« Selalé (awraja) » redirige ici. Pour le cheval, voirSelale.
Pays |
---|
Statut |
---|
Remplacé par |
---|
TGN |
---|
LeChoa (ge'ez :ሸዋ (Shäwa), parfois écrit selon la graphie anglophoneShewa,Scioa en italien) est uneprovince historique de l'Éthiopie où se situe l'actuelle capitale du pays,Addis-Abeba. Depuis 1991, elle est divisée entre la région d'Oromia, larégion Amhara, larégion des nations, nationalités et peuples du Sud et la région d'Addis-Abeba.
Le Choa est une région montagneuse, composée de hauts plateaux, qui forme aujourd'hui le cœur de l'Éthiopie, mais elle en a été pendant longtemps sa partie la plus méridionale. Séparée des régions septentrionales (Godjam,Wello) par une zone de basses terres, le Choa forme une région de hauts plateaux aisément défendables et put échapper ainsi aux périodes de désordres, ou aux tentatives d'assauts venus de l'est, comme auXVIe siècle avecAhmed Grañ. Il s'y développa donc dans l'exercice du pouvoir politique, un certain goût pour l'autonomie vis-à-vis des provinces du nord, traditionnellement détentrices d'un pouvoir supérieur, car sièges de l'autorité impériale depuis les périodesaksoumite et médiévale.
Les villes deDebre Berhan,Antsokia,Ankober,Entoto, puisAddis-Abeba ont été tour à tour capitale de la province. La majeure partie du nord du Choa, comprenant les districts deMenz,Tégoulet, Yefat, Menjar, Bulga, est peuplée d'Amharas chrétiens, tandis que les parties méridionale et orientale sont largement peuplées d'Oromos.
Le Choa apparaît pour la première fois dans les sources historiques en tant qu'État musulman, fondé, selon G.W.B. Huntingford, en896, avec pour capitale Walalah[Où ?]. Cet État fut absorbé par lesultanat d'Ifat aux alentours de 1285[1].
AuXVIe siècle, le Choa fut ravagé et séparé du reste de l'Éthiopie par les armées d'Ahmed Grañ. La région fut ainsi exposée aux migrations de populations oromo venues du sud, qui s'installèrent dans les aires dépeuplées durant les premières décennies duXVIIe siècle. Les destructions et le dépeuplement durable qui s'ensuivit expliquent en grande partie la raréfaction des sources concernant le Choa jusqu'aux années 1800. Cependant, leNegusse NegestDawit II et certains de ses fils utilisèrent la province comme un refuge en cas de menaces extérieures.
La famille régnante du Choa fut fondée à la fin duXVIIe siècle parNegassie, qui consolida son contrôle de la région de Yefat. Son fils,Sebestyanos, prit le titre demeridazmach (Général de l'armée de réserve), créé spécialement pour le souverain du Choa. Ses descendants continuèrent de porter ce titre jusqu'à ce queSahle Selassié fut déclarénégus (roi) en1813. Le petit-fils de ce dernier, Sahlé Maryam, devint, à la mort deYohannès IV, empereur d'Éthiopie, sous le nom deMénélik II. Ainsi, le titre de Negus du Choa fut adjoint à celui de Roi des Rois d'Éthiopie quand il devint empereur.
Le fameuxmonastère de Debré Libanos, fondé par saintTakla Haymanot, se trouve dans le district deSelalé, dans le nord du Choa.
Subdivision ancienne de l'Abyssinie historique, le Choa a été gouverné par unmeridazmatch jusqu'en1813, date à laquelle il prit le titre denégus, affirmant ainsi l'importance de sa province face auTigré voisin. À la fin duXIXe siècle, sousMénélik II, le Choa devint le siège de la nouvelle capitale, Addis-Abeba, ce qui contribua à renforcer son poids sur un pays en expansion.
En effet, depuis les conquêtes de Ménélik II, jusqu'à l'annexion de l'Érythrée parHailé Sélassié Ier en1962, l'empire d'Éthiopie ne cessa de s'agrandir. Reliée àDjibouti, donc à lamer, grâce à une voie dechemin de fer établie par une compagnie franco-éthiopienne entre1898 et1917, la province fut particulièrement aménagée en termes d'infrastructures modernes de communication : routes, aéroports.
Ledejazmach Tafari Makonnen, futur empereurHaïlé SélassiéIer, a été le gouverneur de l'awraja Selalé (au nord-ouest d'Addis-Abeba) de 1906 à 1907 sans toutefois y résider. Il raconte avoir fait rénover l'église du monastère deDebra Libanos[2].
La province du Choa était divisée en onzeawrajas[3].
Awraja | Capitale administrative | Répartition dans les zones actuelles[4] |
---|---|---|
Cheba et Gurage | Guiyon | |
Haykoch et Boutajira | Ziway | |
Jebat et Mecha | Ambo | |
Kembata et Hadiya | Hosaena | |
Menagesha[5] | Addis-Abeba | |
Menz et Gishé[6] | Mehal Meda (en) | |
Merhabété[7] | Alem Ketema (en) | |
Selalé[8] | Fitche | |
Tegoulet et Boulga | Debre Berhan | |
Yerer et Kereyu | Nazret | |
Yifat et Timuga | Efeson[9] |
|
Sur les autres projets Wikimedia :