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Servant d'autel

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Pour les articles homonymes, voirServant.

Un groupe de servants d'autel portant divers objets liturgiques, revêtus d'une soutanelle et d'unsurplis.

Unservant d'autel, ouservant de messe, est, dans l'Église catholique, l'anglicanisme ou leluthéranisme, un laïc qui intervient lors des actions liturgiques : participer aux processions, servir lamesse... Son rôle est d'aider leprêtre lors des célébrations.

Comme il s'agit souvent d'enfants à partir de 6 ou 7 ans, on emploie traditionnellement le terme d'« enfant de chœur ». Mais il est également d'usage de confier cette fonction à des adolescents et à des adultes, notamment auxséminaristes qui ont reçu l'acolytat. Les fonctions de servant d'autel ont longtemps été réservées aux garçons.

L'habit liturgique du servant est l'aube serrée autour des reins avec un cordon, mais il peut également porter une soutanelle colorée et le surplis.

Historique

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Jusqu'auXIXe siècle

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Le service de l'autel se développe à partir duconcile de Trente[1].

Dans les pays d'Europe,catholiques etprotestants, jusqu'à laRévolution française ou au-delà, lesenfants de chœur jouaient un rôle spécifique dans le chant d'église: lechant grégorien (ouplain-chant) et la musiquepolyphonique.

Ils entraient aux alentours de sept ans dans une école (la « psallette »), attachée à unchapitrecathédral oucollégial (donc à une cathédrale ou à une église collégiale). Cette école portait aussi (et porte encore aujourd'hui) le nom de « maîtrise » (appelée quelquefois « manécanterie » auXIXe siècle de même qu'auXXe siècle).

Là, les jeunes garçons étaient placés sous la direction dumaître de psallette qui leur apprenait de manière approfondie le plain-chant et plus largement la technique du chant, le tout assorti des principes de ces différentes musiques. Ces garçons étaient également formés à ces autres techniques savantes que sont lecontrepoint, l'harmonie et la composition. On y pratiquait une forme d'enseignement mutuel, puisque les élèves les plus avancés secondaient le maître et les autres professeurs.

On y enseignait également quelques instruments. Depuis la fin du Moyen-Âge jusqu'auXIXe siècle, pour les églises qui en possédaient un, c'était d'abord l'orgue, au départ beaucoup plus petit qu'aujourd'hui, avec qui on dialoguait seulement, mais qui pouvait accompagner lesmotets polyphoniques, à l'époque baroque. À l'origine, le son obtenu était très différent des grandes orgues baroques, romantiques ou actuelles. Leclavecin, ou l'épinette, étaient utilisés à la maîtrise, pour les répétitions.

Un autre instrument, très différent et presque oublié aujourd'hui, jouait un rôle important dans le soutien des voix, depuis la fin duXVIe siècle. Appartenant à la famille des vents, intermédiaire par sa facture entre les bois et les cuivres, il est appelé « serpent » en raison de sa forme sinueuse. C'est la basse du cornet à bouquin. On l'assortissait assez fréquemment dubasson. Dans les grandes circonstances, on ajoutait la basse deviole qui fut progressivement remplacée auXVIIIe siècle par levioloncelle. Ce qu'on nommait « symphonie » (et qu'on peut appeler orchestre) était parfois réuni à l'occasion de circonstances particulières.

AuXIXe siècle l'orgue finit par accompagner même le plain-chant. Le serpent fut progressivement remplacé, à partir des années 1820-1830, par l'ophicléide, parfois aussi lebasson. On remplaça le violoncelle par lacontrebasse (à trois cordes). Il y eut aussi d'autres instruments, jusqu'à un véritableorchestre dans certaines occasions, vers la fin du siècle.

Un enseignement général accompagnait ces formations. À partir duXIXe siècle, par manque de moyens, il n'a pas toujours été dispensé par le chapitre, mais par une autre institution d'église.

Enfants de chœur àChâteauneuf-Val-de-Bargis,Nièvre, en 1908[2].

