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Skateboard

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Skateboard
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Un skateboard moderne destreet.
Un skateboard (cruiser) des années 1970 avec imprimé en fibre de verre.
Un skateboard moderne de typelongboard.

Unskateboard[1] (/skeɪt.bɔɹd/), unskate[1],[2], uneplanche à roulettes[3],[4] ou unrouli-roulant[4] est un objet composé d'un plateau (planche) sous lequel sont fixés deuxessieux (lestrucks) maintenant chacun deux roues[5]. Un skateboard est utilisé comme moyen de déplacement ou pour réaliser des figures acrobatiques (tricks), le plus souvent en environnement urbain, ou dans des espaces spécialement aménagés (skateparks).

Une personne utilise un skateboard en se maintenant debout en équilibre sur la planche et se propulse généralement par la poussée d'un pied sur le sol (push) ou bien par une technique d'appuis alternés des deux pieds sur les bords de la planche (pumping).

Leskateboard est aussi la pratique de cet objet, généralement considérée comme unsport, une activité récréative, une forme artistique ou un moyen de transport. Les pratiquants sont appelés « skateurs », « riders » ou « planchistes »[6],[7]. Le verbeskater signifie « pratiquer le skateboard ».

Les premiers skateboards apparaissent aux États-Unis comme unjeu d'enfant, probablement dans lesannées 1950. Le skateboard est ensuite médiatisé enCalifornie à la fin des années 1950 par la communauté des surfeurs. La pratique encore marginale se popularise au milieu desannées 1970, où il devient un phénomène de mode éphémère tant aux États-Unis qu'en Europe. À partir desannées 1990, la pratique se confond avec la discipline dustreet devenue dominante. Le skateboard devient également un phénomène culturel mondial, avec notamment une forte influence sur la mode vestimentaire des jeunes.

En plus dustreet pratiqué typiquement dans les espaces publics urbains, il existe d'autres disciplines moins connues du grand public : larampe (ou lebowl) pratiquée sur des modules artificiels aux pentes verticales, l'ancienfreestyle sur le plat, la descente (downhill), pratique de vitesse sur des routes en pentes, ou plus récemment lelongboard dancing. Diverses compétitions destreet et de rampe/bowl sont organisées depuis les années 1980, avec des skateurs professionnels, et ces deux disciplines sont au programme des Jeux olympiques depuis 2021.

En 2009, le marché annuel du skateboard était estimé à 4,8 milliards dedollars américains (3,5 milliards d'euros)[8] avec des pratiquants actifs généralement estimés entre 11 et 18 millions (2008)[9]. Les pratiquants seraient aux États-Unis 13 millions (2008)[9], au Brésil presque 5 millions (2014)[10] et plus de 200 000 en France (2010)[11].

Histoire

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Les origines variées

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Patin à roulettes métalliques.

Les origines des premières planches munies de quatre roulettes sont mal connues. Desjeux d'enfants constitués d'une « boite » ou « planche » équipée de quatre roulettes ont été bricolés par différentes personnes en différents lieux des États-Unis. Dans la première moitié duXXe siècle, d'autres engins à roulette étaient populaires parmi les enfants américains : lespatins à roulettes, les trottinettes bricolées avec une caisse de fruit et un patin (années 1910)[12] et lestrottinettes manufacturées (années 1930)[12]. À partir de 1945, leSkeeter Skate, planche à quatre grosses roues munie d'un guidon amovible, est équipé d'un axe (truck) permettant de diriger l'engin par appui sur les carres[12].

L'usage d'une planche munie de quatre roulettes est attesté chez des enfants afro-américains deWashington au début des années 1950[12].Mais les premiers skateboards pourraient aussi avoir été expérimentés dès les années 1930 ou 1940 par des surfeurs deLa Jolla (Californie)[12] ; des skates sont déjà produits en nombre et distribués auprès des surfeurs vers 1957[12]. La pratique concerne seulement la descente de pentes (downhill) et les petites roues métalliques se bloquent à la moindre aspérité de la route, provoquant la chute[12].

Années 1960 : le sidewalk surfboard

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Un « sidewalk surfboard », Nash Shark, années 1960.

L'engin, dont la pratique a été médiatisée, a été popularisé enCalifornie à la fin desannées 1950 par la communauté dessurfeurs[13], avec des pionniers comme Mickey Muñoz et Phil Edwards. Cet engin est constitué d'une petite planche sur laquelle sont fixées des roulettes, dénomméeroll-surf (littéralement « surf roulant » en français)[14]. Dérivant du surf, la pratique du skateboard reprend ainsi les valeurs dessports de glisse (marginalisation, rupture,fun, rébellion, etc.)[14].

À cette époque, les planches sont en bois et lourdes, lestrucks fixes, les roues en métal. Au début des années 1960 apparaissent les roues larges encéramique : plus accrocheuses et confortables sur le sol, elles facilitent aussi les virages et permettent les premières courbes. En 1969 apparait le premiertail relevé.

Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco[15] en 1956[16]. En 1960 est commercialisé le skateboard « Roller Derby »[14].

Très vite, le skateboard sera surnommé « sidewalk surfboard » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965The Fortune Cookie, une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfantLe Journal de Tintin tire un article sur leroll'surf en, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966,Claude Jutra réaliseRouli-roulant, un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.

La première compétition est organisée en1963 en Californie[14]. Le premier magazine,Skateboarder, est publié brièvement en 1964 et 1965.En 1963, les premiers skates font leur apparition en Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en1965[14].Arnaud de Rosnay s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967[17].

