bohèmes plus connus, les Slaves ne venaient pas du nord mais du sud, plus précisément duDanube desBalkans » : ces thèses ont été diffusées dans le cadre des répliquesaustro-hongroises aux travaux des historiens slaves qui appuyaient les revendicationsaustroslavistes oupanslavistes[29]. Elles font en effet des Slaves des« immigrants tardivement venus des Balkans sur les terres germaniques et hongroises », et cette thèse dite du« Désert des Avars (Avarenwüste) » est aussi appliquée auxValaques : elle postule que lesguerres des Francs contre les Avars auraient désertifié lebassin du moyen Danube jusqu'après l'arrivée des Hongrois dans cette région[30].
Pour les Slaves enEurope centrale, lesprotochronistes considèrent comme un élément de preuve le motstrava cité parJordanès pour désigner le banquet funéraire d'Attila, et qui serait lestrava slave actuel signifiant « menu, repas, plats »[39],[40]. Dans le même ordre d'idées et toujours pour la cour d'Attila, auIVe siècle, le romain d'OrientPriscus accompagne Maximin, ambassadeur deThéodose II, et note que dans la confédérationhunnique, l'une des communautés a une langue et des coutumes différentes desHuns, desGoths ou desLatins, buvant dumedos[41] et traversant les fleuves sur desmonoxyles : du point de vue protochroniste, ce seraient des indices qu'il s'agissait de Slaves[42],[43].
Une roche gravée de« caractères anciens et étranges » a été trouvée enBulgarie, près deParvomaï, sur le pic Elez[45] : pour le protochroniste Paun Tachev,« les similitudes entre le nom ou les mots dans l'inscription avec un nom de dieu slave ou des mots survivants encore présents dans leslangues slaves modernes indiquent que des tribus ou des peuples parlant des langues slaves étaient présents dans la région du nord-est duRhodope à l'âge du bronze, c'est-à-dire avant même lesThraces »[45].
En dépit de ces différentes théories, en 2025, il semble exister un quasi-consensus parmi les archéologues et les historiens concernant l'expansion territoriale, au haut Moyen Âge, de la population slave ancienne à partir d'une région d'origine située à l'est de la Pologne actuelle[17].
Il est difficile d'affirmer avec certitude les relations entre les Slaves et lesAvars, car certaines sources se complètent et d'autres se contredisent. Des Slaves ont pu être soumis aux Avars, alors que d'autres étaient alliés à eux, et d'autres encore ennemis des Avars.
Certains Slaves apparaissent commevassaux outributaires des Avars : ils leur fournissent des femmes et desfantassins, les Avars n'engageant leurcavalerie que si la situation l'exige. À partir de 623, les Slaveswendes se révoltent contre les Avars, choisissent pour chef leFrancSamo et contribuent ainsi au début du déclin des Avars[46].
L'expansion des Slaves vers le sud est assez bien documentée, puisqu'elle a fait vaciller l'autorité de l'Empire byzantin sur lesBalkans, au profit des Avars et desBulgares. Deschroniqueurs commeJean d'Éphèse en ont fait le récit : « Trois ans après la mort deJustin, en 581, le maudit peuple desSclavènes parcourut toute l'Hellade, les provinces deThessalonique et deThrace, ravagea quantité de villes, prit d'assaut de nombreuses forteresses, dévasta et brûla, réduisit la population en esclavage et se rendit maître du pays tout entier. »
Louis le germanique commence ce travail de renforcement des frontières — la marche Sorabe — qui contribue au fil du temps à stopper l'avancée des Slaves sur les territoires germaniques[48],[49].
Selon des auteurs antiques grecs et des chroniqueurs germaniques, les anciens Slaves étaient décrits comme un peuple pacifique, laborieux, attaché aux traditions ancestrales, pratiquant avec ardeur l’agriculture et l’élevage, et s’adonnant également aucommerce, comme en témoignent la linguistique historique et les découvertes archéologiques. Leurhospitalité est fréquemment mentionnée : les malades et les pauvres y étaient soignés avec soin, tandis que les individus jugés nuisibles étaient exclus de la communauté.
Lapolygamie était permise, bien qu’elle ait été pratiquée principalement parmi les élites.
L’organisation sociale et politique des anciens Slaves reposait sur des fondements démocratiques[52]. À l’origine, il n’existait ni castes sociales ni titres de noblesse héréditaires. La cohésion de la communauté familiale constituait le lien principal entre les individus. Le chef, oustaroste (« ancien »), n’était que l’administrateur des biens collectifs. Cette structure excluait la notion d’hérédité successorale, ce qui différenciait notablement les Slaves desGermains et desRomains[52].
Les distinctions sociales, la noblesse héréditaire, laservitude et l’esclavage ne furent introduits chez les Slaves que plus tard, sous l’influence de civilisations étrangères. Les termes utilisés pour désigner le pouvoir princier (knèze,kralj,chrabia,cjesar) ainsi que lanoblesse (szlachta) sont d’origine étrangère.
AuVIIe siècle, lacéramique slave était largement répandue enEurope centrale. L’économie agricole des Slaves reposait principalement sur lacéréaliculture, bien plus que sur l’élevage. Ils cultivaient le seigle, le blé, l’orge, l’avoine et le millet sur environ deux tiers des terres arables. La moisson se faisait d’abord à lafaucille, puis à lafaux.