La présence de ces enfants de chœur était indispensable pour chanter la partie desoprano, les voix féminines n'ayant alors pas cours dans les églises. AuXVIIIe siècle, leDictionnaire de Trévoux précise qu'ils chantaient « dans lechœur de musique les [parties de] dessus, et lesversets [de plain-chant] qu'il faut chanter sur un ton élevé et aigu ». Ils étaient aussi employés « à porter les chandeliers »[3]. À l'âge de la mue, ils quittaient le « service du chœur » au sens strict pour jouer d'un instrument ou regagner la vie civile. Certains d'entre eux choisissaient de demeurer musiciens (pas obligatoirement d'église). Le monde ecclésiastique leur offrait de nombreux postes dechantres (choristes) professionnels, d'organistes ou de maîtres de chœur. Dans toutes ces activités, on était assez fréquemment compositeur. D'autres jeunes gens, peut-être majoritaires à partir duXIXe siècle, apprenaient un métier sans aucun rapport avec leur vécu d'enfant de chœur.

Ces psallettes, très nombreuses, étaient la principale (et presque la seule) formation musicale complète qu'ait connue l'Europe avant leXIXe siècle. Sans elles, la musique savante, religieuse et profane, n'aurait pas pu exister, en particulier du point de vue vocal.

Malgré cela, en France, ces écoles et ces chœurs disparurent brutalement en1790 avec la confiscation et la vente des biens du clergé, lorsque la toute nouvelleAssemblée nationale supprima leschapitres ecclésiastiques (les collèges de chanoines). Au début duXIXe siècle, à partir duConcordat signé entreBonaparte et lapapauté, seules certaines cathédrales retrouveront unchœur, lié à un chapitre canonial souvent chancelant par manque de ressources. On retrouva également quelques enfants de chœur, et quelqueschantres adultes dans certaines églises paroissiales et même collégiales. Les choses évoluèrent peu à peu au cours duXIXe siècle.

Depuis 1972

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Avec celui delecteur, le « ministère institué » d’acolyte a été créé par la réforme de 1972[4]. Pour les séminaristes, il remplace l'ancien « ordre mineur » d’acolyte et l’« ordre majeur » de sous-diacre, lequel incorporait au clergé, qui préparaient au ministère presbytéral. Pour cette même raison, les ministères institués doivent être exercés durant un temps convenable avant l'ordination diaconale en vue du sacerdoce.

Les ministères institués de lecteur et d’acolyte peuvent aussi être proposés, à titre permanent, à des laïcs pour favoriser leur participation aux célébrations liturgiques d’une manière qui valorise le sacerdoce commun des fidèles, tout en distinguant bien les ministères laïcs des ministères ordonnés[4].

Les différentes fonctions

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Il existe différentes fonctions ou rôles :


Le cas des filles

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Un groupe de servants d'autel mixte.
Unthuriféraire portant la soutane avec unsurplis.

Si en tant que « ministère institué », l'acolytat était réservé aux hommes, c'était en raison de « la vénérable tradition de l’Église »[5].

L’instructionRedemptionis Sacramentum (2004) énonce auno 47 que « les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’Évêque diocésain ; dans ce cas, il faut suivre les normes établies à ce sujet »[6].

Les normes mentionnées en note sont laResponsio ad propositum dubium (1992), qui précise le canon 230 § 2 du Code de droit canonique (1983) ; laLettre sur les fonctions liturgiques exercées par des laïcs (1994) ; et laLettre à un évêque [concernant le service des femmes à l’autel] (2001) ; auxquelles il faut ajouter le début duno 47 de l’instructionRedemptionis Sacramentum. Ces normes sont les suivantes :

Concernant la question de l’éveil des vocations parmi les garçons servants d’autel, elle ne constitue pas un obstacle juridique et n’est pas un argument théologique pour l’exclusion des filles, mais un argument pastoral à prendre en compte dans la décision de permettre aux filles le service de l’autel[7].

En 2011, le papeBenoît XVI célèbre une messe àFribourg-en-Brisgau où des filles sont enfants de chœur[1].

Toutefois, depuis, lepape François a permis, avec lemotu proprioSpiritus Domini, aux femmes d'accéder aux ministères de l’Acolytat et dulectorat sous une forme stable et institutionnalisée, avec un mandat spécifique[8].

Enfin, lorsque la messe est célébrée dans lerite tridentin, la fonction de servant d'autel n'est pas attribuée à des filles[9].

EnFrance, la situation varie d'une paroisse à l'autre, le reste de l'Europe connaissant la mixité des servants d'autel[10]. Certaines paroisses ont mis en place depuis le début des années 2000[11] des« servantes d'assemblée », un rôle qui n'existe qu'en France : les filles ne servent pas à l'autel mais dans le reste de l'église, avec la gestion des cierges, de l'accueil ou de la quête. Cela divise les catholiques français et semble plus avoir des raisons pragmatiques que religieuses[12]. La théologienne Hélène Bricout rappelle que le service de l'autel est un ministèrenon ordonné qui repose sur lesacrement du baptême, lequel n'est pas différencié pour les garçons ou les filles[13].

