Shanghai est remarquable par sa taille démesurée. Elle est laville la plus peuplée de Chine avec 27 796 000 habitants, en 2021, sur l'étendue de lamunicipalité, ou municipalité au rang de province[6],[7]. Elle est également l'une desplus grandesmégapoles du monde. Certains géographes estiment même qu'il s'agit de la ville la plus peuplée du monde avec environ80 millions d'habitants si, au lieu de tenir compte des limites administratives, est prise en compte l’agglomération humaine[8].
L'autre caractéristique de Shanghai est sa place majeure dans l'économie mondiale. L'émergence de la ville comme centre financier de l'Asie-Pacifique a d'abord eu lieu dans lesannées 1920 et1930, concomitamment au développement des concessions européennes. La ville servait alors de porte d'entrée à la Chine. Shanghai connut également à cette époque un formidable essor culturel. Le quartier du Bund sur la rive gauche du Huangpu est le témoin de cet âge d'or. Mais pendant laguerre sino-japonaise et la guerre civile, la ville a été bombardée et gravement endommagée. Shanghai a été finalementconquise par l'armée de la République Populaire de Chine en[réf. nécessaire].
Au tournant des années 1980, la ville a repris son développement à la suite des réformes économiques initiées parDeng Xiaoping. Shanghai est alors redevenue la fenêtre de la Chine sur le monde. La ville profite simultanément de la rapide croissance économique chinoise et de son insertion croissante dans la mondialisation.
Elle est aujourd'hui l'une des métropoles les plus puissantes du monde au même titre queNew York,Londres,Tokyo,Paris ouSingapour.Lujiazui, le quartier de gratte-ciel de Pudong face au Bund, est la cristallisation de cette puissance retrouvée.
La transcription « Shanghai » est souvent prononcée /ʃɑ̃.gaj/ ou /ʃɑ̃ŋ.gaj/ en français — on voit aussi, dans une moindre mesure, les graphies Shanghaï[9],[10] et Chang-Haï[11] —, mais en chinoismandarin le nom上海 se prononceshàng hǎi /ʂɑŋ.xaɪ/ avectonèmes : /ʂɑŋ˥˩.xaɪ˨˩˦ /. En dialecte shanghaïen, le nom de la ville se prononcezanhe /zɑ̃he/.
Les deuxsinogrammes dans le nom « Shanghai » (上,shàng ; et海,hǎi) signifient littéralement « sur, au-dessus de, en haut, monter » et « mer ». La première apparition de cette dénomination remonte à ladynastie Song (XIe siècle), époque à laquelle il existe déjà une confluence et une ville à cet endroit. Il y a des différends sur la façon dont ce nom doit être interprété, mais l'histoire locale officielle a toujours dit que cela signifie « le cours supérieur de la mer ». Une traduction tout à fait neutre donnerait donc « Haute-Mer ».
À cause du changement du littoral, les historiens chinois ont conclu que durant ladynastie Tang, Shanghai était littéralement sur la mer, d'où l'origine du nom[14]. Une autre lecture, en particulier enmandarin standard, suggère également le sens de « aller sur la mer », qui est cohérent avec le statut de port de la ville. Un nom plus poétique pour Shanghai intervertit l'ordre des deux caractères,Hǎishàng (海上), et il est souvent utilisé pour les termes liés à l'art et la culture de Shanghai.
Shanghai est communément abrégée en chinois parHù (沪). Ce caractère apparaît sur toutes les plaques d'immatriculation des véhicules provenant de la municipalité. En effet, chaqueprovince chinoise peut être désignée par un seulcaractère, que l'on retrouve sur les plaques d'immatriculation, ou encore dans les dénominations des lignes autoroutières ou ferroviaires.
Hù (沪) est dérivé deHu Du (沪渎), le nom de l'ancien village de pêche qui se tenait pendant ladynastie Tang au confluent de laSuzhou et duHuangpu[14]. Le sinogramme Hu est souvent combiné avec le sinogrammeSōng (淞) (de l'ancien nom de la rivière Suzhou) pour former le surnomSōng Hù (淞沪). Par exemple, l'attaque japonaise de Shanghai en est communément appelée « bataille de Songhu ». Un autre ancien nom pour Shanghai étaitHua Ting (华亭), qui est maintenant le nom d'un luxueux hôtel de la ville[14].
Un autre surnom commun estShēn (申) qui vient du nom deChunshen Jun(春申君), un noble et héros local duroyaume de Chu au cours duIIIe siècle av. J.-C., dont le territoire incluait Shanghai. Les équipes sportives et les journaux utilisent souvent le sinogrammeShēn (申) dans leurs noms. Shanghai est également appeléeShēnchéng (申城, « la cité de Shēn »).
EnOccident, Shanghai est également surnommée la « Perle de l'Orient » ou le « Paris de l'Orient ».
Shanghai est située sur le fleuveHuangpu, et se compose donc de deux parties distinctes,Puxi etPudong (qui signifient respectivement à l'ouest et à l'est du Pu). Elle se trouve à 611 km au nord-nord-est deFuzhou, à 690 km à l'est deWuhan, à 1 069 km au sud-sud-est dePékin et à 1 213 km au nord-est deCanton. La ville s'est développée tout d'abord exclusivement à Puxi mais depuis 1990, sous l'impulsion du gouvernement,Pudong est devenu une zone de construction de hautes technologies où les entreprises et autres gratte-ciels se multiplient. Le territoire de la municipalité borde au nord-est l'embouchure du Changjiang (ouYang-Tsé-Kiang), à l'est lamer de Chine orientale et au sud labaie de Hangzhou.
L'avenue de Nanking (cinq kilomètres) fut autrefois la grande artère de la concession dite étrangère. Elle est considérée maintenant comme le vrai centre de Shanghai et elle offre souvent dans sa partie est, près du fleuve, le spectacle d'une indescriptible cohue de piétons.
Le paysage urbain se transforme rapidement depuis quelques années. Des quartiers entiers, comme celui de Dun Hui Fang, sont rasés pour être reconstruits. Les expulsions concernent des dizaines de milliers de personnes depuis le milieu des années 1990 et un total de20 millions de mètres carrés d'habitations ont été démolis[15].