Toutefois, la pratique reste marginale et peine à se développer. Le skate est jugé difficile et peu amusant pour le grand public, ce qui explique le manque d'engouement comparé au surf[14]. À la fin des années 1960, concurrencée par d'autres modes, l'activité disparait rapidement et il devient même difficile d'acheter un skateboard[18].

Années 1970 : le skate grand public

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Bill Mooney dans une piscine, années 1970.

Au début des années 1970, les marques Bennett et Tracker inventent lestrucks orientables, permettant des trajectoires en courbe[19].

En 1973, une innovation change la donne : les CaliforniensFrank Nasworthy et Bob Bahn mettent au point la roue enpolyuréthane (une matière plastique) ; le skateboard moderne est né[17]. Le succès est immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches : 15 millions de skates vendus en1975 aux États-Unis[19]. Le polyuréthane atténue en effet les vibrations provoquées par les aspérités du sol et accroît l'adhérence, ce qui améliore la maniabilité de la planche et favorise l'invention de nouvelles figures et dufreestyle[20].

Le dérapage en descente est popularisée parCliff Coleman au milieu des années 1970, avec la technique d'appui d'un gant sur le sol (Coleman slide), permettant de contrôler et freiner la planche à grande vitesse. Cette technique et ses dérivés permettent de skater dans de nouveaux environnements : pentes variées, routes à virages serrés et même routes à trafic. Critiquée au début de la décennie, la pratique de la descente de routes montagneuses (downhill) est peu à peu médiatisée et diverses petites courses illégales sont organisées en Californie[21].

Durant l'été 1975 à Los Angeles, des figures marquantes sont réalisées dans des piscines vidées (pool) et des fosses de drainage (ditch), alors que sévit une sécheresse[22]. La légende mentionne notamment l'épopée d'un groupe de surfeurs, lesZ-Boys, dont font partieTony Alva (premiersaerials),Jay Adams etStacy Peralta. Cette pratique spectaculaire est à l'origine des disciplines de rampe etbowl, mais aussi d'une nouvelle manière de skater « fluide et au ras du sol » ainsi que d'une imageantisystème et élitiste[23].

Les innovations techniques et une production industrielle permettent une large diffusion du skateboard en Amérique du Nord et en Europe. Apparaissant comme un nouveau loisir à la mode et grand public, le skateboard rencontre un vif succès auprès des jeunes, avec une culture axée sur le fun (amusement) et un engouement pour les pratiques de saut, freestyle, slalom et descente. Les premiersskateparks voient le jour[19], tandis qu'une presse spécialisée émerge. En 1978, les pratiquants sont estimés à 11 millions aux États-Unis, 1,2 million en France[24].

En France, la discipline est reconnue comme sport en 1974 par leministère des Sports et rejoint lafédération de surf[19]. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978[24].

Années 1980 : le skate underground et trash

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Planche des années 1980.
Pratique de freestyle parRodney Mullen, 1988.
Pratique du street (slide sur un rail), Allemagne 1988.

Effet de mode éphémère et sport jugé dangereux, la pratique, l'industrie et la presse du skateboard s'effondre au début des années 1980[24]. Aux États-Unis et en Europe, les skateparks publics sont abandonnés puis fermés[23].

Le skate devient alors un loisirunderground. Les planches et la pratique évoluent vers un public restreint de passionnés, un esprit dutrash (« malsain ») et le rapprochement avec d'autres cultures urbaines revendicatrices (graffiti, musiques)[24]. Cette nouvelle culture est diffusée par le magazineThrasher Magazine (créé en 1981) avec sa devise « Skate and Destroy ». Le shape typique des planches devient large, avec unnose court et arrondi, untail large et surélevé, à l'exemple des productions dePowell Peralta et d'autres petites entreprises fondées par des skateurs.

L'apparition d'une technique de saut sans tremplin ni pied au sol, leollie, révolutionne la pratique tant en rampe que dans la rue. Avec leollie sur le plat (1981),Natas Kaupas (inventeur duwall ride) etMark Gonzales innovent dans l'utilisation du mobilier et des espaces urbains[24]. C'est la naissance de la discipline dustreet[24] et son utilisation des mains courantes, desrails, etc. Puis à la fin des années 1980, le franchissement desgaps : des sauts d'espaces, de marches. ApparaissentRodney Mullen (popularisateur dukickflip),Mike Carroll.

En 1985, le filmRetour vers le futur participe à populariser cette nouvelle culture skate. Urbaine, celle-ci est liée à des attributs vestimentaires (pantalons amples, baskets basses en toile, t-shirts graphiques) et musicaux.

Parallèlement, la pratique sur rampes a de plus en plus de succès au début de la décennie, et répand de nouvelles manières de skater. De petites rampes en contreplaqué sont bricolées par des particuliers. Lehalf-pipe est médiatisé par des compétitions et des skateurs de rampe se font connaitre, commeTony Hawk,Steve Caballero,Colin McKay. Mais à la fin des années 1980, la pratique perd nettement en popularité au détriment dustreet[25].

Années 1990 : le succès dustreet

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Tony Hawk, 2012.

Concurrencé par de nouveaux sports à la mode, comme leroller agressif, le skate subit une brève crise au début des années 1990. Après quelques années discrètes, le succès dustreet revient et la pratique ne cessera dorénavant de progresser à travers le monde. Le skateboard, et plus exactement la discipline sportive dustreet, devient un phénomène culturel mondial.

Entre1992 et1995, le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveauxtricks : desflips, se créent et s'améliorent, Salman Agah "invente" leswitch (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).

Rodney Mullen est principalement, avec Natas Kaupas, celui qui est à l'origine du skate moderne et qui a inventé une vingtaine de figures dont lekickflip et leheelflip.

Après ces quelques années passées à parfaire leurstricks (figures), les skateurs — imitant des stars commePepe Martinez (1973-2003) — reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les grosgaps et leshandrails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.

