Tutti l'èssiri umani nàscinu lìbbiri e avali ntâ dignitati e nnê diritti. Sunnu addutati di raciuni e cuscenza e s'hannu a cumpurtari unu cu n'àutru cu spìritu di fratirnitati.
Le sicilien ne fait l'objet d'aucune protection réglementaire, n'étant pas mentionné parmi les langues protégées par la loi du sur les « Règles en matière de protection et de défense des minorités linguistiques historiques »[2]. Cependant, une loi régionale (numéro 9 de 2011) prévoit que la région Sicile en diffuse les aspects culturels, sans en mentionner les aspects de langue régionale à statut officiel.
La littérature en langue sicilienne est l'une des toutes premières littératures en langue vulgaire à apparaitre en Italie après le déclin du latin. C'est auXIIIe siècle, sous l'impulsion deFrédéric II et de sa cour, composée de lettrés, de savants et de philosophes, que cette nouvelle littérature prend son essor. Le sicilien s'enrichit d'emprunts autoscan, aulatin et auprovençal. Les poètes de la cour développeront une poésie lyrique soignée et à forte composantescolastique.
L'accent sicilien sonne très ouvert à l'oreille, conférant à cette langue et à ses locuteurs (même lorsqu'ils s'expriment en italien standard) un certain exotisme. Par exemple, le verbeèssiri (« être ») témoigne d'une très ouvert avec unaccent tonique exagéré et traînant sur la première syllabe.
De surcroît, lesSiciliens prononcent toujours les comme dans le mot français « messe », soitss. Ainsi, un sicilien prononcera les motscasa (« maison ») etodioso (« haïssable ») avec un /s/ dur, alors que l'italien standard lui substituerait le son /z/.
Le sicilien admet des variantes selon les endroits mais reste pour le moins unelangue vivante qui fait partie du patrimoine de la région et qui manifeste la couleur locale de la Sicile. En effet, les locuteurs y sont très attachés, il reste d'ailleurs le premier moyen de communication (devant l'italien) lorsque l'on s'éloigne des zones touristiques. Il a le statut dedialecte mais permet toutefois une identité sicilienne qui utilise la langue comme facteur unificateur.
Contrairement à l'italien, qui utilise un système heptavocalique, c'est-à-dire sept voyelles, le sicilien utilise un système pentavocalique, c'est-à-dire cinq voyelles : a, e ouvert, i, o ouvert, et u.
Le sicilien utilise une variante de l'alphabet latin comportant 23 lettres : 5 voyelles et 18 consonnes.
Voyelles
Consonnes
A
E
I
O
U
B
C
D
Ḍḍ
F
G
H
J
L
M
N
P
Q
R
S
T
V
Z
/a/
/e/
/ɛ/
/ɪ/
/i/
/ɪ/
/e/
/o/
/ɔ/
/u/
/ʊ/
/b/
/c/
/ç/
/k/
/ɡ/
/ɟ/
/j/
/t͡ʃ/
/ʃ/
/d͡ʒ/
/d/
/d̪/
/ɖ/
/ɾ/
/ɖɖ/
/f/
/v/
/ɡ/
/ɣ/
/ŋ/
/d͡ʒ/
/ɟ/
/ç/
/j/
/ɟ/
/ɲ/
/l/
/m/
/n/
/ɱ/
/m/
/ŋ/
/ɳ/
/ɲ/
/p/
/b/
/k/
/ʐ/
/ɽ/
/ɾ/
/s/
/z/
/ʂ/
/ʒ/
/ʃ/
/t͡s/
/d͡z/
/t̪/
/t/
/ʈ/
/d/
/d̪/
/v/
/t͡s/
/d͡z/
Le sicilien n'utilise donc pas les lettres k-K, w-W, x-X et y-Y, conformément à l'italien. Dans les anciens textes siciliens la lettre x-X était utilisée, comme dans lemaltais, pour le son [ʃ], équivalent auchfrançais, et xh-XH était utilisé pour le son [ç], équivalent auchallemand.
Le signe diacritique le plus utilisé en sicilien « standard » est l'accent grave pour marquer l'accent tonique.
Exemples d'emploi de l'accent grave en sicilien :
« èssiri » (en français : être) ;
« fràggili » (en français : frêle, fragile) ;
« òspiti » (en français : hôte, invité) ;
« màsculu » (en français : mâle, garçon, individu de sexe masculin) ;
« òstrica » (en français : huître) ;
« crìsciri » (en français : croître, grandir) ;
« apòstulu » (en français : apôtre) ;
« ìsula » (en français : île).
On utilise également l'accent circonflexe pour marquer la disparition d'une syllabe dans un mot (exactement comme dans les mots français : mâle, huître, âme, apôtre, île, où l'accent circonflexe est là pour signaler la disparition d'un s).
Exemples d'emploi de l'accent circonflexe en sicilien :
âmu, contraction deavemu (en français : nous avons) ;
malaûriu, contraction demalauguriu (en français :mauvais augure) cf.malheur ;
âti, contraction deaviti (en français : vous avez).
Cependant, certains écrivains siciliens ont utilisé également d'autres signes diacritiques comme l'accent aigu pour signaler l'accent tonique, comme enespagnol, et même le tréma pour signaler les fausses diphtongues.
Exemples d'emploi du tréma en sicilien :
castïari (en français : « châtier », « punir ») ;
cuntìnüu (en français : « continu », « continuel »).
(scn)LinguaSiciliana.org, site consacré à la langue sicilienne, incluant une grammaire en ligne ou téléchargeable en 48 pages (format .doc ou .pdf) dans neuf langues au choix : sicilien, anglais, espagnol, serbe, français, italien, allemand, portugais et roumain, en attendant d'autres versions.