Shanghai est situé dans un vaste delta, formé par l'embouchure du fleuveYangzi Jiang qui se jette dans lamer de Chine orientale. Les basses terres qui se trouvent des deux côtés du fleuve sont composées delœss d'alluvions, qui est formé par les sédiments du Yangzi. Construit de boue, sillonné de canaux et de barrages, le delta est l'une des zones les plus fertiles de Chine, et également son principal fournisseur de coton.
La formation de la terre est probablement due au remplissage d'une ancienne partie de la mer, et les nombreuses petites montagnes sur les îles de la région étaient à l'origine de vraies îles. La formation du delta a renvoyé Shanghai, une ville portuaire à l'origine construite sur la mer, à 30 km à l'intérieur des terres.
La ville de Shanghai ne s'est pas toujours appelée Shanghai. Jusqu'à ladynastie Sui (581-618), elle était appelée "village de Hua Ting" (華亭鎮). Elle prit ensuite le nom de "préfecture de Huating" avant d'être désignée sous son nom actuel à partir de ladynastie Song (960-1234).
Étant donné sa situation stratégique à l'embouchure duYangzi Jiang, au centre de la Chine, et la proximité avec des villes aux productions artisanales réputées (Suzhou,Hangzhou), Shanghai est devenue très tôt un lieu d'intenses échanges économiques.
Cependant, ce n'est qu'après lesguerres de l'opium et la présence étrangère que le développement économique de la ville a pris l'envergure qui a fait sa réputation.Pendant lapremière guerre de l'opium, les forcesbritanniques ont temporairement tenu la ville.Américains etFrançais suivront, précédant lesRusses et lesJaponais. La guerre a cessé en 1842 avec letraité de Nankin, établissant l'ouverture commerciale des ports chinois, dont Shanghai. Les Britanniques vainqueurs y aménagent l'un des cinq ports ouverts qui leur seront alors concédés. Avec letraité du Bogue, en 1843, et letraité sino-américain de Wangxia, en 1844, des nations étrangères ont eu le droit de s'établir sur le territoire chinois : c'est le début des concessions étrangères.
La petite enclavefrançaise de Shanghai s'est établie sur une zone marécageuse en 1849. Elle fut à la fois un havre pour les réfugiés de toutes les nationalités et un lieu de culture et de plaisirs.
Avec larévolte des Taiping en 1850, Shanghai fut occupée par unetriade associée au mouvement appeléSociété des Petites Épées. La guerre faisant rage dans les campagnes, de nombreuxChinois se réfugièrent dans la ville, qui leur était théoriquement inaccessible : en 1854, de nouvelles lois permirent aux Chinois d'y acquérir des terrains, provoquant une inflation immobilière. Cette année-là eut également lieu la première réunion du conseil municipal de Shanghai, afin de gérer les concessions étrangères établiesde facto. En 1863, les concessionsaméricaine etbritannique se rejoignirent pour former laConcession internationale, alors que les Français restèrent autonomes dansleur propre concession.
En mars 1854, l'empire chinois a signé un accord avec les Européens présents dans les concessions leur demandant de construire rapidement de nombreux logements, une grande partie de la ville ayant été détruite par une révolte[18]. C'est ainsi que se construiront leslilongs, jusqu'en 1949.
Jeu,opium etprostitution sont alors les activités les plus lucratives de cette ville qualifiée alors de « plus grand bordel du monde ». Son parrain le plus connu,Du Yuesheng, menait ses trafics en collaborant étroitement avec lapolice de la concession française.
Cette période d'occupation a profondément marqué l'identité culturelle de la ville, tout en contribuant dans lesannées 1920 et 1930 à l'essor des arts, cinéma, théâtre, et la naissance du premier groupe de jazz chinois. En 1920, on y recensait un million d'habitants, dont vingt six mille huit cents étrangers de nationalités diverses. Ils façonnèrent les rues à leur goût, mêlant les styles néogothique, classique, victorien, Art déco... La chanteuse et actriceZhou Xuan, fille de Weiwei Wang, était sans doute la figure la plus emblématique de cette période. C'est aussi à Shanghai que fut créé leParti communiste chinois en 1921 et qu'ont été organisées les premières grèves ouvrières. La plupart, coolies et ouvriers, demeurèrent dans la pauvreté et vinrent grossir les rangs duParti communiste chinois. En 1927, dans le cadre de l'expédition du Nord de pacification de la Chine, les ouvriers chinois, mobilisés par les communistes, prirent Shanghai auxseigneurs de la guerre avant même l'arrivée des troupes gouvernementales.Tchang Kaï-chek, inquiet de la mobilisation réussie par les communistes, décida de se retourner contre ses alliés et lança lestriades contre les ouvriers, déclenchant lemassacre de Shanghai, qui signa le début de laguerre civile chinoise.
Sous le régime de larépublique de Chine, Shanghai devint une ville spéciale en 1927, et une municipalité en. Elle fut alors le centre financier de l'Asie, où les dollars mexicains par exemple s'échangeaient en masse après la crise boursière de 1929. La marine japonaise bombarda la ville le, officiellement pour réprimer les protestations étudiantes ayant suivi l'incident de Mandchourie, déclenchant la« guerre de Shanghai ».
À compter du mois d', à l'aube de la secondeguerre sino-japonaise, Shanghai fut soumise par lamarine et l'armée nippones à une série debombardements qui entraînèrent la mort et l'évacuation de plusieurs milliers de civils. Disposant de forces terrestres et navales bien supérieures à l'armée chinoise, les troupes impériales prirent possession de la ville en novembre (bataille de Shanghai), puis se dirigèrent versNankin où elles se livrèrent à un terrible carnage (massacre de Nankin).
Selon les travaux de l'historien Zhiliang Su, au moins 149 « maisons de confort » hébergeant desesclaves sexuelles furent établies à Shanghai pendant l'occupation nipponne[19].
En 1938, Shanghai fut considérée comme le cinquième port mondial[20] ; les plus grandes firmes occidentales y étaient désormais représentées.
Durant laSeconde Guerre mondiale, Shanghai devint temporairement un centre pour les réfugiés d'Europe : c'était alors la seule ville ouverte inconditionnellement aux Juifs. En 1941, sous pression de leurs alliés nazis, les Japonais reçurent les réfugiés juifs dans unghetto, où les maladies pullulaient[21],[22]. L'immigration juive fut finalement stoppée par les Japonais le.