À partir de 1995, la médiatisation mondiale desX Games crée un nouvel intérêt du grand public pour le skateboard. L'ancien skate rebelle etunderground fait place à un grand spectacle de performances sportives, suivi par des millions de personnes[26]. En même temps, les skateurs professionnels deviennent les ambassadeurs dumarketing de grandes marques (vêtements, chaussures) visant les jeunes consommateurs masculins[26].

Si la rampe, très à la mode dans lesannées 1980, semble se marginaliser au début desannées 1990, elle demeure néanmoins une discipline importante dans les compétitions et la médiatisation du skate. C'est l'époque, deDanny Way (considéré par certains comme le « plus grandramprider de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais aussi deRune Glifberg,Bucky Lasek,Tony Hawk,John Cardiel,Tony Trujillo. Au fil des années, la construction de skateparks ouvrira la discipline à de plus nombreux pratiquants[26].

Des années 2000 à aujourd'hui

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Compétition destreet, Argentine 2019.

Les décennies précédentes, les skateurs étaient majoritairement des jeunes garçons (15-20 ans) issus de la classe moyenne ou aisés[27]. Ces dernières années sont marquées par le développement du skateboard féminin (sport, déplacement)[28], dans les milieux modestes[27], ainsi que l'émergence de pratiquants plus âgés (30-40 ans).

Les pratiquants auxÉtats-Unis étaient estimés à plus de 8 millions en 2006 et seraient 3 millions en 2014[29]. Plusieurs indicateurs suggèrent un déclin de la pratique du skate comparé au début des années 2000, tant aux États-Unis qu'en Europe : baisse du nombre de pratiquants dans toutes les catégories d'âge, difficultés financières des industriels (DC Shoes, Quicksilver, Pacsun), fréquentation des skateparks, évolution des requêtes Google, fermeture de skateparks privés et deskateshops, etc[29].

Néanmoins la pratique du skateboard ne semble pas déclinante dans d'autres régions comme le Brésil, la Russie et l'Inde[29]. AuBrésil, avec presque 5 millions de pratiquants (2014)[10], en majorité àSão Paulo, le skate est presque aussi populaire que la pratique du football[9]. De jeunes brésiliens se distinguent sur la scène internationale, telPedro Barros,Luan de Oliveira ouLeticia Bufoni[10].

Skateboards électriques en 2012.

À côté d'une pratique dominée par lestreet, on assiste à une diversification ou un engouement des pratiques autour de lalongboard et laminiboard[28], notamment la pratique de la promenade (cruising) et de la descente. C'est aussi l'émergence d'une nouvelle discipline acrobatique vers 2005, lelongboard dancing, inspirée par les vidéos d'Adam Colton[30] et Adam Stokowski[31]. En Amérique du Nord, lalongboard semble particulièrement progresser en zone urbaine ou auprès de pratiquants âgés de 25-35 ans ; la progression des ventes était estimée à 15-25% par an vers 2009[32].En vert, les méga-rampes apparaissent dans les années 2000 avec des figures aériennes de plusieurs secondes (big air), ainsi que des revêtements en caoutchouc et des bacs à mousse pour l'entrainement. Sur ce type de rampe est rentré le premier 1080[33].

De même la pratique de nouveaux engins voisins du skate s'est développée, à l'exemple dubladeboard et duwaveboard[28], ou bien l'émergence à la fin des années 2000 duskateboard électrique comme moyen de transport.

À partir des années 2000, de nouveaux modèles de trottinette deviennent à la mode et sont utilisées pour des pratiques acrobatiques. Plus accessible, latrottinette freestyle concurrence le skate dans les pratiques destreet ou de rampe, et les conflits d'usage se généralisent dans les skateparks. En France, la trottinette devient majoritaire dans les skateparks et la pratique du skate aurait diminué (2013)[34].

En 2016, leskateboard est sélectionné pour les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo en tant que sport additionnel. C'est une évolution vers la normalisation de la pratique, qui ne fait pas consensus parmi les skateurs[35]. La discipline a été reconduite pour lesjeux olympiques de Paris 2024 et lors de la139è session du CIO à Pékin, le skateboard est officiellement devenu unediscipline olympique pour les Jeux deLos Angeles 2028.

Éléments d'un skateboard

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Un skateboard peut être acheté complet (entièrement assemblé) ou bien en pièces détachées.

Le plateau

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Mini-cruiser de type « Penny » : plateau en plastique avec un shapefish.
Skate destreet moderne avec unpopsicle shape, forme classique depuis de nombreuses années.

Les plateaux, encore appelés planches oudecks ouboards sont de formes et tailles variées ; selon les époques, les disciplines pratiquées, mais aussi la taille, le poids, la pointure de chaussures ou les préférences du pratiquant[36].

L'avant de la planche est appelé lenose (« nez » en anglais), la partie intérmédiaire lewheelbase, et l'arrière de la planche letail (« queue »). Sur la plupart des planches actuelles destreet/bowl, il n'y a pas de réelle distinction entre l'avant et l'arrière de la planche.

Les planches contemporaines des disciplines dustreet etbowl ont une forme et des dimensions relativement standards. Le plateau est en bois (érable canadien le plus souvent pour les planches européennes), composée de sept à douze couches fines de bois séchées et collées (colle à base d'eau ou de résine époxy) puis compressées (contreplaqué)[36].Depuis plusieurs années, le shape standard de la planche destreet a la forme diteclassic ou « popsicle shape », plutôt symétrique avec un nose ettail ayant pratiquement la même forme (twin-tip)[36]. Les planches debowl sont plus larges, avec parfois un shapeold school (tail moins arrondi)[36]. Plus récemment, des planches polyvalentes (bowl-street) ont adopté une forme intermédiaire dite « shaped deck »[36].La courbure longitudinale (concave) varie selon les modèles et fabricants[36].La longueur varie entre 28 et 33 pouces (70-80 cm)[36].La largeur varie généralement de 7,4 pouces (190 mm (street) jusqu'à 9,5 pouces (bowl).