Les habitations étaient légèrement excavées, avec une surface de 16 à 30 m2. Les villages prenaient souvent une forme circulaire ou semi-circulaire. Unebourgade fortifiée pouvait abriter une population plus nombreuse et évoluer en centre urbain. Ces établissements regroupaient des activités artisanales spécialisées, stockaient des denrées alimentaires, pratiquaient le commerce à longue distance, et comportaient parfois des bâtiments à vocation religieuse ou culturelle. Les maisons y étaient protégées par despalissades en bois et des murs de terre renforcés par du bois.
Vers l’an 700, une importante fortification slave fut érigée àSpandau (aujourd’hui un arrondissement deBerlin). Les Slaves installaient souvent leurs implantations dans des endroits stratégiques, notamment au bord de lacs ou dans des zones humides. Leurs forteresses étaient fréquemment construites sur des îlots ou dans des marécages, rendant leur accès difficile. Celui-ci se faisait par des passerelles de planches de bois, démontables en cas d’attaque. Les châteaux sur hauteurs étaient plus rares, mais présents, comme laforteresse de Starigard(de) (actuelleOldenbourg en Holstein).
Dans les régions riches en cours d’eau du nord-est de l’Europe centrale, les Slaves construisirent aussi d’impressionnants ponts en bois, dont quatre traversant laHavel, et un long de 2 km enjambant lelac de l'Ucker supérieur[53].
LeStrategikon ouStrategicon (en grecΣτρατηγικόν) est un traité destratégie militaire qui aurait été rédigé pendant leVIe siècle et le plus souvent attribué à l'empereur byzantinMaurice Ier et qui est certainement la source la plus importante pour la stratégie militaire slave. Il est d'une telle importance parce qu'il a été écrit par des soldats, pour les soldats, comme un livre de référence pratique. C'est pourquoi on peut le considérer comme fiable. Tout le chapitre de ce livre est dédié aux Slaves. Au tout début, l'auteur souligne que les Slaves sont très durs. Il dit aussi que l'une des stratégies militaires slaves consiste à se cacher sous l'eau, en utilisant la paille pour respirer. C'était une sorte de camouflage sous-marin, puisque l'observateur de la rive ne pouvait voir les pailles. Maurice a également décrit le comportement slave pendant la bataille : ils exécutaient leurs mouvements de manière désordonnée et cherchaient à éviter les plaines et les terrains plats. Il confirmeProcope de Césarée etSimocatta. Maurice affirme clairement que les Slaves, lors de l'entrée dans la bataille,« avancent en faisant beaucoup de bruit ». S'ils réussissaient à effrayer l'ennemi, ils attaquaient, mais sinon, ils se repliaient immédiatement. Les tactiques d'intimidation de l'ennemi étaient donc connues des Slaves.
En l'an586, Slaves etAvars attaquentThessalonique. Cet événement est connu par leMiraculi Sancti Demetrii (Miracles de saint Demetrios) qui apporte des informations très importantes sur l'utilisation par les Slaves d'engins de siège. Les dispositifs mentionnés sont l'hélépole, lebélier, lescatapultes et prétendument lestortues.« Contrairement aux exemples précédents, nous voyons maintenant que les Slaves et les Avars utilisaient des outils de combat avancé pour assiéger. Et ce n'est pas tout, nous avons également lu que les Slaves et Avars ont tenté de traverser l'eau en utilisant deséchafaudages, afin d'envahir le port de la ville. » Cependant, il semble que les Slaves n'étaient pas habiles dans la manipulation des engins de siège. Selon l'auteur desMiracles, ils ont continué à jeter des pierres énormes de l'aube jusqu'au soir, mais pas une pierre n'a frappé le mur de la ville. Il est évident que cette technologie était encore nouvelle pour les Slaves, qui avaient été habitués à une manière différente de conquérir les villes.
Une autre façon dont les Slaves ont atteint les villes entourées d'eau a été l'utilisation de bateaux fabriqués à partir d'un tronc de boismonoxyle. Ils ont été utilisés lors de l'attaque de Constantinople en 626, et plus tôt, dans l'invasion de Thessalonique (614-616). Dans ce dernier cas, les Slaves ont même protégé leurs bateaux par lecuir cru, pour les rendre résistants aux flèches et aux pierres.
LesMiracles de saint Demetrios mentionnent un certainartisanat slave habile à façonner des engins de combat en bois. Cette information se réfère à l'année 677. Ainsi, en moins d'un siècle, les Slaves ont appris à produire des engins de siège de leur propre chef, et sans doute à les utiliser d'une manière plus efficace. Cela ne veut certainement pas dire que cette nouvelle technologie a mis un terme à leur stratégie d'embuscade préférée, qui devait encore être utilisée pendant une longue période comme un système de guerre efficace.
La tactique militaire principale des Slaves était une attaque sournoise. Selon les sources, les Slaves étaient très habiles dans la clandestinité, au cours de laquelle ils pouvaient également utiliser différents types decamouflage. Celui-ci leur permettait de vaincre les ennemis mieux équipés et formés. Les Slaves étaient également en mesure d'utiliser des élémentspsychologiques durant les batailles, en faisant des efforts pour effrayer l'ennemi. Le camouflage donnait un avantage psychologique aux Slaves. L'ennemi ignorait d'où l'attaque pouvait venir. Le camouflage diminuait ses chances de regrouper les forces efficacement, surtout étant donné que les attaques slaves étaient organisées comme desraids[54].
Grossissant les rangs d'autres peuples d'origineiranienne (lesSarmates),turco-iranienne, ou encoregermanique (lesGoths), les anciens Slaves ne formaient pas encore, au départ, des « nations » (au sens actuel du terme).