Les Japonais prirent le contrôle total de la Concession internationale à la suite de sa déclaration de guerre aux États-Unis d'Amérique le. Durant l'occupation japonaise, les citoyens des paysAlliés travaillant pour l'administration municipale demeurèrent à leur poste jusqu'en, date à laquelle ils furent internés. Quant à la concession française, elle resta sous le contrôle de la France jusqu'au, date à laquelle le consul général de France transféra, sur ordre de Vichy, l'administration civile de celle-ci au maire de Shanghai entièrement dévoué à la cause des occupants japonais. Mais les troupes françaises duDétachement français de Changaï (ancienne graphie de Shanghai) restèrent sur place et en armes jusqu'au où elles furent désarmées et internées par les Japonais, comme toutes les autres unités françaises de Chine (ce,simultanément à celles stationnées en Indochine). Ses tirailleurs indochinois furent d'ailleurs perméables à la propagande japonaise et plus de la moitié d'eux fera cause commune avec les ex-gardes dubataillon de supplétifs tonkinois et passèrent, le, sous l'autorité militaire des Japonais.
Entre 1942 et 1945, sous l'effet combiné de la corruption dugouvernement de Nankin et de l'occupation japonaise, le nombre de banques atteint 300, soit le double de celui de 1936[23].
Durant la guerre, le conseil municipal des concessions étrangères fut aboli deux fois, à quelques mois d'intervalle, par deux gouvernements ennemis. En, le gouvernement duRoyaume-Uni signa avec larépublique de Chine un traité acceptant le principe d'une rétrocession. Enjuillet de la même année, les Japonais rétrocédèrent le conseil municipal augouvernement collaborateur deWang Jingwei. Après la guerre, une commission de liquidation fut mise en place pour gérer la rétrocession à la république de Chine.
Les huit années d'occupation, puis la victoire, en 1949, deMao Zedong qui capture la ville entre le 15 et le 27 mai[24] sur les troupes du généralTchang Kaï-chek précipitèrent le déclin de la ville.
Entre le 25 et 30 juillet 1949, la tempête tropicale Irma fut la plus puissante à toucher la ville. 1 600 personnes sont tués et 63 000 habitations détruites[25].
Après la victoire des communistes, la ville a été considérée comme le symbole du capitalisme étranger, elle sommeillait, et le monde l'avait presque oubliée[réf. souhaitée], avant d'être revalorisée à la suite du mouvement de réformes deDeng Xiaoping.
Autrefois tête de pont des puissances coloniales dans une Chine agonisante, Shanghai est devenue le premier centre industriel du pays, en même temps que l'une des plus grandes métropoles du monde.
Pendant larévolution culturelle, Shanghai connut des troubles politiques et sociaux : à la fin, la municipalité fut renversée. Les plus importantes grèves de l'histoire de la ville[26] paralysèrent la vie économique. Les rebelles et lesgardes rouges désiraient mettre en place un système semblable à laCommune de Paris. LaCommune populaire de Shanghai est ainsi fondée en. Le bilan de la révolution culturelle fut considérable : 150 000 logements furent confisqués rien qu'à Shanghai[27]. Entre 1968 et 1976, un million de Shanghaiens furent ruralisés de force[28].
Vue sur le centre-ville de Shanghai avecLujiazui et le fleuveHuangpu.
Au début desannées 1990, en une décennie, la « Perle de l'Orient » est redevenue un centre économique de première importance, qui compte en 2005 pour 20 % de la production industrielle nationale pour seulement 1,5 % de la population. Elle se destine aujourd'hui à devenir le centre financier de la Chine, grâce au quartier deLujiazui.
Avant cela, le, la métropole chinoise a été désignée pour organiser l'Exposition universelle de 2010, qui se tient donc, pour la première fois depuis151 ans, dans un pays en voie de développement. Depuis l'Exposition universelle de 2010, rien ne semble arrêter le développement de Shanghai.
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Parmi les grandes métamorphoses, ledistrict de Pudong dont la superficie devrait doubler dans les cinq prochaines années, passant de 520 km2 à 1 210 km2. Avec la création d'un jardin digne deCentral Park et un opéra prévu pour 2015, ce quartier d'affaires veut aussi devenir le poumon vert de la ville et un temple de la culture. Sur les dix nouvelles lignes de métro qui desserviront Shanghai en 2012, cinq passeront par ce district. Le réseau, 510 kilomètres au total, se hissera alors parmi les trois plus longs du monde.
Laclique de Shanghai est le nom donné à un groupe d’officiels duParti communiste chinois qui ont dû leur promotion à leur appartenance à l’administration municipale de Shanghai sous l’égide de l’ancien maire de Shanghai et présidentJiang Zemin[29].
Lamunicipalité de Shanghai est un territoire administratif ayant le statut provincial : elle comprend plusieurs districts comprenant lecentre-ville historique de Shanghai et des villes-nouvelles en satellite.
Le territoire compte environ23 millions d'habitants dans son agglomération d'après le recensement de 2010. Shanghai comptait16,7 millions d'habitants en 2000[31].
La municipalité de Shanghai exerce sa juridiction sur dix-sept subdivisions dedistricts.
Sept districts sont situés dans lePuxi, à l'ouest duHuangpu, zone urbaine centrale de Shanghai :
ledistrict de Huangpu - 黄浦区Huángpǔ Qū , qui a fusionné avec le district de Nanshi (南市区Nánshì Qū ) en 2000 et avec ledistrict de Luwan (卢湾区Lúwān Qū) en 2011 ;
Un district gouverne principalement lePudong, i.e. à l'est duHuangpu :
le nouveaudistrict de Pudong - 浦东新区Pǔdōng Xīn Qū (xian de Chuansha avant 1992), qui a fusionné avec ledistrict de Nanhui (南汇区Nánhuì Qū,xian de Nanhui avant 2001) en 2009
La population de la municipalité de Shanghai est de 27 058 479 habitants. D'après la population totale de lamunicipalité, Shanghai est la seconde plus grande municipalité de larépublique populaire de Chine, aprèsChongqing[32] et devantPékin[33]. En RPC, une municipalité (直辖市 enpinyin:zhíxiáshì) est une ville avec un statut équivalent auxprovinces chinoises.
