Plusieurs tribus gauloises ont eu le nom de Sénons (mot qui, étymologiquement, signifie « Anciens »). Les plus connus sont, en Gaule transalpine, les Sénons de la région d'Agedincum (aujourd'huiSens, dans ledépartement de l'Yonne).
Il se trouve sur la côte médio-adriatique à l’embouchure du fleuveMisa entreAncône, à environ 35 km vers le Sud, etPesaro, à 30 km vers le Nord.
Son territoire est principalement plat, mais entouré de collines en pente douce vers la mer. Le centre historique suit le schéma urbanistique de la ville romaine ayant été fondée sur une colline au sud de la rivière Misa.
Son panorama est particulier depuis la rive : contrairement à d’autres localités de l’Adriatique, avec un littoral rectiligne, de Senigallia le panorama est constitué par legolfe d'Ancône.
En hiver, le climat est froid et humide (moyenne de 4,6 % en janvier), en été, il est chaud et étouffant (moyenne d’août : 24,1). Les précipitations moyennes sont de 797 mm au printemps et en automne, mais plus probable en janvier et février. Les événements avec des chutes de neige sont soit absents soit réduites habituellement à 3-5 jours par an, et les épaisseurs du manteau neigeux au sol sont généralement de moins de 20 cm.
« La città di Sinigaglia da questa radice de' monti si discosta poco più che il tirare d'uno arco, e da la marina è distante meno d'uno miglio. A canto a questa corre un picciolo fiume, che le bagna quella parte delle mura che in verso Fano riguardano. La strada per tanto che propinqua a Sinigaglia arriva, viene per buono spazio di cammino lungo e monti, e giunta a el fiume che passa lungo Sinigaglia, si volta in su la man sinistra lungo la riva di quello; tanto che, andato per spazio d'una arcata, arriva a un ponte el quale passa quel fiume e quasi attesta con la porta ch'entra in Sinigaglia, non per retta linea ma transversalmente. Avanti a la porta è un borgo di case con una piazza, davanti alla quale l'argine del fiume da l'uno de' lati fa spalle. »
— Nicolas Machiavel,Descrizione del modo tenuto dal Duca Valentino nello ammazzare Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, il Signor Pagolo e il duca di Gravina Orsini).
« La ville de Sinigaglia s’écarte de la racine des montagnes d'à peine plus que le tir d’un arc, et de la marine, elle est à moins d’un mille.
À ses côtés, court un petit fleuve qui lui mouille cette partie des murs qui regarde vers Fano.
La route qui mène arrive à Sinigaglia qui vient après un bon espace d’une longue marche et de montagnes, et atteint le fleuve qui lui passe tout du long et se tourne vers le haut de la main gauche le long de la rive; si bien que, en allant plus avant, l’espace d’une arcade, nous arrivons à un pont qui passe ce fleuve où une porte atteste que nous entrons dans la Ville, non par ligne droite mais transversalement. En avant de la porte se trouve un village de maisons avec une place, devant laquelle la rive du fleuve de l’un des côtés nous fait dos. »
Senigallia a été fondée entre 389 et 383 av. J.-C., par la tribu gauloise desSénons qui s’étaient installés dans le nord desMarches jusqu’à la vallée dufleuve Esino, dans l’actuelleprovince d’Ancône : probablement le choix, fait selon la légende par le chef de la tribuBrennus, a été dicté par la présence d’une basse colline face à la mer et dominant le gué existant.
De là, appelée la « capitale » des Gaulois en Italie. À Sa tête,Brennus, s’avança contreRome en vainquant ses armées et en se retirant seulement après le paiement d’un lourd tribut.
Après labataille de Sentinum (), les Romains eurent le contrôle définitif sur les régions de laCampanie, de l'Étrurie, de l'Ombrie et précisément sur le territoire entre le fleuveEsino etAriminum (Rimini) peuplé par les Gaulois Sénons qui fut appelé à partir de ce momentAger Gallicus.
En 284 av J.-C., sous la pression du consulManius Curius Dentatus (qui a battuPyrrhus àBenévent), les Romains instituèrent la colonie romaine deSena Gallica, la première sur l’Adriatique, à la place de ce qui était la « capitale » des Gaulois en Italie, pour la distinguer de l’autre colonie Sena (aujourd'hui Sienne) située enÉtrurie, l’actuelleToscane.
En 207 av. J.-C., la ville fut le point de départ des troupes romaines qui frappèrent durement lesCarthaginois sur les rives du fleuveMetauro en vainquantHasdrubal Barca, le frère d’Hannibal, qui venait à son aide.
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Alors que le diocèse et l’évêché sont instituésdepuis longtemps[Quand ?], la ville connut un développement économique notable, qui vit l’institution de la foire de la Maddalena auXIIIe siècle.