À l'origine répartis en de nombreusestribus, sans doute de taille modeste, les Slaves n'avaient pas d'organisation politique ou militaire à grande échelle durant lesinvasions barbares. L'unité de base était probablement la famille, et au-delà de celle-ci, le regroupement en communautés villageoises : lesSklavinies, structures socialesagro-pastorales similaires à celles des anciensBaltes,Germains etVolokhs[23]. La communauté familiale, fortement solidaire, est intégrée dans le cadre de l'assembléevillageoise et dans celui, plus vaste, de l'assemblée tribale autour d'un sanctuaire commun. Les décisions se prennent à l'unanimité par acclamations, en l'absence d'un appareil étatique permanent.
La tactique des Slaves, décrite par l'empereur byzantinMaurice, relève de laguérilla : ils s'abritent dans les forêts et les marécages, et évitent la bataille rangée. Un auteurcarolingien les qualifie de « grenouilles ». En tout cas, la méthode s'avère efficace contre des États aux ressources limitées, qui ne peuvent maintenir leur armée en campagne pour de longues périodes.
Dès lors, les Slaves de l'Ouest et une partie des Slaves du Sud (lesCroates, lesSlovènes et lesDalmates), qui avaient embrassé la religionchrétiennecatholique définie par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l'Est ou du Sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit « orthodoxe », défini par les quatre autres patriarches (deJérusalem,Constantinople,Antioche etAlexandrie, bientôt rejoints parMoscou). La division religieuse se doublait d'une division politique, puisque les Slaves de rite latin se définissaient par rapport auSaint-Empire romain germanique, qui pouvait leur reconnaître ou non le titre royal, et ceux de l'Est par rapport à l'Empire byzantin : les Bulgares, puis lesSerbes et enfin lesRusses s'efforceront d'obtenir le titre de « tsar » (césar) par délégation ou succession de Byzance.
Parmi les Slaves contemporains qui se réclament d’une religion, la majorité se rattache au christianisme orthodoxe, suivi du catholicisme. La plupart des Slaves musulmans suivent l’écolehanafite de la branchesunnite de l’islam[55]. Certains tentent également de faire revivre la foi païenne des anciens Slaves : c'est le cas du mouvementreconstructionnistenéopaïen de la « Rodnovérie ».
La formation des premiers États slaves est étroitement liée aux contacts avec les peuples voisins comme lesBaltes, lesVarègues, mais aussi les empiresgermanique,byzantin etkhazar.
La pression des peuples germaniques au nord et à l'ouest (à l'époque carolingienne, lesFrancs les arrêtent sur l'Elbe ; à l'époque ottonienne, lesSaxons commencent à s'étendre vers l'est) et celle despeuples des steppes à l'est et au sud semblent avoir mis un terme à l'expansion des Slaves et les avoir fixés dans l'espace.
Les établissements et les « États » slaves du haut Moyen Âge
Comme pour la majorité des peuples qui participèrent aux invasions, le terme d'État parfois conféré à ces structures est contestable dans la mesure où leskhanats, royaumes ou principautés de cette période, étaient bien éloignées de lares publica antique, confondant sous un même terme les territoires, la dépendance des hommes à l'égard d'un pouvoir personnel et les biens de ce pouvoir.
LaCarantanie a été probablement la plus ancienne formation d'État slave connu à avoir été créée. La capitale était située à Karnburg, près deKlagenfurt dans l'actuelleAutriche[57].
Du milieu duVIIe siècle à env.820/828, État slave, puis en tant que comté franc, et plus tard en tant que duché au sein du Saint-Empire romain germanique progressivement transformé en Carinthie classique.
DesAvars se tournèrent vers l'ouest et attaquèrent le territoire habité par les Slaves.
Les Slaves s'unirent alors sous leur chef Valuk[58] et s'associèrent à Samo (le chef d'une confédération slave deTchèques,Moraves,Slovaques etSorabes) pour se défendre contre les Avars. On ne sait pas si la lignée de Valuk s'est poursuivie dans celle des derniers ducs ou princes de Carantanie.
Le royaume des Antes sur le Don : un « État » protoslave
Des agglomérations modestes, nomméesgorods,grods ougrads, furent fondées en grand nombre partout où ils se trouvaient et sont connues pour la période kiévienne.
Si l'origine deSamo reste incertaine, il fut le premiersouverain des Slaves (623–658) dont le nom estconnu ; il a fondé l'un des premiersÉtats slaves, une confédération supra-tribale généralement appelée :« royaume,empire » ou« union destribus de Samo ».
L'événement le mieux connu de la carrière de Samo est sa victoire sur l'armée royale franque deDagobert Ier en 631 ou 632. Dans la neuvième année de son règne, Dagobert, profitant d'une« violente dispute dans lamarche dePannonie(en) entre des Avars, desHuns et desWendes », y mène trois armées, la plus importante étant composée d'Austrasiens. Mais les Francs sont mis en déroute près deWogastisburg (castrum Wogastisburc), un lieu non identifié qui signifie « forteresse / château de Vogast ». Au lendemain de la victoire desWendes, le princesorabeDervan abandonne les Francs et« se place lui-même et son peuple sous la protection de Samo » »[59]. Samo aurait même envahi laThuringe franque à plusieurs reprises et y aurait entrepris des pillages.