Le recensement de 2000 positionnait la population de Shanghai à16,738 millions, dont3,871 millions de migrants. Par rapport au recensement de 1990, la population totale avait augmenté de3,396 millions d'individus, soit une croissance de 25,5 %. Les hommes représentent 51,4 % et les femmes 48,6 % de la population. 12,2 % des Shanghaïens sont âgés de 0 à14 ans, 76,3 % entre 15 et 64 et 11,5 % ont plus de65 ans.
En 2017, l'espérance de vie était de83,37 ans (80,98 pour les hommes et 85,85 pour les femmes). La même année, le revenu moyen annuel des résidents de Shanghai était de 85 582 yuans[34].
En 2017, on comptait 163 363 étrangers dans la métropole chinoise alors qu'une année plus tôt ils étaient 175 674. Il convient de signaler que, pour des raisons politiques, le Shanghai Municipal Statistics Bureau neconsidère pas les Taïwanais comme des ressortissants étrangers.
L'université Fudan est l'une des universités de premier plan enrépublique populaire de Chine. Elle a été fondée par lejésuite JosephMa Xiangbo en 1905 sous le nom deCollège catholique Fudan. Ma Xiangbo lui donne ce nom d'après une citation des classiques confucéens. En 1917, elle est transformée en université privée. Au début de laguerre anti-japonaise en 1937, l'université est transférée àChongqing, à l'intérieur de la Chine. Elle prend son nom actuel en 1946 quand elle revient à Shanghai. Elle fusionne avec l'université l'Aurore en 1952, après le départ desjésuites.
L'École normale supérieure de l'Est de la Chine, ou plus simplement ECNU, est l'une des plus prestigieuses universités en Chine. Fondée en 1951 à Shanghai, elle fut la première école normale supérieure de larépublique populaire de Chine. Le premier établissement sino-américain d'enseignement supérieur - université de New York à Shanghai (NYU Shanghai) – a été cocréé par l'université de New York et l'ECNU.
L'université Tongji est l'une des plus célèbres universités chinoises de Shanghai. Elle a été fondée en 1907 à l'initiative du consul général allemand Wilhelm Knappe comme une école allemande médicale et dirigée par le médecin Erich Paulun. En 1923, elle devient une université et en 1937 elle est déménagée à cause de la guerre, d'abord dans la province deZhejiang. Lorsque le front approche, elle déménage vers la province deJiangxi, puisYunnan, et plus tard même pour leSichuan. Après la fin de laSeconde Guerre mondiale, elle revient de nouveau à Shanghai, en 1946.
L'université des études internationales de Shanghai est une institution importante dans le pays. Elle est issue de l'Institut des langues étrangères de Shanghai, fondé en 1949. Depuis 1983, l'université entretient une coopération active avec l'université de Heidelberg. Depuis 2002 il existe un programme allemand des affaires, qui a été conçu conjointement avec l'université de Bayreuth.
Voici une liste des autres principaux instituts et universités présentes à Shanghai :
Les écoles internationales sont également nombreuses à Shanghai. Il en existe 3 types[36] : les écoles publiques chinoises internationales (réservées aux enfants de nationalité chinoise), les écoles privées chinoises (acceptant à la fois les enfants chinois et étrangers) et enfin les écoles internationales qui sont principalement à destination des étrangers. Parmi ces dernières on peut notamment citer :
La langue officielle de Shanghai, comme dans l'ensemble de laChine est lechinois mandarin. Cependant, la langue historiquement parlée est, dans ledelta du Yangzi Jiang (长江) et les régions environnantes, lewu. La variété parlée à Shanghai est leshanghaïen.
Les campagnes de promotion dumandarin et la scolarité effectuée exclusivement en mandarin conduisent à un recul progressif de l'usage du dialecte. Celui-ci reste cependant largement utilisé dans la communication informelle. Il est à noter dans le domaine de la communication informelle le basculement du shanghaïen vers le mandarin chez la jeune génération de Shanghaïens, qui ne maîtrise plus guère la langue locale ou de façon erratique.
Certaines lignes de bus proposent des annonces en chinois mandarin, en shanghaïen et en anglais.
Shanghai possède d'importantes infrastructures sportives. Lestade de Shanghai peut ainsi accueillir 80 000 personnes et constitue le troisième plus grand stade en Chine[37]. Il a été utilisé au cours desjeux olympiques d'été de 2008 pour accueillir plusieurs matchs du tournoi defootball. Lestade de Hongkou compte quant à lui 31 000 places.
Depuis 2010, Shanghai accueille également la seconde étape de laLigue de diamant avec le meetingShanghai Golden Grand Prix. Cette ligue réunit les meilleurs athlètes du monde qui, au cours de 14 meeting dans le monde, s'affrontent pour engranger le plus de points possibles et gagner en fin de saison un diamant de4 carats d'une valeur d'environ 80 000 dollars.
La ville possède également plusieurs clubs sportifs professionnels qui évoluent dans les principales compétitions sportives du pays :
La ville a longtemps été l'un des principaux centres de production textile de larépublique populaire de Chine. Les autres secteurs manufacturiers importants comprennent la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques, les véhicules (notamment des navires), les machines, l'acier, le papier et les produits d'impression. En outre, la ville produit à grande échelle des systèmes électriques et électroniques ainsi que des équipements tels que les ordinateurs, les radios et les appareils photo.
Avec le début de réformes économiques chinoises au début desannées 1980, Shanghai a d'abord été dépassée par certaines provinces du sud, telles queGuangdong. Avec le début desannées 1990, grâce à l'action du gouvernement par l'intermédiaire deJiang Zemin, les investissements ont fortement augmenté à Shanghai, dans le but d'établir un nouveau centre économique en Asie orientale.
Hong Kong constitue le principal rival de Shanghai dans le titre honorifique de plus grand centre économique en Chine. Hong Kong possède l'avantage d'une plus grande expérience, notamment dans le secteur bancaire. Shanghai a des liens plus étroits avec l'arrière-pays chinois et le gouvernement central dePékin. De plus, Shanghai possède plus de terrains pour accueillir les nouveaux investissements, alors qu'à Hong Kong, l'espace est très limité.