Senigallia se heurta aux villes voisines, en particulierFano,Jesi etAncône à cause des luttes entre lesGuelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans de l'empereur) en Italie.
Pour aggraver la situation, une vieillesaline au sud de la ville fut abandonnée à elle-même, et la ville dut supporter un marécage malsain et insalubre. Ces événements réduisirent la ville à un peu plus d’un bourg perché autour d’une ancienne forteresse édifiée sur les restes d’une ancienne tour de guet romaine.
CardinalEgidio Albornoz qui ordonna l’assainissement du marais de Senigallia et le renforcement du fort (musée du Prado)
Senigallia (connue à l’époque sous le nom de Sinigaglia ou Sinigallia) survécut à l’abandon jusqu’à ce que le papeGrégoire XI (dernier pape français) décide pendant sa papauté (1370-1378) de ramener le siège pontifical d’Avignon àRome.
Il délègue le cardinalEgidio Albornoz à la restauration de l’autorité du pape sur lesÉtats pontificaux : ce dernier visite également « le bourg » et décide d’une série de travaux à réaliser, en particulier le début de l’assèchement du marais saumâtre construit à la place des anciennes salines et le renforcement de la forteresse qui était encore unetour de guet utile sur la mer.
Il décida de reconstruire les remparts, en suivant en partie l’ancien tracé des murs abattus et en réalisant ainsi une ville fortifiée de forme rectangulaire, selon un projet qui avait comme base le cardo et le decumanus de la ville romaine et la ville duXIIIe siècle, englobant dans les nouvelles défenses le fortin réalisé parAlbornoz, qui à partir de ce moment devint le noyau sur lequel sera successivement édifiée la Forteresse Roveresque.
En plus de rénover la ville, il était nécessaire de la repeupler et de la développer, c’est pourquoiSigismond donna une nouvelle impulsion à l’ancienne foire de la Maddalena et établit des avantages fiscaux pour ceux qui désirèrent s’installer dans la « nouvelle ville ». Ce qui attira beaucoup de gens de toutes les régions d’Italie.
La reconstruction fut cependant si coûteuse qu’elle força Malatesta à contracter des dettes auprès du papePie II, qui lui prit la possession de la ville pour la transmettre àAntonio Piccolomini. La nomination au pape deSixte IV fera transférer le contrôle de Senigallia àGiovanni della Rovere, neveu du pape, qui prit le titre de duc : de ce passage reste encore un signe dans les inscriptions IO DVX IO PRE [Giovanni, duc (de Sora et Arce) et préfet (de Rome)] gravé dans les pierres à l’intérieur de la Forteresse appelée pour cette raison « roveresque ».
Jean mourut en 1501 après 27 ans de règne, laissant la ville modernisée, créant un cadastre, agrandissant les murs et donnant vie à la forteresse pour se défendre du côté de la mer et perfectionnant les travaux d’assainissement du marais. Les architectes Gentile Veterani (qui conçut le rivellino),Luciano Laurana (auteur de plusieurs modifications de l’intérieur) etBaccio Pontelli (créateur des quatre tours situées aux coins de la structure) s’occupent de la Forteresse. La forteresse Roveresque fut achevée en 1480 parBaccio Pontelli sous l’influence deLuciano Laurana.
Ce dernier s’engagea également dans la conception d’un nouveau couvent et de l’église de Santa Maria delle Grazie, commencée en 1491.
Célèbre personnage des chroniques historiques deMachiavel[2], il proposa une rencontre à ses anciens alliés, mais, traîtres et adversaires de la région, ceux qui finirent par se repentir et se concilier, furent priés de venir en ville afin de parvenir à un arrangement stable et pacifique. Et l’affaire se conclut par une vengeance impitoyable (ou selonPaul Jove par un admirable stratagème) connue sous le nom demassacre de Senigallia, dans lequel le Duc fit provisoirement arrêter puis tuer tous ses hôtes par ses armuriers.
L’expérience du Valentinois s’achève en 1503, quand une simple maladie l’empêche de participer aux intrigues pour l’élection du nouveau Pape successeur de son défunt père. Au trône de saint Pierre montaJules II della Rovere, qui lui enleva les domaines obtenus jusqu’à présent en les rendant à ses parents.
À partir de ce moment, lesDella Rovere gouvernèrent leduché d’Urbino (avecPesaro) et Senigallia jusqu’à la mort du dernier mâle de la dynastie, survenue en1631 : selon laloi salique, faute d’héritier mâle, le duché fut réintégré dans les domaines directs de la papauté. Le palais ducal, l’hôtel de ville, l’église de la Croix ont été construits et on a inclus dans les murs pentagonaux une partie de la rive gauche de la rivière Misa, c’est-à-dire le quartier du port.