Selon les récits de l'époque, il aurait vécu avec douze femmes, dont il aurait eu32 garçons et15 filles ou, selon d'autres versions,22 fils et15 filles. La légende raconte que sur son lit de mort, il« appela trois de ses fils auxquels il ordonna d'amener chacun plusieurs flèches. Il prit à chacun une flèche et rompit les trois flèches une par une sous leurs yeux. Puis il essaya vainement de rompre les faisceaux de flèches ensemble. Vous voyez, conclut-il, si vous restez ensemble, unis pour lutter contre l'ennemi, vous ne serez pas brisés : dites-le à vos autres frères et sœurs ! »[60]
Après que lesAvars ont été écrasés par les Francs (à l'ouest), par les Bulgares (à l'est) et par les Moraves et les Slovaques (au nord), la principauté de Moravie (en Tchéquie orientale et Slovaquie occidentale actuelles) s'agrandit d'abord de laprincipauté de Nitra (qui comprenait la Slovaquie, laHongrie du Nord, et l'Ukraine subcarpathique), plus tard de la Bohême (890–894) et du Sud de la Pologne actuelle. C'est ainsi que se forma laGrande-Moravie en 833. Cet État « hérissé de villes fortifiées et de châteaux forts » (Denise Eckaute) dut combattre lesSaxons au nord et lesBavarois au sud : il dura moins d'un siècle sous cette forme. L'empire, dirigé parMojmir I,Rastislav,Slavomir(en),Svatopluk (871–894) etMojmir II, disparut en effet en 907, pour cause de querelles internes et sous les coups des tribus hongroises, lesMagyars,récemment arrivés dans la région depuis la steppe ukrainienne (Etelköz) située à l'est desCarpates.
C'est notamment à l'initiative de Ratislav que les missionnairesCyrille et Méthode furent dépêchés en 863 par l'empereurMichel III pour évangéliser les Slaves.
AuXe siècle, la dynastie desPremyslides y affirma son pouvoir sous le règne deVenceslas Ier de Bohême (921–935). Venceslas, confronté à la puissanteSaxe, devint le vassal d'Henri l'Oiseleur et se plaça sous la protection dupape afin de consolider son pouvoir. Se heurtant à l'opposition des nobles et de son frère en raison de cette politique qui renforçait l'autorité centrale, il fut tué par ce dernier en 935 et devint martyr à la fin du siècle.
Le fratricideBoleslav et ses successeurs, notammentBoleslav II (972-999), continuèrent avec moins de succès l'œuvre de Venceslas, limités par leSaint-Empire romain, auquel la principauté appartenait, et par la puissance polonaise.Prague devint un évêché en 973, la Moravie actuelle fut conquise en 1019 et c'est finalement sous le règne deVratislav II (1061–1092) que la dynastie obtint en 1089 la couronne des mains de l'empereurHenri IV pour avoir pris son parti au moment de laquerelle des Investitures (1075–1122) avec le pape.
Dès leXIIIe siècle, la germanisation s’intensifie : fondation de villes allemandes, immigration de colons germaniques, christianisation et remplacement des structures sociales slaves. Les langues slaves locales, comme lepolabe, s’éteignent progressivement, le polabe étant attesté pour la dernière fois auXVIIIe siècle[62] ; leslovince s'éteint au début duXXe siècle. Seuls lesSorabes (ouWendes) deLusace (actuelle Allemagne orientale) ont réussi à conserver une identité culturelle et linguistique jusqu’à aujourd’hui.
La germanisation ne se limite pas aux territoires situés entre l’Elbe et l’Oder ; elle s’étend également plus à l’est, notamment enPoméranie, enSilésie et enBohême. Dès leXIIIe siècle, ces régions connaissent un afflux massif de colons germanophones. EnSilésie, les ducsPiast favorisent activement l’installation de villes de droit allemand, comme Breslau (aujourd’huiWrocław), et encouragent l’intégration de marchands et artisans germaniques[63]. De même, enBohême, les roisPřemyslides puisluxembourgeois accueillent des colons allemands, notamment dans lesSudètes et les villes minières, entraînant un recul progressif des populations tchèques dans certaines zones[64].
EnPoméranie, bien que les ducs locaux soient d'origine slave, la langue allemande devient progressivement dominante dans les villes et l’administration dès leXIVe siècle, accélérant l’assimilation culturelle[65]. Ce processus, bien qu’inégal selon les régions, contribue à l’essor d’une culture urbaine germanophone à l’est de l’Oder, préparant les transformations politiques des siècles suivants.
Une fois installés en « sklavinies », intercalées entre les « valachies » existantes[67], l'empire leur accorde finalement le statut de « fédérés » (fœderati), mais concrètement, il ne contrôle plus que les côtes de lapéninsule balkanique, où les Slaves deviendront progressivement majoritaires dans l'intérieur : ils y laissent une empreinte particulière qui persiste jusqu'à nos jours[25]. Une fois majoritaires sur le plan démographique (si l'on excepte l'Albanie, les côtes grecques et les terroirs montagneuxvalaques comme laRomania Planina ou leStari Vlah près deSarajevo), lesSlaves du Sud, d'origines diverses, vont se différencier auxIXe et XIe siècles.
LesSerbes, qui apparaissent initialement dans l'actuelle Allemagne orientale, enSerbie blanche, se sont ensuite établis au centre et à l'est des Balkans sous la conduite duprince de Serbie blanche, formant en outre des enclaves jusqu'en Grèce orientale. Par la suite, ils établirent unÉtat puissant sous la dynastie desNemanjic.
D'autres peuples slavophones, aujourd'hui disparus, se partagèrent le reste des anciennes provinces romaines puis byzantines de l'Adriatique : ainsi, lesDoukliens et lesNarentins remplacèrent petit-à-petit lesDalmatiens et lesMorlaques enDalmatie ; ils s'intégrèrent ultérieurement aux Serbes et Croates.
