Le Sichuan est une région très montagneuse, et l'accès à cette province a toujours été difficile. Ses sommets hauts de 6 000, voire 7 000 mètres, plus anciens que ceux de l'Himalaya tout proche, émergent d'une couche brumeuse et humide qui favorise le développement d'une végétation particulièrement épaisse.
Un proverbe chinois dit :« Le chemin du Sichuan est plus difficile que de monter au ciel (蜀道难于上青天). » Un second proverbe célèbre (蜀犬吠日) fait allusion au temps constamment nuageux de cette province ; la traduction littérale est :« Au pays de Shu, le chien aboie quand le Soleil apparaît (le Soleil est pareil à un étranger que le chien n'a jamais vu). »[3].
Entouré de montagnes nées d'une série de collisions tectoniques, lebassin du Sichuan est drainé par le plus long fleuve d'Asie, leYangzi Jiang. La mosaïque de vieilles montagnes granitiques et de bassins qui caractérise le Sud-Est chinois s'est formée il y a 140 à 65 millions d'années quand la poussée des plaques tectoniques a façonné l'Asie du Sud-Est.
Le nom actuel de cette province, date de la4e année de lapériode Xianping(zh), de l'empereurSong Zhenzong, soit l'an 1001, c'est l'abréviation de « quatre routes des gorges des fleuves »川峽四路 / 川峡四路, chuān xiá sì lù.
Le « Jiaozi » (交子, jiāozi) du Sichuan est considéré comme le premierbillet de banque papier au monde, crée en 1023, il subit un déclin de sa considération de fiabilité, à la suite de poursuites judiciaires et est remplacé par la monnaie nationale, sous ladynastie Song du Sud. Ladynastie Tang utilisait déjà une monnaie papier. C'est plus de600 ans[Quand ?] plus tôt que le premier billet de banque européen, un produit suédois[4],[5].
Une partie de l'Ouest du Sichuan est, à partir de 1939 déplacée dans la province duXikang, avant d'y revenir en 1955.
Le Sichuan est la province où laGrande famine a été la plus longue, de 1958 à l'automne 1961[6]. Les données officielles pour le Sichuan citées par le ChinoisYang Jisheng, auteur deStèles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961, font état de 7 970 100 morts non naturelles et 6 191 900 naissances non advenues. Yang Jisheng lui-même estime le nombre de morts non naturelles (c'est-à-dire de faim) entre 10 et 12 millions et le nombre de naissances non advenues entre 4 et 8 millions[7].
Le12 mai 2008, la province a été l'épicentre (près deWenchuan) d'untremblement de terre, d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter. Le dernier bilan officiel du séisme, en date du 25 mai 2008, dépasse les 60 000 morts[8]. Le 19 mai, les autorités ont décrété trois jours de deuil national.
En 2011, 11 moines se sont immolés « pour protester contre la politique du gouvernement chinois à l'encontre des Tibétains »[9].
La province dispose d'une population fortement urbanisée (69 %) avec 23 villes de plus de0,5 million d'habitants (2018). La plus importante estChengdu, capitale de la province peuplée d'environ 9 millions habitants.
Agglomérations de plus de 500 000 habitants (2018)[17].
Rue Chunxi, rue piétonne deChengdu, capitale du Sichuan.
Le Sichuan est connu depuis des siècles comme le « grenier àblé » de la Chine. Grâce à son climat et à un système d'irrigation millénaire mais encore efficace, le Sichuan est l'une des premières provinces chinoises en termes deproduction agricole. Les céréales, incluant leriz et leblé, restent la production principale et la plus rentable, ce qui a placé la Chine au1er rang mondial des producteurs en 1999.
Les récoltes agricoles incluent lesagrumes, lacanne à sucre, lapatate douce, lapêche et leraisin. Le Sichuan dispose aussi du plus large rendement deporc parmi toutes les provinces et le deuxième plus grand rendement de cocons devers à soie en Chine durant l'année 1999.
Le Sichuan est également très riche en ressources minières, avec plus de 132 types de minéraux tels que levanadium, letitane et lelithium qui sont les plus répandus en Chine. La région duPanxi possède à elle seule 13,3 % des réserves defer, 93 % detitane, 69 % devanadium et 83 % decobalt du pays[18].
Le Sichuan est également producteur dupoivre du Sichuan, utilisé dans différentes cuisines du monde. Il en existe trois variétés, le plus commun est noir, le vert est le plus réputé, alors que le rouge est le plus onéreux. Ces trois poivres poussent principalement sur le territoire duxian de Wenchuan.
Le Sichuan a aussi bénéficié du développement économique induit par le plus grand barrage du monde, construit en un temps record dans les années 1990 et avec des turbines Alstom, pour la production d'hydroélectricité, une des énergies renouvelables majeures de Chine.
La majorité parle des variétés de mandarin appartenant au groupemandarin du sud-ouest. De nombreuses autres langues sont également parlées, surtout par les minorités ethniques. On parletibétain,rGyalrong etqiang dans les régions de dKar-mdzes et de rNga-bade dans l'ouest etnosu dans le sud-ouest. C'est aussi au Sichuan qu'on parle le plus leguiqiong et lehorpa.
L'art culinaire du Sichuan est réputé pour ses plats pimentés, on dit en chinois que c'est une cuisine mala (麻辣,sésame etpiment). Les épices principalement utilisés et typiques de cette cuisine, sont lepiment, lepoivre du Sichuan, lesésame et lescacahuètes. Les deux plats les plus célèbres sont : lafondue du Sichuan, originaire de la municipalité deChongqing, et lemapo doufu.
L'opéra du Sichuan (川剧 ou 川戏) comporte des aspects comiques et de l'acrobatie. Un personnage emblématique de cet opéra estPaerduo (耙耳朵, littéralement « Oreille râteau », terme venant du dialecte de Chongqing ou 趴耳朵 « oreille qui se couche à plat-ventre » dans le dialecte du Sichuan), un homme peureux de sa femme qui lui tire l'oreille pour le corriger. Ce personnage est très caricatural, mais est également représentatif du respect des maris pour leurs épouses dans le Sichuan et de leur oreille attentive.