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Simca

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Simca
logo de Simca
Logo de Simca.
illustration de Simca
Simca 1000.

Création1934
Disparition1980
FondateursFiat
Filiale française
Personnages clésEnrico Teodoro Pigozzi
Forme juridiqueSociété anonyme
Siège socialPoissy
Drapeau de la France France
ActionnairesStellantis
ActivitéConstructeur automobile
ProduitsAutomobiles
Société mèreFiat(1926-1963)
Chrysler(1963-1978)
PSA Peugeot Citroën(1978-1980)
FilialesSimca do Brasil
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Simca (acronyme de « Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile ») est, à l'origine, une firme automobilefranco-italienne, créée parFiat pour produire enFrance des véhicules fabriqués sous licence, vendus sous la marqueSimca-Fiat de 1935 à 1938, puis sous la seule marqueSimca.

Ce procédé permet àFiat de vendre ses modèles sur le territoire français, sans payer de taxes d'importations ni dedroits de douane, car Simca est alors une entreprise basée enFrance et parce qu'il n'existe pas, à cette époque, de politique de libre-échange entre les deux pays.

La marque est créée juridiquement le. Sa production démarre le.

Simca absorbeFord SAF en. La firme hérite d'une grandeusine moderne à Poissy, qu'elle agrandit considérablement, et d'une gamme de modèles à moteurs V8 avec une esthétiqueaméricaine : lesFord Vedette, déclinées en diverses finitions et variantes de carrosseries, renomméesSimca Vedette (Versailles, Trianon, Régence, Marly, puis Beaulieu, Chambord, Présidence etAriane en bas de gamme).

Les Simca connaissent ensuite un grand succès fondé sur leur accessibilité à la classe moyenne française, comme l'Ariane, l'Aronde, l'Étoile 6, la P 60, laSimca 1000 (qui éclipse laRenault Dauphine et connaît seize ans de succès).

La marque est reprise successivement parChrysler, puis parPeugeot qui, en 1979, renomme Simca et les marques britanniques de l'anciengroupe Rootes enTalbot (nom attribué à une marque de voitures de sport et de luxe de l'entre-deux-guerres, rachetée par Simca en 1958 et disparue en 1960) au motif que celle-ci dispose d'une bonne image tant enFrance qu'auRoyaume-Uni. En fait, elle évoque surtout des souvenirs à ceux qui ont joué avec la miniatureTalbot-LagoT26C de course deDinky Toys dans lesannées 1950.

Ce choix peut paraître logique dans la mesure où le nom de Simca est quasiment inconnu outre-Manche. Mais les marques de l'anciengroupe Rootes que Talbot vient d'acheter, dontSunbeam notamment, sont davantage connues enFrance. C'est d'ailleurs uneTalbot Sunbeam et non une Talbot qui est championne du monde des rallyes en 1981. Cette confusion d'appellations se révélera être, avec le recul, une erreur stratégique majeure. De plus, les modèles produits ensuite ne reflètent pas l'ancienne image de luxe et sportive. Tout cela entraîne la disparition de la firme, six ans plus tard.

La marque Simca fait aujourd'hui partie du patrimoine commun du groupeStellantis, unissantFiat,Chrysler etPSA Peugeot Citroën, propriétaires respectifs de Simca.

Historique

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Au début la SAFAF

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L'histoire de Simca débute avec Ernest Loste, un ancien coureur cycliste de talent qui, pour sa reconversion, décide d'ouvrir un garage automobile à Paris. En 1907, il devient distributeur exclusif des automobilesFiat pour la France. Après laPremière Guerre mondiale, ses affaires deviennent si florissantes que la maison mère italienne commence à juger que le fait de laisser une petite officine française distribuer ses produits n'est plus concevable.

En est créée la Safaf (Société anonyme française des automobiles Fiat), filiale française de Fiat-Italie chargée d'assurer la distribution de ses voitures dans l'Hexagone. Ernest Loste est nommé président de la société, mais il n'est qu'un actionnaire minoritaire, les associés italiens de Fiat détenant l'essentiel du capital.Fiat impose à Loste un jeune directeur turinois de28 ans, autant prometteur qu'ambitieux,Enrico Teodoro Pigozzi, qui a pour mission d'organiser le réseau de vente français.