Les plus orientaux d'entre eux, lesSlavons, apparaissent d'abord dans le bassin du bas-Danube, en connexion avec la confédération irano-turcophone desBulgares, dont ils prennent le nom et à laquelle ils donnent leur langue. Les Slavons/Bulgares s'étendent ensuite progressivement vers lamer Égée, absorbent la plupart desThraces latinisés (le restant donnera naissance aux minoritésaroumaines) et se différencient tardivement (auxXIXe et XXe siècles) enMacédoniens et enBulgares, aux langues encore très proches.
En 827–828, lesSlaves narentins sont de plus en plus présents dans la sphère d'influence de la futurerépublique de Venise. Un chef narentin y est baptisé en 829, marquant un traité entreMéranie et Venise. Cependant, quand Venise s'affaiblit, les Narentins reprenaient leurs raids de pirates, comme en 834/835 lorsqu'ils pillent et massacrent plusieurs marchands vénitiens qui revenaient duduché de Bénévent dans leSud de l'Italie, ou en 846, lorsqu'ils attaquent Venise elle-même, s'emparant de la ville voisine de la lagune deCaorle. Après de nombreuses réussites militaires, l'auto-détermination, la liberté et letribalisme gagnent en force dans le bassin de laNeretva et chez les Méraniens.
Dès que lamarine impériale se retire des eaux de l'Adriatique, les païens reprennent leurs vieilles habitudes de pirates, menant une offensive militaire contre les Vénitiens en 886.
Ledoge vénitienPietro Ier Candiano va lui-même avec douze galères dans les eaux deNeretva en 887 et y coule cinq navires narentins dans le port de Mokro ouMakarska. Après avoir débarqué ses troupes près de Mokro, il en chasse les Méraniens, en avançant à l'intérieur des terres. Le, les Narentins se précipitent contre lui et le vainquent de manière décisive. Dans la bataille, le doge Pietro Ier lui-même perd la vie.
Cela incite la république de Venise à renouveler son alliance anti-slave avec le roiBérenger Ier d'Italie le.
En 649, lesBulgares, confédération initialement iranophone et turcophone établie dans la boucle duDon, furent attaqués à l'est par lesKhazars, peuple turcophone converti aujudaïsme, établi le long de laVolga. Ils se scindèrent alors en deux groupes : l'un partit vers le nord et s'établit sur la moyenne-Volga (Bulgarie de la Volga), l'autre partit vers l'ouest et s'établit dans l'actuelleUkraine (empire deKoubrat). De là, les Bulgares, déjà mélangés à des Slaves, affrontèrent l'empire d'Orient et, après avoir vaincu l'empereurConstantin IV Porphyrogénète, s'installèrent enMésie orientale, sur lamer Noire (autour deVarna, enBulgarie). Là, ils soumirent la population déjà majoritairement formée de Slavons, dont ils finiront par adopter la langue.
SousJustinien II, puis sous ses successeurs de ladynastie isaurienne (717–775), les Byzantins regagnèrent politiquement le terrain perdu en soumettant les uns après les autres les Slaves des Balkans, mais ceux-ci formaient désormais la majorité de la population dans la péninsule. Les populations qui résistèrent furent chassées au nord du Danube (notamment desValaques) et enAsie Mineure (notamment des Slaves). Ces mesures s'accompagnèrent de la mise en place de nouvelles structures administratives à caractère défensif : les « thèmes », circonscriptions à la fois militaires et civiles gouvernées par des « stratèges ». Mais les résultats des fouillesarchéologiques nous indiquent que les Slaves installés dans les Balkans ont progressivement absorbé les cultures antérieures (hellénique,albanaise etromane) : à partir duVIIe siècle, une culture slavemédiévale aux caractéristiques spécifiques (langue slave,christianisme orthodoxe, et aux traditions balkaniques communes avec les Grecs, les Albanais et lesValaques) émerge à partir de la région d'Ohrid et dans d'autres parties de la Macédoine, puis se diffuse auIXe siècle de laMacédoine à l'ensemble duPremier Empire bulgare[72].
Les Slaves de laBaltique, dont l'agriculture n'est pas très développée au début de 800, ont un besoin urgent de ressources. Les îlots secs étaient les seuls capables de produire des cultures et le bétail était rare. Lelin a pu être cultivé. Il a été transformé enlin ou en toile pour les vêtements et utilisé comme une forme de monnaie. À cette époque, les Slaves baltes ont été également connus pour l'apiculture, échangeant leurmiel et lacire avec les Allemands pour confectionner des cierges et pour créer l'étanchéité des documents. Une fois que le commerce a commencé, la monnaie allemande a circulé au sein du groupe. Il n'y a pas d'information sur cet échange entre Germains et Slaves auIXe siècle.
Pendant cette période, il est connu que les Slaves se sont croisés avec lesDanois, conduisant à une série d'événements fatidiques. Les Slaves de la Baltique s'étaient engagés dans des activités de piraterie, tandis que les Danois ont estimé que le commerce et le piratage allaient de pair, ce qui rend intéressante la tentative de relations commerciales. Les Slaves de la Baltique s'intéressent très tôt au développement commercial. Ils tentent de prendre des rivières auDanemark en vue de contrôler le commerce. Les Danois ne l'entendaient pas ainsi ; il y eut des guerres entre ces peuples.
Entre 1050 et 1400, laPologne passe d’un duché morcelé à un royaume unifié et centralisé. Après le règne tumultueux deMieszko II Lambert et la crise qui suit son décès (1034), le pays connaît une restauration sousCasimir Ier le Restaurateur (r. -). Ladynastie des Piast s’efforce ensuite de renforcer le pouvoir royal, mais les divisions successorales persistent.
