Le nom est probablement dérivé de la racine indo-européenne « ser », qui s'apparente au latin « servare » (« conserver », « garder », « protéger », « préserver », « respecter »). Selon Heinz Schuster-Šewc, la racine indo-européenne « srb », qu’on retrouve dans de nombreuses langues slaves, aurait pour signification initiale « apparenté »[8]. Pour d'autres, commePaul Pelliot, ont pourrait rapprocher ce nom à celui de l'empireXianbei, donc le nom se prononçait /serbi/ enChinois[9].
Autres noms :
Serviens : nom médiéval français et anglais (Servians) des Serbes ;
Rasciens : se référant à la population de l'État médiéval serbe deRascie (tribus deDioclée (Dukljens), Travunija (Travouniens), Neretva (Neretviens / Paganiens), Zahumlje (Zahumliens)) ;
LeProjet Origine Serbe a établi une image génétique de la population serbe, en Serbie et dans la Diaspora. L'haplogroupe majoritaire chez les Serbes comme chez tous les peuples de langueserbo-croate est l'haplogroupe I. I2a1 (P37.2) (I2a1b M423) plus précisément I2-L621 (L147.2+) est également connu sous le nom de I2a-Din ("Din" signifiant dinarique), elle s'est développée à partir de laCulture de Starčevo,Starčevo–Körös–Criș culture(en) il est probable qu'I2a était l'une de ses principales lignées paternelles. Uneffet fondateur[10]
Il est présent chez les Serbes à 43,89 %[11] ; c'est le second taux le plus élève au monde après laBosnie-Herzégovine (55 %). Le second haplogroupe est leR1a, R1a-M458[12], avec un taux de 24 %[13] chez les Serbes.
Une étude datée de 2012 révèle, d'après plusieurs analyses génétiques sur la population locale, 58% de lapopulation serbe à un taux très élevé deChromosomes Y datant de l'èrePaléolithiqueBalkanique[16].
Une étude récente datant de 2023, par la revueCell, étude la plus complète sur l'ADN desBalkans. Seulement 30% de la constitution génétique serbe est d'origine slave. Le reste est constitué par les indigènes :Mésie,Thraces, et le reste des paleo-balkanique, de l'Âge du fer[19]
L’origine même des Serbes n’est pas établie avec certitude. De nombreuses études ont été réalisées et tendent à montrer un foyer d'origine iranienne dont les Serbes et lesCroates seraient issus, la pertinence de cette possibilité est amenée par la philologie, la vexillologie, le folklore, l'anthropologie, mais un manque de traces génétiques fait peser un doute sur cette théorie[20]. La racine du nom « Srbi » n’est probablement pas issue des vieux dialectes slaves. Diverses théories ont vu le jour pour l’expliquer, s’appuyant sur les très rares documents écrits mentionnant la présence d’un peuple du Caucase, au tout début de l'ère catholique, appelé « Serboï » ou « Serbi ». La plupart de ces théories stipulent que ce peuple proto-serbe n’était pas de souche slave, mais d’origine caucasienne ou sarmate. Il aurait, par la suite, dominé certaines tribus slaves après une migration vers l’ouest, probablement en Transcarpathie. Mélangés aux Slaves de ces tribus, les proto-Serbes se seraient progressivement « assimilés », pour ne laisser que leur nom à leurs anciens sujets slaves.
Néanmoins, des nouvelles découvertes sur l'origine Serbes, confirme un taux élevés de lignéesPaléolithique balkanique[21].
Une partie des Serbes est, toutefois, restée enSerbie blanche où ils ont réussi à conserver jusqu'à nos jours, au sein de la communauté sorabe (60 000), leur langue et leur culture, lesSerbes blancs et les Serbes ne possèdent pas le même patrimoine génétique lesSerbes blancs où lesSorabes aurait apporter avec eux 15,5% de patrimoineSlavesHaplogroupe R1a aux Serbes des Balkans lors des migrations barbares[22].
Le premier centre du peuplement serbe dans les Balkans fut une région que leur chef (dont on ne connaît pas le nom, mais que l'on appelle lePrince de Serbie blanche) négocia avec l'empereur d'OrientHéraclius en reconnaissance de leur importante contribution dans la défaite des Avars. Cette région se trouvait entre la rivièreVrbas à l'ouest et la vallée de la rivièreIbar à l'est, entre laSave au nord et la côteAdriatique au sud, entre les embouchures des rivièresCetina etBojana.