En, lacrise économique mondiale provoque le recul de la production industrielle mondiale et le repli sur elles-mêmes de l'ensemble des nations. Dans un souci deprotectionnisme, les droits de douane sont considérablement accrus : face aux productions françaises, les automobilesFiat ne sont plus du tout concurrentielles. Les barrières douanières étant devenues trop fortes et l'assemblage de voitures à partir de pièces d'importation n'étant plus possible, Pigozzi — qui a francisé ses prénoms en Henri Théodore — réussit alors à convaincre les actionnaires de Fiat de produire leurs automobiles directement en France.

En, la Safaf, tout en gardant le même acronyme, devient alors la« Société anonyme française pour la fabrication en France des automobiles Fiat ». Pigozzi se heurte à un grave problème, car il ne s'agit pas simplement d'assembler des pièces venues d'Italie, mais de véritablement fabriquer les pièces sur place et de monter les véhicules. En l'absence d'usine Safaf, Pigozzi met sur pied une nébuleuse de petits sous-traitants qui produisent les pièces à partir des plans italiens tandis que l'atelier deSuresnes est chargé de l'assemblage des automobiles.

En, Fiat présente en Italie sa nouvelleFiat 508 Balilla rebaptisée 6 CV en France. Les premières 6 CV Safaf portent, sur la calandre, la mention« fabriqué à 80 % en France » puis« fabrication française ». Ces voitures se reconnaissent à leur calandre droite et disposent de trois vitesses. En, quelques mois aprèsFiat en Italie, la Safaf présente la nouvelle version de la 6 CV, équipée d'une boîte à quatre vitesses dont la nouvelle ligne sacrifie à la mode « aérodynamique ».

L'usine de Nanterre

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La 6 CV connaît un vif succès en France, ce qui conduit à une évidence : il devient désormais indispensable de fabriquer les voitures à grande échelle dans une véritable usine et non pas de manière irrationnelle éparpillée chez une constellation de sous-traitants. Le, la Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile (Simca) — une entreprise au capital de huit millions de francs, cent pour cent française, dont tous les actionnaires sont français (Fiat étant dissimulé derrière cette façade française) et dont le fondateur officiellement désigné dans les statuts est le comte« Henri Amaury de Jacquelot du Boisrouvray » — est créée dans le but d'acheter la très moderne usineDonnet deNanterre[1],[2],[3], ce constructeur étant en faillite.

Simca rachète Donnet en. L'usine est entièrement réaménagée par des spécialistes italiens de Fiat. Le, ceux qui dirigeront la nouvelle firme Simca sont cooptés par les actionnaires fondateurs. Il s'agit de Roger Fighiéra, nommé président et de Henri Pigozzi, nommé directeur général. Le, l'usine entre en production et les toutes premières Simca-Fiat sortent de la chaîne, tandis que la Safaf est englobée dans Simca.

Sur l'écusson desFiat françaises apparaît, pour la première fois en, le nom Simca en diagonale sur le logo Fiat.

La gamme Simca-Fiat comporte alors deux modèles qui sont des reproductions des modèles Fiat italiens : laSimca-Fiat 6 CV, clone de laFiat 508 Balilla dont la production commence à Nanterre en 1937, et laSimca-Fiat 11 CV, clone de laFiat 518 Ardita.

En, Simca présente laSimca 5, clone de laFiat 500 Topolino qui rencontre rapidement un franc succès auprès de la clientèle hexagonale (la Simca 5 est même dévoilée en France avant la Fiat 500 en Italie), bien que les manifestations duFront populaire en perturbent la mise en production.

La 6 CV simple, économique, se vend bien en malgré l'atmosphère de crise croissante. Son prix de base de 17 500 francs correspond à dix mois de salaire d'un ouvrier qualifié. La 11 CV, de présentation luxueuse, coûte, elle, 33 000 francs. En, laSimca 8, clone de la Fiat 508 CNuova Balilla, prend la relève de la 6 CV vieillissante qui reste quelques mois au catalogue dans la version fourgonnette 300 kg. La 11 CV disparaît également du catalogue.