En 1385, legrand-duché de Lituanie et leroyaume de Pologne unissent leurs forces par l'union de Krewo en 1385, donnant naissance à une entité politique influente : larépublique des Deux Nations (à partir de 1569). Dès la fin duXVe siècle, cette union polono-lituanienne devient l’un des plus vastes États d’Europe, s’étendant de la mer Baltique à la mer Noire[79]. Elle résiste aux pressions extérieures deschevaliers Teutoniques, desTatars de Crimée et de laMoscovie. Son système politique, fondé sur la noblesse élue et le parlementarisme, marque une singularité parmi les monarchies européennes.
SousStefan Dušan (r. 1331–1355), le royaume devient unempire serbe qui s’étend sur la majeure partie desBalkans. Dušan adopte le titre de « tsar des Serbes et des Grecs » en 1346 et promulgue leCode de Dušan en 1349. Toutefois, après sa mort, l’empire se fragmente rapidement, ce qui facilite l’expansionottomane[82]. L’adoption du droit byzantin dans le Code de Dušan témoigne d’une volonté d’unifier juridiquement et religieusement les populations slaves orthodoxes[83]. Après la mort de Dušan, l’État serbe se fragmente et finit par être soumis à l’expansion ottomane à partir de la seconde moitié duXVe siècle. LeSecond Empire bulgare, fondé en 1185 après la révolte contre les Byzantins, connaît un déclin rapide à partir duXIVe siècle. Affaibli par des luttes internes et la pression ottomane, il est conquis définitivement par lesOttomans en 1396[84].
LaCroatie, quant à elle, avait été un royaume indépendant jusqu’en 1102, date de son union personnelle avec laHongrie sous la couronne d’un seul roi. Malgré cette union, la noblesse croate conserve des privilèges et institutions propres. À la fin du Moyen Âge, la Croatie est de plus en plus exposée aux raids ottomans, en particulier après labataille de Mohács (1526), ce qui entraînera la fragmentation du royaume et l’intervention croissante desHabsbourg dans les affaires croates[85].
LeSecond Empire bulgare est fondé en 1185 à la suite d’un soulèvement contre la domination byzantine, sous la conduite des frèresAsen etPierre. La nouvelle capitale estTarnovo. SousIvan Asen II (r. 1218–1241), la Bulgarie connaît une renaissance politique et culturelle.
LesÉtats russes médiévaux sont issus de la fragmentation de laRus' de Kiev, affaiblie par les rivalités princières et les invasions nomades. Kiev perd son rôle central au profit de nouvelles puissances régionales telles queNovgorod,Vladimir-Souzdal et, plus tard,Moscou.
L’invasion mongole de la Russie de 1237–1240 par les armées deBatu Khan, petit-fils deGengis Khan, entraîne la vassalisation des principautés russes sous la domination de laHorde d'or. Toutefois, Moscou s’impose progressivement comme puissance montante. Le princeDmitri Donskoï remporte en 1380 labataille de Koulikovo contre les Tatars, un événement symbolique dans le processus d’émancipation[87].
Les Slaves à la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne
L'Europe en 1648 : laPologne-Lituanie est à sa plus grande extension et la puissance de laRussie commence à augmenter. Les autres peuples slaves sont soumis à la domination étrangère.
Dans les terres slaves occidentales, laPologne-Lituanie forme une puissance majeure à partir de l’union de Lublin (1569), intégrant des populations slaves orientales, principalement desRuthéniens (ancêtres des Biélorusses et Ukrainiens), au sein de larépublique des Deux Nations. Cette période voit un processus depolonisation et decatholicisation des élites ruthènes, en partie contesté par les communautés orthodoxes et cosaques[88].
LaBohême, soumise auxHabsbourg depuis 1526, perd toute son autonomie après labataille de la Montagne Blanche (1620) ; les terres tchèques sont germanisées et la langue tchèque recule : c'est la « période des ténèbres »[89].
Dans les territoires polono-lituaniens, les tensions religieuses et sociales entraînent des révoltes, comme celles descosaques zaporogues. Par exemple, le soulèvement deBohdan Khmelnytsky en 1648 aboutit à la séparation de l’Ukraine centrale et orientale et à son rattachement progressif à la Russie (traité de Pereïaslav, 1654)[91].
Dans les Balkans, l’oppression ottomane et les tensions intercommunautaires nourrissent des mouvements proto-nationalistes, en particulier enSerbie, où se préparait lepremier soulèvement serbe (1804–1813) contre les autorités ottomanes.
LesUkrainiens sont divisés entre l’Empire russe, qui contrôle l’Ukraine centrale et orientale, et l’empire d'Autriche, qui administre laGalicie et laBucovine. Tandis que l’Empire russe interdit l’usage public de la langue ukrainienne (notamment par les décrets de 1863 et 1876), la sphère autrichienne offre davantage d’espace au développement culturel ukrainien[92].
Carte postale panslave représentantCyrille et Méthode, avec le texte « Dieu/Notre Seigneur, veille sur notre patrie/héritage » en huit langues slaves.
Lepanslavisme, un mouvement qui émerge au milieu duXIXe siècle, met l'accent sur l'héritage commun et l'unité de tous les peuples slaves. Il se concentre principalement dans lesBalkans, où les Slaves du Sud avaient été dominés pendant des siècles par d'autres empires : l'Empire byzantin, l'Autriche-Hongrie, l'Empire ottoman et larépublique de Venise. L'Autriche-Hongrie développe sa propre vision politique avec l’austroslavisme, en opposition au panslavisme mené principalement par l’Empire russe[94].