Fondée en 1990 à Shanghai, laBourse de Shanghai représente aujourd'hui la bourse la plus importante enChine continentale. Depuis 1991, la croissance économique à Shanghai est à deux chiffres. La ville est donc la seule région de Chine dans ce cas sur une telle durée. La croissance économique annuelle à Shanghai était, en 2006, d'environ 12 %. LePIB pour 2006 s'élèvait à 1,03 billions deyuans (environ128,8 milliards de dollars). Le PIB par habitant était d'environ 7 000 dollars (la moyenne chinoise se situe à 1 800 dollars) et constitue le troisième plus élevé du pays, derrière Hong Kong etMacao. En 2010, le PIB par habitant était prévu à 10 000 dollars[38].
En 1984, àAnhui, unecoentreprise avec le constructeur automobileVolkswagen constitue la première usine automobile construite avec une marque occidentale. Volkswagen Shanghai représente unepart de marché d'environ 60 % sur les véhicules étrangers en Chine, ce qui est en baisse constante en raison d'une concurrence accrue. Les droits d'importation élevés sur les voitures étrangères les rendent encore plus chères. Ainsi, après l'adhésion à l'OMC de la république populaire de Chine, la conférence de l'APEC en 2001 a réduit progressivement les droits à l'importation.
Shanghai traduit l'envol économique de la Chine. Un dollar sur vingt du PIB chinois provient de cette ville et 1/5 des exportations du pays - qui ont augmenté de 500 % en valeur réelle entre 1992 et 2008 - transite par sa zone portuaire.
Le, le nouveau maire de Shanghai,Chen Liangyu a déclaré qu'il voulait « faire de sa ville, dans les trois années à venir, le centre dumarché financier intérieur, des circulations des capitaux et de gestion de fonds, et l'un des centres financiers internationaux les plus importants pour une durée de dix à vingt ans. »
Cela dépend directement de la réforme du système financier chinois, encore très archaïque, mené par les autorités centrales dePékin.
Shanghai est également un centre important de raffineries de pétrole. La plus grandeaciérie de Chine, et l'une des plus modernes, se situe àBaoshan, en bord de mer. La ville est donc sujette à une pollution importante[39]sous la forme de nuages de fumée de soufre que les usines émettent en permanence. Environ quatre millions de tonnes d'eaux usées industrielles et domestiques non filtrée sont versées quotidiennement dans le fleuveHuangpu, la principale source d'eau potable de la ville, et dans le canal de Suzhou dont les eaux sont fréquemment noires et nauséabondes.[réf. nécessaire]Un autre problème est le chômage, qui est supérieur à Shanghai par rapport à d'autres grandes villes du pays.[réf. nécessaire]
Shanghai est connu pour sa prospérité intimement liée à son ouverture sur le monde et les échanges croisés avec l'Occident. Celle-ci se reflète par une architecture diverse, mêlant des temples traditionnels de lavieille-ville, aux monuments occidentaux sur leBund, jusqu'au gratte-ciels dePudong. Shanghai représente ainsi cette cohabitation culturelle et historique à travers le temps ainsi qu'une ouverture d'esprit bien distincte des autresprovinces chinoises.
LeBund est considéré comme la « collection architecturale des dix-mille nations » (en chinois : 万国博览建筑群) avec la richesse des bâtiments de type occidental, marquant le passé de l'ouverture de Shanghai.
De nombreux quartiers comme l'ancienneconcession française marque un style d'architecture hybride, caractérisé par des bâtiments en pierre, dit du styleShikumen, que l'on retrouve dans ces traditionnels quartiers shanghaïens appelés deslilongs.
Un laveur de carreaux sur l'un des nombreux gratte-ciel de Shanghai.
Une maquette géante de la ville est visible aucentre d'exposition de la planification urbaine de Shanghai sur laPlace du Peuple. Elle donne une idée de la valeur de prestige accordée au développement immobilier à Shanghai. En 2006, un appartement de la Tomson Riviera, située à Pudong, s'est vendu pour190 millions de yuans, soit environ19 millions d'euros[15].
Toutefois, il convient d'ajouter un bémol face à cet engouement spéculatif. Le taux d'occupation des bureaux est très bas dans la ville. Certains analystes redoutent une bulle immobilière comparable à la bulle japonaise desannées 1980. En Chine, l'immobilier est une des activités les plus opaques, ce qui explique la fragilité du secteur qui pourrait éclater si la croissance économique montre des signes de ralentissement. Enfin, la multiplication des gratte-ciel fait peser un danger sur le sol de la ville. Les spécialistes constatent que depuis 1921, le sol de la métropole s'affaisse[40] à une vitesse estimée à 1,5 cm par an[41]. Un tiers des affaissements des constructions dans le centre-ville est dû à ces grandes tours, d'après le Bureau de la planification de la ville de Shanghai[40].
De plus, le a été inauguré le plus long pont du monde, lepont de Donghai, qui relie la ville au nouveauport de Shanghai-Yangshan en eau profonde sur les îles Yangshan.
Au cœur de la vieille-ville, lejardin Yuyuan (ou jardin du mandarin Yu) est le plus beau jardin chinois traditionnel de Shanghai.
Le quartier historique de laconcession française, autour de l'actuelle rue Huaihai, est transformé en quartier tendance, notamment autour deXintiandi ou encoreTianzifang.
La cuisine de Shanghai est en partie tournée vers les crustacés, coquillages et les poissons, de mer ou d'eau douce, du fait de sa position géographique. Ainsi, le crabe poilu de Shanghai (shàng hǎi máo xiè, 上海毛蟹) est une célèbre spécialité délicate, prisée pour les qualités aphrodisiaques des ovaires du crabe femelle.
Cette cuisine se caractérise par l'utilisation du vin de cuisine qui sert à mariner les poissons ou le poulet. Une fois saoulée, la viande est cuite rapidement ou servie crue. Une autre particularité de la cuisine dans cette région est l'utilisation à quantité presque égale du sucre et de la sauce soja. Bien qu'abondamment utilisé, le sucre ne donne pas de goût particulièrement sucré aux plats, mais sert à rehausser le goût, comme dans les « travers de porc en sauce aigre-douce » 'táng cù páigǔ, 糖醋排骨).