Nouvelle image

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Les techniques modernes de fabrication, de promotion et de gestion des automobiles permettent à Simca de devenir très vite le quatrième constructeur français.

À la mi-, un nouvel écusson orné d'unehirondelle — symbolisant le slogan de ses voitures : « un appétit d'oiseau » — devient l'emblème de la marque, tandis que toute allusion à la société mère Fiat est prudemment escamotée, l'hostilité des communistes français envers l'Italie fasciste ayant pris de l'ampleur en France avec l'arrivée au pouvoir duFront populaire.

Occupation allemande

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LaSeconde Guerre mondiale survient en, et l'activité automobile est en partie gelée. En partie seulement, car le commandement de l'armée allemande et ses dirigeants veulent que toutes les entreprises françaises participent à l'effort de guerre, notamment pour produire des véhicules destinés aufront russe. Chaque usine se voit affecter un administrateur désigné par l'occupant. MaisFiat, firme dont le pays, l'Italie, est allié de l'Allemagne, réussit à obtenir que l'administrateur de Simca soit l'un des directeurs de Fiat-Allemagne.

De ce fait, l'usine de Nanterre va continuer à produire des véhicules civils pendant encore trois ans, contrairement aux usinesCitroën,Peugeot,Renault etFord qui se retrouvent contraintes à fabriquer du matériel militaire pour l'armée allemande.

En 1943, les premiers revers de l'armée allemande conduisent à la cessation du traitement de faveur dont jouissait Simca. L'usine est affectée à la maintenance des véhicules militaires et à diverses fabrications pour l'occupant, surtout des éléments mécaniques pour les moto-chenillesKettenkraftradNSU (filiale allemande de Fiat).

L'apogée

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Révolution nationale

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En, Simca est intégrée dans laGénérale française automobile (GFA) en compagnie deDelahaye-Delage,Unic,Laffly etBernard, avec pour objectif de rationaliser la fabrication automobile. À la Libération, la fabrication reprend progressivement, d'autant plus que l'usine a échappé aux bombardements.

Le président de la Chambre syndicale des constructeurs automobiles, Charles Petiet, remet Simca sur les rails grâce à l'appui du ministre de la Production industrielle d'alors et, en échange, l'entreprise s’engage à fabriquer l'AFG mise au point par l'ingénieur de génieJean-Albert Grégoire qui est nommé directeur général technique en.

Un premier prototype de la Simca-Grégoire, présentant des traits communs avec la futurePanhard Dyna X est réalisé en 1945. Un second, plus proche esthétiquement de la futurePeugeot 203 et que Simca devait produire, suivant ainsi les directives duplan Pons, est présenté en 1946. Malheureusement pour Grégoire,Henri Théodore Pigozzi, qui s'est fait discret à la suite de ses accointances avec les occupants allemands, réussit à faire capoter ce projet et reprend la direction de l'entreprise. Simca échappe alors à lanationalisation et aux contraintes du gouvernement.

Retour de Fiat

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La production redémarre avec la Simca 5 et la Simca 8.

LaSimca 6, évolution de la 5, est lancée en, mais ne rencontre que peu de succès face à la vive concurrence de la 4 CV de la nouvelle Régie Renault nationalisée, vendue moins cher (prix imposé par le gouvernement) et offrant non seulement quatre vraies places, mais aussi quatre portes.

LaSimca 8, qui est la remise en fabrication de laSimca-Fiat 6cv, avec un moteur dont l’alésage est augmenté dès, est produite sur les chaînes deNanterre à 113 165 exemplaires.

Fiat et Simca — grâce à l'aide américaine de reconstruction de l'Europe de l'ouest duplan Marshall — étudient en commun le projet d'une nouvelle voiture moderne de classe moyenne qui se concrétisera au printemps par le lancement de laFiat 1400, et, au printemps, par celui de sa demi-sœur, laSimca 9 Aronde, qui sera présentée par Fighiéra et Pigozzi comme la première « véritable » Simca au motif que sa carrosserie et son moteur sont différents de ceux de la Fiat 1400.