Les planches d'autres disciplines (longboard) ont des formes, dimensions et matériaux beaucoup plus variables, selon les pratiques ou les fabricants. Les matériaux peuvent être l'érable, le bambou, le plastique[36]. La longueur peut varier d'une trentaine de centimètres pour les plus petites (mini-cruiser) à plus de 2 mètres pour les plus longues.

  • Planche avec shape old school.
    Planche avec shapeold school.
  • Longboard avec un shape pintail.
    Longboard avec un shapepintail.
  • Longboard avec shape moderne.
    Longboard avec shape moderne.
  • Plateau de longboard.
    Plateau de longboard.

D'autres éléments distinguent les planches, notamment lesskate graphics, la décoration graphique. La planche en bois est généralement recouverte dugrip, une feuille adhésive « anti-dérapante » comparable à du papier de verre, indispensable pour certaines figures (ollie) et responsable de l'usure rapide des chaussures.

Lestrucks

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Untruck de la marqueIndependent.
Détail de la fixationdrop through d'untruck longboard.

Untruck est un ensemble de pièces mobiles servant de liaison entre la planche et deux roues. Il y en a deux par skate, vissés à la planche. Untruck est constitué d'une armature enalliage d'aluminium, d'axes en acier et de pièces en gomme.

Il existe différentes variantes detrucks, notamment par la largeur (écartement des roues) ou le système de fixation à la planche (top mount oudrop through), mais ils ne diffèrent pas beaucoup de celui présenté sur la photo ci-contre. La forme et le type de « gommes » (bushings) plus ou moins dure et la force de serrage de l'écrou de l'axe déterminent la stabilité et la vivacité du skateboard.

Le terme axe (kingpin en anglais) fait également référence à la vis autour de laquelle toutes les parties dutruck viennent s'assembler : l'embase, lehanger (partie sur laquelle legrind se fait) et les « gommes ».

Il existe des variantes detrucks, à l'exemple destrucks à suspension favorisant l'absorption de chocs[37] ou bien destrucks desurfskate facilitant les virages serrés.

Les roulements à billes

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Des roulements à billes de skate.

Il existe plusieurs types de qualité deroulements à billes. De la cage aux billes, certains sont en acier chromé, acier inox, ou céramiques , et souvent classés selon la normeABEC qui vont de 1 à 9. Les ABEC1 étant des roulements bas de gamme peu performants mais solides, les ABEC3 et 5 sont les plus courants, solides et rapides tandis que les ABEC7 et 9 ont tendance à être moins solides, mais bien plus rapides. Beaucoup de marques actuelles ne tiennent plus vraiment compte de ces standards pour leurs roulements haut de gamme. Une planche nécessite huit roulements (deux par roue).

Lemontage des roulements se fait à l'aide de rondelles et d'uneentretoise, petit tube métallique assurant l'espacement des deux roulements.

L'absence de culture mécanique et de compréhension du rôle majeur de cette pièce en France fait qu'elle est souvent omise par les pratiquants.

Les roues

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Roues destreet.

Enpolyuréthane, elles ont un diamètre qui peut varier de 45 à 60 mm pour les modèles les plus courants. En général les roues de petit diamètre sont préférées par les skateurs destreet car elles offrent plus de réactivité au skateboard en abaissant le centre de gravité de la planche qui entre donc plus rapidement en contact avec le sol lorsque le skateur fait sontrick. Les roues de grand diamètre offrent au contraire une moindre réactivité mais une plus grande stabilité ainsi qu'une vitesse deride plus élevée et sont généralement utilisées par lesramp-riders ou les skateurs qui aiment la vitesse. La dureté des roues varie également. Enfin, les roulements sont insérés dans la partie centrale des roues. Celle-ci se trouve parfois renforcée par un cœur en matière plastique afin d'améliorer la durée de vie des roulements. Cette dureté est écrite avec un chiffre suivi d'un A correspondant à ladureté Shore. Il en existe plusieurs types: 92A (plus pour lestreet), 95A, 99A et même 101A pour les plus durs (utilisés surtout pour lesskateparks ainsi que lesslides en longskate).

La visserie

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Des boulons (vis et écrou) ou parfois des clous sont utilisés pour fixer lestrucks à la planche. Les vis peuvent être de longueurs différentes, selon que le skate possède des pads ou non. La taille classique de la visserie est de 1 pouce (25,4 mm).

Éléments optionnels

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Différents éléments optionnels sont ajoutés selon les disciplines et préférences personnelles :

  • Cale-pied (skyhook) sur un ancien skate de slalom.
    Cale-pied (skyhook) sur un ancien skate de slalom.
  • Pédale de frein sur une longboard.
    Pédale de frein sur une longboard.
  • Un rail (rouge) vissé sous une planche de 1988.
    Un rail (rouge) vissé sous une planche de 1988.

Disciplines

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Street

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Saut au-dessus d'un obstacle, exemple de pratique moderne dustreet.