La cuisine de Shanghai est également réputée pour la cuisson « braisée en rouge » (hóng shāo, 紅燒), qui consiste à faire cuire à feu doux viandes et légumes. L'utilisation de sauce soja ou de sucre permet alors d'obtenir la fameuse couleur rouge.
Les habitants de la ville de Shanghai sont réputés pour manger de petites portions. Par exemple, les bouchées à la vapeur (小笼包 / 小籠包, xiǎolóng bāo) sont beaucoup plus petites que leurs cousinesbaozi (包子) que l'on trouve ailleurs en Chine.
Voici une liste de spécialités de la cuisine de Shanghai :
le « pigeon braisé de Huangshan » (huángshān dùn gēzi, 黄山炖鸽子) ;
le « porc en forme de tête de lion » (shīzi tóu, 狮子頭) ;
le « poulet du mendiant » (jiào huà jī, 叫化鸡) est un plat réputé où un poulet est enveloppé dans des feuilles de lotus et cuit au four dans un pain d’argile ;
le petit déjeuner (cí fàn tuán, 糍饭团) est parfois consommé avec du lait de soja ;
lesnouilles tirées (拉面 / 拉麵, lā miàn) à la technique de confection spectaculaire, proviennent originellement de la minorité musulmaneHui deLanzhou, chef-lieu de la province duGansu ;
les pains farcis à la pâte dure remplie de porc (shēng jiān mán tóu, 生煎饅頭) : bouchées garnies à la vapeur, remplies de soupe ;
le poisson entier à la vapeur (dòu chǐ zhēngyú, 豆豉蒸魚) ;
les crevettes aux noix (hétáo xiārén, 核桃虾仁) ;
les boulettes de porc en forme de « perles » (zhēnzhū ròuwàn, 珍珠肉丸) ;
les feuilletés farcis salés ou sucrés (蟹壳黄) ;
le gâteau aux noix glacé (核桃冰糕) ;
le gâteau glutineux aux pâtes de sésame et sucre (双酿团).
L'École de Shanghai désigne un vaste mouvement de renouveau culturel qui s'est développé à Shanghai de 1840 à 1920, dans un contexte d'ouverture au reste du monde mais aussi imprégné de références aux cultures anciennes. Ces pratiques artistiques, « caractérisées par la libération du trait et l’irruption de la couleur »[43], ont servi de diverses manières au mouvement moderne chinois[44].
Parallèlement à Pékin, Shanghai est un foyer d'activités culturelles de plus en plus proche de standards occidentaux : laBiennale de Shanghai, les galeries d'art contemporain comme Shanghart, Eastlink,Island6, Artscene Warehouse,M50, the MD Gallery en sont quelques exemples.
L'imprimerie, introduite par les missionnaires protestants, avait fait de Shanghai un centre majeur de l'édition. Un lectorat nombreux dû à un taux d'alphabétisation élevé favorisait le développement de la littérature populaire. Lalangue de wu est ainsi introduite dans les dialogues des romans, et le romanHaishang hua liezhuan (Fleurs de Shanghai, 1894) deHan Bangqing(en) est même entièrement écrit dans cette langue. Le « roman de courtisanes » de son côté est souvent lié à la ville de Shanghai, à l'instar duHaishang fanhua meng (Rêves de splendeur shanghaienne, 1898-1906) de Sun Yusheng. Dans ce genre de roman, le romantisme habituel des histoires d'amour se mêle parfois au réalisme de la vie urbaine, mâtiné d'un exotisme occidental issu des concessions[45].
À la fin de l'Empire apparaît à Shanghai un courant littéraire appeléécole des canards mandarins et des papillons, produisant une littérature populaire à thématique amoureuse. Les romans de cette école, dont l'appellation est à l'origine péjorative, racontent dans la tradition des romans populaires antérieurs les aventures compliquées de couples d'amoureux (symbolisés par les canards mandrins et les papillons), généralement un jeune homme au talent méconnu et une jeune fille à la beauté éthérée. Après la suppression des examens impériaux en 1905, cette littérature était produite par des lettrés cherchant à vivre de leur plume. Si les intellectuels méprisaient ce genre, la petite bourgeoisie en était friande.Le Fantôme de la poire de jade (1911) deXu Zhenya(zh) est un exemple type de ce genre de romans, qui a ses prolongements au cinéma et qui perdure jusque dans les années 1930[46].Cheng Xiaoqing(zh) est quant à lui le premier écrivain spécialisé dans le genre policier, avec son héros Huosang, imitation deSherlock Holmes[47].
Après lemouvement du 4 mai 1919, la « Nouvelle Littérature », dont Pékin est le fer de lance depuis 1915, a des répercussions à Shanghai. Elle est ainsi le siège de la Société Création, fondée au Japon en 1921 parGuo Moruo etYu Dafu, qui mettent en avant un individualisme romantique et rebelle, influencé par la poésie occidentale. Mais c'est avant tout avec l'école néosensationniste que l'esprit de Shanghai (lehaipai(en)) trouve son expression dans la littérature.Liu Na'ou, fondateur du groupe,Mu Shiying etShi Zhecun en sont les principaux représentants. Écrivains bohèmes, les néosensationnistes fréquentent cafés, dancings et cinémas et trouvent leur inspiration dans la modernité urbaine. Ils innovent dans le domaine des techniques et procédés littéraires, s'inspirant du cinéma et d'exemples venus du Japon ou d'Occident. Les recherches formelles et la volonté de se tenir à l'écart des problèmes politiques et sociaux des modernistes suscitent l'hostilité des écrivains engagés, généralement à gauche[48].
