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Serge Leclaire né Liebschutz le àStrasbourg et mort le àArgentière, enHaute-Savoie, est unpsychiatre etpsychanalyste français.
Serge Leclaire naît dans une famille alsacienne juive libérale : son père Henri Leclaire-Liebschutz est un industriel, sa mère est Marcelle Weill[1]. Durant laSeconde Guerre mondiale, sa famille se réfugie dans le centre de la France sous le nom de Leclaire. Serge Liebschutz devenu Leclaire choisit de garder ce nouveau nom après guerre[2].
Il fait ses études de médecine à Paris, est interne des hôpitaux psychiatriques de la Seine[1], et soutient en 1957 une thèse de médecine intitulée « Contributions à l'étude des principes d'une psychothérapie des psychoses »[2].
Serge Leclaire rejoint ensuite l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il est chef de clinique des maladies mentales et de l'encéphale (1960)[1].
Il fait sa formation psychanalytique àSociété psychanalytique de Paris et fait uneanalyse didactique avecJacques Lacan, dont il est l'élève. En 1953, il participe à la scission au sein de la Société psychanalytique de Paris, et participe à la fondation de laSociété française de psychanalyse, dont il est membre associé en 1954, secrétaire de 1957 à 1962, puis président en 1963[1]. Il entretient des liens étroits avec des analystes de la troisième génération française, notamment, Jean Laplanche etAnne-Lise Stern[3]. Il fait partie, durant ces années, avecWladimir Granoff etFrançois Perrier, du trio surnommé « la Troïka »[2]. Avec François Perrier etFrançoise Dolto, il prend le parti de Jacques Lacan en 1964 et suit celui-ci à l'École freudienne de Paris, fondée la même année, tout en restant adhérent direct de l'Association psychanalytique internationale, de 1961 à 1965, tentant alors vainement de faire accepter la Société française de psychanalyse par l'association internationale. Il est d'abord très actif puis, dès 1977, il évoque la perspective de sa dissolution, mais en reste membre jusqu'à la fin, en 1981[1], tout en se mettant progressivement en retrait des tâches institutionnelles[2].
Il est chargé de cours à l'École normale supérieure (1965-1968) et maître de conférences à l'université Paris-VIII-Vincennes (1968-1970), où il fonde le premier département de psychanalyse[4]. En 1984-1985, il participe à l'émissionPsy Show[4].
La« Proposition pour une instance ordinale des psychanalystes », publié dansLe Monde, en, cosignée par Serge Leclaire,Lucien Israël, Philippe Girard, Danièle Lévy etJacques Sédat, plutôt mal accueillie par la communauté psychanalytique[5], donne lieu à la fondation, le, de l'Association pour une instance tierce des psychanalystes (APUI) dont Serge Leclaire est le président jusqu'à sa mort en 1994. Il publie son dernier livre,Le Pays de l'Autre en 1991[2].
Il est le psychanalyste deFrançois Roustang et d'Anne Dufourmantelle.
Élisabeth Roudinesco mentionne, comme contribution importante de Leclaire, l'analyse du « rêve à laLicorne »[6], que Leclaire expose lors du rapport deJean Laplanche et Serge Leclaire présenté au Colloque de Bonneval en 1960 et publié dansLes Temps modernes en 1961 :L'inconscient, une étude psychanalytique (partiesIII etV du rapport)[7].
C'est dans son premier livre,Psychanalyser, publié en 1968, que Serge Leclaire« témoigne de ce que peut être la clinique lacanienne à partir dusignifiant, dans « Le rêve à la licorne » ». Leclaire montre dans « Le rêve à la licorne » comment une chaîne de signifiants détermine unrêve[2].
Dans son article intitulé « À la recherche d'une psychothérapie des psychoses » paru en 1958 dans la revueL'Évolution psychiatrique[8], Leclaire évoque le traitement dessignifiants par les malades mentaux. Selon lui, pour le paranoïaque, unsignifiant peut avoir dessignifiés multiples, alors que pour le schizophrène, plusieurs signifiants seraient liés avec un seul signifié. En d'autres termes, le schizophrène aurait trop de signifiants et un défaut de signifiés. Se référant auschéma L de Lacan, il soutient que l'axe a-a' (l'axe de l'imaginaire) manque chez le schizophrène qui serait privé demoi, que la thérapie consisterait à lui donner[8].