Entre-temps, la foire de la Maddalena, devenue foire franche (parce qu’on ne payait pas de droits de douane), s’était imposée comme l’une des foires les plus importantes du pays, avec des échanges de marchandises provenant de tous les coins de la Méditerranée.
Le projet prévoyait également l’extension des murs sur la rive gauche du fleuve et la réalisation de nouveaux blocs urbains et du nouveau portique sur toute la rive gauche du Misa, Mais étant donné le coût excessif de toutes ces interventions, il a été décidé de les réduire.
Sur l’un des remparts vers le sud, agrandi par les travaux d’agrandissement, fut réalisé le théâtre de la villeLa Fenice, homonyme du plus célèbre théâtre vénitien.
Il est à noter que dans un premier temps, il a été envisagé d’agrandir la ville « en l’étirant » versAncône, mais l’idée a été rejetée : il aura une mise en œuvre avec l’expansion de la ville après le tremblement de terre de1930.
Les années desXVIIIe et XIXe siècles virent ladomination napoléonienne en Italie et la restauration ultérieure du pouvoir pontifical, mais virent aussi la naissance du rejeton de la noble famille localeMastai Ferretti, le jeune Jean-Marie qui passa à l’histoire commepape Pie IX, Bienheureux depuis le, et dernier roi desÉtats pontificaux. Monté au trône pontifical en1846, son pontificat dura 32 ans et fut le plus long de l’histoire après celui qui est traditionnellement reconnu àPierre apôtre.
Pour se rendre compte de l’impact de ce dernier, il suffit de penser qu’à l’époque le quai était proche de l’actuelForum Annonario, qui a été réalisé précisément dans ces années, soit environ 500 mètres de la pointe du quai actuel.
L’importance de la foire pour Senigallia et pour les senigalliesi est démontrée par la saison théâtrale de cette époque, qui coïncidait avec la période de la foire pour la promouvoir et « l’encourager ».
En effet, la saison du théâtre La Fenice était très connue et de nombreux artistes illustres ont présenté des œuvres aussi connues.
Mais pour Senigallia, l’unité nationale entraîna aussi la perte définitive de la Foire Franche (officiellement en 1869, mais déjà en déclin depuis de nombreuses années), supplantée par le tourisme comme activité économique dominante :
Senigallia fut parmi les premières villes à se promouvoir au niveau national et international comme lieu de loisirs et de repos, profitant de la plage qui, quelques années plus tard, sera surnomméeplage de velours (spiaggia di Velluto) et qui est encore le symbole touristique de la Ville.
En1853, fut réalisé le premier établissement balnéaire qui, de fait, donna le départ à l’histoire touristique de la ville de Senigallia, à laquelle on associait la saison théâtrale.
Au tournant desXIXe et XXe siècles, Senigallia avait donc déjà une importante valeur touristique qui augmenta dans les années suivantes : symbole de ce phénomène (en plus de l’activité du théâtre La Fenice, doté d’une scène de dimensions similaires à celle de la Scala)
Ce furent l’Établissement Bagni (aujourd’hui abandonné) et laRotonda a Mare, autrefois piloté devant l’Etablissement Bagni à son usage propre et réédifié dans sa position actuelle en béton armé en 1933 après le tremblement de terre de 1930.
La confirmation du rôle important que la ville avait assumé dans le domaine touristique, en 1928, Senigallia avecCortina d’Ampezzo fut reconnue comme siège de la premièreEntreprise autonome de séjour et de soins d’Italie.
Entre-temps, la ville continuait à se développer urbanistiquement avec les premiers quartiers populaires hors les murs et, signe des temps de paix, il fut décidé d’enterrer l’ancien fossé extérieur qui existait encore tout autour de la ville et aussi du canal appeléPenna, situé là où passe aujourd’hui l’avenue IV Novembre et qui jusque-là avait servi à réguler le flux des inondations qui submergeait la ville : celles-ci avaient considérablement diminué en nombre avec l’élargissement et l’endiguement de la rivière comme nous le voyons aujourd’hui, dans les années 1920 et 1920.
C’est dans cette situation que Senigallia fut frappée par un très fort tremblement de terre le 30 octobre 1930, dont les dommages furent importants notamment pour la ville : le théâtre subit de graves dommages, l’ancien séminaire épiscopal dut être démoli et transféré hors de la ville, un couvent de religieuses cloîtrées (où historiquement a eu lieu le célèbremassacre du duc Valentino) fut complètement démoli pour faire place à l’actuelleécole primaire G. Pascoli, Porta Saffi (située au début du Cours II Juin) a été démolie en ouvrant visuellement le Corso au reste de la ville en dehors des murs.
