Pour les articles homonymes, voirSeille.
Ne doit pas être confondu avecSeille (affluent de la Saône) ouSeille (affluent de l'Ouvèze).
| Seille ruisseau de Boule | |
La Seille àVic-sur-Seille. | |
Cours de la Seille (carte interactive du bassin de la Moselle). | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 137,7 km[1] |
| Bassin | 1 280 km2[2] |
| Bassin collecteur | Rhin |
| Débit moyen | 9,77 m3/s (Metz)[2] |
| Cours | |
| Source | ruisseau de Boule |
| · Localisation | Maizières-lès-Vic |
| · Altitude | 253 m |
| · Coordonnées | 48° 43′ 29″ N, 6° 47′ 46″ E |
| Confluence | laMoselle |
| · Localisation | Metz |
| · Altitude | 168 m |
| · Coordonnées | 49° 07′ 34″ N, 6° 11′ 06″ E |
| Géographie | |
| Pays traversés | |
| Départements | Meurthe-et-Moselle,Moselle |
| Régions traversées | Grand Est |
| Sources :SANDRE:A7--0100,Géoportail,Banque Hydro | |
| modifier | |
LaSeille est unerivièrefrançaise duGrand Est, dans les deuxdépartements deMeurthe-et-Moselle et de laMoselle, qui se jette dans laMoselle. C'est donc un sous-affluent duRhin. On précise parfoisSeille lorraine ouGrande Seille pour la distinguer de laSeille, un assez important affluent de laSaône.
On considère traditionnellement l'étang de Lindre comme point origine de la Seille, mais l'agence de l'Eau a choisi l'un de sestributaires : le ruisseau de Boule qui prend sa source sur la commune de Maizières-lès-Vic[3].
Au sortir de l'étang de Lindre, elle longeDieuze, traverseVic-sur-Seille etNomeny, puis conflue avec laMoselle en rive droite, àMetz. Sa longueur est de 137,7 km (138 selon l’agence de l'eau Rhin Meuse[1]), son bassin versant a une surface de 1 348 km2[4] (1 288 selon l’agence de l'eau[5]). La Seille effectue la majorité de son parcours enMoselle. Elle sert de limite départementale entreChambrey etAulnois-sur-Seille puis passe enMeurthe-et-Moselle. Elle retourne en Moselle versCheminot.
La Seille servait d'appui à lafrontière franco-allemande entre1871 et1914 : les limites actuelles entre les départements de la Moselle et de Meurthe-et-Moselle sont héritées de cette frontière définie autraité de Francfort de1871.
Le poèteitalienVenance Fortunat (vers 530-609), considéré comme saint, parle de la Seille lorraine en l'appelantSalia, « de sale nomen habens (ayant le nom de sel) »[6].
Le nom de la rivière est attesté sous les formesSalia (Ve siècle),Seylhe (893),Saille (1323),Sailhe (1552).
Salia enlatin, dérivé du pré-celtique*sali, issu dugauloissal « sel », en rapport avec lesel[7]. Seille est issu desilia, qui certainement, doit son nom au sel.
La Seille traverse leSaulnois, « le pays du Sel », organisé à l’époque carolingienne autour de Château-Salins (castrum Sallum en 1195) et de la Seille où s’étend une vaste plaine ondulée et imperméable comportant des affleurements de marnes salifères. On tire encore aujourd’hui du sel raffiné dessalines de Dieuze et d’une dizaine d’autres localités du secteur. Le sel a son musée àMarsal.
Les treize villages suivants tirent leur nom de sonhydronyme :Abaucourt-sur-Seille,Aboncourt-sur-Seille,Aulnois-sur-Seille,Bey-sur-Seille,Brin-sur-Seille,Coin-sur-Seille,Haraucourt-sur-Seille,Mailly-sur-Seille,Malaucourt-sur-Seille,Manoncourt-sur-Seille,Moncel-sur-Seille,Morville-sur-Seille,Port-sur-Seille etVic-sur-Seille.

Née dans lepays des étangs, elle traverse ensuite leSaulnois. Ce secteur fait partie duparc naturel régional de Lorraine. La rivière s'y écoule dans une large vallée au terrain argilo-marneux. Depuis leMoyen Âge, elle a subi de lourds travaux de rectification pour tenter de la rendre navigable, pour drainer les marais avoisinants d’origine anthropique[8] et pour limiter son bassin de crue.
Son cours rectiligne et l'absence d'arbre sur les rives affaiblissent son intérêt paysager et posent aujourd'hui des problèmes d'érosion des berges. La vallée est cependant intéressante sur le plan biologique car des résurgences salées ont favorisé l'apparition d'une flore habituellement rencontrée sur le littoral marin :salicorne,aster maritime,spergulaire…
Depuis2004, des travaux sont en cours pour reboiser les berges et installer des épis destinés à oxygéner l'eau de la rivière en modifiant localement son écoulement.
La Seille y reçoit plusieurs affluents, les principaux sont :