Églises de tradition byzantine

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Prêtre orthodoxe grec avec des servants d'autel.

Le servant d'autel existe aussi dans l'Église orthodoxe et lesÉglises catholiques orientales : il s'agit delaïcs qui ne portent pas lasoutane mais revêtent simplement unsticharion sur leurs vêtements. Ils interviennent souvent dans les églises russes et des pays de l'Est, plus rarement dans les églises grecques, où l'on trouve généralement deshypodiacres qui portent l'orarion en plus de leur sticharion.

Le servant d'autel a comme fonctions la supervision des bougies et des lampes, la préparation des offices, la manipulation desencensoirs et autres accessoires nécessaires à laDivine Liturgie, la préparation des vêtements des prêtres et éventuellement des diacres, le port des cierges lors des processions. Il peut également porter la croix lors des processions et le missel pour l'usage de l'évêque. Il lui est formellement interdit de toucher l'autel et, dans certaines traditions, la table de préparation. Il est rare qu'il puisse être amené à toucher les vases sacrés. Il doit veiller à être le plus discret possible lors de son service et à faire preuve d'une extrême solennité pendant les offices. La charge de servant d'autel est strictement réservée aux hommes et aux garçons à partir de sept ans, cet âge étant retenu comme correspondant à leur première confession. Toutefois, dans les monastères féminins, lesmoniales peuvent exceptionnellement être amenées à servir lors des offices avec la bénédiction de l'higoumène (supérieur du monastère).

Notes et références

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  1. a etbClaire Lesegretain, « Enfants de chœur : que dit l’Église sur la mixité ? », surla-croix.com,.
  2. Archives de la famille Terrasson,Châteauneuf-Val-de-Bargis, Nièvre.
  3. Dictionnaire de Trévoux. Article :Chœur (Dictionnaire universel français et latin connu sous le nom de), Paris, Delaune [...], 1743-1752, 7 vol.).
  4. a etbLettre apostoliqueMinisteria Quædam (1972)
  5. Lettre apostoliqueMinisteria Quædam (1972)no 7
  6. Hugues-Olivier Dumez, « Les servants d’autel ne sont pas uniquement des garçons », surla-croix.com,.
  7. InstructionRedemptionis Sacramentum (2004)no 47.
  8. « Le Pape ouvre aux femmes les ministères du lectorat et de l’acolytat - Vatican News », surwww.vaticannews.va,(consulté le)
  9. (en) Rachel Obordo,Vatican: girls are not permitted to serve at old Mass,Catholic Herald, 8 juin 2011.
  10. Vincent Mongaillard, « Eglise : mais où sont les filles chez les enfants de chœur? », surleparisien.fr,(consulté le)
  11. Olivia de Fournas, « Mais à quoi servent vraiment les servantes de l’assemblée ? », surFamille Chrétienne,(consulté le)
  12. Marguerite de Lasa, « Les servantes d’assemblée, ligne de fracture entre catholiques »,La Croix,‎(ISSN 0242-6056,lire en ligne, consulté le)
  13. Hélène Bricout, « Servantes d’assemblée : « Les ministères laïcs ne sont pas genrés » »,La Croix,‎(ISSN 0242-6056,lire en ligne, consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

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Normes

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Histoire

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Théologie et commentaire du droit

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Articles de journaux

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  • Douillet Cyril, « Des filles “servantes de la liturgie” »,Famille chrétienne , [Sur cette initiative des rôles distincts et des capes blanches, partie de la cathédrale du Puy-en-Velay et qui toucherait au moins une vingtaine de paroisses en France, comme Saint-Rieul à Senlis, Saint-Julien au Mans, ou Saint-Lambert-de-Vaugirard à Paris]
  • Fourcade Véronique, « Les filles n’iront plus à l’autel », Sud-Ouest, Vendredi [Exclusion des filles à Saint-André (Bayonne)].
  • Schmidt Pierre, « Les paroisses connaissent un essor des servants d'autel », La Croix,. [Notamment les propos du P. Éric Beaumer, responsable de la pastorale des servants d’autel au sein du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS)].
  • De Fournas Olivia, « Servantes de l'assemblée, un service à soigner »,Famille chrétienne n°2142 du 2 au, pp. 38-40 [Sur les « paroisses pionnières » dans le rôle distinct]

Manuels pratiques

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Articles connexes

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Liens externes

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