La pratique dustreet (« rue » en anglais) consiste principalement à réaliser des sauts et des figures (tricks) sur des mobiliers et éléments urbains (escalier, rampe, bordure). Mais lestreet inclut communément les tricks sur un espace dégagé et plat (flat) à l'identique de l'ancienne pratique dufreestyle[24]. Lestreet est typiquement pratiqué dans la rue, mais il peut être pratiqué dans desskateparks dédiés, comportant des modules imitant le mobilier urbain : rampe, escalier, rail, box…

Depuis les années 1990, lestreet est la discipline la plus populaire et la plus pratiquée aux États-Unis et en Europe (environ 90% des skateurs[24]). Pour le grand public et les skateurs, la pratique du « skateboard » est ainsi souvent confondue ou rattachée par défaut avec celle dustreet.

Le skate pratiqué dans les espaces publics peut créer des conflits d'usage avec les riverains. La pratique de rue est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation du mobilier urbain, d'insécurité (rassemblement de jeunes). Selon les pays et les villes,des règlementations visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues[38]. La création de skateparks pour lestreet est souvent considérée comme un moyen d'éloigner les skateurs des espaces publics.

Rampe etbowl

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Sean Goff exécute une figure aérienne (aerial) sur une rampe (half-pipe).
Figure aérienne (grab backside air) au-dessus de la margelle d'unbowl.

Larampe, lebowl, le half-pipe (ou parfois la « vert' » ou la « courbe ») consiste à réaliser des déplacements et figures sur desmodules de skatepark constitués de pentes courbées plus ou moins hautes et verticales. Cette discipline spectaculaire a pour origine la pratique du skateboard dans les années 1970 dans des piscines californiennes vidées (poolriding).

Dans son déplacement, le skateur cherche les meilleures « lignes » (trajectoires) et réalise des transferts de poids sur sa planche (pumping, carving) dans les zones de « transition » : courbes et plans inclinés. Ces transitions permettent au skateur de conserver ou augmenter sa vitesse sans mettre le pied au sol. Une vitesse suffisante permet ensuite au skateur d'atteindre le rebord supérieur du module (coping) et de réaliser des figures en l'air (aerial) ou sur la bordure métallique (grinding).

Freestyle

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One-handed handstand, 1989.
Hang ten nose manual en longboard dancing, 2012.

Lefreestyle consiste à réaliser des figures sur un terrain dégagé et plat (flat). Inspirée par les figures acrobatiques du surf et de lagymnastique et les performances de l'athlétisme, c'est l'une des plus anciennes pratique de skateboard. Le freestyle fut très populaire à certaines périodes entre les années 1960 et le début des années 1990, avec des figures emblématiques comme le saut en longueur (réception sur un second skate), le saut en hauteur (hippie jump), l'équilibre sur les mains (hand stand) et d'autres figures désignées depuis commeold school (« vieille école »)[39]

De nos jours, certaines pratiques acrobatiques modernes, comme lelongboard dancing ou lestreet sur le plat, peuvent être comparées au freestyle.

Longboard dancing

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La pratique dulongboard dancing consiste à réaliser des figures acrobatiques sur une planche très longue (longboard), typiquement sur terrain plat et à faible vitesse. Le dancing est notamment caractérisé par des tricks et des mouvements fluides et artistiques (danse), des déplacements de pieds complexes sur la planche (boardwalking) inspirés dusurf[31],[40].

Descente et freeride

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Virage dans une descente sur route.
Toeside Coleman grab slide.

La descente (downhill, abrégé DH) consiste à descendre de longues routes montagneuses le plus rapidement possible avec des planches de type longboard[41]. La discipline trouve un regain d'intérêt depuis les années 1990. Des compétitions officielles sont organisées depuis 2002, notamment sur des routes fermées avec une pente de l'ordre de 10%[41]. Le record du monde de vitesse est une pointe à 147 km/h (2017)[42].

Cette pratique nécessite une maitrise d'un positionnement du corps pour la vitesse, le « tuck », afin d'optimiser l'aérodynamisme et la stabilité[43]. La technique fondamentale est le freinage « glissant », leslide, un dérapage avec la planche et les roues perpendiculaires à la trajectoire, le dos (backside/toeside) ou le torse (frontside/heelside) face à la pente. Plusieurs variantes deslide existent : lestand-up slide réalisé debout, lesitdown accroupi, leColeman slide avec un gant s'appuyant sur la route[44], legrab en tenant la planche, lespeed check, lestech slides, etc.

Vidéo de freeride.

La descente nécessite des équipements de protection spécifiques contre les chocs et l'abrasion : casque intégral,combinaison en cuir, plaque dorsale, gants àpuck (munis d'une plaque de glisse), genouillère renforcée, etc. Si le skate est l'engin le plus populaire pour la descente, la discipline peut également être pratiquée en roller,streetluge oubuttboard[41].

Lefreeride consiste à se déplacer, souvent dans des pentes, à la recherche de sensations deglisse et de belles courbes, en réalisant de multiples manœuvres de virages dérapés (slides) et virages coupés (carving). Les planches de freeride sont typiquement rigides, avec une longueur variant de 90 à 105 cm[45].

Lecarving est une manière de skater en virages coupés qui rappelle le surf, à la recherche de courbes bien appuyées et bien fluides, généralement pratiquée sur des pentes modérées. Les planches dites de « carving » sont en général longues et flexibles (carving longboard), ou au contraire courtes et rigides (surfskate), et disposant d'untruck avant adapté permettant un virage plus serré

Slalom

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Compétition slalom, 1987.
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Le slalom consiste à se déplacer rapidement entre des plots. Les planches sont généralement courte et étroite (de type Penny), avec destrucks très souples, pour faciliter les virages nerveux et rapides. Si la discipline a été relativement populaire aux débuts du skate, la pratique du slalom est peu répandue aujourd'hui[24].