Militairement mieux organisés que les tribus slaves de la première vague de migration, les Serbes dominèrent aussi des régions avoisinantes, notamment laDioclée (qui prit plus tard le nom de Zeta, et encore bien plus tardMonténégro), la Bosnie, les régions côtières dePaganie (également dénomméeNeretva) etZachlumie (correspondant toutes deux, aujourd'hui, à une certaine partie de la Dalmatie) ainsi que laTravounie (approximativement le sud-ouest de l'actuelleHerzégovine).
Ultérieurement des échanges de populations eurent lieu : une partie des Serbes restés au nord vinrent rejoindre ceux déjà installés dans les Balkans, tandis que des Valaques de la région de laMorava partaient en Moravie septentrionale, dans la région qui devait s'appeler par la suite « Valachie morave » (ouest de l'actuelle République tchèque). La vallée de la rivièreMorava fut ensuite la source même de l’expansion serbe dans la péninsule des Balkans.
La population urbaine la plus importante de Serbes dans les territoires de l'ex-Yougoslavie se trouve àBelgrade (environ 1 659 440),Novi Sad (environ 373 000),Niš (260 237) et, en Bosnie,Banja Luka (200 000). À l'étranger, on pense queVienne est le fief de la plus importante population serbe, suivie parChicago (et ses alentours), avecToronto et l'Ontario du sud arrivant en troisième place. Les Serbes constituent environ 82,86 % de la population de laSerbie, soit 7,498 millions d'individus, et 1,7 million vivent dans les anciennes républiquesyougoslaves, ce qui porte le total à environ neuf millions de Serbes sur tout le territoire de l'ancienneYougoslavie. Le nombre de Serbes de la diaspora n'est pas connu avec exactitude, il se monterait à plus de cinq millions de personnes, sans inclure les personnes d'origine Serbe qui n'ont pas de pièce d'identité Serbe, donc qui n'ont pas la nationalité serbe. on parle de plus d'un demi million de Serbes vivant à Vienne et Chicago. Le nombre total de Serbes se situerait donc entre douze et treize millions de personnes[23],[24].
Dans saMarche slave, composée en 1876, connue comme la première « Marche serbo-russe »,Piotr Ilitch Tchaïkovski rendit hommage au soulèvement du peuple serbe contre les Turcs, et utilisa trois chants populaires serbes.
La plupart des Serbes parlent la langueserbe, membre de la famille deslangues slaves méridionales. Bien que l'identité serbe soit plus ou moins liée à la langue serbe elle-même, si l'on excepte le fait que les Serbes utilisent conjointement l'alphabet cyrillique et l'alphabet latin, leserbe est très similaire aucroate et certains linguistes les considèrent toujours toutes deux comme deux variantes du langage communserbo-croate.
Il existe plusieurs variantes de la langue serbe, la plus communément parlée en Serbie étant la variante ékavienne. La variante iékavienne, parlée par les Serbes duMonténégro, deBosnie-Herzégovine et deCroatie, ne diffère que par la prononciation de certaines voyelles (par exemple « lait » se dit « mleko » en serbe ékavien et « mlijeko » en serbe iékavien). Il existe également quelques différences régionales au niveau de la prononciation ou de l'usage de certains mots. Les plus vieilles formes de serbe sont le vieux serbe et le russo-serbe, une version du langageslavon, la langue liturgique des Églises orthodoxes slaves.
Certains membres de la diaspora serbe ne parlent pas la langue, mais sont toujours considérés comme Serbes par leur origine.
Parmi les non-Serbes qui étudièrent la langue serbe, on trouve des personnages éminents tels queJohann Wolfgang von Goethe.
LaCroix serbe (Srpksi krst), une croix grecque comportant dans chaque angle un C, qui veut dire en cyrillique SAMO SLOGA SRBINA SPASAVA (autrement dit Seule la Solidarité Sauve les Serbes), généralement sur fond rouge.
L'aigle, aussi bien que la croix, en dehors du fait qu'elles aient constitué la base de différents emblèmes serbes à travers l'histoire, sont également le fondement symbolique de plusieurs organismes serbes, partis politiques, institutions et entreprises.
Le costume traditionnel serbe est très variable, principalement du fait de la très grande disparité géographique et climatique des territoires habités par les Serbes.