De manière générale, toute la ville subit des dommages de sorte qu’il fallut réduire la hauteur de presque tous les bâtiments du centre historique actuel et d’en changer radicalement la morphologie.
L’événement sismique eut comme autre conséquence l’ouverture de la ville à l’extérieur, avec l’urbanisation de la zone au sud des murs historiques jusqu’à la nouvelle église du Portone Santa Maria della Neve, la construction des quartiers populaires le long de laroute nationale 16 Adriatique et de l’actuelle I.A.C.P. et en général la construction de villas supplémentaires dans la zone faisant face à la mer, dans lestyle Art Nouveau qui était en vogue dans ces années.
L’ouverture de la ville à l’extérieur rendit encore plus claire lavogue touristique qui prenait la ville, et pourtant il maintenait une zone portuaire dédiée à la pêche, avec la cimenterie.
Les événements de guerre de laPremière et de laSeconde Guerre mondiale ont heureusement laissé peu de signes dans la ville : les impacts de balles qui se trouvent auForum Annonario, la démolition et la reconstruction des principaux ponts de la ville.
Par la suite la ville traversa une forte période de croissance et le signe de la reprise fut le retour dutourisme.
Encore dans les années cinquante et soixante, Senigallia rivalisait avecRimini comme principal centre balnéaire national, auquel s’associait la saison des sports mécaniques et des spectacles.
Pendant ce temps, la ville continua son expansion vers le nord et le sud, en suivant la ligne de côte, et vers l’arrière-pays jusqu’à ce qu’elle franchisse la ligne de l’autoroute.
Les dernières années ont vu des événements urbanistiques historiques pour la ville : l’agrandissement du port de plaisance vers la mer et sa séparation définitive du lit de la rivière qui, depuis la fondation de la ville, en avait été le port et la démolition de l’immense complexe de bâtiments qui constituaient l’ancienne cimenterie d’Italcementi, toujours dans la zone du port de la ville.
Parmi les principales ressources, il y a le secteur touristique lié à l’activité balnéaire, la commune depuis1997 se vante sans interruption duDrapeau Bleu, reconnaissance conférée par laFEE aux meilleures villes côtières européennes.
Senigallia est la localité la plus visitée de la région : 183.589 touristes y ont séjourné en2017, et le nombre total de touristes s’élève à 1.147.822[3]
Au monastère dit delle Grazie, pendant des siècles a été tenu le célèbre tableauNotre-Dame de Senigallia dePiero della Francesca, l’un des principaux chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, jusqu’à son transfert définitif au musée du Palais Ducal d'Urbino en1917.
Une copie de l’œuvre se trouve encore à l’intérieur de l’église.
Dans l'église Saint-Martin, l'on peut admirer laVierge à l'Enfant et laSainte Anne duGuerchin
Dans la ville se trouve, dans le centre historique, le théâtre La Fenice. Construit en 1830, il a acquis son nom actuel lorsqu’il a été reconstruit après qu’un incendie l’ait complètement détruit en 1838. Les dimensions de la scène étaient comparables à celles du théâtre vénitien du même nom et plus illustre. Inutilisé depuis le tremblement de terre de 1930, il a été entièrement reconstruit à la fin duXXe siècle.
Dans la ville, il y a quatre bibliothèques : la bibliothèque municipale Antonelliana (la plus grande et la plus importante), la bibliothèque du séminaire épiscopal, la bibliothèque diocésaine Mastai Ferretti (avec un riche patrimoine d’histoire locale de tout le diocèse de Senigallia) et la bibliothèque Luca Orciari, cette dernière unique à ne pas être dans le centre historique mais à la périphérie, est en effet située dans la fraction Marzocca.
Giovanna della Rovere (1463-1514), fille du Duc d'Urbino qui embellit la ville pour elle
Francesco Arsilli (1470-1540), médecin, poète
Cesare Borgia (1475-1507), prince italien qui s'empare de Senigallia, 1502
Grazia Mendes (Nassi, 1510-1569), puissante négociante et armatrice en Méditerranée, elle installa a Senigallia et Pesaro les familles juives persécutées à Ancone après l'auto-da-fé de 1556
Le Maestre di Senigallia, dix maitresses d'école de Senigallia, premières femmes italiennes à obtenir le droit de vote en 1906 à la suite de l'appel deMaria Montessori
↑Description de la façon dont le duc de Valentinois a tué Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, le signor Pagolo et le duc de Gravina Orsini, de Nicolas Machiavel
↑Netservice sas Senigallia-Grafica Web Informazione- http://www.netservice.biz, 183.589 i turisti che hanno alloggiato a Senigallia nel 2017 - Senigallia Notizie, su senigallianotizie.it. URL consultato il 12 luglio 2021.