Promenade et longue distance

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Promenade en longboard, avec poussée au bâton (land paddling).
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La promenade, balade ou lecruising désigne l'usage du skateboard pour des déplacements. Munies de grosses roues molles, pour faciliter la vitesse et le roulement sur des sols irréguliers, les planches peuvent être de très petite taille (miniboard à l'exemple d'unePenny board) ou relativement longues (longboard dite « classique »).

L'endurance ou « LDP » (long distance pushing, « poussée de longue distance ») est une discipline consistant à parcourir de longue distance en skateboard, pour le voyage ou la performance sportive. Les planches d'endurance sont typiquement très basses, pour faciliter la poussée du pied[46].

Types de skateboard

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Depuis son émergence, la configuration des éléments constitutifs du skateboard a évolué. Au fil des décennies, il s'est créé divers types de planches correspondant à des pratiques distinctes. Depuis plusieurs années, la pratique dominante est celle dustreet (tricks sur plat ou mobilier urbain), mais il existe d'autres type de planches et pratiques :

  • lecruiserboard ouminiboard ouPenny planche très courte et à grosses roues. Utilisé par exemple pour les petits déplacements et la promenade (cruising), le slalom
  • lelongboard oulongskate : la planche ainsi que lestrucks sont plus longs pour permettre plus de vitesse et de stabilité. Utilisé pour la descente (downhill), le slalom, la danse (longboard dancing), la promenade…
  • lesurfskate : letruck avant facilite les virages serrés à plat et le pumping
  • lebuttboard : littéralement « planche à fesse » pour la vitesse en position allongée, qui évoluera vers lastreetluge
  • lamountainboard : planche avec footstraps, 4 roues avec jantes et pneus.
  • lastreetboard ousnakeboard

Il existe des skateboard à moteur dédiés au déplacement, notamment leskateboard électrique.

Il existe des objets apparentés au skateboard à quatre roues :

  • laBladeboard : les roues sont en ligne
  • laWaveboard :Essboard ouCaster board, seulement deux roues en ligne, planche très flexible
  • laFreeboard : 3 roues à l'avant, 3 roues à l'arrière
  • lesFreeline skate : chaque pied a une mini-planche avec deux roues
  • laCut board : chaque pied a une mini-planche avec une roue
  • leFlowboard : la planche possède deux rangées de 7 roues à l'avant et à l'arrière de la planche.
  • lesoleskate : la planche possède deux roues à l'avant, une seule à l'arrière.

Il existe des jeux d'adresse inspirés du skateboard :

  • lefingerboard : planche d'une dizaine de cm. de long, elle se manie avec les doigts
  • lahandboard : planche d'environ 27 cm. de long, elle se manie avec les mains

Tricks

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Article détaillé :Trick (skateboard).
Frontside lipslide sur rail incliné.

Un « trick » désigne une manœuvre ou une figure acrobatique. Dans plusieurs disciplines (street,longboard dancing), la pratique régulière consiste à essayer d'exécuter complètement une figure (« rentrer un trick ») encore jamais maitrisée par le skateur, par de multiples tentatives (parfois pendant des mois). Une fois le trick maitrisé, le skateur considère qu'il fait partie de son répertoire personnel (surtout s'il a une preuve, comme une vidéo). Le skateur se consacre ensuite à l'apprentissage d'un autre trick encore plus difficile.

Toutes les figures peuvent s'effectuer avec des variations dans le but d'augmenter la difficulté. Par exemple, des variations de position des pieds (nollie, switch), en « marche-arrière » (fakie), sur seulement deux roues (manual), en saisissant la planche (grab), à la suite d'un autre trick, obstacle devant (frontside), obstacle derrière (backside).

Dans la discipline dustreet, la figure fondamentale est un saut avec la planche depuis le plat, dénomméollie. Ce saut permet de surmonter des obstacles, de poser le skate sur du mobilier ou d'initier de nombreux autres tricks aériens, tels que des pivotements (flip) de la planche (kickflip, heelflip, shove-it) ou une rotation du skateur (ollie 180). Les interactions du skate avec un mobilier à la surface lisse (rampe d'escalier, bordure, marche d'escalier, coping debowl, etc.) constituent de multiples tricks basés sur une « glissade » avec un appui du plateau du skate (slide) ou un appui destrucks (grind).

Enlongboard dancing, de nombreux tricks sont constitués de déplacements ou « pas de danse » sur la planche : croisement de jambes (cross step), pivotements du skateur (180 step), pied touchant le sol, etc.

Compétitions

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Des compétitions internationales et nationales sont régulièrement organisées depuis les années 1980 pour différentes disciplines du skateboard, bien que la pratique compétitive concerne une minorité de skateurs. Ces compétitions prennent la forme de circuits ou d'évènements compétitifs isolés (contest). Sont distingués notamment les disciplines destreet, de rampe oubowl, de freestyle[47] ; et pour la longboard les disciplines de downhill, slalom, dancing[48]. Ces dernières années, les deux circuits professionnels majeurs étaient laStreet League Skateboarding (SLS, discipline dustreet) et le circuit duVans Park Series (discipline dubowl)[49].Les compétitions internationales et leur médiatisation favorisent la professionnalisation des meilleurs skateurs, par les récompenses financières et le sponsoring de marques d'équipement ou de vêtements.

En France, le skateboard est rattaché depuis 1997 à laFédération française de roller et skateboard et compte très peu de pratiquants fédérés (de l'ordre de 2000). Un circuit annuel de Championnat de France (street,bowl) est organisé[50].

Sky Brown, plus jeune médaillée de l'histoire de la Grande-Bretagne, a obtenu le bronze à13 ans à Tokyo, puis à Paris.

Pour lesJeux olympiques d'été de 2020, les disciplines de skateboard retenues sont lestreet et le « park terrain » (bowl), en partenariat avec la fédérationWorld Skate et le circuit professionnelSLS (street)[51].

