Pour les articles homonymes, voirSiège de Lyon (homonymie).
| Date | 9 août- |
|---|---|
| Lieu | Lyon |
| Issue | Victoire du gouvernement montagnard |
| •François Christophe Kellermann •François Amédée Doppet | •Louis François Perrin de Précy |
| 65 000 hommes | 10 000 hommes |
| Inconnues | 2 000 prisonniers fusillés |
Guerres de la Révolution française
Batailles
| Coordonnées | 45° 45′ 32″ nord, 4° 50′ 29″ est | |
|---|---|---|
Lesiège de Lyon est un évènement survenu du au à la suite dusoulèvement de Lyon contre la Convention nationale.
Depuis 1786, Lyon connaît divers soulèvements populaires contre un patriciat conservateur.Marie Joseph Chalier (1747-1793) soutient les revendications dessans-culottes, à la manière deJean-Paul Marat (1743-1793). 32 clubs de section sont créés. Lyon participe auxInsurrections fédéralistes (1790-1793)[1].
LaConvention nationale (1792-1795) commence enConvention girondine (-), se poursuit enConvention montagnarde (-), et finit enConvention thermidorienne (-).
Lyon devient en 1790 le chef-lieu du département deRhône-et-Loire (1790-1793). Lamunicipalité de Lyon est créée en 1790. Les élections municipales de 1792 puis de 1793 sont mouvementées. LesChaliers occupent le pouvoir municipal pendant 80 jours : des mesures extraordinaires sont prises, auxquelles s'oppose une minorité active, qui devient majoritaire, et obtient le soutien du pouvoir parisien. Leur leaderJoseph Chalier est condamné à mort le et exécuté le[2]. L'Armée des Alpes (1792-1797) est chargée de pacifier la ville, réputée en rébellion contre-révolutionnaire.

Le 8 août 1793, des représentants de l'armée des Alpes prononcent publiquement leur approbation des mesures énoncées par laConvention nationale. Le 11 août, des premiers tirs entre les révolutionnaires et les fédéralistes sont échangés à laCroix-Rousse[3].
Des contingents sont prélevés sur l'armée des Alpes et forment l’« armée du camp devant Lyon », forte de 24 000 hommes, sous les ordres du généralKellermann. Des gardes nationaux, levés dans l'Allier, lePuy-de-Dôme, laSaône-et-Loire, l'Ardèche et l'Isère et emmenés par sixreprésentants en mission, soit 40 000 hommes, viennent compléter les rangs[4].
Après une offensive de l'armée sardo-piémontaise enSavoie, qui retarde Kellermann, les troupes républicaines font mouvement vers Lyon à partir du. Arrivés de l'est,Albitte et Laporte s'installent àLa Guillotière. Dubois-Crancé et Gauthier, de leur côté, prennent position au château de La Pape, entreRhône et Saône. À l'ouest, Reverchon descend deVillefranche, tandis que Javogues arrive deMontbrison. Les insurgés conservent cependant le contrôle de l'essentiel de l'ouest du département deRhône-et-Loire[5].
Le, le département est séparé enRhône etLoire. Le, Couthon, Châteauneuf-Randon et Maignet sont adjoints aux six autres représentants[5].
Face à ces quelque 65 000 hommes, les troupes insurgées comptent moins de 10 000 hommes. Tous les officiers généraux de l'armée républicaine ayant refusé de rejoindre l'insurrection, cette armée est commandée par d'anciens officers de l'armée royale, souvent nobles, commePrécy. Tous ont, au moins au début, prêté serment de fidélité à la République une et indivisible, et juré de s'opposer au royalisme et à l'anarchie[4].
Fin août, les premiers combats permettent aux colonnes républicaines d'avancer jusqu'aux redoutes, qui protègent les abords des ponts sur laSaône. Ainsi, dans la nuit du 15 au, les Lyonnais se replient sur leurs retranchements deLa Croix-Rousse au nord et sur la tête-de-pont desBrotteaux à l'est. Avec l'avancée des troupes républicaines, qui réduit la portion de territoire aux mains des insurgés, la ville sombre dans la disette. Surtout, après une première sommation, le commence le bombardement de la ville, depuis La Guillotière, avec des boulets chauffés au rouge. Le 29, les assiégeants parviennent à s'emparer des dernières redoutes des Lyonnais, sur la rive droite de la Saône ; au sud-ouest de la ville, le fort de Sainte-Foy tombe, et les troupes républicaines descendent sur le confluent, achevant l'investissement de la ville[4],[5].
Puis une trêve interrompt les combats jusqu'au, avant le lancement de pourparlers, le lendemain. Dans la ville, après délibération des sections, et malgré Précy, une députation emmenée par l'ancienconstituantPérisse du Luc se rend aux avant-postes des troupes de la Convention pour ouvrir des négociations. Le même jour tombent les forts Saint-Irénée et Saint-Just, à l'ouest, les troupes commandées par Étienne FrançoisGiraud des Écherolles ne parvenant pas à repousser l'ennemi[4],[5].

Le, à l'aube, Précy et ses principaux lieutenants tentent une sortie par le faubourg deVaise[6] avec une troupe de 1 200 à 2 500 hommes divisés en trois corps, ainsi que quelques civils. L'objectif est de passer laSaône en aval deTrévoux, puis de gagner laSuisse. L'avant-garde, commandée par « Rimbert », et le corps principal, sous les ordres de Précy, parviennent à traverser les lignes sous le feu des assiégeants, mais l'arrière-garde, sous les ordres ducomte de Virieu, est anéantie dans le défilé deSaint-Cyr.
Au terme d’un périple à travers le Lyonnais et le Beaujolais, les derniers hommes de Précy (80 ou 100) sont finalement rejoints, capturés ou taillés en pièces aumont Popey le, après que la plupart de leurs compagnons ont été capturés (commePlantigny,Clermont-Tonnerre, « Arnaud » et « Rimbert ») ou tombés sous les coups des habitants des villages traversés durant leur véritable débandade à travers le Lyonnais et le Beaujolais. Le général, quant à lui, parvient à gagnerSainte-Agathe-en-Donzy, à s’y cacher quelques mois puis à gagner la Suisse en.
Le à midi, les autorités civiles de Lyon capitulent[4],[5].
La répression est énergique, sous la direction deJoseph Fouché, le mitrailleur de Lyon, avec plus de 1 900 rebelles tués (après jugements), mitraillés, fusillés, canonnés, ou guillotinés. Les victimes du siège même semblent ne pas avoir été dénombrées.
Lyon, punie, perd son nom, devientVille Affranchie ouCommune-Affranchie. Elle est vouée à la destruction (Bertrand Barère). Mais sur les 600 immeubles promis à la démolition, seuls 50 sont effectivement détruits.
Et la population et la municipalité sont rapidement confrontées à des problèmes de subsistance et d'emploi. Puis, d'autres troubles politiques interfèrent au redressement. La premièreTerreur blanche frappe dès 1795.
Première formation de l'armée de siège de Lyon[7]
Renforts reçu par l'armée de siège de Lyon[8]
Garnison de Valenciennes arrivant du 11 au (3 191 hommes)
| Troupes tirées de l'armée des Alpes et autres (3 569 hommes)
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Gardes nationales arrivées au commencement
| Gardes nationales arrivées à la fin (8 865 hommes)
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DivisionVaubois - Effectif : 4 245 - Présents : 3 513
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