Les États slaves des Balkans en 1914.
En 1878, il n’existe que trois États majoritairement slaves dans le monde : l’Empire russe, laprincipauté de Serbie et laprincipauté du Monténégro. LaBulgarie est de facto indépendante mais reste,de jure, un vassal de l’Empire ottoman jusqu’à sa déclaration officielle d’indépendance en 1908. Les peuples slaves, pour la plupart privés de voix au sein de l’Empire austro-hongrois, réclament l’autodétermination nationale[95].
Pendant laPremière Guerre mondiale, des représentants des Tchèques, Slovaques, Polonais, Serbes, Croates et Slovènes fondent des organisations dans les pays de l’Entente pour obtenir leur soutien et leur reconnaissance[95]. En 1918, après la fin de la guerre, les Slaves établissent plusieurs États indépendants tels que laTchécoslovaquie, laPologne et leroyaume des Serbes, Croates et Slovènes.
Début 1941, l’Allemagne commença à planifier leGeneralplan Ost, un projet de génocide des Slaves d’Europe de l’Est qui devait débuter après une expansion descamps de concentration et la chute du régime de Staline[100],[102],[103]. Ce plan devait être mis en œuvre progressivement sur 25 à 30 ans[96],[102]. Après la mort d'environ 30 millions[104] de Slaves morts de faim et le dépeuplement des grandes villes, l’Allemagne devait réinstaller des colons allemands en Europe de l’Est[103],[105],[106]. En, lorsque l’Allemagne lança l’opération Barbarossa contre l’Union soviétique, Hitler suspendit ce plan pour se concentrer sur l’extermination des Juifs[106]. Une partie du plan fut néanmoins appliquée. Des millions de Slaves furent assassinés en Europe de l’Est[106], dont les victimes duPlan de la faim, stratégie allemande de famine intentionnelle dans la région[104], ainsi que les3,3 millions de prisonniers soviétiques morts en captivité[107].Heinrich Himmler ordonna à son subordonnéLudolf-Hermann von Alvensleben de commencer la réinstallation d’Allemands de souche enCrimée, déplaçant de force des centaines de familles germaniques vers les villes et villages locaux[108]. L’Armée rouge reprit ces territoires aux Allemands lors de l’opération Bagration en 1944[106]. Selon Stephen J. Lee, la population russe compterait environ90 millions de personnes de moins qu’elle n’aurait dû compter en 1945[109].
En 1991, l’Union soviétique s’est effondrée, et de nombreuses anciennes républiques soviétiques sont devenues indépendantes[99],[114]. Aujourd’hui, des États ex-soviétiques d’Asie centrale comme leKazakhstan et leKirghizistan comptent toujours d’importantes minorités slaves, principalement russes[114]. Le Kazakhstan abrite la plus grande population minoritaire slave[115].
Le panslavisme est une doctrine politique, culturelle et sociale qui valorise l'identité commune que partagent les différents peuples slaves et qui préconise leur union politique sur la base de cette identité.
En 1440, le souverain polonais Ladislas Warneńczyk (Ladislas III Jagellon) fut couronnéroi de Hongrie et, à cette occasion, il reçut la délégation du roi bosniaqueTvrtko II àBuda. Ils ont discuté des possibilités de coopération contre les Turcs, mais ils ont également souligné l'origineethnique commune des Bosniaques et des Polonais.
L'historien croate Vjekoslav Klaic (Poviest Bosne, 1882) a écrit ces lignes sur l'événement : « le roi Stephen Tvrtko II et ledespoteGeorge Brankovic espère que les meilleurs moments viendront et ont été ravis que la Couronnehongroise a été prise par un souverain slave de sorte qu'ils ont envoyé leurs délégués à Buda pour saluer le nouveau roi et lui demander de l'aide. »
Le biographe du roi Vladislav a écrit ceci au sujet de la délégation bosniaque : « le roi bosniaque a également envoyé une délégation composée de grands hommes. » Avec des histoires sur les origines de leur tribu, ils ont souligné que les Bosniaques avaient les mêmes ancêtres que les Polonais et qu'ils ont la même langue parlée. Ils ont également déclaré que le roi bosniaque est satisfait du fait que le roi Ladislav a réussi dans ses campagnes militaires et ont mentionné le langage commun et origine commune.
Cet événement est également décrit le livre polonais appeléDzieje Rzeczypospolitej Polskiej deJędrzej Moraczewski[165].
Le roi Ladislas est mort pendant labataille de Varna en 1444 où il a également commandé un groupe dechevaliers bosniaques envoyés par le roi bosniaque pour lutter contre lesTurcs.
Hej Sloveni (Hé, les Slaves) est un hymne consacré aux Slaves. Ses paroles originales ont été écrites en 1834 sous le titreHej, Slováci (Hé, les Slovaques) parSamo Tomášik. Il sert depuis comme hymne dupanslavisme, du mouvementSokol, ainsi que de la RFSYougoslavie, de la république fédérale de Yougoslavie et de l'État fédéré deSerbie-et-Monténégro. La chanson est également considérée comme le second hymne officieux desSlovaques. Sa mélodie est basée sur leMazurek Dąbrowskiego, l'hymne de laPologne depuis 1926, mais elle est beaucoup plus lente et plus accentuée.
Plusieurs tentatives ont été effectuées pourcréer une langue slave unifiée qui permettrait de faciliter la communication de tous les Slaves, à l'instar duslovio ou de l'interslave.