La politique répressive desseigneurs de la guerre avait conduit durant les années 1920 nombre d'écrivains à quitter Pékin pour se réfugier à Shanghai, commeLu Xun en 1927. La ville était ainsi devenue un haut lieu de la littérature engagée, comme l'illustre la conversion au marxisme du groupe Création. Après lemassacre des communistes par le Guomindang en, les intellectuels de gauche tentent de s'organiser. LaLigue des écrivains de gauche est ainsi créée en 1930, sous l'égide de Lu Xun. Regroupant essentiellement des militants, la Ligue, tout comme d'autres organisations similaires, s'attache à promouvoir unelittérature prolétarienne et révolutionnaire. L'exemple le plus achevé de cette tendance est le romanMinuit (1933) deMao Dun, dans lequel est racontée la lutte entre capitalistes nationaux etcompradores, et la défaite des premiers. La modernité de Shanghai s'y montre sous un aspect négatif. L'épisode le plus fameux de la brutalité de la répression du Guomindang envers les écrivains engagés est celui de l'exécution de cinq écrivains communistes, lescinq martyrs de la Ligue des écrivains de gauche, en 1931[49],[50].
Avec le déclenchement de la guerre sino-japonaise (1937), les écrivains sont nombreux à quitter Shanghai. Parmi ceux qui restent, certains se compromettent avec le régime collaborateur deWang Jingwei, comme Liou Na'ou et Mu Shiying, tous deux assassinés en 1939-1940 dans des circonstances mal élucidées. Des reproches de collaboration sont aussi adressés après la guerre àZhang Ailing (alias Eileen Chang) etSu Qing, les deux écrivains les plus représentatifs de cette période. Le nom d'Eileen Chang est étroitement associé à la ville de Shanghai, où elle est née. Cependant Shanghai n'est que peu présente dans son œuvre, la ville n'y apparaît que dans quelques nouvelles de nature intimiste. Dans ses écrits, Su Qing aborde sans fard la vie quotidienne et conjugale d'un point de vue féminin. Toutes deux attestent la place nouvelle que les femmes ont acquise dans la vie littéraire[51].
Après 1949, beaucoup d'écrivains ont la prudence de délaisser la création littéraire pour lui préférer la recherche ou la traduction, activités politiquement moins compromettantes. La vie shanghaïenne est toutefois un sujet abordé parZhou Erfu, l'auteur d'un roman-fleuve en quatre volumes,Shanghai de zaochen (Le Matin de Shanghai), qui suit les traces duMinuit de Mao Dun : le roman montre comment les capitalistes de Shanghai cherchent à s'accommoder du régime communiste. Le sujet vaut au roman d'être condamné pendant larévolution culturelle (les deux derniers volumes ne paraissent qu'après 1979). Durant la révolution culturelle Shanghai est d'ailleurs le quartier général des gauchistes les plus radicaux, autour deJiang Qing, l'épouse de Mao[52] : c'est le « groupe de Shanghai », plus tard appeléBande des quatre. Une critique deYao Wenyuan, l'un des « Quatre », contre la pièceLa Destitution de Hai Rui deWu Han, parue dans un journal de Shanghai en 1965, avait servi de prélude au déclenchement de la révolution culturelle[53]. Les intellectuels, ici comme ailleurs, ont alors leur part de persécutions et d'exils, voire de suicides, comme celui deFu Lei, célèbre traducteur.Ba Jin, qui vit à Shanghai, a laissé des souvenirs de cette période dans ses mémoires[52].
La légende du Shanghai d'avant-guerre, occultée en Chine même après 1949, se perpétue dans le recueil de l'écrivainBai Xianyong, exilé à Taiwan. Dans son recueil de nouvellesGens de Taipei (1971), les personnages se souviennent du Shanghai magnifié de leur vie avant l'exil. La ville y est aussi présentée comme la capitale d'un monde déchu. Avec les années 1990, deux écrivaines shanghaiennes,Chen Danyan etCheng Naishan explorent à nouveau le passé de la ville pour le mettre en miroir avec le présent. Ce retour au passé est aussi l'occasion d'un exotisme facile, fait de sexe et de violence, dont les romansMengui (Shanghai Triad) de Li Xiao etShanghai wangshi (Les Triades de Shanghai, inspiré du précédent) deBi Feiyu sont des exemples. Le cinéma y trouve son compte, avec le film de Zhang YimouShanghai Triad, adapté du roman de Li Xiao, ou celui de Hou Hsiao-hsien,Les Fleurs de Shanghai, adaptation du roman de Han Bangqing. En revanche, c'est avec un personnage ordinaire, dans une histoire romantique et mélancolique, queWang Anyi trace un portrait de la ville entre 1945 et 1985 : son romanLe Chant des regrets éternels (1995)est considéré comme l'un des meilleurs romans jamais écrits sur Shanghai[Par qui ?]. Plus récemment se sont fait connaître les « belles écrivaines »,Wei Hui etMian Mian. Wei Hui est l'auteur du roman autobiographiqueShanghai Baby, où le cosmopolitisme traditionnel de Shanghai se mêle au narcissisme de l'héroïne. Ce même cosmopolitisme se retrouve dansLes Bonbons chinois de Mian Mian, roman explorant les milieux marginaux de la ville[54].
La Condition humaine d'André Malraux se déroule dans le décor de la ville. Soutenu par les étrangers des concessions, le parti nationaliste du Guomindang deTchang Kaichek s'apprête à écraser lescommunistes chinois dans la ville. Tableau historique du conflit interne chinois et réflexions sur la guerre.
Stéphane Fière dépeint, dansLa Promesse de Shanghai, le destin d'un paysan contemporain arrivant à Shanghai pour y devenir manœuvre.
Le journalisteAlbert Londres écritLa Guerre à Shanghai, avant un dernier reportage, fatal, sur les mafias de la ville.
La Suite de Shanghai (Tohubohu éditions) de Bruno Birolli, qui comportent déjà deux romansLe Music-hall des espions (2017) etLes Terres du Mal (2019), se déroulent dans le monde des services secrets et reconstituent Shanghai pendant les années 1930.
L'Empire du soleil, deJ. G. Ballard relate la prise de Shanghai par les troupes japonaises, au lendemain dePearl Harbor. Un enfant de la ville passe trois années dans un camp de détention.
Shanghai, ville de cinéma, a inspiré les cinéastes.
Shanghaï Express (1932) deJosef von Sternberg, y tient une place à part : chef-d’œuvre incontesté, il présente la particularité de la magistrale reconstruction en studio d'une Chine où Sternberg n'avait jamais mis le pied.
