Composé d'unecaisse de résonance hémisphérique en gourde (tumba) et d'un large manche creux (taillé dans dutun ou duteck), muni defrettes argentées courbes et amovibles, sur l'arrière duquel est fixé un petit résonateur en bois, le sitar est un luth complexe. De multiples influences lui ont ajouté les cordes de bourdons rythmiquescikârî, comme sur lebîn, puis des cordes sympathiques. Il dispose de deuxchevalets plats, permettant lebuzz caractéristique (jawari) des instruments indiens. Le principal, sur pied, est situé au-dessus de l'autre et porte les cordes de jeu et de bourdon, tandis que le plus petit porte les cordes sympathiques. Enfin, c'est un instrument très décoré, par des appliques d'os ou d'ivoire sur le manche, et des bas-reliefs sur les résonateurs. De petites perles permettent aussi unaccord fin.
Les cordes non-sympathiques se répartissent en 2 à 4 cordes de jeu et 2 à 4 cordes de bourdon, soit de 6 à 8 cordes en tout. La présence ou non de cordes de jeu graves distingue deux principaux types de sitars.
Ustad Vilayat Khan a développé un sitar sensiblement plus petit et donc plus maniable. Il fit renforcer latable d’harmonie pour permettre une attaque de la main droite plus importante, supprima une corde de jeu en bronze et la remplaça par une corde en acier pour enrichir le bourdon. Il n'atteint ainsi plus l'octave basse (kharaj) et il ne dispose que de 11 ou 12 cordes sympathiques. Il comporte 2 cordes de jeu (MA SA) et quatrecikârî.
On en joue assis en tailleur par terre : l'instrument, calé sous le coude droit, repose sur le pied. Comme laguitareflamenco, il se tient à l'oblique (et non droit ou couché comme latampura). Le sitariste use d'un onglet de métal (mezrab) sur l'index droit pour pincer les cordes. Il le fait en posant d'abord son pouce sur le bas du manche, juste en haut de la calebasse principale. Puis, dans un mouvement de va-et-vient (à la manière de son ancêtre lesetar), il joue alternativement les cordes principales et rythmiques.
Il existe bien des techniques d'ornement spécifiques, comme leskrintans. Le petit doigt de la main gauche caresse aussi parfois les cordes sympathiques. La technique évolue encore aujourd'hui.
Les succès internationaux deNorwegian Wood etPaint It Black familiarisent le public occidental avec la sonorité typique du sitar. Dans la foulée, lamusique indienne connaît un certain engouement, en particulier auxÉtats-Unis, où Ravi Shankar apparaît dans plusieurs festivals rock, entre autres auConcert pour le Bengla Desh.
Le groupe britanniqueYes ont eu recours aux talents de Deepak Khazanchi pour le sitar et le tanpura sur la chansonIt Can Happen de l'album90125 en 1983. Précédemment, ils avaient un guitariste,Steve Howe, qui lui jouait dusitar électriqueDanelectro Sitar Guitar, sur des chansons telles queClose to the Edge etTo Be Over pour ne nommer que celles-là.