Angela Merkel (née Angela Dorothea Kasner, fille de Horst Kasner (né Kaźmierczak), et sa mère Herlind (née Jentzsch), àGdańsk (alors Dantzick, aujourd'hui enPologne)
↑Nina N.Loginova, Milan M.Radovanović, Anatoliy A.Yamashkin, GoranVasin, Marko D.Petrović et DunjaDemirović Bajrami, « Analysis of the population dynamics in the "Slavic World" with a special focus on Russia »,Indonesian Journal of Geography,vol. 52,no 3,,p. 317(ISSN2354-9114,DOI10.22146/ijg.51202)
« There is simply no evidence of the material remains of the Zarubyntsi, Kiev, or even Prague culture in the southern and southwestern direction of the presumed migration of the Slavs towards the Danube frontier of the Roman Empire. »
« […] there is no serious basis for attributing to the Sclavenes (or, at least, to those whom early Byzantine authors called so) any of the many sites excavated in Russia, Belarus, Poland, Moravia, and Bohemia. »
↑PatriceLajoye, « Mais où étaient donc les Slaves dans l'Antiquité »,Histoire antique et médiévale,no 50,(lire en ligne, consulté le).
↑Procope de Césarée,Histoire de la guerre contre les Goths, Livre I, XXVII, 1.
↑a etbVladislavPopovic, « La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l'archéologie »,Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,vol. 122,no 3,,p. 596–648(DOI10.3406/crai.1978.13511,lire en ligne, consulté le).
↑ÉloïseAdde-Vomáčka, « La Chronique de Dalimil, première chronique rédigée en tchèque : langue vernaculaire, identité et enjeux politiques dans la Bohême duXIVe siècle »,Slavica bruxellensia. Revue polyphonique de littérature, culture et histoire slaves,no 10,(ISSN2031-7654,DOI10.4000/slavica.1645,lire en ligne, consulté le).
↑Jean-PierreArrignon,Chronique de Nestor : naissance de la Rus' de Kiev, Anacharsis,(ISBN979-10-279-0447-1).
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↑a etbΣκλαβηνοί τε καὶ Ἄνται, οὐκ ἄρχονται πρὸς ἀνδρὸς ἑνός, ἀλλ ἐν δημοκρατίᾳ ἐκ παλαιοῦ βιοτεύουσι, καὶ διὰ τοῦτο αὐτοῖς τῶν πραγμάτων ἀεὶ τά τε ξύμφορα καὶ τὰ δύσκολα ἐς κοινὸν ἄγεται.Prokopiusz z CezareiWojnyVII,14,22;Les Sclaveni et les Antes ne sont pas soumis à la domination d'un seul homme, mais vivent depuis longtemps dans un système de gouvernement populaire, et par conséquent toutes les questions, favorables et défavorables, sont toujours réglées lors d'une assemblée générale. (Prokopiusz z Cezarei o ustroju i zwyczajach Słowian naddunajskich).
↑VenanceGrumel, « Ostrogorsky (G.), Histoire de l'État byzantin. Préface de Paul Lemerle. Traduction française de J. Gouillard ; History of the Byzantine State. Translated from the German by Joan Hussey, with a Foreword by Peter Charanis »,Revue des études byzantines,vol. 18,no 1,,p. 225–227(lire en ligne, consulté le).
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« "Byzantium" and "Byzantine Empire", became more widespread in England and elsewhere in Europe and America only in the second half of the 19th Century. George Finlay'sHistory of the Byzantine Empire from 716 to 1057, published in 1857, was the first occasion of "Byzantine Empire" being used in a modern historical narrative in English. »
↑Ce chiffre est calculé à partir d'une population totale estimée à 3 816 459 en 2022, multipliée par 0,501 selon la part bosniaque de 50,1 % en 2013. La part exacte en 2022 n'est pas certaine. Le Factbook note : « Les autorités de la République serbe contestent la méthodologie et refusent de reconnaître les résultats. »« Bosnie-Herzégovine - The World Factbook »,
↑FrancescoPalermo (Natalie Sabanadze),National Minorities in Inter-State Relations, Martinus Nijhoff Publishers,(ISBN978-90-04-17598-3), « National Minorities in Inter-State Relations: Filling the Legal Vacuum? »,p. 11
« It is estimated that 4.5 million Croatians live outside Croatia ... »
↑« Congrès mondial croate »[archive du](consulté le), Croatian World Congress, "4.5 million Croats and people of Croatian heritage live outside of the Republic of Croatia and Bosnia and Herzegovina"
↑« Programme du parti politique GIG » :« Avant l'intervention de l'OTAN en Serbie, le 24.03.1999, environ 18 000 Gorani vivaient en Gora. En Serbie et dans les anciennes républiques yougoslaves, il y a environ 40 000 Gorani, et un nombre important de Gorani vivent et travaillent dans les pays de l'Union européenne et ailleurs. Selon nos estimations, le nombre total de Gorani en Gora, en Serbie et en diaspora est d'environ 60 000. »
↑Incluant 36 522 000 identités ethniques simples, 871 000 identités ethniques multiples (polonais et une autre identité ethnique, notamment 431 000 polonais et silésiens, 216 000 polonais et cachubiens, et 224 000 polonais et une autre identité).« Przynależność narodowo-etniczna ludności – wyniki spisu ludności i mieszkań 2011 », surstat.gov.pl,(consulté le)
↑Une estimation de 57,3 % de Tchèques ethniques (2021) sur une population totale estimée à 10 705 384 (2022) donne environ 6,1 millions. Cependant, 31,6 % n'ont pas précisé, ce qui peut fausser le chiffre réel.« République tchèque », CIA - The World Factbook(consulté le)
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