L'Aronde, équipée de l'excellent moteur Fiat 108 C et ses dérivés, est un franc succès, ce qui permet à Simca de dégager d'importants bénéfices. En, Fighiéra part à la retraite à l'âge de79 ans. Il est nommé président d'honneur. Pigozzi est nommé président-directeur général de l'entreprise tandis que Simca, en mal d'agrandissement (son usine de Nanterre étant saturée par le succès de l'Aronde), commence à convoiter la filiale française deFord :Ford SAF (Ford société anonyme française). Les modèlesVedette et Comète deFord SAF se vendent mal avec leur V8 très gourmand en carburant. Ils sont de plus peu adaptés au marché français sur lequel les grosses cylindrées sont lourdement taxées.

Usine de Poissy

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Dès,Henry Ford II songe à se débarrasser de sonusine de Poissy, qui a du mal à écouler sa production et qui est sujette à des grèves récurrentes très dures qui l'effrayent. En pleinmaccarthysme aux États-Unis, il craint que le Parti communiste français et lescommunistes prennent le pouvoir en France. Mais, surtout, Ford SAF n'est plus rentable du fait de la gestion calamiteuse de son dirigeantFrançois Lehideux qui a été embauché par Ford à l'après-guerre, sans doute en partie pour son passé de « casseur de grèves » chez Renault avant-guerre et pour ses responsabilités et contacts au sein du comité de planification de la production automobile pendant la guerre, sous legouvernement de Vichy.

François Lehideux a en effet jugé bon d'ordonner sans rien dire au siège àDearborn le développement de deux modèles de luxe qui ne sont pas du tout en phase avec le plan stratégique de Ford en Europe, ce qui a causé la colère d'Henry Ford. Simca se porte donc acquéreur de Ford SAF, dont l'usine dePoissy lui permet d'accroître considérablement sa capacité de production et hérite de la berline à moteur V8 dont la carrosserie est redessinée pour créer laSimca Vedette, déclinée en plusieurs versions.

En, Simca acquiert également la sociétéUnic à Suresnes qui construit des poids lourds. Puis, toujours avec l'aide deFiat, Pigozzi crée laSomeca pour la fabrication de matériel agricole, tracteurs notamment. Les sociétés Unic et Someca sont regroupées dansSimca Industries. Ainsi, Simca devient — un temps — le premier constructeur français privé derrière l'entreprise d'État qu'est laRégie Renault.

L'usine de La Rochelle Périgny

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Le, le Premier ministreGeorges Pompidou inaugure l'usine de fabrication de pièces mécaniques au lieu-dit Les Quatre Chevaliers àPérigny, village proche deLa Rochelle. Cette usine, ouverte en, fabrique des amortisseurs, corps de pompe à eau, poussoirs, tambours de freins... Le site emploie jusqu'à trois mille salariés et fonctionne pendant trente ans après être passée dans le giron dePeugeot-Talbot.

Des grandes aux petites cylindrées

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Le rachat deFord SAF ouvre à Simca une forte opportunité : celle d'acquérir une grande usine à Poissy pour son développement, mais aussi d'acquérir une seconde gamme évoquant, à l'échelle européenne, les ostentatoires voitures américaines d'alors, car Simca découvre dans la « corbeille de mariée », une toute nouvelle Vedette provenant des bureaux de chezFord USA, toujours animée par lemoteur à huit cylindres en V à soupapes latérales caractéristiques des modèles de Ford SAF.

Cette nouvelleSimca Vedette se décline en quatre versions selon la finition croissante : Trianon, Versailles, Régence et Marly (break). En, elles seront redessinées et prendront les noms de Beaulieu, Chambord et Présidence. Les concurrentes des Simca Vedette sont lesCitroën DS 19 etCitroën ID 19, techniquement très en avance, utilisant latraction avec des lignes visant davantage le futurisme que le prestige, et lesPeugeot 403, puisPeugeot 404, se positionnant plutôt sur le créneau d'une gamme traditionnelle sans prétention particulière. Ces trois niches s'adressant à des profils de clients bien différents, la concurrence n'est de ce fait pas trop féroce, d'autant que la France s'enrichit et que la concurrence étrangère est pénalisée par des droits de douane élevés.