En aval, la Seille a su garder un caractère beaucoup plus sauvage. Elle a pu conserver un tracé sinueux, aux limites descôtes de Moselle.
Ce secteur recèle peu d'affluents :
À Metz, après laporte des Allemands, la Seille se jette en rive droite dans le bras-mort de la Moselle.
La Seille est classée endeuxième catégorie ; elle possède une très grande variété de poissons. La rivière souffre d'eutrophisation.
Les résurgences salées sont exploitées depuis leXIIIe siècle av. J.-C. au moins, selon l’archéologueLaurent Olivier, par réduction de l’eau salée dans de vastes cuves de terre cuite pour en extraire le sel[8]. Située très à l’intérieur des terres, la haute Seille vend son sel dans une vaste aire continentale ; la production est importante, et entraîne un déboisement important[8]. La région devient prospère et la société se hiérarchise, comme l’attestent les riches tombes celtiques de la région[8]. Au début duVIe siècle av. J.-C., le sel est obtenu par chauffe dans de petits moules, qui remplacent les grandes cuves : le déboisement massif de la vallée a imposé ce changement de technique[8]. La production, probablement de plusieurs milliers de tonnes par an, a pu atteindre les dizaines de milliers de tonnes annuelles au moment de laconquête romaine[8].
Leconfluent entre la Seille et laMoselle, est le berceau de la ville deMetz. Durant l’Antiquité, le lit de la rivière passait sur le tracé desrues Haute-Seille etdes Tanneurs actuelles. Mais au début duMoyen Âge, à la suite du développement de la cité de Metz, visant à s’étendre tout en protégeant ses limites, on fit communiquer le lit de la Seille avec celui du ruisseau de la Cheneau, dans le but de compléter et d’assurer les fortifications de la ville, l’ïle d’Outre-Seille est née de cette opération. En effet, le lit actuel de la rivière entre laplace Mazelle et le confluent de l'ancien bras de la rue des Tanneurs avec le principal (une centaine de mètres après le pont Victor-Demange) correspond à celui de ce ruisseau naissant àLa Grange-aux-Bois et se jetant aujourd’hui dans la Seille de façon souterraine derrière l’hôpital Legouest, au nord-est dePlantières.
Depuis le Moyen Âge, la Seille a subi des travaux hydrauliques lourds, afin de la rendre potable[9]. Ces douves comprenaient les avenues Foch et Joffre, et se jetaient dans lebras-mort de laMoselle en amont du plan d’eau deLongeville-lès-Metz, après lacitadelle. En 1905 l’administration allemande de la ville fait combler le bras originel de la rivière pour cause d’insalubrité, en effet, les tanneurs lavant leurs peaux dans le bras, ceci favorisait les épidémies (telle celle decholéra en 1832), et également les douves dans le but de faire bâtir lequartier impérial de Metz derrière.
Cette exploitation intensive de la ressource a eu des conséquences écologiques à très long terme. Le déboisement a provoqué uneérosion accrue, qui, ajoutée aux débris de briquetage (cuves, fours, et moules de terre cuite représentent un volume de 4 millions de mètres cubes), a comblé la vallée, sur une surface de 30 km2 et une épaisseur allant jusqu’à 12 m[8]. Le lit de la Seille s’en est trouvé surélevé de 8 m, empêchant l’écoulement de la rivière, qui devient stagnante. La vallée devient marécageuse, ses habitants souffrent degoîtres et de maladies de lathyroïde, jusqu’à l’assèchement des marais à la fin duXIXe siècle[8].
La Seille est une rivière moyennement abondante comme la plupart des cours d'eau duplateau lorrain sans alimentation vosgienne.
Son débit a été observé sur une période de 44 ans (1964-2008), àMetz, chef-lieu du département de laMoselle située à son confluent avec laMoselle[2]. Le bassin versant de la rivière à cet endroit est de 1 280 km2 soit plus ou moins sa totalité.
Lemodule de la rivière à Metz est de 9,81 m3/s.
La Seille présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, comme presque toujours en Lorraine et dans l'est de la France, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 16,4 et 20,20 m3/s, de décembre à mars inclus (avec un maximum peu marqué en février), et des basses eaux d'été, de juillet à début octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 2,79 m3/s au mois d'août. Mais les fluctuations sont bien plus amples sur de plus courtes périodes.

À l'étiage, leVCN3 peut chuter jusqu’à 0,77 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui est tout à fait normal sur le plateau lorrain.
Les crues peuvent être importantes comme presque partout dans l'est de la France, et particulièrement en Lorraine, mais sans atteindre le niveau des crues des cours d'eau alimentés par les rebords montueux et fort arrosés du plateau lorrain. Ainsi le débit instantané maximal enregistré a été de 174 m3/s le, tandis que la valeur journalière maximale était de 164 m3/s le même jour. Ces chiffres sont moitié moindres que ceux du Madon par exemple. LesQIX 2 et QIX 5 valent respectivement 77 et 110 m3/s. Le QIX 10 est de 130 m3/s, le QIX 20 de 150 m3/s et le QIX 50 de 180 m3/s. D'où il ressort que les crues de février 1997 étaient un peu moindres que les crues cinquantennales calculées par le QIX 50.
La Seille est une rivière moyennement abondante. Lalame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 242 millimètres annuellement, ce qui est modéré, inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, et surtout inférieur à la moyenne de la totalité du bassin français de laMoselle (445 millimètres àHauconcourt, en aval deMetz). Ledébit spécifique de la rivière (ouQsp) atteint le chiffre de 7,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
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| Rhin | |
|---|---|
| Moselle | |
| Meuse | |
| Extension bassinSeine | Saulx |
| Extension bassinSaône/Rhône | |
| Agences de l’eau :Adour-Garonne,Artois-Picardie,Loire-Bretagne,Rhin-Meuse,Rhône-Méditerranée et Corse,Seine-Normandie | |