Il existe également un chapeau militaire traditionnel serbe, lašajkača (« chaïkatcha »). À l'origine, ce chapeau était utilisé par des soldats serbes au service desHabsbourg, lesšajkaši (« chaïkachis »), patrouillant aux alentours duDanube et de laSave afin de mener des raids contre lesTurcs, ce qui permettait aux Serbes de l'Empire ottoman de se réfugier au sein de l'Empire autrichien. Le chapeau devint populaire chez ces réfugiés, qui l'adoptèrent et le diffusèrent largement dans les territoires serbes. Il gagna encore en popularité au début duXXe siècle car il était le chapeau officiel de l'armée serbe au cours de laPremière Guerre mondiale. Il est toujours porté par certains villageois aujourd'hui.
Un joueur decornemuse serbe en costume traditionnel, portant desopanci et unšajkača.
La société serbe est très orientée vers la famille. Il existe une grande richesse de vocabulaire concernant les dénominations des divers membres de la famille, et il est très fréquent que les Serbes connaissent avec précision leurgénéalogie jusqu'à cinq ou six générations en arrière, ce qui était autrefois le meilleur moyen d'éviter la consanguinité dans les petits villages.
De tous les peuplesslaves et deschrétiensorthodoxes, seuls les Serbes ont la coutume de laslava. Cette coutume pouvait également être trouvée au sein desRusses et desAlbanais d'origine serbe, mais elle a souvent été perdue au fil des siècles. Laslava consiste en la célébration d'unsaint patron de la famille. Alors qu'en général, la plupart des traditions religieuses sont communes à l'ensemble d'un peuple, dans le cas de laSlava, chaque famille célèbre son propresaint, qui est considéré comme le protecteur de la famille. Cette tradition remonte aux temps où les Serbes étaientpaïens, époque où chaque famille avait sadivinité protectrice. Comme pour tous les peuples européens, au sein desquels bien des traditions païennes ont été transformées en fêtes chrétiennes pour faciliter leur conversion, les Serbes ont pu conserver la tradition de laslava, finalement acceptée parByzance, en remplaçant ledieu païen protecteur par unsaint patronchrétien. Laslava est transmise du père au fils et chaque foyer ne peut avoir qu'une seule célébration, ce qui signifie que la famille entière se trouve réunie en cette occasion.
Bien que beaucoup d'anciennes coutumes ne soient plus pratiquées, certaines, notamment celles qui entourent le mariage serbe, le sont encore aujourd'hui.
La danse serbe traditionnelle est une danse en cercle appeléekolo. C'est une danse collective, où un groupe de personnes (généralement plusieurs douzaines) se tiennent par les mains en formant un cercle, un demi-cercle ou une spirale, et en exécutant des pas de danse d'une complexité variable d'une région à l'autre. La même danse, avec le même nom, est aussi traditionnelle chez lesCroates. Elle est également similaire à d'autres danses en cercle desBalkans, comme leoro macédonien ou lahora roumaine.
Les Serbes ont leurs propres traditions en ce qui concerneNoël. L'Église orthodoxe serbe utilise lecalendrier julien révisé, ce qui fait que le Noël serbe tombeactuellement[C'est-à-dire ?] le 7 janvier ducalendrier grégorien. Les Serbes célèbrent également le nouvel an orthodoxe le 14 janvier du calendrier grégorien.
Le gouvernement deBelgrade a déclaré que ladiaspora serbe comptait quatre millions de personnes[2]. La Serbie a pu évaluer précisément sa diaspora vivant à l'étranger grâce au renouvellement des pièces d'identité (serbe latin « lična karta ») lors mise en place de la carte d'identité biométrique au format « carte de crédit » selon les normes européennes et américaines.
↑« Tab11. Populaţia stabilă după etnie şi limba maternă, pe categorii de localităţi »,Rezultate definitive_RPL_2011, Institutul Naţional de Statistică,(lire en ligne[archive du], consulté le)
Christophe Colera (dir.),Une communauté dans un contexte de guerre : La « diaspora » serbe en Occident,Éditions L'Harmattan, Paris, 2003(ISBN2-7475-4824-4)
Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Michael Geistlinger,National Minorities In Europe, Purdue University Press, 2004(ISBN978-3700314431) : « The Peoples of Europe by Demographic Size », table 1,p. 11f.