Servian est une commune rurale qui compte 5 427 habitants en 2022, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle est dans l'unité urbaine de Servian et fait partie de l'aire d'attraction de Béziers. Ses habitantssont appelés les Serviannais et Serviannaises.
La mer a construit Servian et les rivières l'ont façonné.[Selon qui ?]
Servian est issu de laMer molassique de l'ère tertiaire (entre −25 000 000 et −10 000 000 d'années) à laquelle on doit la terrasse detuf qui porte Servian et se prolonge vers le nord-ouest avec les hauteurs fossilifères duPioch et deCoulobres.
À −10 000 000 d'années et −1 000 000 d'années, à la fin du Tertiaire, la mer revenue a laissé une plage de galets et de sable sur terrain argileux. Il nous demeure de cette période (le Pliocène) toutes les hautes terrasses de la rive gauche de la Thongue (L'Hermitage, Pierras, la Drosie…) auxquelles on doit le vin de pays des Côtes de Thongue.
Au début du Quaternaire, les cycles de grandes chaleurs et de grandes froids voient la mer avancer ou se reculer en déposant un riche terrain alluvionnaire (le sol profond et fertile de la plaine servianaise) arraché par les cours d'eau aux plateaux des Causses (d'aprèsHistoire de Servian, Mairie de Servian, 1980, Jacques Astor).
Carte de la ZNIEFF detype 1 localisée sur la commune.
L'inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Une ZNIEFF detype 1[Note 2] est recensée sur la commune[10] : les « Grand bois » (472ha), couvrant 4 communes du département[11].
Au, Servian est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].Elle appartient à l'unité urbaine de Servian[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Béziers, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 53 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 4],[I 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (72,2 %),terres arables (10,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,1 %), zones urbanisées (4,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,6 %), forêts (2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,4 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d'être affectées par lerisque d'inondation par débordement de cours d'eau, notamment laThongue, laLène et le ruisseau de Rendolse. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1986, 1987, 1993, 1994, 1996, 2001, 2007 et 2014[15],[13].
Servian est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été approuvé en et court jusqu'en 2022, où il doit être renouvelé. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par deux arrêtés préfectoraux et s'appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L'arrêté du réglemente l'emploi du feu en interdisant notamment d'apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrêté du rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 5],[16].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Servian.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d'alternance de périodes desécheresse et de pluie. 96,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 2 129 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 2 118 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 85 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[17],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d'affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[18].
Le risque detransport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[19].
Servian se situait à proximité de lavoie domitienne qui établissait une liaison Italie-Espagne, de la transversale montagnarde joignant le Gard vers le Tarn et l'Aquitaine, et le troisième itinéraire issu de la domitienne, passant par Puissalicon se dirigeant vers le centre de la Gaule.
Dans ce triangle, l'économie était prospère. On cultive et exporte dublé. L'olivier à l'époque gallo-romaine est exploité : on récolte lesolives et produit de l'huile. Quant auxvignes, aux domaines et aux folies biterroises, ces derniers sont les témoins de l'essor économique que connaît Servian depuis leXIXe siècle grâce à laculture de la vigne.
Partie du rempart de Servian.
Lors de laRévolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de lasociété révolutionnaire, baptisée « société des amis de la constitution », créée en. Elle change de nom pour « société des amis de la liberté et de l'égalité des jacobins », puis « société républicaine séante aux pénitents blancs ». Elle compte 145 membres en l'an III[20]. Une sociétécontre-révolutionnaire, la « société antipatriotique », est créée en. Les affrontements entre les membres des deux factions tournent aux batailles rangées et ledirectoire du département impose leur désarmement en[21].
La commune a été connue sous les variantes :Cerviano ab integre (après 1010),Cervianum (vers 1076),ad Cervian,domini de Cirviano (1138),apud Cervianum,hospitali de Cerviano,ecclesie de Cerviano,castro de Cerviano (1179),Cervianum cum omnibus suis pertenentiis (1210),de Serviano (1351) etServian (1571).
Le nom de Servian est expliqué parCervius, decerf ouServius, de serviteur, nom latin du propriétaire d'un domaine, suivi dusuffixe-anum[22]. L'épigraphie latine connaît le prénomServius et le gentiliceCervius attesté plusieurs fois à Narbonne. Néanmoins, il est évident que, depuis les plus anciennes formes connues du nom de Servian (avecCerviano ab integre = Servian dans sa totalité, après 1010, Livre Noir de Béziers) jusqu'en 1323 :de Cerviano (CRDP), on a des formes qui plaident pourCervius. Les formes avec « S » n'interviennent qu'après cette date dans le pouillé et sur les cartes (Leclerc, Delisle et Cassini). Le fait que le gentiliceCervius ait été attesté plusieurs fois à Narbonne et que les nombreuses premières formes anciennes (en tout 14) donnentCervianus pousse à choisir Cervius comme nom du propriétaire ou du tenancier de ce domaine gallo-romain[22].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 3 079 personnes, parmi lesquelles on compte 75,8 % d'actifs (64,4 % ayant un emploi et 11,3 % de chômeurs) et 24,2 % d'inactifs[Note 8],[I 8]. Depuis 2008, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Béziers, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 11]. Elle compte 1 446 emplois en 2018, contre 1 364 en 2013 et 1 244 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 2 016, soit unindicateur de concentration d'emploi de 71,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 57,9 %[I 12].