Shanghai Kiss avecHayden Panettiere, réalisé par Ren et Konwiser, qui raconte l'histoire d'un américain d'origine chinoise qui doit se rendre à Shanghai à la suite du décès de sa grand-mère.
TE Wei et les films d'art de Shanghai, réalisé par Julien Gaurichon et Marie Claire Quiquemelle, 2006, qui expose les secrets des animateurs chinois et leur relation avec les arts traditionnels.
Laowai (2010), avec Marc D. et G. Bladocha. Ce film met en scène deux jeunes étrangers faisant fortune dans les virées nocturnes et vivant l'euphorie dans cette immense ville.
En revanche, non seulementLa Dame de Shanghai, d'Orson Welles (1946), ne se déroule pas à Shanghai, mais le rapport du film avec la ville est on ne peut plus lointain.
L'aéroport international de Shanghai-Hongqiao qui se trouve dans lePuxi (ouest du Pu), dans le quartier deHongqiao, autrefois principal aéroport, aujourd'hui majoritairement consacré aux vols intérieurs et aux vols internationaux et régionaux de l'Asie-Pacifique :Séoul,Tokyo,Macao,Taiwan etHong Kong. Le terminal 2 de l'aéroport s'intègre dans le pôle multimodal de Hongqiao, relié directement à la gare de Shanghai-Hongqiao qui accueille les trains à grande vitesse desgrandes lignes chinoises.
Il est relié à l'aéroport international de Shanghai-Pudong[57] par laligne 2 du métro qui le dessert depuis 2010. L'aéroport international de Pudong dessert principalement les vols internationaux avecactuellement[Quand ?] deux terminaux et deux satellites et cinq pistes d'atterrissage.
Il existe un grand nombre de compagnies de taxis à Shanghai. Ceux-ci sont aisément reconnaissables à leurs lumineux rouges ou verts indiquant leur disponibilité. Ils sont de plus en plus concurrencés par lesvoitures de tourisme avec chauffeurs utilisant principalement l'applicationDidi Chuxing.
Après avoir dépassé le port deRotterdam en 2003, celui deHong Kong en 2004, et celui deSingapour en 2005, Shanghai est devenu le port le plus actif du monde, aussi bien en termes de tonnage total traité qu'en nombre de conteneurs[58]. Le port est très engorgé, malgré l'ouverture de l'avant-port de Yangshan, avec une croissance annuelle de son trafic de 30 % : en 2008, Shanghai enregistrait un trafic de508 millions de tonnes, contre650 millions de tonnes en 2010. La croissance du trafic conteneurisé a été plus faible avec28 millions d'EVP (Équivalent Vingt Pieds) en 2008 contre29 millions en 2010.
Une bonne partie du trafic s'effectue avec l'intérieur du pays, par les 5 000 kilomètres navigables duYangzi Jiang : les bateaux peuvent aller de Shanghai jusqu'àChongqing.
Ne pouvant plus s'étendre, en 2000/2001, il fut décidé de construire un nouveauport en eau profonde sur lesîles Yangshan au large de Shanghai. Ce nouveau port devant être relié au quartier deGuoyuan par un pont gigantesque — lepont de Donghai — le plus long du monde ondulant en pleine mer sur pas moins de 32,5 kilomètres avant d'atteindre son objectif, afin de suivre les hauts-fonds capables de soutenir les fondations.
S'il s'agit d'un pont, pas moins de 470 piliers, et 15 portuaires, ont été posés dont certains à cent mètres de profondeur, estimé à 400 million d'euros, le coût final atteindra les 1,1 milliard d'euros.
Selon le quotidien financier The Financial Times, daté du, l'opérateur public du port de Shanghai, le Shanghai International Ports Group, voudrait à présent s'étendre à l'étranger, via des acquisitions en Europe, en Asie et aux États-Unis. L'un des responsables de son conseil d'administration a cependant reconnu que les projets pourraient se heurter à des oppositions politiques.
Le Fox-trot de Shanghai et autres nouvelles chinoises, trad. Isabelle Rabut et Angel Pino, Albin Michel, « Les grandes traductions », 1996. — Nouvelles de conteurs pékinois (Fei Ming,Shen Congwen,Xiao Qian(en),Lin Huiyin,Ling Shuhua) et d'écrivains shanghaïens (Mu Shiying,Shi Zhecun, Ye Lingfeng,Liu Na'ou, Xu Xu).
Wang Anyi,Chen Danyan,Wei Hui,Cheng Naishan, Tang Yin,Shanghai, fantômes sans concession, trad. Yvonne André, Gilles Cabrero, Elsa Chalaux et Marie Laureillard, Autrement, « Littératures/Romans d'une ville », 2004.
Shanghaïen, dialecte wu parlé dans la région de Shanghai.
Qiu Xiaolong, auteur contemporain deromans policiers qui s'attache à décrire la vie quotidienne à Shanghai sous le régime deDeng Xiaoping. Ses ouvrages mêlent politique, vie quotidienne et intrigue policière.
Zhou Xuan, chanteuse et actrice emblématique des années 1930.
Le peintre, écrivain et professeurHuang Binhong fut au cœur de la vie littéraire et artistique de Shanghai entre 1909 et 1937.
Dongtan, ville écologique qui doit être construite en 2010 à proximité de Shanghai
Organisation de coopération de Shanghai, une organisation regroupant la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan crée à Shanghai en 2001.
↑FrançoisMoriconi-Ebrard et JoanPerez, « Shanghai et Guangzhou sont les deux agglomérations urbaines les plus peuplées du monde »,Confins. Revue franco-brésilienne de géographie / Revista franco-brasilera de geografia,no 30,(ISSN1958-9212,DOI10.4000/confins.11729,lire en ligne, consulté le).
↑Simon Leplâtre, « Covid-19 : à Shanghaï, la censure renforce la colère des habitants »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑Passivity, Resistance, and Collaboration: Intellectual choices in Occupied Shanghai, Poshek Fu, Stanford University Press, 1993,p. 125.
↑Nicole Bensacq-Tixier,La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, 1918-1953,Presses universitaires de Rennes, 751 p.(lire en ligne), Chapitre XII. 1949-1953 « Le peuple chinois est debout, il ne sera plus jamais humilié » (Mao Zedong) : la victoire des communistes et la fin de la présence française en Chine.