Bien que, en tant que roi du début de laXIIIe dynastie, Sekhemkarê Amenemhat-Senbef ait certainement régné d'Itchtaouy dans leFayoum, les seules attestations contemporaines de lui viennent du sud deThèbes[8].
de deux inscriptions portant sur le niveau du Nil lui sont également attribués, l'un d'Askout, daté de l'an 3, et l'autre deSemna enNubie, daté de l'an 4[9],
et d'un autre document de Semna, très endommagé, daté de l'an 5, qui pourrait également lui appartenir[8].
et d'un sceau-cylindre provenant de la collection Amherst et actuellement conservé auMetropolitan Museum of Art[1] où il apparaît avec sa titulature pratiquement complète (il manque lenom d'Horus d'or) et où lenom de Sa-Rê apparaît sous la formeAmenemhat-Senbef.
La propriété des objets portant juste la mentionSekhemkarê posent questions pour certains égyptologues : certains, dontJulien Siesse[10], ne voient qu'un seul roi, d'autres, dontKim Ryholt, y voient deux rois, l'un dont le nom de Sa-Rê estAmenemhat-Senbef, l'autre dont le nom de Sa-Rê estAmenemhat. Par exemple , l'égyptologue et archéologueStuart Tyson Smith, qui a étudié ces documents, les a d'abord attribués à Sekhemkarê Amenemhat-Senbef[11], mais a ensuite changé d'avis et les a attribués àSekhemkarê Amenemhat.
Ce roi possède un double nom de Sa-Rê. Ce type de noms a été interprété différemment selon les égyptologues :
selonRyholt, les doubles noms sont des noms filiaux : l'un est le vrai nom du roi, l'autre est le nom de son père. Ainsi le roi se nommerait Senbef et aurait un père nommé Amenemhat[12] ;
Julien Siesse fait partie de ceux qui réfute cette hypothèse des doubles noms filiaux. En effet, il note que les doubles noms sont très courants à cette époque, que ce soit chez les particuliers ou dans la famille royale. Ce double nom est en effet un nom principal pour l'un et un surnom pour l'autre. Ils permettent de différencier les membres d'une même famille ayant le même nom principal. Dans les familles royales des différents rois de laXIIIe dynastie, plusieurs princes et princesses sont connus avec des doubles noms.Julien Siesse donne comme exemple les princes de la famille du roiKhâneferrê Sobekhotep : Sobekhotep-Djadja, Sobekhotep-Méjou et Haânkhef-Iykhernéféret[13].Julien Siesse considère donc qu'Amenemhat-Senbef est le nom complet du roi,Amenhemhat étant le nom principal,Senbef étant le second nom.
L'interprétation des noms doubles a des conséquences sur la reconstruction de la famille royale du roi Amenemhat-Senbef :
son doublenom de Sa-Rê rappelle ceux des rois précédents et pourrait indiquer une filiation selon la théorie de Ryholt. Ainsi, Senbef serait le fils d'un Amenemhat. Ryholt a proposé qu'il soit le fils du roi d'Amenemhat IV, et également le frère deSekhemrê-KhoutaouyAmenemhat-Sobekhotep[12],[8],
selon ceux qui s'opposent à cette théorie des doubles noms filiaux, aucun élément concret ne permet de relier le roi à d'autres personnes si ce n'est qu'il y avait peut-être plusieurs Amenemhat dans la famille d'Amenemhat-Senbef. Il était donc peut-être lié familialement à ses prédécesseurs chez lesquels plusieurs Amenemhat sont présents, mais sans pour autant connaître exactement la nature de ces liens[13].
De plus, il est à noter qu'un certain Ânkhou, « scribe du temple » deSésostris III, puis « Directeur des Champs », indique que sa mèreMérestékhi est devenue « sœur du roi » mais n'a jamais été fille de roi. Ainsi, l'un des successeurs de Sésostris III n'était pas d'origine royale[14]. Or Ânkhou indique également qu'il a servi Amenemhat III alors qu'il n'était qu'un jeune prince[15],[16],[note 2], excluant de fait ce roi. Il reste donc qu'Amenemhat IV,Néférousobek et les premiers rois de laXIIIe dynastie[17]. Si certains chercheurs prennent le parti de faire de cette Mérestékhi la sœur d'Amenemhat IV[18], d'autres sont plutôt enclin à faire de ce roi et de Néférousobek les enfants d'Amenemhat III[19],[20],[21], et donc de faire de Mérestékhi une sœur d'un roi du début de laXIIIe dynastie.
Le nom de Sa-Rê complet du roi étantAmenemhat-Senbef, il a été interprété par Ryholt comme étant un nom filial :Senbef serait son nom etAmenemhat le nom de son père. Ainsi, il ne pourrait pas être identique au roi de la statue d'Éléphantine dont le nom de Sa-Rê est simplementAmenemhat[22],[8]. Ryholt, mais aussi Baker, voient donc Sékhemkarê Amenemhat-Senbef et Sekhemkarê Amenemhat comme deux souverains différents, une opinion également partagée parJürgen von Beckerath. Ryholt pense également que Sékhemkarê Amenemhat serait attesté sur leCanon royal de Turin en tant que roi distinct de Sekhemkarê Amenemhat-Senbef car le troisième roi de la dynastie selon le papyrus se nommeAmenemhatrê (le-Rê étant probablement une erreur de copie).
Ryholt et Baker affirment en outre que les règnes d'Amenemhat-Senbef et d'Amenemhat ont été séparés par le règne éphémère deNerkarê[3],[8], tandis que von Beckerath pense que c'estSekhemrê-Khoutaouy Paentjeny qui a régné entre les deux[4],[23].
Le lieu de sépulture du roi est inconnu. Cependant, elle est peut-être située dans une zone située entre le sud deSaqqarah etMazghouna, où plusieurs pyramides du début de la dynastie sont situées[25] ; ainsi, le roi est peut-être le commanditaire de l'une des pyramides anonymes de cette région.
(en)JulienSiesse, « Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period) »,Göttinger Miszellen (GM),no 246,,p. 75-98(lire en ligne) ;