La pénurie pétrolière provoquée par lacrise de Suez et l'apparition de la fameusevignette automobile surtaxant les voitures de plus de 10 chevaux fiscaux, signera la fin des Simca Vedette au moteur V8 et donnera naissance à l'Ariane, résultat d'un mariage de raison : celui d'une carrosserie lourde de Simca Vedette (finition Trianon), animée par le fringant mais trop faible moteur 7 CV de l'Aronde.

La vente à Chrysler

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En, le constructeur américainChrysler devient actionnaire à25 % de Simca en rachetant les15 % du capital appartenant encore àFord Motor Company et en prenant10 % supplémentaires. Simca fabrique alors 200 000 voitures par an et, toujours en manque de place, rachète le constructeurTalbot pour son usine deSuresnes.

En, les dollars américains permettent à Pigozzi de lancer un nouveau projet — étudié chez Fiat — : laSimca 1000. Les solutions techniques, dérivées de laFiat 850, sont similaires à celles de laRenault R8 avec un petit quatre cylindres placé en porte-à-faux arrière dans une carrosserie cubique à trois volumes. Les modèles de présérie de la 1000 sortent des chaînes de Poissy en et elle est présentée auSalon de l'automobile de Paris en septembre. La Simca 1000 rencontre un long succès qui durera jusqu'en1978, tandis que la gamme Vedette est arrêtée.

La participation de Chrysler passe à63 % en avec la vente de la majorité des actions détenues parFiat qui, avec les facilités du marché commun, souhaite maintenant se séparer de Simca pour créer sa propre filiale française. Pigozzi est limogé sans ménagement quelques mois plus tard lorsque les Américains s'aperçoivent que la transaction ne comprend pasSimca Industries qui regroupe diverses infrastructures et marques indispensables à la bonne marche de Simca Automobiles.

Pigozzi se replie avec amertume chez Simca Industries, dont il est également le président-directeur général. À sa mort prématurée, un peu plus d'un an plus tard (il ne s’est jamais remis de son éviction de Simca Automobiles), il est remplacé parUmberto Agnelli qui rebaptise Simca Industries en Fiat France Société anonyme (FFSA). Il crée en fait, ainsi, à nouveau, la filiale française de Fiat. De la Safaf de 1928 à la FFSA de 1964, Fiat a bouclé la boucle autour du protectionnisme français avec Simca.

En, Georges Héreil, ex-patron deSud-Aviation (le constructeur des avionsCaravelle) devient le nouveau président-directeur général de Simca et doit batailler ferme face à sa direction américaine pour défendre le projet de la nouvelleSimca 1100 (projet ébauché par Pigozzi à partir d'une étudeFiat qui sera commercialisée par sa filiale laboratoireAutobianchi sous le nom dePrimula). Les dirigeants ne veulent en effet pas engager d'argent pour étudier un nouveau véhicule alors que certains modèles de la gamme Chrysler pourraient être mis sur le marché français. Finalement, Héreil obtient gain de cause et laSimca 1100 (avec hayon arrière et traction à moteur transversal) est lancée en1967 : c'est un nouveau succès avec plus de deux millions d'exemplaires vendus jusqu'en1981.

En, la société Simca est renomméeChrysler France, à la suite du rachat total par le constructeur américain du solde des actions encore détenues parFiat. La marque commerciale Simca est cependant conservée sur les modèles jusqu'en 1980. Durant lesannées 1970, Chrysler Europe va négliger volontairement d'investir suffisamment dans l'évolution de ses mécaniques et de sa gamme, et va rapidement se retrouver à bout de souffle.

La vente à Peugeot

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En[4],Chrysler Europe est contraint, pour survivre, de se replier aux États-Unis et doit revendre l'ensemble de ses filiales européennes : Chrysler France (ex-Simca), Chrysler United Kingdom (ex-Groupe Rootes) et Chrysler España (ex-Barreiros). Elles sont reprises, sous la forte pression et avec l'aide du gouvernement français, parPeugeot SA.

Pour la première fois de son histoire, Simca devient100 % française.