Sur ces 2 016 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 544 travaillent dans la commune, soit 27 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 85 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,6 % lestransports en commun, 6,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 7,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
456 établissements[Note 9] sont implantés à Servian au. Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 10],[I 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
456
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
56
12,3 %
(6,7 %)
Construction
75
16,4 %
(14,1 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
121
26,5 %
(28 %)
Information et communication
6
1,3 %
(3,3 %)
Activités financières et d'assurance
18
3,9 %
(3,2 %)
Activités immobilières
29
6,4 %
(5,3 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
47
10,3 %
(17,1 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
56
12,3 %
(14,2 %)
Autres activités de services
48
10,5 %
(8,1 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 26,5 % du nombre total d'établissements de la commune (121 sur les 456 entreprises implantées à Servian), contre 28 % au niveau départemental[I 16].
Malgré sa prédominance dans le domaine tertiaire, Servian possède des atouts indispensables à son économie. Par exemple, la cave coopérativeLes vignerons de l'Occitane ou encore la ZAC de la Baume, appelée plus couramment par les ServiannaisLa zone industrielle de Servian, sont des moteurs de l'économie locale. De plus, Servian est historiquement ancrée dans la viticulture, un domaine qui lui a valu une florissante économie auparavant.
La commune est dans la « Plaine viticole », unepetite région agricole occupant la bande côtière du département de l'Hérault[24]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 11] sur la commune est laviticulture[Carte 4].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 327 lors du recensement agricole de 1988[Note 13] à 214 en 2000 puis à 147 en 2010[26] et enfin à 126 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 61 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 67 % de ses exploitations[27],[Carte 6]. Lasurface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de2 876ha en 1988 à2 380ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 9 à19ha[26].
Les pierres extraites auMoyen Âge ont servi à construire certains monument du village de Servian. Après son abandon, la carrière a servi de décharge envahie par la végétation.
Unrosier remontant a été baptisé là, fourni par un grand rosiériste allemand. Des spectacles son et lumière, des concerts, y sont tenus l'été.
« L'animal totémique de Servian est le cerf (lo Cèrvi, en occitan). Il serait issu des armoiries des premiers et uniques seigneurs féodaux connus du territoire, dont le plus ancien représentant, Raymond d'Estève de Servian (oude Cervian) est mentionné auXIe siècle[37]. »
JacquesAstor,Histoire de Servian, Servian, Ville de Servian,, 200 p.
ÉmileBousquet,Histoire de Servian, Montpellier, Impr. de la manufacture de la Charité,, 84 p.(lire sur Wikisource)
Marie-ThérèseCrouzet,Servian en Languedoc, 1900-2000 : cent ans de vida de nòstre païs, Servian, Art et Culture,, 223 p.
Jean-LucEspérou et PierreRoques,Servian, l'histoire d'un territoire de la plaine du Biterrois : depuis le paléolithique jusqu'auXXe siècle, Servian, Éd. Pro Baeteris,, 277 p.
Mission Archives 34,Répertoire numérique détaillé des archives communales modernes de Servian, Montpellier, Mission Archives 34,, 93 p.
UNC de Servian,Les larmes de Servian : 1914-1918 La Grande Guerre, Servian, Sarl Espace Courrier Béziers,, 356 p.
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d'une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d'espèces, d'association d'espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Le débroussaillement s'applique notamment aux abords de constructions, chantiers, travaux ou installations sur une largeur de 50 mètres (selon un principe du droit des assurances, tout propriétaire est tenu d'assurer la protection de ses biens), et de 5 mètres de part et d'autre des voies privées y donnant accès.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l'occupation d'un logement connu à lataxe d'habitation.
↑La part des ménages fiscaux imposés est le pourcentage des ménages fiscaux qui ont un impôt à acquitter au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. L'impôt à acquitter pour un ménage fiscal correspond à la somme des impôts à acquitter par les foyers fiscaux qui le composent.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l'Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[25].
↑Voir certaines des œuvres de Jean Aubagnac (1854-1939) au Grand Café.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).