Risques

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Le port de protections (casques, genouillères, coudières…) diminue les risques et la gravité des blessures[52].

Le skateboard est généralement considéré comme unsport extrême ; il est notamment intégré auxX Games, ce qui contribue à lui donner une image de sport à risques. Néanmoins, selon une étude américaine de 2002 relative aux nombre de pratiquants, la pratique du skateboard apparait deux fois moins risquée (blessures) que celle d'unsport de contact comme lebasket-ball[38]. Elle est deux fois plus risquée que celle duroller en ligne[38].

Selon la littérature internationale sur les blessures des sports à roulettes, la grande majorité des blessures sont liés à des chutes (89 % sur une étude d'un département français). Les autres circonstances sont les collisions avec des obstacles fixes (5 %), avec un véhicule motorisé, avec un vélo ou d'autres pratiquants à roulettes[38].

De nombreuses publications suggèrent une faible proportion (0-5 %) de collisions entre engins à roulettes et autres véhicules, mais les blessures sont alors les plus graves. Les collisions avec piétons sont rares[38].

Sur les circonstances des blessures, une étude sur des skateboarders canadiens rapportent que « 56 % des cas résultent de chutes lors d'une progression normale, 2 % de chutes lors d'une descente, et 41 % de chutes lors de la réalisations de figures (sauts ou autres : tricks) »[38]. La pratique de la descente sur route à grande vitesse (et l'accrochage aux véhicules) semblent à l'origine de la majorité des accidents mortels[53].

Sur la nature des blessures, les études relèvent une prédominance des atteintes aux membres supérieurs (fractures), mais également des atteintes fréquentes aux membres inférieurs et à la tête (tête et face)[38]. Une étude de 2014 révèle deux fois plus de blessures au crâne (fracture, traumatisme cérébral, hémorragie intracrânienne) et au cou chez les longboardeurs (23% des cas), et deux fois plus d'atteintes neurologiques sévères, et recommande l'usage du casque pour la pratique du longboard[52].

Culture du skateboard

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Le skateboard et l'image

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Un skateur àVenice Beach.

Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo, l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui « colle » aux séquences de chaque skateboarder.

On note la sortie du filmLes Seigneurs de Dogtown, deCatherine Hardwicke, qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des fondateurs d'une nouvelle discipline (lepoolriding) qui va révolutionner le skateboard :Jay Adams,Stacy Peralta etTony Alva.

Les vidéastes de skateTy Evans etSpike Jonze, connus pour avoir réalisé la vidéoYeah Right! sont les premiers à avoir franchi un cap au niveau de la réalisation des vidéos de skate. Ils utilisent des techniques et effets spéciaux decinéma, et filment maintenant avec des caméras HD.

Mode vestimentaire

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Tenues variées, inspirées de différents styles des skateurs américains, Chine 2007.
« Aujourd’hui, je pense que quand les gens pensent au « look skater », ils pensent principalement aux Vans, aux pantalons Dickies, aux chemises en flanelle et aux petits bonnets » - A. Castro[54]

Les skateurs ne pratiquent pas avec une tenue spécifique de sport, mais avec des vêtements du quotidien permettant une aisance de mouvements. De par l'histoire du skateboard, ces vêtements sont ceux d'adolescents issus de milieux populaires californiens et d'une culture urbaine américaine.À partir des années 1980, avec le succès et la médiatisation de leur activité, les skateurs ne tardent pas à devenir prescripteurs de mode : leur style vestimentaire, lestreetwear, est graduellement repris par les jeunes et le grand public à travers le monde.Rapidement de grands groupes de l'industrie duprêt-à-porter récupèrent cette tendance en investissant dans desmarques prisées par les skateurs, à l'exemple de la marque de chaussuresVans[55].

Dans les années 1970, le style vestimentaire est inspiré par les surfeurs : short et couleurs vives, accessoires de surfeurs[56]

Paire de basketsVans très utilisée par les skateurs dans les années 1980 et qui revient à la mode à partir de 2010.

Vers 1990, les skateurs diffuse un style de vêtements amples (inspiré par la culture rap), qualifié deBig pants, small wheels[56] (littéralement « gros pantalon, petites roues »), constitué typiquement d'un t-shirt blanc siglé et long et d'un pantalon large (baggy), avec des marques commeSupreme (1994) ouBlind (1989)[55]. Le style et les marques repris par le grand public, les skateurs se tournent vers d'autres styles ou la dissimulation des logos à la fin des années 1990[55]. Ultérieurement, se diffuse un style de vêtements serrés, avec des pantalonsslim[55].

Moins visibles et plus âgés, les pratiquants de longboard sont parfois rattachés à la mode récente deshipsters californiens : chemise à motifs, barbe ou moustache, pantalon slim et attitudecool[57].

Les chaussures de skate, quant à elles, sont très particulières. Conçues à l'origine pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, avec de grosses semelles et munies de lacets épais, les "skate-shoes" sont désormais plus fines, privilégiant ainsi la sensibilité pour permettre aux skaters de réaliser des figures qui sont de plus en plus techniques.

À partir des années 2010, diverses marques deluxe tentent de s'attacher à la culture skate, afin de rajeunir leur image :Hermès,Louis Vuitton,Kenzo,Saint Laurent[55].

Musique

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Mike Muir, chanteur du groupe californienSuicidal Tendencies (punk/heavy), est le frère de Jim Muir, skateur du groupeZ-Boys.

Selon les époques, divers courants musicaux ont été rattachés à la culture skateboard.