Moins d'un an plus tard, en, les administrateurs de PSA décident de faire disparaître le nom Simca et de le remplacer parTalbot pour les modèles. Ce changement de nom est un cuisant échec. La marque Talbot disparaît en France, à peine six ans plus tard, mais perdurera deux ans de plus en Espagne. Auxxie siècle, l'usine de Poissy — ex-Ford SAF, ex-Simca, ex-Chrysler France, ex-Talbot — est toujours en pleine activité : elle produit desPeugeot, desCitroën et les nouvellesDS.

Identité visuelle

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  • Logos de Simca
  • Logo de 1934 à 1936.
    Logo de 1934 à 1936.
  • Logo de 1936 à 1942.
    Logo de 1936 à 1942.
  • Logo de 1942 à 1958.
    Logo de 1942 à 1958.
  • Logo de 1958 à 1980.
    Logo de 1958 à 1980.

Quelques dates

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Arbre généalogique apocryphe de Simca réalisé par le service de publicité pour occulter l'origine Fiat mal appréciée après la guerre.
Action de la société Simca.
  •  : Ernest Loste crée le premier réseau de distributionFiat pour la France.
  •  : création de la Safaf (Société anonyme française des automobiles Fiat), filiale française de Fiat chargée d'assurer la distribution des voituresFiat dans tout l'hexagone.
  •  : la Safaf devient Société anonyme française pour la fabrication en France des automobiles Fiat.
  •  : création juridique le de la Société industrielle de mécanique et de carrosserie automobile Simca, parFiat cachée derrière des actionnaires fondateurs obligatoirement tous français.
  •  : Simca rachète le constructeurDonnet et dispose enfin d'une usine moderne àNanterre que Fiat réaménagera entièrement durant près de six mois sur le modèle de son usine duLingotto.
  •  : le, le conseil d'administration coopte Roger Fighiéra etEnrico Teodoro Pigozzi. Le lendemain, ils sont nommés respectivement président et directeur général à effet du.
  •  : le1er juillet est la date officielle du démarrage de l'usine et donc de la sortie des toutes premières Simca-Fiat. En réalité, il faudra trois jours de plus, soit le, pour que la sortie des toutes premières Simca-Fiat soit effective.
  •  : Simca est intégré dans la Générale française automobile (GFA) avecDelahaye-Delage,Unic,Laffly et camionsBernard.
  •  : la collaboration et l'origine italienne de la firme font peser sur Simca la menace d'une nationalisation qui est finalement évitée grâce à Roger Fighiéra et au baron Petiet.
  •  : lancement de l'Aronde, premier modèle original de Simca (mais étudié en collaboration avec Fiat qui a sorti un an plus tôt sa cousine en Italie : laFiat 1400). Son succès est immédiat et installe confortablement la marque Simca, parmi les constructeurs importants de l'Hexagone. La même année, Simca rachèteUnic constructeur de poids lourds.
  •  : Simca rachète la filiale française de Ford,Ford-SAF, qui reçoit en échange15 % du capital de Simca.Fiat garde sa participation majoritaire d'origine. Le siège social déménage dans l'usine moderne dePoissy. Avec ce rachat, Simca récupère la gamme des modèles Vedette.
  •  : Simca rachète l'usine française deSaurer et la fusionne avecUnic pour former sa division Véhicules industriels baptiséeSimca Industries. La gamme Saurer France reste en fabrication jusqu'en 1957.
  •  : Simca rachète le constructeurTalbot.Ford SAF vend sa participation de15 % dans Simca àChrysler.Fiat commence à se désengager de Simca.
  •  : lancement de laSimca 1000. Long succès qui durera jusqu'en1978. En cours de négociation pour le rachat deCitroën et afin de ne pas être taxé de vouloir mettre la main sur l'industrie automobile française,Fiat se voit obligé de céder la majorité du capital àChrysler et fonde une nouvelle filiale en France : la FFSA (Fiat France SA).
  •  : ouverture de l'usine de pièces détachées deLa RochellePérigny, inaugurée parPompidou en.
  •  : lancement de laSimca 1100. Succès qui terminera sa carrière en1981 pour les versions familiales, et en 1985 pour les utilitaires.
  •  : lancement du « moteur Poissy » qui apparaîtra avec laSimca 1100.
  •  : Simca, qui avait été petit à petit phagocyté dans les années 1960 parChrysler Europe, devient la société Chrysler France. Chrysler-Europe comprend aussi la marque espagnoleBarreiros poids lourds et Simca España, ainsi que les marques britanniques de l'ancienGroupe Rootes :Hillman,Sunbeam,Humber,Singer,Karrier etCommer.
  •  : en difficulté financière, sous la pression du gouvernement français, Chrysler vend sa filiale Chrysler Europe àPSA Peugeot Citroën qui reçoit une aide substantielle.
  •  : Simca vend son usine dePérigny àPeugeot.
  •  : PSA change l'appellation Chrysler Europe enTalbot. Le nom de Simca est abandonné en juillet (la marque appartient toujours au groupe PSA).
  •  : sous le nom de Talbot, plusieurs modèles conçus par Simca continuent leur commercialisation, mais en continuelle baisse, jusqu'en 1986 :Horizon,1510 etSolara (dérivées des 1307-1308-1309). Les seuls modèles lancés sous la marque Talbot sont laSamba (dérivée de la Peugeot 104), et laTagora, qui fut un échec cuisant.
  •  : un musée Simca ouvre à Poissy[5] sur le centre technique PSA deCarrières-sous-Poissy.

Les modèles

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La Simca 1000.
La Simca 1100 TI.

Simca dans le monde

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Simca aux États-Unis

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Simca a vendu des véhicules auxÉtats-Unis dans lesannées 1960, mais n'a jamais réussi à s'implanter sur ce marché du fait de la puissance de l'industrie automobile nord-américaine et d'un positionnement inadéquat en termes de modèles proposés :Simca Aronde (1958-1962),Simca Ariane (1959),Simca 1000 (1962-1969, vendue sous le nom de Simca 1118) etSimca 1100 (1969-1971, vendue sous le nom de Simca 1204). Distribuées par le réseau Chrysler, aucune n'a atteint un niveau de vente significatif.

Simca do Brasil

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Simca Chambord Tufão (Brésil) de 1966.
Simca Esplanada.

Après de très âpres négociations avec le gouvernement brésilien et son président Juscelino Kubitscek, Fiat se voit à nouveau refuser l'autorisation d'implanter une usine de production d'automobiles et de camions au Brésil, mais obtient un accord pour sa filiale française Simca.

Le, la sociétéSocietade AnõnimaIndustrial deMotores,Caminhões eAutomoveis, plus connue sous le nomSimca do Brasil, est officiellement créée à Belo Horizonte, dans l'État de Minas Gerais.

Le premier modèle assemblé localement, et le plus fabriqué, sera laChambord, à partir du mois de. Les débuts furent très laborieux sur la chaine de montage, en raison du manque de formation de la main d'œuvre locale. Au total, ce sont à peine 50 833 automobiles qui seront produites dans l'usine brésilienne avant que la marque Simca ne soit rachetée en 1966 parChrysler qui arrêtera tous les modèles français dès le mois d' pour fabriquer des modèlesDodge, automobiles et camions.

Chiffres de production au Brésil

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Année19591960196119621963196419651966196719681969total
Simca Vedette000(16)
Simca Présidence[6]06317312010318912872000848
Simca Chambord Tufão00000
Simca GTX[7]00000000010621631
Simca Emi-Sul0000000
Simca Rallye[8]000449592121311415970003992
Simca Alvorada[9]0000378000000 378
Simca Jangada[10]000215145065222013533002705
Simca Regente[11]000000001068221214984778
Simca Chambord1217357056416120[12]7042[13]90345647436727200 42910
Simca Esplanada[14]000000011623586342322412040
total 1217 3633 5814[15] 6904 9565 11088 7136 5287 3731 8564534368282

[16],[17]