Vers 1975, lors de la mode du skateboard auprès du grand public, des styles musicaux très variés ont été accolés à l'image du skateboard par les médias généralistes et les publicitaires, à l'exemple durockvariété et dudisco. Il semble néanmoins que les pratiquants assidus reliaient leur pratique du skate aux styles musicaux les plus agressifs de l'époque, notamment leheavy metal et lepunk rock[58].

Au début des années 1980 se réalisent des rapprochements entre des groupes depunk hardcore et l'univers du skate (street, rampe et freestyle) : groupes comprenant des skateurs, pochettes de disque dans le thème du skate, compilations de « skate rock », articles deTrasher, engouement des adeptes de hardcore pour le skate, etc. Passion partagée ou opportunisme commercial, l'étiquette de « skate rock » apparait chez de nombreux groupes underground de hardcore, puis des groupes plus connus à l'exemple deSuicidal Tendencies (1982)[58]. Dérivé dupunk californien, un courant musical nomméskate punk (ou skatecore) apparait à cette époque.

À partir de la fin des années 1980, des styles musicaux variés reprennent l'image du skateboard : lerap new-yorkais (Beastie Boys), le hardcore, le heavy metal (Metallica, Boneless Ones), le rock grand public (Red Hot Chili Peppers,INXS)[58].

Plus récemment, lors de grands contests, des styles différents semblent regroupés dans la notion de « skate rock », pour autant que les morceaux comportent quelquesriff de guitare[58]. Dans les vidéos personnelles de skateurs (toutes disciplines confondues), les styles musicaux sont très variés et semblent plutôt rattachées aux goûts du skateur ou du réalisateur ; apparaissent ainsi une multitude de styles, tel que la folk, le jazz (Video Days 1981), le reggae, la funk, la pop, l'electro, etc[59].

À partir des années 2010, les pratiques de longboard dancing illustrent des clips de styles variés ; electro (Skrillex 2017[60],Michael Calfan[61],Merk & Kremont), pop (Yall[62])

Jeux vidéo

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Jeu vidéo de skateboard.

Plusieursjeux vidéo ont pour thème le skateboard.

Vers 1985, quelques rares jeux d'arcade offraient de courtes scènes avec un personnage sur un skateboard. Mais c'est en 1986 que sortent les premiers jeux ayant pour thème principal le skateboard, comme720° (Atari Inc, 1986), proposant les pratiques acrobatiques en skatepark,Skate Rock (1986),Electric Wonderland (1986)[63]. Plusieurs jeux de skate suivront les années suivantes, dont par exemple :Skate or Die! (1988),Top Skater (1997) ayant pour thème la descente,Skate and Destroy (Rockstar, 2000)[63],[64].

Le premier jeu de skateboard à avoir eu un gros succès est la série desTony Hawk's Skateboarding (1999), considéré comme le meilleur jeu de skate mais aussi l'un des meilleurs jeux vidéo de l'époque[64]. D'autres jeux ont été remarqués commeDisney's Extreme Skate Adventure (2003),Skate (2007)[64], Skate 3 (2010).

Cinéma

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Films dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :

Littérature

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Livres dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :

Règlementation

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Panneau d'interdiction du skateboard (Royaume-Uni).
Éléments métalliques « anti-skate » fixés sur un muret, pour empêcher les glissades (grind).

La pratique du skateboard dans les espaces publics est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation (mobilier urbain), d'insécurité (rassemblement de jeunes), de danger (collision avec piétons ou automobiles)[38].

Selon les villes, de nombreuses règlementations locales ou nationales visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues, les places publiques, sur la chaussée ou les trottoirs. Dans certains pays (France, Allemagne…), le skateboard n'est pas considéré comme un véhicule, et ses usagers n'ont pas le droit de circuler sur les routes ou les pistes cyclables.

Pour le chercheur Thierry Brenac, les interdictions du skateboard (en France) sont également motivées (au niveau local) par « une volonté de normaliser les conduites dans l'espace public, voire d'écarter une certaine population — jeune, peu consommatrice, et jugée susceptible de gêner ou d'effrayer les consommateurs et les touristes — d'espaces économiquement importants comme les secteurs touristiques et commerçants[38]. ».

En raison des risques de chute mortelle ou de collision, de nombreuses villes américaines interdisent (fortes amendes) la pratique de la descente sur route[66]. D'autres types de règlementation (notamment municipales) peuvent s'appliquer au skateboard : délimitation des lieux de pratique (places ou quartiers interdits), port du casque, interdiction d'écouteurs musicaux, manière de skater (interdiction d'être attaché, etc), horaires[52].

Ces interdictions sont parfois contestées par les skateurs à travers le slogan « skateboarding is not a crime » (auto-collant, T-shirt), qui fait écho aux fréquentes verbalisations et arrestations de skateurs américains[67] dans les années 1980 et au début des années 1990.

Règlementation en France

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Article détaillé :Skateboard en France.

En France, le skateur, lorsqu'il circule sur la voie publique, est un piéton au regard ducode de la route. C'est en tous les cas le sens de la réponse du ministre de l'intérieur en 2004 à une question écrite[68] :« En l'absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d'engins à roulettes sont, lorsqu'ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons ».

Néanmoins, des règlementations locales (décrets municipaux) interdisent la pratique du skateboard (street, déplacement) dans l'espace public de nombreuses villes françaises, à l'exemple de Paris[69],Aix-en-Provence[70].

Bibliographie

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Depuis les années 2000, des travaux et publications scientifiques traitent spécifiquement du skateboard, autour d'une thématique particulière (professionnalisation du skate, règlementation des municipalités). De nombreuses autres publications incorporent le skateboard dans l'objet de leur étude : urbanisme, sociologie des sports, culture et design contemporain, etc[71].

Notes et références

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  71. #Borden

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