Production en France

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AnnéeSimca 5
(Fiat 500 Topolino)
Simca 8
(Fiat 508C Balilla)
Simca 6
(Fiat 500 Topolino C)
Simca 9 ArondeVedetteAriane1000 & Coupe11001200 S1300/13011500/1501Chrysler 160/180Total
19367.282-----------7.282
193712.925318----------13.243
193814.1946.739----------20.933
193912.1317.680----------19.811
1.9403.6041911----------5.515
194133.6041.911----------7.094
19426322.217----------2.849
194319122----------141
194423180----------203
19454765----------112
19463.4114.832----------8.243
19473.7338.05311---------11.797
19483.90114.074191---------18.166
194922115.58010.813---------26.614
1950-26.2585.497---------31.755
1951-20.568-21.932--------42.500
1952-27-69.028--------69.055
1953---61.567--------61.567
1954---92.432--------92.432
1955---115.64642.349-------157.995
1956---133.10544.836-------177.941
1957---138.06417.87514.703------170.642
1958---143.54228.14235.068------206.752
1959---194.55315.96624.852------235.371
1960---175.38413.91429.185------218.483
1961---164.2973.81333.7339.670-----211.513
1962---84.236-14.284154.282-----252.802
1963---31522-7.593168.654--58.7587.090-273.617
1964---21--113.818--98.62464.143-276.606
1965------118.655--64.11854.713-237.486
1966------174.068--85.65867.707-327.433
1967------115.39724.7292.35278.12555.279-275.882
1968------114.427138.2425.34454.42537.645-350.083
1969------146.321146.0953.25745.69346.910-388.276
1970------133540142.0142.85275.73230.33718.395402.870
1971------122.933197.20193690.5189.42063.259484.267
1972------131.595260.835-91.6089.11141.399534.488
1973------136.197296.984-88.25215.68750.999588.119
Total65.451112.39016.5121.425.329166.895159.4181.639.5571.206.10014.741831.511398.042173.9926.209.938

Le graphique ci-dessous, montre l'évolution de la production de la marque Simca en France de 1936 à 1980. Les chiffres de production d'automobiles comprennent ceux sous les marques Simca-Fiat, Simca, Chrysler et Talbot.

Hommages et références

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Dans le mangaAir Gear deOh!great, le personnage secondaire Simca, surnommé "l'hirondelle" semble faire référence à la marque automobile française qui utilisait également l'hirondelle en tant que symbole[18].

Notes et références

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  1. « Usine Simca Nanterre »(consulté le).
  2. « Usine Simca Nanterre II »(consulté le).
  3. « Usine Simca Nanterre III »(consulté le).
  4. Source :Automobiles Peugeot, par Jean-Louis Loubet, éditions Economica.
  5. (CAAPY)
  6. Simca Présidence. Simca.com.br
  7. Simca GTX. Simca.com.br
  8. Simca Rallye. Simca.com.br
  9. Simca Alvorada. Simca.com.br
  10. Simca Jangada. Simca.com.br
  11. Simca Regente. Simca.com.br
  12. Simca Chambord 1962. ANFAVEA 1963p. 96
  13. Simca Chambord 1963. ANFAVEA 1964p. 118
  14. Simca Esplanada. Simca.com.br
  15. Production de la 5000e Simca Chambord.. Simca.com.brp. 13
  16. Simca Brasil.https://anfavea.com.br/site/anuarios-2/ 1994p. 80
  17. Simca Brasil 1972.https://anfavea.com.br/site/anuarios-2/ 1972p. 28-32
  18. (en) « Simca », surAir Gear Wiki(consulté le)

Bibliographie

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Liens externes

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  • Simca,sur leWiktionnaire

v ·m
Chronologie des modèlesSimca-Fiat &Simca de 1932 à 1986
TypeAnnées 1930Années 1940Années 1950Années 1960Années 1970Années 1980
012345678901234567890123456789012345678901234567890123456
Citadine 56  1000  Samba
Compacte 6 CV8ArondeAronde-P60 1100Horizon
Familiale   Ariane1300/15001301 / 15011307 / 13081510 /Solara
Haut de gamme 11 CV   Vedette 160 / 180 / 2 litres / 1610Tagora 
Coupé sportif  8 Sport9 SportDe Ville/ Week endPlein Ciel/ Océane1000 Coupé1200 S BagheeraMurena 
Loisir     Rancho 
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